Les complices du 11 septembre se disputent la présidence des États-Unis

La campagne de Obama et McCain attise l'hystérie de la « guerre contre le terrorisme »

Dans le battage publicitaire de son discours de remerciement, Barack Obama a déclaré vouloir « achever la lutte contre les terroristes qui, en fait, nous ont attaqués le 11 septembre. » Si Obama souhaite tenir sa promesse, il pourrait commencer par son propre candidat à la vice-présidence, le sénateur Joe Biden.

 

Biden et le chef de l’ISI

Biden était l’un des plusieurs hauts fonctionnaires de Washington à s’être entretenu avec le lieutenant-général Mahmoud Ahmad, le chef de Inter Services Intelligence (ISI) du Pakistan à l’époque du 11 septembre 2001.

L’ISI est une extension de la CIA à l’étranger. « Al-Qaïda » est une opération secrète gérée par les services de renseignement militaire anglo-américain. Avant les attentats, Ahmad, le financier du 11 septembre, qui remis des fonds à Mohammed Atta et le présumé meneur des pirates de l’air kamikazes,  a rencontré personnellement Biden le 13 septembre 2001.

Cette affaire, détaillée dans l’article de Michel Chossudovsky  Political Deception: Missing Link Behind 9/11, demeure l’un des centaines d’indices flagrants qui révèlent le lien direct entre les États-Unis et le  11 septembre, ce pour lequel Biden n’a jamais fourni d’explication crédible.

À l’époque même où il rencontrait l’homme directement lié aux prétendus pirates de l’air, la voix de Biden fut parmi les plus tapageuses et les plus belliqueuses à se joindre aux Bush-Cheney pour bombarder l’Afghanistan en représailles au 11 septembre. Biden a exprimé le désir de « tirer personnellement sur Osama Ben Laden. » Comme il fallait s’y attendre, John McCain a manifesté la même soif de sang après le 11 septembre, dans son fameux éditorial, War is hell. Let’s get on with it (la guerre c’est l’enfer, entendons-nous bien là-dessus maintenant).

Le ton de Biden reste inchangé aujourd’hui. Il veut « achever le combat contre Al-Qaida et les Talibans » et (dans un langage qui semble être le nouvel argumentaire néolibéral) « s’en prendre, en fait, à ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre. »

Le fait que Biden et McCain, deux grands complices en faveur du mensonge de la « guerre contre le terrorisme, » soient en lice pour le pouvoir à la Maison Blanche est en soi révélateur.

Interrogé récemment par un journaliste indépendant sur sa rencontre avec Mahmoud Ahmad, Biden a avancé des explications hors sujet, puis a demandé à son escorte de gardes de sécurité d’éloigner la personne curieuse.  

Biden l’initié

La sale politique et les affaires peu respectables n’ont rien de nouveau pour Biden, un parfait initié de l’establishment néolibéral, ayant fait carrière d’opportunisme, d’obstruction, et de fourberie politique.

Biden, le sénateur du plus grand paradis fiscal des sociétés des États-Unis, le Delaware, a joué un rôle clé dans pratiquement toute grande décision politique étasunienne au cours des deux dernières décennies: chaque conflit militaire; les confirmations de la Cour suprême; les confirmation ministérielles; les nominations à la magistrature; l’enquête (dissimulation) du Congrès sur les grands scandales politiques.

Biden, un fidèle de longue date du Conseil des Relations Étrangères, est l’un des principaux architectes du « Homeland Security. » Il considère que ses « antécédents en sécurité nationale » sont « irréprochables. »

Joe Biden et son collègue de longue date, le sénateur et criminel de guerre « ami » du Keating Five [*], McCain, sont plus responsables de la crise mondiale actuelle que n’importe qui d’autres.

L’imposture grandiloquente de Obama

Si Barack Obama souhaitait sincèrement « détruire » ceux qui nous ont vraiment attaqués le 11 septembre, il s’en prendrait aux légions des élites qui ont rendu possible sa propre montée au pouvoir.

Il pourrait commencer par son propre gourou en politique étrangère, le génial élitiste Zbigniew Brzezinski, le créateur virtuel du terrorisme islamique durant le gouvernement Carter, qui a suggéré le besoin d’une attaque du style Pearl Harbor : la perception d’une « énorme et radicale menace extérieure » ; l’homme dont la vision de la « primauté étasunienne » et la déstabilisation à travers le « Grand Échiquier » eurasien ont été l’obsession de toujours.

Obama pourrait aussi « s’en prendre » aux Clinton, et aux autres gros bonnets néolibéraux qui soutiennent sa campagne, étant donné qu’ils ont contribué à semer les graines du 11 septembre dans les années 90. Obama doit « s’en prendre » aux membres des présidences Bush-Cheney, Reagan et George HW Bush, et à la légion d’agents secrets dans le monde entier, aux conseillers politiques, aux personnages des groupes de réflexion (projet pour un nouveau siècle étasunien, etc.) et aux dirigeants pétroliers qui « ont mis le feu. » Il pourrait aussi dire la vérité à propos de la guerre pour le pétrole.

Bien évidemment, Obama ne fera rien de tel. (Et Bush et Cheney ne seront pas poursuivis, peu importe ce que lui et Biden disent sur le chemin de la campagne, au contraire.)

Obama ne fera rien. Il laissera intacte l’abomination du Patriot Act, l’autorisation de surveillance illégale, la torture et les interprétations (des traductions). Il endossera la dissimulation de la Commission 9/11, et accroîtra la militarisation dans la patrie des États-Unis.

Vainqueur de l’élection de 2008 : le Grand Mensonge

Dans le livre The Iran-Contra Connection: Secret Teams and Covert Operations in the Reagan Era [**] de Jonathan Marshall, Peter Dale Scott, et Jane Hunter, les auteurs décrivent comment la récalcitrance du gouvernement combinée à l’acquiescement du public ont gêné les efforts visant à limiter le pouvoir présidentiel et les abus de la CIA dans les années 70 et 80.

Une citation d’un passage révélateur de Joe Biden :

Et quand le législateur a tenté de rédiger une nouvelle charte pour la CIA afin de limiter les pouvoirs présidentiels et contrôler les abus, les gens du Président Jimmy Carter ont défendu pied à pied chaque pouce de terrain. Épuisés, les libéraux ont cédé. Aux plaintes de l’American Civil Liberties Union, selon qui le projet de charte était trop permissif, le sénateur Joseph Biden (démocrate, Delaware) a dit : « Laissez-moi vous dire un truc, les copains. Les gens s’en fichent. L’Étasunien moyen se soucie bien moins de tout ça à présent. Vous continuez de parler des préoccupations du public. Il n’y en a aucune.

Aujourd’hui, Bush-Cheney et la campagne présidentielle ont un mépris encore plus grand envers la population mondiale.

L’élection est déjà terminée.

Le consensus bipartite responsable du mensonge de la « guerre contre le terrorisme » est plus inattaquable que jamais. La prochaine administration présidentielle sera, en substance, si ce n’est en style, la continuation du cauchemar de l’époque Bush-Cheney.

La seule chose restant à décider (hormis la chorégraphie exacte de la fraude lors du vote électronique final) est quel sera le mensonge au sujet du « changement, » quelle marque de poison sera versée dans la gorge du peuple étasunien.

Est-ce que ce sera l’establishment de l’imposture néolibérale classique des Obama-Biden ?

Ou bien l’insulte la plus manifeste, la gifle au visage et le plus cynique appel aux plus bas des dénominateurs communs les plus vils : le dément profondément corrompu John McCain avec la folle foncièrement immorale, délibérément stupide (comme George W. Bush), la vitrioleuse psychopathe Sarah Palin (dont le diplôme principal semble être ses liens délictueux directs aux intérêts énergétiques en Alaska) ?

Le « Grand Mensonge » s’avance avec les deux. 
 

 

Lire l’article original en anglais, 9/11 Accomplices vie for US Presidency, publié le 7 septembre 2008.

Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info. Révisée par Mondialisation.ca. 

Notes de traduction

 

* Keating Five (lien en anglais) est le nom collectif de cinq sénateurs : Alan Cranston (démocrate, Californie, Dennis DeConcini (démocrate, Arizona), John Glenn (démocrate, Ohio), John McCain (républicain, Arizona) et Donald W. Riegle, Jr. (démocrate, Michigan).

Le Keating Five (scandale des Cinq sénateurs de Keating), se réfère à un scandale au Congrès lié à l’effondrement de la plupart des institutions d’épargne et de prêt aux États-Unis à la fin des années 80.

Dans les années 80 (lien en français), John McCain a été impliqué dans le scandale « Keating Five. »

Cette période de dérégularisation économique a été marquée par la faillite de nombreuses Caisses d’épargne américaines. Une association de caisse d’épargnes californienne, la Lincoln Savings and loan association, a alors tout particulièrement fait parler d’elle. Son président Charles Keating, condamné pour escroquerie, aurait contribué à hauteur de 1,3 millions de dollars aux campagnes de cinq sénateurs américains, afin de ne pas ébruiter ses malversations financières. L’affaire « Keating Five » éclate, révélant les noms des « Cinq » comparses de Keating, parmi lesquels figure celui de John McCain.

La commission d’enquête du Sénat chargée de l’enquête a conclu à « une erreur de jugement » pour le sénateur de l’Arizona, alors même que celui-ci avait reçu 112.000 dollars de Charles Keating.

Cette affaire de corruption met sérieusement en doute l’intégrité de John McCain, pourtant principal argument de campagne du candidat. Affirmant n’être au service de personne, renommé pour sa sincérité, John McCain pourrait bien voir sa campagne entachée par cette mauvaise histoire.

 

 

** The Iran-Contra Connection: Secret Teams and Covert Operations in the Reagan Era (le lien entre l’Iran et les Contras : équipes et  opérations secrètes à l’ère Reagan). Ce livre ne semble pas exister en français ? Le fond de l’affaire de mémoire : les Contras étaient des mercenaires terroristes payés par les États-Unis grâce à des ventes d’armes à l’Iran.



Articles Par : Larry Chin

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