SYRIE : Entrevue de Bachar Al-Assad à Sunday Times

"Celui qui veut aider la Syrie doit aller en Turquie, en Arabie Saoudite et au Qatar pour leur demander de cesser de financer les terroristes."

Damas /  Le président Bachar al-Assad a affirmé que l’avenir de la Syrie ne peut pas être déterminé simplement selon celui qui conduit le pays mais conformément aux ambitions et aux aspirations de tous ses fils.

Dans une interview avec le journal britannique « Sunday Times », le président al-Assad a souligné que le dialogue concerne chaque Syrien et touche tous les aspects de vie dans le pays.

Passant à l’opposition syrienne, le président al-Assad a fait noter que l’opposition, intérieure ou extérieure, doit être nationale et pro syrienne. « L’opposition, intérieure ou extérieure, n’appartient pas à sa position géographique mais à ses racines, à ses ressources et à sa représentation, Est-ce cette opposition est enracinée en Syrie? Est-ce qu’elle représente le peuple et les intérêts syriens ou biens ceux des gouvernements étrangers? C’est alors de ce point qu’on part avec le dialogue et on le poursuit » a notifié le président al-Assad.

« Nous sommes prêts à négocier avec n’importe qui, dont les combattants qui jettent l’arme, mais pas avec les terroristes qui sont déterminés à porter l’arme, à terroriser les citoyens, à tuer les civils, à attaquer les lieux publics et les établissements privés et à détruire le pays.

« Nous avons pris en Syrie deux décisions, la 1ère est de lancer le dialogue, et le 2ème est de lutter contre le terrorisme », a assuré le président al-Assad qui a évoqué dans ce sens la guerre médiatique lancée contre la Syrie pour empêcher l’arrivée de la réalité au monde.

Vidéo de l’entrevue en anglais

 

Le président al-Assad a affirmé qu’al-Qaïda et son idéologie constitue un danger et une menace non seulement sur la Syrie mais encore sur toute la région, affirmant à cet effet que comme chaque Etat de souveraineté la Syrie ne tient pas des négociations avec les terroristes.

« Quant ont dit nous luttons contre al-Qaïda cela signifie que le plus dangereux groupe terroriste est celle d’al-Qaïda., mais il n’est pas le seul qui existe en Syrie, il y a des criminels, des trafiqueurs de stupéfiants, des groupes qui tuent et qui enlèvent pour l’argent et des mercenaires, et ceux-ci n’ont aucun agenda politique ni des motivations idéologiques », a précisé le président al-Assad qui a souligné, à cet effet, que même le soi-disant « armée libre » n’est pas une entité comme veut faire croire l’Occident, mais des centaines de groupes qui n’ont pas une direction ni une hiérarchie, et un groupe de gangs dont le nom est le moyen de leur donner la légitimité.

Le président al-Assad affirmé, à cette occasion, que la Syrie n’examinera jamais ses affaires internes avec les étrangers mais avec seulement les syriens et sur le territoires syrien, ajoutant que la Syrie a des amis et elles écoutent leurs conseils mais la décision est enfin syrienne et verse dans l’intérêt du pays.

« Celui qui veut sincèrement, et j’insiste sur sincèrement, aider la Syrie et à l’arrêt de la violence dans ce pays peut faire une seule chose, à savoir, aller en Turquie, au Qatar et en Arabie Saoudite pour leur demander de cesser de financer les terroristes en Syrie », a martelé le président al-Assad.

Abordant les relations avec la Grande-Bretagne et le rôle que pourrait jouer elle-ci dans la crise en Syrie, le président al-Assad a souligné que pas de contacts entre les deux pays depuis longtemps, ajoutant qu’un éventuel rôle de celle-ci ne peut pas être séparé de la crédibilité.

« Le gouvernement de Cameron a un discours superficiel et immature qui révèle le patrimoine britannique d’hégémonie, alors comment attendre d’elle de jouer un rôle dans l’atténuation de la violence en Syrie au moment où elle veut envoyer des équipements militaires aux terroristes? » s’est interrogé le président al-Assad qui a exprimé sa conviction que ce gouvernement ne travaille pas seulement contre la Syrie mais aussi contre ses propres intérêts.

« Ce gouvernement se comporte d’une façon naïve et irréaliste et si il veut jouer un rôle, il doit changer ses comportements et être plus rationnel et plus responsable », a-t-il poursuivi.

D’autre part, le président al-Assad a souligné que le Hezbollah, l’Iran et la Russie soutiennent le peuple syrien dans sa guerre contre le terroriste, qualifiant le rôle russe de « très constructif », celui de l’Iran de « très soutenant » et celui de Hezbollah de « défensif du Liban et non pas de la Syrie ».

« La Syrie, dont la population atteint 23 millions et qui a une armée nationale et des forces de police compétentes, n’ pas besoin des combattants étrangers pour la défendre », a martelé le président al-Assad.

Il a appelé, à cet effet, à poser des questions sur le rôle des pays, tels que la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis, qui soutiennent le terroriste en Syrie directement ou indirectement, militairement ou bien politiquement.

Le président al-Assad a mis en garde, enfin, contre la gravité des répercussions de jouer avec l’affaire syrienne sur tout le Moyen-Orient, rappelant qu’elle constitue une ligne de contact géographique, politique, sociale et idéologique.

Questionné sur les armes chimiques syriennes, le président al-Assad a souligné que ce qui a été véhiculé sur ce sujet par les médias ou des politiciens ne sont que des spéculations, affirmant que la Syrie n’a évoqué avec personne des questions relatives à ses armes.

Il a averti, à cet effet, que ce qui est concernant pour le moment est l’arrivée des matières chimiques aux terroristes.
Quant à l’agression israélienne contre la Syrie et la riposte de celle-ci, le président al-Assad a rappelé que la Syrie avait riposté à chaque agression à sa propre manière, et que seuls les Israéliens connaissent comment la Syrie avait riposté.

L.A.

Voir le texte de l’entrevue intégrale traduite en français :

Entrevue intégrale du président syrien avec le Sunday Time, 05 mars 2013



Articles Par : DR Bachar al-Assad

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