Le Sommet Trump-Kim à Hanoi: Un échec? Un sabotage? Que s’est-il passé? Que va-t-il arriver?

Le monde avait suivi pendant huit mois, depuis le sommet de Singapour en juin 2018, les dialogues de paix officiels et officieux des équipes professionnelles de négociation. À mesure que le Sommet approchait, le monde avait l’espoir de voir des résultats positifs. Mais, le monde n’a pas compris ce qui s’est passé; le monde espérait que la faible lumière de paix se transforme en lumière brillante, mais elle est demeurée faible. Le sommet n’a pas marché. Pourquoi?

Un train est parti de Pyongyang très tard au soir du 25 février pour un trajet de 4 000 km vers Hanoi au Vietnam. Dans un grand train blindé vert olive avaient pris place Kim Jong-un et l’équipe complète de négociation qui avaient échangé et travaillé avec leurs homologues américains pendant des mois. C’est un trajet en train long et même dangereux, mais c’est ce qu’a choisi Kim. Il aurait pu prendre l’avion et atteindre Hanoi en à peine 4 heures. Pourquoi a-t-il choisi le train?

Quatre facteurs peuvent expliquer son choix : Kim espérait que sa décision augmenterait les chances de succès du Sommet de Hanoi.

Premièrement, un trajet en train signifiait qu’il s’absenterait de Pyongyang pendant 10 jours. En s’absentant si longtemps, il voulait démontrer au monde qu’il avait le contrôle politique total de son pays et que la population nord-coréenne avait une totale confiance en lui.

Deuxièmement, en prenant la même route qu’avait prise son grand-père, Kim Il-sung il y a plusieurs décennies, il voulait démontrer non seulement au peuple nord-coréen mais aussi au monde sa légitimité politique.

Troisièmement, les trois jours du trajet en train lui ont permis de montrer au monde entier qu’il était un leader «normal» d’un pays «normal».

Quatrièmement, le trajet lui a donné une bonne occasion de rencontrer et de discuter, pendant trois jours, avec tous les gens impliqués dans le processus de dénucléarisation. Ceci a sûrement aidé Kim Jong-un à concevoir une stratégie efficace de négociation face au président des États-Unis, Donald Trump, qui est un interlocuteur très difficile à comprendre.

Tout indique que la longue discussion avec ses conseillers a permis Kim d’espérer des résultats plutôt favorables du Sommet. Il semble que Kim était prêt de démolir les sites nucléaires à Yongbyon. Ces sites sont le cœur de la puissance nucléaire. En retour, Kim espérait voir la levée d’une partie des sanctions imposées à son pays. Kim connaît trop bien les peines, les sacrifices et la souffrance qu’a dû supporter son peuple à cause du développement des armes nucléaires. 

Il y a lieu de croire que Kim avait une certaine confiance en Donald Trump grâce à ses paroles plutôt cordiales. Kim n’aurait jamais pensé que Trump détruirait le Sommet. Maintenant, Kim connait le vrai Trump; Kim sait maintenant qu’il ne peut pas, qu’il ne doit pas avoir totalement confiance en Trump.

J’espère que Kim Jong-un n’est pas découragé. Au contraire, il faut qu’il trouve une stratégie plus compatible avec les tactiques américaines et même un plan alternatif de paix et de prospérité non seulement dans la péninsule coréenne, mais aussi dans la région de l’Asie de l’Est. 

Le présent article comporte trois sections. D’abord, tentons de préciser les ententes conclues entre les équipes de négociations qui devaient être signées par Kim et Trump. Ensuite, on verra pourquoi, le Sommet n’a pas marché. Enfin dans la troisième section, on verra ce qu’il adviendra du processus de paix.

1. Les contenus possibles des ententes préalables

Il paraît que les ententes préalables établies par les négociateurs professionnels comprenaient :

1.1 Les cadeaux de Pyongyang

(1) Le moratoire sur les armes nucléaires. Pyongyang aurait offert un moratoire qui consiste en un non-développement, en une non utilisation, sans essai ni prolifération, des produits nucléaires militaires. Il faut savoir que Kim Jong-un l’avait déjà promis dans son discours de la nouvelle année de 2019.

(2) Kim a proposé de démolir les sites nucléaires de Yongbyon qui représentent 80% de la capacité nucléaires de la Corée du Nord. Autrement dit, c’est une concession majeure de la part de Pyongyang. Washington essaie de minimiser l’importance de ces sites en disant qu’ils ont vieilli. Cependant, il importe de noter que d’après des experts en la matière, la démolition de ces sites pourrait signifier l’irréversibilité de la dénucléarisation. Autrement dit, une fois que ces sites seront démolis, la Corée du Nord ne pourra pas redevenir une puissance nucléaire.

(3) Kim était prêt de se débarrasser d’autres sites nucléaires en fonction du niveau de la levée des sanctions imposées à la Corée du Nord.

1.2 Les cadeaux offerts par Washington

Washington aurait offert :

(1) L’installation de bureaux de liaison à Pyongyang et à Washington. Des bureaux qui faciliteraient la communication entre les deux pays, qui joueraient des rôles importants dans la création d’une confiance mutuelle; ils constitueraient une base pour la normalisation des rapports diplomatiques entre les deux pays.

(2) La réouverture du Complexe Industriels de Gaesung (CIG) et du tourisme dans la région de Kumgang-san auraient fait partie des discussions entre les comités de négociation. La possibilité de la rouvrir le tourisme dans la région de Kumgang-san n’est pas impossible sans nécessairement violer les sanctions moyennant, par exemple, un système qui permettrait de payer les services nord-coréens une fois la sanction levée.

En ce qui a trait au CIG, qui est très lucratif à la fois pour Pyongyang et pour Séoul, sa réouverture devra attendre jusqu’à la levée des sanctions.

(3) La Déclaration de «la Fin de la Guerre de Corée» aurait été considérée comme partie intégrante des ententes préalables. À noter que cette déclaration ne serait qu’une manifestation de la volonté de mettre fin à la guerre, mais elle constituerait une étape importante à franchir avant la signature du traité de paix.

(4) La levée des sanctions. Il y aurait eu entente sur un niveau raisonnable de sanctions. Cependant, le niveau de la levée des sanctions aurait varié selon le modèle choisi de dénucléarisation. Selon le modèle de John Bolton, par exemple, la levée des sanctions vient seulement après la «dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible» (CVID). Il convient de noter que le modèle de Bolton peut signifier la destruction complète d’un pays ; la Corée du Nord ne l’acceptera jamais.

2. Pourquoi l’effondrement du Sommet?

Il semble qu’il y ait au moins six facteurs qui en soient responsables.

2.1 Les désaccords sur le prix des concessions avant les interventions de John Bolton

Pyongyang aurait demandé la levée de cinq résolutions de sanction de l’ONU:2276, 2321, 2371, 2375, 2397.

Ces résolutions portent sur le commerce nord-coréen de ressources naturelles dont le charbon, le fer, le pétrole, le textile, en plus du déploiement outre-mer des travailleurs nord-coréens. Il importe de noter que ces sanctions sont intimement liées à la survie de la population.

La Corée du Nord aurait demandé la levée de ces sanctions en échange de la démolition des sites nucléaires de Yongbyon. 

Kim pensait que la levée de ces cinq sanctions était un prix raisonnable pour l’abandon des sites nucléaires de Yongbyon. Mais, pour Trump, le prix était trop élevé, et c’est une des raisons de l’échec du Sommet.

2.2 Le désaccord sur le prix des concessions après les interventions de John Bolton

Le conseiller de Donald Trump en matière de sécurité nationale John Bolton s’est présenté sans prévenir à la fin de la session étendue du Sommet. D’après l’entente de protocole du Sommet, John Bolton n’était pas supposé intervenir. John Bolton a remis une enveloppe jaune dans laquelle se trouvaient sans doute des exigences additionnelles de Washington. Il est plus que probable que ces exigences contenaient le modèle de CVID, soit le modèle lybien, ce que Kim ne pouvait pas accepter

Le modèle de John Bolton est celui que préfèrent les conservateurs au Japon et en Corée, ainsi que les faucons à Washington. C’est un groupe qui souhaitait l’échec du Sommet et qui souhaite la continuation de la crise nucléaire, car cette dernière apporte des victoires électorales et la richesse venant du commerce des armes.

2.3 La méfiance mutuelle

Lors de la séance du Sommet, Donald Trump a demandé à Kim si ce dernier était au courant de l’existence d’autres sites nucléaires en Corée du Nord. C’était une question humiliante pour Kim. 

Ce dernier était au courant, mais il voulait utiliser cette carte comme moyen de marchandage plus tard. Un tel comportement de Trump pouvait être interprété comme un manque de confiance en Kim, ce qui n’a pas facilité le dialogue entre les deux chefs d’état.

D’ailleurs, le manque de confiance mutuelle a toujours été à la base des relations tendues entre Washington et Pyongyang. Je reviendrai plus tard sur ce problème. Il se peut que ce soit normal, les deux pays étant ennemis depuis 70 ans.

Les médias, les think tanks (en anglais, groupes de réflexion) et l’élite militaire-industrielle à Washington ont l’habitude d’accuser les Coréens du Nord de ne pas être fiables, mais aux yeux des Coréens du Nord, ce sont les Américains qui ne sont pas fiables.

La méfiance des Coréens du Nord s’est intensifiée surtout après l’incident de l’Accord-cadre de l’année 1994. D’après cet accord, le KEDO, un consortium international composé de pays alliés de Washington avait l’obligation de fournir les fonds requis pour la construction de deux centrales nucléaires non militaires, ce que les alliés n’ont pas respecté. En outre, toujours d’après ce même Accord-cadre, Washington avait l’obligation de donner 500 000 tonnes de pétrole à la Corée du Nord, ce qu’il n’a pas fait. 

Washington a justifié la violation des ententes sous prétexte que Pyongyang n’avait pas accompli son devoir d’arrêter toute activité nucléaire militaire. La vérité est que Pyongyang a respecté les ententes. C’est Washington qui a menti. C’est Washington qui ne méritait pas la confiance de Pyongyang. 

2.4 Le facteur Cohen

Il est incroyable de penser que les Démocrates américains aient pu entendre le terrible témoignage de Michael Cohen à propos de Donald Trump au moment précis où ce dernier pensait signer les ententes du Sommet d’Hanoi.

Les révélations de M. Cohen avaient des conséquences trop graves pour qualifier son témoignage de simple coïncidence. Trump lui-même admet que le témoignage été un facteur dans sa décision de ne pas signer les ententes.

Ce qui est certain, c’est que compte tenu de la situation, Trump a calculé que la signature des ententes n’aurait pas de bénéfice politique. 

Au fait, il se peut que le témoignage de Michael Cohen ait été un acte de sabotage empêchant Trump de signer les ententes.

2.5 Le facteur Japon

Il est bien connu que le Japon a un réseau de «lobbying» très bien rodé à Washington; le but de ce lobbying est de perpétuer la crise nucléaire en Corée, car cette dernière a permis au parti politique conservateur du premier ministre japonais Shinzo Abe d’obtenir des victoires électorales successives depuis 60 ans et donner aux conservateurs japonais des occasions d’amasser une fortune provenant du commerce des armes.

John Bolton est un grand ami de Shinzo Abe et des grandes corporations japonaises. Il est bien possible que l’enveloppe jaune qu’a présentée M.Bolton à Donald Trump contenait ce que le Japon a toujours voulu au sujet de la crise nucléaire. 

D’abord, le Japon demande de rouvrir l’enquête sur l’enlèvement d’une douzaine des citoyens japonais par la Corée du Nord dans les années 1970 et 1980. Ensuite, le Japon veut que la Corée du Nord se débarrasse des missiles de moyenne portée. Finalement, il se peut que l’enveloppe jaune ait contenu une demande sur la question des droits de la personne en Corée du Nord.

Ce que demande le Japon ne sera jamais accepté par Kim Jong-un. La question de l’enlèvement des citoyens japonais est un problème qui doit être résolu entre Tokyo et Pyongyang; elle n’a rien à voir avec la dénucléarisation. La démolition de missiles de moyenne portée aura pour effet d’affaiblir sérieusement la capacité nord-coréenne à se défendre. Enfin la question des droits de la personne ne fait pas l’objet de négociation entre Washington et Pyongyang.

Bref, les requêtes du Japon transmises par John Bolton ont certainement joué dans la décision difficile de Kim de ne pas signer les ententes du Sommet.

2.6  Le facteur Trump

Enfin, le facteur le plus important de l’échec du Sommet est le comportement de Donald Trump. Lors de la conférence de presse avant son retour à Washington, Trump a dit:« J’aurais pu signer les ententes, mais je ne l’ai pas fait». Donc, il a admis que c’était lui qui avait causé l’échec du Sommet. Le plus malsain est qu’il n’a prononcé aucun mot de regret et qu’il n’a pas voulu présenter d’excuses à Kim.

C’est donc Donald Trump lui-même qui a saboté le Sommet. Sur ce point, il y a deux articles intéressants  du Global Researchà consulter du Professeur Michel Chossudovsky, daté du 1er mars et de Mike Whitney, daté du 3 mars.

3. Que va-t-il arriver au processus de paix?

L’avenir du processus de paix semble bien sombre à moins que le problème fondamental ne soit résolu, soit le manque de confiance mutuelle.

On sait qu’aux États-Unis, il y a une perception négative très répandue à propos de la Corée du Nord. Non seulement les militaires, les industries de défense nationale, les think tanks, les médias, mais même la population en général croient que la Corée du Nord ne mérite pas qu’on lui fasse confiance. 

D’où vient cette culture de la méfiance à l’égard de la Corée du Nord? Elle vient d’un schéma logique très simple et très dangereux élaboré par des individus et des institutions aux États-Unis, en Corée du Sud et au Japon. Ces individus et ces institutions sont les grands bénéficiaires de la crise nucléaire. 

Le schéma logique commence par l’affirmation que la Corée du Nord est une menace pour le monde, en particulier, pour les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. Puisqu’elle est une menace, elle est dangereuse. Étant dangereuse, on ne peut pas avoir confiance en elle. Puisqu’on ne peut pas avoir confiance en elle, elle doit être punie soit par des sanctions soit par des attaques militaires.

Bref, la racine de la méfiance est la croyance que la Corée du Nord est une menace globale. Mais quelle partie du monde la Corée du Nord menace-t-elle ?

Il faut se rappeler que la Corée du Nord est un pays minuscule, très pauvre mais très fier. La Corée du Nord peut-elle menacer la Corée du Sud? Elle le pouvait dans le passé, mais, maintenant, elle ne veut pas et elle ne peut pas, car en 2018, le Nord et le Sud ont signé un traité de non-agression.

Est-ce que la Corée du Nord est une menace pour le Japon ? La Corée du Nord n’a aucun intérêt à menacer le Japon. Au contraire, aux yeux de la Corée du Nord, c’est plutôt le Japon qui la menace, et ce danger de menace pourrait s’intensifier au fur et mesure que le gouvernement de Shinzo Abe modifie la Constitution pacifiste du Japon lui permettant d’envahir des pays étrangers. 

Est-ce que la Corée du Nord peut être une menace pour les États-Unis? La position de la Corée du Nord n’a pas changé en ce qui a trait à l’usage des armes nucléaires contre les États-Unis. Elle a toujours maintenu la position qu’elle ne riposterait pas avec des armes nucléaires que si les États-Unis l’attaque.  Les armes nucléaires sont purement un instrument défensif. 

Par ailleurs, même si Pyongyang devait lancer des missiles balistiques intercontinentaux vers le territoire américain, les États-Unis qui dépensent chaque année 700 milliards de dollars pour la défense nationale, pourront surement détruire les missiles nord-coréens avant que ces derniers atteignent le territoire américain.

Il est absurde d’imaginer que la Corée du Nord puisse menacer la Chine ou la Russie.

Bref, la prétention voulant que la Corée du Nord soit une menace pour le monde n’est qu’un prétexte pour la transformer en démon.

Maintenant, si la Corée du Nord n’est plus une menace pour le monde, la question de la méfiance à son endroit ne se pose plus.

Il y a un autre problème relié à la question de la confiance. C’est le rapport entre confiance et mensonge. Quand on dit qu’on ne peut pas avoir confiance en la Corée du Nord, ceci veut dire qu’elle ment. Mais, les États-Unis mentent aussi.

La question intéressante est de savoir qui ment le plus entre la Corée du Nord et les États-Unis. 

Pour répondre à une telle question, il faut examiner les rapports entre le fort et le faible. Il va de soi que les États-Unis sont les plus forts, alors que la Corée du Nord est le plus faible. Lequel des deux ment le plus? La probabilité qu’il y ait mensonge dépend des coûts des mensonges, ces coûts sont déterminés par la sanction imposée pour les mensonges. 

Il est clair que les coûts associés aux mensonges du plus faible sont plus lourds que ceux associés aux mensonges du plus fort, car le faible ne peut pas punir le plus fort. Ainsi, la probabilité que les États-Unis mentent plus que la Corée du Nord est plus grande. 

Ce qui ressort de cette analyse est que l’image atroce de la Corée du Nord fabriquée par les médias, les think tanks et les groupes militaires-industriels est biaisée et faussée. Il est important de voir la vraie image positive de la Corée du Nord. Cette image augmentera la confiance à son égard, et permettra au processus de paix de réussir.

Le Sommet de Hanoi n’a pas fonctionné et nous sommes tous déçus. Cependant, il n’est pas nécessairement un échec sur toute la ligne. Au contraire, il a été utile en ce sens que les deux parties ont appris ce que le partenaire peut faire et ne peut pas faire. 

Surtout Kim Jong-un, un jeune chef d’état qui n’a pas d’expérience en politique internationale, a compris à quel point il est difficile de négocier avec Donald Trump et avec le pays le plus puissant au monde. Kim Jong-un est très déçu et se sent même humilié. 

Mais, il faut qu’il continue à dialoguer avec Washington à la condition, préalable, que les États-Unis veuillent vraiment la paix et qu’ils ne cherchent pas à provoquer un changement de régime en Corée du Nord.

Je tiens à insister sur l’importance de la confiance mutuelle sans laquelle le processus de paix ne peut pas réussir. Supposons que Kim dit qu’il y a 30 bombes atomiques. Si Trump dit qu’il en a 45, la négociation n’ira pas plus loin. C’est en effet ce qui est arrivé à Hanoi.

Il est donc nécessaire que la Corée du Sud et la Corée du Nord investissent des ressources humaines et financières afin de détruire ce mythe de la méfiance à l’endroit de la Corée du Nord. 

Il est également important que le public sache que la crise nucléaire et que la tension entre les deux Corées n’est bénéfique qu’à une minorité de l’élite militaire industrielle aux États-Unis, en Corée du Sud et au Japon. 

Il faut que le public fasse pression sur Trump pour qu’il ait confiance en la Corée du Nord, et qu’il lève les sanctions en échange d’une dénucléarisation «raisonnable».

L’avenir du processus de paix dépend du rôle de médiation du président sud-coréen Moon Jae-in de la Corée du Sud. Il faut rappeler que les deux sommets ont été possibles en grande partie grâce au travail acharné de M. Moon.

Cependant, pour que le travail de Moon Jae-in porte fruit, il faut que Pyongyang et Washington se forcent à faire plus de concessions.

En terminant, je dirais que la Corée du Nord n’acceptera jamais le modèle lybien de dénucléarisation, car il détruit complètement un pays. La Corée du Nord est sincère dans son désir de se débarrasser des armes nucléaires et de développer son économie. Mais, elle n’acceptera jamais les idées de John Bolton d’imposer une dénucléarisation complète d’abord, avant de lever les sanctions, car c’était le modèle imposé à la Lybie.

Si la dénucléarisation imposée par Donald Trump signifie la destruction totale de moyens de défense nationale, Kim Jong-un choisira «His Way» (en anglais, sa façon de faire).

Si cela arrive, Dieu seul sait ce qui va arriver.

Joseph H. Chung

 

 

Professeur Joseph H. Chung est co-directeur de l’Observatoire de l’Asie de l’Est (OAE) – Centre d’Études sur l’Intégration et la Mondialisation (CEIM) -Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est Associé de Recherche du Center for Research on Globalization (CRG).



Articles Par : Joseph H. Chung

A propos :

Professeur Joseph H. Chung est professeur des sciences économiques et co-directeur de l’Observatoire de l'Asie de l'Est (OAE) du Centre d’Études sur l'Intégration et la Mondialisation (CEIM), Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est chercheur associé du Center for Research on Globalisation (CRG).

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]