Paris : Défilé de mode militaire chez H&M

Depuis le mardi 16 mars 2010, ce sont plus d’une centaine de palestiniens qui ont été blessés par la police israélienne à Jérusalem-Est et en différents endroits de Cisjordanie occupée. Tirs en balles de caoutchouc et à balles réelles sur les manifestants, arrestation de plus de soixante jeunes palestiniens dans la seule journée de mardi, qui viendront s’ajouter aux plus de 10 000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes : tel est le terrible bilan hebdomadaire d’une répression s’inscrivant dans le prolongement direct de la politique de colonisation.

Israël proclame il y a deux semaines la construction de 1600 logements supplémentaires dans la partie orientale de Jérusalem occupée depuis 1967, continuant à coloniser et à expulser des familles palestiniennes, en violation totale de la résolution onusienne 242. Le rapport de la commission Goldstone, accusant Israël de « crimes de guerre » et de possibles « crimes contre l’humanité » lors de la guerre sur Gaza en janvier 2009, et qui a fait plus de 1400 morts palestiniens, a été adopté par le conseil des droits de l’homme et l’Assemblée générale de l’ONU.

Mais qu’importe ! Après Tel-Aviv, la société suédoise de mode H&M a décidé d’ouvrir un second magasin à Jérusalem, sur les lieux même d’un ancien village palestinien détruit en 1948, Malha, et dont les anciens habitants et leurs descendants sont encore aujourd’hui réfugiés. H&M prévoit également d’ouvrir de nouveaux magasins à Haïfa, Petah Tikva, Netanya et Rehovot. Le profit et les droits de l’homme ne font pas toujours bon ménage.

La société H&M dit pourtant adhérer au « Pacte mondial de l’ONU » (UN Global Compact), un groupement informel de multinationales et d’associations sous l’égide des Nations Unies. Or, dans son « Premier principe », le « Pacte mondial de l’ONU » demande notamment aux entreprises membres de « promouvoir et respecter les droits de l’homme reconnus sur le plan international ». En s’installant dans un pays qui viole quotidiennement ces mêmes droits de l’homme, la société H&M est en contradiction totale avec son engagement proclamé à respecter des principes d’investissements « éthiques ».

La campagne BDS (Boycott-désinvestissement-sanctions)- France relaie l’appel de la société civile palestinienne à mettre en place une campagne BDS mondiale pour forcer Israël à respecter le droit international. En coordination avec le comité national de boycott palestinien (qui siège à Ramallah, Palestine occupée) et avec les campagnes BDS nationales des autres pays européens, les militant-e-s pour le droit et la justice de la campagne française mènent régulièrement des actions d’information et d’interpellation pour faire cesser la complicité active d’institutions, entreprises et multinationales avec l’État d’Israël dans ses violations constantes du droit international.

C’est pourquoi la Campagne BDS-France appelle aujourd’hui à intensifier les protestations auprès de la direction d’H&M, et soutient toute initiative visant à dénoncer la collaboration du groupe avec le système israélien d’occupation, de colonisation et d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien .

Si la société H&M prétend bien respecter les principes des droits de l’homme, alors elle doit mettre en adéquation sa parole et sa pratique, les investissements en Israël d’H&M étant en totale contradiction avec la recherche d’une paix juste basée sur le Droit international.

Campagne BDS

CAPJPO-EuroPalestine



Articles Par : CPI

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