Libye/Sarkozy : Le Libertador est un Matamore

Le plus anti arabe des dirigeants français qui se rêvait le Simon Bolivar de la Libye, a été pris la main dans le sac de la magouille et de l’esbroufe.

La France a bien fourni au Colonel Kadhafi du matériel de surveillance de sa population, particulièrement de son opposition, de la même manière que la France avait fourni du matériel anti émeute à la Tunisie et à Bahreïn pour la répression de la contestation populaire dans ces deux pays.

La société qui a mis en place le système de surveillance des internautes libyens, à base de «Deep Packet Inspection», est française. Elle s’appelle Amesys, filiale de Bull.

Lisez bien: La surveillance des internautes dont les internautes contestataires, c‘est à dire l’opposition qu’il chérit tant désormais.

«Le logiciel Eagle ne fait pas l’objet d’un contrôle à l’exportation, a précisé le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, l’Etat n’a pas de visibilité sur son exportation; Nous démentons donc toute implication dans des opérations d’écoute de la population libyenne. » La DGSE s’est refusée à tout commentaire mais a tenu à rappeler que l’ensemble de ses activités en Libye s’inscrivait dans la lutte antiterroriste et notamment dans la traque, après 2001, des membres d’Al-Qaida et ses alliés, dont les combattants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)

Pis, l’examen des archives récupérées par l’ONG Human Right Watch promet des surprises.

Des contacts réguliers entre la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et le chef de l’espionnage libyen, Moussa Koussa, qui a déserté le camp Kadhafi au début du soulèvement.

Formation d’unités spécialisées libyennes par la société de sécurité privée française Geos d’assurer la formation des forces spéciales libyennes.

Missions « ponctuelles » d’encadrement des services de renseignement libyens ou de forces spécialisées.
Autrement dit, le Libertador est un Matamore, un vantard …. un contre vériteur, le terme qui vous permet d’échapper à la diffamation si vous faites usage du terme menteur.

Le premier président de «sang mêlé» de France veut passer pour l’ami des Arabes.
Comme dirait le fiston: «Bonne chance Mon papa». Le chemin est long, le résultat aléatoire et les vigiles sur pied de guerre.

Encore un mot: Le terme matamore n’a pas été choisi au hasard

Matamore (de l’espagnol mata moros, tueur de maures ou en arabe « mate » c’est-à-dire mort) est un personnage de la commedia dell’arte, un soldat fanfaron, se targuant d’exploits qu’il n’a pas réalisés et qui, au fond, n’est qu’un poltron.

Voila une histoire qui devrait déniaiser définitivement les Arabes, au delà, tous les basanés sur les bons sentiments de la France et des Occidentaux en général, à leur égard.



Articles Par : René Naba

A propos :

Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euro-arabe. Auteur de “L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres” (Golias), “Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français” (Harmattan), “Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres (Harmattan), “Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David” (Bachari), “Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l’Association d’amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]