Les coulisses de la guerre contre la “terreur”

Le chef d’al-Qaïda, Oussama ben Laden, croyait que les Moudjahidin avaient vaincu tout seuls l’empire soviétique et qu’un groupe de Moudjahidin plus compact, al-Qaïda, serait donc à l’avant-garde pour vaincre l’empire américain. Cela n’a jamais été aussi simple.

Aux Etats-Unis, le mythe établit que la C.I.A. a livré aux Soviets leur « Vietnam » et que c’était donc fondamentalement une victoire des Etats-Unis, avec les « combattants de la liberté » (l’expression appartient au Président Ronald Reagan) dans le second rôle. Cela n’a jamais été aussi simple.

L’establishment des renseignements militaires pakistanais croit depuis la fin des années 70 qu’un Afghanistan fantoche était essentiel à sa « profondeur stratégique ». Cela n’a jamais été aussi simple.

Aujourd’hui, il est également utile de se rappeler que peu a changé en trente ans, en ce qui concerne la tragédie afghane. Et cela fait que la montée en puissance ( surge) à venir, de l’OTAN en Afghanistan, court vers une ruine certaine.

Derrière le rideau rouge

Aux Etats-Unis, il est facile d’oublier que les services de renseignements soviétiques, à la fin de l’année 1979, avaient parfaitement conscience d’un pacte antisoviétique imminent entre la Chine et les Etats-Unis – cristallisant ce que l’URSS craignait le plus : être encerclée par des puissances ennemies.

Bien sûr, des éléments politiques afghans forcèrent la main aux Soviétiques. Moscou tenait à soutenir un gouvernement communiste à Kaboul et avait très peur que la révolution islamique iranienne ne s’exporte vers l’ouest de l’Afghanistan.

Mais il y avait également le fait qu’environ 100 hauts fonctionnaires soviétiques – dont trois colonels du KGB – avaient été assassinés par des fondamentalistes tribaux sous les yeux du gouvernement d’alors, celui de Hafizullah Amin. (Après l’invasion soviétique, Amin fut envoyé au Lubyanka, le quartier général du KGB à Moscou, et torturé : il avait mis une telle pagaille à Kaboul que l’on pensait qu’il était un agent de la CIA. Amin finit par être exécuté au moyen de « processus administratifs » – une balle dans la nuque.)

L’ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski – aujourd’hui l’éminence grise de la politique étrangère de Barack Obama – a évidemment instrumentalisé les Moudjahidin. Après tout, ce que Zbig voulait vraiment – et qu’il a obtenu – était « d’inciter à une intervention soviétique ». Mais lorsque Carter a obtenu son invasion, il l’a interprétée comme la volonté de l’URSS d’envahir le Golfe Persique et de couper les approvisionnement en pétrole de « notre » monde occidental. Peu de voix sensées aux Etats-Unis firent remarquer que si l’URSS avait jamais tenté une telle manœuvre, cela aurait signifier une guerre nucléaire avec les Etats-Unis.

L’icône de l’establishment politique, des historiens, des stratèges et des affaires étrangères, George Kennan – l’auteur de la stratégie d’isolement contre le communisme – fut l’une de ces voix ; il a rejeté Carter comme personne « immature ».

Kennan a fait deux remarques qui restent particulièrement valides aujourd’hui : l’une, que si le Golfe Persique était si « vital » pour les Etats-Unis, c’était à cause de l’avidité pour le pétrole ; et la deuxième, que l’instabilité au Moyen-Orient n’était pas due aux manœuvres de l’URSS mais au conflit israélo-palestinien, avec les Etats-Unis qui soutenaient aveuglément un camp contre l’autre.

Dans le doute, menons une action préventive

Par-dessus tout, du point de vue soviétique, l’invasion de l’Afghanistan était une action préventive classique – une sorte de redite de la crise cubaine des missiles. En 1962, Fidel Castro informa Moscou que les Etats-Unis préparaient l’invasion de Cuba. Le haut commandement soviétique arriva alors avec une action préventive – déployant les missiles, étant entendu qu’ils seraient renvoyés chez eux si le président John F. Kennedy protestait, remportant ainsi dans le processus l’inviolabilité de Cuba.

Dans l’invasion de l’Afghanistan, lequel a eu des gouvernements pro-communistes ou pro-soviétiques au cours des années précédentes – bien que leur soutien envers Moscou ne fût pas franchement enthousiaste –, les Soviétiques anticipaient la possibilité qu’à travers ce pacte avec les Etats-Unis, la Chine n’entre en Afghanistan sur les talons de son allié, le Pakistan ultra-conservateur, et probablement avec l’argent américain.

Par conséquent, l’action soviétique était justifiée au regard de sa stratégie de survie. Le Pakistan, à ce moment-là, était déjà impliqué dans une opération – en compagnie de la Chine et des Etats-Unis – contre des secteurs politiques et sociaux en Afghanistan. Avec l’invasion de l’Afghanistan et la victoire électorale d’Indira Gandhi en Inde, l’URSS créa un pion.

Ce que personne ne pouvait imaginer en 1979 était que la toute puissante Armée Rouge serait au moins paralysée – à défaut d’être vaincue – par une bande de guerriers montagnards équipés de fusils. Quant au Pakistan, son plan d’ensemble a toujours été de contrôler l’Afghanistan, même indirectement, au nom de sa théorie de « profondeur stratégique » (et qui n’a pas changé à ce jour).

L’influence des mouvements de gauche en Afghanistan pouvait déjà se voir dans l’élection plus ou moins libre de 1954, lorsque la gauche remporta 50 des 120 sièges du parlement. Une bonne partie de ces personnes de gauche étaient des nationalistes et des Islamistes radicaux. L’URSS avait aidé l’Afghanistan depuis la révolution d’octobre 1917. Tout autant que Moscou, Mohammed Daoud – qui avait détrôné son cousin, le Roi Zahir Shah, en 1973 – voulait moderniser de force l’Afghanistan. Le précédent n’était pas très encourageant, à savoir l’échec du Roi Amanullah en 1919, soutenu lui aussi par les Russes.

Même si Washington, sous Obama, était intéressé aujourd’hui (mais ne l’est pas), la modernisation de l’Afghanistan par la force ne marcherait pas. Ce qui serait vraiment nécessaire est une construction nationale inébranlablement engagée – beaucoup d’investissements dans l’éducation et les infrastructures qui généreraient de réelles opportunités d’emplois, tout en s’assurant que l’argent ne disparaît pas dans le trou noir de la bureaucratie ministérielle de Kaboul.

Pour encourager le socialisme, le progrès ou simplement la démocratie en Afghanistan, juste en distribuant de l’aide – sans changer fondamentalement une structure vieille de plusieurs siècles – est impossible. C’était – et continuera de l’être – la clef de l’énigme afghane et la raison principale pour laquelle la montée en puissance Obama/Pentagone/OTAN, complète ou à moitié complète, échouera.

Perdre une « guerre civile révolutionnaire

Quant à la fin de l’invasion/occupation soviétique, il y a un peu moins de 20 ans, la dynamique a changé par rapport à la fin des années 70. Une détente s’était mise en place, à la fois avec les Etats-Unis et avec la Chine. Un mythe américain affirme que les Soviétiques ont abandonné l’Afghanistan parce que les Etats-Unis (et le Pakistan, plus l’argent saoudien) manipulaient la pire guerre de guérilla du 20ème siècle, dont le coup de grâce fut asséné par ces précieux missiles Stinger, que la CIA a finalement envoyés aux Moudjahidin.

Ce ne fut qu’une seule raison parmi une myriade, toutes liées à un désastre financier soviétique multiple : la chute du prix du pétrole et du gaz ; les retombées de Tchernobyl ; un tremblement de terre horrible en Arménie ; une très mauvaise performance de l’agriculture ; et la paralysie de la perestroïka.

Dès le début de 1989, une majorité de Russes considérait l’invasion de l’Afghanistan de décembre 1979 comme une erreur majeure. En plus, ils devaient compter leurs morts. Dans la première vague, les morts étaient Ouzbeks, Tadjiks, Turkmènes et Kirghiz. Ensuite, ce fut le tour des Biélorusses, des Ukrainiens, des Estoniens et, oui, des Russes.

Depuis la paix de Brest-Litovsk en 1918, les Soviétiques n’avaient jamais subi de défaite politico-militaire. Pour les idéologues officiels proches de l’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, ce n’était pas une guerre de conquête, mais une guerre civile révolutionnaire avec l’aide « internationaliste » de l’URSS.

Mais cette « guerre civile révolutionnaire » fut en fin de compte remportée par une bande de tribaux musulmans – Rabbani, Khalis, Abdul Haq, Gulbuddin Hekmatyar, Ahmed Shah Massoud, Ismail Khan – et leurs commandants. (Il est intéressant de se rappeler qu’Abdul Haq fut tué plus tard par les Taliban, que Massoud fut tué par al-Qaïda deux jours avant le 11/9, qu’Ismail Khan dirige toujours l’ouest afghan et que Hekmatyar est toujours la bête noire de Washington en cavale.)

Du point de vue de Moscou, la frontière méridionale de l’URSS était au moins pacifiée. Les unités spéciales du Général Boris Gromov ont laissé derrière elles des millions de mines antipersonnel. Mais, par-dessus tout, l’URSS – et les Etats-Unis – ont laissé suppurer derrière eux une armée de guérilla à niveaux multiples, divisée entre sept partis sunnites, basés au Pakistan, et huit partis chiites, soutenus par l’Iran. Les perspectives pour Kaboul étaient un scénario façon Saigon ou Beyrouth. A la fin, c’est le scénario « Beyrouth » qui l’a emporté : de cette situation libanaise en plus grand a émergé le Frankenstein pakistanais : les Taliban.

On ne le souligne jamais assez : presque tous les Taliban sont des Pachtounes, mais tous les Pachtounes ne sont pas des Taliban. La stratégie actuelle des Etats-Unis et de l’OTAN – une guerre contre les paysans pachtounes – est aussi absurde que la guerre ratée contre les Baasistes en Irak. (Presque tous les Baasistes étaient des Arabes sunnites, mais tous les Arabes sunnites n’étaient pas baasistes.)

Le Général Gromov, l’ancien commandant de la 40ème armée soviétique en Afghanistan – et actuellement gouverneur de la région de Moscou – n’a pas mâché ses mots en « célébrant », le 15 février, le 20ème anniversaire du retrait soviétique : « Je pense que cette guerre fut une énorme erreur politique et, à beaucoup d’égards, irréparable, de la part des dirigeants de l’Union Soviétique de l’époque. »

Désormais, Gromov souligne : « La région de Moscou envoie régulièrement de l’aide humanitaire en Afghanistan ». Si Obama passait un coup de fil à Gromov, il entendrait quelques mots qui donnent à réfléchir : persistez dans votre « stratégie » et vous et l’OTAN serez vaincus au « cimetière des empires ».

Le retour des combattants de la liberté

Contrairement au discours d’Obama, l’Afghanistan n’est pas le « front central de la guerre contre la terreur ». La clé de l’énigme réside dans les services secrets pakistanais (Inter-Services Intelligence – ISI) et l’armée pakistanaise. L’ISI a « inventé » les Taliban – et sa hiérarchie, ainsi que certains officiers militaires pachtounes, continuent de soutenir totalement, non seulement les Taliban « historiques » du groupe du Mollah Omar, mais les néo-Taliban des variétés Baitullah Mehsud et Maulana Sufi Mohammed.

Le problème est que Washington n’a aucun levier, aucune crédibilité et aucune infiltration des services secrets pour conduire une purge de grande ampleur dans l’ISI et dans l’armée pakistanaise.

Ensuite, il y a le problème de la corruption endémique en Afghanistan. Si l’on fournit 93% de l’opium mondial, on est définitivement un narco-Etat. Les Taliban peuvent ne pas contrôler le réseau complexe de la culture du pavot – mais ils tirent profit de son transport et de sa contrebande.

L’Alliance du Nord, hégémonique dans le jeu de pouvoir à Kaboul, est directement impliquée, tout autant que la famille pachtoune du Président Hamid Karzaï. Une mesure supplémentaire de la perplexité de Washington sur l’Afghanistan est qu’une nouvelle « solution » qui est lancée implique de se débarrasser de Karzaï et d’installer un nouveau dictateur/atout fantoche.

Obama – même en n’étant pas familier avec le théâtre afghan-pakistanais – doit être suffisamment malin pour voir cette montée en puissance en soi comme une tactique suicidaire. Le problème est qu’il semble toujours croire que la guerre est « gagnable ». Sa dernière définition de la « victoire », durant sa courte visite au Canada, est « de vaincre al-Qaïda » et de s’assurer que le théâtre afghan-pakistanais n’est pas une « rampe de lancement pour des attaques contre l’Amérique du Nord ». Donc, si cela est la mission, il doit reconnaître que le nœud principal est le Pakistan, pas l’Afghanistan.

Pour sa part, l’al-Qaïda « historique » d’aujourd’hui n’a rien à voir avec une multinationale de la terreur ; il est composé par à peine quelques douzaines de personnages mystérieux – dont Ayman al-Zawahiri – qui se cachent très probablement au Waziristân et dans les immenses espaces vides du Baloutchistan.

Les problèmes d’Obama sont aggravés par le fait qu’il est entouré par des gens, tels que le leader du Pentagone Robert Gates, qui restent scotchés sur le mode « guerre contre la terreur »/Guerre de Longue Durée. Le Vice-Président Joe Biden et l’envoyé spécial vers le théâtre afghan-pakistanais, Richard Holbrooke – sans parler du Général David « Je me positionne pour 2012 » Petreaus – sont des faucons certifiés. Ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour orienter les conclusions du rapport de stratégie politique sur l’Afghanistan qu’Obama attend, en direction du concept de Guerre de Longue Durée.

Pour Andrew Bacevich, professeur de Relations Internationales et d’Histoire à l’Université de Boston, le Sénateur John Kerry (le président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain) représente le dernier espoir.

On ne souligne jamais assez que la structure bushienne de « guerre contre la terreur » reste entièrement effective. Léon Panetta, le candidat d’Obama désigné au poste de directeur de la CIA, a dit que la CIA poursuivra en fait les redditions extraordinaires. Elena Kagan, la candidate d’Obama désignée au poste de conseiller auprès du Ministre de la Justice, a déclaré que la détention infinie sans procès est toujours en vigueur – quel que soit l’endroit où le détenu a été capturé. Et le ministre de la justice par intérim, le Général Michael Hertz, a déclaré que les détenus à la base aérienne de Bagram en Afghanistan restent dépourvus de droits légaux. Si Obama est sérieux sur la fermeture de Guantanamo, il doit être sérieux sur la fermeture de Bagram.

La double stratégie « alliance occidentale » sur le théâtre afghan-pakistanais, telle qu’elle est, consiste à ce que les Etats-Unis et l’OTAN occupent les parties de l’Afghanistan qui ne sont pas occupées par les Taliban, pendant que Washington soudoie Islamabad pour la laisser attaquer les paysans pachtounes à l’intérieur des Zones Tribales Administrées au niveau Fédéral du Pakistan.

Il ne faut pas s’étonner qu’après avoir perdu de fait la guerre en Irak au profit d’une bande « d’irréguliers » armés de kalachnikovs, le Pentagone soit à présent terrifié à l’idée que l’OTAN est sur le pont de perdre pour de bon la guerre en Afghanistan, prouvant ainsi au monde entier son inutilité absolue – et faisant voler en éclat une fois pour toutes le pilier branlant de l’hégémonie étasunienne sur l’Europe.

L’OTAN est même incompétente dans les mensonges. Un rapport de l’Otan, sorti en janvier, soutenait que « seulement » 973 civils avaient été tués en Afghanistan en 2008, et que « seulement 97 » de ces civils l’avaient été par l’OTAN. Ce mois-ci, un rapport de l’ONU a confirmé que l’OTAN mentait. Selon l’ONU, au moins 2.118 civils afghans ont été tués en 2008 – dont 828 par les Etats-Unis ou l’OTAN.

Tout le monde parle des avions de combat américains et des drones Predator menant un enfer depuis trois bases aériennes secrètes pakistanaises – avec le silence complice d’Islamabad. Mais personne ne parle du « ROHUM » [le Renseignement d’Origine Humaine], un composant de la guerre secrète des Etats-Unis en Afghanistan, mené par ce que le New York Times définit, avec une hypocrisie extraordinaire, comme « des unités militaires opérant hors de la chaîne de commandement normale ».

Les forces spéciales étasuniennes font partie de ce mélange mortel. Un rapport récent de l’ONU identifie ces commandos américains comme les principaux coupables des massacres de civils afghans. Il se trouve que Washington identifie comme « terroristes » les groupes similaires – lorsqu’ils opèrent sous une bannière ou une religion différente.

Dans le cas de cette variété américaine, il est juste de s’attendre à ce que, tôt ou tard, le Pentagone et l’establishment à Washington les appellent – dans un écho sinistre au passé récent afghan – « combattants de la liberté ».

Article original : « Backstage at the theater of ‘terror' », Asia Time, le 28 février 2009.

Traduction: JFG-QuestionsCritiques

(Copyright 2009 – Asia Times Online Ltd, . All rights reserved.)



Articles Par : Pepe Escobar

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