Pourquoi il faut repenser les « relations privilégiées » qui lient l’Allemagne et Israël


Dans une interview accordée à Die Zeit  du 31 août dernier,  la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, commente ainsi sa visite à Berlin : «  Mais cette relation (la relation germano-israélienne) a toujours été une relation amicale et privilégiée. » Cet aspect privilégié  – du moins c’est ce que nous en percevons – se résume pour l’essentiel, du côté allemand,  à cette attitude : » L’Allemagne , au vu de la monstruosité de l’Holocauste  et de la situation précaire d’Israël, se doit de s’engager sans limite aucune en faveur de l’existence et du bien de ce pays, entre autres par la fourniture d’armes de haute technologie développées avec l’aide  de l’État,  même si Israël viole le droit international et les droits humains et fait la guerre ; toute critique à l’égard des agissements israéliens ne doit être formulée, si elle doit l’être, qu’avec d’extrêmes réserves et si possible ne pas être formulée du tout, tant que l’existence de ce pays n’est pas définitivement assurée. » 

Nous débattrons ci-dessous de trois questions : 

1.      Est-il approprié et raisonnable de lier cette « relation amicale » – et qui, à l’avis des auteurs, doit le rester – au maintien d’un aspect « privilégié » tel que défini plus haut ?

2.      Est-ce seulement Israël que l’Allemagne, en raison de l’Holocauste, soutient au Proche-Orient ?

3.      Et quelle portée aurait pour le débat interne allemand sur les relations entre Allemands juifs, non juifs et musulmans le fait de poser sérieusement ces deux questions ?

Quelles que soient les réponses que nous apporterons, ainsi que nos lecteurs, d’accord ou non avec nous, un point fera l’unanimité : en raison de la place  unique de l’Holocauste dans l’histoire mondiale,le rapport des Allemands non juifs aux  Juifs, à tous ceux qui se reconnaissent comme tels, est tout à fait unique,et doit être empreint d’une retenue  et d’une sensibilité toute particulière, et rien ne peut nous délier de l’obligation qui nous incombe de combattre l’antijudaïsme religieux et l’antisémitisme à fondement ethnique et/ou racial où qu’il se manifeste. 

 

Amitié ou « lien privilégié » ?

Au plan individuel, la réponse est évidente : la véritable amitié implique de se mettre en garde mutuellement, par souci du bien de l’autre, même  contre les erreurs, décisions et comportements erronés. Et ceci d’autant plus que les enjeux sont plus élevés pour les deux parties. Tant que la critique se garde de toute condamnation morale et de tout dénigrement de l’autre,  reste empathique et cherche à comprendre ce qui le ou la motive, tant qu’elle vise, dans le respect de la liberté de l’autre à contribuer à son bien (également dans les domaines intellectuel et moral),  elle ne saurait que rendre l’amitié plus vive et plus profonde.

En va-t-il de même si l’un des deux a envers l’autre une grave faute passée à expier ? À notre avis, plus l’amitié mûrit, plus ce sera vrai, même en pareil  cas. Toutefois  il faudra alors  rechercher et définir dans chaque nouveau cas de figure l’attitude à adopter.

Peut-on  conserver cette vision lorsqu’on à affaire à de grands collectifs, voire dans des rapports entre États comme c’est le cas pour Israël et l’Allemagne ?

Ne doit-on pas alors recourir à d’autres lois, appliquer d’autres échelles ? Oui et non. Oui, parce que la relation, en raison du nombre des personnes impliquées avec leurs parcours et leurs points de vue différents, est beaucoup plus complexe. Ceux qui – les acteurs politiques -incarnent aussi personnellement cette relation, doivent tenir compte des sentiments et besoins divers de ceux qu’ils représentent. Ils ne peuvent agir entièrement comme ils le feraient en tant qu’individus. C’est un paramètre qui doit être pris en compte toujours et partout.

Non, car même – et surtout- les  grands collectifs sont dépendants des critiques et réactions extérieures, pour rectifier des décisions erronées et éviter l’apparition de points faibles préjudiciables. 

Imaginons que le douze juillet, après la mort de huit de ses soldats et la capture de deux autres par le Hezbollah, le gouvernement israélien ait, comme il est bien naturel entre amis, informé le gouvernement allemand des réactions qu’il envisageait (détruire une grande partie des infrastructures libanaises, dont celles qui garantissent l’approvisionnement en eau, électricité et pétrole, ainsi que ses capacités touristiques par une marée noire polluant ses côtes, chasser de chez elles les populations du Sud-Liban , passer par profits et pertes  de nombreuses victimes civiles pour obtenir sinon le désarmement,  du moins un affaiblissement des milices du Hezbollah, refuser l’établissement de corridors humanitaires pour venir en aide à ceux qui n’avaient pas pu fuir, raser complètement les quartiers chiites des villes libanaises, bloquer pendant des semaines tout trafic maritime et aérien et utiliser des mines antipersonnelles.)

Comment le  gouvernement allemand aurait-il pu  montrer qu’il était l’ami d’Israël ? Peut-être aurait-il été mieux à même que son homologue israélien d’évaluer les conséquences catastrophiques, à l’échelon mondial, d’une telle « riposte disproportionnée » en forme de « punition collective » ? Peut-être le gouvernement allemand aurait-il pu conseiller  à Israël d’agir plus graduellement, d’en appeler au Conseil de Sécurité de l’ONU ou autre chose encore ? Il n’entre pas ici dans notre propos d’inventorier  et de soumettre à examen  tous les conseils amicaux que l’on aurait pu donner. Il suffit  à notre démonstration  de rechercher ce qu’aurait pu signifier « l’amitié » en pareil cas. 

Vous trouvez cela absurde ? Absurde à coup sûr, si nos relations avec Israël doivent rester un « lien privilégié » au sens où nous l’avons défini d’emblée. Si  l’on rejette cette définition, il est évident qu’Israël ET l’Allemagne auraient tout intérêt à une amitié capable de surmonter des divergences, et où la critique, comprise comme soutien et non dénigrement, aurait sa place.

Bien sûr, un tel changement dans les rapports germano-israéliens aurait une incidence sur ceux qu’Israël entretient avec les USA et l’Union européenne. Ce n’est pas davantage notre propos d’examiner ici laquelle. Il suffit de retenir que ce changement ne pourrait nuire à aucun des intéressés.
 

La responsabilité allemande envers la Palestine

Il est un aspect beaucoup trop rarement évoqué des conséquences de l’Holocauste. Jusqu’en 1933 – 37 ans après la publication du document  fondateur du sionisme « l’Etat juif » de Theodor Herzl, et 16 ans après la Déclaration Balfour, où l’Angleterre,  puissance mandante en Palestine,  promettait aux sionistes  d’y établir pour eux un « foyer », ce pays ne comptait encore tout au plus que 160 000 immigrants juifs.  Et parmi eux, un nombre non négligeable avaient franchi ce pas avec la conviction qu’il était possible de mettre en culture et en valeur  la « Terre Sainte » en commun avec les Arabes autochtones. On ne voulait chasser personne, Martin Buber continuait à tenir ce raisonnement en 1950 ! C’est seulement la menace radicale – et très vite manifeste –  que les nazis    firent peser sur les Juifs vivant dans leur zone d’influence qui entraîna une immigration juive suffisamment importante pour mettre en danger l’équilibre avec la population arabe. Enfin le choc provoqué par l’Holocauste joua un rôle important dans l’accord international  donné à la résolution des Nations Unies – rejetée par les Etats arabes – qui entérinait  la fondation de l’État d’Israël, et ceci malgré des scrupules assez forts au début chez les Britanniques et, pendant longtemps, au Secrétariat d’État US (aux Affaires étrangères).

Autrement dit : c’est l’Holocauste qui est la cause des  souffrances endurées depuis soixante ans par les Palestiniens (musulmans, mais  aussi chrétiens et druzes) et qui atteint maintenant un niveau  intolérable. Ce n’est pas la même chose  que si le Troisième Reich avait commis un génocide en Palestine.

Mais là aussi les conséquences furent des morts innombrables, la dispersion brutale des familles, l’exil forcé ou l’hébergement dans des camps d’urgence jusqu’à nos jours. Sans l’Holocauste Israël ne se sentirait pas autorisé et /ou contraint à mener une politique si obstinément oublieuse des droits humains en Palestine et au Liban, pour garantir son droit à l’existence. Et sans l’Holocauste Israël ne bénéficierait pas sur le plan politique et matériel du soutien sans failles des USA –  surtout depuis les années 90 (L’aide financière des USA  à Israël s’élève à 3 milliards de dollars US par an, ce qui représente le tiers des aides extérieures fournies par les USA).

La genèse du conflit au Proche-Orient  qui  dure maintenant depuis près de 60 ans et ne cesse de faire couler le sang, s’enracine dans l’histoire allemande et, à divers degrés, européenne, c’est incontestable : européenne car l’idée allemande de recourir à la « solution finale » est issue de l’antisémitisme et des nationalismes  européens. Et la population palestinienne, elle, ne porte  pas la moindre responsabilité dans cette exportation sur son sol de problèmes européens.

Ce n’est donc pas seulement Israël qui a droit à une attention, une sollicitude  et une critique amicale toutes particulières de la part de l’Allemagne (et de l’Europe tout entière). Il est de notre responsabilité, Allemands, Autrichiens et Européens en général d’assurer non seulement l’existence d’Israël, puisqu’on ne réécrit pas l’histoire et que donc cette existence doit être garantie définitivement et sans contestation, mais aussi pour les  Palestiniens des conditions de vie décentes et le droit à décider  eux-mêmes de leur avenir.

Une fois de plus ce n’est pas ici le lieu d’examiner en détail les implications d’une telle responsabilité, si nous la prenions plus au sérieux. Ce qui est sûr, c’est que des transferts de fonds n’y suffiront pas. Il est évident qu’il faut à  la Palestine une économie viable et la liberté totale de circulation entre ses diverses parties, qu’elle ne peut se réduire à un État de seconde classe, un bantoustan, en plusieurs morceaux de surcroît. Et que seule une solution négociée, et non décrétée unilatéralement, peut espérer être durable. Évident aussi qu’il faut tout faire pour détourner les Palestiniens de participer à des attentats meurtriers et attaques de roquettes contre Israël et les inciter au contraire à participer à un travail constructif. Et les musulmans d’Europe pourraient contribuer à mettre en valeur aux yeux des   Palestiniens aussi ces préceptes musulmans qui condamnent les attentats-suicides – ce n’est pas une invention musulmane- et de faire connaître -et estimer  – des exemples de musulmans ayant opposé une résistance non-violente  à l’injustice commise par des États.

C’est seulement quand  les voisins d’Israël seront assez satisfaits de leurs conditions de vie et de leurs chances d’épanouissement, tant au plan individuel que pour leurs États, pour être en mesure de rechercher des solutions communes aux problèmes  qui concernent l’ensemble du Moyen-Orient – par exemple l’utilisation et la répartition de l’eau – que sera garantie la sécurité de l’État juif. Et la sécurité et l’intégrité des Palestiniens ne peuvent être garanties que si les Israéliens ne doivent plus craindre d’être jetés à la mer. Peut-être faut-il effectivement envisager – sans annexions – après tant d’années de terreur, pour  quelques décennies une séparation drastique, pouvant aller jusqu’à des tunnels ou corridors entre les deux parties de la Palestine, jusqu’à ce que la situation soit devenue plus calme. Parallèlement des rencontres entre volontaires, jeunes en particulier,  en « terrain neutre » pourraient contribuer  à détruire les visions stéréotypées présentes des deux côtés. 

Si l’Allemagne veut avoir une attitude équitable envers les deux parties quant à l’holocauste et à ses retombées, elle doit endosser la responsabilité d’un changement de la donne dans le conflit israélo-palestinien. Une telle attitude suppose l’équité. La première condition en est de reconnaître les souffrances comme les atteintes au droit (employer la violence pour résoudre le conflit) présentes des deux côtés  et pour les deux bords la nécessité de sécurité, dignité et loyauté. Si  l’esprit d’Oslo n’existe plus, les groupes militaires armés palestiniens et le Hezbollah, leurs tirs de roquettes et la poursuite des attentats-suicides  n’en portent pas seuls la responsabilité; la poursuite et l’extension massive, illégales au regard du droit international, de la colonisation israélienne dans les territoires occupés après 1993, date des accords d’Oslo, la destruction arbitraire  de maisons, jardins, oliveraies, infrastructures, les humiliations quotidiennes subies par les Palestiniens et pour finir l’annexion de facto de 10% de la Cisjordanie par l’érection  d’une « barrière de protection  » qui est en réalité un mur haut, par endroits, de huit mètres ont eu le même effet fatal. Chercher qui a commencé rejoint ici le problème de l’œuf  et de la poule. Cela ne mène à rien.

La résolution de ce conflit n’est envisageable que sur le long terme et  dans le cadre d’une coopération économique régionale englobant tout le Moyen-Orient :

l’Égypte, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Changer la donne dans ce conflit est en revanche possible dès maintenant. Pour cela il est indispensable de reprendre les efforts pour trouver un modus vivendi viable  qui tire les conséquences des erreurs d’Oslo. L’Allemagne pourrait, si elle se perçoit comme l’amie des deux parties, apporter une contribution politique.

Quelle portée pour le débat interne allemand ?

Le changement d’attitude de l’Allemagne que nous avons esquissé plus haut et que nous jugeons souhaitable, suppose également des changements dans le débat interne allemand. Bien que la littérature, l’art et la science ainsi que de nombreuses écoles psychologiques se soient  attaqués en profondeur aux causes, au déroulement et aux conséquences de l’Holocauste, préjugés, ressentiments et méfiance à l’égard des Juifs ont toujours cours en Allemagne.L’antisémitisme n’est pas seulement un phénomène marginal qui survit opiniâtrement dans de sombres officines néo-nazies, ; on le retrouve aussi plus ou moins masqué dans la pensée allemande, tant dans le peuple qu’au sein des grands partis politiques.

Parallèlement, les forces vives de la société civile et politique allemande ont affadi  le souvenir de l’innommable dans des rituels plus ou moins creux qui ont plus entravé un changement des mentalités qu’ils n’y ont aidé. Le résultat en est une judéophilie douteuse. Douteuse parce que le simple retournement d’une image de l’autre -l’ennemi- figée, refusant toute confrontation  à la réalité, revient en définitive au même stéréotype, mais inversé, et rend imperméable  à la réalité et à tout jugement nuancé. Theodor W. Adorno le constatait dans sa Dialectique des Lumières : « Ce n’est pas d’abord l’idée toute faite de l’antisémitisme qui est antisémite, mais l’idée toute faite elle-même (penser en stéréotypes).» Alliée à l’interdiction informulée de critiquer ouvertement les décisions prises par Israël dont nous parlions au début,   la judéophilie  renforce, plutôt qu’elle ne l’affaiblit, l’antisémitisme allemand. 

Il est nécessaire de faire des efforts considérables pour permettre aux jeunes musulmans, allemands et juifs d’établir entre eux des relations positives. Une politique allemande au Moyen-Orient ouverte et amicale envers les deux bords ne sera viable  que si en Allemagne même elle rencontre l’approbation aussi bien des Juifs que des Musulmans et que l’antisémitisme a notablement reculé. 

Tant que l’un des deux  groupes se sentira sous-estimé ou exclu il ne pourra être question de coexistence pacifique ni même de dialogue équilibré.

Toute nouvelle attaque contre des civils israéliens, toute nouvelle violation du principe de proportionnalité de la part de l’armée et du gouvernement israéliens renforce chaque camp -les « pour » et les « contre» – dans leurs certitudes, une mentalité qui a déjà pris des proportions inquiétantes en Allemagne. Cette situation exige un débat public large et ouvert sur les questions posées plus haut. En fin de compte, dans les démocraties (et ailleurs aussi) « les » hommes politiques ne peuvent mener avec succès et faire accepter une politique que  si elle correspond aux souhaits de la grande majorité des citoyens et citoyennes.

C’est pourquoi il ne suffit plus de se retirer dans sa tour d’ivoire pour y déplorer les agissements d’Israël ou de lever le poing contre les attaques des Palestiniens et du Hezbollah. Nous devons tous prendre nos distances envers les aspects violents de la politique israélienne au même degré que nous désolidarisons des milices armées d’une partie des Palestiniens et du Hezbollah libanais. Toute voix venue  d’Israël ou de Palestine qui nous le demande – et par bonheur il y en a – est une aide puissante pour progresser dans ce sens et devrait être entendue par nos médias.

Peut-être serait-il utile, dans la conjoncture actuelle,   de penser à la position qu’auraient prise tous  ces intellectuels, écrivains, artistes et musiciens d’origine juive, d’Adorno à Zweig en passant par Einstein, Freud et Marx, dont nous sommes si fiers et sans lesquels la culture allemande et son apport à la science seraient tellement plus pauvres. Nous sommes convaincus qu’ils approuveraient la phrase suivante : Seuls l’équité et le respect du droit, privé et international, peuvent garantir une coexistence pacifique et assurer à l’État d’Israël et au futur État palestinien pérennité  et sécurité  – et aussi la sécurité  de tous les Juifs et Juives, chez nous et partout dans le monde.

Derrière les droits humains reconnus par la Charte  des Nations Unies et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme s’inscrit en filigrane la barbarie nazie, et en particulier le génocide racial pratiqué  à l’échelle industrielle contre les Juifs, Sinti, Roms et autres minorités. Mais ces deux textes reconnaissent l’égalité de tous les hommes sans exception. Ce doit être valable également pour les parties en conflit au Moyen-Orient.  

Altruisme ou intérêt personnel bien compris ?

Ce que nous avons dit plus haut de la nécessité d’une politique moyen-orientale amicale et équitable pourra de prime abord sembler à beaucoup d’entre nous bien idéaliste,  trop marqué du sceau de l’éthique et trop peu de celui de l’intérêt. C’est pourquoi il est utile de dire clairement quels intérêts personnels nous meuvent, ce qui  à notre avis n’enlève rien à nos arguments.

Le 11 septembre 2001 a montré clairement que nous sommes en route vers un nouveau type de conflit Est-Ouest, extrêmement explosif et qui sera beaucoup plus difficile à contrôler que l’ancien avec ses attaques militaires rigoureusement centralisées et prévisibles. Bien que le terrorisme transnational ait de nombreuses causes, il est indéniable que l’un des principaux responsables de son accroissement est le conflit qui perdure au Moyen-Orient.  (Beaucoup de régimes arabes autoritaires ou dictatoriaux ont tout intérêt à son maintien, car ils en tirent profit pour détourner l’attention de leurs propres problèmes politiques intérieurs, mais cela ne diminue en rien le poids de cet argument.)

Si l’on continue à exacerber, au Moyen-Orient, l’opposition entre monde musulman et monde occidental – et la guerre du Liban l’a montré avec une évidence qui a dépassé même les prévisions des experts – ce n’est pas le seul Moyen-Orient, mais l’ensemble du monde qui en est touché. Les attentats de Madrid et Londres et ceux, que seul le hasard a permis d’éviter, contre des trains allemands ont montré à quel point l’Europe était vulnérable. Tout nouveau renforcement de la solidarité aveuglément anti-occidentale dans le monde islamique met directement en péril le modèle européen, qui séduit encore de nos jours tant d’êtres humains, et apporte de nouvelles souffrances à d’innombrables civils de toutes sensibilités et nationalités. C’est pourquoi il ne faut rien négliger de ce qui peut contribuer à la résolution de cette nouvelle forme de conflit Est-Ouest – à l’extérieur comme à l’intérieur.  Nous en sommes redevables, ainsi que de l’engagement en faveur des droits humains, où qu’il leur soit porté atteinte et par qui, à toutes les victimes du national- socialisme.

Ce manifeste a été rédigé par les politologues allemands suivants :

Dr Dieter Arendt, Professeur de littérature à l’Université de Giessen ; Dr Detlev Bald, chercheur sur la paix et historien à Munich ; Dr Johnannes Becker, enseignant libre  de sciences politiques à l’Université de Marburg ; Dr Jörg Becker, Professeur de sciences politiques à l’université de Marburg ; Dr Tilman Everts, enseignant libre en sciences politiques à l’Université libre de Berlin ; Dr Marianne Gronemeyer , professeur de pédagogie et sciences sociales à l’Ecole professionnelle supérieure   de Wiesbaden ; Dr Reimer Gronemeyer, professeur de sociologie à l’Université de Giessen, ; Dr Karl Holl, professeur d’histoire à l’Université de Brême ; Prof. Dr Karlheinz Koppe, de la Société allemande d’études sur la paix et la  conflits ;  (DGFK) à Bonn ; Dr  Gert Krell professeur de sciences politiques à l’Université de  Francfort ; Dr Georg Meggle, professeur de philosophie à l’Université de Leipzig ; Dr Werner Ruf, professeur de sciences politiques à l’Université de Kassel ; Dr Hajo Schmidt, professeur de philosophie à l’université par correspondance de Hagen ; Prof. Dr Udo Steinbach, directeur de l’Institut du monde oriental  allemand à Hambourg ; Dr Reiner  Steinweg, spécialiste de littérature, recherches sur la paix et conseiller en résolution de conflits à Linz (Autriche) ; Dr Helmut Thielen , Coordinación General del Instituto Alexander von Humboldt-ICIBOLA à Porto Alegre  (Brésil); Dr Wolfram Wette, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Fribourg.  

Soutiennent l’esprit de ce texte :

Dr Hanne-Margret Birckenbach, professeure de sciences politiques à l’université de Giessen, ; Dr Otto Czempiel, professeur de sciences politiques à l’Université de Francfort ;  Dr  Egbert Jahn, professeur de sciences politiques à l’Université de Mannheim ; Dr Gert Krell,  professeur de sciences politiques à l’université  de Francfort ; Irene Krell, enseignante à Francfort ; Dr Gerald Mader, Président du Centre autrichien d’études pour la paix et la résolutions des conflits, Stadtschlaining ,(Burgenland) ; Hannah Reich ,Centre Berghof de recherches pour une résolution constructive des conflits, à Berlin ; Erich Schmidt Eenboom,  directeur de lIinstitut de recherches pour une politique de paix  à Weilheim (Haute Bavière) ; Dr Christian Wellmann, sous-directeur de l’Institut des sciences de la paix s du Schleswig-Holstein, à Kiel.

Une version abrégée de ce texte a été publiée le 15 novembre dans  la Frankfurter Rundschau.

Original       English version 

Traduit de l’allemand par Michèle Mialane et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de toute reproduction, à condition de respecter son intégrité et de mentionner auteurs et sources. 
 

Dessin de titre : Jaber Asadi, Iran, 2006. Source : irancartoon



Articles Par : Le Manifeste des 25

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