Irak : Blackwater a délibérément assassiné 17 personnes

Le gouvernement irakien a annoncé dimanche que le bilan de la fusillade ayant impliqué le mois dernier à Bagdad des agents de la société Blackwater s’établissait à 17 morts, soit six de plus qu’annoncé auparavant, et a accusé la firme américaine de « massacre délibéré ».

Un porte-parole du gouvernement, Ali al Dabbagh, a indiqué dans un communiqué qu’une commission d’enquête mise en place par le Premier ministre Nouri al Maliki n’avait trouvé aucune preuve de tirs essuyés par les agents de Blackwater avant l’incident.

Il a ajouté que les gardes de cette société privée avaient « violé les règles régissant le recours à la force » lors de la fusillade du 16 septembre et qu’ils devaient en être tenus responsables. « Ce qu’ils ont fait est considéré comme un assassinat délibéré et ils doivent en répondre devant la loi », a dit Dabbagh, ajoutant que la firme pourrait elle aussi avoir à répondre devant la justice du comportement de ses employés.

Le gouvernement irakien examinera les recommandations de la commission d’enquête et les résultats de l’enquête conjointe américano-irakienne, puis « prendra des mesures judiciaires afin de demander des comptes à l’entreprise », a annoncé Dabbagh.

Un rapport de l’armée américaine d’occupation avait déjà établi que les agents de Blackwater avaient ouvert le feu sans provocation et qu’ils avaient fait un usage disproportionné de la force. Condoleezza Rice a ordonné vendredi un renforcement des mesures de surveillance de Blackwater, que certains considèrent comme une armée privée.

La firme, qui emploie 1.000 agents en Irak pour assurer la protection de fonctionnaires du département d’Etat, affirme depuis le début de l’affaire que ses hommes ont réagi par des moyens légaux à une attaque contre le convoi qu’ils escortaient.

Le fondateur de l’entreprise, Erik Prince, un ancien des forces spéciales, a déclaré la semaine dernière que les agents de sa société avaient été pris sous le feu d’armes de petit calibre et qu’ils avaient « riposté contre des cibles menaçantes ». « Rien ne prouve que ce convoi Blackwater a été pris sous des tirs directs ou indirects, ni même qu’il ait été touché par des jets de pierre », a dit Ali Dabbagh.

L’affaire Blackwater a relancé le débat sur la présence et le comportement de ces sociétés de sécurité privées. Selon les autorités irakiennes, 180 d’entre elles, essentiellement des firmes américaines et européennes, opéreraient en Irak. Elles y emploieraient entre 25.000 et 48.000 personnes.

Selon un rapport du Congrès des Etats-Unis diffusé la semaine passée, Blackwater a été impliquée dans 195 incidents armés en Irak depuis 2005. Dans 84% des cas, ses agents auraient tiré les premiers.

8 octobre 2007.



Articles Par : Al-Oufok

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