Algérie: « El Hirak », les drapeaux, « l’argent sale », la Constitution…

Dans le « Hirak » (1), les dimensions nationale et démocratique sont indissociables. Les révolutions nationales du siècle dernier dans le monde arabe notamment ( mais aussi les révolutions socialistes) s’étaient essoufflées et avaient atteint peu à peu leurs limites faute de la dimension démocratique. Des révolutions par en haut, pour le peuple mais sans le peuple, bureaucratiques et peu à peu autoritaires ou dictatoriales. Elles ont abouti aux révoltes des années 80 dans les ex- pays socialistes et à celles de 2011 dans les pays arabes. Elles ont aussi déclenché une sorte de réaction en chaîne dans le monde, qui a gagné nombre de pays occidentaux, et dernièrement la France, avec la revendication d’une démocratie nouvelle.

En Algérie, entre Octobre 1988 et maintenant, c’est tout cela qui s’est passé. Le « Hirak » apparait avec une conscience nationale d’autant plus grande qu’elle a pris la dimension démocratique, qu’elle semble s’être nourrie silencieusement de toute une évolution historique en Algérie et dans le monde. Le « Hirak » demande la démocratie directe comme le mouvement démocratique européen et il se revendique en même temps de l’héritage des luttes anticoloniales et de libération nationale, des idéaux de Novembre, du respect du message des martyrs.

C’est comme si on reprenait le travail laissé en plan en  1962 pour l’achever. La jeunesse, dont certains avaient dit trop vite, prenant leurs désirs pour la réalité, qu’elle « avait tourné la page » de la guerre d’indépendance, dit sa fidélité au martyr des chouhadas, son respect des moudjahidines.

Ceux qui viennent lui dire, avec une insistance suspecte, que « rien n’a été fait depuis 1962 » n’ont alors guère de chances d’être entendus par elle. D’abord parce que c’est évidemment faux et qu’une telle façon de raisonner est réductrice: elle réduit en effet la vie de tout un peuple, de tout un pays pendant près de 60 ans à celle des pouvoirs qui se sont succédés. Or l’Algérie d’aujourd’hui est le résultat avant tout du travail, des sacrifices des Algériens. Ensuite parce que la libération du colonialisme est historiquement, en elle-même, un déclencheur de progrès, quelles que soient les aléas de la vie politique. Un tel discours peut alors cacher, en fait, des tentatives honteuses de réhabiliter ce qui a été le plus grand crime contre l’humanité sous l’air connu « avant, c’était mieux ».

                                                   Une histoire de drapeaux

L’un des marqueurs du mouvement démocratique populaire actuel est le rejet avec une force surprenante de la persistance de l’influence coloniale française sous ses diverses formes, culturelle, économique, politique et la méfiance envers les forces politiques soupçonnées d’en être les relais.

La conscience nationale a comme gagné en profondeur. C’est visible d’abord spectaculairement à travers cette unité nationale non pas seulement renforcée mais qui a pris, du coup, une autre dimension, plus attractive, plus moderne. Le drapeau symbole de l’amazighité flotte dans  la forêt luxuriante du drapeau national, tout naturellement, côte à côte. On se drape dans les deux drapeaux. À tel point qu’on se demande comment cela a pu poser un jour  problème. Le « Hirak » en tant que mouvement de l’Histoire a résolu dans la pratique, dans sa dynamique historique, cette question, loin de toutes les polémiques théoriques et idéologiques. Et en même temps, dans toutes les marches, partout dans le pays,  il y a toujours, palpitant au-dessus de la foule, au moins un drapeau palestinien, pour exprimer toutes les dimensions de l’algérianité. Le message est là aussi on ne peut plus clair.

La conscience nationale a pris aussi une nouvelle dimension, pourrait- on dire physique, spatiale, dans le sens où elle est désormais celle d’une patrie, d’un pays dont on sait aujourd’hui mieux encore, sur les autoroutes qui le sillonnent et qui nous révèlent des spectacles panoramiques à couper le souffle, qu’il est beau, qu’il est vaste, l’un des plus vastes du monde, et dont on est fier. 

Il y a comme un vent d’optimisme, de confiance en soi qui traverse la société algérienne. Même ceux-là  qui disaient, il y a à peine quelques semaines que la jeunesse n’avait pas de niveau, disent aujourd’hui leur admiration pour elle, pour son niveau de conscience. Ceux-là même qui disaient que nous n’avions produit en 60 ans que des « analphabètes trilingues », clament « la richesse » de nos ressources humaines et le « niveau remarquable » de nos étudiants. A la bonne heure.

L’Histoire est pleine de contradictions.. La crise du cinquième mandat a eu pour résultat de renforcer l’unité du peuple algérien. On peut penser le meilleur ou le pire des années précédentes. L’avenir fera le tri. Beaucoup disaient qu’en Algérie le pouvoir était militaire, et que la Présidence de la République n’avait alors que peu d’importance. Or aujourd’hui , on constate que  la Présidence de la république est  au centre de luttes  intenses, et que jamais elle n’a paru être autant un  enjeu aussi vital pour l’avenir du pays. C’est bien la preuve que la période précédente, par des chemins dont l’Histoire a le secret, nous a fait aboutir au final à une Présidence civile. 

                                                        

                                                           « L’argent sale »

Un des points qui caractérisent le « Hirak » est la dénonciation de « l’argent sale » et de la corruption. Cette exigence de moralisation de la vie publique est commune à tous les mouvements démocratiques actuels dans le monde, des « Gilets jaunes » en France aux mouvements de protestation actuels en  Ukraine, en Serbie ( où les manifestations ont lieu, chaque week-end, depuis trois mois) . Elle est l’un des éléments de la nouvelle démocratie, demandée un peu partout. Certes, cela a toujours existé mais aujourd’hui, le développement de l’économie de marché, le triomphe, pour l’heure sans partage de celle-ci, partout dans le monde,  rendent encore plus nécessaire la séparation de l’intérêt général de l’intérêt privé, et donc le développement, de façon nouvelle et plus grande, de l’État de droit, afin que celui-ci  puisse jouer son rôle dans la démocratie sociale c’est-à-dire dans la redistribution des richesses et l’atténuement des inégalités sociales .C’est ce qu’ont su faire le mieux, pour l’instant, les pays scandinaves, d’où l’image favorable qu’ils ont  dans l’opinion.

Des enquêtes ont été ouvertes par la Justice concernant un certain nombre d’hommes d’affaires algériens. Elles devraient permettre,  de faire la lumière sur la question et notamment de démêler le vrai du faux et le fantasme de la réalité,  dans un climat où les passions, la rumeur, voire les règlements de compte, le disputent souvent à l’esprit critique et à la rationalité .Mais c’est ainsi que l’Histoire avance, non pas de façon idéale comme on en rêve toujours, mais dans  la passion des luttes, la contradiction des intérêts politiques et sociaux, les calculs, les  manipulations qu’elles suscitent, les motivations et les ambitions diverses. Et la  résultante est toujours, comme disait Engels, quelque chose à quoi tout le monde a participé mais « qu’aucun n’a voulu ».

Les accusations portées contre ces hommes d’affaires, autant que la façon avec laquelle elles se sont développées, soulèvent cependant  un certain nombre de questions.

Sur le plan juridique, le mouvement démocratique populaire historique que connaît notre pays doit s’honorer, et ouvrir résolument la voie à l’avenir, en ne permettant pas que son indignation soit détournée ou exploitée contre les principes de l’État de droit, qui est l’une de ses revendications principales. 

Les mis en cause ont donc droit, comme tout citoyen, à l’observation de ces principes les concernant. Et l’un des premiers principes est que tout accusé est présumé innocent tant que la preuve n’est pas faite de sa culpabilité. En dehors de cette condition, toute campagne d’accusations relève du non droit. Or certains medias, ainsi que des réseaux sur Internet, se sont livrés déjà à un véritable lynchage médiatique. Il faut prendre garde d’autre part que l’approche politique de la question ne prenne le pas sur l’approche juridique puisque l’un des points communs de l’accusation est qu’ils étaient proches du pouvoir. Or l’État de droit exige précisément la séparation du politique et du juridique, et que les accusations ne relèvent pas de motivations politiques, ni qu’elles concernent un alignement politique. On doit s’en tenir strictement aux faits.  La rumeur, le on dit, qu’il soit dans la rue ou sur l’Internet, ne peuvent s’y substituer et servir d’actes d’accusations. Il semble  déjà que la raison de l’interpellation d’un des concernés, un supposé faux passeport britannique, reprise abondamment par les médias, se soit révélée fausse. La minceur des faits qui auraient justifié son interpellation par rapport à ce que déclaraient au départ certains médias, pose déjà problème sur le respect strict de la séparation des pouvoirs juridique et politique et doit engager à la prudence.

Sur le plan moral, il faut penser aux effets destructeurs sur une personne, sa réputation, sa famille, d’accusations comme celles qui sont portées et donc faire preuve de responsabilité. Il faut parler ici de la diffamation. Celle-ci est un crime et punie en tant que telle dans toute société civilisée. Elle n’est pas en effet seulement immorale, elle est aussi une atteinte à la dignité humaine, à la vérité,  à la liberté. Trop longtemps, dans les années précédentes, le climat politique a été vicié par des accusations graves qui sont restées sans réponse de la part des mis en cause. Étaient-elles donc vraies, c’est la question que se posait l’opinion publique. Rares ont été ceux qui ont fait passer la défense de leur honneur au-dessus de tout autre considération. Ceux qui se sont tus, comme ceux qui, parmi des responsables de partis politiques, s’étaient spécialisés dans la diffamation, tous deux ont également méprisé ou sous-estimé l’opinion publique et  ont participé à la perte de confiance des citoyens . Aujourd’hui l’opinion publique apparaît dans toute sa force,  une puissante force matérielle, à travers le « Hirak ». Mais cela peut d’autant plus accroitre les tentations de l’utiliser à des fins partisanes ou douteuses. Ceci  rend donc  encore plus nécessaire le garde- fou d’une  justice indépendante.

Pour des raisons économiques aussi, l’esprit de responsabilité est nécessaire. Il faut mesurer les conséquences que peuvent avoir de telles accusations, non pas seulement sur des hommes, et leur réputation, mais aussi sur celle d’entreprises et donc des milliers de travailleurs. On peut même parler de conséquence sur l’économie algérienne toute entière car la campagne, par le nombre, semble-t-il extensible, d’hommes d’affaires qui sont mis en cause, peut prendre le tournant dangereux, quel que soient les précautions de langage en la matière, d’une remise en cause du passage nécessaire à l’économie de marché. La méfiance peut s’installer et notamment celle des investisseurs nationaux et étrangers.

                                                  Corrupteurs et corrompus

 

Une journaliste étrangère faisait remarquer, parlant de  l’information actuelle sur la corruption en Algérie, « qu’on parlait des corrupteurs mais pas des corrompus ». La justesse de la remarque est frappante . Or Les corrompus, dans ce cas, sont nécessairement, à l’intérieur de l’administration. On en vient ainsi au fond du problème. Puisqu’on parle de « système », quel est précisément ce système qui porte en lui ce genre de corruption. Les hommes d’affaires mis en cause sont, semble-t-il, accusés d’avoir bénéficié d’énormes crédits bancaires grâce  à l’appui politique de cercles du pouvoir. Mais, si c’est le cas, cela n’a été possible, que parce que la gestion des banques d’État, indépendamment des personnes qui les dirigent et y travaillent, relève trop souvent plus d’une gestion politique qu’économique, en étant soumises à l’influence inévitable  du propriétaire, l’État, et donc à celle du pouvoir d’État.  Ce « système » en cause est bien donc celui de l’économie d’État. Peut-on imaginer une banque privée donner des prêts sans garanties et sans perspectives de profits substantiels. Pourrait-il y avoir de trafics de devises de cette ampleur, de fausses facturations, de fuites de capitaux sans l’existence de deux marchés de devises, l’un bancaire de l’État et l’autre parallèle. Les exemples sont multiples. Ce sont ceux de l’existence de deux économies, une économie d’État et une économie de marché, une dualité propice à toutes les manipulations. La construction d’une économie nationale cohérente  fait donc partie aussi du parachèvement de la Révolution nationale.

Il faut donc  s’interroger sur ceux qui ont intérêt à perpétuer ce système bicéphale, lequel est la cause profonde des freins au développement économique de l’Algérie, ainsi que d’un immense gaspillage économique à travers la gabegie d’ entreprises d’État qui n’ont pas de raison d’être, ni stratégique ni de service public. Cette gabegie est au moins aussi dangereuse que la corruption.

Les gens s’étonnent du maintien d’aussi évidentes aberrations que celle de deux marchés de devises, le marché d’État nourrissant celui parallèle. C’est tout simplement, parce que le système actuel,  basé sur une économie privée subordonnée à une administration et une économie d’État, y trouve son intérêt. Beaucoup d’entrepreneurs privés vous  le diront, en termes crus et d’une autre manière: « Ils veulent garder le contrôle de l’État sur l’économie pour qu’on vienne leur manger chaque fois  dans la main ». On a du coup l’explication de cette équation corrompus-corrupteurs.

On peut même se demander si on n’est pas en présence d’un nouvel épisode de la bataille qui se développe, depuis quelques années entre Bourgeoisie d’État et Bourgeoisie privée (2), cette fois ci à travers les nombreuses luttes d’influence qui se déroulent autour  du mouvement populaire. 

On peut noter que les pays qui ont connu l »économie d’État sont ceux où la protestation contre la corruption est la plus forte, comme, par exemples actuellement, l’Ukraine, ou la Serbie .Mais pas ceux  d’économie de marché, comme le Maroc par exemple, où pourtant le niveau de vie  est  plus bas qu’en Algérie, et les différences sociales bien plus criantes. C’est probablement parce que c’est dans les pays à économie d’État qu’existe la forme de « corruption » diffuse qui touche directement le plus la grande masse du peuple: interventions, favoritismes, etc. pour l’accès aux biens et aux services publics. Dans un système bureaucratique, avoir des « connaissances » compte  plus que d’avoir de l’argent. Les gens ont alors le sentiment d’une corruption généralisée bien qu’ils n’aient pas directement contact avec les grandes affaires de corruption.

Une approche uniquement moralisante, voire religieuse, de la question de la corruption peut masquer la véritables source du problème: un « système » encore basé sur une économie d’État qui produit  et reproduit continuellement une bourgeoisie d’État. Une approche moralisante peut aboutir à une vision naïve, simpliste des problèmes actuels de l’économie algérienne, celle qu’il suffirait  qu’on « ne prenne pas l’argent public dans la caisse » pour faire de l’Algérie « un paradis ». Elle débouche donc fatalement à des excès, à la chasse aux « corrompus », à la chasse à l’homme, à la chasse aux sorcières, à la « purification de la société ». L’État de droit peut alors difficilement s’imposer dans une atmosphère toute émotionnelle.

Ce faisant, une telle approche , peut voiler les racines réelles, profondes, structurelles du  problème et  aboutir, au final, à un retour désastreux à l’économie d’État, et donc au même « système », qui, du bureaucratisme économique a abouti au bureaucratisme politique et donc aux entraves à la démocratie et  à l’initiative dans tous les domaines: économique, culturel, social. Si le « Hirak » s’accompagne de cette libération de la créativité, c’est qu’il s’est attaqué fondamentalement au bureaucratisme politique.

Remarquons  à ce propos que là aussi tout se tient. Le bureaucratisme politique n’a pas touché simplement le pouvoir et les partis qui l’ont soutenu, mais aussi les partis d’opposition. Ceci explique que le « Hirak » les secoue, eux aussi, et qu’ils seront probablement, eux aussi le théâtre de changements.

Comme c’est dans l’air du temps  dans le monde aujourd’hui, le « Hirak » est l’expression d’une volonté de démocratie directe. Le parvis de la « Grande poste », où chacun essaye de faire avancer ses mots d’ordre ou ses revendications, ressemble à l’Agora d’Athènes, au Forum de Rome, ou à l’expression directe des premiers musulmans à Médine. Mais cette démocratie directe a désormais les moyens de la technologie moderne: ceux de l’Internet, avec tout ce qu’ils charrient, comme toute technologie, de problèmes et de solutions.

Le « Hirak » a la tâche, probablement nouvelle historiquement sous cette forme, de passer d’un  mouvement de la rue à un mouvement du peuple, du désordre à un nouvel ordre, d’un mouvement de pression, de protestation à un mouvement de construction.

Les débats intenses qu’il y a eu, dès le début du mouvement et qui se poursuivent, au sein et autour du Hirak, sur les  articles 102, 7, 8,  et autres, témoignent de la conscience de cette tâche. C’est tout un peuple qui est devenu constitutionaliste ! Quels que soient les résultats des débats passionnés, et qui prennent cet aspect de masse, sur la Constitution, qu’ils aboutissent à une issue qui la respecte formellement ou dans son esprit, ces débats sont un bon signe pour l’avenir. Ils indiquent le besoin, largement répandu, de trouver à la crise actuelle une solution qui soit rattachée d’une manière ou d’une autre à une démarche constitutionnelle. Une telle légitimation n’est pas nécessaire  pour le présent seulement mais aussi pour l’avenir. L’État de  droit, mais l’État de droit tout de suite, dès maintenant.

Djamel Labidi

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Notes :

(1) Nom du mouvement populaire de masse actuel en Algérie.

(2) « Bourgeoisie d’État contre bourgeoisie privée », Djamel Labidi, Le Quotidien d’Oran, 24 Août 2017.  



Articles Par : Djamel Labidi

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