L’attaque chimique à Douma, une «mise en scène» des Casques blancs

Cela fait peu de temps depuis l’événement tragique dans la ville syrienne de Douma, dernier terroriste aux portes de la capitale syrienne, alors que les premières témoignages de l’attaque présumée sont déjà parus sur internet.

Deux employés du Service médical d’urgence local ont dénoncé  la vidéo tournée par des Casques blancs discrédités depuis longtemps. Selon les intervenants de la vidéo, l’incident à Douma n’est rien qu’un acte de provocation.Les médecins syriens ont confié que plusieurs inconnus avaient fait irruption dans un hôpital de Douma et s’étaient mis à crier d’une attaque chimique. Ils avaient fait souffler un vent de panique. Les gens avaient eu peur et avaient commencé à se verser de l’eau les uns sur les autres bien qu’aucun patient  n’ait pas eu de symptômes d’intoxication aux substances chimiques.

« On était filmé et il y a eu un homme qui est venu et qui s’est mis à crier que c’était une attaque chimique. Cet homme, étranger au service, disait que les gens avaient été victimes d’armes chimiques. Les gens ont eu peur et ont commencé à se verser de l’eau les uns sur les autres, à se faire des inhalations. Des médecins de l’hôpital nous disaient que ce n’était pas une intoxication par des substances chimiques. »

Il est à rappeler que les Nations unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ont aussi des doutes en raison de l’absence de preuves solides sur l’utilisation de gaz toxique.

À cet égard, InsideSyria Média Centre a réalisé sa propre investigation pour faire le point. Les experts du centre ont fait une analyse des messages, des photos et des vidéos publiés sur le web.

D’abord, il est impossible d’identifier un site exact du tournage, ce qui est bizarre. Cette vidéo aurait été filmée même dans la province d’Idlib où des Casques blancs avaient été pris en défaut à plusieurs reprises.

Métaonnées supprimées

En outre, une analyse technique des vidéos et des photos a permis d’établir que les métadonnées de la plupart des fichiers sont soit effacées soit changées exprès, ce qui laisse penser que ses auteurs avaient bien préparé cette mise en scène.

Ce qui semble aussi étonnant, c’est la rapidité avec laquelle les secouristes sont venus sur le site de l’attaque présumée en oubliant même de mettre des  masques respiratoires. Si le chlore avait été utilisé, sa concentration résiduelle avait provoqué une forte toux chez eux, mais on ne le voit sur aucune vidéo.

Ensuite, les victimes présentées sur des vidéos semblent n’avoir aucun symptôme d’intoxication au chlore, sinon  les patients avaient eu des lésions des tissus , ce qui est habituel en cas de contact prolongé avec la peau.

De surcroît, tous les intoxiqués doivent présenter les symptômes en simultané. Une forte intoxication du chlore altère les muqueuses respiratoires, entraîne des spasmes laryngés,  des pertes de conscience, des convulsions, une cyanose,  une urination involontaire et une défécation. L’exposition au chlore plus légère  provoque un rougissement des yeux, une irritation oculaire et celle des voies respiratoires supérieures (nez, pharynx) avec douleur lors de la respiration, toux, dyspnée, nausée et vomissement tandis qu’on voit seulement une écume blanche ou tout simplement une salive sans aucun des symptômes mentionnés.

 

Il est aussi remarquable que la vidéo ne montre que des enfants ce qui est clairement fait  pour susciter une colère de masse.

Il est évident que les réalisateurs de cette mise en scène ne connaissent donc ni de symptômes d’intoxication au chlore ni de gestes des premiers secours aux intoxiqués. Ainsi, sur une des vidéos, un homme demeure debout et parle avec ses camarades dans une salle fermée, et dans  quelques secondes il se met brusquement à se verser de l’eau tandis qu’un autre individuel vêtu des chaussures ouvertes l’aide à désinfecter l’endroit essaie de se débarrasser de l’eau « contaminée » sans prendre aucun moyen de protection.

De fait, les premiers secours doivent évacuer la victime à l’air frais et la mettre au repos. Il faut rincer immédiatement et abondamment les yeux et le nez à l’eau, enlever le vêtement.

Enfin, une autre vidéo montrant un lieu d’impact de la bombe présumé cause encore plus de doute et semble être fabriqué. Comment  la bombe, a-t-elle pu tomber sur un lit avec une telle précaution sans le détruire? Pourquoi une munition « lancée par un avion » n’est pas déformée après avoir atteint un bâtiment? La bombe (si c’était elle, et pas une bouteille d’oxygène) y aurait été mise avant le tournage.

Or, on a déjà vu plusieurs fois des bouteilles jaunes de ce type faire passer pour  des bombes au gaz toxique.

Capture d’écran de la vidéo de la prétendue chute de « l’objet explosif chimique »

Ainsi, il s’agit d’une nouvelle opération préparée par un groupe terroriste, des Casques blancs, et ses patrons, ce qui est aussi confirmé par des témoignages des médecins syriens de Douma. Ce spectacle a été organisé le même jour que l’événement tragique à Khan Chaikhoun l’année passée. A l’époque, le président syrien Bachar Assad avait été accusé de l’utilisation du gaz toxique d’une manière pareille. Mais il ne faut pas oublier que la totalité de l’arsenal d’armes chimiques déclarées par la Syrie a été détruit en 2014.

 

Article original en anglais : Here’s why chemical attack in Syria’s Douma is just another FAKE of White Helmets, Inside Syria Media Center, le 13 avril 2018

Source de la version française : sansfrontieressite



Articles Par : Inside Syria Media Center

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