Expansion de l’armée australienne
Expansion de l’armée australienne : Sir Michael Somare dénonce les motifs invoqués
(Flash d’Océanie) – Sir Michael Somare, Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a vivement critiqué vendredi son homologue australien John Howard qui, la veille, a cité nommément la Papouasie-Nouvelle-Guinée et son « instabilité inhérente » comme étant l’un des motifs de l’expansion de l’armée australienne.
Dans un communiqué vendredi, M. Somare a ouvertement accusé M. Howard (qui a annoncé jeudi son intention de renforcer l’armée australienne de deux mille cinq cent hommes dans les dix ans à venir pour notamment faire face à une instabilité grandissante dans les pays océaniens voisins) de « ne pas être honnête avec les contribuables australiens ». Il a par ailleurs demandé du chef du gouvernement australien de ne pas « utiliser les États insulaires du Pacifique comme raison pour agrandir la taille de l’armée australienne ».
« M. Howard devrait être suffisamment honnête pour dire à ses contribuables que cette expansion, c’est à cause des déploiements accrus au Moyen Orient, en Afghanistan et au Timor oriental. Ce n’est certainement pas à cause de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, » a estimé le chef du gouvernement papou, qui assure encore, jusqu’en octobre, la Présidente tournante du Forum des Îles du Pacifique.
En annonçant l’expansion de l’armée australienne jeudi, M. Howard a une nouvelle fois évoqué la thèse de « l’arc d’instabilité », principalement en Mélanésie, tout en citant en premier lieu des pays comme les îles Salomon (où l’armée et la police australiennes interviennent depuis trois ans), la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Fidji et Vanuatu.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, M. Somare, invoquant une corruption rampante de la part des autorités locales, a déclaré début août un état d’urgence pour rétablir l’ordre public dans la province des Hauts-Plateaux.
« Nous rétablissons la normalité sans l’aide de l’Australie (…) Nous sommes un pays souverain et quand nous aurons besoin d’aide, nous en ferons la demande auprès de la communauté internationale, y compris l’Australie », a ajouté M. Somare.
Par ailleurs, toujours au plan des relations entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et son ancienne puissance de tutelle, Sir Peter Barter, ministre de la santé, s’en est pris lui aussi vendredi à la chaîne nationale de télévision publique ABC (Australian Broadcasting Corporation) au sujet d’un documentaire diffusé la semaine dernière et consacré à la situation du VIH-SIDA en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
« C’est ce que j’appellerais du journalisme à deux sous, mais surtout une distorsion des faits », a-t-il estimé.
Ce reportage affirmait notamment que les stocks de médicaments antirétroviraux seraient actuellement largement gaspillés et seraient maintenant épuisés. Selon les chiffres officiels d’ONUSIDA, la Papouasie-Nouvelle-Guinée arrive largement en tête des pays océaniens concernant le nombre de séropositifs, estimé à plus de soixante mille, pour une population d’environ 5,5 millions d’habitants.