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Tuer ? C’est comme un sport
Par Jean-Frédéric Légaré-Tremblay
Mondialisation.ca, 29 septembre 2010
Le blogue de Jean-Frédéric Légaré-Tremblay 29 septembre 2010
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/tuer-c-est-comme-un-sport/21240

Morbide. Un soldat américain accusé du meurtre de trois civils afghans raconte dans une vidéo obtenue par ABC News et CNN comment lui et d’autres membres de son équipe, surnommée « Kill Team », avaient tué ces civils. En gros : de façon aléatoire… et pour le sport.

Dans cette vidéo où il répond aux questions de l’enquêteur de l’armée, Jeremy N. Morlock, 22 ans, explique que dans l’un des assassinats, le leader du peloton, le sergent Calvin Gibbs, a arrangé la scène pour donner l’impression que l’équipe était menacée. Il a donc placé une grenade russe aux côtés de l’Afghan, apparemment coopératif, après l’avoir plaqué contre un mur. Puis, continue-t-il, Gibbs lui aurait lancé : « All right, dude, wax this guy. Kill this guy, kill this guy. » On devine la suite…

Morlock et quatre autres militaires américains, dont le sergent Gibbs, sont accusés de meurtre, et 12 autres membres supposés de la « Kill Team » font face à des accusations moindres. Si Morlock est reconnu coupable de toutes les charges retenues contre lui, il pourrait être condamné à la peine de mort.

Dans une veine tout aussi morbide, d’autres soldats interrogés ont affirmé que Gibbs collectionnait des parties du corps de ses victimes en guise de trophées, tant en Irak qu’en Afghanistan. Il est accusé d’avoir gardé en sa possession des phalanges, un crâne et une dent.

Pour sa défense du jeune Morlock, son avocat — interviewé dans la vidéo ci-dessus — affirme que le témoignage de son client n’est pas valide, en raison de la médication sous laquelle il était. En clair : il était drogué. Selon lui, Morlock, qui a survécu à plusieurs explosions après avoir roulé sur des engins explosifs improvisés le long des routes, avalaient ses médicaments « comme on avale des bonbons ». Lorsqu’il a été interrogé, en mai, il avait en sa possession deux types d’antidépresseurs, un relaxant pour les muscles, deux types de somnifères et un antidouleur contenant de la codéine. Cela pourrait d’ailleurs expliquer que son client a quelque peu l’air d’un zombie sur la vidéo.

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