22 juin : Visite officielle de Nicolas Sarkozy en Israël
Une semaine avant son accession à la présidence de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy se rend en visite officielle en Israël, le 22 juin, dans un contexte particulièrement chahuté, alors que le président français se trouve au périgée de sa popularité et que le premier ministre israélien Ehud Olmert fait face à la suspicion de son opinion publique pour des affaires en rapport avec l’argent illicite.
Afin de déblayer la voie à ce voyage et reconquérir le terrain perdu dans le Monde arabe et atténuer les critiques quant à son alignement outrageusement inconditionnel sur la politique israélienne, Nicolas Sarkozy s’emploie à faire une visite-éclair au Liban, début juin, et envoyer son premier ministre François Fillon signer un accord de coopération dans le nucléaire civil, à Alger, le 21 juin, soit la veille de sa visite en Israël.
http://renenaba.blog.fr revient longuement sur les relations entre Nicolas Sarkozy, Israël et les Arabes à l’occasion du voyage de ce «sang mêlé» dans son pays de prédilection :
15 juin | Nicolas Sarkozy, Israël et les Arabes:
Le voyage d’un «sang mêlé» dans son pays de prédilection.
Nicolas Sarkozy a célébré le 17 Mai 2008 le premier anniversaire de son entrée en fonction en sa qualité de VI me Président de la V me République Française, un évènement auquel il a souhaité donner un éclat particulier en le jumelant avec un voyage officiel en Israël à l’occasion du 60eme anniversaire de la déclaration d’indépendance de l’Etat hébreu.
Programmé à l’apogée de sa carrière pour constituer une apothéose à son pouvoir, le voyage de ce Président de «sang mêlé» dans son pays de prédilection devrait finalement intervenir le 22 juin, au périgée de sa popularité, alors que le premier ministre israélien est éclaboussé par des scandales en rapport avec l’argent illicite.
Ce voyage perd de ce fait de son éclat au point d’apparaître comme encombrant tant pour le pays hôte que pour le visiteur, voire même un handicap pour la diplomatie du meilleur ami français d’Israël.
Mais que l’on ne s’y méprenne pas. L’animosité particulière dont gratifient les Arabes Nicolas Sarkozy tient non à ses inclinaisons politiques et affectives, mais à sa propension à l’outrage.
Ses prédécesseurs pratiquaient une politique duale, une politique d’ouverture à l’égard des marchés arabes, sur le plan international, une politique de fermeture, sur le plan domestique, à l’encontre de la composante de la population issue de l’immigration.
Nicolas Sarkozy se distinguera de cette duplicité par une stigmatisation permanente unilatérale et continue de l’altérité: Karcher, Racaille, égorgeant «des moutons dans les baignoires» resteront à jamais graver dans les mémoires comme la face hideuse d’une xénophobie institutionnelle véhiculée au plus haut niveau de l’Etat par un homme en charge de symboliser la concorde nationale.
Le malaise est patent, le mal irrémédiable, l’activisme présidentiel inopérant quand bien même il est enrobé d’une diplomatie nucléaire.
René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe »- Editions Bachari 2006.; « Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français »- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).