Homère vs Bismarck : La civilisation contre le néolibéralisme

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« Étranger, ma coutume est d’honorer les hôtes.»  Homère (L’Odyssée).

« La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments. » Otto von Bismarck

 

Ces deux citations sont proposées à dessein, la première  témoigne de la dimension humaniste du père de l’Iliade et de l’Odyssée  décrivant dans ce long poème une  colère inhumaine qui est le thème-clef de l’épopée qui près de 32 siècles plus tard n’a pas pris une ride. La deuxième citation est attribuée à Bismarck chancelier allemand. Sa citation est toujours valable surtout, si au lieu et place des armes, on substitue la puissance  financière.   Depuis plus d’un an, la Grèce est dans le collimateur du néolibéralisme sauvage. On prétend à tort ou à raison que son entrée dans la zone euro ne lui a pas porté chance. Qu’en est-il exactement de cette dette toujours recommencée, voire qui ne fait qu’augmenter alors qu’à l’époque  le gouvernement Papandréou a fait faire des efforts drastiques aux Grecs (ques) en vain car le « tonneau des Danaïde s» se vide immédiatement dans l’escarcelle des requins de la finance.

La Grèce en est à son 9e plan de rééchelonnement avec cette fois-ci le fond qui est atteint et qui peut déboucher sur la Révolution. La crise grecque, qui a éclaté fin 2009 n’a pas fini de dérouter et d’inquiéter! Le récent vote du plan d’austérité par le Parlement grec, ayant entraîné les violences et le chaos que l’on sait, était la condition exigée par l’Europe, Merkel en tête, pour débloquer une «aide cruciale» afin d’éviter à la Grèce «la faillite» programmée.

Le vote des Grecs acquis, les instances européennes ont décidé le mardi 14 de «reporter» leur aide, «Athènes n’ayant pas rempli à temps toutes les conditions». Ce qu’elle fit le 18 février 2012. Le 20 février la troïka décide du prêt de 130 milliards de dollars avec des conditions insupportables avec en prime le contrôle à demeure des prédateurs en cols blancs de Bruxelles , installés à Athènes pour superviser le « bon usage de  cet argent et surtout précipiter la vente au privé de tout ce qui est comestible…

La Patrie d’Homère otage des puissances depuis le XIXe siècle

Il semble que la situation actuelle de la Grèce n’est pas une singularité; elle a connu de pareils épisodes au XIXe siècle. Nous lisons dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung sous le titre:

« Un pays irrécupérable depuis 150 ans»: «Percluse de dettes, ne tenant que grâce au soutien des puissances européennes, handicapée par une administration inefficace: ce diagnostic sans concession du mal grec a été établi par le Français Edmond About… en 1858. La Grèce est le seul exemple connu d’un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance. (…) La Grèce a vécu plus de vingt ans en paix avec la banqueroute. Tous les budgets depuis le premier jusqu’au dernier sont en déficit. (…) Il a fallu que les puissances protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu’elle négociât un emprunt à l’extérieur. Les ressources fournies par cet emprunt ont été gaspillées par le gouvernement sans aucun fruit pour le pays et une fois l’argent dépensé, il a fallu que les garants en servissent les intérêts. La Grèce ne pouvait point les payer.» «Aujourd’hui elle renonce à l’espérance de s’acquitter jamais de ses crédits. (…) »  (1)

« La Grèce  lit on dans cette contribution, est le seul pays civilisé où les impôts soient payés en nature. L’argent est si rare dans les campagnes, qu’il a fallu descendre à ce mode de perception. (…) Depuis que l’Etat est chargé lui-même de percevoir l’impôt, les frais de perception sont plus considérables et les revenus sont à peine augmentés. Les contribuables font ce que faisaient les fermiers: ils ne payent pas. Les riches propriétaires, qui sont en même temps des personnages influents, trouvent moyen de frustrer l’Etat, soit en achetant, soit en intimidant les employés. (…) La loi n’est jamais en Grèce cette personne intraitable que nous connaissons. Les employés écoutent les contribuables. Lorsqu’on se tutoie et qu’on s’appelle frères, on trouve toujours moyen de s’entendre. Tous les Grecs se connaissent beaucoup et s’aiment un peu. Ils ne connaissent guère cet être abstrait qu’on appelle l’Etat et ils ne l’aiment point. Enfin, le percepteur est prudent: il sait qu’il ne faut exaspérer personne, qu’il a de mauvais passages à traverser pour retourner chez lui et qu’un accident est bientôt arrivé. Les contribuables nomades (les bergers, les bûcherons, les charbonniers, les pêcheurs) se font un plaisir et presque un point d’honneur de ne point payer d’impôts. Ils pensent comme du temps des Turcs, que leur ennemi c’est leur maître et que le plus beau droit de l’homme est de garder son argent. (….)»(1)

On peut y ajouter la corruption, ce mal « démocratiquement partagé dans le monde » , ce que les Grecs appellent les « fakailakia », autre version du « bakchich » égyptien ,ou  de la « tchipa » algérienne… On l’aura compris, cette façon de gérer dérange la mécanique froide de l’Allemagne digne héritière de  l’hobereau poméranien Bismarck dirigea d’une main de fer l’Allemagne. Dans cet ordre , son digne héritier Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, ne pouvait pas – à son sens- payer pour le panier percé . Il a comparé la Grèce pays à «un puits sans fonds». , Un  « tonneau des Danaïdes » expression plus familière en Grèce. Cela a déclenché la colère du président grec.

L’historien et ethnologue Panagiotis Grigoriou revient sur cette humiliation:

« Ces gens ont exigé de l’ensemble des formations politiques de notre baronnie, l’acceptation de la pendaison imposée par le Mémorandum II, et ceci indépendamment des résultats des prochaines élections. (…) Même notre président, si «mou» jusqu’à présent, Karolos Papoulias, a accusé hier le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, d’avoir insulté notre pays. «Je ne peux pas accepter que M.Schäuble insulte mon pays», a déclaré notre président et ancien résistant contre la précédente occupation durant la Seconde Guerre mondiale. «Qui est-ce Monsieur Schäuble qui ose humilier la Grèce? (…)» Cette semaine encore, des universités ont reporté certaines épreuves sur table à cause du manque de papier, plus de budget pour les feuilles d’examen. Nos écoles ferment assez souvent pour quelques jours, car sans chauffage, Hérodote passe mal!» (2)

Sortir de l’euro et/ou faire comme l’Islande?

Que doit faire la Grèce pour conjurer ces Ides de Mars? Le parti communiste grec KKE prône une sortie de la zone euro immédiate pour laisser «respirer le pays et punir la ploutocratie qui a ruiné la Grèce depuis des décennies». Dans cette situation, apparemment inextricable, des voix s’élèvent pour demander à la Grèce de ne pas payer ces dettes qui s’accumulent du fait des agios. Le cas de l’Argentine mais surtout de l’Islande est évoqué. La contribution suivante l’explique:

«(…) Plus que jamais, le monde de la spéculation prend le masque du vautour qui se réjouit de l’agonie de son prochain festin. (…) Sonia Mitralia, membre du Comité grec contre la dette et du Cadtm international, dans son plaidoyer détaille la paupérisation du peuple grec qui se termine ainsi: notre conclusion est catégorique: la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non-paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix…»(3)

On pourrait citer le cas de l’Argentine – qui s’en est sortie malgré le FMI- mais plus près de nous, l’exemple de l’Islande marque un profond contraste avec le visage de chaos que l’on voit en Grèce, et il n’en est que plus significatif. Une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information. (…) Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir, une «gauche» libérale de remplacement elle aussi évincée et un référendum est imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes. Une victoire à 93% impose le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects «révolutionnaire»: l’élection d’une Assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société. Selon le prix Nobel d’économie Paul Krugman, l’Islande s’est relevée plus vite parce qu’elle n’a jamais adopté l’euro. Deux visions de la démocratie, celle de ceux qui l’ont inventée, et celle de ceux qui ont compris comment l’utiliser.(3)  On peut ajouter que le coruage islandais  a payé, on apprend que l’agence de Notation Fich a réévalué la note de l’Islande…

Plongée dans une dépression catastrophique, la Grèce est saignée à blanc par une UE «incompétente» et son commissaire aux Affaires économiques et monétaires «insensible», Olli Rehn, accuse Peter Oborne dans un réquisitoire enflammé. Une idée qu’il devient de plus en plus difficile de défendre, car cette association de nations dévoile soudain un côté tout à fait déplaisant: elle se mue en un oppresseur implacable qui n’a que mépris pour la démocratie, l’identité nationale et la subsistance des gens de la rue. Cette semaine, peut-être avons-nous vécu un tournant, avec la dernière intervention de Bruxelles en date: les bureaucrates menacent de pousser un pays entier à la faillite si les partis de l’opposition ne s’engagent pas à soutenir le plan d’austérité promu par l’Union. Replaçons le problème grec dans le contexte qui convient. En Grèce, le produit intérieur brut a déjà dégringolé de 13% depuis 2008 et à en croire les spécialistes, il devrait encore reculer de 7% d’ici la fin de l’année. En d’autres termes, à Noël, la dépression grecque sera deux fois plus grave que la catastrophe économique de sinistre mémoire qui ébranla la Grande-Bretagne il y a quatre-vingts ans. (…) Il faut souligner que la désillusion suscitée par la démocratie a été attisée par l’ingérence de l’UE, en particulier l’imposition par Bruxelles de Lucas Papadémos en tant que Premier ministre fantoche. (…)»(4)

Une autre solution, le remboursement des dettes de guerre?

Il y a six mois à l’un des paroxysmes de la dette grecque, certains grecs ont pensé à faire rendre gorge à l’Allemagne pour n’avoir pas payé sa dette de guerre pour l’invasion et l’occupation de la Grèce, un film américain – Capitaine Corelli – rend magistralement compte de cette coupe réglée italo-allemande; pour rappel, les guerres médiques devraient permettre aux Grecs de demander réparation aux Perses. Il y eut en 146 avant J.-C. envahissement de la Grèce par les Romains… Après 1945: dans les zones d’occupation et jusqu’en 1947, les Anglais, les Français, les Russes ont démonté les dernières usines qui restaient debout. Les Américains embarquent les fusées et Werner Von Braun. Mais il y eut le plan Marshall 1947 qui fit pleuvoir les $ sur toute l’Europe, Allemagne et France pour cause de guerre froide.

Pour le journal Le Monde: «Les Allemands, qui rechignent à financer un second plan de sauvetage pour la Grèce, devraient se souvenir de tout ce qu’ils ont pillé dans ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale […] Avec les intérêts, ce sont 81 milliards d’euros qui sont dus à Athènes. C’est là une autre façon de voir l’Europe et son histoire.» L’homme qui s’exprime ainsi n’est pas un ancien résistant grec, ni même un membre de l’opposition grecque, il n’est pas grec du tout. Il s’agit de l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, interpellant mercredi 15 février les responsables allemands au Parlement européen au lendemain du refus de la troïka européenne d’octroyer un deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros à Athènes.» (5)

« Début 2010, lors d’un voyage en Allemagne, Theodoros Pangalos, alors vice-Premier ministre, avait lancé une bombe sur les ondes de la BBC: «Ils ont pris les réserves d’or de la Banquer de Grèce, ils ont pris l’argent grec et ne l’ont jamais rendu. C’est un sujet qu’il faudra bien aborder un jour ou l’autre.» En décembre de la même année, le secrétaire d’Etat aux finances hellènes, Philippos Sahinidis, était allé plus loin en chiffrant la dette allemande envers son pays à 162 milliards d’euros, à comparer au montant de la dette grecque qui s’élevait à 350 milliards d’euros fin 2011. Plus récemment, c’était au tour du héros de la Résistance Manolis Glezos, 89 ans, connu pour avoir décroché le drapeau nazi de l’Acropole en 1941, de réclamer le remboursement du prêt imposé à la Grèce par le régime nazi. «Avec les dommages de guerre», qu’Athènes se réserve toujours le droit de revendiquer, «c’est 162 milliards d’euros, sans les intérêts», estime-t-il»(5)

Pour Manolis Glezos résistant de la première heure, l’Allemagne réunifiée est donc tenue depuis 1990 d’honorer les obligations de réparations qui lui incombent au titre de la Seconde Guerre mondiale. (…) L’Italie, par exemple, s’est acquittée de toutes ses obligations de réparations envers la Grèce. Il en va de même pour la Bulgarie, qui a occupé la Grèce conjointement avec l’Allemagne et l’Italie de 1941 à 1944, et qui a tenu à réparer le tort causé par ses troupes au peuple grec. (6)

« Cet «emprunt» ne sera jamais remboursé, pour la simple raison qu’il ne figure pas dans l’accord de Londres de 1953 qui fixe le montant des dettes extérieures contractées par l’Allemagne entre 1919 et 1945. (…) Washington obtient surtout des pays bénéficiaires du plan Marshall qu’ils renoncent à exiger immédiatement leur dû, repoussant d’éventuelles réparations à une réunification de l’Allemagne dans le cadre d’un «traité de paix». «A partir de là, l’Allemagne s’est portée comme un charme pendant que le reste de l’Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l’occupation allemande», résume l’historien de l’économie allemand, Albrecht Ritschl, professeur à la London School of Economics, (…) En d’autres termes, l’actuel champion économique de la zone euro a fait trois fois défaut au cours du XXe siècle: dans les années 1930, en 1953 et en 1990.» (…) En tout et pour tout, la République fédérale n’a dédommagé qu’une fois la Grèce: 115 millions de deutsche Marks (environ 58 millions d’euros). C’était en 1960, dans le cadre d’un accord global avec plusieurs pays européens et Israël.»(5)

Des ministres allemands, lors de la « découverte » du trou (de la dette) auraient suggéré aux Grecs de vendre leurs îles. Il y a à l’évidence deux conceptions de l’humain. Celle de l’Europe du Nord froide, calculatrice, qui s’en remet au divin marché et aux oligarques pour diriger les peuples et celle du Sud plus humaine. Ce n’est pas sans raison que les «gens du Nord parlant des pays du Sud de la Méditerranée (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) trois empires et la mère de la démocratie parlent des pays, rien que ça, les traitent par dérision de pays du Club Med: le farniente avec le travail au lance-pierre…

Les Grecs ont sans doute fait des erreurs et doivent revoir le mode de fonctionnement de l’état et leur régime fiscal. Mais est-ce moral que l’Allemagne et la France, notamment, empruntent à la BCE avec un taux d’intérêt dérisoire pour ensuite «prêter» à la Grèce au taux de 5%, s’engraissant un peu plus sur le dos de la Grèce? Victor Hugo rend hommage à la Grèce: «Le monde naît, Homère chante. C’est l’oiseau de cette aurore». Non, la Grèce ne doit pas mourir! Non, l’argent ne peut pas régenter le monde! Il y va de l’avenir de l’homme. «L’Humain d’abord» martèle Jean-Luc Mélenchon, il a mille fois raison !

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1521871-un-pays-irrecuperable-depuis-150-ans  

2.
http://mondialisation.ca/index.php/sinformer/nature-voyage/sinformer/energie/www.globalresearch.ca/onlinejournal.com/artman/?publish/index.phpcontext=va&aid=29333      

3. http://mondialisation.ca/index.php/sinformer/nature voyage/sinformer/energie/www.globalresearch.ca/onlinejournal.com/artman/publish/index.php?context=va&aid=29321 Mondialisation.ca, le 16 février 2012

4. Raymond Clarinard et Julie Marcot http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1521471-comment-bruxelles-detruit-la-grece

5.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/17/l-allemagne-a-t-elle-une-dette-de-guerre-envers-la-grece_1644633_3214.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20120218

6. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-dette-allemande-envers-la-grece-96410



Articles Par : Chems Eddine Chitour

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