« La Foi de Bush Dépassée par l’Histoire »

… »La dernière entrée dans cette Histoire a eu lieu le 26 septembre, quand le quotidien espagnol El Pais a publié une transcription d’une discussion du 22 février 2003 – presque un mois avant le début de la guerre – entre le président Bush et José Maria Aznar, alors premier ministre d’Espagne… Certains ont rapidement surnommé cette transcription le Mémo II de Downing Street… »

 « La Foi de Bush Dépassée par l'Histoire »

 

 

 

Certainement que l’une des tâches essentielles de notre âge post 11 septembre, c’est la nécessité incessante de réaffirmer des réalités qui ont été prouvées, et de nouveau prouvées, mais tout autant niées opiniâtrement par ceux au pouvoir, nous forçant à vivre prisonnier entre deux narrations de l’histoire présente, l’une gagnant en vie et en couleur et en vigueur, alors que de plus en plus de faits deviennent connus, l’autre devenant encore plus pâle, plus fragile, plus desséchée, maintenue à peine en vie grâce au soutien du pouvoir officiel.

Au centre de notre vie nationale se trouve la narration maîtresse de cette politique bifurquant : la guerre d’Irak, combattue pour éliminer la menace d’armes de destruction massive qui en fait n’existaient pas, à laquelle on a mis fin rapidement et glorieusement sur le pont d’un porte avion rayonnant de soleil, et dont la célébration de la victoire est devenue instantanément une gêne nationale. C’était il y a 4 ans et demi, la fin de la guerre et en fait son commencement, si nettement défini par cet instant unique vacillant, depuis absorbé dans l’histoire contestée.

La dernière entrée dans cette Histoire a eu lieu le 26 septembre, quand le quotidien espagnol El Pais a publié une transcription d’une discussion du 22 février 2003 – presque un mois avant le début de la guerre – entre le président Bush et José Maria Aznar, alors premier ministre d’Espagne. Bien que les deux dirigeants se soient rencontrés au ranch de Bush à Crawford au Texas, certains ont rapidement surnommé cette transcription le Mémo II de Downing Street, et effectivement ce document partage certaines points avec le mémorandum britannique crucial, principalement sur le fait qu’il démontrait clairement le fossé entre ce que Bush et les membres de son administration disaient publiquement lors de la période précédant la guerre et ce qu’ils disaient et faisaient dans des circonstances plus privées.

Bien que Hans Blix, le chef inspecteur de l’ONU dont les équipes parcouraient l’Irak à la recherche d’éventuelles armes, n’ait pas encore publié son rapport – Deux semaines plus tard il dira au Conseil de Sécurité que cela prendrait non pas « des années, ni des semaines, mais des mois » pour compléter «les tâches clés du désarmement restant » – le président est impatient, même anxieux de partir en guerre. « C’est comme la torture chinoise de la goutte d’eau » di-t-il des inspections. Nous devons y mette fin. »

Même en discutant sur le principal souci d’Aznar, le besoin vital de donner à la guerre une légitimité internationale en s’assurant du vote d’une résolution de l’ONU justifiant l’utilisation de la force – une résolution qui, chose catastrophique (pour Bush ndlt) n’a jamais été obtenue – le fait est que l’invasion de l’Irak est déjà une certitude.

« Si quelqu’un met son veto » dit Bush à Aznar, « nous irons. Saddam Hussein ne désarme pas. Nous devons l’attrapez tout de suite. Jusqu’à maintenant nous avons fait preuve d’une incroyable patience. Dans deux semaines nous seront militairement prêts…Nous serons à Bagdad dés la fin de mars. »

Le calendrier avait déjà été fixé – non pas par les inspecteurs et ce qu’ils pourraient ou non trouver, non pas par les diplomates et ce qu’ils pourraient ou non négocier, mais par le positionnement et l’état d’alerte des avions de guerre, et des soldats et tanks.

Quand la guerre est-elle devenue une certitude ? Les étapes dans l’attitude de Bush sont impossibles à établir, bien qu’on puisse remonter aussi loin que le mois de juillet précédent, lorsque le dirigeant des services secrets britanniques, Sir Richard Dearlove, lors de ses fameuses consultations à Washington, avait détecté » un changement perceptible d’attitude ». Dearlove a été cité dans un rapport au cabinet britannique, dans le passage le plus célèbre du Mémo de Downing Street, disant que : » l’action militaire était maintenant considérée comme inévitable. Bush voulait renverser Saddam Hussein par une action militaire, justifiée par la conjonction du terrorisme et des ADM. Mais les renseignements et les faits étaient arrangés pour correspondre à la politique. Le NSC (Conseil National de Sécurité ndlt) n’a eu aucune patience avec le chemin emprunté par l’ONU… » 1

C’est sur ce point, le besoin des européens d’avoir une résolution de l’ ONU justifiant l’usage de la force, et ainsi une guerre, légale, ou tout du moins internationalement légitimée, et la profonde ambivalence des fonctionnaires de l’administration Bush sur le fait de suivre « la voie de l’ONU », c’est autour de cela que tourne le drame de la transcription de Crawford, dans une sorte de scénette confrontant l’européen compliqué, subtil et sophistiqué, inquiet de l’immense opposition en Europe et en Espagne en particulier, à une guerre choisie américaine avec l’Irak ( « nous avons besoin de votre aide pour notre opinion publique » dit Aznar à Bush), et le cow-boy américain fanfaron, impatient, la main sur le pistolet à la hanche, et prêt à dégainer.

Bush veut faire passer la deuxième résolution lundi. Aznar dit, « nous aimerions attendre jusqu’à mardi », Bush rétorque « lundi après midi, en tenant compte des décalages horaires ». Bush se plaignant que le processus de l’ONU était comme « la torture chinoise de la goutte d’eau » Aznar lui offre sa compréhension apaisante et reprenant son souffle :

Aznar :« je suis d’accord mais ce serait bien de compter sur le plus grand nombre de gens. Ayez un peu de patience. »

Bush : « Je n’ai plus de patience. Je n’irai pas au-delà de mi- mars ».

Aznar : « je ne vous demande pas d’avoir une patience infinie. Simplement que vous fassiez tout ce qui est possible pour que tout vienne en même temps. «

Aznar, un idéaliste catholique de droite qui croit aux arguments des droits de l’homme pour renverser Saddam Hussein, se retrouve sur la lame du couteau : plus de 9 espagnols sur dix s’opposent à la guerre et des millions viennent juste de marcher à travers les rues de Madrid s’y opposant avec colère; il est fortement préoccupé du vote d’une résolution de l’ONU pour faire de la guerre un effort sanctionné internationalement et non pas juste une « agression » menée par les américains.

Bush répond à sa demande de diplomatie par une litanie plutôt remarquable de menaces dirigées contre les membres temporaires du Conseil de Sécurité. « Des pays comme le Mexique, le Chili, l’Angola et le Cameroun doivent savoir » déclare-t-il « que ce qui est en jeu c’est la sécurité des US et agir par amitié pour nous ». Au cas ou Aznar n’aurait pas compris, il décrit à l’espagnol ce que chaque nation devra subir si elle ne reconnaît pas « ce qui est en jeu ».

« Lagos (le président du Chili Ricardo Lagos) doit savoir que l’Accord de Libre Echange avec le Chili est en attente de ratification au Sénat, et qu’une attitude négative sur ce sujet pourrait compromettre cette ratification. L’Angola reçoit des fonds du Compte Millenium, qui pourrait aussi être compromis s’ils n’adoptent pas une attitude positive. Et Poutine doit savoir que son attitude compromet les relations entre la Russie et les US. »)i

Ce qui est frappant dans ce passage c’est non seulement sa brutalité et sa grossièreté, mais le fait que le président des Etats-Unis lance des menaces comme un gangster de film – il veut, semble-t-il, que l’espagnol transmette cela directement aux différents dirigeants – mais cette fanfaronnade a été inefficace. Aucun de ces pays n’a changé sa position sur la seconde résolution, qui, de toute façon, n’a jamais été présentée au Conseil de Sécurité car elle aurait certainement été rejetée. Bush, en faisant des menaces, a fait la seule chose qu’un dirigeant est toujours supposé éviter : il a émis un ordre auquel personne n’a obéi, démontrant ainsi les limites de son pouvoir. (La guerre d’Irak, elle – même i[« Choc et Frayeur » pour le monde et particulièrement les adversaires des US, est restée aussi sans effet).

En même temps que fanfaron il se prend sérieusement pour un homme vertueux. Aznar lui demande s’il « il y a une possibilité que Saddam Hussein puisse s’exiler » – « le plus grand succès » dit-il à Bush, « ce serait de remporter la mise sans tirer un seul coup » – et Bush répond qu’il y a :

« (les Égyptiens) disent qu’il a indiqué qu’il est prêt à partir en exil si on le laisse prendre 1 milliard et toute l’information qu’il veut sur les ADM. »

Et est-ce que cet exil viendrait, demande Aznar, avec la « garantie » (probablement contre toute poursuite ou extradition) ? « Pas de garantie » déclare Bush. « C’est un voleur, un terroriste, un criminel de guerre. Comparé à Saddam, Milosevic serait une Mère Térésa. »

Bien que cela soit difficile d’évaluer si Saddam voulait vraiment quitter l’Irak – les égyptiens, les saoudiens, et d’autres qui envisageaient cette possibilité, tous avaient un intérêt à voir Saddam Hussein partir et la structure de pouvoir sunnite rester en place – c’est inconcevable qu’il fasse cela sans une quelconque garantie, une possibilité que Bush rejetait.

Ce qui est le plus intéressant dans ce passage, et aussi dans toute la transcription, c’est ce qu’elle révèle sur les attitudes de Bush et son caractère. A un moment donné il braille et menace, l’instant suivant il parle religieusement, se sentant vertueux et dit comment il est guidé par « un sens historique des responsabilités » :

« Quand d’ici quelques années l’Histoire nous jugera, je ne veux pas que les gens se demandent pourquoi Bush, ou Aznar, ou Blair n’ont pas fait face à leurs responsabilités. Finalement, ce que les gens veulent c’est apprécier la liberté. Il n’y a pas longtemps en Roumanie, cela m’a rappelé l’exemple de Ceausescu : le seul fait qu’une femme l’appelle menteur et tout le système répressif s’est effondré. C’est le pouvoir de la liberté qu’on ne peut arrêter. Je suis convaincu que j’obtiendrai cette résolution. «

Il ne l’a pas obtenu, bien sûr. Malgré sa forte conviction, ni le Chili, ni l’Angola, ni la Russie n’étaient pas prêts à changer leur vote, menace ou pas menace. Il y a une différence entre être sûr et avoir raison. La conviction de Bush, là dessus comme ailleurs, ne vient pas d’une analyse indépendante des faits – des intérêts et intentions d’une nation impliquée – mais s’appuie sur la foi. Il a confondu la rhétorique, aussi tonique soit-elle, et la réalité. Aznar, l’européen sophistiqué, commente, d’un air narquois, là-dessus. C’est le moment le plus Jamesien dans la scénette de Crawford, on peut presque voir le sourcil subtilement froncé d’Aznar : « la seule chose qui me préoccupe c’est votre optimisme. »

Bush : « je suis un optimiste, parce que je pense que j’ai raison. Je suis en paix avec moi-même. Cela dépend de nous de faire face à une menace sérieuse contre la paix. »

C’est inquiétant, comme le fait remarquer Aznar de s’appuyer sur l’optimisme seulement basé sur la foi. L’Espagnol sait que d’obtenir cette seconde résolution du Conseil de Sécurité et donc la légitimité internationale cruciale pour la guerre, ce sera très dur ; au sein de nations, lancer une guerre contre l’Irak, particulièrement avant que les inspecteurs de l’ONU aient fini leur travail, est profondément impopulaire. La foi ne peut pas remplacer les faits, le sens historique d’une mission non plus. Les deux peuvent être personnellement réconfortants – ils le sont manifestement pour George W. Bush – mais on ne peut éviter d’avoir recours au besoin de connaître les choses.

Bush a pris ses fonctions alors qu’il ne savait pas grand-chose du monde, qu’il avait peu voyagé à l’étranger, qu’il ne savait rien des pratiques de politique étrangère et de diplomatie. Deux ans plus tard, après les attaques du 11 septembre, et son émergence comme un « président de guerre », comme il s’est lui-même décrit, il est venu à penser que son manque de savoir n’est pas un handicap mais peut être même une force : qu’il n’a pas besoin de savoir des choses pour croire qu’il a raison et pour être en paix avec lui-même. Il a redéfini sa faiblesse- son manque de connaissance et d’expérience – comme sa force singulière. Il croit qu’il a raison. C’est une question de génération et de destin et de liberté. Cela « dépend de nous de faire face à une sérieuse menace contre la paix ». Pour Bush, la foi, la conviction, et un sens du destin, ressenti – non pas des faits, la connaissance – voilà réellement ce qui est nécessaire pour diriger. 2

Ainsi Bush a confiance – confiance de gagner la seconde résolution et donc la légitimité internationale, confiant, parce que « nous développons un ensemble de mesures d’assistance humanitaire très fort », que « il y a une bonne base pour un meilleur futur », dans un « Irak post Saddam ». En fait, bien sûr, au même moment où il dit ces choses au premier ministre espagnol à Crawford Texas, le planning post guerre à Washington est un désastre, marqué par la confusion et une guerre interne sauvage entre le Ministère de la Défense et le Département d’Etat.

Le plan de gouvernance pour « l’Irak post Saddam » n’existe pas, toute discussion sur le sujet a été paralysée par une dispute amère entre des fonctionnaires au sein du Pentagon, du Département d’Etat et de la CIA, que Bush ne résoudra jamais. La « société civile » irakienne dont il dit d’elle à Aznar qu’elle est « relativement forte » sera bientôt décimée par le pillage prolongé et le chaos qui suit l’entrée des troupes américaines dans Bagdad. La « bonne bureaucratie » en Irak, qu’il vante, sera rapidement détruite par une débaathification radicale ordonnée par le proconsul américain et que Bush n’a probablement jamais approuvée. L’armée irakienne, dont il décide en mars qu’elle sera conservée et utilisée pour la reconstruction, sera au lieu de cela péremptoirement dissoute, avec un effet catastrophique.

Il n’existe aucune preuve que ces écarts radicaux au plan choisi par Bush ont amenuisé son optimisme et sa foi, ou l’ont même conduit à essayer de découvrir ce qui s’est passé. Quand le plus récent biographe de Bush, Robert Draper, lui a demandé pourquoi l’armée irakienne n’avait pas été gardée intacte, comme Bush avait décidé que cela devait être, il a répondu « Ouai, je ne peux pas me rappeler. Je suis sûre que j’ai dit « c’est la politique à mener, qu’est-il arrivé ? ». 3

« C’est la politique à mener, qu’est-il arrivé « Comme sous titre pour une histoire de la guerre en Irak, on pourrait certainement faire pire. Le premier ministre Aznar, qui maintenant n’est plus en poste, a été fatalement affaibli par son soutien à la guerre en Irak et l’échec dans l’obtention du soutien de l’ONU ; presque un an après que la guerre ait commencé, des jihadistes ont ciblé la station de train de Madrid, tuant environ 200 Espagnols et provoquant la défaite électorale du premier ministre. Tony Blair, la star du Mémo de Downing Street, a également quitté le pouvoir, n’ayant jamais retrouvé sa popularité à cause de son soutien inconditionnel à la guerre. George W. Bush, d’un autre côté, presque 5 ans après le lancement de la guerre, reste confiant en la victoire, comme il était confiant qu’il obtiendrait une seconde résolution de l’ONU.

Il n’y a aucun signe que sa confiance soit maintenant plus enracinée dans la réalité qu’elle ne l’était alors. Au lieu de la réalité nous avons la foi – en lui-même, dans la déité, dans «le pouvoir qu’on ne peut pas arrêter la liberté humaine ». Il se tient, tel l’acteur principal de sa propre narration de l’histoire, une histoire qui devient de plus en plus pâle et contestée, animée seulement par l’autorité du pouvoir officiel. George W. Bush reste, on nous dit « en paix avec lui-même ».

Notes

1. Les consultations de Dearlove ont eu lieu le 20 juillet 2002, à Washington et aux quartiers généraux de la CIA à Langley, Virginie, et il en a fait un compte rendu lors d’une réunion du « cabinet de guerre » de Downing Street 3 jours plus tard. Voir Mark Danner “The Secret Way to War: The Downing Street Memo and the Iraq War’s Buried History” (New York Review Books, 2006), pp 6-7 and pp 88-89.

2. Et pas seulement pour George W. Bush. La mystique de la gouvernance – de la foi au dessus des faits – en entraîne d’autres. Condoleezza Rice, par exemple, fait une intervention curieuse dans la discussion, assurant Bush et le premier ministre espagnol, qu’elle a « l’impression » que Hans Blix, dont le rapport est prévu pour la semaine suivante, «ne sera pas plus négatif qu’auparavant sur les intentions de l’Irak ». En fait, c’est plutôt l’opposé. Blix dira au Conseil de Sécurité que pour achever « les tâches clés du désarmement » cela prendra « ni des années ni des semaines mais des mois ». Voici que ce Blix a dit au Conseil de Sécurité le 7 mars 2003 :

« combien de temps cela prendra-t-il pour résoudre les points clés des tâches de désarmement ? Tandis que la coopération peut être immédiate, le désarmement et d’aucune façon, la vérification de celui-ci ne peuvent être instantanés. Même avec une attitude pro active de l’Irak, résultat d’une pression extérieure continue, cela prendra encore un certain temps pour vérifier les sites et matériels, analyser les documents, interviewer les personnes adéquates, et tirer des conclusions. Cela ne prendra ni des années, ni des semaines, mais des mois. Ni les gouvernements, ni les inspecteurs ne souhaitent voir les inspections pour le désarmement durer éternellement. Cependant, on doit se rappeler qu’en accord avec les résolutions à suivre, une inspection soutenue et un système de contrôle resteront en place après vérification du désarmement pour mettre en confiance et tirer la sonnette d’alarme si des signes étaient constatés d’une résurgence d’un programme d’armes interdites. »

Les conclusions de Blix n’était pas seulement aucunement « plus négative qu’avant sur les intentions de l’Irak », il suggère que les inspections complètes de tous les sites suspects pourraient prendre plusieurs mois. Bush, inutile de le dire, n’est pas prêt à attendre plusieurs mois, ni même plusieurs semaines, pour que les inspections additionnelles soient complétées. Qu’est ce qui serait arrivé s’il l’avait fait ? D’un côté, la volonté de l’administration de retarder aurait pu permettre d’obtenir un accord avec plusieurs autres pays pour soutenir « tous les moyens nécessaires » pour s’occuper de Saddam Hussein. D’un autre côté, les inspecteurs, bénéficiant de plus de temps, n’auraient pas découverts d’armes, poussant probablement l’administration à dire que les inspections elles –mêmes étaient inutiles – non pas que les armes n’existaient pas. Mais l’élan pour la guerre aurait été amoindri.

3. Selon le compte rendu fait par le New York Times de cet échange. Mr Bush a reconnu un échec majeur au début de l’occupation de l’Irak quand il a dit à propos de la dissolution de l’armée de Saddam Hussein : « la politique c’était de conserver l’armée intacte, cela n’a pas eu lieu».

Mais quand Mr Draper a fait remarqué que l’ancien administrateur de l’Irak de Mr Bush, L Paul Bremer III, avait été de l’avant et imposé la dissolution de l’armée, et a questionné Mr Bush sur comment il avait réagi là-dessus, Mr Bush a dit « Ouai, je ne peux pas me souvenir, je suis sûr que j’ai dit, « c’est la politique à mener, qu’est-il arrivé ? » Mais, il a ajouté « une fois encore, Hadley a des notes sur tout cela » se référant à Stephen J. Hadley, le conseiller national à la sécurité.

Voir Jim Rutenberg, « In Book, Bush Peeks Ahead to His Legacy,  » The New York Times, September 2, 2007, et Robert Draper, “Dead Certain: The Presidency of George W Bush” (Free Press, 2007), p 211.

Article original en anglais, Bush’s faith run over by history, Asia Times,  19 octobre 2007. 

Note de l’Editeur : Cet essai paraît le 5 novembre 2007 dans le New York Review of books et est publié sur Asia Times on Line avec la permission des éditeurs du magazine.

Publié en français sur le site de Planète non violence.

Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org

Marc Danner qui a écrit sur la politique étrangère et les politiques pendant des décennies, est l’auteur entre autres livres de « Secret Way to War, Torture and Truth, and The Massacre at El Mozote, . Il est professeur de journalisme à l’ Université de Californie à Berkeley occupe la chaire James Clarke Chace de Professeur des affaires étrangères et des politiques et humanités au College, Bard. Ses écrits sur l’Irak et sur d’autres sujets sont régulièrement publiés dans The New York Review of Books. Son travail est archivé à MarkDanner.com



Articles Par : Marc Danner

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