Poème : Lettre de Chavez à la peur

La peur : l’impérialisme

«O mort, où est ta victoire ? O mort où est ton aiguillon? »

-1 Corinthiens 15: 55

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Elle ne me fait plus peur.

Pour moi, plus de pleurs.

Sur mon épinard, maintenant, tout met du beurre.

Adieu frayeur!

C’est moi qui suis le vainqueur,

Bien que ton épouvantable laideur

Te confère une allure d’abatteur.

 

Hier, sur mon corps affaibli coulait une froide sueur,

Car tu m’avais terriblement  frappé  de la chaleur

De ta redoutable fureur_

Laquelle fut aussi meurtrière  que les obus du Fürher.

Pourtant, ta haine n’agrandit  pas ta grandeur.

 

La Peur, où fais-tu ta demeure?

Est-ce en enfer d’où se dégage ta senteur?

On dit que l’odeur

Puante est bien celle de ta malveillante ferveur.

 

Je sais que les herbes rabougries du jardin de mon malheur

Verdoient pourtant le champ de ton bonheur:

C’est  un signe très révélateur.

Pendant longtemps, tu m’avais traité avec rigueur.

De mes notes de détresse, ton démon en était le chanteur.

 

Mes tracasseries de jadis  constituaient tes marques d’honneur.

A tes yeux, mon ça, mon moi et  mon surmoi n’ont rien de valeur.

Tu as toujours eu  pour compagnon le Sieur Menteur.

Ton diable n’a jamais été un rassembleur_

Sont suraigus ses penchants destructeurs :

Il pille en riant ; c’est un voleur!

Il chavire la joie et l’espoir dans un ravin de terreur.

Qui plus est, il sait se déguiser en faux pasteur.

De l’avenir, c’est un véritable tueur.

Tout le monde a horreur

De ses inciviles mœurs.

 

Avant, mon destin gâché par toi oscillait comme un vieux ventilateur.

De ma propre vie, j’étais loin d’être l’acteur,

Car tu m’avais enseveli comme un accapareur.

Ma vélocité obéissait aux caprices de ton accélérateur.

De ma sphère d’évolution, c’était toi l’arpenteur.

Epée en main, tu me forçais à boire ton liqueur.

Fantasmée, ma tête gommait ta bêtise avec ardeur.

Tu étais couverte de lauriers par des passifs auditeurs.

 

Penses-tu pouvoir congeler ma bonne humeur

Dans l’igloo, dans le réfrigérateur

De ta mauvaise humeur?

Impossible, Dame Peur!…

Va, donc, le dire à ton cher seigneur!

 

La Peur, pourquoi cet instinct trompeur?

Pour une fois, affiche un peu de candeur.

Elle touche à sa fin, ton heure;

Car, le grand horloger est l’ultime décideur.

 

…mon courage vient de creuser un trou d’une grande profondeur

Où il a enterré ma peur.

Sur sa tombe, pas de gerbe de fleurs.

Avant sa mort, ma peur a perdu de sa  saveur.

Dorénavant, je peux même patiner, cadencer comme un danseur.

 

Ma conscience ne veut plus internaliser tes discours autodestructeurs.

Mon subconscient refuse de vénérer ton portrait d’agresseur.

Mon innocence s’est révoltée de ton comportement d’artilleur.

Mon inconscience riposte comme un fou tirailleur.

Mon être éveillé cesse de voir en toi un agent bienfaiteur.

Mes réflexes, mon attention réagissent comme un intrépide lutteur,

Et, de mon for intérieur,

Ta main mise s’échappe comme une fumée, une vapeur.

Plus de monopole de la pensée comme dans les années antérieures !

 

Tes nuages qui, jadis, avaient teinté mon ciel de noirceur,

Viennent d’être tronçonnés, et ils ont perdu de leur épaisseur.

J’ai brisé l’iceberg d’amertume de ma propre chaleur.

Ma personnalité reprend place dans un cadre enchanteur ;

Puis, ma force s’est épanouie à l’instar d’une rare-et-belle fleur.

Car, ma chanson de victoire est entonnée ici et ailleurs.

Plus rien! ne peut stopper le puissant vol de mon ascenseur.

 

A mon tour d’être l’agresseur.

Mes prouesses sont vantées par tous les chroniqueurs,

Et les cantatrices louent ma percée vertigineuse en chœur.

 

Ma force d’aimer a écrasé la force de ta haine comme un bulldozeur!!

 

La Peur, j’ai exposé avec brio ton manque de pudeur.

De tes balivernes, il n’existe plus de consommateurs.

On s’accorde tous qu’est nauséabonde ta senteur,

Tandis que mon arome suave s’est répandu partout à l’aide d’un atomiseur.

Ma révolution psychologique fait de moi le nouveau commandeur.

Dépourvue de patrie, Madame Peur, tu évolues maintenant dans l’apesanteur _

Le dit et le redit la clameur…

Mon suprême mépris de toi, voilà mon antidépresseur!

Ma   pierre philosophale  a finalement retrouvé sa vigueur,

Et j’ai chassé ton obscurité épaisse de ma puissante lueur.

Tu m’es soumise comme l’est la force à la pesanteur !

 

Au p’tit feu, je viens de te bruler, la peur.

Tu ne pourras plus rayer la félicité qui inonde mon cœur.

Mon âme n’est plus noyée dans ton chagrin dévastateur,

Et mon esprit s’est libéré de ta puissance d’imposteur.

 

Adieu métamorphose, mutations et perpétuelles erreurs!

 

Je t’ai vaincue, ma peur!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ah! Que je me réjouis de mon dur labeur!

 

Maintenant, je n’ai plus peur de la peur.

De moi, au contraire, c’est la peur qui a peur.

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*La peur : l’impérialisme

 

Réginal Souffrant

20 février 2014



Articles Par : Réginal Souffrant

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