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Catastrophe nucléaire au Japon: 180 hommes sacrifiés au coeur des réacteurs
Par Global Research
Mondialisation.ca, 16 mars 2011
20minutes.fr 16 mars 2011
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Vue aérienne de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi (Japon), le 16 mars 2011

Vue aérienne de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi (Japon), le 16 mars 2011 HO NEW / REUTERS

La crise nucléaire au Japon s’est aggravée ce mercredi après une forte élévation de la radioactivité, quelques heures après un nouvel incendie sur le site de la centrale de Fukushima-Daiichi. Le personnel encore sur place, 180 employés sur 800, a été temporairement évacué, mais leur avenir s’annonce quoiqu’il arrive bien précaire.

«On peut les qualifier de sacrifiés», estime Bruno Chareyron, expert de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), joint par 20minutes.fr. «A l’extérieur de la centrale on a eu des niveaux de radioactivité quatre millions de fois plus importants que le niveau naturel. Les gens qui sont dans les centrales sont donc soumis à des irradiations mais également des contaminations de la peau, des inhalations ou des ingestions d’éléments radioactifs», ajoute-t-il, précisant ne pas connaître pour autant l’efficacité de leur protection (masques, gants, etc.).

Augmentation du risque de cancers

«Même si des rotations sont organisées, ces personnes vont subir des très fortes doses et auront des séquelles. A court-terme, ça peut se passer comme à Tchernobyl où les pompiers sont morts quelques jours après leur intervention. A long-terme, il y aura une augmentation du risque de cancers, pendant plusieurs décennies», poursuit Bruno Chareyron.

La mission des «liquidateurs» est pourtant essentielle: il s’agit d’empêcher toute fusion des réacteurs de la centrale en y injectant de l’eau en permanence afin de les refroidir. Après l’échec du largage d’eau par hélicoptère, leurs moyens d’action sont dérisoires puisqu’ils ne disposent que de simples canons à eau, généralement employés lors d’émeutes ou de manifestations.

Des «missions-suicides» selon les associations

Depuis le début de l’accident de Fukushima, que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a classé au niveau 6 (sur 7) sur l’échelle Ines, Tokyo Electric Power (Tepco), l’opérateur de la centrale, a très peu communiqué sur les opérateurs travaillant contre la montre auprès des réacteurs. On ignore par exemple combien de temps ils passent dans les bâtiments ou leur équipement exact.

Le réseau «Sortir du nucléaire», qui regroupe plusieurs centaines d’organisations anti-nucléaires en France, estime que leur travail s’apparente à des «missions suicides». Mais pour la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, les conséquences d’un éventuel arrêt des tentatives de refroidir les réacteurs pourraient être dramatiques.



C.C. et A.C. avec Reuters

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