« Une guerre contre l’Iran déclenchera la Troisième Guerre mondiale »

« Notre puissance défensive a été fondée sur notre stratégie défensive et celle-ci est régie par la présomption que nous nous engagerons dans une affrontement militaire d’envergure contre une coalition menée par les États-Unis. » Brigadier-général Hossein Salami, commandant adjoint du corps des Gardiens de la révolution islamique, septembre 2012.)

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Les États-Unis et Israël ont tous deux menacé de lancer une première attaque préemptive contre l’Iran, dont les conséquences seraient désastreuses.

En réaction à ces menaces incessantes, le commandant de la Force aérienne du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Amir Ali Hajizadeh a prévenu qu’une attaque militaire des États-Unis et d’Israël contre l’Iran pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale. Il a également laissé entendre qu’Israël ne peut pas lancer une guerre sans le feu vert des États-Unis.

Selon le général Hajizadeh, le déclenchement d’une telle guerre risquerait d’occasionner une escalade militaire effrénée. Si l’Iran était attaqué, sa riposte viserait à la fois des cibles étasuniennes et israéliennes, y compris des installations militaires des États-Unis situées dans les pays voisins (par exemple en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et dans les États du Golfe) :

Dans un discours dimanche au réseau d’information arabe Al-Alam, le général Hajizadeh a déclaré que les États-Unis et le régime israélien ne pourraient pas entrer en guerre avec l’Iran « indépendamment l’un de l’autre, c’est-à-dire que si l’un des deux commençait la guerre, l’autre se joindrait à lui ».

« Nous voyons les États-Unis et le régime sioniste s’appuyer fermement et nous ne pouvons pas imaginer le régime sioniste initier une guerre sans renforts des États-Unis. Pour ces mêmes raisons, si une guerre éclate, nous nous battrons définitivement des deux côtés et nous en prendrons aux bases étasuniennes », a-t-il affirmé.

« Si de telles conditions survenaient, une série d’incidents incontrôlables et ingérables auraient lieu et une telle guerre pourrait se transformer en Troisième Guerre mondiale. Cela signifie que certains pays pourraient entrer en guerre avec ou contre l’Iran », a ajouté le général.

Le commandant du CGRI a prévenu que si une guerre de la sorte était menée contre l’Iran, « les bases des États-Unis dans ces pays autour de nous et dans les pays voisins seraient visées et qu’elles seraient mêmes menacées par les peuples de ces États ». (Fars News Agency, 23 septembre 2012, c’est l’auteur qui souligne.)

Le monde se trouve à une dangereuse croisée des chemins. La déclaration du général Hajizadeh doit être prise au sérieux.

La préparation active d’une guerre contre l’Iran est en cours depuis les huit dernières années. Depuis 2005, les États-Unis et leurs alliés, dont les partenaires étasuniens de l’OTAN et Israël, sont impliqués dans le déploiement massif et l’entreposage de systèmes d’armes avancés. Les systèmes de défense antiaérienne des États-Unis, des pays membres de l’OTAN et d’Israël sont complètement intégrés. Israël ne peut pas agir sans l’appui de ses alliés.

Il s’agit d’un effort coordonné du Pentagone, de l’OTAN et des Forces israéliennes de défense (IDF) contre l’Iran. Plusieurs pays partenaires non-membres de l’OTAN, dont les États arabes limitrophes, sont également impliqués (les membres du Dialogue méditerranéen de l’OTAN et de l’Initiative de coopération d’Istanbul).

Désinformation médiatique

Influencée par le battage médiatique, l’opinion publique appuie tacitement cette initiative par ignorance ou indifférence face aux conséquences possibles de ce qui est considéré comme une opération « punitive » ad hoc ciblant les installations nucléaires au lieu d’une guerre totale.

La guerre contre l’Iran est présentée à l’opinion publique comme un problème parmi d’autres. Elle n’est pas vue comme une menace à l’humanité. Au contraire : on la voit comme une action humanitaire.

Représailles

Les médias occidentaux appellent à la guerre. L’objectif, consiste à inculquer implicitement dans la conscience des citoyens, par la répétition ad nauseam de reportages, la notion voulant que la menace iranienne soit réelle et que la République islamique devrait être « éliminée ».

L’Iran possède des capacités militaires significatives et le fait qu’une attaque à son endroit puisse mener à des représailles et à une escalade pouvant déclencher une « guerre mondiale » n’est pas un sujet de préoccupation.

Alors que la République islamique ne constitue pas une menace à la sécurité d’Israël, des militaires iraniens de haut rang ont souligné qu’advenant une attaque contre l’Iran, des représailles contre Israël sont envisagées et les conséquences pourraient être dévastatrices.

Samedi, le major-général Mohammad Ali Jafari, le commandant en chef du CGRI a affirmé qu’une invasion ennemie de l’Iran est possible, mais qu’une telle guerre mettrait fin au régime sioniste d’Israël.

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« Il se peut que la guerre éclate, mais si les sionistes [le gouvernement israélien] commencent quelque chose, ce sera le début de leur annihilation et le point final de leur histoire », a-t-il ajouté.

Le major-général Jafari a entre-temps souligné que « personne n’ose lancer un assaut terrestre d’envergure contre l’Iran ».

Il a ajouté que si l’ennemi était sage, il n’y aurait pas de problème, « toutefois il n’y a aucune garantie qu’il sera rationnel et nous devons nous aussi nous préparer.

Plus tard hier, son adjoint le brigadier-général Hossein Salami, a prévenu que toute attaque du régime sioniste contre la République islamique d’Iran donnerait une opportunité à Téhéran de le rayer de la surface terrestre.

« Si les sionistes s’engagent dans une attaque contre l’Iran, cela offrira une opportunité historique à la Révolution islamique de les rayer de l’histoire géographique mondiale », a déclaré Hossein Salami samedi soir à la télévision d’État.

« Les menaces du régime sioniste ne nous préoccupent plus », a-t-il déclaré en ajoutant qu’Israël a des souvenirs amers de ses guerres de la dernière décennie avec les alliés régionaux de la République islamique, dont les mouvements du Hezbollah et du Hamas.

« “[En raison des échecs mentionnés ci-dessus], comment veut-il [le régime sioniste] représenter une menace contre la République islamique d’Iran » a demandé le brigadier-général.

Il a par ailleurs souligné que le pays était prêt à confronter toute agression : « Notre puissance défensive a été fondée sur notre stratégie défensive et celle-ci est régie par la présomption que nous nous engagerons dans une gigantesque bataille contre une coalition menée par les États-Unis. »

Vendredi, le commandant en chef des Forces armées iraniennes, le major-général Seyed Hassan Firouzabadi a lui aussi averti que Téhéran réagirait à toute agression contre son pays par une riposte « immédiate » et « continue ».

« Nous ne nous sentons pas menacés par les remarques fanfaronnes des dirigeants sionistes, car ce sont des créatures terriblement effrayées qui ne cessent de gueuler puisqu’ils savent que la réaction de l’Iran aux menaces sera toute prête, immédiate et sans relâche », a dit le major-général aux reporters en marge de la parade militaire du 21 septembre marquant l’anniversaire de la Semaine de la Défense sacrée, ici, vendredi matin à Téhéran.

« Les officiels du régime sioniste ont déclaré dans leurs estimations [militaires] que les opérations militaires contre l’Iran ne peuvent ni être menées par Israël, ni lui être utile », a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs affirmé que les forces armées actuelles de l’Iran sont imprévisibles et que leurs stratégies et leurs actions ne peuvent être prévues par l’ennemi.

La Semaine de la Défense sacrée, commémorant les sacrifices des Iraniens durant les 8 ans de la guerre imposée à l’Iran par l’Irak en 1980, a débuté vendredi avec des parades de diverses unités de l’Armée de la République islamique, du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et des forces du Basij (volontaires) dans le sud de Téhéran. (Fars News Agency, 23 septembre 2012, c’est l’auteur qui souligne.)

Renverser la tendance guerrière

Nous demandons à nos lecteurs de propager le message dans le monde entier.

Nous demandons à tout le monde aux États-Unis, en Europe de l’Ouest, en Israël, en Turquie et partout à travers le monde de s’opposer à ce projet militaire, de se soulever contre leurs gouvernements qui appuient une action militaire contre l’Iran et contre les médias qui servent à camoufler les implications dévastatrices d’une guerre contre l’Iran.

Le peuple israélien est uni en grande partie contre la détermination du premier ministre Netanyahou d’attaquer l’Iran.

Israël et l’Iran doivent parvenir à un protocole de non-agression.

Texte original: “War on Iran Will Trigger World War III”

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca



Articles Par : Prof Michel Chossudovsky

A propos :

Michel Chossudovsky is an award-winning author, Professor of Economics (emeritus) at the University of Ottawa, Founder and Director of the Centre for Research on Globalization (CRG), Montreal, Editor of Global Research.  He has taught as visiting professor in Western Europe, Southeast Asia, the Pacific and Latin America. He has served as economic adviser to governments of developing countries and has acted as a consultant for several international organizations. He is the author of eleven books including The Globalization of Poverty and The New World Order (2003), America’s “War on Terrorism” (2005), The Global Economic Crisis, The Great Depression of the Twenty-first Century (2009) (Editor), Towards a World War III Scenario: The Dangers of Nuclear War (2011), The Globalization of War, America's Long War against Humanity (2015). He is a contributor to the Encyclopaedia Britannica.  His writings have been published in more than twenty languages. In 2014, he was awarded the Gold Medal for Merit of the Republic of Serbia for his writings on NATO's war of aggression against Yugoslavia. He can be reached at [email protected] Michel Chossudovsky est un auteur primé, professeur d’économie (émérite) à l’Université d’Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) de Montréal, rédacteur en chef de Global Research.

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