Les cartels médiatiques et le racket de la propriété intellectuelle

Boycottons les corporations qui monopolisent, induisent en erreur et détruisent la civilisation humaine.

Les films, la musique et les émissions de télévision créés par d’énormes cartels médiatiques monopolistes comme Disney, Sony, Warner Brothers, Fox, Paramount, ainsi que les compagnies de logiciels comme Electronic Arts, Microsoft, Autodesk et bien d’autres, appartiennent à un consortium d’intérêts finanço-industriels qui mène la croisade sur la “propriété intellectuelle” et bon nombre de ses créations impopulaires, incluant le SOPA, ACTA (NdT: LOPSI, HADOPI  en France) ainsi qu’une campagne de mise en accusation d’une floppée de grand-mères et de lycéens pour simplement partager une information labellisée “propriété” par ces mega-industries.

Image: Le racket de la “propriété intellectuelle”. Personne ne possède des “idées” ou une “information”, on ne possède que les moyens de les divulguer, de les enregistrer ou de les visionner. Le paradigme que ces intérêts industrio-financiers tente de créer et de perpétuer est un paradigme qui place inévitablement tout sous la coupe de “domaine intellectuel”, parce qu’il n’y a qu’eux qui ont l’argent et le pouvoir suffisants pour pouvoir les enregistrer et les défendre. Dans ce processus, ils ralentissent tout progrès technologique et social en défendant leurs modèles de commerce archaïques et obsolètes.

Ce qu’ils représentent en réalité est l’anti-thèse du vrai commerce et du progrès, ce sont des réactionnaires technologiques, qui étouffent toute avance qui menace leurs modèles archaïques et obsolètes et l’énorme influence injuste et imméritée qu’ils ont accumulée depuis des décennies.

L’existence même de films, de musique, de logiciels libres “open source” et de publications indépendants, prouve que la connaissance, le spectacle et tout ce qu’il y a entre les deux non seulement peut survivre au delà de ces paradigmes essoufflés de “droits d’auteurs”, mais qu’en fait ils peuvent s’épanouir.

Un nouveau paradigme de donner crédit quand crédit est dû, mais de garder l’information et le média qui la contient en accès libre pour tous, est en train d’émerger. Prendre un CD physique à une autre personne est priver cette personne d’un objet concret, c’est donc en l’état actuel des choses, un vol. En revanche, copier digitalement l’information contenue sur ce CD avec le consentement du propriétaire du CD, n’est pas un vol.

La technologie a rendu possible de copier l’information sans priver les individus d’objets tangibles de valeur et parce que la culture de partager ne coûte rien à ceux impliqués, et plus l’information est partagée et plus il est facile pour ceux qui recherchent cette information de la trouver, ceci s’est généralisé de manière compréhensible à tous les médias digitalement encodés. Les producteurs de logiciels, de livres, de films, de musique doivent tous faire face au changement d’une industrie de simplement créer un média et vendre le médium qui le contient.

Il y a toujours de l’argent à faire avec les spectacles dans les théâtres et avec les productions physiques que d’aucun trouve de valeur suffisante pour payer. Mais, même dans cet aspect, les outils pour créer des films, de la musique, des logiciels et des livres deviennent de plus en plus bon marché et accessibles à un plus grand nombre de gens qui partageraient bien plus volontiers leur travail au sein d’une culture du partage.

Ce que ces intérêts industrio-financiers protègent donc, n’est pas leurs “droits” ou eux-mêmes à l’encontre de “vol”, mais leur monopole sur un système archaïque qui, s’il n’est plus protégé, s’effondrera et disparaîtra. Comme si un consortium de bibliothèques et de libraires mondial s’unifiait pour mettre hors-la-loi l’internet et les sites internet comme Wikipedia; la réaction de la mega-industrie des médias est une réaction profondément absurde, entretenue exclusivement par la richesse immense que son monopole lui a donné au fil des décennies et qui existe toujours parce qu’un grand nombre de personnes à travers le monde continue de regarder, d’écouter, de lire et malheureusement, de croire tout ce qu’ils disent et écrivent.

Ci-dessous figure une liste des cartels médiatiques et des industries qui constituent leurs membres et qui sont responsables de cette croisade absurde en faveur de la “propriété intellectuelle”. Chacune de ces industrie produit des choses dont nous sommes tous parfaitement capables de nous passer et comme c’est le cas avec bien d’autres monopoles industrio-financiers, dont il serait mieux que nous nous passions en première instance.

Recording Industry Association of America (RIAA) Members

National Music Publishers Association (NMPA) Board Members

Motion Picture Association of America (MPAA) Members

Independent Film & Television Alliance (IFTA) Member Directory

Entertainment Software Association (ESA) Members

Business Software Alliance (BSA) Members

Pour chaque film, chanson, ou logiciel produit par cette collection de parasites monopolistes industriels, il y a un produit équivalent ou bien supérieur en qualité qui est open source ou en accès libre, créations communes, ou de domaines publics alternatifs. Il y a une myriade d’information, ouverte. libre et gratuite ainsi que de possibilités d’amusement en ligne créés par des amateurs mais aussi par une frange grandissante de professionnels. Il y a également une très grande (et grandissante) sélection de logiciels open source qui sont à la disposition de tout à chacun.

Nous avons la société que nous achetons. Si nous continuons à payer des financiers industriels issus du Fortune 500 qui continuent à concentrer richesse et pouvoir dans le moins de mains possible et continuent à les utiliser pour créer et guider un agenda qui ne sert que des intérêts spéciaux aux dépends de la très vaste majorité, nous n’avons que nous même à blâmer. Boycotter ces industries leur enlève une vaste richesse dont elles ont besoin pour continuer leur immense lobbying et payer leurs ressources législatives. De plus, en boycottant ces mega-industries, nous avons l’argent à dépenser localement, pour les artistes locaux, qui eux ont de l’argent à dépenser localement ; pour ces artistes locaux qui se démènent pour créer des spectacles de scène ou de créer des choses tangibles que nous pouvons tous apprécier.

Que des êtres humains de nos jours passent des mois, voire des années en prison pour “violation de droits d’auteurs et/ou de reproduction” alors que des assassins de masse se promènent librement et en toute impunité sur le sol américain (NdT; Cartalucci fait ici référence aux politiciens, politiciennes, hommes et femmes d’état… ainsi que les criminels dictateurs hébergés par les états-unis pour “services rendus”), dénonce ces immenses injustices générées par ce même système, rendant encore plus urgent le fait que celui-ci doit être aboli et remplacé de toute urgence.

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 




Articles Par : Tony Cartalucci

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