Algérie – France : les cranes, leur esprit ou un remake de la crise des missiles

L’amour et la paix sont des objets philosophiques vides et pleins à la fois qu’ils paraissent incongrus à utiliser dans un texte en Relations et économie politique internationales. Ils sont vides si aucune action n’est entreprise pour les vivre, pleins si le résultat de cette même action bénéficie aux autres et c’est le dilemme lequel introduit d’autres variables : l’égoïsme ou l’altruisme, l’amour du risque ou son aversion, l’inné ou la fatalité, le patriotisme ou la forfaiture.

Plaçons-nous au niveau d’une nation (Patrie) et d’un État (Organisation) : La force est un attribut d’une nation, la puissance est l’attribut d’un État. Autant que l’amour et la paix sont utiles à la force et à la puissance [1].

En théories des relations internationales, abordé par le réalisme [2], le monde est dans une anarchie ; par le libéralisme [3], il est dans un chaos stable ou en équilibre ; par la diffusion de la puissance, il est dans un chaos instable. Il est devenu impossible au Conseil de sécurité (C.S) de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U) de voter une résolution de fond donc la force des États est caduque. Cette condition est suffisante pour exclure la théorie réaliste et poser l’hypothèse d’États privatisés, missionnés par des organisations et institutions qui cherchent à maximiser leurs profits. Pour cette fin, par des jeux d’alliance, collusion, persuasion ou coercition, elles construisent ou détruisent des puissances ou des unions d’États faibles comme l’Union du Maghreb arabe en les récupérant dans l’Union pour la Méditerranée pour les dominer.

Un État privatisé est une institution informelle et licite reconnue par tous les acteurs. Il est chargé de gérer l’espace public national ou international au profit d’acteurs privés et d’être la tierce partie pour l’arbitrage en cas de conflit. L’Algérie et la France satisfont à ce framework. Ils se sont inscrits dans la dynamique de maximisation de gains synonyme d’une minimisation de pertes. Actuellement, dans les deux pays, ce sont les oligarques souvent indentifiables (visibles) et les barons plutôt invisibles (nébuleux) qui imposent la définition et les règles de répartition des bénéfices et pertes.

L’Algérie et la France : Entre les deux pays, la clôture de l’année 2017 se soldera par une répartition des profits. Si pour l’Algérie, négatifs qu’ils sont, ils vont s’ajouter à une ardoise ; pour la France, sans lui permettre de respirer, ils sont positifs. En commun, elles ont cet attribut : si la France s’est proclamée république unitaire alors que l’Algérie reconnait formellement la culture amazighe, les deux États assument le déni des identités plurielles de leurs peuples.

En se rendant en Algérie, le président de la France constatera grâce à la combinaison des migrations et des échanges induits de merveilleuses histoires d’amour, d’humanisme et d’amitiés. Il constatera en beaucoup moins par rapport à l’avant des années 1980 des Algériens confortables dans la culture française et son école de mathématiques. Il trouvera aussi les effets d’une domination d’extermination de 1830 à 1962 et d’une proximité passionnelle qui dure depuis 1962. Si la première est marquée par le fascisme de la terre brulée et les effets des radiations sur les populations des exercices nucléaires de Reggane dans le désert algérien, celle de la proximité l’est par l’éducation des Algériens à un comportement ressemblant à celui des Français qui est fait de condescendance, mépris et propension au nombrilisme.

En développement économique et en mesure relative, les deux pays, la France par rapport au club des puissances auquel elle s’identifie et l’Algérie par rapport au sien, sont sous-développés.

Sachant que les mêmes domaines sont ciblés par les politiques publiques en France ; en Algérie, le président français trouvera des chantiers législatifs qui alimenteront ses finances via la balance des paiements. Le premier, d’inspiration nord-américaine, est celui de la santé [g] . Le gouvernement algérien a lancé un projet de loi qui en s’attaquant aux populations est fasciste et aux fœtus est eugéniste. Plus que libertarien, c’est un projet de loi qui attire des groupes de pression comme les spécialistes en médecine veulent une contractualisation, c’est-à-dire une tarification à l’acte. Pour justifier ce séisme sur la santé, l’argument, pas plus cher qu’un clou rouillé, d’excès d’offre est avancé alors que dans les pays sous-développés : c’est l’excès de demande pour cause de pauvreté, malnutrition et le peu d’investissements publics dans ce secteur qui a engendré une pénurie dans l’offre (algérienne) saignée par les professionnels de la santé qui se sont expatriés essentiellement en France. Les aspects moraux, éthiques et philosophiques liés à la pratique de la médecine, au caractère de la santé d’une personne en tant que ressource économique si elle est un bien privé, commun ou public seront passés, autant que celui de la personne humaine comme consommateur et agent pour la défense nationale.

Le deuxième concerne l’eau : Après que l’État ait rendu le monopole sur cette ressource contestable, l’actuel ministre algérien en charge a déclaré que « le prix de l’eau va augmenter », une énormité parce que ce bien vital qui n’a pas de substitut est par la volonté de Dieu le produit de la nature et non de l’État. L’expérience négative de la France dans ce domaine est mimée en Algérie avec la même compagnie.

Sans en être encore inscrit dans un projet de loi, c’est le prix du pain qui est aux enchères. L’Algérie a déjà importé du pain d’un pays du Golf ; des associations d’industriels et de boulangers réclament une hausse de son prix. S’ils l’obtiennent, alors le marché sera ouvert et sa prédation allumée.

Même si pertinemment les textes d’application sont déjà rédigés, c’est le contraire qui sera supposé. Rien que dans ces trois domaines, la qualité des lois et leur étude d’impact sur le développement national qui seront marqués par l’empreinte française sont impossibles à évaluer. Pour une tentative de calcul des équivalences ricardiennes [a], il sera probablement l’œuvre des générations postérieures à 2040.

Dans des logiques de justices horizontale et verticale et de lutte contre la paupérisation démontrable par les mesures de pauvreté, les élasticités-prix demande et prix revenu ou plus simplement l’effet Giffen [b] et par la transposition aux pays sous-développés de cette affirmation de Paul Krugman : « La plupart des études empiriques conviennent qu’environ 20% du creusement des inégalités observé dans les pays développés est directement imputable au commerce Nord-Sud. L’influence de la mondialisation n’est donc pas négligeable, mais d’autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. Deux suspects sont souvent pointés du doigt : le progrès technologique et les stratégies d’externalisation et de délocalisation de production. » [4], les prix de ces trois produits et services doivent baisser sinon c’est la violence qui explosera [5] .

En plus des caractéristiques communes à ces projets, l’empreinte de la France est visible à travers la langue indispensable aux échanges entre les deux pays. De plus en Algérie, ces lois seront votées par des députés ignorants les rédacteurs de leur constitution et qui si dans la forme, les élections sont démocratiques et pluratives, dans les faits par les chiffres et les manipulations de l’administration sont anti-pluratives et sont de type du Condorcet [6].

Pour les autres domaines économiques, en les installant dans les zones peuplées et terres fertiles, la France s’est taillée la part du lion dans les industries automobile et bancaire. L’Algérie incapable de contrôler leurs comptabilités et mouvements de capitaux est devenue sa pompe à phynance.

Sans politique agricole [7], même pas un programme en Algérie, l’agriculture et l’énergie sont un domaine réservé aux USA et holdings dans lesquels des barons français pour leurs carnets d’adresses en Algérie seraient associés [8].

La France, le pays à frire

Le titre est extrait de l’écrit de Yanis Varoufakis :

« Je voyais bien que les gens de la Troika n’étaient pas intéressés par les réformes touchant l’oligarchie, en partie parce qu’ils avaient d’excellentes relations avec les oligarques – dont la presse a soutenu sans réserve la Troika dans la lutte contre nous – et en partie parce qu’ils avaient d’autres poissons à frire, la France étant le plus gros. » [9]

En plus de la vérification de cette citation pour l’Algérie, c’est cette vérité sur la France qui fait du cerveau de son président un missile qui menace Alger d’explosion.

Avant d’aborder cette partie qui sera articulée sur la première avec une brève analyse Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats (SWOT) [c], un cadrage de la relation unilatérale du rédacteur de ce texte avec l’État français et son président actuel est nécessaire. En continuité de l’État, l’actuel président de la France doit avoir pris connaissance d’une lettre adressée à son prédécesseur en 2016 via les services de l’O.N.U. Il a été aussi rendu destinataire, via un double canal, celui de l’ONU et les services postaux ordinaires, d’une lettre portant sur une initiative internationale pour la paix en Algérie et en Afrique sur la Base des RIcheses Naturelles Algériennes et Africaines (par acronyme BRINA) dans laquelle il était aussi question de l’ouverture d’un front international contre le franc CFA et la France. Une autre lettre [10] sous forme de tribune a été publiée par le Centre de Recherche sur la Mondialisation (Ottawa, Canada) et à laquelle ses équipes de campagne électorale ont répondu protocolairement. Après son élection à la présidence de la France, une lettre manuscrite d’ordre privée dans laquelle l’expéditeur a été involontairement omis a été envoyée au palais de l’Élysée. Pour qu’il identifie cette missive, elle contient les mots suivants : « dans l’une de vos résidences, il doit y avoir surement une Jarre ».

Le violent coup médiatique et prise de la température algérienne par la France : En plein compagne électorale pour les élections communales, et quelques jours avant la commémoration du 1er Novembre, date du déclenchement de la guerre de libération nationale en 1954 contre la France, une immense et anarchique affluence d’Algériens pour un test de langue au Centre culturel français à Alger a fait scandale dans l’information généraliste. Aucune réaction officielle comme la convocation de l’ambassadeur de France en Algérie n’a été signalée. Cet événement montre une faiblesse de l’État algérien.

Les ambassadeurs français en Algérie : Ils sont estampillés membres des services secrets ou proches de leurs officines de renseignements. À cause de ses richesses naturelles, de son important en Afrique du Nord, Alger est un nid d’agents secrets de toutes les puissances membres du C.S de l’O.N.U, et pour cause de cupidité, le prix de l’information y est surement dérisoire et c’est une autre faiblesse de l’Algérie.

Une menace combinée à la faiblesse du pouvoir algérien : Au lieu de répondre aux demandes simples des Algériens comme la santé, l’emploi et l’éducation, le respect des droits humains, la reconnaissance de la plénitude identitaire et un hymne national bilingue, il les instrumentalise pour justifier la répression et en faire des éléments d’intox et d’agit-prop. Cette faiblesse est alimentée par une menace : l’inféodation de certains hauts responsables algériens à la France qui par leurs comportements délictueux sont devenus une opportunité pour la France. Si dans les deux pays, la dignité et la honte ont les mêmes sens, leurs valeurs ont drastiquement baissé en Algérie.

Les opportunités de l’Algérie pour réduire les menaces : Les réserves financières de la Chine et sa disposition à répondre positivement à toutes les demandes de l’Algérie et toute l’Afrique ajoutée à l’offre de santé cubaine sont des gisements de première classe pour l’Algérie.

Les forces de l’Algérie : Elles sont ténues. Une jeunesse qui souhaite s’expatrier, la déplétion de gestionnaires compétents, des écrivains et des chanteurs à la quête de notoriété et de revenus en monnaie étrangère en sont les plus visibles. Avec des soldes migratoires négatifs avec des compétences certaines, les expatriés algériens sont d’un apport académique, scientifique et universitaire quasi nul pour la patrie.

Une faiblesse commune à la France et à l’Algérie : Si pour l’Algérie, elle remonte à longtemps, pour la France, elle s’est accélérée depuis l’installation de son actuel président qui proroge l’état d’urgence, en souhaitant probablement un attentat d’une certaine ampleur pour l’étirer encore et augmenter dans un climat agité la cadence de l’anglosaxonisation de la France ; la faiblesse dont il s’agit concerne la disparition des courants politiques progressistes en Algérie et leur recul en France, l’asservissement du 4ème pouvoir, celui de l’information et une nouvelle forme de pression sur les pouvoirs judiciaires en les attaquant avec l’argument de la globalisation par les pouvoirs législatifs qui s’y soumettent.

Une force non exploitée par les Algériens : Pour maintenir ses approvisionnements et son contrôle des Afrique du Sahel et du Nord, la France est devenue le pays par excellence de l’impunité et comme exemples : l’assassinat de Ali Mecili (1940, 1987) et Malek Oussekine (1964, 1986) pour qui les deux procès sont des parodies de justice. Pour l’exploiter, une coopération internationale [11] inter-régionale et l’usage intensif des mécanismes internationaux de justice sont les moyens mais faute de légitimité populaire des dirigeants africains, le dépouillement continue.

 Les cranes ou l’esprit des cranes des Algériens : le solde des comptes bilatéraux de la guerre de libération occupe une place importante dans les contentieux entre les deux pays. Parmi eux, le rapatriement des crânes des maquisards algériens entreposés dans des boites en France. Dans une infamie sans nom et une honte illimitée, le ministre des Moudjahidine (anciens maquisards) algérien parle de rapatriement de cranes alors que c’est leur esprit dont a besoin cruellement le pays parce que le local (l’esprit) est monnayé pendant qu’à l’opposé, la France continue à faire des archives de son conflit avec l’Algérie, un instrument de chantage. Les accords même utiles pour des castes d’Algériens dans les domaines de la santé et biens immobiliers de la Sécurité sociale algérienne en France, des transferts des revenus et facilitations d’installation par la ré-acquisition de la nationalité française sont devenus pernicieux.

 À cause du contrôle de l’éducation en Algérie par la France, le renouvellement des élites de direction du pays sont difficiles mais par la gérontocratie algérienne, en opérant une révolution de qualité dans l’enseignement du secondaire et universitaire, les arguments précédents ont une durée de vie limitée et c’est ce qui pousse la France à en trouver d’autres pour maintenir sa domination sur l’Algérie sur du très long terme et c’est ce qui fait du président de la France et de sa visite une ogive.

 Algérie – France : un remake de la crise des missiles. Actuellement, le souci majeur de l’Allemagne est l’Article 107 [d] de la Charte des Nations Unies et ses conséquences militaires. Avec des taux d’intérêts et un risque inflationniste élevés, l’Allemagne a réussi magistralement la fusion de tout son peuple. Grâce à sa constitution, l’euro est un enfant du mark. Avec un euro réputé fort, grâce à son industrie, l’Allemagne asphyxie la France qui souffre de sa démographie, la désertification de ses zones rurales et de l’absence d’une politique monétaire. Grâce à ses élites, la France doit transférer sur d’autres régions les menaces qui pèsent sur elle pour reconstituer ses forces.

Par un accord tacite entre l’Europe et les USA, la direction du Fond monétaire international échoit aux Français, presque sans discontinuité, depuis 1963. Ils ont tous été les assassins économiques de l’Algérie qui ont remplacé les lignes militaires Challe et Morice sur la partie Est algérienne et les lignes Trinquet et Vanier sur la partie Ouest par des taux de change entre les dinars algérien et tunisien, le dinar algérien et le dirham marocain respectivement, la cfaisation (transformation en franc CFA) [e] du dinar algérien et l’entretien par l’idiotisme politique et effritement des patriotismes régionaux de tensions permanentes.

Les chambardements énoncés dans les trois domaines cités dans la première partie et en particulier leurs ineptes recommandations sur la démographie algérienne sont tous l’oeuvre de Français qui agissent dans les organisations intergouvernementales internationales et autres organisations informelles.

Les préparatifs de la visite du président français : Le ministère des Affaires étrangères français a émis un bulletin d’alerte sur l’Algérie ce qui n’a pas empêché la réunion de la Commission mixte. Ces préparatifs ont été aussi marqués par la visite de ministres français en exercice ou en charge de missions spéciales. Dans la construction de l’agenda de cette visite, les sujets qui relèvent des risques de guerre sont maintenus secrets.

Le président français : une ogive à Alger. Appuyé par une Europe qui s’interdit une nouvelle guerre à la Yougoslave avec partition à la clé mais valable pour l’Afrique et les pays du Golf ; même si la Chine et la Russie n’ont pas encore joué, le président français, pétri dans la philosophie, la littérature et le théâtre, propulsé par un amour exceptionnel, un génie avec un profil qui pourrait être l’ENTJ, qui a fait preuve d’un patriotisme voire nationalisme économique dans certains dossiers, a réussi un sans-faute dans le chaos instable international. Toutes ces prouesses font de lui une ogive qui imposera à Alger les règles relationnelles sur un horizon de cinquante (50) ans et plus.

Durant les années 1990, pour la recherche de la solution aux terrorismes et conflits contre les civils en Algérie, dans l’espace international, la France a été un spectateur actif pour bloquer les USA et elle a réussi jusqu’à l’entrée en scène de Hocine Ait Ahmed. À titre d’illustration du comportement permanent de la diplomatie française : “States and international bodies helped reinforce the humanitarian framing of Algeria’s escalating violence through statements of concern, expressions of moral outrage, declarations of impotence, and eventually demands for transparency. […] In February 1997, French Foreign Minister Hervé de Charette was asked about the “shocking silence” of France toward the violence in Algeria and opposition calls for a more active French policy on the issue. De Charette’s response suggested that even commenting on the violence in Algeria was tantamount to neocolonial interference. “Algeria is not France; that has to be understood and admitted once and for all,” he explained. “It is a sovereign nation. It is up to Algeria to solve its problems, and up to the Algerian people to decide their fate.» [12] .

La première règle : La divulgation des détails de l’occupation de la France et de la révolution algérienne conduite par un noyau d’utopistes idéalistes et exécutée par des pauvres doit être bilatérale avec un malus qui portera sur les fortunes et responsables algériens résidents fiscaux en France.

La deuxième : En protégeant ses sources d’approvisionnements, l’armée française avec la participation de milices et compagnies de mercenaires armées privées, la France et les pays de l’OTAN laisseront le Sud algérien et le Nord des pays du Sahel s’embraser [13] avec l’accélération des partitions du Mali et de la Libye.

La troisième et c’est la plus ravageuse : La variété dans la composition démographique des générations précédentes d’Algériens dans ses deux dimensions identitaires et confessionnelles avec sur la table les droits de propriété. Pour des raisons d’espace, le rédacteur s’abstient du développement et fournit juste deux sources : « Jewish naturalization in Algeria was finally successful, not because of the deep desires and forceful petition of the community, but because the metropolitan Jewish elite was interested in fostering a particular brand of secular Jewish culture throughout France including French Algeria. The legal assimilation of Jews did not ingratiate them with the European community, however, and anti-Semitism remained French Settler Colonialism in Algeria endemic to Algerian society. Jews in Algeria thus retained a highly ambivalent understanding of what it meant to be French.” [14] Et “Bien au contraire, elle [La France] continua à respecter la loi islamique et garantit à ses citoyens arabes un statut « particulier » créant un produit hybride totalement absurde » [15].

Solution pour l’Algérie : Si les génies en mathématiques donnent les solutions parfaites, les universitaires des sciences sociales en particulier les économistes donnent les plus imparfaites et les théoriciens des relations politiques internationales donnent les plus radicales, seuls les poètes donnent les plus complètes.

Dihya Lwiz (1985, 2017) de son vrai nom Louiza Aouzellag était une doctorante en économique et était aussi une poète. Ces deux attributs font qu’elle est très bien placée pour fournir l’ensembles des solutions dans ce poème écrit en tamazight dans la forme latine de la graphie, la traduction vers le français est la nôtre. [f]

Ziɣ mazal ur nebdi (Nous n’avons pas encore emprunté [ni])
Abrid ɣer tmusni (La voie vers la lumière)
Abrid ɣer tlelli (Le chemin vers la liberté)
Deg wiyaḍ mi ara nettwali (Spectateurs des autres, nous sommes)
Amek akken yeshel kulci ([Chez qui] Comme si tout est aisé)
Ɣur-neɣ amzun d awezɣi (Et impossible chez nous)
Ur neẓri acimi (Ignorant pourquoi)
Nugi ad neffeɣ seg iḍelli (Nous refusons de sortir d’hier [ou des ténèbres])
Tɛejba-ɣ tnumi (Nous nous complaisons dans l’habitude [ou le déni])
Tɛejba-ɣ truẓi (Nous apprécions ces fractures [ou la fainéantise])
N wayen lɛali (Croyant qu’elle est profitable)
Iɛejba-ɣ leɛwej dg-i nettili ([Et] Nous apprécions nos travers)
Nugad an beddel (Nous avons peur de changer [ou du changement])
Akken ahat fella-ɣ ad tbeddel !! (Pour qu’elle [notre situation] change !!)

Il reste aux Algériens d’annuler toutes ces vérités poétiques et avant d’aller au front [16]; sans narcissisme démesuré, se fraterniser, dire en se fédérant : « Algérie, je t’aime » et dans sa forme kabyle en espérant une étreinte : « Ma Patrie, Hamlagh Kem, ad vitam-aeternam. »

Cherif Aissat

 

 

Notes :

[a] Équivalence ricardienne : une idée à l’origine de David Ricardo, le premier révolutionnaire de l’économie, qui a été reprise par Robert Barro. Elle concerne l’étude des comportements microéconomiques des agents face à l’augmentation des impôts et taxes et leurs interactions avec les politiques budgétaires publiques.

[b] l’effet [Robert] Giffen explique la déviation des consommateurs face à une augmentation des prix des produits de consommations vers des produits (biens) de qualité inférieure, son symétrique est l’effet [Thorstein] Veblen qui montre qu’une augmentation des revenus incitent à la consommation de produits supérieurs.

[c] Méthode d’analyse développée par le gourou en management, Michael Porter qui est aussi le théoricien de l’avantage concurrentiel généralement schématisé dans le diamant (losange) de Porter dans lequel sont indiquées les cinq forces porteuses.

[d] L’article 107 de la Charte des Nations Unies dit : « Nothing in the present Charter shall invalidate or preclude action, in relation to any state which during the Second World War has been an enemy of any signatory to the present Charter, taken or authorized as a result of that war by the Governments having responsibility for such action. » http://www.un.org/en/sections/un-charter/chapter-xvii-0/index.html

[e]. Ce projet est conforté par une déclaration du ministre algérien des Finances qui veut 1 $US pour 150 DZD ; une idée assassine dans un pays où son ministre est incapable de fournir l’équation du taux de change réel de sa monnaie et se dit capable de contrer l’inflation.

[f]. Les trois premiers vers renvoient à différentes théories de la croissance. Les trois avant-derniers montrent explicitement les ravages de l’explosion du coût d’opportunité du travail ou de la désutilité du travail qui a conduit à l’abandon du travail manuel dans le secteur primaire en pensant au travail de la terre.

[g] La déliquescence et le délitement des services centraux du gouvernement algérien sont visibles à travers leurs sites Web. Ceux de la présidence de la République et du ministère de la Santé en sont les archétypes.

Certaines sources d’informations sont données à titre indicatif. Elles permettront aux intéressés d’aller vers des ouvrages et publications académiques.

[1] Hannah Arendt : « L’énorme croissance du potentiel industriel et économique entraina un affaiblissement régulier des facteurs purement politiques, tandis que les forces économiques prenaient la première place dans le jeu international du pouvoir. » In Pierre Bouretz (sous la dir.) Les Origines du totalitarisme Eichmann à Jérusalem. Quarto Gallimard. p.279 

[2] Hall, Ian. Waltz, Kenneth : The Man Who Saved Realism. http://www.e-ir.info/2013/06/24/kenneth-waltz-the-man-who-saved-realism/

[3] Keohane, O. Robert et Nye, Joseph. S. Jr. Power and Interdependence Revisited. https://www.jstor.org/stable/2706764?seq=1#page_scan_tab_contents

[4] Woods, Adrien, North-south Trade, Employment, and Income Inequality, Clarendon, Oxford, 1994 ; Robert Lawrence , Single World, Divided Nations: Globalization and OECD Labor Markets, OECD, 1995 ; Olivier Cortes et Sébastien Jean, «Quel est l’impact du commerce extérieur sur la productivité et l’emploi ? Une analyse comparée des cas de la France, de l’Allemagne et des États-Unis», Document de travail du CEPII, 1997. Cité par Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Marc Melitz. Économie Internationale. 10ème édition, Pearson, 2015. Traduit par Gunther Capelle-Blanchard, Matthieu Crozet. Chap 5. Les dotations en facteurs et commerce international : le modèle Heckscher-Ohlin. p. 103

[5] Blanchard, Olivier et Johnson, David. Macroeconomics. 5 éd. Pearson (Toronto). 2015. « Digging Deeper. There is an alternative to strikes and riots: asking for and obtaining an increase in wages. But wages increase, presumably the prices of domestic goods will increase as well, leading to a smaller real depreciation. To discuss this mechanism, we need to look at the supply side in more details than we have done so far.” Note de bas de page : p.137.

[6] Dixit, Avinash ; Skeath,Susan et Reily, David. Games of Strategy.4ed. W.W. Norton & Compagny. New York, 2015. Chap. Strategy of Voting. Pp 589-631.

[7] Barthe, Marie-Anick. Économie de l’Union européenne. 4 éd. Economica. Paris. 2011. Chap. La politique agricole commune. pp 150-171.

[8] Une analogie est possible avec le Maroc. Lire : Daumas, Lucille. Comité pour l’abolition des dettes du tiers-monde (CADTM). Accaparement des terres et de l’eau au Maroc. https://www.mondialisation.ca/accaparement-des-terres-et-de-leau-au-maroc/5617593

[9] Varoufakis, anis. Notre printemps d’Athènes. Ressource électronique BANQ (Montréal). p.17.

[10] Aissat, Chérif. Centre de Recherche sur la Mondialisation. Lettre au candidat à l’élection présidentielle française : Mr Emmanuel Macron, ces quelques mots. https://www.mondialisation.ca/lettre-au-candidat-a-la-presidentielle-francaise-mr-emmanuel-macron-ces-quelques-mots/5556931

[11] Aissat, Chérif. Centre de recherche sur la mondialisation. Coopération entre les peuples d’Algéri, Maroc et Tunisie. Un gigantesque potentiel révolutionnaire. https://www.mondialisation.ca/cooperation-entre-les-peuples-dalgerie-du-maroc-et-de-la-tunisie/5615049

[12] Stanford University Press. Humanitarian Intervention and the responsibility to protect. United by Our Absence of Knowledge of What to do. 2016. p.7.

[13] Aissat, Cherif. Centre de recherche sur la mondialisation. Un conflit dans le désert, les généraux algériens et l’amazighité . https://www.mondialisation.ca/un-conflit-dans-le-desert-les-generaux-algeriens-et-lamazighite/5568926

[14] Choi, Sung-Eun. Decolonization and the French of Algeria. Bringing the Settler Home. Palgrave Macmillan. 2016. p.25.

[15] « L’énorme croissance du potentiel industriel et économique entraina un affaiblissement régulier des facteurs purement politiques, tandis que les forces économiques prenaient la première place dans le jeu international du pouvoir. » In Pierre Bouretz (sous la dir.) Les Origines du totalitarisme Eichmann à Jérusalem. Quarto Gallimard. p.374.

[16] Aissat, Chérif. Centre de recherche sur la mondialisation. La peur d’une révolution pacifique est la voie pour la guerre. https://www.mondialisation.ca/algerie-la-peur-dune-revolution-pacifique-est-la-voie-pour-la-guerre/5555361

 

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Articles Par : Cherif Aissat

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