Conspiration derrière les portes fermées de Haim Saban
Pour dissiper définitivement le mythe d’une différence entre les Premiers néoconservateurs d’Israël et les démocrates, considérez la prochaine « séance à huis clos » au Centrer Saban for Middle East Policy à l’Institution Brookings, un « groupe d’experts » financé par le millionnaire israélo-US Haim Saban.
« Parmi les nombreux officiels y allant on trouve la ministre israélienne des Affaires Étrangères, Tzipi Livni ; David Welch, actuel haut envoyé US dans la région ; Shimon Peres, premier ministre adjoint d’Israël ; la sénateur démocrate de New York Hillary Clinton et son mari, l’ancien président Bill Clinton ; Amos Yadlin, directeur du renseignement militaire d’Israël ; Avigdor Lieberman, ministre de la Planification Stratégique d’Israël ; et beaucoup d’autres responsables de l’administration Bush et des États-Unis et des législateurs israéliens, » rapporte la Jewish Telegraph Agency.
Intéressant une candidate présidentielle pleine d’espoir, et son mari ancien président, se côtoieront des gens comme Avigdor Lieberman, qui « préconise le transfert, l’expulsion des citoyens arabes d’Israël, » selon Uri Avnery, journaliste israélien, activiste de la paix, et membre de la Knesset. « Lieberman a menacé de détruire l’Égypte en faisant sauter le barrage d’Assouan. Il a exigé l’exécution de membres arabes israéliens de la Knesset pour rencontre avec des leaders syriens et du Hamas. » Mais ça n’a rien de neuf, Avnery gesticule, parce que « Rehavam Ze’ evi, dont la mémoire a été honorée… par une session spéciale de commémoration de la Knesset, a proposé le nettoyage ethnique, et le Général Effi Eytam, le chef du Parti d’Union Nationale, use d’un langage semblable. » En d’autres termes, le nettoyage ethnique est une affaire des plus banales en Israël.
Imaginez Bill et Hill donnant l’accolade au Grand Magicien de la chevalerie du Ku Klux Klan, puis allant à une « Klonvocation, » une assemblée de racistes. Avant tout, qu’est-ce qu’ils fabriqueront quand ils seront derrière les portes fermées de Saban avec Lieberman et la bande.
« Haim Saban était un très bon ami, mon partisan et mon conseiller, » s’exaltait Bill Clinton en 2004. « Je lui suis reconnaissant pour son engagement en Israël, pour une paix juste et durable au Moyen-Orient et pour son travail à ma fondation, notamment sur les problèmes de conciliation. »
Bien entendu, paix durable se traduit par plus de morts palestiniens, plus de réfugiés palestiniens, plus de palestiniens sous-alimentés, plus d’assassinats ciblés, plus de maisons démolies et d’oliveraies aplaties.
Quant à Saban et à son centre Brookings, les carrément censurés John Mearsheimer and Stephen Walt écrivent : « Pendant de nombreuses années, le haut expert [de l’institution Brookings] pour le Moyen-Orient était William Quandt, un ancien fonctionnaire du NSC avec une réputation bien méritée d’impartialité. Aujourd’hui, la couverture médiatique de Brookings est dirigée par le Centrer Saban for Middle East Policy, qui est financé par Haim Saban, un homme d’affaires israélo-US fervent sioniste. Le directeur du centre est l’omniprésente Martin Indyk. Lui qui fut par le passé non partisan de la politique de l’institut fait maintenant partie du chœur pro-Israël, » une chorale qui ne manque pas de démocrates, bien que les plus réactionnaires parmi les Jabotinskyites se méfient des démocrates, insistant pour qu’ils se plient à un certain comportement, fassent des sauts périlleux, et engagent de toute façon des politiques pour démasquer les habitudes routinières afin de satisfaire les nettoyeurs ethniques.
Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour savoir ce qui sera dit derrière les portes closes de Saban. « Il sera toujours un cher ami personnel pour moi, » astiquait Ariel Sharon avant de s’échapper dans le coma. « Haim Saban est un grand citoyen étatsunien et un homme qui s’est toujours tenus prêt pour Israël et le peuple Juif en période de besoin. Sa contribution à renforcer les liens entre Israël et les leaders politiques étatsuniens de tous les partis a été tout à fait remarquable et exceptionnelle. »
Demain, au Centre de Saban, les « dignitaires débattront d’une pléthore de questions, dont la situation au Liban avec la menace de renversement du gouvernement en siège par le Hezbollah, le Hamas contrôlant l’Autorité Palestinienne, et les attaques continuelles de Qassam sur Israël en dépit du cessez-le-feu, le défi de la montée de l’alliance Iran-Syrie-Hezbollah, les options pour traiter la menace de l’Iran, l’indépendance énergétique, la démocraties et les médias en temps de guerre, et comment Israël devrait négocier avec ses voisins, » rapporte Yedioth Internet.
En bref, les « dignitaires », le plus souvent des criminels de guerre, discuteront de la guerre et de comment la faire.
Naturellement, de tels sujets sont d’une importance particulière, car les démocrates assumeront bientôt le contrôle du Congrès. La stratégie doit être établie à l’avance. C’est un pari sûr que cette stratégie ne différera pas de manière significative de la stratégie des néoconservateurs. En fait, avec la présence de Avigdor Lieberman, se démenant comme ministre des Affaires Stratégiques et comme premier ministre adjoint d’Israël, nous pouvons même nous attendre à ce que les choses deviennent plus mauvaises, sans doute bien pires.
Afin de comprendre comment travaille le cerveau de Lieberman, considérez que sa « capacité personnelle à l’amour (en allemand, Lieberman se traduit par » homme aimable « ) peut être jugée sur le fait qu’il fut par le passé arrêté pour avoir passé à tabac un garçon qui s’était disputé avec son fils, » selon Uri Avnery.
« Quand il y a une attaque terroriste, je suis Lieberman. Et parfois à la droite de Lieberman, » a dit Saban à Haaretz.
Il n’y a pas de mot si M. Saban est d’accord pour tabasser les enfants. D’autre part, il dort apparemment bien la nuit, en sachant que des écoliers palestiniens sont tirés à bout portant.
« Regardez, je ne voient pas une solution aujourd’hui. Les gens disent hudna [trêve]. Je ne connais pas ce genre de hudna. Ou tahadiya [cessez-le-feu], shmahadiya. Un cessez-le-feu dans un tahadiya dans un hudna. Laissez-ça, ce sont tous des balivernes et des non-sens. Et les faits sur le terrain sont les faits sur le fond. Quand votre ennemi partage une croyance qui est enracinée dans la religion, elle agit très profondément. Dans cette situation je ne sais pas comment servir de médiateur entre une nation et une autre. »
Ne vous en faites pas, l’ennemi de Saban, vraisemblablement le Hamas, a été financé et encouragé par le gouvernement israélien, afin de miner le nationalisme palestinien.
Quant aux « faits sur le terrain, » il est relativement faciles de s’en informer — plus d’un cinquième des enfants palestiniens de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, le chômage s’élève à 70%, et plus des deux-tiers de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour.
Je violerais aussi le tahadiya si ma petite sœur recevait une balle dans la tête sur le chemin de l’école ou si elle était battue à mort par des colons enragés de sorte à être glorifié par Avigdor Lieberman et Israël Beytenu.
Manifestement, Bill Clinton et son épouse, probablement la prochaine présidente des Etats-Unis, soutiennent le meurtre sans pitié des enfants palestiniens, laissés au bord de la route.
Mais à cette époque Clinton, avec toute la passion d’Adolf Eichmann, a supervisé le meurtre de plus d’un million d’irakiens, dont 500.000 enfants.
Si elle est élue, son épouse perpétuera la tradition, comme Avigdor Lieberman et les Israéliens l’exigent, et l’ont réclamé depuis maintenant un certain temps, et les États-Unis peuvent très bien attaquer l’Iran, la prochaine cible sur la liste. Aucun doute que cela sera débattu le prochain week-end derrière les portes closes.
En attendant, le reste d’entre-nous seront vraisemblablement écorchés et embobinés une fois encore, dupés pour aller faire la « guerre » contre les ennemis de Saban, de Lieberman, et du comateux Sharon.
Original : http://kurtnimmo.com/?p=692
Traduction de Pétrus Lombard