Les lieux de culte musulman en France : La quadrature du cercle

« Quand s’érigera, au dessus des toits de la ville, le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de France qu’une prière de plus, dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »

Discours de monsieur  Maurice Colrat représentant du gouvernement français mars 1922 lors de la construction de la mosquée de Paris

«Dieu est toujours dans le camp de ceux qui souffrent.»

Jean-Paul II

 

Une manipulation c’est ainsi que l’on peut caractériser le tollé des manipulateurs professionnels qui pour le même adversaire commun, en l’occurrence les musulmans, font cause commune pour enfumer les Français en leur parlant d’Eglise devenue mosquée et de perte d’identité. Tout est parti d’une phrase – malheureuse dans le contexte actuel – de Dalil Boubekeur qui, devant le manque de lieux de prière s’interrogeait sur la possibilité de donner une seconde vie aux églises désaffectées en permettant aux citoyens français de confession musulmane d’y prier.

Le site Causeur résume assez bien la situation :

« La récente polémique concernant la transformation d’églises en mosquées a fait couler beaucoup d’encre. Comme d’habitude, les promoteurs des mosquées ont ressorti l’argument mainte fois rebattu sur les effectifs de mosquées et d’églises en France. L’idée se veut imparable : il existerait près de 2 500 mosquées pour environ 3 millions de pratiquants (soit un ratio de 1 mosquée pour 1 200 fidèles) alors que 11 millions de catholiques pratiquants disposeraient de 40 000 églises (soit un ratio de 1 église pour 275 fidèles). S’appuyant sur cette comparaison arithmétique, chacun propose sa solution pour réparer cette injustice faite aux musulmans, les uns en soutenant la transformation d’églises en mosquées, les autres en réclamant un financement public de la construction de mosquées au mépris du principe de laïcité .  (…) En fait, il est simplement absurde de comparer la situation de l’islam à celle du catholicisme et d’exiger une convergence immédiate des deux en s’exonérant de 1 500 ans d’histoire ». (1)

Le besoin de  transcendance a accompagné l’humanité

L’homme a toujours été terrorisé par la mort et par l’existence de quelque chose qui le dépasse. Tout au long de son épopée à partir du moment où il a échappé définitivement à son ascendance simiesque, il a commencé à s’interrogé sur sa condition. L’homme écrit Rémy Chauvin est le «  le seul animal qui enterre ses morts ». Devant la terreur que lui inflige la mort des autres, il a cherché un référent transcendant . Ce furent d’abord les éléments naturels, le feu, le vent, la Terre, .. Vinrent ensuite les dieux pour ces éléments naturels et devant lesquels il fallait invoquer les esprits en priant. Ce fut le début des civilisations moyen orientalles et orientales. La civilisation égyptienne,  sumérienne akkadienne, perse mirent en avant différents dieux Akhenaton, Mardoukh   et bien plus tard Baal..

Le monothéisme  dans le judaïsme n’excluait pas initialement les autres dieux mais donnait la primauté à un seul d’entre eux . L’invocation par la prière est donc le fondement du croyant.  Cependant prier ne nécessite pas un lieu déterminé. Quand Jesus priait, il n’y avait pas de lieu de prière bien défini. Au contraire en tant que juif il s’est révolté contre les marchands du Temple qui instrumentaient le divin en créant une classe de privilégiés les prêtres.. L’église a été formalisée bien après. Même dans le Coran, il est dit que l’on peut faire la prière n’importe où sur Terre et même d’une façon « interne » par le recueillement.

De ce fait  le lieu de prière a différentes dénominations. Pour les religions monothéistes, une synagogue du grec Sunagôgê, «assemblée» est un lieu de culte juif. L’église vient du mot Ecclesia, en grec, c’est la communauté qui se réunit.  Les premières églises connues sont celle de Syrie orientale (241), du Saint-Sépulcre à Jérusalem (330) Le masdjed en arabe est un lieu de culte où se rassemblent les musulmans pour prier. Le mot «Masged» vient de l’araméen ancêtre de la langue arabe et de l’hébreu, signifiait «poser le front au sol». Traduit en espagnol ou italien: moschea qui a donné en français mosquée. Ce sont donc des lieux de culte qui dans l’absolu ne se distinguent pas les uns des autres.

L’ appel  « Touche pas à mon Eglise » et ses conséquences

La maladresse de Dalil Boubekeur a été prise au vol malgré son démenti Il y a eu d’abord cet appel  « touche pas à mon église » non dénué d’arrière-pensées de Denis Tillinac dont nous reproduisons quelques extraits:

«Certaines déclarations récentes appelant à ce que des églises soient transformées en mosquées ont provoqué chez les Français une émotion susceptible de favoriser les pires amalgames en ces temps où le terrorisme islamiste ensanglante la planète et commet des crimes en plein Paris. (…) Une église n’est pas une mosquée, croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du coeur, ce qu’incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres: la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l’appel du tocsin. »(2)

« Son âme pour tout dire. (…) Elle racontait l’histoire de France dans une langue accessible à tous nos compatriotes. Ils tiennent à la laïcité de l’État et à la liberté de conscience et de culte qu’il lui incombe de protéger. (…) Elles continuent de témoigner; leur silhouette au-dessus des toits contribue à un enracinement mental dont nous avons tous besoin pour étayer notre citoyenneté. Du reste, rien ne prouve qu’elles resteront vides ad vitam aeternam. (…) La France n’est pas un espace aléatoire. Les églises, les cathédrales, les calvaires et autres lieux de pèlerinage donnent sens et forme à notre patriotisme. Exigeons de nos autorités civiles qu’il soit respecté! Le confusionnisme trahit une méconnaissance de notre sensibilité et ferait peser une menace sur la concorde civile s’il n’était clairement récusé au sommet de l’État.» (2)

Les réactions de tolérance

Curieusement, à ma connaissance,  il n’y a pas un homme de culte chrétien qui a signé cette pétition. Au contraire, lit-on sur le Figaro: «Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, comprend les réactions de certains fidèles à l’idée que des églises puissent être transformées en mosquées, mais soutient qu’il faut être cohérent avec la foi catholique. Les églises désaffectées de la ruralité française, sans curé ni paroissiens, et vouées à une dégradation certaine, pourraient-elles connaître un second souffle spirituel et résonner d’autres invocations, en l’occurrence musulmanes, sans que l’Hexagone n’en soit tout tourneboulé? (…) Mgr Michel Dubost, l’évêque d’Evry, traité de «dhimmi» par ses détracteurs à la dent dure, n’a pas craint de s’attirer les foudres de la bien-pensance hexagonale en estimant préférable, face aux portes closes et à l’état de délabrement de certaines églises de la France profonde, que ces édifices, sans ouailles et sans financements, «deviennent des mosquées plutôt que des restaurants».(3)

De même certains intellectuels , n’y voient pas le « mal » dans cette « occupation  apaisée» d’un lieu désert voué à la décrépitude ou à la démolition. « Dans Libération, Laurent Joffrin estime que « la cession d’églises à l’islam serait un beau symbole de concorde et de fraternité » quand dans Le Monde Pierre Daum soutient ni plus ni moins que « transformer des églises en mosquées va dans le sens de la laïcité républicaine ». La République au service d’une religion, voilà un projet auquel même Pie X n’aurait osé croire dans ses rêves les plus fous ! »(1)

La manipulation politique  actuelle la haine sioniste de l’islam et les dérives politiciennes

La signature par Sarkozy de cet appel  pour des raisons bassement électoralistes – chasser sur les terres du Front National- n’a pas fait l’unanimité, à droite:

«Au sein même du parti Les Républicains, la signature de l’ancien président de la République de l’appel lancé dans Valeurs actuelles est loin de faire l’unanimité. En signant la pétition de Denis Tillinac dans Valeurs actuelles, qui demande que les églises françaises ne soient pas transformées en mosquées, Nicolas Sarkozy a provoqué l’ire d’une partie de sa propre formation. «Je ne signerai pas cette pétition parce que je trouve qu’on essaie (…) d’exciter autour de ce sujet qui n’existe pas vraiment, a réagi Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-président du parti, sur France Info. (…) C’est pas un sujet d’une immense actualité, c’est pas une question qui se pose tous les jours (…) Alors pourquoi le faire? Pourquoi chercher à cliver? Pourquoi chercher à en faire un sujet alors que ça n’en est pas vraiment un?» (4)

«C’est pas mieux quand une église devient une boîte de nuit ou un restaurant», a-t-elle aussi constaté avant d’attaquer, semblant viser Nicolas Sarkozy: «Tous ces gens qui nous parlent de civilisation à propos de l’Eglise, est-ce qu’ils rentrent vraiment dans les églises? Ceux qui ramènent l’Eglise à un projet de civilisation ont parfois oublié le message évangélique. Le message évangélique, il est fait d’universalisme, pas de nationalisme. Le message évangélique, il est fait de projections vers l’avenir, pas de passéisme.» Même l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, estime, selon Le Parisien, «qu’alimenter ce débat ne me paraît pas de nature à apaiser les tensions». Le député des Yvelines a, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, rappelé que Dalil Boubekeur, qui avait proposé de transformer certaines églises en lieux de culte musulmans, était «revenu sur ses propos». (4)

Dans le même ordre, Bruno Roger-Petit écrit: «Dans Valeurs actuelles, Denis Tillinac lance l’appel «Touche pas à mon ringardise franchouillarde ou le grand huit des Bidochon.En tout cas, la liste prête à sourire. Ou à pleurer. On y trouve le ban et l’arrière-ban du réac bien de chez nous, baguette, béret et saucisson. Ce n’est plus une pétition, c’est le train fantôme de la ringardise franchouillarde, le grand huit des Bidochon, le Space moutain des Super-Dupont: Charles Beigbeder, André Bercoff, Jeannette Bougrab, Alain Finkielkraut, Gilles-William Goldnadel, Basile de Koch, le Père Alain Maillard de La Morandais, Élisabeth Lévy, Sophie de Menthon, Jean Raspail, Ivan Rioufol, Nicolas Sarkozy, Jean Sévillia, Philippe de Villiers, Éric Zemmour. Les vieux grenadiers de la bien-pensance réac. Mais que diable Nicolas Sarkozy est-il allé faire dans cette galère identitaire?» (5)

Dans une lettre ouverte François Guillaume ancien ministre s’est ému des  déclarations de l’évêque d’Evry, Mgr Dubost, qui a dit « préférer que les églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants »,   Il écrit :

« À tout prendre, je préférerais l’inverse parce que c’est moins dangereux. Mais comment peut-on envisager une telle reconversion de nos édifices religieux construits par des chrétiens pour témoigner de leur foi en un Christ d’amour, quand les dignitaires musulmans se refusent à condamner clairement le massacre des chrétiens d’Orient ? Veut-on faire de la France la fille aînée de l’islam ?   »  « Le clocher, pour nous, c’est la durée ; c’est la concrétion des siècles ; c’est l’unité des vivants et des morts ; c’est la beauté et c’est la fragilité confiée au goût et à la force des hommes. Il suffit de pousser la porte pour que le silence du lieu saint vous invite à la méditation et vous pénètre de sa paix. » (6)

L’histoire de la mosquée de  Paris raconte en creux l’apport positif de l’émigration algérienne

Dans une remarquable lettre à Nicolas Sarkozy le philosophe  Jean Bauberot écrit à propos des émigrés de dernières générations , de la fixation de Sarkozy sur l’islam et des mosquées un texte d’une brulante actualité :

« Faut que je me présente très brièvement. Ma famille provient de Constantine, ville française depuis 1834 et chef lieu d’un département français depuis 1848. Nous sommes donc d’anciens Français. D’autres nous ont rejoints peu de temps après et sont devenus Français, en 1860, tel les Niçois et les Savoyards. Nous avons intégré volontiers ces « nouveaux arrivants » et avons ajouté la pizza à nos coutumes alimentaires. Et au siècle suivant, d’autres sont encore venus. Certains de l’Europe centrale, bien différente de notre civilisation méditerranéenne. Mais, comme tu l’écris très bien, nous sommes très « accueillants », nous autres. Alors nous avons donc accueilli parmi eux, un certain Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, qui fuyait l’avancée de l’Armée Rouge en 1944 ». (7)

« Nous sommes tellement « accueillants » que nous avons fait de son fils, ton frère siamois, immigré de la seconde génération, un Président de notre belle République. Comment être plus accueillants ? Mais faudrait quand même pas tout confondre : entre lui et moi vois-tu, c’est moi qui accueille, et lui qui est accueilli. (…) Quand les Sarkozy sont devenus Français, le ciel de Paris s’ornait d’une Grande Mosquée, avec un beau minaret. Je suis d’accord, moi Mouloud qui t’accueille, je dois te faire « l’offre de partager (mon) héritage, (mon) histoire [y compris en classe de terminale], (ma) civilisation), (mon) art de vivre (…) Contrairement à moi, puisque tu n’es en France que depuis une seule génération, tu as encore beaucoup de choses à apprendre quant aux « valeurs de la République (qui) sont partie intégrante de notre identité nationale ». Vu ta fonction, il faut que tu l’apprennes vite car « tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ses valeurs condamnerait à l’échec. » Mais, je ne suis pas inquiet : tu es très doué ».  (…) La laïcité, ce n’est nullement « la séparation du temporel et du spirituel » comme tu l’écris. Cette expression, elle fleure le Moyen Age, la société de chrétienté, bref l’exact contraire de la société laïque. (…) » Tu fais preuve d’une curieuse obsession des minarets et tu sembles assez ignorant à ce sujet ».(7)

Pour être concret poursuit  Jean Bauberot,  je vais te raconter l’histoire de France en la reliant à ma propre histoire d’ancien Français, du temps où toi, tu ne l’étais pas encore. Pendant la guerre 1914-1918, mon arrière grand-père est mort au front, comme, malheureusement, beaucoup de Français, de diverses régions : Algérie, Savoie, ou Limousin, « petite patrie » de mon frère siamois. Mais si je te raconte cela, ce n’est pas pour me cantonner dans la petite histoire, celle de ma famille, c’est pour rappeler l’Histoire tout court. Car nous avons été environ 100 000, oui cent mille, musulmans à mourir au combat pour la France. Nous étions déjà tellement « arrivés » en France, que nous y sommes morts ! Ces combats avaient lieu dans cette partie de la France appelée « métropole ». Ma famille y était venue, à cette occasion, et elle y est restée. A Paris, précisément. Comme nous commencions à être assez nombreux, et provenant, outre la France, de différents pays, la République laïque a eu une très bonne idée : construire une mosquée, avec un beau minaret bien sûr ». (7)

« Elle avait décidé, en 1905, de « garantir le libre exercice du culte » (Article I de la loi de séparation). « Garantir », c’est plus que respecter. C’est prendre les dispositions nécessaires pour assurer son bon fonctionnement. Pourquoi passes-tu tant de temps, dans ton texte, à nous parler des minarets ? Cela n’a vraiment pas été un problème. Bien au contraire. Et pourtant, ils étaient très laïques, tu sais, plus laïques que toi, mon cher chanoine, les rad’soc (radicaux-socialistes), les Edouard Herriot, ou Léon Bourgeois (un des « pères » de la morale laïque) qui ont pris la décision de consacrer des fonds publics à la construction de cette mosquée, de ce minaret ». (7)

« Tu sais, j’aime bien fréquenter les bibliothèques. J’y ai trouvé un ouvrage d’un historien qui retrace l’histoire de cette construction. Et c’est fort intéressant.« Il est à remarquer, écrit son auteur, Alain Boyer, que personne n’a soulevé à l’époque le problème de la compatibilité de cette subvention avec l’article 2 de la loi de 1905, concernant la séparation des Eglises et de l’Etat qui dispose la République ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ; il aurait pu d’ailleurs être répondu que l’Etat ne finançait que la partie culturelle, l’institut, et non pas la mosquée proprement dite, c’est-à-dire le lieu de culte. » (7)

«(..)  On s’est dit : étant donné tout ce que l’on consent financièrement pour garantir l’exercice des cultes catholique, juif, protestant, c’est bien le moins de donner des subventions publiques pour une Grande mosquée et son minaret. D’ailleurs le père de la loi de 1905, Aristide Briand, avait dit à son propos : « En cas de silence des textes ou de doute sur leur portée, c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. » De plus, et je vais t’étonner Nicolas, les laïques, ils aimaient bien les minarets. Quand on a posé la 1ère pierre de la mosquée, le maréchal Lyautey a fait un très beau discours. Il a déclaré : « Quand s’érigera le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de France qu’une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »(7)

« Et tous les dirigeants et militants laïques présents, conclut Jean Bauberot,  l’ont chaleureusement applaudi. Ils étaient comme cela les laïques : ils assumaient, mais ne voulaient pas « valoriser » les « racines chrétiennes de la France ». Ils estimaient, au contraire, que le pluralisme religieux faisait partie de son histoire, de son identité nationale laïque. Le 15 juillet 1926, la grande mosquée a été inaugurée en présence de ton prédécesseur, Gaston Doumergue, le président de la République ».(7)

Voilà pour la mosquée comme reconnaissance pour service rendu par les tirailleurs algériens et marocains à la république en payant le prix du sang. Ces mêmes tirailleurs  qui devinrent des tirailleurs béton pour assurer le développement de la France pendant les trente glorieuses

Quand les soeurs prêtaient leur chapelle aux musulmans…

Un autre exemple  nous montre que  la tolérance a existé  à une certaine époque quand les hommes politiques et les intellectuels faussaires sionistes et qui sont en croisade contre la deuxième religion de France, n’avaient pas, comme maintenant, droit de sévir sur tous les plateaux de télé, de sévir dans les journaux  et d’avoir une visibilité bâtie sur la haine de l’autre, à savoir à boulets rouges,  sur  l’Islam le tiers exclus de la révélation abrahamique.

Souvenons- nous depuis que le judéo-christianisme –sous l’impulsion de Vatican 2 qui absous les Juifs du péché originel du déicide – par  Caiphe interposé-  a commencé à formater durablement l’imaginaire des Français et pour que les évènements sanglants de terroristes  sous faut drapeau islamique donnent du grain à moudre à ces moteurs de haine que sont des émigrés de la première ou deuxième génération,  « plus royalistes que le roi »  qui viennent dire aux Français ce qu’ils doivent penser, ce qu’ils doivent  haïr et ceux à qui ils doivent obéir sans discussion –sous peine de déclencher un cataclysme sur leur tête-

Dans ce sens nous lisons dans le Nouvel Obs.  :

«Pour notre chroniqueur Olivier Picard, l’ancien chef de l’État et le polémiste agissent pour faire tourner leurs fonds de commerce et pour attiser cyniquement les tensions (…) L’abrutissement dû à la chaleur sûrement… Il n’est pas surprenant que Nicolas Sarkozy se soit jeté comme un affamé sur cette nouvelle «cause» du peuple. Fidèle, désormais, à sa devise intellectuelle «plus c’est gros, plus ça passe», il a enfourché ce nouveau cheval de bataille pour être parmi les premiers signataires. On va pas gâcher. En clair, Sarkozy et Zemmour nous prennent pour des crétins finis pour faire tourner leurs petites boutiques respectives. Faire leur petite cuisine sur leur petit feu, comme aurait dit De Gaulle, sans trop se soucier des dégâts de leur manipulation sur le mental, très vulnérable, de leur pays». (8)

Pour Vincent Mongaillard: «Transformer les églises inoccupées en mosquées. La proposition de Dalil Boubekeur divise, mais, à Clermont-Ferrand, elle a été une réalité pendant plus de trente ans. Une expérience unique en France. De 1977 à 2010, une chapelle de la congrégation des soeurs de Saint-Joseph,, a été mise à la disposition des musulmans de la cité auvergnate qui n’avaient pas de lieu de culte. «Ils n’avaient pas de véritable lieu de culte, donc, à la demande de l’évêque, une autorité légitime, nous leur avons prêté gracieusement notre chapelle qui ne servait plus puisqu’il y avait une église paroissiale toute proche. Lors du vote, notre conseil avait accepté à l’unanimité», se souvient soeur Thérèse, 88 ans, dans les ordres depuis près de sept décennies».(9)

«A l’époque, la seule salle de prière se trouvait dans une petite cave fréquentée par quelques chibanis, elle n’était pas du tout adaptée», explique Karim Djermani, secrétaire général de la grande mosquée de Clermont-Ferrand. C’est lorsque celle-ci est sortie de terre en 2010 que les locataires de la petite église ont quitté les lieux avant d’organiser une cérémonie d’adieu un an plus tard, remettant symboliquement les clés de l’édifice aux religieuses. L’aventure a été enrichissante du côté des musulmans comme des catholiques. «Symboliquement, cela a renforcé le dialogue interreligieux. On se croisait souvent avec les soeurs, elles m’appelaient mon cher ami, on se faisait la bise. Plusieurs fois, on a partagé l’iftar (rupture du jeun)», s’enthousiasme Karim Djermani, vice-président du (Crcm) en Auvergne. Pour lui cet exemple unique n’est pas pour autant «la solution» au nombre insuffisant de mosquées dans l’Hexagone. (…) l y a aussi le risque que ce soit perçu par les concitoyens comme une conquête de plus, de manière négative, avec une Eglise catholique qui recule et une Eglise musulmane qui avance», souligne-t-il»(9)

Le patrimoine religieux de l’Algérie après l’invasion et à l’indépendance

Les lieux de culte se suivent selon l’histoire du lieu et il faut bien le dire le rapport de force qui a abouti pour le vainqueur à imposer ses lois et sa religion. Tout au long de l’histoire les lieux de culte ont changé de propriétaires. Souvenons- nous pour les plus connues . La cathédrale Sainte Sophie de Constantinople du Vie siècle qui « changea de main » en devenant une mosquée au XVᵉ siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet I. Il en est de même de la mosquée de Cordoue devenue cathédrale après la Reconquista espagnole  Dans l’histoire Les maisons des premiers chrétiens, sont parfois édifiées à l’emplacement d’anciens lieux de culte païen. En Algérie Mila (Milev romaine) fut conquise en 1837. L’armée française détruisit une partie de la mosquée. Et convertit la mosquée en caserne. Cette mosquée construite par Abou Mouhadjer Dinar en 59 de l’Hégire vers 680 après J.-C a la particularité d’être édifiée sur les décombres d’une ancienne église construite sous Optat à la fin du troisième siècle. Cette Eglise elle-même a été construite sur les décombres d’un Temple dédié aux dieux notamment Milou.» (10)

Pour la période « récente »A la veille de l’invasion  de l’Algérie en 1830 , à Alger il y avait 172 mosquées vingt-cinq ans après il n’en restait plus qu’une douzaine. L’occupant faisant montre d’un rare mépris pour la religion du vaincu , n’eut aucun scrupule à démolir les mosquées d’une façon sadique et joussive. Pourtant le maréchal  de Bourmont l’envahisseur mais aussi le traitre à Napoléon lors de la bataille de Waterloo quinze ans plus tôt en 1815, avait une proclamation aux habitants d’Alger : «  je prend l’engagement sur l’honneur de ne rient toucher aux lieux de cultes et à la propriété privée »….

De ce fait, Le percement de routes, la construction d’édifices amenèrent la démolition, la conversion de la majorité des mosquées. Trois grandes mosquées furent affectées au culte catholique dont la mosquée Djamaâ Ketchoua rue du Divan, sa transformation fut commencée dès le début de la conquête et dura environ un quart de siècle. Elle devint cathédrale en 1838. La mosquée Ali Betchin qui devint d’abord un entrepôt de la pharmacie centrale de 1830 à 1843, puis fut convertie en Eglise sous le nom de Notre-Dame des Victoires. Ecoutons Devoulx nous parler de la démolition de deux mosquées: «..Ce n’est pas sans un sentiment de honte que j’ajoute nous nous sommes empressés de faire disparaître ces deux charmants et élégants produits de l’architecture algérienne, d’autant plus précieux qu’ils étaient uniques en leur genre.» (11)

De même, la ville de Bougie comptait avant 1830 72 mosquées. Il existait 75 mosquées à Constantine. D’après Auguste Cherbonneau en 1861, les travaux d’alignement de la rue Leblanc ont enlevé une grande partie de la mosquée de Sidi Makhlouf. Pendant plus de dix ans la mosquée a été convertie en écurie pour le service régulier des spahis…» (12)

Cependant, il faut signaler qu’il existait des villages où il n’y avait ni mosquées ni églises ni synagogues. A Sidi Aïssa, les fidèles priaient simplement dans des salles et nous dit le grand historien Mustafa Lacheraf dans son ouvrage: «Des noms et des lieux», l’entente était parfaite» sans le cérémonial des clergés s’agissant d’une relation entre le fidèle et Dieu

Les mosquées en Algérie à l’indépendance

A  l’indépendance, le phénomène inverse eut lieu du fait de la diminution du nombre de fidèles chrétiens, les églises furent fermées «Indépendante en 1962 nous dit Dalila Senhadji Khiat, l’Algérie a «hérité» de la période coloniale d’un important parc immobilier constitué de nombreuses églises catholiques, de temples protestants et de synagogues. La conquête de l’Algérie a été vécue par l’Église catholique comme une reconquête d’une terre jadis chrétienne, celle de saint Augustin et des six cents évêques (…) À l’indépendance du pays en 1962, L’État français a laissé plus de quatre cents églises à l’État algérien. De 567 en 1962, leur nombre se réduit à 167. La cathédrale Saint-Philippe d’Alger est l’un des premiers lieux de culte chrétien récupéré à l’indépendance de l’Algérie. Cette ancienne mosquée ottomane dite mosquée de Hassen Pacha, construite avant 1612 sur les restes d’un temple romain et reconstruite en 1795. La grande Cathédrale d’Alger redevient officiellement la mosquée Ketchaoua. (…) La grande synagogue d’Oran a été édifiée en 1880. Elle est considérée comme le plus grand édifice religieux juif de toute l’Afrique du Nord. Elle est convertie en mosquée en 1972 sous le nom de mosquée Abdallah Ben Salem, du nom d’un riche juif médinois converti à l’islam» (13)

Dans l’appel «touche pas à mon église Tout y est, patriotisme, citoyenneté, identité, sensibilité. C’est dans l’absolu un cri du coeur que l’on peut comprendre. J’ai toujours affirmé que le fond rocheux de l’identité française était bercé d’une façon invisible par la religion chrétienne et c’est normal pour la fille aînée de l’Eglise.

Ce qui l’est moins c’est la manipulation. Que Sarkozy – émigré de la deuxième génération – surfe sur tout ce qui peut lui permettre l’accès au pouvoir en flattant la droite extrême il est dans son rôle. Ce qui l’est moins c’est la croisade des sionistes plus royalistes que le roi. L’émigré de la première génération qu’est Alain Finkielkraut et son acolyte Eric Zemmour un paléo berbère émigré de la deuxième génération qui font du zèle et n’arrêtent pas d’avoir dans le collimateur les Arabes, les Noirs, et l’islam d’autant plus que logorrhée est  juteuse, et fait vendre

Cependant, le problème des lieux de culte reste posé.  Comment résoudre sans passion cette apparente quadrature du cercle. On peut comprendre  que la France fille ainée de l’Eglise veuille protéger son fond rocheux chrétien même sous forme culturelle et qu’elle est quoiqu’en dise laîcs  entre «  français de souche » mais furieusement croisée quand il s’agit  de l’islam d’autant que les boutefeux ne manquent pas entre les Houllebecque les Zemmour et autres  Finkielkraut  elle n’a que l’embarras du choix pour être confortée dans sa haine de l’autre. D’autant que les autres, les humanistes, es tolérants, tels qu’Edgard Morin, Esther Benbessa, et tant d’autres sont rendus inaudibles  apr les médias bien tenus en main qui disent aux Français ce qu’il doivent penser

On peut comprendre qu’il faille interdire les financements externes avec l’importation de doctrine qui vont avec. Mais, faut-il le savoir – sauf en Alsace Lorraine -, la République laïque ne construit pas des lieux de culte. Le patrimoine de l’Eglise fort des 40 000 églises, la richesse des dons potentiels n’ont rien à voir avec l’islam des caves, et la pauvreté de ses ouailles. D’autant que certaines églises sont des monuments historiques et à ce titre l’Etat s’en occupe. Que faire? Il fut une époque bénie où l’Islam n’était pas diabolisé. Pour rappel, la mosquée de Paris a été construite en hommage aux tirailleurs algériens qui ont donné leur sang pour la France au chemin des Dames..  .Mais cela est une autre histoire…

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

 

Notes

1.http://www.causeur.fr/mosquees-eglises-islam-33832.html

2.Daniel Tillinac Appel Touche pas à mon Eglise   Valeurs actuelles juillet 2015

3.http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/15/01016-20150615ARTFIG00380-mgr-michel-dubost-je-prefere-que-les-eglises-deviennent-des-mosquees-plutot-que-des-restaurants.php

4.http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ump/eglises-transformees-en-mosquees-sarkozy-sous-le-feu-des-critiques_1698010.html

5.http://www.challenges.fr/politique/20150708.CHA7722/touche-pas-a-mon-eglise-cette-petition-que-sarkozy-n-aurait-pas-du-signer.htm

6.http://www.valeursactuelles.com/lettre-ouverte-a-mgr-dubost-54109

7.http://oumma.com/Lettre-de-Mouloud-Bauberot-a

8.http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1395350-sarkozy-et-zemmour-appellent-a-defendre-les-eglises-ils-nous-prennent-pour-des-cretins.html

9.Vincent Mongaillard 16 Juin 2015   http://www.leparisien.fr/societe/religion-quand-les-soeurs-pretaient-leur-chapelle-aux-musulmans-16-06-2015-4865805.php

10.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/143779-une-perle-archeologique-meconnue.html

11.A.Devoulx: les édifices religieux de l’ancien Alger: Revue africaine. n°6, p. 375, 1862.

12.A. Cherbonneau. Epitaphe de Sidi Makhlouf. Revue africaine. Vol.3. p194, 1869.

13.Dalila Senhadji Khiat, https://anneemaghreb.revues.org/907 2010

 

Article de référence :

http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/220707-la-quadrature-du-cercle.html

 

 



Articles Par : Chems Eddine Chitour

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