Guerre, terrorisme et crise économique mondiale en 2015 : 99 concepts interreliés

Tout est interrelié : la guerre, le terrorisme, l’État policier, l’économie mondiale, l’austérité économique, la fraude financière, les gouvernements corrompus, la pauvreté et l’inégalité sociale, la violence policière, Al-Qaïda, Daech, la désinformation des médias, le racisme, la propagande guerrière, les armes de destruction massive, la dérogation aux règles du droit international, la criminalisation de la politique, la CIA, le FBI, le changement climatique, la guerre nucléaire, Fukushima, la radiation nucléaire, les crimes contre l’humanité, l’alliance sino-russe, la Syrie, l’Ukraine, l’OTAN, les opérations sous fausse bannière, la vérité sur le 11-Septembre, etc.

Une compréhension générale de cette crise mondiale s’impose. La dernière partie décrit brièvement comment renverser le cours de la guerre, instaurer la paix et établir la justice sociale et une véritable démocratie. 

Cet article comprend un recueil de citations pertinentes (extraites de mes écrits) ayant trait à différentes dimensions de cette crise mondiale. Les citations d’autres auteurs sont indiquées en italiques. 

Les hyperliens de chaque paragraphe mènent à la source originale des citations. 

Mondialisation de la guerre. La longue guerre des USA contre l’humanité 

1. Les USA se sont lancés dans une grande aventure militaire, « une longue guerre » qui menace l’avenir de l’humanité. Les armes de destruction massive des USA et de l’OTAN sont décrites comme des instruments de paix.

2. D’importantes opérations militaires et de collecte de renseignements clandestines sont en cours simultanément au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, en Afrique subsaharienne, en Asie centrale et en Extrême-Orient. La stratégie militaire des USA comprend à la fois des activités sur les théâtres d’opération et des opérations clandestines visant à déstabiliser des États souverains.

3. « [Le] plan de campagne de cinq ans [touche](…) sept pays en tout, en commençant par l’Irak, suivi de la Syrie, du Liban, de la Libye, de l’Iran, de la Somalie et du Soudan. » Le général Wesley Clark dans Winning Modern Wars (page 130)

4. En 2005, l’ancien vice-président Dick Cheney a énoncé en des termes sans équivoque que l’Iran était « en tête de liste » des États voyous ennemis des USA, et qu’Israël s’occuperait, pour ainsi dire, « du bombardement pour nous sans qu’on lui demande », c.àd. sans participation militaire des USA et sans qu’il soit nécessaire de faire pression sur Israël « pour qu’il passe à l’action ». Cette position en matière de politique étrangère prévaut encore aujourd’hui sous Obama.

Le 11-Septembre et la guerre mondiale contre le terrorisme

5. La « guerre contre le terrorisme » est une guerre de conquête. La mondialisation est la dernière étape menant au « nouvel ordre mondial » dominé par Wall Street et le complexe militaro-industriel des USA.

6. Le 11 septembre 2001 fournit un motif justifiant une guerre sans frontière. Le plan de Washington consiste à étendre les frontières de l’empire étasunien pour permettre aux grandes sociétés des USA d’exercer un contrôle complet, tout en installant à l’intérieur du pays même les institutions d’un État dirigé par le département de la Sécurité intérieure.

7. « La vérité inavouable » est que l’OTAN et les gouvernements de pays occidentaux comme les USA, le Royaume-Uni, la France et Israël, qui mènent une prétendue « guerre mondiale contre le terrorisme », fournissent continuellement un soutien clandestin aux mêmes entités terroristes qui sont engagées dans leurs « guerres humanitaires » et leurs « opérations antiterroristes ».

Guerre et crise économique

8. Dans toutes les grandes régions du monde, la récession économique est bien ancrée et cause un chômage de masse, l’effondrement des programmes sociaux de l’État et l’appauvrissement de millions de personnes.

9. La crise économique s’accompagne d’un processus de militarisation à l’échelle mondiale, d’une « guerre sans frontière » menée par les États-Unis d’Amérique et ses alliés de l’OTAN. La poursuite de la « longue guerre » du Pentagone est étroitement liée à la restructuration de l’économie mondiale.

10. « Les opérations ‘noires’ du Pentagone, y compris les budgets du renseignement qui s’y rattachent, sont à peu près d’une égale ampleur à la totalité des budgets de la défense du Royaume-Uni, de la France ou du Japon, et correspondent à dix pour cent du total. » (Tom Burghardt)

11. Une « guerre économique » ouverte causant du chômage, de la pauvreté et des maladies est menée par l’entremise du libre marché. La qualité de vie des gens est en chute libre et leur pouvoir d’achat est détruit. De façon très concrète, la pauvreté et la misère engendrées par l’économie de « libre marché » ces vingt dernières années ont détruit les vies de millions de gens.

12. Des sommes d’argent phénoménales sont acquises par la manipulation des marchés. Dans le cadre de ce qui est souvent qualifié de « déréglementation », l’appareil financier a élaboré des instruments complexes fondés sur une manipulation éhontée et la tromperie.

13. Grâce à l’information privilégiée et aux connaissances préalables dont ils disposent, les principaux acteurs financiers peuvent, à l’aide d’instruments financiers spéculatifs, manipuler les mouvements du marché à leur avantage, précipiter la chute d’un concurrent et porter un coup sévère aux économies des pays en développement.

14. Ce qui est en cause, c’est un processus de « nettoyage financier » mis en œuvre par les banques « trop importantes pour faire faillite » en Europe et en Amérique du Nord (p. ex., Citi, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, etc.) pour écarter et détruire les institutions financières moins grosses, dans le but de finir par contrôler l’ensemble du « paysage bancaire ».

15. La tendance qui se dégage à l’échelle nationale et mondiale va mener à la centralisation et à la concentration du pouvoir bancaire, ce qui entraînera une chute spectaculaire de l’économie réelle.

Les mesures d’austérité en Grèce

16. Les créanciers se serviront des titres de créance de la Grèce s’élevant à plusieurs milliards de dollars comme moyen d’imposer des réformes macroéconomiques implacables qui déstabiliseront l’économie nationale et appauvriront davantage la population. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon du FMI, des « conditionnalités par politique imposée » qui permettent aux créanciers de dicter la politique économique et sociale.

17. Les créanciers souhaitent surtout s’enrichir à même l’économie nationale, par l’acquisition des institutions bancaires nationales de la Grèce, de ses entreprises publiques, de ses terres agricoles, etc.

Désinformation, propagande médiatique et CIA

18. La désinformation est couramment « diffusée » par des agents de la CIA dans la salle de presse des principaux quotidiens, magazines et chaînes de télé. Ailleurs, des entreprises de relations publiques sont souvent utilisées pour créer de « fausses nouvelles ».

19. « Un nombre relativement faible de correspondants bien pistonnés fournit les primeurs, qui sont rapportées par un nombre relativement faible de sources d’information grand public, qui fixent les paramètres du débat et qui consacrent la « réalité officielle » à l’intention de ceux qu’ils alimentent en nouvelles» (Chaim Kupferberg à propos de la couverture médiatique après le 11 septembre)

20. Pour soutenir la stratégie militaire, ces « réalités fabriquées » transmises aux chaînes d’information jour après jour doivent devenir des vérités absolues, qui font l’objet d’un consensus politique et médiatique. À cet égard, les médias institutionnels, tout en restant indépendants de l’appareil de renseignement de sécurité, deviennent un instrument de ce système totalitaire en constante évolution.

Le « terrorisme islamique » et la mentalité humaine

21 Répétés ad nauseam, les concepts d’Al-Qaïda et de Daesh sont potentiellement traumatisants pour l’esprit humain et peuvent nuire à la capacité des êtres humains d’analyser et de comprendre « le monde réel » marqué par la guerre, les politiques et la crise économique.

22. Al-Qaïda constitue une abstraction stylisée, faussée et presque folklorique du terrorisme, qui imprègne la conscience intérieure de millions de gens de par le monde.

Le projet de califat du groupe armé État islamique (Ei/EIIL/Daech)

 23. Ceux qui ont ordonné la campagne de bombardement sont derrière le projet de califat.

24. Les milices de l’État islamique, qui sont actuellement prétendument visées par la campagne de bombardement des USA et de l’OTAN en vertu d’un mandat « antiterrorisme », sont soutenues clandestinement par les États-Unis et leurs alliés.

25. Les terroristes de Daech sont les fantassins de l’alliance occidentale. Pendant que les USA prétendent s’en prendre à Daesh, dans la réalité, ils le protègent. La campagne aérienne vise davantage à détruire la Syrie et l’Irak qu’à « s’attaquer aux terroristes ».

26. Un réseau complexe formé d’entités terroristes affiliées à Al-Qaïda chapeautées par les USA et les services secrets alliés a pris de l’expansion au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, en Chine occidentale, en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est.

27. L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) est une création des services secrets des USA. 

Le programme «antiterrorisme » de Washington en Irak et en Syrie consiste à soutenir les terroristes. 

28. L’incursion des brigades de l’État islamique (EI) en Irak à partir de juin 2014 faisait partie d’une opération des services de renseignement militaire soigneusement préparée, soutenue clandestinement par les USA, l’OTAN et Israël.

29. Selon Vladimir Poutine, sans le soutien de l’Occident, les terroristes n’auraient pu mettre la main sur des régions entières du pays. « Le soi-disant État islamique [Daech] a pris le contrôle d’un territoire immense. Comment cela a-t-il été rendu possible? (discours de Vladimir Poutine à la conférence de Valdaï, octobre 2015)

Les forces spéciales occidentales aident les terroristes en Syrie.

30. Des membres des forces spéciales et des agents de renseignement de l’Occident, y compris des soldats britanniques du SAS, des parachutistes français et des agents de la CIA, du M16 et du Mossad, se sont ralliés aux rebelles.

31 Leurs activités ne se limitent pas à la formation. Ils sont couramment appelés à surveiller la conduite d’opérations terroristes sur le terrain de concert avec les forces spéciales turques et qataries et des milliers de mercenaires recrutés dans des pays musulmans.

32.Les Français sont impliqués activement en Syrie depuis le tout début de l’insurrection sur le terrain, tout en maintenant un lien avec leurs homologues étasuniens, britanniques et israéliens. En février 2012, 13 officiers militaires français ont été arrêtés à Homs, mettant ainsi en lumière la présence de troupes étrangères dans les rangs des rebelles en territoire syrien.

Soutien apporté à l’État islamique par les alliés des USA que sont l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie

33. L’Arabie saoudite, la Turquie, le Pakistan, le Qatar, la Jordanie et d’autres pays sont engagés dans le recrutement, la formation et le financement des terroristes islamiques.

34. Un grand nombre de mercenaires de Daech sont des criminels notoires qui ont été libérés des prisons saoudiennes sous condition qu’ils rejoignent les rangs de Daesh. Des détenus condamnés à mort ont été recrutés pour rejoindre les brigades terroristes. (23 janvier 2013).

35. Les décapitations de civils par Daech en Syrie s’inspirent de l’Arabie saoudite. Ces décapitations font partie de programmes de formation mis en œuvre en Arabie saoudite et au Qatar et commandités par les USA.

Israël et l’État islamique

36. Netanyahu ne nie pas que son gouvernement soutient les terroristes en Syrie. Des hauts gradés de Tsahal ont reconnu qu’Israël appuie « des éléments du djihadisme mondial en territoire syrien ».

37. L’État d’Israël collabore d’une part avec les autorités françaises aux opérations antiterroristes ayant suivi l’affaire Charlie Hebdo,  mais soutient d’autre part les deux principales entités terroristes en Syrie que sont l’État islamique (Daesh) et le front al-Nosra.

Criminalisation de l’État

38. On parle de « criminalisation de l’État » lorsque des criminels de guerre occupent en toute légalité des postes d’autorité, qui leur permettent de décider « qui sont les criminels », alors qu’en fait ce sont eux les criminels.

Les guerres d’agression contreviennent au droit international et à la charte des Nations Unies

39.  Les USA, la France et la Grande-Bretagne sont des pays agresseurs contre la Syrie. Ils ne peuvent en aucun cas invoquer le droit naturel de légitime défense.

40. Par contre, la Syrie est victime d’une agression étrangère et peut invoquer le droit naturel de légitime défense prévu à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, selon lequel « Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, (…) »

Crimes de guerre

41. La guerre qu’imposent les USA et l’OTAN au monde constitue une activité criminelle sous le couvert du contre-terrorisme. Elle contrevient à la Charte de Nuremberg, à la Constitution des USA et à la Charte des Nations Unies.

Tribunal de Nuremberg (photo d’archives)

42. Par rapport à l’invasion de l’Irak en 2003, l’ancien procureur en chef de Nuremberg Benjamin Ferencz disait qu’une « preuve prima facies pourrait être établie rendant les États-Unis coupables de crime contre l’humanité pour avoir mené une guerre d’agression contre un pays souverain ». Ferencz se référait aux « crimes contre la paix » et aux « crimes de guerre ». (Principe 6 de Nuremberg)

43. Le Principe 3 de Nuremberg concerne directement le président Obama et les chefs d’État et de gouvernement de la coalition dirigée par les USA et l’OTAN : « Le fait que l’auteur d’un article qui constitue un crime de droit international a agi en qualité de chef d’État ou de gouvernant ne dégage pas sa responsabilité en droit international. »

Choc des civilisations : campagne mondiale contre les musulmans

44. Une dichotomie du monde divisée entre le bien et le mal prévaut, celle du Choc des civilisations.

45. L’Occident a une « mission » : « Nous devons lutter contre le mal sous toutes ses formes comme moyen de préserver le mode de vie occidental ». Les responsables de la guerre sont présentés comme des victimes.

46. La « guerre mondiale contre le terrorisme » visant Al-Qaïda lancée après les événements du 11 septembre est en train de devenir une « guerre de religion » totale, une « sainte croisade » dirigée contre le monde musulman.

47. Une « guerre de religion » est en train de prendre forme, en vue de justifier une croisade militaire mondiale. Dans la conscience intérieure de bien des Étasuniens, une « guerre sainte » contre les musulmans est justifiée.

48 Pendant que le président Obama défend la liberté de religion, l’ordre social inquisitorial qui prévaut aux USA institutionnalise des formes de discrimination, de préjudice et de xénophobie contre les musulmans.

49. Le profilage racial s’étend aux voyages, au marché du travail, à l’accès à l’éducation et aux services sociaux et, de façon plus générale, au statut et à la mobilité sociales.

50. La vague de xénophobie dirigée contre les musulmans qui déferle sur l’Europe de l’Ouest est liée à la géopolitique. Elle fait partie d’une stratégie militaire qui consiste à diaboliser l’ennemi.

51. Les pays musulmans possèdent plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole. À peine 2 % de ces réserves se trouvent aux États-Unis. L’Irak a cinq fois plus de pétrole que les États-Unis.

52. Une bonne partie du pétrole se trouve en terres musulmanes. L’objectif de la guerre menée par les USA est d’accaparer ces réserves de pétrole. Pour atteindre cet objectif, les pays concernés sont ciblés de diverses façons (guerre, opérations clandestines, déstabilisation économique, changement de régime).

Les USA et l’OTAN menacent la Russie et la Chine

53.La « menace communiste » de l’époque de la guerre froide a été remplacée par la menace mondiale du « terrorisme islamique ».

54. La Russie et la Chine ont beau être devenues des économies de « libre marché » capitalistes, une première attaque nucléaire préventive n’en demeure pas moins envisagée.

55. La Chine et la Russie ne sont plus considérées comme « une menace au capitalisme », bien au contraire. Ce qui est en jeu, c’est la rivalité économique et financière entre pouvoirs capitalistes qui se font concurrence.

56. L’alliance sino-russe au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai constitue un « bloc capitaliste rival » qui menace l’hégémonie économique des USA.

57. En mai 2014, la Loi sur la prévention de l’agression russe a été présentée au Sénat des USA (S 2277), qui appelle à la militarisation de l’Europe de l’Est et des États baltes ainsi qu’au déploiement de militaires des USA et de l’OTAN à la porte même de la Russie.

58. En Asie, les USA se sont servis de leur « pivot vers l’Asie » pour encourager leurs alliés en Asie-Pacifique dont le Japon, l’Australie, la Corée du Sud, les Philippines et le Vietnam, à menacer et à isoler la Chine dans le cadre d’un processus « d’encerclement militaire » de ce pays, qui s’est accéléré à la fin des années 1990.

Dangers d’une guerre nucléaire

A B61-12 nuclear weapon ©the Center for Investigative Reporting

A B61-12 nuclear weapon ©the Center for Investigative Reporting

59. En cette période d’après-guerre froide, on ne semble plus se soucier de ce qu’implique une guerre nucléaire (destruction mutuelle assurée). Des documents militaires accessibles au public confirment qu’une guerre nucléaire préventive est toujours envisagée par le Pentagone. Comparativement aux années 1950, les armes nucléaires sont plus perfectionnées. Les vecteurs nucléaires sont plus précis.

60. Outre la Chine et la Russie, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord sont aussi les cibles d’une guerre nucléaire préventive. Ne nous berçons pas d’illusions. La possibilité de faire exploser la planète au moyen d’armes nucléaires perfectionnées est toujours dans les cartons du Pentagone.

61. Avec une capacité explosive variant de trois à six fois celle de la bombe d’Hiroshima, les bombes nucléaires miniatures sont prétendument « inoffensives pour les civils ». La guerre nucléaire préventive est dépeinte comme une « intervention humanitaire ». Des scientifiques sous contrat au Pentagone ont cautionné le recours à des armes nucléaires tactiques, les qualifiant « d’inoffensives pour les civils puisque l’explosion se produit sous terre ».

62. Le Pentagone a confirmé sa politique préconisant une première frappe nucléaire contre la Fédération de Russie en réponse à sa prétendue agression contre l’Ukraine. Si les USA passaient à l’action, l’humanité serait catapultée dans une Troisième Guerre mondiale qui pourrait devenir la « guerre finale » sur la planète Terre.

63. Y a-t-il de quoi s’inquiéter? Les responsables gouvernementaux les plus hauts placés qui décident du recours aux armes nucléaires n’ont pas la moindre idée des conséquences de leurs gestes. Faire exploser la planète au moyen d’armes nucléaires est entièrement approuvé par la candidate présidentielle Hillary Clinton, qui croit que les armes nucléaires sont des instruments de paix. Sa campagne électorale est financée par des sociétés qui fabriquent des armes de destruction massive.

 

Plan du Pentagone de 1959 prévoyant un holocauste nucléaire :

Extrait d’une liste de 1 200 villes visées par une attaque nucléaire en ordre alphabétique

Fidel Castro à propos du risque de guerre nucléaire

64. « Les USA perdraient une guerre conventionnelle et une guerre nucléaire n’est une alternative pour personne. Par contre, une guerre nucléaire deviendrait inévitablement mondiale. » 

65. « Je crois que personne sur Terre ne souhaite la disparition du genre humain. C’est pourquoi je suis d’avis qu’il faudrait faire disparaître non seulement les armes nucléaires, mais aussi les armes conventionnelles. Il nous faut une garantie de paix pour tous les peuples sans distinction. » 

66. « Le dommage collatéral d’une guerre nucléaire, ce serait la fin de l’existence de l’humanité. Ayons le courage de dire haut et fort que toutes les armes nucléaires et conventionnelles, que tout ce qui sert à faire la guerre, doit disparaître! » 

67. « Il faut exiger que le monde ne soit pas entraîné dans une catastrophe nucléaire, car il faut protéger la vie. »  Fidel Castro Ruz, La Havane, octobre 2010. (Enregistré par Michel Chossudovsky, La Havane, octobre 2010; image : Fidel Castro et Michel Chossudovsky)

Fukushima : radiation nucléaire mondiale

68 La catastrophe de Fukushima au Japon a mis au premier plan les dangers d’une radiation nucléaire mondiale. La crise au Japon a été qualifiée de « guerre nucléaire sans guerre ».

69. Pour reprendre les mots du romancier de renom Haruki Murakami : « Cette fois, personne n’a largué de bombe sur nous (…) Nous avons tout préparé, nous avons commis ce crime de nos propres mains, nous détruisons nos propres terres et nous détruisons nos propres vies. » 

70. La radiation nucléaire, qui menace la vie sur la planète Terre, ne fait pas la une comparativement aux questions insignifiantes qui préoccupent le public, comme les crimes commis à l’échelle locale et les reportages sur les potins à propos des vedettes d’Hollywood.

71. Le consensus politique fragile qui se dégage au Japon, aux USA et en Europe de l’Ouest, est que la crise de Fukushima a été maîtrisée. La vérité est ailleurs. Ce qui est connu et documenté, c’est que le déversement d’eau hautement radioactive dans l’océan Pacifique constitue un déclencheur potentiel d’une contamination radioactive mondiale.

72. Cette eau contient du plutonium 239 et son déversement dans l’océan a des répercussions locales et mondiales.  Selon la Dre Helen Caldicott, l’inhalation d’un microgramme de plutonium peut causer la mort.

Géo-ingénierie : modification de la météo à des fins militaires

73. Les techniques de modification de l’environnement à des fins militaires constituent, dans le contexte actuel d’une guerre d’envergure mondiale, l’arme de destruction massive absolue.

74. Fait rarement reconnu dans le débat entourant les changements climatiques mondiaux, il est maintenant possible de modifier la météo à l’échelle mondiale au moyen d’une nouvelle génération d’armes électromagnétiques perfectionnées. Les USA et la Russie ont développé la capacité de manipuler le climat à des fins militaires.

75. La manipulation de la météo est l’arme préventive par excellence. Elle peut être dirigée contre des pays ennemis et même contre des « nations alliées » à leur insu. La guerre météorologique est une forme de guerre préventive déguisée. La manipulation du climat peut être utilisée pour déstabiliser l’économie, l’écosystème et l’agriculture d’un pays ennemi.

Résurgence du nazisme en Ukraine

76. La vérité cachée en Ukraine, c’est que dans le cadre d’une opération clandestine soigneusement mise en scène, l’Occident a veillé à la formation d’un régime fantoche comprenant des éléments néonazis.

77. À l’insu de la plupart de ses concitoyens, le gouvernement des USA fournit un soutien financier, des armes et une formation à une entité néonazie, le bataillon Azov (Батальйон Азов), qui fait partie de la Garde nationale de l’Ukraine. Le Canada et la Grande-Bretagne ont confirmé aussi le soutien qu’ils procurent à la Garde nationale.

78. Le bataillon Azov, qui arbore « officiellement » un emblème SS nazi, est décrit par le régime de Kiev comme « un bataillon formé de volontaires voués à la défense du territoire ». Ce bataillon de la Garde nationale relève du ministère des Affaires internes, l’équivalent du Département de la Sécurité intérieure aux USA.

79. Le bataillon Azov, avec le soutien de ses partenaires occidentaux, est impliqué dans des opérations paramilitaires dans l’est de l’Ukraine. Il assure aussi une formation militaire de jeunes enfants dans un camp d’été, dans le cadre d’un programme plus large de formation et d’endoctrinement nazi.

80. Comme les nominations politiques en charge de la sécurité nationale et des forces armées sont des représentants de Svoboda et du Secteur droit, il y a de fortes chances que tout mouvement de protestation populaire à l’encontre des réformes macroéconomiques implacables du FMI soit brutalement réprimé par les « chemises brunes » du Secteur droit et les paramilitaires de la Garde nationale dirigés par Dmitri Yarosh, au nom de Wall Street et du consensus de Washington.

L’État policier

81. Au lieu d’empêcher une catastrophe sociale imminente, les gouvernements occidentaux, qui servent les intérêts des élites économiques, ont installé un État policier à la « Big Brother », avec le mandat de réprimer et de supprimer toute forme d’opposition et de dissidence.

82. Le Département de la Défense des USA autorise maintenant le déploiement de militaires à l’intérieur du pays « pour mener des opérations autres que militaires », y compris des activités d’application de la loi et la répression des « désordres civils ».

83. L’abrogation de la démocratie est présentée comme un moyen d’assurer la « sécurité intérieure » et de maintenir les libertés civiles.

84. La création en 2004 d’un service du FBI sous l’administration Bush a permis l’intégration des mesures d’application de la loi et des activités d’espionnage à l’intérieur du pays. Son mandat était essentiellement politique et visait à réprimer toute forme de dissidence politique aux USA.

85. Si l’on en croit un rapport du Conseil de la sécurité intérieure datant de 2004, les « conspirateurs » à l’interne agissent en coordination avec des « terroristes étrangers ». En font partie des « groupes radicaux nationaux » et des « employés mécontents ».

Attaques terroristes du 13 novembre 2015 à Paris

86. Les attaques du 13 novembre ont mené aussitôt à la proclamation de l’état d’urgence, à la fermeture des frontières de la France et à la suspension des libertés civiles, que le président François Hollande a qualifiées de mesures pour sauvegarder les valeurs démocratiques.

87. Ces pertes tragiques de vies humaines ont permis au gouvernement Hollande (avec l’appui des médias) d’amener la population à accepter la mise en place de mesures d’État policier dans l’intérêt de la République française, afin d’assurer la protection de la sécurité nationale de la France contre un « État islamique » autoproclamé illusoire basé au nord de la Syrie, qui est en fait une créature des services secrets des USA.

88. Ces mesures comprenaient aussi des procédures qui autorisent la police à procéder à des arrestations arbitraires et à des perquisitions domiciliaires sans mandat dans la région métropolitaine de Paris, favorisant ainsi l’émergence d’une campagne de peur à l’encontre de la population musulmane en France.

89. Ces mesures d’État policier draconiennes (y compris la suspension de l’habeas corpus) ordonnées par le président Hollande ont été prises sans disposer de rapport de police.

Renversement du cours de la guerre, instauration de la paix et établissement de la justice sociale et de la démocratie   

90 La propagande guerrière prend de l’ampleur. La guerre est présentée comme une opération d’établissement de la paix.

Image :  War and Peace par Anthony Freda

91 Quand la guerre devient la paix, le monde devient tout chamboulé. La conceptualisation n’est plus possible. Un ordre social inquisitorial prend forme. Un consensus en faveur de la guerre se dégage. Les gens ne réfléchissent plus par eux-mêmes. Ils acceptent l’autorité et l’ordre social établi.

92 La guerre n’est cependant pas un processus inéluctable.

93 La guerre peut être évitée par des mouvements sociaux populaires.

94. La question n’est pas de savoir si la guerre est inévitable, mais quels sont les moyens à notre disposition pour faire dérailler et finir par défaire la stratégie militaire mondiale. 

95. Des criminels de guerre occupent des postes de responsabilité. La population est encouragée à soutenir ses dirigeants, qui « veillent à sa sécurité et à son bien-être ». Au moyen de la désinformation dans les médias, on donne à la guerre un mandat humanitaire.

96. La légitimité de la guerre doit être abordée. Le sentiment antiguerre à lui seul n’arrivera pas à faire dérailler la stratégie militaire. Des dirigeants de haut rang dans l’administration Obama, l’appareil militaire et le Congrès des USA ont obtenu le pouvoir de soutenir une guerre illégale.

97. Un segment important du mouvement antiguerre a été récupéré. Nous sommes contre la guerre, mais appuyons la « guerre contre le terrorisme ». Un discours politique ambigu sert ainsi nos intérêts.

98. Comment bloquer de manière efficace les stratégies militaires et de l’État policier?-

99. En commençant par réfuter la « guerre contre le terrorisme » et la sainte croisade menée par les USA contre le « djihad islamique », qui constituent le fondement même de la doctrine des USA en matière de sécurité nationale.

100. Sans « guerre contre le terrorisme », les politiciens occupant de hautes fonctions ne peuvent s’appuyer sur rien. Une fois le mensonge éhonté révélé en totalité, leur légitimité s’écroulera comme un château de cartes.

101. Quelle est la meilleure façon d’atteindre cet objectif? En exposant pleinement les mensonges derrière la « guerre contre le terrorisme » et en révélant le fait abondamment confirmé que les gouvernements occidentaux soutiennent les terroristes, autrement dit, qu’ils sont à la tête d’États qui commanditent le terrorisme.

102. La propagande médiatique soutient la légitimité de la « guerre contre le terrorisme ». « Des gens malfaisants nous guettent » et le djihad menace le monde occidental.

103. Les bailleurs de fonds et les commanditaires de la guerre et des crimes de guerre doivent être également être mis sur la sellette, y compris les sociétés pétrolières, les entreprises du secteur de la défense, les institutions financières et les médias institutionnels, car ils font partie intégrante de la machine de propagande guerrière.

Changement de régime en Occident

104. Ce qu’il faut, c’est la formation d’un réseau populaire contre la guerre, l’émergence d’un mouvement de masse à l’échelle nationale et internationale, qui remettrait en cause la légitimité des principaux acteurs militaires et politiques ainsi que des sociétés qui les commanditent, et qui contribuerait à détrôner ceux qui dirigent en notre nom.

105. Mais ce n’est pas une tâche facile. Il faut d’abord commencer par briser le consensus, au moyen de ce qui pourrait être qualifié de contre-propagande. Dans ce contexte, la vérité devient une arme redoutable.

106. Le développement de ce type de réseau prendra du temps. Au départ, il devrait se concentrer sur le maintien d’une position antiguerre résolue à l’intérieur d’organisations citoyennes existantes (p. ex., syndicats, organismes communautaires, regroupements professionnels, fédérations étudiantes, conseils municipaux, etc.). Dans bien des organisations cependant, c’est le cas d’ONG comme Amnistie internationale, les dirigeants ont été cooptés. C’est que bon nombre de ces organisations sont financées généreusement par des fondations d’entreprise. Ce qui fait que depuis 2003, le mouvement antiguerre dans les pays occidentaux est pratiquement paralysé.

107. Révéler le mensonge signifie révéler un projet criminel de destruction mondiale dont la préoccupation première est la course au profit.

108 .Cette stratégie militaire à but lucratif détruit les valeurs humaines et transforme les peuples en zombies inconscients.

109. Renversons la vapeur en brisant le consensus, autrement dit, en cassant l’appareil de propagande.

110. Influer sur l’opinion publique ne suffit pas. Ce qu’il faut faire, c’est défaire le processus de propagande interne au sein du gouvernement, du système judiciaire, des forces de l’ordre, de l’armée, des services du renseignement, etc. Car c’est là que se prennent les décisions.

111. La doctrine des forces armées des USA, c’est la « guerre contre le terrorisme ». Elle est profondément ancrée. Elle fournit une « juste cause » en faveur de la guerre. C’est l’élément moteur qui pousse les troupes. On s’en sert pour donner une légitimité aux raids de bombardement. Il faut créer une rupture dans le processus décisionnel de l’appareil militaire au moyen de la contre-propagande.

112. William Shakespeare décrit de façon limpide les architectes du nouvel ordre mondial dans le monde contemporain : « L’enfer est vide, tous les démons sont ici. »  

113. La tâche qui nous incombe, c’est d’envoyer les « démons » de notre époque, les architectes autoproclamés de la « démocratie » et du « libre marché » à leur « juste place ».

Michel Chossudovsky

 

Article original en anglais :

War, Terrorism and the Global Economic Crisis in 2015: Ninety-nine Interrelated Concepts

Traduction par Daniel pour Mondialisation.ca



Articles Par : Prof Michel Chossudovsky

A propos :

Michel Chossudovsky is an award-winning author, Professor of Economics (emeritus) at the University of Ottawa, Founder and Director of the Centre for Research on Globalization (CRG), Montreal, Editor of Global Research.  He has taught as visiting professor in Western Europe, Southeast Asia, the Pacific and Latin America. He has served as economic adviser to governments of developing countries and has acted as a consultant for several international organizations. He is the author of eleven books including The Globalization of Poverty and The New World Order (2003), America’s “War on Terrorism” (2005), The Global Economic Crisis, The Great Depression of the Twenty-first Century (2009) (Editor), Towards a World War III Scenario: The Dangers of Nuclear War (2011), The Globalization of War, America's Long War against Humanity (2015). He is a contributor to the Encyclopaedia Britannica.  His writings have been published in more than twenty languages. In 2014, he was awarded the Gold Medal for Merit of the Republic of Serbia for his writings on NATO's war of aggression against Yugoslavia. He can be reached at [email protected] Michel Chossudovsky est un auteur primé, professeur d’économie (émérite) à l’Université d’Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) de Montréal, rédacteur en chef de Global Research.

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