2011: Doit-on avoir peur des gaz de schiste ?
Les gaz de schiste appelés également gaz « non-conventionnels » envahissent le marché américain depuis 2009. Les experts prévoient qu’ils devraient faire l’objet d’une sévère compétition dans les années à venir pour finalement dominer le marché d’ici 2030. Or, l’extraction de ces gaz suppose une importante pollution.
Ces gaz de schiste ou gaz non-conventionnels…
Ces gaz contenus dans des roches sédimentaires argileuses sont appelés gaz « non conventionnels » parce qu’ils ne peuvent pas être exploités avec les modes de production classiques. Nouveaux chouchous du secteur de l’énergie, les gaz de schiste étaient encore peu connu il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui ce sont pourtant bien eux qui envahissent le marché américain et suscitent de nombreux investissements. Selon certains experts, ces gaz devraient même dominer le marché de l’énergie d’ici vingt ans. En effet, les réserves mondiales de ces gaz de schiste représenteraient plus de 4 fois les ressources de gaz conventionnel ! Ces ressources impressionnantes qui font aujourd’hui du gaz de schiste un réel enjeu pour les compagnies pétrolières. Ces dernières qui ont des difficultés à reconstituer leurs réserves d’hydrocarbure voient en ces gaz « non conventionnels » un nouvel eldorado. Un nouvel eldorado certes, mais qui pourraient surtout détruire notre environnement.
…qui nécessitent un forage ultra-polluant…
Le gros problème que présentent ces gaz de schiste se trouvent essentiellement dans l’extraction de ces derniers. Pour récupérer ce gaz prisonnier des roches, celles-ci doivent être fracturées à l’aide d’un forage dans lequel est injecté à forte pression un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques. Le problème de ces forages est la menace qu’ils constituent pour nappes phréatiques et par conséquent les polluer. De plus, les compagnies d’extraction refusent de révéler les produits chimiques utilisés dans ce mélange gardé secret et ce malgré la demande de l’Agence américaine de protection de l’environnement. Concernant l’eau injectée utilisée pour l’extraction, celle-ci peut être récupérée en très grande majorité mais ne peut être réemployée. Salie par les couches de schiste elle remonte également des métaux lourds et des composants radioactifs. Malgré les conséquences néfastes que représente l’extraction de ces gaz, ces derniers seront bientôt l’objet d’une compétition acharnée.
…mais qui demeurent un véritable enjeu économique !
La fin de la frontière pétrolière, voilà ce que représentent pour les secteurs énergétiques les incroyables ressources en gaz de schiste. Encore peu connus dans le reste du monde, ce sont aujourd’hui les Américains qui exploitent ces gisements sur leur territoire. Mais selon l’Agence internationale de l’énergie, si un quart des ressources se trouve en Amérique du Nord, un tiers se situerait en Asie-Pacifique. Le reste du gaz de schiste se trouveraient quant à lui en Amérique latine et au Moyen-Orient. Pas de quoi révolutionner les frontières de la géopolitique gazière donc. Les États-Unis ont d’ailleurs déjà invité une vingtaine de pays à venir réfléchir sur l’avenir des gaz de schiste et proposent leur soutien à l’Inde et à la Chine pour mettre en place l’extraction. La Russie et l’Europe participent également à cette nouvelle course gazière. Des puits sont déjà présents en Allemagne, en Pologne et en Suède. Ainsi, l’Europe espère bien mettre fin à sa dépendance gazière vis-à-vis des Russes. Entre enrichissement et protection de l’environnement, pas de doutes, les puissants ont déjà fait leur choix.