Le Premier ministre Harper et la justification de la guerre d’invasion de l’Afghanistan par le message
Le Premier minister Harper vient de comprendre tout d’un coup, étant en contact avec ses homologues de l’OTAN à Bucarest, qu’il a, au cours des dernières années, erré dans ses discours pour justifier la participation du Canada à la guerre d’invasion et d’occupation de l’Afghanistan et qu’il n’a pas su faire passer le message qu’on lui avait dicté, qu’il a échoué et qu’il va désormais rectifier le tir.
Quelle désolation que d’entendre un Premier ministre parler de la guerre que livre le Canada en Afghanistan comme étant nécessaire et que pour la justifier ou la faire accepter par l’opinion publique il ne s’agit que de discourir sur elle en en ajustant la rhétorique selon les aléas du climat national intérieur. Quelle tristesse que de penser qu’il suffise de changer le message pour convaincre du bien-fondé d’une intervention et occupation illégales d’un pays souverain!
Et pourtant, des millions de citoyens et de citoyennes de ce pays ont dit non à cette action initiée et coordonnée par Washington. Ils ont très bien compris. Ils ont dit: «C’est assez!». Ils ont dit niet au déploiement de contingents armés canadiens en Asie centrale. Ils n’acceptent tout simplement pas que le Canada fasse la guerre, un point c’est tout. Pour eux, le Canada est engagé dans cette aventure en cherchant désespérément à la justifier alors qu’il a été placé dans l’obligation d’obéir, dans le contexte de la guerre mondiale contre le terrorisme, aux commandes de l’OTAN et du Pentagone.
Le nouveau discours du Premier ministre ne changera rien. Les Canadiens et les Canadiennes sont très au fait des fondements qui ont amené le Canada à adopter la logique de la guerre pour assurer la conquête des ressources et le contrôle des populations humaines. De plus, ils ont compris que la Défense nationale, l’armée canadienne et le lobby des entreprises d’armements profitent au maximum des dividendes de la guerre et que tous les moyens sont bons pour ce processus se poursuive le plus longtemps possible y compris celui de l’utilisation d’un message à géométrie variable répété au plus niveau de l’appareil politique.
Références
BREWSTER, M. 2008. Harper veut changer le message sur l’Aghanistan. Le 6 avril 2008. Ottawa, Presse canadienne.
http://www.cyberpresse.ca/article/20080406/CPACTUALITES/80406066/6488/CPACTUALITES
CANADA. 2005. Défense. Énoncé de politique internationale du Canada. Fierté et influence : notre rôle dans le monde. Ottawa, 2005. 36 pages.
COLLECTIF ÉCHEC À LA GUERRE. 2007. Le Canada dans la guerre d’occupation en Afghanistan. Brochure d’information. Montréal, février 2007. 44 pages.
DUFOUR, Jules. 2007. Participer à la guerre d’occupation en Afghanistan est une bonne affaire pour les industries de l’aérospatiale et de la défense. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation. Le 10 avril 2007.
Adresse Internet : http://
www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=DUF20070410&articleId=5340
MCDOUGALL, P. 2008. L’Afghanistan et la politique fédérale. Résistance. Février 2008, no 44, p. 3.