Procès « Pétrole contre nourriture » : le bout du tunnel ?

Ces quatre dernières semaines, la vingtaine de personnalités qui se sont succédées à la barre du tribunal correctionnel de Paris, étaient toutes accusées d’ « avoir violé une résolution de l’ONU ». Le fait qu’elles aient allégé – quelles que soient leurs motivations –  les souffrances du peuple irakien, n’a pas été pris en considération. Le jugement sera rendu le 8 juillet prochain.

Je ne vais pas me plaindre sur mon sort. Quand on mène un combat politique, il faut s’attendre à des déboires. Mais, je suis déçu. Il y a huit ans,  j’espérais que le procès «Pétrole contre nourriture» serait celui de l’embargo: c’est raté!Alors qu’à son lancement l’affaire avait fait la Une des médias, sa conclusion – et le sort du peuple irakien – ne parviennent plus à retenir l’attention des médias.

Arrêter et juger

les criminels de guerre américains

En 2005, il était facile au juge Philippe Courroye d’entrer dans le jeu des néo-conservateurs américains en instruisant –uniquement à charge – l’affaire « Pétrole contre nourriture ». Mais depuis, ses amis ont quitté le devant de la scène internationale et les troupes américaines sont parties d’Irak « la queue entre les jambes ». Ce n’est pas moi qui vais plaindre Courroye aujourd’hui quand il se dit « victime d’un lynchage médiatique » ! Il goutte un peu de ce qu’il a fait subir à d’autres.

Il reste à espérer maintenant qu’un juge français courageux fasse un jour arrêter un des criminels de guerre américains passant par Paris. Fin octobre 2007, Donald Rumsfeld l’a échappé bel lorsqu’un collectif d’avocats parisiens a demandé au Procureur de la République « de prendre toutes mesures conservatoires aux fins d’assurer la détention de cette personne ou sa présence sur le territoire français » (1). Il a pu s’échapper, mais il ne passera peut-être pas toujours à travers les mailles du filet.

Il faut continuer de réclamer le jugement de George Bush et consorts pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, ainsi que celui de Madeleine Albright – ancienne secrétaire d’Etat de Bill Clinton –  qui a déclaré que « la mort de plus de 1,5 million d’enfants irakiens était le prix à payer pour renverser le régime ». Alors –  et alors seulement – les peuples sauront que la justice est de ce monde, et que le règne de la démocratie promis à chaque guerre interventionniste par la soi-disant communauté internationale est autre chose qu’un tissu de mensonges camouflant la rapacité des pays occidentaux.

Gilles Munier

(1) Une plainte pour « torture » déposée en France contre Donald Rumsfeld

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article7976



Articles Par : Gilles Munier

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