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Élections aux États-Unis: Ne votez pas pour le mal en personne
Par Dr. Paul Craig Roberts
Mondialisation.ca, 17 octobre 2012

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Lors du régime néoconservateur de George W. Bush, le président du Vénézuela Hugo Chavez résuma Bush pour le monde dans un discours à l’assemblée de l’ONU. Je cite Chavez de mémoire et non pas verbatim, il dit quelque chose comme : “Hier se tenait Satan lui-même à cette tribune, il parla  comme s’il possédait le monde. Vous pouvez toujours sentir le soufre d’ici.”

Chavez est une des têtes de turc favorites de la droite, parce que Chavez a aidé le peuple au lieu de le saigner au profit des riches, ce qui représente la voie de Washington. Tandis que Washington a mis à terre tout le monde sauf le 1%, Chavez a fait diminuer la pauvreté de moitié, doubler le nombre d’universitaires et a donné une assurance maladie et des retraites à des millions de Vénézuéliens pour la toute première fois.

Pas étonnant qu’il fut réélu une troisième fois comme président malgré les millions de dollars que Washington a déversé dans la campagne de l’opposition à Chavez.

Alors que Washington et l’UE prêchent le néolibéralisme, la suprématie du capital sur le travail, les politiciens sud-américains qui rejettent la voie de Washington sont élus et réélus au Vénézuéla, en Equateur, au Brésil, en Argentine, en Uruguay et en Bolivie.

Ce fut le gouvernement équatorien et non pas Washington, qui eut l’intégrité morale de donner l’asile politique au fondateur de Wikileaks Julian Assange. La seule fois où Washington donne l’asile politique n’est que pour mettre un opposant dans l’embarras.

Par contraste avec le leadership qui émerge en Amérique du Sud alors que toujours plus de gouvernements là-bas rejettent l’hégémonie traditionnelle de Washington, l’élite politique américaine, qu’elle soit démocrate ou républicaine, est toujours alignée avec les riches contre le peuple américain

La candidat républicain à la présidence, Mitt Romney, a promis de couper les impôts des riches, impôts qui sont déjà au strict minimum, de bloquer toute législation des gangsters de l’arène de la finance et de privatiser la sécurité sociale et le Medicare.

Privatiser la sécurité sociale et le Medicare veut dire détourner les impôts des citoyens au profit d’entreprises privées. Dans les mains républicaines, la privatisation ne veut dire qu’une chose: couper les avantages sociaux des citoyens et utiliser les impôts pour augmenter les bénéfices du secteur privé. La politique de Romney est juste une autre politique qui sacrifie les gens à l’autel du 1%.

Malheureusement, les démocrates, s’ils sont un moindre mal, sont toujours aussi mauvais. Il n’y a aucune raison de voter pour la réélection d’un président qui a codifié en loi la destruction de la constitution américaine par le régime Bush, qui a été plus loin et s’est arrogé le droit de faire assassiner les citoyens américains sans autre forme de procès et qui n’a rien fait pour arrêter l’exploitation du peuple américain par la caste du 1%.

Comme Gerald Celente le dit si bien dans son numéro d’automne du Trends Journal, quand on est confronté au moindre de deux mots, vous ne votez pas pour le moindre mal, vous boycottez l’élection et vous ne votez pas pour le moinde mal, car “grand ou petit, le mal est le mal.”

Si les Américains avaient un gramme de bon sens, personne n’irait voter en Novembre pour ces élections. Quiconque gagnera ces élections importe peu, car le perdant sera le peuple américain.

Une victoire d’Obama ou de Romney représente un sérieux contraste avec celle d’un Chavez. Voici comment Lula da Silva, l’ancien président populaire du Brésil résume la situation: “La victoire de Chavez est une victoire pour les peuples d’Amérique Latine. C’est un autre coup porté à l’impérialisme.” Washington, pourtant utilisant la toute puissance de son dollar n’a pas été capable d’acheter l’élection.

Comment peut-on résumer un Obama ou un Romney ? La réponse tient dans qui est le meilleur candidat pour les intérêts d’Israël, qui est le meilleur pour les intérêts de Wall Street, qui est le meilleur pour les intérêts de l’agro-bussiness, qui a le plus de chance d’attaquer l’Iran qui est le plus enclin à soumettre les manifestants contre l’austérité économique et la guerre à une détention indéfinie comme extrémistes domestiques.

Les seules personnes qui bénéficieroint de l’élection d’Obama ou de Romney sont ceux assiociés avec les oligarchies privées qui dirigent l’Amérique.

Paul Craig Roberts

Article original en anglais :

paulcroberts

Evil is Evil: Don’t Vote for Evil par Dr. Paul Craig Roberts, le 13 octobre 2012

Traduction : Résistance 71

Le Dr. Paul Craig Roberts est le père des reaganomics et l’ancien directeur de la politique du ministère des finances américain. Il écrit des colonnes dans a presse et fut l’éditeur de Wall Street Journal son dernier livre “How the Economy Was Lost: The War of the Worlds,” detaille pourquoi l’Amérique se désintègre.

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