L’objectif de Bibi, un rêve devenu réalité ?

Regardez la carte ci-dessous. Elle dit tout ce qui’l y a à savoir.

C’est à peu près la situation sur le terrain aujourd’hui. La majorité du territoire de la Syrie est contrôlée par 5 groupes : Al-Qaïda (HTS), les Kurdes (SDF), Tsahal (Israël), les Turcs, et les vestiges de l’armée syrienne (SAA). Bien entendu, la situation étant extrêmement fluctuante, une partie du territoire est susceptible de changer de mains dans un avenir proche, au gré des affrontements entre groupes rivaux. Mais voici ce qui ne changera pas : aucun gouvernement à même de mettre en place un État syrien unifié, homogène et viable, doté d’une administration centrale, ne verra le jour. Cela n’arrivera pas. Les diverses armées sont trop puissantes pour qu’un seul de ces groupes puisse anéantir les autres et rétablir un gouvernement capable de gouverner l’ensemble du territoire précédemment contrôlé par la Syrie.

Pourquoi est-ce si important ?

Parce qu’il nous faut admettre qu’Israël a accompli ce qu’il convoite depuis le début : il a non seulement recruté des alliés pour l’aider à renverser Assad, mais il a aussi anéanti l’État syrien. La Syrie a disparu, elle n’existe plus. Et c’est l’objectif d’Israël depuis plus de 40 ans.

Il ne faut donc pas voir les événements de la semaine dernière comme le fruit du hasard ou la conséquence de circonstances spontanées, car ils ne sont ni l’un ni l’autre. Tout ce qui s’est passé s’aligne parfaitement sur un plan stratégique conçu par un intellectuel sioniste (Oded Yinon) il y a plus de quarante ans et qui, selon le biographe Israël Shahak, a élaboré “un plan précis et détaillé du Moyen-Orient basé sur la division de toute la région en petits États et sur la dissolution de tous les États arabes existants”. Point final.

À ce stade, on peut se demander si ce plan explique bien les combats et les troubles incessants que connaît le Moyen-Orient depuis une vingtaine d’années.

Et la réponse est : oui. L’Irak, la Libye, le Liban, la Syrie, etc. Il ne s’agit pas de simples nations, mais de priorités de la liste des objectifs sionistes en vue d’une domination régionale. Alors, arrêtez de vous dire que les guerres sont en lien avec Assad, le pétrole, les oléoducs, le Hamas ou même la sécurité d’Israël. Car ce n’est pas le cas. Ce sont des guerres destinées à établir l’hégémonie israélienne sur l’ensemble du Moyen-Orient. Examinons le plan d’Oded Yinon intitulé “Une stratégie pour l’État d’Israël des années quatre-vingt” :

“Le monde arabe musulman a été bâti comme un château de cartes provisoire assemblé par des étrangers sans que les souhaits et les désirs des populations n’aient été pris en compte. … chaque État arabe musulman fait face aujourd’hui à une destruction sociale ethnique interne, et pour certains d’entre eux, la guerre civile sévit déjà. Tous les États arabes à l’est d’Israël sont déchirés, morcelés et en proie aux conflits… Ce tableau des minorités ethniques nationales, qui s’étend du Maroc à l’Inde et de la Somalie à la Turquie, témoigne d’une absence de stabilité et d’une dégénérescence accélérée dans l’ensemble de la région. Si l’on ajoute à ce tableau la situation économique, on constate que l’ensemble de la région est bâtie comme un château de cartes, incapable de résister à ces graves difficultés”. …..A Strategy for Israël in the Nineteen Eighties, Oded Yinon, voltairenet

 

Ainsi, dès les premiers paragraphes, l’auteur identifie les vulnérabilités des sociétés actuelles pouvant être exploitées à l’avantage stratégique d’Israël. L’accent est mis, bien entendu, sur les “minorités ethniques” qui peuvent être incitées à attiser les divisions existantes au sein de la société afin d’affaiblir le corps politique dans son ensemble, permettant ainsi de parvenir à un changement de régime. Et voici le clou du spectacle 

“Le front occidental… est en fait moins complexe que le front oriental. La désintégration totale du Liban en cinq provinces sert de précédent à l’ensemble du monde arabe….. La dissolution de la Syrie et de l’Irak en régions ethniquement ou religieusement distinctes, comme au Liban, est le principal objectif d’Israël sur le front oriental à long terme, tandis que le démantèlement de la puissance militaire de ces États est le principal objectif à court terme. La Syrie se désagrégera conformément à sa structure ethnique et religieuse en plusieurs États, comme le Liban actuel, avec un État alaouite chiite le long de la côte, un État sunnite à Damas hostile à son voisin du nord, et les Druzes dans notre Golan, et très probablement dans le Hauran et dans le nord de la Jordanie. Une telle configuration garantira à terme la paix et la sécurité dans la région, et cet objectif est déjà à notre portée aujourd’hui.”… Une stratégie pour Israël dans les années 80, Oded Yinon, voltairenet

Je répète : “Une telle configuration garantira à terme la paix et la sécurité dans la région”. En d’autres termes, l’incitation à la violence ethnique et religieuse contre d’autres groupes au sein de la société est la stratégie opérationnelle pour assurer la domination de la région. Pour assurer la sécurité d’Israël, les arabes sont encouragés à s’entretuer.

Est-ce bien clair ?

Quant aux Palestiniens, on y trouve cette petite pépite :

“La coexistence et la paix véritables ne régneront sur terre que lorsque les Arabes comprendront que sans domination juive du Jourdain à la mer, ils ne connaîtront ni survie ni sécurité. Seule la Jordanie leur offrira une nation à part entière et la sécurité”. Une stratégie pour Israël dans les années 80.

Ne perdons pas de vue que ces lignes ont été écrites en 1982, ce qui signifie que parmi les politiciens du parti de Netanyahu, personne n’a jamais eu l’intention d’échanger des terres contre la paix, ou de respecter l’obligation d’évacuer les territoires occupés, conformément à la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce n’était qu’une ruse destinée à tromper les crédules aux États-Unis.

L’économiste Jeffrey Sachs a confirmé une grande partie de mes propos. Il a récemment été très direct dans un certain nombre d’interviews sur YouTube, attribuant à Benjamin Netanyahu la responsabilité de toutes les guerres récentes au Moyen-Orient. Voici ce qu’a affirmé M. Sachs dans un récent article de Consortium News:

“La chute de la Syrie cette semaine est le couronnement de la campagne israélo-américaine contre la Syrie qui remonte à 1996 avec l’arrivée au pouvoir de Netanyahu en tant que Premier ministre. La guerre entre Israël et les États-Unis contre la Syrie s’est intensifiée en 2011 et 2012, lorsque l’ancien président américain Barack Obama a chargé secrètement la C.I.A. de renverser le gouvernement syrien dans le cadre de l’opération Timber Sycamore…

“La chute de la Syrie a été fulgurante au bout de plus d’une décennie de sanctions économiques accablantes, du poids de la guerre, du contrôle par les États-Unis du pétrole syrien (…) et, plus récemment, des attaques d’Israël contre le Hezbollah… L’ambition de Netanyahu de transformer la région par la guerre, qui remonte à près de trois décennies, se joue devant nos yeux…

“La longue histoire du programme d’Israël pour renverser le gouvernement syrien n’est pas bien comprise, et pourtant les documents sont clairs…

“La guerre d’Israël contre la Syrie a été engagée par les néoconservateurs américains et israéliens en 1996, qui ont élaboré une stratégie de “rupture franche” au Moyen-Orient avec Netanyahu lors de son arrivée au pouvoir… Le cœur de la stratégie de la “rupture franche” invitait Israël (et les États-Unis) à rejeter le concept de la “terre contre la paix”, qui voulait qu’Israël se retire des territoires palestiniens occupés en échange de la paix…..

“… La stratégie de Netanyahu a été intégrée à la politique étrangère des États-Unis. L’élimination de la Syrie a toujours été un élément clé du plan. Le général Wesley Clark l’a confirmé après le 11 septembre – le rôle du lobby israélien est exposé en détail dans le nouveau livre d’Ilan Pappé, Lobbying for Zionism on Both Sides of the Atlantic [Le lobby sioniste des deux bords de l’Atlantique]

“À ce jour, les États-Unis ont mené ou organisé des guerres contre l’Irak (invasion en 2003), le Liban (financement et armement d’Israël par les États-Unis), la Libye (bombardements de l’OTAN en 2011), la Syrie (opération de la C.I.A. dans les années 2010), le Soudan (soutien aux rebelles pour faire éclater le Soudan en 2011) et la Somalie (soutien à l’invasion de l’Éthiopie en 2006).

“L’éventualité d’une guerre des États-Unis contre l’Iran, ardemment souhaitée par Israël, est toujours en suspens … Les États-Unis et Israël célèbrent le succès de la destruction d’un autre adversaire d’Israël et défenseur de la cause palestinienne, Netanyahu revendiquant “le mérite d’avoir lancé un processus historique”

“L’ingérence américaine, sur ordre d’Israël, a ruiné le Moyen-Orient, avec plus d’un million de morts et des guerres ouvertes en Libye, au Soudan, en Somalie, au Liban, en Syrie et en Palestine, et avec l’Iran en passe de se doter d’un arsenal nucléaire, poussé contre ses propres tendances à cette éventualité”. US & Israël Destroyed Syrie & Called it Peace (Les États-Unis et Israël ont détruit la Syrie et l’ont appelée la paix), Jeffrey Sachs, Consortium News

Ce sont les guerres d’Israël, et ces guerres poursuivent les intérêts israéliens et non les intérêts américains. L’armée américaine (et la classe politique) a été récupérée par les manœuvres de lobbyistes influents qui savent actionner les leviers du pouvoir pour parvenir à leurs fins. Leur taux de réussite est éloquent. Une grande partie du Moyen-Orient est en ruines, conformément au plan initial.

Mais à présent, le plus dur est à venir, car rien n’a vraiment été résolu en Syrie. Oui, Assad est parti et, oui, l’État syrien s’est désintégré. Mais dans combien de temps la Turquie va-t-elle combattre les Kurdes soutenus par les États-Unis dans l’Est, avant que les intérêts israéliens et turcs ne s’affrontent dans le centre ou le sud de la Syrie, ou avant que HTS, l’organisation terroriste douteuse par excellence, ne refuse de suivre les ordres de Washington et de Tel-Aviv ? Alors, oui, les envahisseurs peuvent se féliciter cette semaine “du bon boulot accompli”, mais la conflagration syrienne est loin d’être réglée, loin s’en faut.

La semaine dernière a été marquée par un événement majeur qui donne une petite idée de l’évolution future de la situation de ce pays meurtri, même si la plupart des médias ont minimisé l’importance de cette déclaration. Mercredi, des responsables de Hayat Tahrir-al Sham (HTS) ont annoncé que Mohammed al-Bashir a été nommé Premier ministre par intérim de la Syrie. M. Al-Bashir, qui dirigeait la province d’Idlib, a été choisi pour diriger un gouvernement restreint dont la tâche sera de veiller à ce que les agences gouvernementales, les banques et les services publics continuent de fonctionner sans discontinuer. Plus important encore, Al-Bashir, qui parle anglais, est probablement le technocrate désigné par Washington pour lancer la vente des actifs et des entreprises d’État du pays, de ses ressources naturelles et de tout ce qui a de la valeur. Si l’on en juge par ses expériences passées, il supervisera probablement une forte réduction des dépenses publiques, ainsi que des coupes sombres dans les domaines de l’éducation, de la sécurité publique et des soins de santé. Il cherchera également à obtenir du FMI des prêts considérables pour la reconstruction, qui seront détournés vers des comptes étrangers au profit de sa famille et de ses amis, abandonnant les Syriens lambda à des dettes considérables qu’ils n’auront jamais les moyens de rembourser. Cela ne vous rappelle rien ?

Malheureusement, la prise de fonction de M. Bashir ne s’est pas déroulée aussi bien que prévu. Voici le récit de NBC News:

“Lorsque le nouveau Premier ministre intérimaire de la Syrie, Mohammad al-Bashir, a présidé une réunion du gouvernement à Damas mardi, le drapeau de l’opposition nouvellement victorieuse du pays était déployé derrière lui. À côté de ce drapeau, on pouvait toutefois voir une autre bannière, très prisée des combattants islamistes sunnites de la région, sur laquelle figurent en gros caractères arabes la Shahada, déclaration de foi de l’islam.

“Alors qu’une nouvelle Syrie émerge rapidement des ruines du régime Assad, le monde est à l’affût d’indices révélateurs de la nature de ce nouveau régime – et ce second drapeau inquiète ceux qui aspirent à un avenir fait de modération et de tolérance…..

“HTS est interdit en tant qu’organisation terroriste aux États-Unis et ailleurs, et émane d’une branche d’Al-Qaïda.Son chef, Abu Mohammad al-Jolani, a déclaré il y a dix ans que la Syrie islamiste dont il rêvait ne laisserait pas de place aux minorités religieuses. Il a également laissé entendre qu’il pourrait introduire le terrorisme en Occident si celui-ci ne se retirait pas des guerres du Moyen-Orient.

“Plus récemment, cependant, Jolani, qui utilise désormais son vrai nom, Ahmad al-Sharaa, s’est en quelque sorte refait une beauté, en se taillant la barbe, en revêtant un treillis vert occidentalisé et en prônant la tolérance à l’égard de la myriade de cultes que compte la Syrie. Néanmoins, de nombreux observateurs réservent leur jugement tant que ces mots ne seront pas concrétisés par des actes…..

“Constater que les coulisses du pouvoir en Syrie accueillent un drapeau “affichant des tendances islamistes et salafistes” a “mis les observateurs en alerte”, a déclaré M. Sukkar. Même s’il estime que le déploiement de ce symbole n’a pas été une décision “judicieuse”, il considère qu’il reflète plus les origines des rebelles à Idlib que quoi que ce soit d’autre….

“La crainte classique des observateurs occidentaux de la politique étrangère était de voir Assad renversé, et remplacé par une entité à peine préférable : un groupe terroriste extrémiste….

“La présence du drapeau sur une photo censée représenter le nouveau gouvernement de transition de la Syrie montre à quel point HTS et Jolani sont encore “profondément ancrés dans leur idéologie et leur vision du monde salafiste et sunnite” …..

“Le groupe émettant désormais des propos plus modérés, et bénéficiant également d’une forte cote d’influence, les États-Unis envisagent de rayer HTS de la liste des organisations terroristes, ont déclaré à NBC News deux responsables de l’administration actuelle et un ancien haut fonctionnaire américain. Washington va toutefois surveiller de près les activités du mouvement radical depuis son nouvel angle d’attaque politique. Voilà pourquoi une photo du dirigeant intérimaire de la Syrie pourrait laisser présager des problèmes à venir.” NBC News

Ce sont les guerres d’Israël, et ces guerres poursuivent les intérêts israéliens et non les intérêts américains. L’armée américaine (et la classe politique) a été récupérée par les manœuvres de lobbyistes influents qui savent actionner les leviers du pouvoir pour parvenir à leurs fins. Leur taux de réussite est éloquent. Une grande partie du Moyen-Orient est en ruines, conformément au plan initial.

Mais à présent, le plus dur est à venir, car rien n’a vraiment été résolu en Syrie. Oui, Assad est parti et, oui, l’État syrien s’est désintégré. Mais dans combien de temps la Turquie va-t-elle combattre les Kurdes soutenus par les États-Unis dans l’Est, avant que les intérêts israéliens et turcs ne s’affrontent dans le centre ou le sud de la Syrie, ou avant que HTS, l’organisation terroriste douteuse par excellence, ne refuse de suivre les ordres de Washington et de Tel-Aviv ? Alors, oui, les envahisseurs peuvent se féliciter cette semaine “du bon boulot accompli”, mais la conflagration syrienne est loin d’être réglée, loin s’en faut.

La semaine dernière a été marquée par un événement majeur qui donne une petite idée de l’évolution future de la situation de ce pays meurtri, même si la plupart des médias ont minimisé l’importance de cette déclaration. Mercredi, des responsables de Hayat Tahrir-al Sham (HTS) ont annoncé que Mohammed al-Bashir a été nommé Premier ministre par intérim de la Syrie. M. Al-Bashir, qui dirigeait la province d’Idlib, a été choisi pour diriger un gouvernement restreint dont la tâche sera de veiller à ce que les agences gouvernementales, les banques et les services publics continuent de fonctionner sans discontinuer. Plus important encore, Al-Bashir, qui parle anglais, est probablement le technocrate désigné par Washington pour lancer la vente des actifs et des entreprises d’État du pays, de ses ressources naturelles et de tout ce qui a de la valeur. Si l’on en juge par ses expériences passées, il supervisera probablement une forte réduction des dépenses publiques, ainsi que des coupes sombres dans les domaines de l’éducation, de la sécurité publique et des soins de santé. Il cherchera également à obtenir du FMI des prêts considérables pour la reconstruction, qui seront détournés vers des comptes étrangers au profit de sa famille et de ses amis, abandonnant les Syriens lambda à des dettes considérables qu’ils n’auront jamais les moyens de rembourser. Cela ne vous rappelle rien ?

Malheureusement, la prise de fonction de M. Bashir ne s’est pas déroulée aussi bien que prévu. Voici le récit de NBC News:

“Lorsque le nouveau Premier ministre intérimaire de la Syrie, Mohammad al-Bashir, a présidé une réunion du gouvernement à Damas mardi, le drapeau de l’opposition nouvellement victorieuse du pays était déployé derrière lui. À côté de ce drapeau, on pouvait toutefois voir une autre bannière, très prisée des combattants islamistes sunnites de la région, sur laquelle figurent en gros caractères arabes la Shahada, déclaration de foi de l’islam.

“Alors qu’une nouvelle Syrie émerge rapidement des ruines du régime Assad, le monde est à l’affût d’indices révélateurs de la nature de ce nouveau régime – et ce second drapeau inquiète ceux qui aspirent à un avenir fait de modération et de tolérance…..

“HTS est interdit en tant qu’organisation terroriste aux États-Unis et ailleurs, et émane d’une branche d’Al-Qaïda.Son chef, Abu Mohammad al-Jolani, a déclaré il y a dix ans que la Syrie islamiste dont il rêvait ne laisserait pas de place aux minorités religieuses. Il a également laissé entendre qu’il pourrait introduire le terrorisme en Occident si celui-ci ne se retirait pas des guerres du Moyen-Orient.

“Plus récemment, cependant, Jolani, qui utilise désormais son vrai nom, Ahmad al-Sharaa, s’est en quelque sorte refait une beauté, en se taillant la barbe, en revêtant un treillis vert occidentalisé et en prônant la tolérance à l’égard de la myriade de cultes que compte la Syrie. Néanmoins, de nombreux observateurs réservent leur jugement tant que ces mots ne seront pas concrétisés par des actes…..

“Constater que les coulisses du pouvoir en Syrie accueillent un drapeau “affichant des tendances islamistes et salafistes” a “mis les observateurs en alerte”, a déclaré M. Sukkar. Même s’il estime que le déploiement de ce symbole n’a pas été une décision “judicieuse”, il considère qu’il reflète plus les origines des rebelles à Idlib que quoi que ce soit d’autre….

“La crainte classique des observateurs occidentaux de la politique étrangère était de voir Assad renversé, et remplacé par une entité à peine préférable : un groupe terroriste extrémiste….

“La présence du drapeau sur une photo censée représenter le nouveau gouvernement de transition de la Syrie montre à quel point HTS et Jolani sont encore “profondément ancrés dans leur idéologie et leur vision du monde salafiste et sunnite” …..

“Le groupe émettant désormais des propos plus modérés, et bénéficiant également d’une forte cote d’influence, les États-Unis envisagent de rayer HTS de la liste des organisations terroristes, ont déclaré à NBC News deux responsables de l’administration actuelle et un ancien haut fonctionnaire américain. Washington va toutefois surveiller de près les activités du mouvement radical depuis son nouvel angle d’attaque politique. Voilà pourquoi une photo du dirigeant intérimaire de la Syrie pourrait laisser présager des problèmes à venir.” NBC News

Voyons si nous avons bien saisi : l’administration Biden remplace Assad par une organisation terroriste, mais tombe des nues lorsqu’elle découvre que le groupe est dirigé par des terroristes. C’est bien ça ?

C’est bien ça. Comme vous pouvez le constater, rien de tout cela ne résout la crise fondamentale créée par le retrait d’Assad. Bien au contraire, les principaux partisans du changement de régime – Turquie, États-Unis et Israël – n’ont fait que transformer la Syrie en un champ de bataille un peu plus vaste, où les intérêts contradictoires des uns et des autres se joueront bientôt dans un combat mortel.

À quand le bras de fer entre la Turquie et Israël ou les États-Unis ? À quand une guerre intercommunautaire dans le pays ?

Pour très bientôt, à mon avis. Quant à ceux qui ont cru que le renversement du “méchant dictateur” apporterait paix et sécurité, qu’ils se ravisent. Ils feraient bien de revoir leur copie.

Mike Whitney

 

Article original en anglais : Has Bibi Achieved His Dream of Obliterating the Arab World?, The UNZ Review, le 14 décembrre 2024.

Traduction : Sprit of Free Speech



Articles Par : Mike Whitney

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