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Opération espionnage : Forces spéciales australiennes en Afrique
Par Mondialisation.ca
Mondialisation.ca, 14 mars 2012
14 mars 2012
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Un article récent du quotidien australien The Age révèle que l’armée et les services de renseignement australiens sont de plus en plus liés, et qu’un escadron secret est employé à travers l’Afrique pour des activités d’espionnage au profit des États-Unis. « Les renseignements recueillis par les forces spéciales australiennes dans des pays comme le Kenya sont transférés dans des bases de données qu’utilisent les États-Unis et leurs alliés en Afrique. (Rafael Epstein et Dylan Welch, Secret SAS squadron sent to spy in Africa, The Age, 13 mars 2012.)

Bien que l’existence du 4 Squadron du SAS (Forces spéciales) n’ait jamais été officiellement admise, elle est confirmée. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Kevin Rudd, a demandé son déploiement en Libye l’an dernier, une requête à laquelle se sont opposés des représentants de la Défense, selon The Age. L’article ajoute qu’il a été « confirmé que les troupes de l’escadron ont mené des douzaines d’opérations secrètes durant la dernière année dans des pays africains, dont le Zimbabwe, le Nigeria et le Kenya ».

Fait intéressant, The Age rapporte que le quatrième escadron a été créé au moment où les agents du renseignement australien ont reçu la permission de « porter des armes pour l’autodéfense et de participer à des opérations violentes, à condition de ne pas avoir eux-mêmes recours à la force ». Les soldats « devaient agir à titre de gardes du corps élites et d’éclaireurs pour les agents de l’ASIS [Services secrets de renseignement australiens] ». The Age note que la création de l’escadron « reflète le modèle étasunien, où l’armée et le renseignement ont des liens plus étroits ».

Ce type d’armée clandestine est en fait ce qu’envisagent les États-Unis afin de réduire, dit-on, le coût des opérations militaires dans le monde entier.

En plus d’autres opérations dans les pays africains, le 4e escadron « a évalué les contrôles frontaliers africains [et] exploré les sites d’atterrissage pour d’éventuelles interventions militaires ». Les soldats travaillent en civil et « en dehors des cadres légaux international et australien ».

Le manque de protection légale des soldats soulève des inquiétudes abordées dans l’article. L’aspect illégal de ce genre d’opération en vertu du droit international ne l’est pas. Pourtant, cela constitue une violation de la souveraineté territoriale des États.

Les Étasuniens utilisent le terme « combattant ennemi » pour décrire les membres d’Al-Qaïda et d’autres terroristes présumés et ils ont refusé l’application des Conventions de Genève. Selon leurs explications, la loi de la guerre requiert des combattants légaux le port de l’uniforme ou d’un signe distinctif. On peut assumer que si des soldats clandestins, sans uniforme ni signe distinctif, étaient capturés en sol étranger, ils pourraient, l’instar des agents d’Al-Qaïda, être décrits comme des « combattants ennemis ».

Julie Lévesque a collaboré à ce reportage.

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