« L’empire militaire US »: Puissance, compressions budgétaires et redéploiement mondial

La sécurité acquise par la déstabilisation des États souverains et les guerres

Nous savons que les États-Unis recherchent avant tout la sécurité de leurs investissements répartis dans l’ensemble du monde et celle de leur accès aux matières premières stratégiques de même qu’aux ressources énergétiques. Ils le font généralement avec succès, mais quand ils rencontrent un obstacle majeur ils ont recours à la déstabilisation de la gouvernance des États souverains et à la guerre (Chossudovsky, M., 2015).

»Quelles sont les changements qu’ils ont apportés, au cours des dernières années, dans le réseau de leurs installations militaires de manière à rendre leurs interventions plus efficaces sur le terrain? Quels sont les principaux traits du redéploiement de leur capacité militaire dans le contexte géopolitique actuel? Cet essai se veut le premier de trois articles consacrés aux États-Unis, le premier concernant leur puissance militaire actuelle, les compressions budgétaires annoncées ainsi que le redéploiement de leurs installations, le second sur le processus de confinement des USA observés un peu partout dans le monde et le troisième sur l’implosion sociale qui tend à s’accentuer à l’intérieur de leur territoire national.

I.La sécurité acquise par la déstabilisation des États souverains et les guerres

Le moyen par excellence utilisé par les États-Unis pour maintenir leur puissance est de faire en sorte que les États se maintiennent dans un état de grande vulnérabilité et qu’ils soient à leur merci. Ils s’assurent que la gouvernance des États soit soumise aux règles qu’ils ont dictées et, notamment, celle de rendre disponibles à leurs investissements toutes les ressources vitales du pays. Pour ce faire, les États-Unis se font omniprésents dans les sphères des activités politiques, économiques et culturelles, le tout coordonné principalement à partir de leurs ambassades qui constituent les centres opérationnels dans toutes les capitales de la planète. Devant les pays qui ne soumettent pas à leurs lois ils font alors appel à la dissuasion, au chantage et aux menaces comme on peut l’observer à l’égard du Venezuela et de la Corée du Nord. Si ceux-ci  n’ont aucun effet alors ils ont recours à la guerre et, notamment, en Libye, en Syrie et en Irak. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ils auraient causé la mort de 20 à 30 millions de personnes dans des opérations militaires conduites dans 37 pays (http://www.sott.net/article/273517-Study-US-regime-has-killed-20-30-million-people-since-World-War-Two) et des dizaines de millions de réfugiés.  D’autres sources donnent la liste des 21 pays qu’ils ont bombardés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-2003) (figures 1 et 2)

(http://williamblum.org/chapters/rogue-state/united-states-bombings-of-other-countries)

(http://www.globalresearch.ca/the-globalization-of-war/5407662)

Depuis le début du siècle ils ont livré plusieurs guerres directement ou par procuration faisant des millions de victimes (http://www.mondialisation.ca/laube-du-xxieme-siecle-plus-darmements-plus-de-guerres-la-spirale-de-la-terreur-et-de-la-mort-se-poursuit/5440161).

Figure 1. Depuis 1945 les États-Unis ont bombardé 21 pays

 

Source : http://williamblum.org/chapters/rogue-state/united-states-bombings-of-other-countries

 

Figure 2. Les interventions militaires des États-Unis et de la CIA depuis la Seconde Guerre mondiale

Source : Combating Globalization.

http://combatingglobalization.com/articles/combating_globalization4.html

II. La puissance militaire de l’empire américain en 2015 – Domination des sphères terrestres et océaniques

Les États-Unis ont divisé la surface de la terre en six commandements militaires régionaux unifiés (figure 3). Ils considèrent ainsi les surfaces terrestres et marines comme un champ de bataille. Chaque commandement est basé dans un quartier général à partir duquel sont coordonnées toutes leurs opérations militaires et celles de leurs alliés et, tout spécialement les membres de l’OTAN.

Figure 3. Les commandements unifiés des États-Unis dans le monde

Source : http://howestreet.com/2014/11/is-american-might-creating-a-better-world-what-is-the-evidence-2/

Six commandements géographiques unifiés

Le plan de commandement unifié, qui a reçu la signature du président américain le 1er mars 2005 reconnaissait les cinq commandements géographiques suivants :

Le commandement dans le Nord (NORTHCOM); le commandement dans le Sud (SOUTHCOM); le commandement en Europe (EUCOM); le commandement central (CENTCOM); le commandement dans le Pacifique (PACOM).

À ces cinq commandements s’est ajouté le commandement pour l’Afrique (AFRICOM) qui a été créé en 2007 et est entré en fonction en 2008. Il coordonne toutes les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur ce continent.

« À l’échelle mondiale, la zone de responsabilité de chacun des six commandements géographiques atteste de la présence actuelle des forces armées américaines aux quatre coins du globe. Or, cette présence est un facteur déterminant dans le choix de l’emplacement et la nature de tout déploiement d’une force de coalition et, souvent aussi, dans son mode d’opération. Dans les 50 dernières années, les États-Unis ont stationné ou déployé en moyenne plus de 20 p. 100 de leurs forces en service actif en territoire étranger. De fait, en 2004, les forces militaires des États-Unis étaient présentes dans plus de 140 pays (Tim Kane, Global U.S. Troop Deployment, 1950-2003, le 27 octobre 2004  et d’après les données fournies par la direction des opérations de renseignement et des rapports, qui relève du département de la Défense des États-Unis.

En plus des commandements géographiques, depuis le milieu des années 1980, le plan de commandement unifié a progressivement établi des commandements « fonctionnels » pour appuyer les commandements géographiques en organisant les ressources de sorte que leur gestion soit centralisée, plus efficace et plus économique.

Dans le plan de 2002, il est question des commandements fonctionnels suivants :

1) Le commandement du transport des États-Unis (TRANSCOM) assure le transport tactique aérien, terrestre et maritime;

2) Le commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) dirige les forces actives et les forces de réserve chargées des opérations spéciales, les forces chargées des opérations psychologiques de l’armée de terre et les forces responsables des affaires civiles. Le SOCOM a également été désigné pour agir en tant que commandement appuyé dans le cadre de la guerre contre le terrorisme à l’échelle internationale; le commandement stratégique des États-Unis (STRATCOM) assume les responsabilités de centre de commandement et de contrôle des forces stratégiques américaines; il dirige aussi les opérations spatiales militaires, les réseaux informatiques, les opérations liées à l’information, l’alerte stratégique, l’évaluation du renseignement et la planification stratégique à l’échelle internationale;

3) Le commandement de la force interarmées (JFCOM) coordonne les activités de transformation, l’expérimentation, l’instruction interarmées, l’interopérabilité et la constitution des forces ».

« Les responsabilités suivantes sont confiées aux commandants de combat : les mesures de dissuasion contre les attaques visant les États-Unis, ses territoires, ses possessions et ses bases et l’application de la force nécessaire en cas d’échec de ces mesures; l’exécution des missions et des tâches qui leur sont assignées; l’assignation de tâches aux commandements subordonnés et la coordination afin d’assurer l’harmonie dans l’exécution des missions; la planification et l’exécution des opérations militaires suivant les ordres du président ou du secrétaire à la Défense dans la poursuite de la stratégie militaire nationale; le maintien de la sécurité du commandement et la protection des forces, notamment les commandements, les effectifs et les ressources affectés ou hébergés ».

« Les responsabilités confiées aux commandants des secteurs géographiques sont vastes et exigent souvent la participation des échelons supérieurs. Il n’est donc pas surprenant que ces commandants relèvent directement du secrétaire à la Défense et du président. Ils doivent comparaître chaque année devant l’assemblée nationale et devant le comité sénatorial des services armés pour défendre leur prise de position. La majorité de ces témoignages peuvent être consultés à l’adresse suivante :

http://armed-services.senate.gov.

Le témoignage du commandant en Europe, formulé le 1er mars 2005, peut être lu à l’adresse suivante :

http://armed-services.senate.gov/statemnt/2005/March/Jones%2003-01-05.pdf.

Le témoignage du commandant du Pacifique, fourni en 2004 devant le comité sénatorial des services armés, se trouve à l’adresse suivante :

http://www.pacom.mil/speeches/sst2004/040923senate.shtml.

Le chef de l’état-major interarmées doit par ailleurs se livrer à un examen biennal du plan de commandement unifié afin d’examiner les missions, les responsabilités (notamment les périmètres géographiques) et la structure des forces de chaque commandement unifié »

(http://www.journal.forces.gc.ca/vo7/no3/fielding-fra.asp).

« Depuis près de six décennies, le département de la Défense des États-Unis structure la répartition et le commandement des forces dans le monde entier en fonction du plan de commandement unifié. C’est aussi ce document qui sanctionne les « moyens » par lesquels le Département poursuit les « fins » de la stratégie nationale des États-Unis. En raison de la fréquence des opérations interarmées, multinationales et interservices que les commandements géographiques entreprennent, il est essentiel que les alliés des États-Unis et les pays envisageant de se joindre à une coalition sous leur égide comprennent mieux l’organisation des commandements géographiques et connaissent leur propre place dans le contexte général des relations étrangères américaines. Plus les États-Unis recherchent la participation d’autres pays pour traiter les multiples dossiers relatifs à la sécurité et à la guerre contre le terrorisme dans le monde entier, plus les pays soucieux de collaborer avec les organismes du gouvernement américain devront s’efforcer de mieux comprendre la structure de ses organismes et départements et les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Cela signifie que, avant de s’engager dans une coalition, les pays candidats doivent bien connaître le fonctionnement des commandements géographiques et le document de leur genèse, source même de leur autorité, c’est-à-dire le plan de commandement unifié »

(http://www.journal.forces.gc.ca/vo7/no3/fielding-fra.asp).

III. Les forces armées et les bases militaires des États-Unis

Nous avons fait état du réseau mondial des bases militaires des États-Unis en avril 2007 dans un article (réédité en mars 2014) intitulé : « Le réseau mondial des bases militaires US. Les fondements de la terreur des peuples ou les maillons d’un filet qui emprisonne l’humanité »

(http://www.mondialisation.ca/le-r-seau-mondial-des-bases-militaires-us/5314).

Voici les propos que nous tenions à ce sujet en 2007 : « La plupart des sources de renseignements sur cette question (notamment C. Johnson, le Comité de Surveillance de l’OTAN, l’International Network for the Abolition of Foreign Military Bases,etc.) révèlent que les Étatsuniens possèdent ou occupent entre 700 et 800 bases militaires dans le monde ».

« Conçue par Hugh d’Andrade et réalisée par Bob Wing la carte intitulée : «U.S. Military Troops and Bases around the World», «The Costs of «Permanent War» publiée en 2002 permet de constater la présence de militaires étatsuniens dans 156 pays, de leur présence sur des bases étatsuniennes dans 63 pays, des bases récemment construites (depuis le 11 septembre 2001) dans sept pays et un total de 255 065 effectifs militaires. Cette présence qui se traduit par un total de 845 441 installations diverses couvre, dans les faits, des terrains d’une superficie de 30 millions d’acres. Selon Gelman, en se basant sur les données officielles du Pentagone de 2005, les USA possèderaient 737 bases à l’étranger. Avec celles du territoire métropolitain et de leurs propres territoires les bases couvriraient une superficie totale de 2 202 735 hectares, ce qui ferait du Pentagone l’un des plus grands propriétaires terriens de la planète (Gelman, J., 2007) »

(http://www.mondialisation.ca/le-reseau-mondial-des-bases-militaires-us/5331393).

Figure 4. La présence militaire américaine dans le monde en 2007

 

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bases_militaires_des_%C3%89tatsUnis_dans_le_monde#/media/File:US_military_bases_in_the_world.svg

 

Nos conclusions d’alors se lisaient ainsi :

« Cet article a permis de constater combien l’emprise de la puissance militaire des États-Unis dans le monde est considérable et ne cesse d’augmenter. Les Étatsuniens considèrent la surface terrestre comme un terrain à conquérir, à occuper et à exploiter. La division du monde en unités de combat et de commandement illustre fort bien cette réalité (figure 3). Dans ce contexte, il nous semble que l’humanité se trouve ainsi contrôlée voire attachée à des chaînes dont les maillons constituent les bases militaires ».

« Le processus de redéploiement des installations militaires en cours doit être analysé de façon minutieuse si l’on veut comprendre les stratégies d’intervention de Washington dans toutes les régions du monde. Ce processus est conduit sous la gouverne de la force, de la violence armée, de l’intervention à travers des accords de «coopération» dont les velléités de conquête sont sans cesse réaffirmées dans le design des pratiques du commerce et des échanges. Le développement économique est assuré par la militarisation ou le contrôle des gouvernements et des sociétés et des ressources immenses sont sacrifiées pour permettre ce contrôle dans la plupart des régions dotées de richesses stratégiques pour consolider les bases de l’Empire »

(http://www.mondialisation.ca/le-reseau-mondial-des-bases-militaires-us/5331393.

Le réseau mondial des installations militaires des États-Unis dans le monde – 2015 (figures 5, 6 et 7)

Aujourd’hui, l’analyse du réseau doit se faire en tenant compte de la fermeture ou de la mise en place de nouvelles installations. Le Pentagone a annoncé, en effet, la fermeture de plusieurs bases en Europe de l’Ouest alors que des budgets substantiels seraient alloués pour la militarisation de l’Europe de l’Est

(http://www.mondialisation.ca/militarisation-de-leurope-de-lest-menaces-usotan-a-lendroit-de-la-russie/5459176)

(figures 4 et 5).

Des renforcements sont également consentis au Pérou et au Honduras de même que dans le Pacifique (figure 6).

Figure 5. US military presence overseas

Source : American Military Occupation. The Rules of the Game Part I.I. (http://www.eurotrib.com/story/2009/8/23/114055/036)   (http://britam.org/stats/Bases.html)

Figure 6. Les bases militaires US dans la région Asie-Pacifique

Source : http://www.bing.com/images/search?q=nobases&FORM=HDRSC2

On retrouve la liste complète des installations militaires des États-Unis sur le site Internet suivant : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_United_States_military_bases

Les installations sont présentées selon les six districts définis par le Département de la Défense : Joint, United States Army, United State Marine Corps, United State Navy, United State Air Force et Coast Guard.

Pour les forces interarmées, on relève, notamment, un centre de recherche spatiale de défense conjoint de PINE GAP à Alice Springs et dans les Territoire du Nord de l’Australie, un ensemble utilisé par les forces armées des États-Unis et par la CIA, en partenariat avec la Force de défense australienne et les services de renseignement australiens. De plus, on peut compter sur des stocks de réserve de guerre que l’on retrouve dans de nombreux pays.

Pour l’armée de terre, on retrouve en Bulgarie les installations du Centre Logistique Aytos qui constitue l’une des bases militaires US-bulgares conjointes établies selon l’accord de coopération de défense de 2006 entre les États-Unis et la Bulgarie et celles du Centre du Novo Selo Gamme Range. Celui-ci est un important centre de formation militaire bulgare établi en 1962, actuellement utilisé également par d’autres pays de l’OTAN. Le Solo gamme a une superficie de 144 km2 (55,6 sq. mi) et est situé à 45 km de la base aérienne de Bezmer et à 70 km du port de Burgas situé dans la province de Sliven en Bulgarie. Puis, on compte un total de 56 installations en Allemagne. En Israël, The Dimona Radar Facility est une base de radar opérée par les États-Unis dans le désert du Negev avec un personnel de 120 militaires étatsuniens. Dans la péninsule italienne,  on compte 113 installations dont la base aérienne Aviano, la base de Caserma Ederle, la base de Vicenza, le Camp Darby, la base de Pisa-Livorno.

Au Japon, il est difficile d’imaginer autant d’installations sur un espace insulaire aussi restreint que celui de l’archipel nippon. On y trouve 84 installations dont le Camp Zama, la base de Tokyo, le Fort Buckner, la base d’Okinawa et la Torii Station à Okinawa. Évidemment, le Japon constitue en soi une grande base pour les opérations menées dans le Pacifique. Les installations US dans ce pays seraient beaucoup plus nombreuses comme l’indiquent d’autres sources et, notamment, les données de la carte de la figure 7 montrant 135 installations.

Figure 7. Les installations militaires US au Japon

Source : http://www.cpcml.ca/francais/Lmlq2015/Q45003.HTM

Les installations du Corps de la Marine se situent en Afghanistan, en Australie, à Cuba (Guantánamo), à Djibouti, en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud, dans les Territoires du Royaume Uni britannique, au Kosovo, en Thaïlande et au Vietnam. Cette force a accès à un très grand nombre d’autres installations portuaires.

En somme, on peut résumer la présence militaire américaine en identifiant les pays d’accueil:  Afghanistan‎, Australie, Bahrain, Belgique, Bosnie et Herzégovine, Bulgarie, République de Chine, Cuba (Guantánamo), Équateur, France, Allemagne, Grèce, Groenland, Guam, Honduras, Hongrie, Irak, Italie, Japon, Kosovo, Koweit, Kyrgyzstan, Laos, Luxembourg, Maroc, Pays-Bas, Pakistan, Panama, Philippines, Pologne, Portugal, Qatar, Roumanie, Arabie saoudite, Corée du Sud, Vietnam du Sud, Espagne, Thaïlande, Turquie, Émirats arabes unis, Royaume Uni et Uzbekistan

(https://en.wikipedia.org/wiki/Category:Military_installations_of_the_United_States_by_country).

 

Figure 8. Le réseau mondial de bases militaires américaines | 21 installations seront fermées dans une demi-douzaine de pays européens

Source : http://theinterpreternow.blogspot.ca/2014_05_18_archive.html

Au 30 juin 2010, l’armée des États-Unis compte 1 434 761 militaires actifs (« ACTIVE DUTY MILITARY PERSONNEL STRENGTHS BY REGIONAL AREA AND BY COUNTRY (309A) JUNE 30, 2010 » [archive], sur http://siadapp.dmdc.osd.mil/ [archive], DoD Work Force Statistics or Procurement Information,‎ 30 juin 2010 (consulté le 5 novembre 2010) [PDF].  ; si les Garde-côtes sont exclus du décompte, il s’agit, en effectifs, de la deuxième ou troisième armée mondiale, derrière l’Armée populaire de libération chinoise, et pratiquement à égalité avec les Forces armées indiennes. Le Département de la Défense des États-Unis (DoD ou DOD) emploie également, au 30 juin 2010, 770 569 civils dont 12 851 étrangers [« Report of Federal Civilian Employment » [archive], sur http://siadapp.dmdc.osd.mil/ [archive], DoD Work Force Statistics or Procurement Information,‎ 30 juin 2010 (consulté le 5 novembre 2010) [PDF].   .

En termes de budget (environ 640 milliards de dollars en 2013 soit 36 % du budget officiel de la Défense dans le monde (SIPRI – Trends in world military expenditure, 2013 [archive], en tant que force de frappe et de capacité de déploiement, il s’agit de la première armée mondiale.

Les forces navales – Six flottes contrôlent les océans et les mers (figure 9)

Les États-Unis exercent une domination tous azimuths des océans et des mers. Ses six flottes occupent tous les océans et s’avèrent le cœur de sa puissance militaire, car les navires de guerre qui les composent peuvent intervenir sur tous les continents à partir de la mer. Le ravitaillement de ses flottes se fait dans 83 bases situées aux États-Unis et dans le reste du monde ( (figure 10).

Figure 9. Les flottes des États-Unis dans les cinq océans

Source : https://fr.wikiversity.org/wiki/%C3%89tatsUnis_et_le_monde_depuis_les_%C2%AB_14_points_%C2%BB_de_Wilson/Annexe/%C3%89volution_de_l’US_Navy

L’US Navy était composée en février 2014 de plus de 283 bâtiments de combat dont les plus imposants (et importants) sont ses 10 porte-avions géants et d’une aéronautique navale comportant environ 3 700 aéronefs opérationnels (figure 11), ces porte-avions pouvant être considérés à la rigueur comme des bases militaires flottantes. Il faut y ajouter les 110 bâtiments auxiliaires, de soutien et de transport opérationnel, ravitailleurs et pétroliers, et les transports du Military Sealift Command ainsi que la Flotte de réserve (https://fr.wikipedia.org/wiki/United_States_Navy).

Figure 10. Localisation des bases navales US

Source : http://blog.cartographica.com/blog/2009/8/2/mapping-us-naval-bases-and-ports.html

Les États-Unis disposent ou ont accès, à l’étranger, aux installations navales dans les pays suivants : Bahrain, British Indian Ocean Territory, Égypte, Cuba, République de Djibouti, Grèce, Hong Kong, Italie, Japon, République de Corée, Koweit, Oman, Pérou, Qatar, Arabie saoudite, Singapore, Espagne, Émirats arabes unis

(https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_United_States_Navy_installations).

C’est en Italie et au Japon ou on retrouve le plus grand nombre d’installations.

En Italie, La Naval Support Activity Naples (NSA Naples) est une base de la marine américaine, située à l’aéroport de Naples à Capodichino, Naples, Italie. Elle est le foyer de l’Europe Naval Forces des États-Unis et de la Sixième flotte américaine (https://en.wikipedia.org/wiki/Naval_Support_Activity_Naples).

Au Japon, on retrouve huit installations navales ou de soutien à la navigation, soit la Naval Air Station Atsugi, NSF celle de Kamiseya, Misawa Commander Fleet Activities de Okina de Sasebo, Sasebo Yokosuka et la Naval Computer and Telecommunications Station aussi à Yokosuka

(https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_United_States_Navy_installations#Bahrain).

Plus d’un demi-million d’hommes et de femmes en font partie, que ce soit en service actif (226 551 au 30 septembre 2007) ou dans la réserve  (Active Duty Military Personnel Strengths by Regional Area and by Country [archive], 30 septembre 2007 [PDF]   (https://fr.wikipedia.org/wiki/United_States_Navy).

 

Figure 11. Le porte-avions USS George H. W. Bush (CVN-77). Entré en service en 2009

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/USS_George_H._W._Bush_(CVN-77)#/media/File:USS_George_H._W._Bush_(CVN_77)_underway.jpg

 

Figure 12. La 6ième flotte en mer Méditerranée

 

 

Source : http://havacuppahemlock1.blogspot.ca/2013/09/russia-expands-mediterranean-fleet-to.html%89tats-Unis).

La région Pacifique. Concentration de l’arsenal nucléaire sur porte-avions – Le face à face Russie, Chine et États-Unis (figures 13 et 14)

Selon la Voix de la Russie, « les États-Unis continuent d’accroître leurs forces dans l’océan Pacifique où sont déjà déployés 60 % de leurs sous-marins porteurs d’armes nucléaires. Le renforcement du groupe américain dans la région a été projeté il y a quelques années et l’océan Pacifique devient aujourd’hui une arène de compétition entre les principales puissances mondiales. Moscou aussi accorde une attention soutenue à cette région » (http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_01_29/Locean-Pacifique-au-coeur-des-enjeux-historiques-1799/).

« L’US Navy est l’élément le plus souple dans l’arsenal des États-Unis. Il accomplit des missions de dissuasion de l’ennemi en puissance et parallèlement, crée des menaces. Dans l’Océan Pacifique l’objet de ces actions est évident : C’est la Chine, qui réalise un programme sérieux de renforcement de sa marine comprenant les projets de mise en place de quatre groupes de porte-avions. Le rapport de forces n’est pas désastreux pour la Chine, étant donné que les États-Unis se proposent d’avoir six porte-avions dans l’océan Pacifique dont une partie sera constamment détourné par le Golfe et, plus généralement, le Proche-Orient ».

« Le facteur de menace créé par la marine des États-Unis demeure d’ailleurs suffisamment important pour éliminer les tentatives de remise en cause de la suprématie navale américaine. Les États-Unis, pour leur part, cherchent à tirer profit de leur situation en mettant en place une composante navale du système d’ABM et en augmentant sa mobilité et sa souplesse. La plupart des navires dotés de missiles intercepteurs SM-3 se trouvent déjà dans l’océan Pacifique ».

L’exercice interarmes Valiant Shield, regroupant trois groupes aéronavals dans la partie ouest de l’Océan Pacifique, le 18 juin 2006, mobilisa 28 navires dont trois porte-avions nucléaires, 300 aéronefs et environ 20 000 militaires

(https://en.wikipedia.org/wiki/Exercise_Valiant_Shield) (figure 13).

Figure 13. L’exercice Valiant Shield de 2006

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Exercise_Valiant_Shield#/media/File:B-2_leading_Valiant_Shield.jpg

Figure 14. Le Pacifique. Nœud crucial de la défense de l’Occident – Un champ potentiel d’affrontements de portée difficile à définir

Source : http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_01_29/Locean-Pacifique-au-coeur-des-enjeux-historiques-1799/

 

Figure 15. L’armement : un attribut de puissance géopolitique (2013)

Source : https://dishge.puzl.com/puzl/files/272/94728/5419ae2475d61.pdf

La figure 15 représente les États dotés d’armements nucléaires, les États suspectés de se doter de l’arme nucléaire, les États ayant renoncé à l’arme nucléaire (en vert) et les principaux acteurs dans le commerce militaire mondial et en même temps la répartition spatiale des dépenses militaires, le tout ici représenté par des cercles proportionnels.

Les trois plus grandes puissances qui consacrent le plus de ressources financières pour la défense et dotées de l’arme nucléaire sont les États-Unis, la Chine et la Russie. Ces États sont suivis par le Japon et quelques pays de l’Europe de l’Ouest. Ces États sont aussi les plus grands producteurs et exportateurs d’armements. Les cercles en noir identifient les pays qui sont parmi les plus grands importateurs d’armements tels que l’Australie, l’Arabie saoudite, l’inde et la Turquie.

Les armes nucléaires – Total mondial : 15 850

En 2001, le Enduring Stockpile (le stock d’armes nucléaires des États-Unis) contient 10 différents types d’armes pour un total d’environ 9 600 unités. En 2004, environ 3 000 de ces armes ont été placées sur la liste des armes inactives : elles ne sont pas démantelées, mais ne sont pas en service actif. Fin septembre 2009, il était composé de 5 113 têtes nucléaires

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Stock_d’armes_nucl%C3%A9aires_des_%C3%89tats-Unis) (figure 16).

Figure 16. Les armes nucléaires dans le monde – 2010

 

Source :

http://les2temoinsdelapocalypse.info/poutine-veut-denucleariser-tout-le-moyen-orient-israel-na-pas-besoin-darme-nucleaire/

Selon le SIPRI, Au début de 2015, neuf États (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) -possédaient environ 15 850 armes nucléaires, dont 4300 ont été déployées avec des forces opérationnelles. Environ 1800 de ces armes sont maintenues dans un état d’alerte opérationnelle élevée. En même temps, la Russie et les États-Unis ont des programmes de modernisation vastes et coûteux en cours pour leurs systèmes de vecteurs d’armes nucléaires, des ogives et des installations de production

(http://www.sipri.org/research/armaments/nuclear-forces).

On peut résumer en rappelant brièvement les grands traits de la formation de cet empire militaire :

«Peu de temps après l’indépendance de la Grande Bretagne, la marine des États-Unis a livré la « Barbarian War » (1801-1805). En 1813, Washington s’empare de sa première base militaire permanente à l’étranger – dans l’île du Pacifique Sud de Nukahiva. Deux siècles plus tard, les États-Unis ont plus de 700 bases dans 130 pays et alloue à leur budget militaire plus que le reste du monde combiné. Washington prétend faire la lutte contre le terrorisme, propager la démocratie, promouvoir les marchés libres et maîtriser la mauvaise concurrence ».

« La doctrine militaire des États-Unis fait appel à  » la domination du spectre complet  » sur tous les adversaires possibles, dans n’importe laquelle guerre et à l’infini. Cette doctrine voit à la surveillance de l’atmosphère et de l’espace extérieur de la terre dans lequel de nombreuses armes létales ont été déployées récemment. Jamais dans l’histoire de l’humanité on a vu une nation exercer un tel pouvoir sur le reste du globe ou en tirer d’énormes avantages économiques. Ces politiques hégémoniques ne peuvent probablement pas être soutenues pendant encore longtemps, car elles sont extrêmement coûteuses et provoquent des défis politiques et militaires permanents »

(https://www.globalpolicy.org/us-military-expansion-and-intervention/general-analysis-on-us-military-expansion-and-intervention.html). 

La militarisation de l’espace. Les États-Unis recherchent un contrôle absolu.

Selon Didier Compard, « la militarisation passive de l’espace s’est amorcée dans les années cinquante. C’est la mise en orbite circumterrestre de satellites sécurisés de reconnaissance, de télécommunications, de surveillance de l’espace et d’écoute électronique ».

« Ces moyens d’information et de renseignement aident à la stratégie et peuvent fournir un appui logistique aux troupes déployées sur les théâtres d’opération. Ils n’entrent pas dans les systèmes d’armes visant à neutraliser ou à détruire l’adversaire et ses moyens. Les systèmes de satellites de navigation, du type GPS, permettent le guidage des missiles de croisière. Ils constituent un premier pas vers l’utilisation de l’espace comme moyen militaire de destruction des forces ennemies ».

L’espace est donc militarisé depuis longtemps et les États–Unis ont une position dominante dans ce domaine.

L’arsenalisation de l’espace (en américain « Weaponisation ») désigne le fait de déployer en orbite des armes visant la destruction de cibles terrestres ou en orbite ou de déployer, dans l’espace ou non, des capacités de destruction, temporaires ou définitives, de satellites adverses

(http://www.european-security.com/n_index.php?id=5734).

Ce processus se retrouve dans les fondements de la doctrine de défense des USA, Vision 2020 (figure 17). Proposée en 2000 elle présentait les éléments permettant de faire face aux menaces qui pèsent sur les intérêts américains dans le monde au début du XXIème siècle (fs.fed.us).

Figure 17. United States Space Command. Vision for 2020

Source: http://fas.org/spp/military/docops/usspac/visbook.pdf

Le contenu de cette vision nous indique clairement que les États-Unis cherchent à détenir un contrôle absolu et quasi exclusif de l’espace. Voici l’essentiel de cette vision (figure 17):

«Au cours des dernières décennies, la puissance spatiale a soutenu principalement les opérations stratégiques et opérationnelles sur terre, sur mer et dans l’espace aérien. Au cours de la première partie du XXIe siècle, la puissance spatiale va également s’avérer un medium propre pour la guerre. C’est ainsi que celle-ci se développera dans le but de protéger les intérêts nationaux militaires et commerciaux ainsi que les investissements qui se retrouvent dans l’environnement spatial en raison de leur importance croissante».

«  Le but premier de la puissance spatiale a été d’appuyer et supporter les opérations sur terre et en mer. Cependant, au fil du temps elle est devenue en elle-même un medium pour la guerre ».

« Les deux thèmes principaux de la Vision USSPACECOM concernent le medium spatial et la puissance spatiale d’intégration tout au long des opérations militaires. Aujourd’hui, les États-Unis sont la puissance de l’espace militaire par excellence. Notre Vision est celle de conserver cette excellence tout en fournissant des bases solides pour notre sécurité nationale ».

« Le contrôle de l’espace est la capacité d’assurer un accès à cet espace, de réaliser des opérations en toute liberté et d’empêcher d’autres de l’utiliser, si nécessaire. L’environnement spatial est reconnu comme étant le quatrième medium pour la guerre ».

« Des opérations conjointes exigent le contrôle de l’espace pour atteindre les objectifs visés par une campagne de grande envergure. Le contrôle de l’espace englobera la protection des investissements militaires, civils et commerciaux des États-Unis qui se retrouvent dans l’espace » (fas.org).

IV. Compressions budgétaires. L’armée américaine à l’heure de l’austérité?

Les compressions budgétaires annoncées affecteront la défense tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Une baisse des dépenses de 1 000 milliards sur dix ans est envisagée.

Selon Jeremy Herb et Carlo Muñoz, « le budget du Pentagone de $527 milliards de dollars pour l’année 2014 inclut des coupures avec la fermeture d’un certain nombre de bases… et une réduction des soldes annuels pour les membres en service. Le budget de base de la Défense de 2014 a été fixé à $526.6 milliards de dollars, une légère réduction par rapport à celui établi par le Pentagone.  Il est prévu que ce budget sera réduit au cours de la prochaine décennie de 150 milliards. Cette réduction se fera dans les dernières années de la décennie. On note, cependant, que le Congrès n’a pas démontré une volonté de procéder à ces coupures ni celle de respecter la séquestration du budget alloué. En regard d’un budget réduit on fera une analyse de la stratégie militaire, le tout dans le cadre de la revue quatriennale de la Défense. C’est donc en 2013 que l’on a commencé à faire des coupures qui seront réalisées au cours des dix prochaines années. Cela signifie la redéfinition ou la fermeture de bases, le tout devant débuter en 2016. Le secrétaire de la Défense, Chuck Hagel,  a insisté sur la nécessité de fermer des bases, alors que le Pentagone se retrouve avec des infrastructures excédentaires et il va continuer de réduire le nombre des troupes tout en abaissant les soldes. Le Département de la Défense envisage, en effet, de couper le salaire des militaires cette année en réduisant l’augmentation annuelle des salaires pour les troupes à 1 pour cent, contre 1,8 pour cent en 2013. Les coupures dans l’armée sont également liées à la fin des guerres en Irak et en Afghanistan alors que le budget de l’an dernier comprenait une réduction de 100.000 soldats de l’armée et des Marines. Le budget de cette année poursuit ces réductions mais ne les a pas accélérées »

(http://thehill.com/policy/defense/292925-pentagon-budget-includes-new-base-closures-compensation-cuts).

On fait donc le constat que les coupes dans le budget de la défense aux États-Unis coïncident avec l’augmentation de la contribution des membres de l’OTAN dans les interventions guerrières US.

« L’armée de Terre des États-Unis devra effectuer d’importantes compressions dans ses effectifs au cours des deux prochaines années. Des médias américains, notamment le quotidien USA Today, ont révélé mardi qu’un plan, qui sera annoncé jeudi, prévoit de réduire les effectifs de 40 000 soldats et de 17 000 employés civils ».

« Le Pentagone a annoncé son intention de fermer…15 bases militaires en Europe dans un effort pour économiser environ 500 millions de dollars par an. Les effectifs de l’armée américaine tomberont à 450 000 soldats à la fin de 2017, soit son plus bas niveau depuis son engagement dans la Seconde Guerre mondiale après l’attaque de la base de Pearl Harbour en décembre 1941. Ces réductions devaient être annoncées initialement en février 2014 lorsque le secrétaire à la Défense de l’époque, Chuck Hagel, avait présenté le budget du Pentagone pour l’année 2015. Les chiffres s’inscrivent dans un plan quadriennal. Ces mesures font partie d’un plan d’économie de 1000 milliards de dollars des dépenses de défense sur une période de 10 ans »

(http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2015/07/07/003-armee-americaine-compression-defense-etats-unis.shtml).

«Nous allons continuellement chercher l’efficacité dans les installations dans le monde entier », a déclaré John Conger, adjoint par intérim du sous-secrétaire de la défense pour les installations et l’environnement ». Lors de cette séance, les responsables de la défense ont tenté de répondre en disant que les principales préoccupations, au cours des deux prochaines années, seront de veiller à ce que la fermeture de bases n’entraîne pas une réduction des capacités de combat ».

«Dans ce contexte financier, il serait irresponsable de notre part de ne pas regarder pour ces économies. Nous avons utilisé un processus très similaire au processus américain BRAC quand on regarde les bases en Europe. La ligne de fond était que nous voulions préserver nos capacités opérationnelles tout en réduisant les coûts. Nous ne contemplons pas des changements qui auraient comme effet de diminuer les capacités de combat », a ajouté Conger.

Mais en dépit des paroles rassurantes, le secrétaire à la Défense Hagel a clairement indiqué qu’il y aura des pertes d’emplois. Pour commencer, l’importante base aérienne RAF Mildenhall dans le Royaume-Uni va fermer, entraînant la perte de 2.000 emplois pour le personnel militaire et civil (figure 18). Présentement, il y a 64.000 troupes militaires américaines stationnées dans toute l’Europe, avec les plus fortes concentrations en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne. Sur les coupes, l’Allemagne verra une augmentation nette des troupes, tandis que le Royaume-Uni et le Portugal seront affectés par des pertes nettes.

Figure 18. La base aérienne de Mildenhall, Royaume-Uni

Source : http://www.eadt.co.uk/news/gallery_raf_mildenhall_major_blow_for_west_suffolk_as_american_air_base_set_to_close_within_four_years_1_3910302

Le DOD prévoit ajouter 1200 effectifs dans une nouvelle base au Royaume-Uni, la RAF Lakenheath, qui est due en 2020 et sera la seule base en Europe capable de stationner des chasseurs F-35 Joint Strike Fighter, des jets F-15 chasseurs. Selon Hagel, Lakenheath sera le foyer de deux escadrons permanents.

Les coupes se feront sur une longue période. Le Pentagone a été chargé de la réduction des dépenses de défense de $ 1000 milliards de dollars sur une période de 10 ans. Le Congrès a repoussé les plans de compressions, refusant de fermer des bases sur le territoire des États-Unis, de peur de perdre le soutien populaire. Mais la fermeture de bases à l’étranger ne nécessite pas l’appui du Congrès. Le Pentagone a jeté son regard sur les bases à l’étranger. Il faudra environ cinq à six ans pour finaliser les fermetures.

Pour apaiser les inquiétudes des alliés, la Maison Blanche, au milieu de 2014. a annoncé une Initiative Reassurance européenne de $ 985 millions de dollars pour aider à renforcer les activités de l’OTAN en Europe de l’Est et de fournir une aide à l’Ukraine, à la Géorgie et à la Moldavie, en regard de la tension dans la région de la Crimée et d’une nouvelle agression russe.

V. Redéploiement du réseau mondial des bases militaires US – Fermeture des bases désuètes en Europe de l’Ouest – Des contingents additionnels au Pérou et au Honduras, réarmement de l’Ukraine, de la Pologne et des pays Baltes. De nouvelles bases en Irak et aux Philippines

Nous présentons, ici, quelques bases ou sites militaires qui seront fermés ou redéployés en fonction des menaces qui pèsent sur les intérêts des États-Unis. Fermeture de quinze bases en Europe de l’Ouest. Nouveaux contingents au Honduras et au Pérou à l’intérieur du processus de contention des pays de l’ALBA. Réarmement massif de quelques pays de l’Europe de l’Est. Contrôle des forces armées irakiennes sans oublier le volet Pacifique qui constitue également l’un des ancrages majeurs de l’armée américaine.

2015 et suivantes – Fermeture de 15 bases en Europe de l’Ouest

« Le Pentagone a annoncé son intention de fermer 15 bases militaires en Europe dans un effort pour économiser environ 500 millions de dollars par an. Alors il y aura seulement une légère réduction des niveaux de forces globaux. Les critiques craignent que cette décision arrive exactement au mauvais moment où l’Europe est confrontée à la perspective d’une nouvelle agression russe en Ukraine ».

Au cours des 10 dernières années, la présence militaire américaine en Europe a diminué lentement et sa récente révision des infrastructures européennes de consolidation est une tentative d’accélérer le processus à la lumière des préoccupations budgétaires. « Les bases fermées seront retournées à leurs gouvernements d’accueil, rapporte Bloomberg »

(http://dailycaller.com/2015/01/08/as-russia-looms-us-decides-to-close-15-military-bases-in-europe/).

« Plusieurs des fermetures affectent de petites bases qui s’avèrent l’héritage de la guerre froide. Mais les responsables américains ont également finalisé des plans pour procéder à une réduction d’environ 500 militaires à la base militaire de Lajes dans les îles des Açores, ce qui a provoqué les protestations du Portugal

(http://www.bbc.com/news/world-us-canada-30731926).

2015 – Redéploiement au Pérou avec l’appui de l’Alliance Pacifique (Chili, Mexique, Colombie)

« Dans le cadre de la contention des démocraties de gauche, les États-Unis renforcent leur présence militaire en Amérique latine. En février 2015, sous l’argument de « combattre le trafic de drogue et le terrorisme », le gouvernement péruvien a approuvé l’augmentation demandée par Washington d’augmenter son contingent de 125 à 3.200 marines en 2015, qui seront répartis dans les sept bases étasuniennes installées au Pérou. Le gouvernement péruvien, membre de « L’Alliance Pacifique » proche de Washington et dont font partie aussi le Chili, le Mexique et la Colombie a également octroyé à la IVème Flotte trois ports pour qu’elle puisse héberger et ravitailler ses navires de guerre »

(http://cameroonvoice.com/news/article-news-18374.html).

2015 – Augmentation des effectifs à la base de Soto Cano au Honduras (figure 19)

« Par ailleurs, la base aérienne étasunienne de Soto Cano, au Honduras – que l’on appelle également « Palmerola » et qui se situe à 86 km de Tegucigalpa – a reçu… le renfort d’une nouvelle unité spéciale. La base de Soto Cano, qui accueille en permanence un effectif de 500 à 600 soldats américains, va voir 250 marines supplémentaires s’ajouter à ces forces. Ils seront accompagnés d’au moins 4 hélicoptères lourds, et d’un catamaran amphibie à grande vitesse, conçu pour le transport de troupes et de matériel de port à port, dans le cadre de l’ouverture d’un théâtre d’opération militaire. La nouvelle unité sera définitivement opérationnelle entre juin et novembre ». Ces effectifs supplémentaires sont censés répondre « à une situation de crise.  Ces effectifs supplémentaires sont censés répondre « à une situation de crise ». Officiellement, leur mission consiste à collaborer avec l’armée hondurienne, améliorer sa formation, apporter une assistance humanitaire, et participer à des « opérations anti-drogue »  (SPMAGTF-South). L’arrivée de cette nouvelle force est concomitante de la venue au Honduras de John Kelly, le chef du Commandement Sud de l’armée américaine, qui a participé à la Conférence sur la sécurité transnationale Centraméricaine. Les représentants et chefs des armées de 14 pays étaient présents, dont le Canada, le Mexique, la Colombie, la République Dominicaine, Haïti et le Costa Rica

(http://cameroonvoice.com/news/article-news-18374.html).

Figure 19. Localisation de la base aérienne de Soto Cano au Honduras

 

Source : http://blog.chron.com/narcoconfidential/2015/05/ex-army-contractor-admits-to-relationship-with-13-year-old/

 

2015 – Réarmement de la Pologne, des pays Baltes et de l’Ukraine

L’Europe orientale devient le théâtre du déploiement de la stratégie de confrontation des États-Unis et de l’OTAN avec la Russie de traduisant avec le réarmement des pays limitrophes. Elle sera l’une des zones les plus militarisées de la planète quand toutes les décisions prises par l’OTAN dans ce processus seront exécutées. Le champ opérationnel est défini par les territoires nationaux de la Pologne, des pays baltes et des pays de l’Europe centrale comme l’Albanie, l’Estonie, la Hongrie, la Lituanie au premier chef et en y ajoutant la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Ukraine. Tous ces pays sont invités à jouer un rôle dans cette opération militaire.

Nous sommes en août 2014. Selon SPUTNIK, «les forces militaires polonaises, lettones, estoniennes et lituaniennes préparent leur réarmement, selon le ministre letton de la Défense Raymond Vejonis, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia ».

« Il est probablement question d’achat d’armes pour ces forces armées peu opérationnelles. Autre scénario envisageable: les pays d’Europe de l’Est s’apprêtent à jouer le rôle de pays de transit pour fournir des armes en Ukraine »

(http://fr.sputniknews.com/presse/20140827/202264737.html).

La Pologne au cœur des opérations – Six centres de commandements sous la coordination d’un quartier général situé à Szczecin dans l’ouest du pays

Selon l’OTAN, cette force exercera une présence permanente : « Nous sommes convenus d’établir immédiatement six centres multinationaux de commandement et de contrôle, a précisé M. Stoltenberg. Si une nouvelle crise survient, ils garantiront que les forces nationales et de l’OTAN en provenance de l’ensemble de l’Alliance seront capables d’agir de concert dès le début … Ces quartiers généraux serviront à faciliter le déploiement de la force le cas échéant. Ils soutiendront aussi la planification de la défense collective et aideront à coordonner des exercices, a expliqué M. Stoltenberg. L’Allemagne, le Danemark et la Pologne ont accepté de mettre sur pied à Szczecin, dans l’ouest de la Pologne, le quartier général qui coordonnera l’action des nouveaux centres de commandement » (Jules Dufour, La conjoncture mondiale 2015: le risque d’une conflagration « nucléaire » pointe de nouveau à l’horizon, 18 février 2015).

« Concrètement, si la décision est bien confirmée.., ces centres de commandement seront composés de 40 à 50 militaires par pays, pour moitié étrangers et pour moitié relevant de chacune des armées nationales sur place. Ces centres seront situés en Pologne, en Lituanie, en Lettonie, en Estonie, en Roumanie et en Bulgarie. Ce qui permet à l’Alliance atlantique de dénier les accusations russes d’escalade: l’engagement n’est pas si important pour inquiéter la Russie » (Céline Bayou, L’Otan prête à créer des forces de réaction rapide en Europe centrale et orientale, 3 février 2015).

Le Secrétaire général de l’OTAN ajoute : « Si une nouvelle crise survient, ils garantiront que les forces nationales et de l’OTAN en provenance de l’ensemble de l’Alliance seront capables d’agir de concert dès le début … Ces quartiers généraux serviront à faciliter le déploiement de la force le cas échéant. Ils soutiendront aussi la planification de la défense collective et aideront à coordonner des exercices, a expliqué M. Stoltenberg ».

Selon le journal Le Figaro, les États-Unis sont en passe d’entreposer des armes lourdes, y compris des chars, pour jusqu’à 5.000 hommes, dans plusieurs pays baltes et d’Europe de l’Est et ce afin de contrer une éventuelle agression russe. «Nous oeuvrons depuis déjà un certain temps en faveur d’une présence militaire américaine maximale en Pologne et sur tout le flanc est de l’Otan. Les États-Unis préparent un paquet de différentes mesures. Parmi elles, le stationnement de matériel lourd en Pologne et dans d’autres pays sera très important», a déclaré Siemoniak (La Pologne veut des armes lourdes américaines sur son sol, Le Figaro, le 14 juin 2015).

Cette annonce a été faite sur fond d’aggravation des tensions entre la Russie et les États-Unis, dont les projets de déploiement d’armes lourdes en Europe dévoilés par le New York Times ont provoqué la colère de Moscou. Le Pentagone prévoit d’entreposer des armes lourdes, notamment des chars de combat, en Europe de l’Est et dans les pays Baltes – Lituanie, Estonie et Lettonie. Ces derniers craignent de devenir la cible de la Russie à l’activité aérienne et navale accrue dans la région (La Russie renforce son arsenal nucléaire avec 40 missiles intercontinentaux, le Monde, 16 juin 2015)

(http://www.mondialisation.ca/militarisation-de-leurope-de-lest-menaces-usotan-a-lendroit-de-la-russie/5459176).

2015 – Construction envisagée de nouvelles bases en Irak

Fermetures en Europe de l’Ouest et construction de nouvelles installations au Moyen Orient et, en particulier, en Irak : « Selon le porte-parole du Pentagone, le colonel Steve Warren, la nouvelle base d’Al-Taqadoum, située dans la province d’Al-Anbar, annoncée mardi, et qui comptera 450 militaires américains, pourrait être la première d’une série de nouvelles bases américaines en Irak. « Ce que nous faisons à Al-Taqadoum est quelque chose que nous envisageons de faire ailleurs », a-t-il déclaré, jeudi 11 juin ».

« Le chef d’état-major interarmées américain, le général Dempsey, a également évoqué la possibilité de nouveaux sites d’implantation américaine après Al-Taqadoum, au fur et à mesure de la reconquête du pays par l’armée irakienne, selon un article du site d’information officiel du Pentagone. Au fur et à mesure que les troupes irakiennes avanceront et s’éloigneront des bases déjà existantes, il peut être nécessaire d’en établir de nouvelles dans le cadre d’une stratégie du « nénuphar », a-t-il estimé en substance. « Nous regardons tout le temps si d’autres sites pourraient être nécessaires », a-t-il expliqué. « Je pourrais en voir un dans le couloir Bagdad-Tikrit-Kirkouk vers Mossoul », la grande ville du nord de l’Irak »

(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/06/12/les-etats-unis-envisagent-l-installation-de-nouvelles-bases-en-irak_4652511_3218.html).

2015 – Nouvelles bases aux Philippines (figure 20)

Manille prépare une installation de 70 acres sur l’ancienne base navale  Subic US afin d’accueillir des navires de guerre et des avions de chasse plus performants, un ajout qui coûtera quelque 230 millions de dollars. De plus, on prépare une base aérienne à Cagayan de Oro sur l’île méridionale de Mindanao

(http://www.manilalivewire.com/2015/03/japan-and-u-s-to-establish-military-bases-in-the-philippines/).

Figure 20. Baie de Subic, Philippines

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Baie_de_Subic#/media/File:NAS_Cubi_Point_and_NS_Subic_Bay.jpg

La base navale de Subic Bay est une base de l’United States Navy située dans la baie de Subic à Olongapo, aux Philippines. La base navale était la plus grande installation militaire à l’étranger des forces armées des États-Unis après la base aérienne de Clark (Clark Air Base) située à Ángeles. Jusqu’à sa fermeture, elle accueillait pour partie la Septième flotte des États-Unis2. Après sa fermeture en 1992, elle est transformée par le gouvernement philippin en Subic Bay Freeport Zone (en)

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Base_navale_de_Subic_Bay).

VI. Nobases. Un réseau mondial pour l’abolition des bases militaires étrangères

Un mouvement mondial est né au début du siècle contre la présence des bases militaires étrangères. Il s’agit du réseau mondial Nobases qui est à l’œuvre depuis 2003. Sa voix porte par le biais de campagnes sur les plans international et national. Selon le Transnational Institute (TNI), depuis 2003, diverses entités communautaires qui luttent contre les bases militaires ont commencé à unir leurs forces pour  freiner l’expansion globale des bases militaires par une campagne internationale. Les divers groupes fondèrent le réseau mondial pour l’abolition des bases étrangères (ou Réseau NO-bases) en 2007, lors de la conférence internationale sur les bases militaires qui s’est tenue à Quito et Manta en Équateur.

Les principaux objectifs du réseau sont :

  • Donner un appui aux groupes locaux et régionaux qui font partie du réseau en les aidant à partager entre eux de l’information, en développant des stratégies communes et en les aidant à mettre en marche de nouvelles campagnes;
  •  Générer un espace dans les forums internationaux et aux Nations Unies pour un débat critique sur la légalité et la nécessité de bases étrangères comme moyen de domination militaire et la nécessité d’établir des codes de conduite ou de « fixer des normes minimales» pour l’utilisation bases existantes. Pour ce faire, le réseau interagit avec d’autres réseaux de la société civile et des instances intergouvernementales, y compris le processus de révision du Traité de non-prolifération (TNP) de 2010. Le réseau joue également un travail de plaidoyer entre les «gouvernements hôtes de même qu’à Bruxelles et à Washington.

La page web du réseau est l’espace ou se concentre l’information. Les campagnes partagent les nouvelles sur toutes les bases et place des annonces, des vidéos et photographies de leurs actions

(http://nobasesnetwork.blogspot.ca/).

L’un des principaux défis du réseau passe par la sensibilisation du public. La plupart des gens, tant dans les «pays d’accueil» et que dans les «pays exportateurs de bases, ignore l’ampleur et les conséquences du réseau mondial des bases militaires. Et la plupart des gens, en étant informées, sont révoltées et veulent faire quelque chose à ce sujet. Le réseau cherche à sensibiliser la population sur l’impact des bases militaires et à aider à susciter un débat public sur la question de la logique militariste de la présence mondiale des bases militaires dans plusieurs pays

(https://www.tni.org/en/node/2760#nobases).

Conclusion

Les États-Unis militaires ont tissé des liens étroits avec plus de 160 pays dans le monde et en engageant ces pays dans un processus de militarisation continue, le tout scellé par des accords de coopération leur permettant avec les membres de l’OTAN d’utiliser les bases militaires des pays concernés. À la rigueur on pourrait dire que les États-Unis occupent de facto ces pays et leur imposent leur propre volonté. Ils portent ainsi atteinte à la souveraineté de ces pays et à leur capacité de prendre les décisions politiques et économiques qui leur conviennent. Un exemple : Comment les pays qui entourent le territoire iranien peuvent entretenir des relations normales avec l’Iran quand ils doivent accepter sur leur territoire la présence militaire des États-Unis comme le montre très clairement la figure 21?

Figure 21. Réseau des bases militaires US ceinturant le territoire iranien

Source : http://spirit-wrestlers.blogspot.ca/2012/01/do-us-bases-threaten-world-peace.html

Comment peut-on concevoir qu’un seul et même État ne représentant que 4% de la population mondiale, puisse exercer une telle domination sur l’ensemble du monde? Comment est-il possible d’accepter ce fait complètement absurde? La puissance hégémonique des États-Unis semble montrer des signes d’affaiblissement avec une réduction du budget de la défense déjà annoncée  de 1 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Il nous semble donc que, dans ces circonstances, elle ne pourra encore s’exprimer que grâce au concours des 27 autres membres de l’OTAN et d’autres alliés tels que l’Australie, le Pérou, le Mexique, le Chili, la Colombie, les pays du Golfe persique, ceux de l’Asie centrale, les Philippines, la Corée du Sud et le Japon. De plus, dans la même foulée les U.S. demandent à leurs alliés de l’Alliance d’engager jusqu’à 2% de leur PIB pour des fins militaires. Des dizaines de milliards prélevés à même les budgets nationaux. Pour sauver l’empire il faut mettre les peuples à l’agenda de l’austérité économique et sociale. Il importe de rappeler, ici,  que 1,8 milliard de $ par jour correspond au budget militaire US officiel financé par le reste du Monde

(http://lavoixdelalibye.com/?p=17731).

Il est permis de penser que les autres puissances comme celles des BRICS et le pouvoir politique alternatif de la Alianza bolivariana para los pueblos de nuestra américa (ALBA) sont deux entités d’importance qui se sont données, notamment, les moyens de se libérer de l’emprise du FMI et de la Banque Mondiale et partant d’orienter leur développement en fonction de leurs propres besoins et intérêts en étant conscients qu’il devenait impossible voire suicidaire de vouloir neutraliser ou renverser la puissance militaire des États-Unis. Ils ont plutôt opté pour les doctrines du laissez-faire ou de la non-intervention. En outre, le retour en puissance de la Russie dans sa zone d’influence s’est avéré l’un des éléments d’un monde qui s’affirme de plus en plus tout en affaiblissant la domination de l’Occident.

Serait-on maintenant témoin de la présence de deux blocs : L’ancien sous la férule des États-Unis avec leurs partenaires de l’OTAN et le nouveau sous la conduite des membres du BRISC? Le premier exerçant encore sa puissance avec les armements et la guerre et le second engagé dans des projets économiques de grande envergure comme on peut le constater avec la Chine avec des investissements massifs en Amérique latine et en Afrique et, notamment, pour la construction du canal du Nicaragua et pour des projets de centrales hydroélectriques

(http://www.mondialisation.ca/les-megaprojets-du-21ieme-siecle-lexpression-extreme-du-capitalisme-industriel-mondialise/5433581).

Il est cependant important de souligner que l’ancien Bloc cherche à affaiblir une partie du second en constituant un encerclement de la Russie par un ensemble d’installations militaires en Europe de l’Est et d’un arsenal de missiles balistiques dotés d’armes nucléaires opérationnelles

(http://www.mondialisation.ca/militarisation-de-leurope-de-lest-menaces-usotan-a-lendroit-de-la-russie/5459176).

En terminant, nous citons le témoignage d’Alfred W. McCoy, professeur d’histoire du Sud-Est asiatique à l’université du Wisconsin à Madison,  publié par Rebelión. À son avis, la superpuissance que constituent encore aujourd’hui les États-Unis pourrait s’étioler plus rapidement que l’on peut l’imaginer:

« Malgré l’aura d’omnipuissance projetée par la plupart des empires, un regard sur leur histoire devrait nous rappeler qu’ils sont des organismes fragiles. Si délicate est leur écologie du pouvoir que lorsque les choses commencent à aller vraiment mal, les empires se désintègrent normalement à une très grande vitesse : Tout juste un an dans le cas du Portugal, deux ans pour l’Union soviétique, huit ans pour la France, 11 ans pour les Ottomans, 17 ans pour la Grande-Bretagne, et probablement 22 ans pour les États-Unis, à compter de l’année cruciale de 2003 » » (http://rebelion.org/noticia.php?id=118337).

Jules Dufour

Centre de recherche sur la Mondialisation, Montréal, Canada

Lire la suite :

Amerique_latine-Empire-US

« L’empire militaire US »: Protestations, résistance et tentatives de confinement ou d’isolement des USA, publié le 6 août 2015

Jules Dufour, Ph.D., C.Q., géographe et professeur émérite. Chercheur-associé au Centre de recherche sur la Mondialisation, Montréal, Québec, Canada.

 

Références

American MIGHT Creating a Better World? What is the Evidence? Howe Street.com. Le 14 novembre 2014. En ligne : http://howestreet.com/2014/11/is-american-might-creating-a-better-world-what-is-the-evidence-2/

BBC. US military to close 15 bases in Europe. Le 8 janvier 2015. En ligne : http://www.bbc.com/news/world-us-canada-30731926

CHOSSUDOSKY, Michel. 2014. Les États-Unis et l’OTAN prévoient le déploiement de troupes au sol et des exercices navals de grande envergure contre un « ennemi  sans nom ». Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 29 août 2014. En ligne : http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-et-lotan-prevoient-le-deploiement-de-troupes-au-sol-et-des-exercices-navals-de-grande-envergure-contre-un-ennemi-sans-nom/5398294

CHOSSUDOVSKY, Michel. 2015. Globalization of War : America’s « Long War » against Humanity. Global Research, Montréal, 2015, 240 pages.

COLE, Juan. 2013. La revanche de l’ours: La Russie contre-attaque en Syrie. Réseau International. Le 22 mai 2013. En ligne : http://reseauinternational.net/la-revanche-de-lours-la-russie-contre-attaque-en-syrie/

DUFOUR, Jules. 2007. Le réseau mondial des bases militaires US. Les fondements de la terreur des peuples ou les maillons d’un filet qui emprisonne l’humanité. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), le 4 octobre 2007. En ligne : http://www.mondialisation.ca/le-reseau-mondial-des-bases-militaires-us/5331393

DUFOUR, Jules. 2008. Le retour de la IVième Flotte. Le Journal des Alternatives. Vol. 15, no 1, Septembre 2008, p. 1.

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Articles Par : Prof. Jules Dufour

A propos :

Jules Dufour, Ph.D., C.Q., géographe et professeur émérite. Chercheur-associé au Centre de recherche sur la Mondialisation, Montréal, Québec, Canada.

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