Le réseau mondial des aires protégées. Valeur universelle exceptionnelle.

Les Parcs Nationaux Braulio Carrillo, Sequoia, Kluane, Pilanesberg et Guilin Lijiang (2Ième Partie)

« La première approche de l’idée de parc national a été formulée aux États-Unis en 1832 par le peintre américain George Catlin (1796-1872). De retour d’un voyage dans l’Ouest, il propose une politique de protection par le gouvernement d’un « parc contenant hommes et bêtes dans toute la beauté sauvage de leur nature » » (http://www.manimalworld.net/pages/parc-national/).

La création des parcs nationaux a commencé dans la seconde partie du XIXème siècle avec celle du parc de Yellowstone, en 1872, situé au nord-ouest de l’État du Wyoming et avec une petite partie de ce parc dans les États voisins de l’Idaho et du Montana aux États-Unis. La création de ce premier parc fut suivie, en 1885, par celle du parc de Banff situé en Alberta au Canada. Dans les deux aires protégées on retrouvait des sources thermales fort populaires à l’époque.

Peu d’aires protégées furent créées durant la première partie du XXème siècle. Avec la mise sur pied de l’Union internationale pour la Protection de la Nature lors de la Conférence de Fontainebleau tenue le 5 octobre 1948 se dessinent les objectifs des premiers efforts concertés de la conservation in situ à travers le monde :

«A Fontainebleau a été constituée, le 5 octobre 1948, l’Union Internationale pour la Protection de la Nature. L’acte constitutif porte la signature des délégués de dix-huit gouvernements, de sept organisations internationales et de cent sept organisations nationales s’occupant de Protection de la Nature. Au total, trente-trois pays étaient représentés à la Conférence » (portals.iucn.org).

En 1962, avec le concours de l’UICN, il est demandé à tous les États de légiférer en la matière et de promulguer une loi sur les parcs nationaux.  En 2003, la liste des aires protégées des Nations unies comptait plus de 100 000 aires protégées dans le monde dont 3 881 parcs nationaux (wikiwix.com).

Depuis ce temps, les 192 États signataires de la Convention sur la diversité biologique se sont dotés d’une telle loi ou d’une législation pouvant aussi mettre en place des aires dotées de différents statuts de protection.

Les parcs nationaux correspondent à des aires ou sites d’une grande beauté naturelle. Ils constituent un réseau mondial dont quelques-unes des composantes méritent un regard attentif en vertu de leur caractère exceptionnel. Nous avons retenu cinq aires terrestres protégées (ATP) parmi les plus fréquentées en Amérique Centrale, en Amérique du Nord, en Afrique et en Asie, soit Braulio Carillo au Costa Rica, Sequoia aux États-Unis, Kluane au Canada, Pilanesberg en Afrique du Sud et Guilin Lijiang en Chine.

Nous avons eu le privilège de visiter ces cinq parcs et effectué un survol du parc national Kluane. Nous proposons, dans cet essai, de décrire ces espaces de vie d’une valeur très élevée sur le plan biologique ou dotés de traits d’une valeur universelle. Nous analysons brièvement quelques-uns des enjeux entourant le maintien de la biodiversité qu’ils protègent.

1) Le parc national Braulio Carrillo, Costa Rica

Ce parc se situe sur les versants très arrosés de la mer des Caraïbes. C’est le domaine de la forêt ombrophile au couvert très dense générée par des précipitations abondantes tout au long de l’année (moyenne annuelle de 4 500 mm). On y observe deux volcans éteints, le Cacho Negro et le Barva. Ce parc est l’un des 36 parcs nationaux que comprend le pays (figure 1).

Il s’étend sur une superficie de 47 588 hectares, ce qui en fait le plus étendu de la région centrale du pays. On estime qu’il comprend plus de 6 000 espèces de plantes et plus de 515 espèces d’oiseaux. Son territoire est couvert principalement par une forêt primaire (figure 2).

Les mammifères sont abondants (140 espèces) avec, notamment, les singes Congo (Alouatta palliata), Colorado (Ateles geoffroyi) et Cara blanca (Cebus capucinus), le jaguar (Felis onca), le puma (Felis concolor), le manigordo (Felis pardalis), le tepezcuintle (Agouti paca), l’ours colmero (Taamandua mexicana), le venado (Odocoileus virginaianus), le cabro de monte (Mazama americana), la martilla (Potos flavus), la guatuza (Dasyprocta punctata), le puerco espin (Coendou mexicanus) et les paresseux de deux doigts (Chloloepus hoffmannni) et ceux de trois doigts (Bradypus variegatus) (Boza, M., 1988, p. 170). Des sentiers d’interprétation permettent d’observer les sols et leurs couverts. Un téléphérique, initiative du Dr Daniel Janzen, offre aux visiteurs la possibilité d’observer de près la canopée (figure 3). Pour sa construction celui-ci a fait appel le plus possible à la main d’œuvre locale, en provenance de Siquirres notamment. Le parc est facilement accessible à partir de la route qui rejoint la Meseta central et la plaine littorale de la mer des Caraïbes.

Figure 1. Localisation du Parc national Braulio Carrillo, Costa Rica

Source: http://www.govisitcostarica.co.cr/travelInfo/mapLg.asp?mapID=10

Figure 2. Le Parc national Braulio Carrillo couvert par la forêt ombrophile

Source : https://es.wikipedia.org/wiki/Parque_nacional_Braulio_Carrillo

Figure 3. Parc national Braulio Carrillo. Téléphérique

 

Source : http://turismoeducativo.net/Giras-Educativas/Parque-Nacional-Braulio-Carrillo-y-Teleferico.html 

Les menaces qui pèsent sur la biodiversité

Il est rapporté qu’étant donné le manque de personnel pour assurer la surveillance des lieux on assiste alors au développement d’activités de chasse illégale à la recherche du saino, du tepezcuintle, de l’aguti, des singes et des pavas. Les chasseurs cherchent des proies vivantes pour le commerce d’espèces menacées, en particulier les singes et les oiseaux. Ceux-ci exercent aussi un impact sur le couvert végétal en exerçant une certaine déforestation.

La route qui relie la région centrale et la plaine littorale se situe au milieu du parc, une route par laquelle transitent plus de 80% des exportations du pays. Le parc se situe à proximité de la Meseta centrale ou l’on retrouve la moitié de la population du pays estimée en 2016 à 4.3 millions d’habitants. 46 communautés sont situées à proximité du parc, Les scientifiques souhaiteraient recevoir une aide financière afin de conduire des études approfondies de la forêt du parc (wikipedia.org).

2) Le parc national Sequoia, Californie, États-Unis (figure 4)

Le parc national Sequoia a été créé en 1890. Il couvre une superficie de plus de 400 000 hectares. Il accueille chaque année plus de 1 million de visiteurs. Nous avons effectué plusieurs visites de ce site exceptionnel. À partir de Bakersfield en direction du nord-est le parc national Sequoia se situe sur le versant occidental de la Sierra Nevada. Il est adjacent au parc national Kings Canyon. Il se caractérise par la présence de peuplements de sequoias géants dont la taille atteint jusqu’à 83 m de hauteur. La visite permet d’observer le General Sherman considéré comme l’être vivant le plus volumineux de la planète (1487 mètres cubes en 2002) dont l’âge se situerait entre 2300 et 2700 ans (figure 5 et tableau 1).

Figure 4. Localisation du Parc national Sequoia

 

Source : http://www.redefiningthefaceofbeauty.com/2012/10/sequoia-np-california-natural-wonder-of.html

De nombreux sentiers permettent à tous (y compris les personnes handicapées) de s’approcher de ces grands arbres et d’apprendre leur histoire. Ce parc abrite le mont Whitney, point culminant des 48 états contigus des États-Unis ou encore le Moro Rock, fabuleux point de vue sur la vallée.

Le parc national de Sequoia et celui de Kings Canyon sont entrés dans le réseau mondial des Réserves de la Biosphère en 1976, un statut qui cherche à promouvoir l’implication des communautés avoisinantes dans le travail de mise en valeur durable des ressources.

Figure 5. Le General Sherman. L’arbre le plus volumineux de la planète

Source : http://www.mnn.com/earth-matters/wilderness-resources/photos/the-worlds-10-oldest-living-trees/general-sherman

Tableau 1. Quelques éléments des dimensions du General Sherman

Source : https://www.nps.gov/seki/learn/nature/sherman.htm

Défis à relever. Sécheresse prolongée et braconnage de papillons

Il y a un certain nombre de problématiques relatives à la conservation. Le premier a trait aux problèmes persistants entourant les sécheresses prolongées. Celles-ci causent beaucoup de stress sur les sequoias. Ils ne sont pas encore en danger, mais on craint que cette situation leur porte préjudice.

Le second concerne les niches de reproduction de certaines espèces qui voient leur zones de vie affectées par le changement climatique.

Le troisième est un manque de niches de reproduction en dehors du parc. Bien qu’il soit difficile pour le National Park Service d’agir dans les zones dans lesquelles il n’a pas autorité il s’avère impératif que des collaborations s’établissent avec les autres organisations qui oeuvrent dans le domaine.

Le quatrième est le braconnage. La chasse la plus populaire est la collection d’oeufs de papillons. Cette pratique est illégale, mais fort difficile à contrôler et surtout pour les papillons menacées d’extinction. On sait que les braconniers sont actifs dans le parc en prélevant des fragments d’arbres pour recueillir les oeufs de papillons. Ceci porte préjudice non seulement aux papillons mais aussi aux arbres qui se trouvent dans la zone protégée (National Park Service).

3) Le Parc national et réserve de parc national de Kluane, Yukon, Canada (figure 6)

Glaciers de vallée remarquables. Moraines latérales et médianes d’une grande beauté (figure 7)

« Le parc national et la réserve de parc national de Kluane (respectivement créés en 1972 et 1976) constituent deux unités du réseau de parcs nationaux au Canada. Ils se situent dans l’angle sud-ouest du Yukon et occupent 21 980 km². « Kluane » signifie « lac très poissonneux » dans la langue du peuple autochtone originaire du Yukon qui lui a donné son nom. Cette zone protégée constitue, avec trois autres parcs sauvages en Colombie-Britannique (Parc provincial de Tatshenshini-Alsek) et en Alaska (Glacier Bay et Wrangell-St. Elias), un site du patrimoine mondial de l’UNESCO » (wikipedia.org).

Figure 6. Localisation du parc national et de la réserve de parc Kluane

 

 

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Kluane_National_Park_and_Reserve

Figure 7. Réserve de parc national Kluane. Vue spectaculaire du glacier Kaskawulch


Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Kluane_National_Park_and_Reserve

Étant inclus dans la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco cette aire naturelle protégée est dotée d’une valeur exceptionnelle. Nous avons retenu in extenso les critères qui ont présidé à la nomination de ce bien naturel par l’Unesco :

 « Les Parcs nationaux et aires protégées de Kluane / Wrangell-St. Elias / Glacier Bay / Tatshenshini-Alsek situés de part et d’autre de la frontière entre le Canada et les États-Unis d’Amérique constituent les plus grands champs de glace à l’extérieur des calottes polaires et offrent des exemples des glaciers les plus longs et les plus spectaculaires au monde. Caractérisé par de hautes montagnes, des champs de glace et des glaciers, le bien est marqué par la transition entre les zones biogéoclimatiques intérieures septentrionales et les zones côtières, ce qui se traduit par une abondante biodiversité de communautés végétales et animales aussi bien dans le milieu marin que dans la forêt côtière, la forêt montagnarde, la toundra alpine et la forêt subalpine, le tout à des étapes d’évolution diverses. Les vallées des rivières Tatshenshini et Alsek sont de véritables pivots dans la mesure où elles constituent des voies sans glace reliant la côte à l’intérieur des terres pour la migration de la faune et de la flore. Les parcs offrent quelques-uns des meilleurs exemples de glaciation et de modification du paysage par l’action glaciaire dans une région encore active sur le plan tectonique, d’une beauté saisissante, où prédominent les processus naturels ».

« Critère (vii) : Ces sites conjoints représentent une gamme de processus naturels actifs fluviaux, glaciaires, volcaniques et tectoniques de l’océan à quelques-uns des plus hauts sommets d’Amérique du Nord. Les milieux côtiers et marins, les montagnes enneigées, les glaciers vêlants, les profonds canyons de rivière, les bras de mer semblables à des fjords et la richesse de la vie sauvage abondent dans cette aire d’une exceptionnelle beauté naturelle ».     .

« Critère (viii) : Ces sites conjoints actifs du point de vue tectonique se caractérisent par des montagnes en perpétuelle évolution et contiennent des exemples uniques de processus géologiques et glaciaires majeurs en cours. Les 200 glaciers que compte le plateau central recouvert de glace figurent parmi les plus grands et longs glaciers du monde, dont plusieurs s’étendent jusqu’à la mer. Le bien offre un large éventail de processus glaciaires, y compris des caractéristiques de dépôt uniques au monde et des exemples typiques de moraines, de vallées suspendues et autres caractéristiques géomorphologiques ».

« Critère (ix) : L’influence de la glaciation au niveau du paysage permet d’observer une toute aussi grande diversité de stades de succession écologique liés aux mouvements dynamiques des glaciers. Des reliefs et des environnements glaciaires légèrement différents ont été concentrés dans ces lieux par la forte variation des températures et des précipitations entre le littoral et les bassins intérieurs. Il y a une riche variété d’environnements terrestre et côtier/marin avec des mosaïques biologiques complexes et élaborées à différents stades de succession allant de 500 m au-dessous du niveau de la mer à 5 000 m au-dessus ».

Critère (x) : Les espèces sauvages communes à l’Alaska et au nord-ouest du Canada sont bien représentées, dont certaines dans des proportions inégalées. Les composantes marines soutiennent une faune très variée, en particulier des mammifères marins et des poissons anadromes dont le frai est un élément écologique clé reliant la mer à la terre par l’intermédiaire de grands systèmes fluviaux. Les populations d’ours, de loups, de caribous, de mouflons de Dall et de chèvres de montagne qui sont menacées ailleurs, s’autorégulent ici. C’est l’un des rares endroits restants au monde où les processus écologiques sont régis par des stress naturels et des bouleversements évolutifs dans un continuum glaciaire et écologique » (http://whc.unesco.org/fr/list/72).

Nous avons été en mesure de le survoler à l’occasion de la tenue de l’assemblée annuelle de l’Association universitaire canadienne d’études nordiques (AUCEN). Départ de Whitehorse vers Haines Junction et le lac Kluane. Survol de la section aval du glacier Kaskawulsh à partir d’une piste située près du lac Kluane (figures  7 et 8).

Le glacier Kaskawulsh, un glacier de vallée encadré par ses moraines médianes et latérales (figure 7). Le mont Logan, le point culminant du Canada, se situe en amont à 5 959 mètres d’altitude. Il est le deuxième plus haut sommet d’Amérique du Nord après le mont McKinley situé en Alaska.

Figure 8. Le lac Kluane

Source : https://ca.search.yahoo.com/search?fr=mcafee&type=C211CA885D20150301&p=kluane+lake

Nous avons été en mesure d’observer des cirques, des zones de névé, des cônes de déjection et des cours d’eau fluvio-glaciaires. Dans le contexte mondial de la fonte inexorable des glaciers de vallée nous nous sommes demandés jusqu’à quel point le glacier Kaskawulch était affecté par le réchauffement global. Des changements sont notés selon des études conduites par G.E. Flowers, L. Coplan et C. Schoof, « the observations to date show glaciers out of equilibrium, with significant ongoing changes to glacier area, volume, and dynamics » (FLOWERS, G.E., L. Coplan et C. Schoof. 2014, p. 1).

4) Le Parc national Pilanesberg, Afrique du Sud (figure 9)

Situé à plus de 140 km au nord-ouest de Pretoria et à proximité de la frontière avec le Bothswana le parc national Pilanesberg a été créé dans le but de sauvegarder la faune de la savane tout en permettant le développement d’activités touristiques dédiées au safari photos. Les limites du parc coïncident avec celles d’un ancien cratère d’origine volcanique arasé (figure 10). Dans cet espace, entouré d’une clôture et  propre à soutenir une population de 8 000 bêtes qu’on aurait introduites au moment de la création du parc.

Figure 9. Localisation du Parc national Pilanesberg, Afrique du Sud

Source : http://www.pilanesberg-game-reserve.co.za/map/index.php

Figure 10. Le parc national Pilanesberg

Source : http://www.pilanesberg-game-reserve.co.za/map/index.php

Le visiteur a le loisir de circuler en voiture (vitesse < 40 km) et est invité à y demeurer tout en observant de près les grands mammifères de la savane africaine (figure 12) et, en particulier, ceux qui composent le Big Five, soit l’éléphant, le rhinocéros, le lion, le léopard et le buffle. Nous avons été à même de constater que les Services du parc assurent un monitoring rigoureux des populations animales et une surveillance continue. Les pratiques d’une saine gestion des habitats du parc sont propres à conserver le patrimoine faunique et, partant, la richesse que constitue ce coin de nature préservée.

Le rhinocéros noir est présent, mais est rarement vu. Comme toute réserve qui ne permet pas la conduite hors route une épaisse végétation ne facilite pas les observations. C’est durant la saison sèche (juin à septembre) qu’il est possible d’observer plusieurs espèces en peu de temps. Notre visite de deux jours en août nous a permis d’observer de près, entre autres, le lion, la girafe, l’éléphant, le zèbre, le rhinocéros, le babouin, le gnou, l’hyène, l’impala, le warthog, le kudu et l’hippopotame (figures 11,13, 14 et 15).

Figure 11. Les espèces fauniques observées le plus fréquemment à Pilanesberg

 

Source : North West Parks & Tourism Board, Jacana Et WWF. Pilanesberg. Official Map and Park Guide, p. 3.

Figure 12. Paysage de la savane à Pilanesberg 


 Source : Cliché de l’auteur

Figures 13, 14 et 15. Faune observée à Pilanesberg

Source : Cliché de l’auteur


5)  Le parc national de Guilin Lijiang, province de Guangxi, Chine (figure 16)

Le parc national de Guilin Lijiang appartient aux formations calcaires de la Chine du Sud qui ont été inscrites sur la Liste du Patrimoine de l’Unesco: « La région du Karst de Chine du Sud représente l’un des plus spectaculaires exemples de paysages de karst humide tropical et subtropical. Ce site en série, réparti entre les provinces de Guizhou, Guangxi, Yunnan et Chongqing, s’étend sur une superficie de 176 228 ha. Il comprend les formes de reliefs karstiques les plus représentatives, notamment le karst à tourelles, le karst à pitons et le karst à pinacles ainsi que d’autres caractéristiques spectaculaires telles que des ponts naturels, des gorges et de vastes grottes » ((http://whc.unesco.org/fr/list/1248). La région est reconnue comme la région mondiale type pour le développement de reliefs karstiques dans un milieu tropical humide et subtropical. Cet ensemble a une valeur universelle exceptionnelle.

Figure 16. Localisation de la région autonome de Guangxi Zhuang

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Guangxi

À Guilin, les tourelles dont les parois se rapprochant de la verticale et d’une hauteur de quelques centaines de mètres par rapport au plancher de la vallée sont les éléments d’un paysage d’une grande beauté (figure 17). Les activités traditionnellement offertes aux visiteurs sont la descente de la rivière Lijiang entre Guilin et Yangshuo (figure 18) (https://www.youtube.com/watch?v=aUiI92fC5FM) et la présentation de la pêche au cormoran. Le Centre international sur les karsts sous les Auspices de l’Unesco mérite une visite.

Figure 17. Les karsts à tourelles

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Guilin

Figure 18. La rivière Li de Guiin à Yangshuo

http:/Source : claude.dupras.com/la_rivi%C3%A8re_li.htm

Conclusion

Braulio Carrillo, un joyau dans la forêt tropicale humide. Sequoia, une oasis d’arbres gigantesques. Kluane, une mer de glace donnant naissance à des glaciers de vallée spectaculaires. Pilanesberg, un lieu réservé à l’observation de la faune de la savane. Guilin Lijiang, des paysages karstiques d’une valeur universelle exceptionnelle.

Ces parcs nationaux, brièvement présentés dans cet essai, sont parmi les merveilles que le milieu naturel nous offre. Les parcs s’avèrent des laboratoires d’apprentissage au travail de la conservation des ressources vivantes. Dans le contexte de l’expansion continue des terres consacrées aux cultures spéculatives et ce par le biais de l’accaparement des terres, une expansion qui se fait le plus souvent au détriment des biomes forestiers, il s’avère impératif de sauvegarder les habitats essentiels pour le renouvellement des ressources vivantes et, dans ce contexte, les forêts constituent le milieu de vie par excellence pour assurer le maintien voire l’enrichissement de la biodiversité.

Enfin, il importe de rappeler que le Programme mondial des aires protégées de l’UICN est l’instrument par excellence dans la promotion de la création de ces aires. Il s’agit d’un outil indispensable pour l’expansion du réseau à l’échelle mondiale :

« La gestion des aires protégées est l’une des principales compétences reconnues de l’UICN et est depuis longtemps, avec les questions liées à la conservation des espèces, l’un des principaux axes de travail de l’UICN et d’une grande majorité de ses membres. Les aires protégées ont en effet été reconnues comme des outils essentiels pour atteindre les objectifs de la Convention sur la diversité biologique et les Objectifs du Millénaire pour le développement » (UICN).

De nombreuses menaces pèsent sur les aires protégées.

Au premier plan il y a les entreprises multinationales qui recherchent des gites miniers prometteurs ou des stocks forestiers de haute valeur commerciale. Celles-ci exercent une pression constante sur les gouvernements afin de faire modifier les plans d’attribution des terres ou les permis d’exploitation en leur faveur. Il y a ensuite les activités touristiques qui doivent être bien encadrées, car elles peuvent causer un préjudice important pour la biodiversité. C’est la raison pour laquelle les sentiers d’interprétation doivent permettre le confinement des visiteurs sur les sentiers et proscrire le prélèvement.

Les meilleurs gardiens de la biodiversité sont les populations qui tirent leur subsistance dans des zones protégées ou à leur périphérie. Ils veillent donc au respect des zones de vie. C’est ce concept qui est au cœur de l’organisation territoriale des Réserves de la Biosphère du Programme MAB de l’Unesco. La création de nouvelles aires terrestres et marines protégées est essentielle pour la conservation de la biodiversité globale et les parcs nationaux présentent un statut juridique garant de cette protection.

Jules Dufour

1ère partie :

planète

Le réseau mondial des aires protégées. Un effort concerté vers la protection de 20% de la surface terrestre en 2020

Références

BOZA, Mario A. 1988. Parques nacionales de Costa Rica. Incafo.S.A. para la Fundacion Neotropica de Costa Rica. 271 pages.

FLOWERS, G.E., L. Coplan et C. Schoof. 2014. Contemporary Glacier Processes and Global Change: Recent Observations from Kaskawulsh Glacier and the Donjek Range, St. Elias Mountains. Arctic KLRS 50th Anniversary Issue. 21 février 2014. 13 pages.

JARDINS DE CHINE. 2013. Au long de la rivière Li. Le 5 août 2013. En ligne : http://www.jardindechine.com/article-au-long-de-la-riviere-li-119405386.html

JONSTON, Andrew K. 2006. La Terre vue de l’espace. Saint-Constant, Broquet. Inc. 272 pages.

Les zones sauvages régressent

NATIONAL GEOGRAPHIC. 2014. Empire of Rock: Climbing China’s Karst Towers Posted by Cedar Wright on July 29, 2014. En ligne : http://adventureblog.nationalgeographic.com/2014/07/29/empire-of-rock-climbing-chinas-karst-towers/

NATIONAL GEOGRAPHIC SOCIETY. 1992. La co-existencia de pueblos indigenas y el medio ambiente.

National Park Service. Giant Sequoias. En ligne : https://www.nps.gov/seki/learn/nature/bigtrees.htm

NORTH WEST PARKS & TOURISM BOARD, JACANA ET WWF. Pilanesberg. Official Map and Park Guide. 21 pages.

TERRE FRAGILE. Images d’une planète menacée. Paris, Hachette. 2007. 272 pages.

VIATOR. Pilanesberg Nature Reserve Safari and Sun City Day Trip. En ligne : https://www.viator.com/tours/Johannesburg/Pilanesberg-Nature-Reserve-Safari-and-Sun-City-Day-Trip/d314-2382SJ7?pref=204

UNESCO. Kluane / Wrangell-St. Elias / Glacier Bay / Tatshenshini-Alsek. Liste du Patrimoine mondial. En ligne : http://whc.unesco.org/fr/list/72

UNESCO. 2015. Patrimoine mondial. Le guide 1007 sites du patrimoine mondial de l’Unesco. Ottawa, Broquet inc. 912 pages.

VANDAM. The Rain Forest. Eco Guide. Unfolds. VanDam Publishers, Inc. New York.

WIKIPEDIA. General Sherman (tree). Dernière mise à jour : Le 10 juin 2016. En ligne : https://en.wikipedia.org/wiki/General_Sherman_%28tree%29

WIKIPEDIA. Pilanesberg Game Reserve. Dernière mise à jour : Le 1er avril 2016. En ligne : https://en.wikipedia.org/wiki/Pilanesberg_Game_Reserve

WIKIPEDIA. Parque nacional Braulio Carrillo. Dernière mise à jour : Le 30 janvier 2016. En ligne : https://es.wikipedia.org/wiki/Parque_nacional_Braulio_Carrillo

WIKIPÉDIA. Karst de Chine du Sud. Dernière mise à jour : Le 26 août 2015.  En ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Karst_de_Chine_du_Sud

Vidéos

En el teleférico del Braulio Carrillo! 2013. Durée : 13 min. 23. En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=Ykc9TgYbaVg

TELEFÉRICOS DEL BOSQUE LLUVIOSO ATLÁNTICO EN COSTA RICA. 2010. Durée : 5 min. 25. En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=3fjQBG7exww

Unknown Sequoia National Park – Best Parks Ever. En ligne : G8DYmYxBHBvcwMxBHZ0aWQDBHNlYwNwaXZz?p=Sequoia+national+park&fr=mcafee&fr2=piv-web#id=4&vid=fe32df6166f7b92c1c341c86a9e610b5&action=view

MARTIN, Anne. Canada. 2013. Kluane National Park, Yukon Territory. Le 10 septembre 2013. En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=pfc8fiYi6no

Guilin National Park, China • 360° Aerial Panoramas

http://www.airpano.com/360Degree-VirtualTour.php?3D=Guilin-National-Park-China

Li River Boat Cruise From Guilin to Yangshuo.

En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=aUiI92fC5FM

Annexe I

Compendium d’une documentation sur les pratiques d’une bonne gestion des aires protégées

L’UICN a mis à la disposition des planificateurs, des gestionnaires et des promoteurs des aires protégées des directives basées sur les expériences vécues dans différentes régions du monde, des enseignements inspirés par la stratégie mondiale de la conservation, la stratégie pour l’Avenir de la Vie et la stratégie globale de la biodiversité. En voici une brève liste :

BARBER, Charles Victor, Kenton R. Miller et Melissa Boness (éditeurs). 2004.

Securing Protected Areas in the Face of Global Change. Issues and Strategies. A Report by the Ecosystem, Protected Areas, and People project. World Commission on Protected Areas (WCPA). World Conservation Union. 234 pages.

BORRINI-FEYERSABEND, Grazia, Ashish Kothari et Gonzalo Oviedo. Adrian Phillips (ed.). 2004. Indigenous and Local Communities and Protected Areas. Guidance on policy and practice for Co-managed Protected Areas and Community Conserved Areas. Best Practice Protected Areas Guidelines Series No. 11. 111 pages. World Commission on Protected Areas (WCPA). World Conservation Union.

DAVEY, Adrian G. et Adrian Phillips. 1998. National System Planning for Protected Areas. Best Practice Protected Areas Guidelines No. 1. IUCN. Cardiff University et IUCN. World Commission on Protected Areas (WCPA). 69 pages.

EAGLES, Paul F.J. Stephen F. McCool et Christopher D. Haynes. Adrian Phillips (éditeur). 2002. Sustainable Tourism in Protected Areas. Guideline for Planning and Management. Best Practice Protected Areas Guidelines Series No. 8. World Commission on Protected Areas (WCPA). The World Conservation Union. 183 pages.

HAMU, Denise, Elizabeth Auchincloss et Wendy Goldstein (éditeurs).2004. Communicating Protected Areas. World Commission on Protected Areas (WCPA). The World Conservation Union. 311 pages.

PHILLIPS, Adrian. 2002. Management Guidelines for IUCN Category V Protected Areas Protected Landscapes/Seascapes. Best Practice Protected Areas Guidelines Series No. 9. The World Conservation Union. 122 pages.

Publications récentes de l’UICN

Mexico, Central America and the Caribbean. En ligne : http://www.iucn.org/regions/mesoamerica-and-caribbean/recent-publications



Articles Par : Prof. Jules Dufour

A propos :

Jules Dufour, Ph.D., C.Q., géographe et professeur émérite. Chercheur-associé au Centre de recherche sur la Mondialisation, Montréal, Québec, Canada.

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