Michel Chossudovsky. Guerre au Moyen-Orient: Génocide en Palestine

janvier 15th, 2024 by Prof Michel Chossudovsky

Cette entrevue vidéo aborde la criminalisation de la justice internationale ainsi que la mainmise exercée par Washington sur la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de Justice (CIJ).  

Alors que nous appuyons fermement la procédure juridique soigneusement formulée par la République d’Afrique du Sud contre l’État d’Israël en relation avec la Convention sur le génocide (Cliquez ici pour accéder à  la soumission de 84 pages , extraits ci-dessous), la question fondamentale est de savoir si  cette démarche contribuera à mettre à terme le génocide en cours et sauver la vie de dizaines de milliers de Palestiniens. 

Le vote des 15 juges de la Cour mondiale (CIJ) sera-t-il basé sur la « politique » ou   sur une analyse juridique indépendante et « honnête » et une documentation des preuves accablantes – présentées par l’équipe juridique sud-africaine – concernant les actes « présumés » de génocide commis par Israël ? 

L’entrevue aborde également: le principe IV de la Charte de Nuremberg  qui définit la responsabilité des combattants

« de refuser les ordres du Gouvernement ou d’un supérieur … « à condition qu’un choix moral [soit] possible ». 

Basée sur la Charte de Nuremberg (Principe IV), ce qu’il faut initier, c’est une campagne encourageant  les combattants israéliens, américains et de l’OTAN à « désobéir aux ordres illégaux » et à « abandonner le champ de bataille ».

Cette initiative peut être menée sans délai sous la forme d’une campagne mondiale, simultanément et en solidarité avec la procédure sud-africaine devant la CIJ. 

Video: Guerre au Moyen Orient, Genocide en Palestine

Cette entrevue fut réalisé avant la démarche de L’Afrique du Sud auprès de la Cours Internationale de Justice (CIJ) en date du 11 janvier 2024

 

 

Video: Guerre au Moyen Orient, Genocide en Palestine

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Artigos em português

novembre 5th, 2020 by Global Research News

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Notre infolettre

septembre 19th, 2019 by Mondialisation.ca

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L’UE vient de mettre en place une loi (EMFA) qui doit protéger la liberté de la presse et les journalistes. «Les nouvelles règles garantiront le droit des citoyens à accéder à une information libre et plurielle et définiront la responsabilité des États membres de fournir les conditions et le cadre appropriés pour la protéger», annonce l’UE. En réalité, celle-ci, a un objectif bien précis que Reporters sans frontières a décodé tout en soutenant cette loi.

«L’UE adopte une loi européenne sur la liberté des médias pour protéger les journalistes et les prestataires de médias», annonce le Conseil européen dans un communiqué du 26 mars. C’est «une nouvelle loi qui garantira la liberté des médias, le pluralisme des médias et l’indépendance éditoriale dans l’UE», continue le communiqué de l’UE. «La loi européenne sur la liberté des médias (EMFA) établira un cadre commun pour les services médiatiques sur le marché intérieur de l’UE et introduira des mesures visant à protéger les journalistes et les fournisseurs de médias contre les ingérences politiques, tout en facilitant leurs opérations au-delà des frontières intérieures de l’UE», précise l’UE.

«Des médias indépendants sont un élément vital de toute société libre et démocratique. L’adoption d’aujourd’hui démontre l’engagement continu de l’UE à protéger les journalistes et à sauvegarder la liberté et le pluralisme des médias», a fait savoir Benjamin Dalle, ministre flamand des Affaires bruxelloises, de la Jeunesse, des Médias et de la Réduction de la pauvreté.

En fait, cette nouvelle loi permet à l’UE de mener des ingérences politiques et d’orienter le contenu des médias. Les journalistes et les médias qui ne correspondent pas aux critères politiques des élites politiques de l’UE ne seront pas considérés comme des journalistes ou des médias. L’UE veut lutter contre «la politisation des médias» en prenant des mesures politiques et juridiques. C’est, de facto, une ingérence politique dans le travail des journalistes et des médias pour laisser la place libre aux journalistes et médias qui suivent la ligne politique de l’UE volontairement ou pas (pour des raisons économiques), interdisant la grande diversité des opinions journalistiques.

La Déclaration des devoirs et des droits des journalistes de la Charte de Munich (1971) rappelle que «le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain». Le journaliste a le devoir de «défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique», ce qui signifie qu’il ne peut pas être soumis à une loi venant du politique comme cela est le cas avec cette loi de l’UE qui dit qui est un journaliste et lequel est un vrai média car le journalisme est une activité libre, et reconnue par ses pairs.

Le système politique de l’UE se permet d’identifier les médias – selon ses critères – fiables. Reporters sans frontières révèle, d’ailleurs, le pot aux roses: «La future législation européenne sur la liberté des médias (EMFA) consacre la Journalism Trust Initiative (JTI) comme référence pour identifier les médias fiables». Le but de cette loi est d’ «identifier les médias d’information fiables qui s’astreignent à des obligations en matière d’indépendance éditoriale, de méthodologie, de respect des règles éthiques et de transparence. Ces médias bénéficieront de garanties contre la modération et la suppression arbitraires de leurs contenus par les grandes plateformes».

Les médias et les journalistes, qui ne sont pas reconnus par le pouvoir politique de l’UE, n’auront pas le droit de travailler. Ces journalistes ne pourront pas se rendre à des conférences de presse du gouvernement ou obtenir une carte de presse, et seront mis à l’index. Cela permet au pouvoir politique, qui encadre l’UE, d’empêcher les journalistes – qui refusent les ordres des médias reconnus par la politique de l’UE – de défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique, selon leurs analyses. Seule l’information et la critique autorisée par le pouvoir politique de l’UE sera validée et d’autres sources d’informations seront bannies.

La nouvelle loi de l’UE retire «ce droit du public – qui ne partagent pas la position de l’UE – de connaître les faits et les opinions qui procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes» qui ne partagent pas l’opinion de la politique de l’UE. Les conditions concrètes de l’indépendance et de la dignité professionnelle du journaliste ne sont plus réalisées avec la EMFA. Seuls les journalistes estampillés «informations véritables» – par le pouvoir politique de l’UE – auront le droit de poser des questions à ces mêmes élites politiques, par exemple, dans une conférence de presse. C’est le chien qui se mord la queue. Le syndicat de la presse, SNJ, rappelle que «le journaliste n’accepte en matière de déontologie et d’honneur professionnel que la juridiction de ses pairs». Le pouvoir politique n’a pas à intervenir. En outre, dans une démocratie, il y a la séparation des pouvoirs. Cette loi de l’UE détruit la liberté de la presse – qui se trouvait déjà dans un mauvais état- et met la main sur le rôle du quatrième pouvoir.

L’article 10 de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes de la Charte de Munich (1971) souligne que le journaliste doit «refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction» et «tout journaliste digne de ce nom (…) n’accepte, en matière d’honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l’exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre».

La EMFA est clairement une ingérence gouvernementale et politique. Reporters sans frontières annonce: «Cette législation inédite à l’échelle européenne vise notamment à soutenir l’information journalistique fiable en ligne et à encadrer leur modération par les plateformes». Les médias non reconnus par le politique en UE seront, donc, «encadrés» par les directives politiques de l’UE. Et, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF qui défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde, c’est-à-dire le droit d’informer et d’être informé, conformément à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, déclare: «Nous sommes heureux que la certification JTI, fondée sur une norme européenne que nous avons initiée dès 2018, soit désormais consacrée comme une référence».  «Dans un contexte de désintermédiation, il est nécessaire de disposer d’un mécanisme de distinction entre ce qui relève du journalisme, avec son indépendance, sa méthodologie, son éthique, de ce qui n’en relève pas, afin que les médias puissent bénéficier d’avantages de marchés fondés sur le plan démocratique», conclut Christophe Deloire, validant que cela soit le pouvoir politique qui dicte de la qualité de journaliste.

Cerise sur le gâteau, RSF – qui aurait dû dénoncer cette loi – a signé un partenariat avec Microsoft et affirme que TF1 et le groupe de télévision publique français France Télévision sont, par exemple, des médias qui ne subissent pas une ingérence politique: «Plus de 1000 médias à travers le monde sont parties prenantes au processus de certification JTI, à l’instar, en Europe, du groupe de télévision publique français France Télévision, de la chaine de télévision privée française TF1, de la radio-télévision publique irlandaise RTE News ou encore du groupe de médias privé polonais Wirtualna Polska. La certification JTI est obtenue après un audit externe indépendant réalisé par un organisme accrédité. L’entreprise technologique mondiale Microsoft a signé, à l’été 2023, un partenariat avec RSF s’engageant à utiliser la JTI».

Pierre Duval

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L’action de guerre avec les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, qui acheminent le gaz russe vers l’Allemagne, a eu lieu le 26 septembre 2022, au plus fort du conflit gazier entre la Russie et l’Union européenne. Les éléments de l’enquête aboutissent sur les commanditaires. 

À la suite de l’opération de guerre des sabotages – dans les zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède – les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été détruits.

La société Nord Stream AG a annoncé le 27 septembre 2022 la présence de «destructions sans précédent» sur «trois conduites des gazoducs maritimes Nord Stream 1 et Nord Stream 2». Les sismologues suédois ont enregistré la veille deux explosions survenues sur les tracés de Nord Stream. Le parquet général de Russie a intenté une affaire pour acte de terrorisme international. L’Allemagne, le Danemark et la Suède ont annoncé engager leurs enquêtes nationales mais ont refusé de coopérer avec la Russie.

Début 2023, les enquêtes officielles menées par les autorités danoises, norvégiennes et allemandes n’ont abouti à aucune conclusion sur l’organisateur ou l’auteur de l’opération de guerre de ces sabotages . Cependant, des journalistes occidentaux, en particulier le Wall Street Journal, le Washington Post et Der Spiegel, ont mené leurs propres enquêtes pour citer comme responsable Roman Tchervinski, un haut gradé ukrainien du commandement des opérations spéciales au lieu d’orienter sur Valeri Zaloujny.

Ce que, maintenant les médias, comme France Info, affirment: «Fin 2023, un commandant des forces spéciales ukrainiennes, Roman Tchervinski, était cité comme responsable de l’explosion du gazoduc Nord Stream. Mais la piste de l’ex-chef de l’état-major ukrainien, Valeri Zaloujny, semble aujourd’hui plus vraisemblable».

Déjà, le 8 février 2023, le journaliste américain, Seymour Hersh, a publié un article sur la responsabilité des dirigeants américains sur l’action de guerre avec les sabotages des gazoducs. Citant une seule source anonyme, il a affirmé que le plan du sabotage de guerre avait été élaboré par la CIA en 2021 sur ordre du président Joe Biden comme contre-mesure envers la Russie.

Les agences de renseignement américaines et de l’OTAN ont, donc, mené une attaque de sabotage de guerre sur Nord Stream 1 et 2. L’objectif de Washington est d’affaiblir la position de la Russie sur le marché international de l’énergie et d’assurer le monopole du GNL américain en Europe.

Déjà le 8 février 2022, Joe Biden avait stipulé: «Si la Russie envahit l’Ukraine, il n’y aura pas de Nord Stream 2». Victoria Nuland affirmait: «Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’avancera pas».

La mise en œuvre pratique de la destruction de Nord Stream 1 et 2 a été réalisée par un groupe de travail de la CIA en collaboration avec les services de renseignement et les unités militaires d’autres pays de l’OTAN, notamment sous la forme d’exercices conjoints dans la mer Baltique. Ainsi, du 29 août au 14 septembre 2022, dans la zone de ​​l’île de Bornholm, où passent les gazoducs Nord Stream, des exercices du groupe de débarquement amphibie de l’US Navy ont eu lieu avec les navires de débarquement US Kearsarge et Gunston Hall, ainsi que le porte-hélicoptères US de débarquement Arlington.

Et, du 9 au 23 septembre 2022, les exercices de l’OTAN Northern Coasts 2022 ont eu lieu dans la même zone, bien que la partie nord de la mer Baltique et le golfe de Finlande aient été déclarés zone initiale des exercices. Neuf navires ont été repérés dans la zone: la frégate Schleswig-Holstein, le navire de reconnaissance Oste, le chasseur de mines Bad Bevensen, le sous-marin de la marine allemande U-32, le chasseur de mines tripartite français (CMT) Croix du Sud, ainsi qu’une unité américaine de plongeursopérant depuis le navire quartier général de la marine lettone Virsaitis. Il est possible que ce soient eux qui ont installé des engins explosifs et des détonateurs sur Nord Stream 1 et 2.

Il convient, également, de prêter attention aux mouvements illogiques d’un certain nombre de navires civils – le pétrolier britannique British Achiever, le vraquier panaméen Grand T et le chalutier polonais Svi7, qui ont dévié de leurs routes du 22 au 24 septembre et se trouvaient dans la zone des sites des explosions.

Dans le même temps, la CIA a développé une «opération de couverture» pour détourner l’attention du public des véritables organisateurs et auteurs de l’attaque terroriste – et a confié sa mise en œuvre aux services spéciaux ukrainiens. Il est, tout d’abord, question de la Direction principale du renseignement, car la CIA contrôle directement un certain nombre d’unités du renseignement militaire ukrainien et coordonne leurs opérations spéciales, et Kyrylo Boudanov (chef de la Direction générale du renseignement (GUR) du ministère ukrainien de la Défense), lui-même, vient de l’unité militaire 2245, qui est sous le contrôle direct de la CIA. C’est pourquoi, il bénéficie d’un soutien important de la part des services de renseignement américains.

Le sabotage sur Nord Stream 1 et 2 a été coordonné par le colonel ukrainien Roman Tchervinski. Le 11 novembre, le Washington Post a publié un article dans lequel il a désigné le colonel des forces armées ukrainiennes, Roman Tchervinski, comme «le coordinateur de l’explosion de ces gazoducs marins». Il s’occupait «des questions logistiques et soutenait une équipe de six personnes» qui ont loué un yacht et utilisé des équipements de plongée profonde pour placer les explosifs.

Selon le quotidien US, Roman Tchervinski «recevait les ordres de la part de hauts responsables ukrainiens» qui faisaient des rapports au commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny.

L’opération a été supervisée par le chef de mission adjoint (DCM) de l’ambassade américaine en Ukraine, Christopher Smith. Auparavant, entre 2014 et 2017, il a travaillé à Kiev en tant que représentant du Bureau international des stupéfiants et de l’application de la loi, une agence du Département d’État ayant une fonction entre l’USAID et l’armée. Il a supervisé les réformes des forces de l’ordre en Ukraine. Il a, aussi, été chef de mission adjoint à l’ambassade des États-Unis à Kiev, en Ukraine, de 2022 à 2023.

Der Spiegel a, aussi, diffusé une «fausse» histoire sur le yacht polonais Andromeda et sa location par un groupe de personnes munies de passeports ukrainiens, qui auraient joué un rôle clé dans le sabotage de guerre des pipelines Nord Stream 1 et 2.

Philippe Rosenthal

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La décision d’aujourd’hui est loin d’être un “sursis”. Juste une étape de plus dans un long processus pseudo-juridique conçu pour justifier sans relâche le maintien d’Assange derrière les barreaux.

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L’interminable et abominable saga de l’incarcération de Julian Assange pour crime de journalisme se poursuit. Et une fois de plus, les gros titres ne sont que mensonge, conçu à la fois pour acheter notre passivité et pour permettre aux autorités britanniques et américaines de gagner du temps afin que le fondateur de Wikileaks disparaisse définitivement de la circulation.

Le Guardian – dont la couverture de la procédure d’extradition d’Assange fait l’objet d’un énorme conflit d’intérêts non déclaré (voir ici et ici) – a titré la décision rendue aujourd’hui par la High Court britannique comme étant un “sursis temporaire” pour Assange. Or, c’est loin d’être le cas.

Cinq ans plus tard, M. Assange est toujours enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, reconnu coupable de… strictement rien.

Cinq ans plus tard, il est toujours poursuivi par les États-Unis pour des accusations grotesques en vertu d’un texte législatif centenaire et draconien appelé Espionage Act. M. Assange n’est pas ressortissant américain et aucun des chefs d’accusation n’est lié à ce qu’il aurait pu faire aux États-Unis.

Cinq ans plus tard, la justice britannique continue de cautionner son procès pour l’exemple – un avertissement à d’autres de ne pas dénoncer de crimes d’État, comme Assange l’a fait en publiant des détails sur les crimes de guerre britanniques et américains en Afghanistan et en Irak.

Cinq ans plus tard, les juges londoniens continuent de fermer les yeux sur les tortures psychologiques subies par M. Assange, comme l’a documenté l’ancien expert juridique des Nations unies, Nils Melzer.

Le terme “sursis” est là – tout comme l’intitulé de la décision des juges selon lequel certains des motifs de son appel ont été “accordés” – pour dissimuler l’interminable mascarade juridique dont il est victime, à l’instar de son incarcération dans une cellule de Belmarsh.

En fait, la décision rendue aujourd’hui est la preuve supplémentaire que M. Assange est privé de toute procédure régulière et de ses droits juridiques les plus fondamentaux, comme c’est le cas depuis une dizaine d’années, voire plus.

Dans sa décision, la Cour le prive de tout motif d’appel substantiel, précisément pour éviter que le public n’en apprenne davantage sur les divers crimes britanniques et américains qu’il a révélés et pour lesquels il est maintenu en prison. Il est ainsi privé d’une défense d’intérêt public contre l’extradition. Ou, selon la terminologie de la Cour, sa “requête en vue de produire de nouvelles preuves est rejetée”.

Plus important encore, M. Assange est spécifiquement privé du droit d’interjeter appel sur les bases juridiques mêmes qui devraient lui garantir un appel, et qui auraient dû garantir qu’il ne soit jamais soumis à ce simulacre de procès dès le départ. Son extradition violerait clairement l’interdiction du traité d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis pour des motifs politiques.

Néanmoins, dans leur grande sagacité, les juges estiment que la vendetta de Washington contre M. Assange pour avoir révélé ses crimes n’est pas motivée par des considérations politiques. De même, les efforts déployés par la CIA pour kidnapper et assassiner M. Assange après que l’Équateur lui a accordé l’asile politique, précisément pour le protéger de la colère de l’administration américaine, n’auraient apparemment pas été motivés par des considérations d’ordre politique.

Ce que la Cour “accorde” en revanche, ce sont trois motifs techniques d’appel – même si, en petits caractères, ce “accorde” est en fait transformé en “ajourne”. Le “sursis” célébré par les médias – censé être une victoire pour la justice britannique– réduit en fait à néant les chances juridiques d’Assange.

Chacun de ces motifs d’appel peut être invalidé – c’est-à-dire rejeté – si Washington soumet des “garanties” à la Cour, même si elles s’avèrent sans valeur dans la pratique. Dans ce cas, Assange aura pris un vol pour les États-Unis et aura effectivement disparu dans l’un de leurs sites noirs nationaux.

Les trois motifs d’appel en suspens sur lesquels la Cour souhaite être rassurée sont les suivants : l’extradition ne

  • privera pas Assange de ses droits fondamentaux à la liberté d’expression
  • ne le discriminera pas sur la base de sa nationalité, en tant que citoyen non américain
  • ne le placera pas sous la menace de la peine capitale dans le système pénal américain.

La dernière dérobade du pouvoir judiciaire pour satisfaire les velléités de Washington de maintenir Assange verrouillé à jamais fait suite à des années de procédures judiciaires abusives au cours desquelles les États-Unis ont été autorisés à plusieurs reprises à modifier les accusations portées contre Assange dans des délais très brefs, afin de déjouer son équipe juridique. Cela fait également des années que les États-Unis ont eu l’occasion d’exprimer clairement leur intention d’offrir à M. Assange un procès équitable, ce qu’ils ont pourtant refusé de faire.

Les véritables intentions de Washington sont déjà plus que claires : les États-Unis ont espionné les moindres faits et gestes de M. Assange alors qu’il était sous la protection de l’ambassade d’Équateur, violant ainsi le secret de la relation avocat-client, et la CIA a comploté en vue de l’enlever et de l’assassiner.

Ces deux motifs auraient dû à eux seuls entraîner le rejet de l’affaire.

Mais rien dans la procédure engagée contre M. Assange n’est normal, ni légal. Le but de cette affaire a toujours été de gagner du temps. Faire disparaître Assange de la scène publique. Le diaboliser. Pour détruire la plateforme de publication révolutionnaire qu’il a fondée pour aider les lanceurs d’alerte à dénoncer les crimes de l’État. Pour envoyer aux autres journalistes le message clair que les États-Unis sont en mesure de les attaquer, où qu’ils se trouvent, s’ils tentent de demander à Washington de rendre compte de ses agissements criminels.

Et, pire que tout, apporter une solution définitive pour la nuisance qu’Assange était devenu pour la superpuissance mondiale en l’enfermant dans un processus infini d’incarcération et de procès qui, s’il est encore prolongé assez longtemps, le tuera très probablement.

La décision d’aujourd’hui est loin d’être un “sursis”. Ce n’est qu’une étape de plus dans un long processus pseudo-juridique conçu pour justifier sans relâche le maintien d’Assange derrière les barreaux, et pour repousser sans cesse le jour du jugement dernier, où Assange serait libéré et les systèmes judiciaires britannique et américain démasqués en tant que serviteurs d’un pouvoir cruel et impitoyable.

Jonathan Cook

 

Article original en anglais : Assange’s ‘reprieve’ is another lie, hiding the real goal of keeping him endlessly locked up, Jonathan-Cook.net, le 26 mars 2024.

Traduction : Spirit of Free Speech

VIDEO – 7 octobre | Al Jazeera Investigations

mars 28th, 2024 by Al-Jazeera

L’incursion du Hamas en Israël le 7 octobre a transformé la politique du Moyen-Orient. L’unité d’investigation d’Al Jazeera (I-Unit) a procédé à une analyse médico-légale des événements de ce jour-là, en examinant sept heures d’images de vidéosurveillance, de caméras de surveillance, de téléphones personnels et de caméras frontales de combattants du Hamas décédés, et en dressant une liste exhaustive des personnes tuées.

Le 7 octobre, l’Unité I révèle que les combattants du Hamas et les autres personnes qui les ont suivis à travers la barrière de Gaza en Israël ont commis de nombreuses violations des droits de l’homme.

Mais l’enquête a également révélé que bon nombre des pires histoires publiées dans les jours qui ont suivi l’attaque étaient fausses. C’est notamment le cas des atrocités utilisées à maintes reprises par les responsables politiques israéliens et occidentaux pour justifier la férocité du bombardement de la bande de Gaza, telles que le massacre de bébés et les allégations de viols généralisés et systématiques.

L’Unité I révèle notamment que les affirmations des forces de défense israéliennes selon lesquelles elles auraient trouvé huit bébés brûlés dans une maison du kibboutz Be’eri étaient totalement fausses. Il n’y avait aucun bébé dans la maison et les 12 civils qui s’y trouvaient ont été tués par les forces israéliennes lorsqu’elles ont pris d’assaut la maison.

Il s’agit de l’un des nombreux incidents au cours desquels la police et l’armée semblent avoir tué des citoyens israéliens.

Le 7 octobre est une plongée profonde dans les événements qui ont conduit à la mort de dizaines de milliers de personnes et dont l’importance se répercutera pendant des décennies.

Basé sur les faits. Sobre. Clairvoyant. Scrupuleux. L’unité d’investigation d’Al Jazeera a produit un film [sous titré en français, NdT] qui raconte ce qui s’est réellement passé le 7 octobre.

Ce documentaire, qui fait autorité, n’hésite pas à détailler les atrocités et les crimes de guerre perpétrés par le Hamas. Mais il démontre sans l’ombre d’un doute que bon nombre des récits macabres émanant de sources israéliennes étaient faux.

Les récits incendiaires, qu’il s’agisse d’allégations de viols massifs ou de décapitation et d’incinération de bébés, n’étaient pas étayés par des preuves ou étaient carrément des mensonges. Pourtant, ils ont ouvert la voie à la sauvagerie meurtrière de l’assaut israéliensur Gaza, qui a été décrit par la Cour internationale de justice comme un génocide plausible.

Al Jazeera analyse minutieusement la manière dont ces récits sont entrés dans le domaine public. Cela implique un examen approfondi de Zaka, l’unité israélienne d’intervention d’urgence composée d’auxiliaires médicaux qualifiés qui s’occupent des actes terroristes et des homicides.

Al Jazeera montre comment Zaka a donné des détails sur des atrocités qui n’ont jamais eu lieu, y compris des bébés brûlés et décapités, qui ont fait la une des journaux du monde entier et ont été utilisés par Israël pour maximiser l’effet de propagande afin de gagner la sympathie du public.

Un employé de Zaka, Yossi Landau, a déclaré aux journalistes que le Hamas avait brûlé à mort “deux piles de 10 enfants chacune” dans une maison du kibboutz Be’eri.

Les médias se sont emparés de ce récit et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en a repris une version lors d’une conversation avec le président américain Joe Biden : “Ils ont pris des dizaines d’enfants, les ont ligotés, les ont brûlés et les ont exécutés“.

Un reportage essentiel

Mais comme le montre Al Jazeera, ces récits sont faux. Un examen de la liste des morts a montré que deux jumeaux de 12 ans ont été tragiquement tués lorsque la police et les soldats ont pris d’assaut la maison de Be’eri, mais qu’il n’y avait pas d’autres enfants à cet endroit, note le documentaire.

Plus généralement, la liste révèle que deux bébés sont morts le 7 octobre. L’un a été tué par une balle tirée à travers une porte, tandis que l’autre est mort à la suite d’une césarienne d’urgence après que la mère a été blessée par balle. Aucun n’a été brûlé ou décapité.

Al Jazeera montre également qu’il n’existe aucune preuve sérieuse pour étayer les allégations de viols généralisés et systématiques, exposant les faits connus avant de citer l’avocate britannique Madeleine Rees, de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, qui déclare : “Rien de ce que j’ai vu avancé jusqu’à présent ne suggère que [les viols étaient] généralisés et systématiques“.

Il s’agit là d’un reportage sérieux, mesuré et essentiel. Il soulève un point intéressant et important : pourquoi est-ce Al Jazeera qui s’est senti obligé de faire ce travail ?

Pourquoi la BBC n’aurait-elle pas pu le faire ? ITN ? Sky News ? La célèbre unité d’investigation du Sunday Times ? Les tabloïds de campagne comme le Daily Mail ou le Daily Express ? Des journaux à grand tirage percutants comme le Times of London ?

La réponse pourrait être simple : les grands médias britanniques ont eux-mêmes joué un rôle important dans la promotion et l’approbation des récits israéliens inventés du 7 octobre. L’Express, le Daily Mail, le Times, l’Independent et le Metro ont tous publié en première page des articles amplifiant les affirmations israéliennes sur les 40 bébés morts. La première page du Daily Mail était ainsi libellée : “C’était un holocauste à l’état pur“.

Le simple fait de remettre en question ces récits terrifiants suscitait des accusations de mauvaise foi. Selon un titre du Telegraph, “Israël ne devrait pas avoir à prouver que le Hamas a massacré des bébés“.

Déshumanisation des Palestiniens

Les premiers rapports faisant état de bébés brûlés et décapités présentaient le Hamas comme des barbares sous-humains, comparables à État islamique.

Ces informations ont pu être utilisées pour justifier la sauvagerie d’Israël à l’égard de la population palestinienne de Gaza. “J’entends les appels au cessez-le-feu“, a déclaré le ministre israélien des affaires étrangères de l’époque, Eli Cohen, aux Nations unies. “Dites-moi, quelle est la réponse proportionnelle au meurtre de bébés ? Pour le viol de femmes et leur incinération ? Pour la décapitation d’un enfant ? La réponse proportionnelle au massacre du 7 octobre est la destruction totale, la destruction totale, jusqu’au dernier des membres du Hamas“.

Le sénateur républicain américain Marco Rubio a quant à lui déclaré : “Je ne pense pas que l’on puisse attendre d’Israël qu’il coexiste ou qu’il trouve une voie de sortie diplomatique avec ces sauvages.

Selon le chercheur Marc Owen Jones, cité dans le film d’Al Jazeera, « la violence sexuelle et d’autres formes de violence sont utilisées pour déshumaniser un ennemi, et la déshumanisation est importante dans les conflits. Pourquoi ? Parce que la déshumanisation abaisse le seuil à partir duquel on accepte volontairement d’attaquer ou de blesser un autre groupe de personnes. Et comment faites-vous ? En les considérant comme des sous-hommes. »

Ce film d’Al Jazeera ne se contente pas de rectifier les faits concernant les événements du 7 octobre. Il soulève également de sérieuses préoccupations quant à l’incapacité des médias britanniques à remettre en question le récit israélien.

Il revient entièrement aux médias alternatifs d’avoir fait preuve d’examen et de scepticisme et de s’être comportés comme des journalistes professionnels. Citons-les : un excellent travail a été réalisé par Grayzone, Intercept, Electronic Intifada, Yes ! Magazine, Mondoweiss et, dans une certaine mesure, le journal israélien Haaretz.

Entre-temps, les grands médias britanniques se sont rendus coupables de complicité dans la déshumanisation des Palestiniens, ce qui a ouvert la voie à ce qui ressemble chaque jour un peu plus à un génocide à Gaza.

Peter Oborne

 

Article original en anglais : War on Gaza: Al Jazeera tells the 7 October story that British media will not, Middle East Eye, le 22 are 2024.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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Effondrement sur le front intérieur de l’UE

mars 28th, 2024 by Conor Gallagher

L’insouciance de l’armée allemande a récemment fait l’objet d’une grande attention en raison de la fuite d’un enregistrement audio d’officiers militaires allemands discutant nonchalamment d’attaques contre la Russie.

On peut établir un lien direct entre la folie d’attaquer la Russie avec un total de 100 missiles Taurus et le déclin économique rapide en cours dans le pays. L’incompétence évidente dans les deux cas continue d’être mise en évidence alors que les décisions prises à Berlin ne font qu’empirer les choses, et l’insistance de l’Allemagne sur l’austérité pour le reste de l’Europe contribue à faire en sorte que le reste de l’UE soit également entraîné dans la chute.

Les ramifications de ces politiques risquent d’être considérables, car la classe ouvrière européenne est de plus en plus opposée au conflit avec la Russie et de plus en plus hostile à l’UE, et en réponse, les élites répriment les droits démocratiques, menaçant d’interdire les partis et de limiter la parole.

L’ineptie – de Berlin à Bruxelles et dans la plupart des capitales européennes – est si répandue qu’on en vient à se demander si elle n’est pas intentionnelle, dans le cadre d’une sorte de démolition ciblée avec une arrière-pensée.

Dramatiquement mauvaise

Les prévisions de croissance économique pour l’Allemagne ont récemment été ramenées à 0,2 % en 2024, contre 1,3 % précédemment. Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, se plaint à présent des prix élevés de l’énergie en Allemagne, qui poussent les entreprises allemandes à délocaliser leur production. Il a récemment déclaréque les résultats du pays étaient “dramatiquement mauvais“. Habeck, membre des Verts, est ministre de l’économie depuis 2021. Il n’est pas nécessaire de chercher beaucoup plus loin que lui et son équipe pour comprendre pourquoi la situation est telle qu’elle est.

Le marasme économique de l’Allemagne est désormais largement considéré comme structurel plutôt que temporaire, car le pays est confronté à la hausse des prix de l’énergie à la suite de la perte de l’énergie russe, bon marché et fiable. Habeck et les Verts ont été parmi les plus fervents partisans du conflit contre la Russie et de l’élimination des combustibles fossiles russes, ainsi que de l’énergie nucléaire allemande.

On n’en est pas là, selon un rapport publié le 7 mars par la Cour des comptes fédérale allemande. Ce rapport constate que l’expansion des énergies renouvelables et du réseau électrique a pris beaucoup de retard et que la capacité de production n’est pas suffisante pour répondre à la demande.

Habeck, qui est également ministre fédéral de l’action climatique, a rejeté le rapport en déclarant qu’il “ne reflétait pas la réalité“.

La réalité, c’est que l’inflation reste problématique, que l’économie se contracte en raison de la réduction de l’industrie, que les exportations vers la Chine diminuent et que les atlantistes exercent une pression constante pour imposer encore plus de réduction, que le niveau de vie baisse, que les dépenses sociales sont réduites au profit de dépenses militaires, que l’inégalité des richesses s’accroît et que l’industrie continue de quitter le pays.

Pendant ce temps, Berlin a récemment approuvé un plan de subventions pour 2024 d’une valeur de 5,5 milliards d’euros afin d’atténuer les effets de la hausse des prix de l’électricité. Le gouvernement ne peut pas faire beaucoup plus sans continuer à réduire les autres dépenses sociales de l’Allemagne. Le ministre allemand des finances, Christian Lindner, s’oppose à toute suspension du frein à l’endettement du pays et souhaite plutôt réduire les taux d’imposition des sociétés, ce qui serait financé par des réductions de dépenses.

Le taux d’imposition des sociétés en Allemagne est plus élevé que celui de ses concurrents mondiaux, mais il y a des raisons de penser qu’une réduction de ce taux tout en diminuant les dépenses publiques n’entraînerait pas de croissance économique et risquerait même d’aggraver la situation économique du pays.

L’économiste Philip Heimberger, auteur d’une étude réalisée en 2022 qui montre qu’il existe peu de preuves empiriques des effets positifs sur la croissance des réductions de l’impôt sur les sociétés, estime que le plan de Lindner n’est pas judicieux :

Surtout si les dépenses publiques sont réduites ailleurs au moment de la réduction de l’impôt sur les sociétés, il faut s’attendre à des effets plus faibles sur la croissance. Compte tenu des problèmes liés au respect du frein à l’endettement et de la perspective de réduction des dépenses publiques qui en découle, la prudence est donc de mise, d’autant plus qu’une réduction de l’impôt sur les sociétés entraînerait une baisse (continue) des recettes publiques.

Une perte de recettes fiscales réduit à son tour la fourniture de biens publics tels que les infrastructures et l’éducation. Or, la qualité de la localisation des entreprises et leurs perspectives commerciales dépendent de la qualité des biens publics.

Pour que les entreprises allemandes investissent à nouveau davantage et que l’économie connaisse une croissance plus forte, les arguments économiques en faveur de l’investissement doivent être valables. Le gouvernement devrait faciliter la planification pour les décideurs des entreprises en combinant une stratégie de politique industrielle claire avec des investissements publics afin d’attirer davantage d’investissements privés. Les turbulences au sein du gouvernement fédéral concernant le respect du frein à l’endettement et les incertitudes quant à la possibilité de financer des mesures de politique fiscale en faveur des entreprises, même annoncées de longue date, sont contre-productives.

L’imposition des entreprises en Allemagne ne serait plus compétitive au niveau international. Les effets positifs des réductions générales de l’impôt sur les bénéfices sont principalement obtenus, si tant est qu’ils le soient, par la délocalisation des entreprises en Allemagne au détrimentd’autres pays. Malgré sa faible croissance actuelle, l’Allemagne est le pays le plus puissant d’Europe, tant sur le plan politique qu’économique. En tant que tel, son gouvernement ne devrait pas promouvoir une course vers le bas en matière d’imposition des entreprises, qui ne contribue guère à la croissance.

Que signifie tout cela pour les Allemands ? Tout d’abord, le budget de cette année, qui prévoit les dépenses militaires les plus élevées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (dont une grande partie pour l’Ukraine) et des réductions massives dans les domaines des soins de santé, de l’éducation et de la protection sociale, pourrait n’être qu’un avant-goût de ce qui nous attend.

Et c’est un modèle qui est imposé au reste de l’Europe.

Aggraver une situation déjà difficile

L’Allemagne continue également d’insister sur des règles fiscales plus strictes pour l’Europe, ce qui ne fera probablement qu’aggraver la douleur économique déjà ressentie par des millions de personnes à travers l’Union, en grande partie à cause de la guerre économique contre la Russie.

En février, un accord de dernière minute entre la Commission européenne et le Parlement européen obligera les États membres de l’UE à réduire leurs ratios d’endettement et leurs déficits tout en maintenant les investissements dans des “domaines stratégiques tels que le numérique, l’écologie, le social ou la défense“.

Dans le même temps, selon Bloomberg, les fonctionnaires et les investisseurs de l’UE utilisent les règles fiscales pour faire pression en faveur d’un programme d’obligations à l’échelle de l’UE qui rapporterait aux investisseurs de gros bénéfices tout en permettant à l’Union d’augmenter les dépenses militaires sans que les nations individuelles ne s’endettent davantage.

Après des années d’utilisation de la clause de sauvegarde pour faire face aux retombées économiques de la pandémie, le retour des règles budgétaires sous la forme d’un nouveau cadre de “gouvernance économique” pourrait aider l’UE à obtenir les obligations de guerre tant convoitées, mais cela signifiera aussi plus d’austérité. – surtout pour les pays dont le taux d’endettement public est élevé, comme l’Italie, l’Espagne et la France.

N’oublions pas que l’UE met en avant ces mesures malgré ses propres sondages auprès des citoyens de l’Union, qui montrent que près de 80 % d’entre eux sont favorables à des politiques sociales plus fortes et à une augmentation des dépenses sociales.

Les conséquences potentielles

L’accumulation de crises, qui réduisent toutes le niveau de vie de la majorité des Européens, a des conséquences prévisibles. Un document publié l’année dernière et intitulé « Le coût politique de l’austérité » décrit en détail ce qui se passe déjà :

Les consolidations budgétaires entraînent une augmentation significative des votes pour les partis situés aux extrêmes, une baisse de la participation électorale et une augmentation de la fragmentation politique. Nous mettons en évidence la relation étroite entre les développements économiques néfastes et le soutien des électeurs aux partis extrêmes en montrant que l’austérité induit de graves coûts économiques en réduisant le PIB, l’emploi, l’investissement privé et les salaires. Les récessions induites par l’austérité amplifient considérablement les coûts politiques des ralentissements économiques en augmentant la méfiance à l’égard de l’environnement politique.

Bruxelles a réussi à contenir les partis anti-européens dans l’ensemble de l’Union, malgré l’augmentation de leur part de voix. Le parti Chega, au Portugal, n’est que le dernier né de l’”extrême droite” à avoir profité du mécontentement des électeurs face à l’érosion de leur position économique et de leur démocratie. C’est ainsi que des plans ont été immédiatement mis en œuvre pour exclure Chega de toute coalition.

Dans la deuxième économie d’Europe, l’élection présidentielle n’aura lieu qu’en 2027, mais Marine Le Pen se rend déjà plus acceptable pour l’État permanent transatlantique :

La “melonisation”, c’est à dire l’auto domestication, de Le Pen avance à marche forcée. Après avoir abandonner son programme anti-euro, elle apaise maintenant l’OTAN et Washington. Elle est presque prête a être autorisée à gouverner.


Si ce tweet fait référence à l’abandon par le Premier ministre italien Giorgia Meloni des positions passées de son parti sur l’OTAN et l’UE, le cas de la deuxième économie industrielle d’Europe, l’Italie, est instructif à bien d’autres égards, car il préfigure ce qui attend d’autres pays de l’UE, comme l’Allemagne. Trois points à retenir :

  1. L’Italie est ébranlée par la crise énergétique, mais cela fait plus de vingt ans qu’elle subit une baisse du niveau de vie, depuis son adhésion à la monnaie unique : Le revenu annuel net des ménages italiens, qui était de 27 499 euros (aux prix constants de 2010) en 1991, est tombé à 23 277 euros en 2016, soit une baisse de 15 % du niveau de vie médian. Le revenu net moyen des ménages a diminué de 3 108 € entre 1991 et 2016, soit une baisse d’environ 10 %. L’Italie est le seul grand pays de la zone euro qui, au cours des 27 dernières années, a connu non pas une stagnation mais un déclin.
  1. La guerre économique contre la Russie a ensuite aggravé la situation, les prix de l’énergie ayant augmenté de plus de 50 % en 2022 et n’ayant toujours pas baissé. L’inflation, les salaires réels et l’activité industrielle vont tous dans la mauvaise direction.

En janvier, un tribunal italien a autorisé les compagnies énergétiques à interrompre l’approvisionnement en gaz de l’entreprise sidérurgique Acciaierie d’Italia (ADI), détenue majoritairement par le géant multinational de l’acier ArcelorMittal, en raison de dettes croissantes. C’est la principale usine, elle se situe dans la ville de Taranto et est une des plus grande d’Europe. Elle emploie environ 8 200 personnes et de nombreux autres emplois en dépendent.

La réponse des élites italiennes et bruxelloises est toujours la même : plus de suppressions de salaires, plus de réformes favorables au marché, plus de réductions des dépenses sociales et plus de privatisations. Il y a quelques mois à peine, la société de capital-investissement KKR, basée à New York et dont l’un des partenaires est l’ancien directeur de la CIA David Petraeus, a conclu un accord controversé pour racheter le réseau de téléphonie fixe de Telecom Italia. Aujourd’hui, le quotidien italien La Repubblicadéclare que “l’Italie est à vendre“, décrivant des plans de privatisation d’une valeur de 20 milliards d’euros, notamment de la compagnie ferroviaire publique Ferrovie dello Stato, de Poste Italiane, de la banque Monte dei Paschi et du géant de l’énergie Eni. Ce plan serait rendu nécessaire par les réductions d’impôts accordées par le pays. Les quelque 100 milliards d’euros que Rome a engloutis pour faire face à la crise énergétique n’ont certainement pas aidé non plus. Et ce, alors que le frein à l’endettement de l’UE était suspendu.

  1. Selon Breugel, les nouvelles règles budgétaires de l’UE se traduiront pour l’Italie par une exigence de solde primaire structurel de plus de 4 % du PIB. Cela signifiera des réductions continues des services publics et la privatisation de tout ce qui n’a pas encore été exploité. En outre, les politiques d’austérité néolibérales de Bruxelles continueront à creuser le fossé entre les riches et les pauvres.

Comment ce carnage économique se traduit-il au niveau politique ? À la fin de l’année 2022, les électeurs ont déjà choisi la candidate (Meloni) qui se présentait comme une sceptique de l’UE et de l’OTAN. Elle s’est avérée n’être ni l’un ni l’autre.

Vers qui les électeurs se tournent-ils maintenant ? À l’heure actuelle, un tiers des électeurs italiens considèrent l’économie comme leur principale préoccupation, et la plupart d’entre eux n’ont nulle part où aller :

Cela explique en partie pourquoi le taux de participation aux élections italiennes de 2022 a été le plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale. Des taux aussi bas sont observés en France, en Allemagne et ailleurs. C’est probablement la façon dont Ursula von der Leyen et la Commission européenne l’apprécient, mais combien de temps cela pourra-t-il durer ?

Les Européens de la classe ouvrière se rendent de plus en plus compte que l’UE est un projet de guerre de classe contre le travail. La confiance dans les institutions européennes continue de décliner, tandis que 66 % de la classe ouvrière européenne estime que sa qualité de vie se dégrade.  En bref, les politiques de Bruxelles créent une vague d’opposition à l’UE.

Comme c’est le cas dans une grande partie de l’Europe, le soutien à l’UE en Italie est déjà largement divisé en fonction des classes sociales :

Des sondages récents suggèrent que le soutien à l’euro est clairement influencé par les revenus et les classes sociales. Le sentiment d’avoir bénéficié de l’euro croît avec le revenu et est le plus élevé parmi les professionnels indépendants et les grands employeurs, les (semi-)professionnels techniques et les cadres associés, tandis que les travailleurs de la production et des services et les propriétaires de petites entreprises sont beaucoup moins susceptibles de déclarer qu’ils ont bénéficié de l’euro. En résumé, en Italie, le soutien à l’euro se concentre sur les personnes les plus aisées économiquement et, en ce qui concerne le choix partisan, sur les électeurs de centre-gauche. Par ailleurs, plus une personne a bénéficié de l’euro, plus elle est susceptible de déclarer qu’elle voterait pour le maintien dans l’euro lors d’un hypothétique référendum. Il est important de noter que la majorité des électeurs italiens déclarent ne pas avoir bénéficié de l’euro, ce qui rend le soutien à la monnaie unique plutôt fragile.

Alors que l’escalade contre la Russie et la Chine se poursuit à l’étranger, nous assistons également à une escalade à l’intérieur du pays. Alors que des personnalités comme Mme von der Leyen font la leçon aux pays sur les dangers d’élire toute personne qu’ils considèrent comme une menace pour ce qu’ils appellent le “consensus libéral“, ils ont de plus en plus recours à des mises en garde contre des “outils“, à des menacesd’interdiction de partis politiques et à des mesures de répression de la parole pour parvenir à ce consensus.

Les réactions négatives se multiplient, qu’il s’agisse de manifestations d’agriculteurs, de partis politiques appelant à une nouvelle orientation, ou simplement d’individus ou de groupes diffusant des points de vue indésirables. Pour l’instant, ils sont accusés d’être d’extrême droite ou d’être des personnifications de la propagande russe, mais à quel moment le nombre de ceux qui sont dénigrés aura-t-il atteint la masse critique ?

Alors que le capital continue d’engloutir les États-providence européens et que le niveau de vie diminue, on demande aux citoyens de se sacrifier encore plus pour les guerres économiques des riches, dont on leur dit qu’elles sont des luttes pour les valeurs démocratiques. Pendant ce temps, ces valeurs sont de plus en plus bafouées au niveau national afin de réduire au silence l’opposition à ces guerres économiques. Cela ne semble pas être un modèle durable.

Conor Gallagher

 

Article original en anglais : Collapse on the EU Front, Naked Capitalism, le 17 mars 2024.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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Les déclarations s’enchaînent et se complètent à merveille. D’un côté, nous avons Borrell nous annonçant, que l’on ne soutient pas les Ukrainiens parce qu’on les aime, mais parce que l’on doit défendre les intérêts atlantistes de l’UE et des Etats-Unis sur le front ukrainien contre la Russie. D’un autre côté, le ministre, quand même français, de la Défense nous déclare qu’il envisage la réquisition dans le domaine industriel pour l’Ukraine. Bref, toute la machine étatique française est mise au service d’intérêts supérieurs et extérieurs à l’Etat. Que les industriels soient mis à contribution quand le pays est en danger et qu’il faut aider l’armée, c’est tout à fait normal. Mais ici, c’est la politique gouvernementale, qui met le pays en danger pour servir des intérêts extérieurs.

La question de la réquisition des forces industrielles revient régulièrement sur le devant de la scène politico-médiatique, depuis que la Russie a décidé de répondre militairement en février 2022 en Ukraine. La France est sommée de passer à l’économie de guerre, l’ère dite « post-industrielle » vient de s’écrouler, mais elle a emporté avec elle le plus gros des industries françaises. Et comme la France doit soutenir l’Ukraine, il faut trouver une solution.

Rassurez-vous, il ne s’agit pas de relancer la production nationale pour les Français, non ce serait trop « national » justement. Il s’agit de mettre en route l’économie de guerre tant désirée par Macron en France pour soutenir les intérêts atlantistes dont parle Borrell (voir notre texte ici) dans la guerre menée par l’Axe atlantiste en Ukraine contre la Russie.

Ainsi, dès juin 2022, l’on pouvait lire dans le journal Le Monde :

Alors que la guerre en Ukraine a levé le voile sur la faiblesse des stocks d’un certain nombre d’équipements militaires et de munitions dans les pays occidentaux, des discussions très avancées sont en cours, en France, sur la façon d’y remédier. Selon nos informations, des réflexions sont notamment engagées sur un texte législatif permettant la réquisition de matériaux ou de compétences d’entreprises civiles sans que la France soit formellement en guerre, comme l’encadre la loi aujourd’hui. Un projet piloté par la direction générale de l’armement (DGA) en coordination avec les industriels de la défense et plusieurs ministères.

La loi de programmation militaire a ainsi élargi les possibilités en la matière et l’on peut désormais entendre notre ministre de la Défense déclarer penser à réquisitionner, puisque la base légale existe pour les alliés de la France en temps de guerre, afin de fournir le front en Ukraine. Rappelons, qu’il est ministre français et non ukrainien :

Le pas est fait, un autre tabou s’est écroulé. Le libéralisme, qui a sa place en temps de paix, est mort sur le front ukrainien. Désormais la France, globaliste et alignée, met sa capacité de production au profit de cette guerre, qui ne concerne en rien l’intérêt national. Comme il est possible de le lire dans Le Figaro :

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a annoncé ce mardi lors d’une conférence de presse qu’il «n’exclu[ait] pas» de réquisitionner «des personnels, des stocks ou des outils de productions», voire à «imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires». Il invoque «ce que la loi permet au ministre et au délégué général pour l’armement (DGA) de faire, c’est-à-dire si le compte n’y était pas en matière de cadence et de délais de production».

Et il ne s’agit pas d’un projet à long terme :

Le ministre «ne s’interdit pas de le faire dans les toutes prochaines semaines».

Tel est le sort des pays, qui ont perdu leur souveraineté, que de servir des intérêts extérieurs. Et d’y périr si besoin est. 

Karine Béchet-Golovko

 

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J’ai eu une discussion intéressante la semaine dernière avec un expert politique basé à Washington qui m’exposait des opinions, qui à vrai dire me semblaient quelque peu excentriques sur les surprises possibles de la campagne présidentielle au cours des six prochains mois, mais…. Il m’expliquait que cet étrange petit bonhomme de Jared Kushner était de nouveau engagé dans des réunions secrètes, mais que cette fois, il était promu par certains comme candidat possible à la vice-présidence pour se présenter aux côtés de son beau-père, l’ex-président Donald Trump. Il semblerait qu’il se trouve propulsé par un certain nombre de sénateurs républicains d’extrême-droite ardemment pro-israéliens, incluant des personnes comme Lindsay Graham et Ted Cruz, qui soutiennent que cela résoudrait la question de la loyauté qui a empoisonné son beau-père, une préoccupation majeure pour Trump étant donné l’épisode de la trahison de son ex vice-président Mike Pence. Kushner serait également du bon côté sur un certain nombre de questions qui tiennent à cœur aux conservateurs républicains, notamment celle d’Israël. Et n’oubliez pas que si Donald Trump, âgé de soixante-dix-huit ans, devait être réélu et ne pas terminer son mandat, Kushner serait son successeur et le premier président juif des États-Unis. Vous pouvez parier qu’il y a des gens avec une longue mémoire et des poches bien remplies qui ont cette  idée derrière la tête.

Maintenant, étant donné que Kushner était le conseiller principal de Trump et que la seule chose sur laquelle presque tout le monde s’accorde à propos de Donald est que son jugement sur le choix de ses cadres supérieurs n’est pas très fiable – on se souvient de noms comme Bolton et Pompeo – et ne constituerait guère une référence pour aller de l’avant, et pour viser plus haut, il semblerait néanmoins que certains envisagent effectivement cette possibilité. Et il est également vrai que Kushner n’a presque rien à offrir à part son nom, mais c’est également le cas d’un certain nombre d’autres candidats possibles pour le poste. Cependant, contrairement à la plupart des candidats à la vice-présidence identifiés, Kushner arriverait également avec quelques biscuits. On rapporte que lorsqu’il avait été nommé pour la première fois par Trump, il s’était avéré difficile pour lui d’obtenir une habilitation de sécurité, même avec le soutien très agressif du président. Cela était peut-être dû aux activités du père de Jared, Charles Kushner, un repris de justice emprisonné en 2005-2007 pour fraude commerciale comprenant contributions politiques illégales, évasion fiscale et subornation de témoins. Le procureur des États-Unis pour le district du New Jersey qui a traité l’affaire était Chris Christie, plus tard gouverneur du New Jersey et lui-même candidat à la présidentielle. L’accusation de subornation de témoin découle des représailles de Kushner contre William Schulder, le mari de sa sœur Esther, qui coopérait avec les enquêteurs fédéraux contre Kushner. Kushner avait embauché une prostituée pour séduire son beau-frère, avait organisé l’enregistrement d’une rencontre sexuelle entre les deux puis envoyé la cassette à sa sœur. Donald Trump a gracié Charles après coup, de manière controversée, à la fin de son mandat en 2020, ainsi qu’un certain nombre d’autres hommes d’affaires juifs qui figuraient sur une liste établie par Jared.

Autre hypothèse, la mauvaise évaluation de sa sécurité aurait pu être liée à la Fondation Kushner de la famille de Jared, qui finançait entre autres activités des colonies israéliennes totalement illégales en Palestine. Depuis 2020, Kushner aurait également été fortement en affaires avec l’Arabie saoudite , ce qui aurait apparemment profité aux intérêts commerciaux de la société de capitaux de Kushner à hauteur de 2 milliards de dollars.

Kushner et sa femme pourraient bien être au final considérés comme une note de bas de page dans l’histoire, des acteurs mineurs, mais il est possible que Jared puisse, d’une manière ou d’une autre, se frayer un chemin vers un poste doté d’un pouvoir réel si Donald Trump est réélu.

Mais il fait l’actualité en ce moment pour d’autres raisons. Les gens oublient qu’une grande partie de ce qui se passe autour d’Israël est motivée par ce qu’on pourrait appeler la « motivation du profit », ce qui, il faut le reconnaître, pourrait rimer avec « prophète » en action. Tout dépend de la somme d’argent qui sera générée une fois les Palestiniens expulsés de Gaza et de Cisjordanie, pour commencer. Kushner a récemment révélé sa propre vision d’une conclusion réussie de la guerre pour Israël dans une interview du 15 février,  assaisonnée de commentaires supplémentaires. Voici l’idée : les habitants de Gaza devraient être expulsés de leurs maisons et ceux qui sont encore en vie et qui n’auront pas été chassés et rapatriés vers d’autres pays, notamment le Sinaï en Égypte, pourraient être autorisés à résider dans un endroit approprié de type camp de réfugiés dans le désert du Néguev, au sud d’Israël. On ne sait pas exactement comment ils survivraient dans le désert, car Israël ne dispose pas de ressources en eau excédentaires pour « faire fleurir le désert », selon l’expression consacrée. Kushner explique comment « il doit être possible de faire sortir les civils de Rafah pour les amener en Égypte, avec la diplomatie adaptée » ; et il suggère dans la foulée qu’il « suffirait d’un peu de terrassement au bulldozer dans le Néguev, et j’essaierais d’y déménager les gens », ajoutant “je sais que ce ne sera pas la chose la plus populaire à faire, mais je pense que c’est la meilleure option, afin que vous puissiez y aller et terminer le travail.” Dans ses commentaires, Kushner a également montré qu’il ne se berce pas d’illusions, affirmant : « Je pense qu’Israël a fait bien plus de efforts que beaucoup d’autres pays, pour essayer de protéger les civils. » Plus précisément, il faut soupçonner que les opinions de Kushner pourraient bien refléter celles de Trump, qui a appelé Israël à « en finir [à Gaza] et à le faire rapidement ».

Entre-temps, on peut supposer qu’Israël pourra convaincre des donateurs internationaux comme les États-Unis de financer le nettoyage de Gaza et que celui-ci pourrait être accéléré pour fournir des propriétés luxueuses en bord de mer aux acheteurs juifs israéliens et internationaux, ce qui générerait des revenus substantiels pour le gouvernement et aussi pour des investisseurs comme Kushner. Il a déclaré que « la propriété du front de mer de Gaza pourrait être très précieuse si les gens se concentraient sur la création de moyens… substantifiques. Si vous pensez à tout l’argent qui a été investi dans ce réseau de tunnels et dans toutes les munitions, si cela avait été consacré à l’éducation ou à l’innovation, que n’aurait-on pu faire ? C’est une situation un peu malheureuse là-bas, mais je pense que du point de vue d’Israël, je ferais de mon mieux pour évacuer les gens et ensuite assainir la situation. »

Cela peut sembler une idée farfelue, mais elle n’est certainement pas au-delà de la rapacité et de la cruauté dont le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu est capable. Et ce serait un pas substantiel vers l’élimination complète des satanés Palestiniens. Il y a eu des rapports indépendants selon lesquels des agents immobiliers en Israël élaborent déjà des offres provisoires pour partager les parcelles les plus recherchées des terres de Gaza, en particulier le long de la mer Méditerranée. Les ventes seraient réservées aux Juifs, car une partie de l’intérêt du nettoyage ethnique serait de transformer Israël en un État entièrement juif, ce qui est vivement souhaité par la plupart des Israéliens, outre l’attente d’un afflux de Juifs de la diaspora, vraisemblablement riches, qui choisiront de faire leur « Aliyah » d’une manière plus … substantifique.

Il est intéressant de noter à quel point la pensée de Jared Kushner est peut-être en phase avec les intentions de nombreux Israéliens et Juifs étrangers, mais il existe également des preuves supplémentaires que davantage de terres et de maisons palestiniennes volées seront bientôt mises aux enchères pour être achetées par des Juifs exclusivement dans le monde entier. Début mars, un soi-disant « événement immobilier israélien » a eu lieu dans des synagogues et des centres communautaires juifs du Canada, de l’État de New York et du New Jersey. Bien qu’un de ces forums ait été annulé en raison de la peur des manifestants, les courtiers israéliens vendaient des maisons et des terrains à bâtir en Israël, y compris en Cisjordanie, dont la plupart avaient été « acquis » par la force ou grâce à des artifices illégaux de leurs propriétaires arabes d’origine. La publicité pour ces ventes indiquait avec audace que « Dans un monde où l’incertitude plane et où l’antisémitisme montre plus audacieusement que jamais son horrible visage, la décision d’investir dans une maison en Israël n’est pas seulement judicieuse, elle est exaltante ! » Les « événements » ont eu lieu même s’il est illégal aux États-Unis et au Canada de restreindre la vente de maisons ou de terrains à une religion ou à un groupe ethnique particulier.

Enfin, la suggestion selon laquelle une grande partie de la réflexion sur la question de savoir où et comment la « solution » pour Gaza pourrait être motivée par l’argent vient de l’histoire du projet du canal Ben Gourion et des rapports faisant état de réserves de pétrole et de gaz de plusieurs milliards de dollars au large de Gaza, dans la mer Méditerranée. Le projet Ben Gourion a longtemps été évoqué comme un moyen de créer une alternative contrôlée par Israël au canal de Suez existant. Il s’agirait d’un canal navigable reliant la Méditerranée et la mer Rouge qui traverserait Gaza et Israël, pour se terminer dans le golfe d’Aqaba, près d’Eilat. Les réserves de pétrole et de gaz ont été vérifiées, mais elles restent inaccessibles aussi longtemps que Gaza est aux mains des Palestiniens, même si les Israéliens contrôlent les eaux, tirant régulièrement sur les pêcheurs palestiniens qui s’aventurent trop loin du rivage. Les ressources énergétiques et le contrôle total d’un canal maritime constitueraient d’énormes atouts économiques pour Israël. Si l’on ajoute à tout cela le plan Kushner et les entreprises commerciales d’autres Israéliens, ce serait une grosse étourderie d’écarter la possibilité que les évènements à venir dans ces régions relèvent en réalité d’une … simple question d’argent [comme ils disent].

Philip M. Giraldi

 

 

Article original en anglais :

Where Does Israel-Gaza Go From Here? Jared Kushner Has Some Interesting Ideas

Cet article en anglais a été publiblié initialement sur le site The Unz Review.

Version française : Entre la plume et l’enclume

 

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Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative déductible d’impôt 501(c)3 (numéro d’identification fédéral n° 52-1739023) qui recherche une politique étrangère américaine davantage axée sur les intérêts. au Moyen-Orient. Le site Web est Councilforthenationalinterest.org, l’adresse est PO Box 2157, Purcellville VA 20134 et son adresse électronique est [email protected] .

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Le 25 mars, la Russie a invité une session du Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU), concernant le 25e anniversaire du bombardement illégal de la Serbie (alors officiellement connue sous le nom de République fédérale de Yougoslavie) par l’OTAN. Cette attaque était essentiellement le dernier acte de l’implication directe de l’Occident politique, après près d’une décennie d’agression par l’OTAN dont l’objectif final était de démanteler la Yougoslavie, principalement en réduisant autant que possible l’espace ethnique serbe. Depuis 1991, l’Occident politique a cherché à éradiquer la population serbe dans les régions occidentales de l’ex-Yougoslavie, à commencer par les actuelles Croatie et Bosnie-Herzégovine. La première est effectivement une excroissance de l' »État indépendant de Croatie », allié aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et dirigé par un régime monstrueusement génocidaire connu sous le nom d’Oustache. La seconde est une (con)fédération hautement dysfonctionnelle mis en place par l’OTAN pour empêcher la réunification de la Serbie.

Ces deux pays ont été entièrement (Croatie) ou partiellement (Bosnie-Herzégovine) sécurisés par l’OTAN après que l’alliance belligérante a organisé le nettoyage ethnique des Serbes de ces régions. Cependant, l’Occident politique n’en avait pas fini avec la Yougoslavie (réduite à la seule Serbie et au Monténégro). Le 24 mars 1999, sous le prétexte fallacieux de « protéger » la population albanaise séparatiste de la province serbe du Kosovo et de la Métochie, l’OTAN a lancé une attaque aérienne massive contre la République fédérale de Yougoslavie. Pendant les 78 jours suivants, après avoir échoué à vaincre l’armée serbe, l’OTAN a lancé des frappes contre les infrastructures civiles, déterminée à mettre le pays à genoux en détruisant son économie et en tuant des milliers de civils. Une fois terminée, l’attaque de l’OTAN contre la Serbie n’était plus qu’un des innombrables exemples d’agression impunie de l’Occident politique contre le monde, déguisée en soi-disant « intervention humanitaire », comme à l’accoutumée.

Toutefois, la dernière session du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à cette question semble avoir été « trop désagréable » pour l’OTAN, de sorte que ses principales puissances, en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont effectivement bloqué la discussion. La proposition de la Russie a été soutenue par la Chine et l’Algérie. Le ministre serbe des affaires étrangères, Ivica Dacic, a déclaré que Belgrade était « déçue parce qu’aujourd’hui la vérité sur l’agression de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie en 1999 n’a pas pu être entendue au Conseil de sécurité des Nations unies ». Le représentant permanent de la Russie au CSNU, Vasily Nebenzya, a déclaré qu’il comprenait qu’il était « inconfortable pour les représentants de l’OTAN à cette table d’entendre cela et d’en discuter », mais il a souligné qu’il était important d’avoir cette discussion, « non seulement à cause de ce qui s’est passé, mais aussi à cause de ce qui se passe maintenant dans cette région », faisant manifestement référence aux tensions actuelles.

L’Occident politique a critiqué l’initiative de la Russie, insistant sur le fait qu’elle était « inutile ». Au tout début de la session, le représentant permanent de la France au CSNU, Nicolas de Rivière, s’est opposé à la discussion, affirmant que « ce sujet ne contribuera en rien au progrès », cherchant manifestement à éluder la responsabilité de l’OTAN, alliance belliqueuse qui a orchestré le conflit en Yougoslavie afin de démanteler le pays et de détruire systématiquement les poches de résistance. La discussion à ce sujet au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ne manquerait pas de soulever de nombreuses questions concernant le fonctionnement et l’équilibre déraisonnable des pouvoirs au sein de l’ONU, qui est souvent utilisé pour justifier l’agression de l’OTAN contre le monde ou, pire encore, qui est tout simplement ignoré lorsque la Russie et/ou la Chine utilisent des mécanismes légaux pour l’empêcher. Cela annule non seulement l’objectif même de l’ONU, mais aussi le droit international.

Toute discussion susceptible d’aboutir à une réforme de l’ONU vers un ordre international plus équitable est immédiatement bloquée par l’Occident politique. Pire encore, le pôle de puissance belligérant veut imposer le ridicule « ordre mondial fondé sur des règles » qui se résume au « droit international » que le monde « doit suivre », mais que l’Occident politique peut interpréter comme il l’entend, ce qui lui permet de maintenir (ou même d’étendre) le système néocolonialiste extrêmement exploiteur. En outre, la discussion sur l’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie/Serbie mettrait également en évidence la nature offensive de l’alliance belligérante. En effet, l’OTAN n’a jamais été une « alliance défensive », puisqu’elle n’a jamais défendu quoi que ce soit. Bien au contraire, ses prétendues « interventions humanitaires » dans le monde ont entraîné la mort et la destruction de dizaines de millions de vies, aggravant ainsi la situation humanitaire actuelle.

Il faut également noter que la Russie a décidé d’organiser cette discussion malgré l’horrible attentat terroriste perpétré à l’hôtel de ville de Crocus trois jours auparavant. Cela montre clairement que Moscou n’oublie pas ses amis et ses alliés, même dans les moments les plus difficiles. Il convient également de noter qu’il existe un large consensus politique en Russie sur la question de l’agression de la Serbie par l’OTAN, puisque les deux chambres de la Douma d’État russe ont adopté le projet de document que le représentant Nebenzya a présenté aux Nations unies. Ce document appelle le monde à condamner l’agression de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie, à empêcher les tentatives continues de dissimuler la vérité sur son véritable motif et à tenir les auteurs de l’agression de l’OTAN légalement responsables. Les médias véritablement indépendants ont largement couvert l’agression contre la Yougoslavie, exposant les mensonges flagrants et la tromperie utilisés comme prétextes pour la détruire.

Michel Chossudovsky, expert de renommée mondiale et professeur émérite d’économie à l’université d’Ottawa, également rédacteur en chef de Global Research, l’un des médias indépendants les plus importants de la planète, a été particulièrement actif à cet égard. Son livre, intitulé « The US-NATO War of Aggression against Yugoslavia » (La guerre d’agression des États-Unis et de l’OTAN contre la Yougoslavie), couvre le sujet en détail. Le professeur Chossudovsky a également écrit de nombreux articles sur le sujet, expliquant les véritables motifs de la destruction de l’ex-Yougoslavie par l’Occident politique.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais :

Political West Blocks Russia’s UN Discussion About NATO Aggression on Serbia

Cet article en anglais a été publié initialement sur le site InfoBrics.

Traduction : Mondialisation.ca

Source de l’image en vedette : InfoBrics

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Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant. Il contribue régulièrement à Global Research.

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Vendredi soir à la sortie de Moscou, des gens se rendent dans une salle de concerts, le Crocus City Hall, l’une des plus grandes de la capitale. Ils se font prendre pour cibles, les tireurs ne visent pas, ils doivent faire un maximum de victimes en un minimum de temps. Ensuite, ils mettent le feu au bâtiment et des explosions se font entendre. Des civils pris au piège et pris pour cible, ensuite brûlés vivants, oui cela rappelle les horreurs nazies. Et ce groupe est reparti vers l’Ukraine avant d’être interpellé. Immédiatement, la communauté internationale accuse d’une seule voix l’Etat islamique – comme c’est pratique.

Vendredi soir un peu avant 20h, alors qu’un concert de rock russe va bientôt commencer au Crocus City Hall, les premières informations concernant des tirs commencent à se diffuser. Quatre hommes armés sont entrés dans le bâtiment, en tirant sur les gardes à l’entrée (qui ne sont par armés), en tirant sur tout le monde au passage, se dirigent vers la salle, où les gens paniqués tentent de se cacher ou de se sauver. Chacun est pris pour cible.


Les tireurs se transforment en pyromanes et des explosions se font entendre.

La construction s’est en partie écroulée, il restait encore des gens dans la salle de concerts à ce moment. Tous les décombres n’ont pas encore été sondés, des corps doivent encore d’y trouver.

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Les personnes, qui se sont cachées dans les escaliers de service ou dans les toilettes, pour échapper aux tireurs, se sont fait prendre au piège par les gaz toxiques dégagés par l’incendie. Ainsi :

28 morts ont été retrouvés dans l’une des toilettes de Crocus City Hall

Aussi, 14 corps ont été retrouvés sur l’un des escaliers d’évacuation, rapporte la chaîne Baza Telegram.

Selon ses sources, les gens reposaient en famille, de nombreuses femmes ont été trouvées en train d’embrasser leurs enfants.

Dans la journée d’hier, 11 personnes liées à cet acte criminel ont été arrêtées, dont les tireurs. Personne n’a la nationalité russe. Ils ont fui dans une Renault blanche, sans changer de véhicule … jusqu’à la frontière ukrainienne. Ils déclarent avoir été recrutés sur internet, par un certain « Profète », et contre 500 000 roubles, dont ils ont touché la moitié avant, ils devaient tuer un maximum de civils et incendier le bâtiment avec les gens.

Immédiatement, les médias occidentaux attribuent ce crime à l’Etat islamique. Rappelons, qu’aucun slogan habituel n’a été crié par les tireurs, qu’ils ont « travaillé » pour de l’argent sur le modèle des tireurs à gage, qu’ils n’avaient aucune revendication islamiste.

Le NYT trouve même l’origine de ce groupuscule :

Les États-Unis ont recueilli en mars des renseignements selon lesquels l’État islamique du Khorasan, connu sous le nom d’ISIS-K, la branche du groupe basée en Afghanistan, préparait une attaque contre Moscou, selon des responsables. Les membres de l’Etat islamique sont actifs en Russie, a déclaré un responsable américain.

Dans la foulée :

« Le représentant officiel du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Watson, a déclaré à RIA Novosti que l’Ukraine n’était pas impliquée dans l’attaque terroriste de Krasnogorsk.

L’Etat islamique porte l’entière responsabilité de cette attaque. Il n’y a pas eu d’implication ukrainienne »

L’insistance à blanchir l’Ukraine est telle, que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a précisé :

« Jusqu’à la fin de l’enquête sur l’attaque terroriste de « Crocus », toute justification de Kiev par Washington doit être considérée comme un élément de preuve »

La Russie, de son côté, ne semble pas convaincue par la responsabilité unique, pleine et entière de l’Etat islamique, devant exclure toute implication d’un Etat, notamment l’Ukraine mais pas uniquement. La revendication par l’Etat islamique ressemble à s’y méprendre à une opération sous drapeau étranger, comme on pouvait l’entendre au journal du soir, hier, sur la première chaîne fédérale russe. Et les journalistes d’insister : la Grande-Bretagne est habituée de ce genre de manoeuvre.

L’enquête est en cours. Et le Président russe, lors de son allocution à la population, a bien précisé que non seulement ceux, qui ont commis cet acte devront en répondre, mais également leurs commanditaires. Comme l’a précisé Peskov justement vendredi dernier : la Russie est désormais en guerre. Manifestement, la piste ukrainienne pour l’exécution et atlantiste pour les commanditaires semble être privilégiée à Moscou, car elle est la plus réaliste.

Ces tireurs étaient grassement payés, se dirigeaient ensuite vers l’Ukraine où une fenêtre était prête pour leur faire passer la frontière, ils n’avaient aucune revendication islamiste. Par ailleurs, l’on notera que tout a été fait pour les sacrifier : ils avaient le profil ethnique des « terroristes islamistes » et n’ont même pas changé de véhicule.

L’on compte ce matin, selon les données officielles, qui ne cessent d’augmenter, 133 morts et 154 blessés. Que des civils. Des gens, qui allaient voir un concert. Ce n’est pas un acte de terrorisme classique, c’est un acte de guerre, un de ces actes de terreur qui accompagnent la guerre. Les Occidentaux se sont vengés sur les Russes pour leur choix politique. Comme les Ukrainiens et les Russes avaient été fusillés et brûlés vifs à Odessa par les mêmes commanditaires pour les mêmes raisons.

Manifestement, l’Occident ne comprend pas la mentalité russe et accumule les erreurs stratégiques ces derniers temps … Aujourd’hui est une journée de deuil national. Mais demain sera un autre jour et la réaction de la Russie se prépare. Stratégique. Le changement de qualité du conflit est désormais intégré.

Karine Bechet-Golovko

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La guerre contre les hôpitaux

mars 27th, 2024 by Imad Hatbe

Israël gagne sa guerre contre les hôpitaux, tandis que l’humanité perd sa guerre pour les droits de l’homme.

Le massacre de civils innocents se poursuit.

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L’article 8 de la Convention de Genève définit les crimes de guerre. Deux définitions de ce statut relatives à l’article en question sont

“les attaques dirigées intentionnellement contre des bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la science ou à la bienfaisance, des monuments historiques, des hôpitaux et des lieux où des malades et des blessés sont rassemblés, à condition qu’ils ne soient pas des objectifs militaires” et “les attaques dirigées intentionnellement contre des bâtiments, du matériel, des unités et des moyens de transport sanitaires, ainsi que du personnel utilisant les signes distinctifs des Conventions de Genève, conformément au droit international”.

La première attaque contre les hôpitaux palestiniens marquant le début de l’assaut contre les établissements médicaux a été le bombardement de l’hôpital baptiste Al-Ahli le 17 octobre 2023, qui a tué 473 Palestiniens réfugiés dans l’hôpital, dont des enfants, des femmes, des personnes âgées et des membres du personnel médical. Personne n’oubliera jamais la conférence de presse qui s’est tenue au beau milieu des cadavres. À l’époque, le monde s’est indigné en disant que jamais Israël ne bombarderait un hôpital, qu’il ne commet pas de crimes de guerre. Il s’agissait simplement d’une roquette palestinienne qui se serait détournée, affirmaient-ils. Six mois après l’assaut d’Israël sur Gaza, le monde sait désormais qu’il ne s’agissait pas d’une roquette palestinienne, mais pour l’admettre, il faut reconnaître qu’Israël commet des crimes de guerre.

La deuxième fois, Israël s’est dit qu’il devrait peut-être fournir un prétexte plus rationnel avant d’attaquer un hôpital. Lorsqu’il a attaqué l’hôpital Al-Shifa le 14 novembre 2023, il a prétendu que les combattants du Hamas se cachaient dans des tunnels sous l’hôpital et que les captifs étaient gardés sous l’hôpital Al-Shifa. Dix jours après un long blocus militaire sur l’hôpital faisant des centaines de morts, aucun otage ou combattant du Hamas n’a été retrouvé. Le plus remarquable est que le président israélien a admis qu’Israël avait lui-même construit les tunnels sous l’hôpital il y a de nombreuses années, après avoir convaincu le monde de la nécessité d’attaquer Al-Shifa en raison de la présence de tunnels construits par le Hamas. Pourtant, le monde entier est resté silencieux.

Le mois dernier, le complexe médical Nasser de Khan Younis a été attaqué par des chars israéliens et des centaines de soldats. Les 300 000 Palestiniens vivant à Khan Younis se sont retrouvés avec un unique hôpital d’une capacité de 20 lits. Le directeur de l’hôpital a été arrêté, rejoignant ainsi la liste des directeurs d’hôpitaux arrêtés par Israël, parmi lesquels figurent le Dr Muhammad Abu Salmiya, directeur de l’hôpital Al-Shifa, le Dr Ahmad Kahlout, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, et le Dr Ahmad Muhana, directeur de l’hôpital Al-Awdah.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a écrit sur son compte X :

“L’hôpital Nasser à Gaza n’est plus opérationnel, après un blocus d’une semaine suivi du raid en cours. Hier et avant-hier, l’équipe de l’@WHO n’a pas été autorisée à entrer dans l’hôpital pour évaluer l’état des patients et les besoins médicaux critiques, bien qu’elle ait atteint l’enceinte de l’hôpital pour livrer du carburant en même temps que d’autres organisations partenaires. Il y a encore environ 200 patients à l’hôpital. Au moins 20 d’entre eux doivent être orientés d’urgence vers d’autres hôpitaux pour recevoir des soins de santé ; l’orientation médicale est un droit pour chaque patient. Le prix de ces retards sera payé par la vie des patients”.

Le 18 mars, le complexe médical Al-Shifa a été attaqué pour la troisième fois depuis le 7 octobre. 170 patients et Palestiniens déplacés ont été tués et 800 personnes ont été arrêtées, dont plus de 100 membres du personnel médical. Les autorités ont affirmé qu’une opération de grande envergure était en cours pour neutraliser une nouvelle fois les combattants du Hamas qui étaient censés se trouver dans les tunnels. Cependant, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi l’armée la plus “morale” du monde, qui agit en vertu de son “droit à se défendre”, exécute de sang-froid le docteur Muhammad Zaher al-Nono pour avoir refusé d’évacuer un patient gravement blessé. Pourquoi cette “armée morale” a-t-elle maintenant détruit plus de 26 hôpitaux, tué 283 membres du personnel médical et bombardé 100 ambulances ? Faisons une pause, fermons les yeux et imaginons la réaction du monde si cela se produisait en Ukraine.

Malgré l’absence de toute preuve corroborant leurs affirmations, sans aucune confirmation d’aucune activité militaire à l’intérieur des hôpitaux qu’ils ont saccagés, le monde “libre” continue de nier l’existence de crimes de guerre.

Même si des organismes internationaux tels que l’UNRWA, le PAM et l’OMS annoncent des attaques contre des installations et du personnel médicaux, Israël ne sera pas condamné. Quelles sont les preuves acceptables ? Personne ne connaît vraiment la réponse, ni même s’il en existe une.

Israël gagne sa guerre contre les hôpitaux, tandis que l’humanité perd sa guerre pour les droits de l’homme. Le massacre de civils innocents se poursuit.

Un médecin et un ami de Gaza m’ont écrit :

“N’écrivez pas sur nous, priez simplement pour que nous mourions avant nos proches”.

Imad Hatbe

 

Lien vers l’article original en anglais : https://english.almayadeen.net/articles/opinion/war-on-hospitals

Traduction : Spirit of Free Speech

Image en vedette : Le monde “libre” continue de nier les preuves de crimes de guerre visant les hôpitaux (Illustré par Hady Dbouk ; Al Mayadeen English)

Chris Hedges : PEN America s’autodétruit

mars 27th, 2024 by Chris Hedges

PFR L’Amérique, autrefois un important défenseur des droits des écrivains, des éditeurs et des artistes, a, sous la direction de l’ancienne responsable du Département d’État Suzanne Nossel, abandonné sa mission, détruit sa crédibilité et provoqué une révolte parmi ses membres.

Son refus de condamner le génocide à Gaza et les assassinats ciblés d’écrivains, d’universitaires et de journalistes par Israël, ont vu de nombreux écrivains renoncer du festival annuel PEN World Voices à New York et Los Angeles, prévu en avril et mai.

PEN Amérique non seulement n’a pas réussi à dénoncer le génocide, mais elle offre également des plateformes aux Israéliens qui utilisent un langage raciste et déshumanisant pour décrire les Palestiniens. Il met sur liste noire ceux qui soutiennent le Boycott, désinvestissement et sanctionsmouvement.

PEN America fonctionne comme un la propagande bras pour l’administration Biden et le gouvernement ukrainien – y compris le interdiction d’écrivains russes lors d’un événement PEN en mai dernier. Elle a répété de fausses accusations contre Julian Assange et a refusé de le qualifier de journaliste.

PEN America colporte de l’agitprop. C’est notre version du Union des écrivains soviétiques. Les violations des droits humains commises par les ennemis des États-Unis sont des crimes odieux et celles des États-Unis ou de leurs alliés sont ignorées ou blanchies.

Les écrivains et éditeurs, comme Assange, qui dénoncent les mensonges et les crimes de l’État, sont discrédités, tandis que les propagandistes de l’impérialisme américain et de l’État d’apartheid israélien – même s’il commet un génocide – sont célébrés.

Angela Flournoy et Kathleen Alcott annulé leur participation à l’événement « Nouvelle année, nouveaux livres » du PEN en janvier en raison de l’invitation du PEN à Mayim Bialik qui, selon Flournoy, s’engage dans « une propagande anti-palestinienne déshumanisante et rallie ses cinq millions de partisans à la cause de l’armée israélienne ».

Lors de l’événement Bialik à Los Angeles en février, l’écrivaine palestino-américaine Randa Jarrar était enlevé de force de la salle pour protester.

Alcott écrit dans un e-mail à PEN America

« ..si je louche, je peux trouver peut-être deux mentions [sur le fil Twitter de PEN America] du mot Palestine, l’une en référence à un article d’opinion dans Newsweek qui encourage une neutralité véritablement impuissante et anhistorique (ainsi que, sans doute, certains islamophobie intériorisée).

Plus de 600 écrivains, dont Roxane Gay et Nana Kwame Adjei-Brenyah, ont signé une lettre ouverte le mois dernier, exigeant que « PEN… prenne réellement position contre un véritable génocide ».

PEN America est une marionnette des États-Unis et d’Israël. Nossel a accepté un financement du gouvernement israélien – qui censure et emprisonne régulièrement les Palestiniens journalistes etécrivains en Israël et en Cisjordanie occupée et les assassine ainsi que leurs familles à Gaza – pour le festival annuel World Voices du groupe littéraire à New York.

Nossel en 2017. (Esprits animaux, Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0)

Ce financement ne s’est arrêté qu’en 2017 lorsque plus de 250 écrivains, poètes et éditeurs ont exigé la fin du partenariat de l’organisation avec le gouvernement israélien. Les signataires inclus Wallace Shawn, Alice Walker, Eileen Myles, Louise Erdrich, Russell Banks, Cornel West, Junot Díaz et Viet Thanh Nguyen.

PEN America, comme d’autres organisations de défense des droits de l’homme, a été détournée par des apparatchiks comme Nossel et leurs bailleurs de fonds, abandonnant son indépendance et son intégrité.

Les timides tentatives de l’organisation pour répondre à la révolte — elle émis une réponse remplie de banalités, comme l’expression de « notre tristesse et notre angoisse face aux souffrances endurées par tant de civils palestiniens à Gaza » – est une preuve supplémentaire de sa vacuité morale.

Nossel répète les tropes diffamatoires utilisés pour discréditer Assange, le Wikileaks éditeur qui risque d’être extradé vers les États-Unis pour purger potentiellement une peine de 175 ans en vertu de la loi sur l’espionnage.

« Qu’Assange soit journaliste ou Wikileaks être qualifié d’organe de presse n’a aucune importance pour les chefs d’accusation exposés ici », a déclaré Nossel. a affirmé Valérie Plante..

Nossel, un avocat, a été membre du groupe de travail du Département d’État formé pour traiter de la question. Wikileaks publications. Elle est bien consciente que la question de savoir si Assange est journaliste n’est pas sans importance. C’est crucial.

Les efforts américains pour extrader Assange visent à lui refuser le statut d’éditeur ou de journaliste et à lui refuser le statut d’éditeur ou de journaliste. Wikileaks le statut d’une publication de presse. S’il est extradé et reconnu coupable, le précédent criminalisera tout journaliste qui possède ou publie du matériel classifié.

Nossel répète les accusations portées par le gouvernement américain contre Assange, notamment selon lesquelles il aurait mis des vies en danger en ne caviardant pas des documents, piraté un ordinateur du gouvernement et s’ingérerait dans les élections de 2016 – des accusations qui sont fausses.

PEN America, sous sa direction, envoyé des communiqués de presse avec des titres tels que : « Des rapports de sécurité révèlent comment Assange a transformé une ambassade en poste de commandement pour l’ingérence électorale. »

PEN America, après de fortes pressions, a finalement déclaré qu’Assange ne devrait pas être extradé. Il a été difficile de plaider en faveur de son extradition après The New York Times, Washington Post, The Guardian, Le Monde, Der Spiegel et Le Pays a publié un communiqué commun déclaration exigeant que les charges retenues contre Assange soient abandonnées.

Les centres PEN du monde entier ont également dénoncé les procédures d’extradition. Nossel, cependant, a longtemps fait partie du lynchage d’Assange.

Peinture murale « Collatéral Crucifixion » réalisée par le duo d’artistes Captain Borderline sur le côté d’une maison à Berlin, avril 2021. (Singlespeedfahrer, Wikimedia Commons, CC0)

Nossel a affirmé Valérie Plante. lors du Brian Lehrer Show sur WNYC en mai 2019, Assange est allé « au-delà de ce que ferait un média grand public ». Elle a explosé WikiLeaks publications comme « massives et aveugles » et a reproché à Assange de ne pas avoir expurgé les noms.

Assange a en fait contacté le Département d’État pour les avertir que l’intégralité des câbles non expurgés étaient sur le point d’être publiés par un tiers, a exhorté le Département d’État à prendre des mesures et a proposé de l’aider à le faire. C’est le gouvernement américain qui a finalement décidé de ne rien faire.

PEN America était autrefois dirigé par des écrivains qui se consacraient à la défense des personnes persécutées dans le monde entier, quel que soit le gouvernement qui les persécutait.

J’ai connu certains de ces écrivains, dont Susan Sontag, Norman Mailer et Russell Banks. Ils étaient de fervents critiques du militarisme américain, des champions de la liberté d’expression et de fervents défenseurs des persécutés et des opprimés.

Nossel ne représente aucun de ces idéaux. Elle est une ancienne avocate d’entreprise, énumérés en tant que « contributeur » à la Federalist Society, qui a travaillé pour McKinsey & Company et en tant que vice-président du développement commercial aux États-Unis pour Bertelsmann.

Son mandat désastreux d’un an en tant que directrice exécutive d’Amnesty International l’a vue transformer l’organisation de défense des droits humains en une partisane des guerres américaines en Irak et en Afghanistan.

En mai 2012, lorsque l’OTAN a tenu son « Sommet » à Chicago, elle a parrainé un « Sommet fantôme » et a parsemé la ville de panneaux publicitaires sur les arrêts de bus. lire « OTAN, poursuivez le progrès. Droits humains des femmes et des filles en Afghanistan.

C’était apparemment trop, même pour Amnesty International, et elle aurait été expulsée.

Nossel, de PEN America, a cependant réussi à vider l’organisation de sa substance et à se couronner du titre ridicule de PDG de PEN America, emblématique du corporatisme sans âme qu’elle incarne.

Affaires étrangères article de Nossel titré « Smart Power : Reclaiming Liberal Internationalism » appelle à un « internationalisme libéral » et à un « leadership affirmé » de la part des États-Unis, qui soit « diplomatique, économique et non des moindres ». militaire [c’est moi qui souligne] – pour faire avancer un large éventail d’objectifs : l’autodétermination, les droits de l’homme, le libre-échange, l’État de droit, le développement économique, ainsi que la quarantaine et l’élimination des dictateurs et des armes de destruction massive.

I retiré d’une conférence prévue au World Voices Festival 2013 à New York et démissionné de PEN America – qui, la même année, avait m’a donné son prix du premier amendement – ​​pour protester contre la nomination de Nossel. PEN Canada m’a proposé de devenir membre, ce que j’ai accepté.

J’ai écrit dans ma lettre de démission :

« Les souffrances des Palestiniens sous l’occupation israélienne et le sort de ceux qui sont pris dans nos guerres impériales dans des pays comme l’Irak ne sont pas pour moi des abstractions. Le soutien incessant de Nossel à la guerre préventive – ce qui est illégal au regard du droit international – en tant que responsable du Département d’État, ainsi que son mépris total pour les mauvais traitements infligés aux Palestiniens par Israël et son refus, en tant que responsable du gouvernement, de dénoncer le recours à la torture et aux exécutions extrajudiciaires. , la rend totalement inapte à diriger une organisation de défense des droits humains.

La lettre actuelle, maintenant signé par plus de 1,300 75 écrivains, note que « les poètes, universitaires, romanciers, journalistes et essayistes palestiniens ont tout risqué, y compris leur vie et celle de leurs familles, pour partager leurs paroles avec le monde. Pourtant, PEN America ne semble pas disposé à se tenir fermement à leurs côtés contre les puissances qui les ont opprimés et dépossédés au cours des XNUMX dernières années.

Les auteurs accusent « PEN America d’avoir trahi l’engagement déclaré de l’organisation en faveur de la paix et de l’égalité pour tous, ainsi que de la liberté et de la sécurité des écrivains du monde entier ».

PEN America refuse d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.

« Cet échec est particulièrement frappant à la lumière du bilan extraordinaire que cette catastrophe a fait payer au cours des dernières années. sphère culturelle», disent les écrivains.

« Israël a tué, et parfois délibérément ciblé et assassiné des journalistes, des poètes, des romanciers et des écrivains de toutes sortes. Il a détruit presque toutes les formes d’infrastructures culturelles qui soutiennent la pratique de la littérature, de l’art, des échanges intellectuels et de la liberté d’expression, à travers les bombardements et la démolition d’universités, de centres culturels, de musées, de bibliothèques et d’imprimeries.

En perturbant l’accès à la communication numérique, Israël empêche également les Palestiniens de partager ce dont ils ont été témoins et vécus et de dire la vérité sur ce qui leur arrive. Quiconque utilise le pouvoir de la plume et la liberté d’expression pour faire appel à la conscience du monde court un risque. »

Israël, note la lettre,

« a tué presque cent journalistes et professionnels des médias, plus que lors des deux décennies de guerre en Afghanistan et plus que lors de l’année la plus meurtrière de la guerre en Irak. Israël a également tué près de cent universitaires et écrivains.

Des journalistes palestiniens filment un bâtiment dans la bande de Gaza détruit par les bombardements israéliens, le 14 mai 2021. (Osps7, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

PEN America « a mis quatre mois et demi pour prononcer le mot « cessez-le-feu », alors seulement avec un vague « espoir » pour un accord « mutuellement convenu », plutôt qu’un appel clair ».

« L’histoire de PEN America en matière de condamnant Les auteurs qui choisissent d’honorer l’appel palestinien au boycott culturel et universitaire des institutions israéliennes sont complices de leur oppression, les accusant d’entraver « la libre circulation des idées » », poursuit la lettre.

« Il nous semble que cela viole plusieurs principes au cœur de la mission de PEN. Pour commencer, l’idée selon laquelle le BDS, qui ne boycotte pas les écrivains ou les universitaires individuels, peut entraver la « libre circulation des idées » en Israël-Palestine, suppose qu’une telle chose existe là-bas. En fait, il s’agit d’un fantasme cruel tant que les Palestiniens vivront sous un régime fondé sur la ségrégation raciale et la mise en œuvre de hiérarchies ethniques, de siège et de punitions collectives, conditions mêmes auxquelles le BDS cherche à mettre fin.

L’interdiction des écrivains qui soutiennent BDS « contribue à un environnement néo-maccarthyste en Amérique du Nord et en Europe, dans lequel le soutien croissant au BDS est de plus en plus important.criminalisé.» Opposition au BDS, souligne la lettre,

« néglige la longue et fière histoire du boycott en tant qu’outil efficace et non-violent de libération collective. Tout comme le boycott a été l’un des principaux outils utilisés pour mettre fin avec succès à l’apartheid politique en Afrique du Sud, il faut accepter que certains soient libres de l’adopter comme un outil vital dans le mouvement de résistance non-violente contre l’impunité israélienne aujourd’hui.

Les auteurs ont récemment répondu à la question de PEN America posté des déclarations exprimant des inquiétudes concernant divers incidents survenus à Gaza en demandant « Où sont les actions qui découlent de ces inquiétudes exprimées ?

Ils notent que :

« PEN America n’a lancé aucun soutien coordonné substantiel ni publié de rapport soulignant l’ampleur et la portée des attaques contre les écrivains à Gaza, ou contre la parole et la culture palestiniennes de manière plus large. PEN America a fait très peu de choses pour mobiliser ou inspirer ses nombreux membres – contrairement aux récentes campagnes de PEN America. opposantla guerre en Ukraine et son impact sur la culture, ou le « Jour des Morts » de PEN International honorant journalistes tués en Amérique latine.

Les auteurs se disent également « consternés qu’il n’y ait pas eu d’excuses auprès de l’écrivaine palestinienne Randa Jarrar pour l’acte choquant de l’avoir traînée hors d’un événement mettant en vedette un acteur hollywoodien anti-palestinien et pro-guerre alors que Jarrar lisait les noms des personnes assassinées. Écrivains palestiniens.

« se sont retrouvés dans la position insultante de devoir combattre PEN America pour appeler haut et fort à ce que les bombes financées par les États-Unis cessent de tomber. Ils ont été contraints de souligner à maintes reprises que si l’attaque actuelle était dirigée contre un autre peuple, les crimes auraient été clairement condamnés, ainsi que le soutien à toutes les formes de résistance non-violente contre l’oppression, parallèlement aux événements. axé sur les artistes les plus vulnérables au monde.

PEN America peut continuer d’exister, en effet son obséquiosité envers le pouvoir gouvernemental et corporatif assurera probablement son financement, mais c’est une marque vide de sens utilisée pour justifier les crimes et les mensonges du gouvernement américain et d’Israël.

Les meilleurs écrivains de l’Union soviétique ont refusé d’adhérer à l’Union des écrivains soviétiques ou ont été expulsés. Ceux qui restaient étaient des propagandistes, des écrivains de troisième ordre et des carriéristes. PEN America est rapidement devenu son sosie.

Chris Hedges

 

*

Chris Hedges est un journaliste lauréat du prix Pulitzer qui a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour The New York Times, où il a été chef du bureau du Moyen-Orient et chef du bureau des Balkans du journal. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour Le Dallas Morning NewsLe Christian Science Monitor et NPR. Il est l’animateur de l’émission « The Chris Hedges Report ».

NOTE AUX LECTEURS : Il ne me reste plus aucun moyen de continuer à écrire une chronique hebdomadaire pour ScheerPost et à produire mon émission de télévision hebdomadaire sans votre aide. Les murs se referment, avec une rapidité surprenante, sur le journalisme indépendant, les élites, y compris celles du Parti démocrate, réclamant de plus en plus de censure. S’il vous plaît, si vous le pouvez, inscrivez-vous sur chrishedges.substack.com afin que je puisse continuer à publier ma chronique du lundi sur ScheerPost et à produire mon émission télévisée hebdomadaire, « The Chris Hedges Report ».

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« Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ?»

 Lamartine poète et homme d’état

Résumé

L’histoire de l’Islam politique est aussi une histoire de l’hubris de l’homme pour le pouvoir  Il y a 100 ans ce fut l’abolition de l’Islam . Nous allons donner à grand trait comment l’Islam a « accompagné »  depuis près de 15 siècles par les pouvoirs temporels Après  la mort du prophète Mohammed (QSSL) les quatre califes bien guidés  (Khoulafa Arrichidin)  exceptés d’Abou Bakir périrent de mort violente  ouvrant la route à des guerres  des assassinats en tout genre. Nous allons décrire rapidement les califats omeyades, abbassides, mais aussi les califats de Cordoue,  des Fatimides pour arriver au califat formel ottoman avant qu’il ne soit abolit Nous décrirons la résurgence sous forme de Daesch contre les accords de Sykes Picot qui ont atomisé les pays du levant Nous proposerons d’aller vers un Islam de  la science.

Introduction 

Au septième siècle de l’ère chrétienne apparaisait une religion qui avait credo de se référer au monothèisme d’Abraham de Moïse et du Christe . « Son prophète Mohammed, (QSSL) écrit Robert Mantran, on l’a vu, n’avait prévu aucune disposition concernant sa succession.  Selon le  cas, la polémique — ou le conflit — prit un tour tantôt plus politique que religieux, tantôt l’inverse, mais le recours au Coran fut toujours l’argument essentiel mis en avant par les antagonistes. Les grands schismes : kharidjisme, chi’isme, ont avant tout des bases religieuses, qui furent transposées sur le plan politique » (1)

« Les califes bien guidés » (634-)

A  la mort du prophète, dans l’ordre , les quatre premiers califes  ont été : Abou Bakr As-Siddiq (632-634) ; Omar ibn al-Khattab (634-644) ; Othman ibn Affan (644-656) ; Ali ibn Abi Talib (656-661). Peu après la mort de Mohammed (QSSL) lors d’un rassemblement d’Ansars et de Muhadjir, Abou Bakr est nommé successeur pour guider la oumma,[ la communauté des croyants ndR] .Ce qui fait de lui le premier calife de l’histoire. Abou Bakr se concentra sur les empires perses et byzantins. Certains récits montrent que durant cette période, Abou Bakr contribue également à préserver sous forme écrite le Coran et qu’il est le premier à ordonner de compiler le recueil des révélations sacrées dont il confie la tâche à Zayd ibn Thâbit. Abou Bakr prend soin de nommer `Omar ibn al-Khattâb comme successeur, peu de temps avant de mourir en 634 à Médine ».(2)

« Omar règne dix ans et est nommé calife. Durant son califat, Omar met un terme aux hostilités avec les Perses sassanides, et conquiert la Mésopotamie  (l’actuelle Irak), l’Égypte, la Palestine, la Syrie , l’Afrique du Nord, l’Arménie  et les deux tiers de l’Empire romain d’Orient tout en laissant aux peuples et aux territoires la liberté de pratiquer leur culte, sans forcer leur conversion à l’islam  Ce succès va faire d’Omar un des grands génies politiques de l’histoire.. Omar est également connu dans la communauté sunnite pour sa simplicité et son mode de vie austère.  En 639,  il décrète que les années de l’ère islamique devraient désormais commencer à la première année de l’Hégire, en 622. Durant son règne, `Omar fonde la Bayt al-Mal     l’administration des impôts   tels que la Zakât  prélevée sur les musulmans ou bien la Jizya et le Haraj pour les non-musulmans »

Omar meurt en 644, poignardé. Sur son lit de mort  Il désigne cependant un comité de six personnes devant choisir parmi eux le troisième calife.  Othmân ibn Affân est l’élu de ce comité (2).

« Othmân règne pendant douze ans en tant que calife. Durant son règne, toute la Perse, le Caucase, Chypre sont conquis  Son règne est caractérisé par un contrôle plus centralisé des revenus Il nomme plusieurs de ses parents comme gouverneurs des nouveaux domaines.   Othmân est célèbre dans l’histoire de l’islam pour son implication à compiler le texte du Coran tel qu’il existe aujourd’hui Il a confié ensuite à Zayd ibn Thabit ainsi qu’à d’autres d’en préparer plusieurs copies et de les envoyer dans chaque ville et d’autres lieux importants du territoire musulman et fait détruire les versions non conformes . Il meurt à Médine le 17 juin 656 dans sa propre maison ,   Ali ibn Abi Talib sera le  troisième calife, `Ali renvoie plusieurs gouverneurs de province, dont certains étaient des proches d’Othmân, Son califat coïncide avec une guerre civile qui éclate entre musulmans de 656 à 661. Cette guerre civile, souvent appelée « première Fitna », met fin à l’unité de la Oumma. Ali meurt assassiné le 21 du mois de ramadan dans la ville de Koufa en 661 ».

Ce sera la  fin des « califes bien guidés.

Le Califat omeyyade(661-750)

Par la suite le petit fils du prophète Hasan ibn Ali est nommé calife en 661  Il est  considéré comme un souverain juste par l’ensemble des musulmans sunnites mais,  son pouvoir est contesté et finalement retiré par le gouverneur de la Syrie, Muawiya Ier (Muâwiya ibn Abi Soufyan). Le Califat omeyyade   gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš,  À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib,  et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah est acclamé par ses partisans ; les tribus arabes syriennes, le reconnaîssent comme calife en 659 ou 660.Muʿāwiyah fonde  Damas comme capitale d’un Califat  qui s’étend même au-delà des Pyrénées . Après l’Espagne , plusieurs villes françaises sont occupés comme Nimes Narbonne dans le Languedoc » (3)

Les non musulmans (chrétiens, juifs, zoroastriens, etc.) jouissent d’une liberté de culte et d’une large autonomie judiciaire, mais ils sont soumis à l’impôt de la ǧizyah en compensation de leur exemption du service militaire. Le principal défi de Muʿāwiyah Ier est de rétablir l’unité de la communauté musulmane et d’affirmer la crédibilité des institutions, ainsi que son propre pouvoir, à travers les provinces du Califat après la désintégration politique et sociale de la Grande discorde. Les principales voix d’opposition viennent d’Irak : Koufa et Bassorah,  Vers 746, ʾAbū Muslim al-Ḫurāsāniy initie une insurrection ouverte contre le pouvoir omeyyade  ralliant de plus en plus de partisans sous le signe de l’étendard noir des Abbassides. Ces derniers prennent très vite le contrôle de tout le Khorassan, Koufa est prise en 749 et Wasit, dernier bastion omeyyade en Irak, est assiégée. Marwān II, à la tête de l’armée omeyyade, se dirige alors vers l’est pour arrêter les Abbassides. Les deux armées se rencontrent  début de 750 et les Omeyyades sont défaits. ʾAbū al-ʿAbbās as-Saffāḥ, chef des Abbassides, est proclamé calife à Koufa. C’est la fin du Califat omeyyade ». (3)

 Le califat abbasside (750-1517)

« Le califat abbasside  qui gouverne le monde musulman de 750 à 1258. La dynastie des Abbassides est fondée par As-Saffah, issu d’un oncle de Mahomet,  (QSSL) Al-Abbâs.  Sous les Abbassides, le centre de gravité de l’islam se déplace de la Syrie vers l’Irak où une nouvelle capitale est fondée en 762 : Bagdad .La civilisation arabo-musulmane est à son apogée, dans un empire qui s’étend de l’Ifriqiya aux rives de l’Indus. La dynastie abbasside donne naissance à d’illustres califes comme Al-Mânsur, Al-Ma’mūn ou encore le légendaire Harun ar-Rachid qui étendent la religion musulmane, la langue arabe ainsi qu’une conscience universaliste de l’islam qui caractérise tout le monde médiéval musulman ». (4)

« Le premier calife abbasside est Abû al-Abbâs, dit as-Saffah17 (750-754). La première capitale abbasside   fut placée dans la ville d’Hâshimiyya près de Koufa. Les débuts du nouveau califat Abbasside sont essentiellement dirigés vers la consolidation et la centralisation du nouvel État. Les premiers califes mènent la transition économique du modèle omeyyade reposant sur le tribut, le butin ou la vente d’esclaves vers une économie basée sur les impôts, le commerce et l’agriculture. La conversion massive des Perses apportent avec eux toute l’expérience De plus l’islamisation des perses augmente la pression envers les autres peuples de religion chrétienne ou juive qui adoptent aussi l’islam afin de ne pas être défavorisés dans leur accession aux postes importants ». (4)

L’âge d’or du califat Abasside 

En 786, le calife Hârûn ar-Rachîd monte sur le trône. Sous son règne, on voit se développer les villes. On peut parler d’un empire urbain. Les premiers califes doivent lutter contre de nombreuses oppositions au sein du vaste empire qu’ils héritent des Omeyyades.Sous cette dynastie, l’économie est prospère ; les villes se développent ; l’industrie, les arts et les lettres atteignent leur apogée. Les Arabes contrôlent le trafic international, par mer et par caravanes, de l’Occident à l’Inde et la Chine, en passant par l’Égypte, l’Afrique et les pays slaves  Le développement des lettres, des sciences et des arts puise son inspiration dans la civilisation persane (Les Mille et Une Nuits) mais aussi dans les œuvres de l’antiquité classique traduites en arabe. les révoltes et les troubles ne cessent pas pour autant. Les premiers califes, Abû al-Abbâs (750-754), AbûJa`far al-Mansûr (754-775), Al-Mahdî (775-785) et Harun ar-Rachid (786-809), doivent lutter contre les soulèvements extrémistes. Ils ne peuvent empêcher le détachement de l’Espagne (756) ni la persistance des troubles en Iran » (4).

Le  Califat de Cordoue   (929 -1031)  

Les Abbassides détruisent la plupart des tombeaux omeyyades, n’épargnant que celui de ʿUmar II, et presque tous les membres de la famille sont traqués et tués, mais le prince ʿAbd ar-Raḥmān ibn Muʿāwiyah, petit-fils de Hišām, réussit à s’enfuir, à gagner al-ʾAndalus via le Maghreb et à y établir un émirat à Cordoue. En 929, l’émir ʿAbd ar-Raḥmān III prend le titre de calife. Le califat omeyyade de Cordoue  gouverné par la dynastie des Omeyyades  et qui dominait aussi une partie de l’Afrique du Nord. Succédant à l’Émirat de Cordoue (756-929) avec toujours Cordoue comme capitale, il a duré jusqu’en 1031. La période, caractérisée par une expansion du commerce et de la culture, a vu la construction de chefs-d’œuvre de l’architecture d’Al-Andalus. Abd al-Rahman III transforme et embellit Cordoue et fixe sa résidence à Madinat al-Zahra » (5).

Abd al-Rahman III  entretient de bons rapports avec les juifs et les chrétiens.  Al-Hakam II réunit une bibliothèque de plus de 400 000 volumes. Il envoie ses agents dans le monde à la recherche d’ouvrages rares. Ce travail aurait contribué à la transmission du legs gréco-romain à l’Occident. Cordoue était déjà un centre culturel et intellectuel parmi les plus importants du monde méditerranéen   Les Berbères formaient le gros de l’armée qui s’empara de l’Espagne wisigothique.   Son successeur Hicham II, en raison de son jeune âge, règne sous la tutelle du vizir du palais  .Sous le règne d’al-Hakam II, à partir de 961, le califat est à son apogée.   Au sommet de sa prospérité, le califat est agité par les velléités du vizir Almanzor de supplanter le calife. Le vizir parvient à vaincre les Arabes qui s’étaient rebellés après son coup de force en s’appuyant sur de nouveaux arrivants berbères » (5).

« Sous son règne et celui de son prédécesseur al-Hakam II, al-Andalus connaît la prospérité. Fort de ses victoires Almanzor concentre tous les pouvoirs du califat, instaure sa propre dynastie, ce qui aboutit moins de 10 ans après sa morten1002  à la guerre civile en al-Andalus ,  le califat de Cordoue amorce sa chute tandis que l’armée nomme et destitue les califes. La guerre civile éclate à la mort de son fils Abd al-Malik al-Muzaffar en 1008. Les Berbères, les Arabes, les Suèves et les Espagnols s’affrontent pour le pouvoir. Cordoue est saccagée par les chrétiens en 1009. Madinat al-Zahra, la résidence du calife près de Cordoue, est détruite  en 1013.  le califat est partagé entre 23 roitelets indépendants (reyes de taifas, muluk at tawaif). Leurs gouverneurs se proclament émirs et lient des relations diplomatiques avec les royaumes chrétiens. En 1031, après des années de luttes intestines, il s’est fracturé en un certain nombre de taïfa (royaumes) musulmans indépendants » (5)

Le calife fatimide    (909-969) 

Le Califat fatimide était un califat islamique chiite ismaélien, mené par la dynastie des califes fatimides, qui régna depuis l’Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171).Fondé en 909 par Ubayd Allah al-Mahdi  Il englobe par la suite une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Pour les Fatimides sont issus de la branche religieuse chiite  pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali. Ils considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre.  Ubayd Allah al-Mahdi, qui arrive de Syrie,    trouve un terrain préparé par des missionnaires propagandistes. En l’occurrence, Abu Abd Allah ach-Chi’i, envoyé en Afrique du Nord, sait gagner à sa cause les Berbères Ketamas, tribu qui était établie à  Ikjer en Petite  Kabylie.  Les ketamas sont connus pour avoir été les fondateurs du califat fatimide (909-1171), qui renversa les Aghlabides qui contrôlaient alors l’Ifriqiya et conquit ensuite l’ Égypte et le sud du Levant en 969-975. » (6)

«  Pour la première fois le mouvement de conquête part de l’Occident (berbère) vers l’Orient (arabe), laissant également un pouvoir berbère — les Zirides — au Maghreb. En 969, les Fatimides conquièrent l’Égypte,  entrent à Fustât le 7 juillet 969,  Ils fondent, près de cette ville, une nouvelle capitale qu’ils nomment al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse ». Les Fatimides continuèrent à étendre leurs conquêtes jusqu’à la Syrie et parvinrent à s’établir à Malte et en Sicile Plus tard  le calife Al-Hâkim disparaît le 13 février 1021. Il aurait été assassiné à l’instigation de sa sœur Sitt al-Mulk, À la mort du dernier calife fatimide al-Adîd, le 13 septembre 1171, Saladin annexe le califat à celui de Bagdad, le rendant ainsi au sunnisme ». (6)

Le Califat Ottoman. Une illusion (1517-1924)

« Après la fin de la dynastie abbaside le califat s’est évaporé mais les métastases étaient dans le corps social musulman depuis longtemps car de fait, mises à part des périodes lumineuses (Al Andalous et Bagdad éphémères) la charge de califat  a donné lieu  a d’interminables batailles  des meurtres des assassinats du fait de l’hubris du pouvoir, l’exemple les plus symptomatiques est celui des 23 royaunes sanafirs en Espagne (reyes des taifas, muluk  ataouif). De plus comme l’écrit Mathieu Guidère :

« Le califat ottoman est marqué par un double processus de « désacralisation » du titre islamique suprême et de « turcisation » de la fonction califale. Il demeure le seul califat panislamique et non arabe inscrit dans la durée. Sa domination au cours de l’époque moderne a permis de détacher, dans la conception du gouvernement islamique, la direction spirituelle de l’islam (commandeur des croyants) de l’origine ethnique du souverain (arabe). En effet, jusque-là, les deux aspects (arabe et musulman) étaient une condition sine qua non pour pouvoir être proclamé calife. Mieux, il fallait que la généalogie de l’élu se rattache d’une façon ou d’une autre à la tribu d’origine de Mohammed, Quraysh ; autrement dit, qu’il soit qurayshite.  il était difficile de prouver ce lien avéré avec les Arabes de Quraysh. Ces conditions drastiques, ont conduit les sultans ottomans à attendre le siècle pour prétendre officiellement au titre de « calife ».  En effet, le titre apparaît pour la première fois, du côté occidental, dans le traité de 1774 signé avec la Russie de Catherine II. Par ce traité, le sultan ottoman renonce à sa souveraineté sur les territoires de la Crimée mais obtient, en sa qualité de « calife », de garder la protection des habitants musulmans de ces contrées, la minorité tatare » (7)

Il y a cent ans « tombait » le califat ottoman (1924)

« Le califat était  une laborieuse construction écrit le professeur Jean Pierre Filiu qui permit au sultan ottoman de se proclamer calife en 1774… dans le cadre d’un traité avec la Russie  il conservait en tant que calife une autorité spirituelle sur la population musulmane de ce territoire. Cette union, dans la seule personne du souverain ottoman, des pouvoirs temporels du sultan et spirituels du calife perdura jusqu’à l’accession au pouvoir, en 1908, des Jeunes-Turcs, parti politique nationaliste révolutionnaire. » (8).

Le califat serait  ainsi ,un non évènement  car écrit l’historien  :

« La volonté de réunir l’ensemble des musulmans sous un même pouvoir s’étant finalement révélée illusoire, Le 3 mars 1924, le Parlement turc vote l’abolition du califat  C’est la fin d’un mythe, celui du magistère ottoman sur l’oumma,. Mais c’est aussi la fin d’une illusion, puisque le calife ottoman avait perdu tout pouvoir temporel avec l’abolition du sultanat en 1922. La dignité de calife avait eu pendant plus de deux siècles une importance mineure pour les sultans ottomans, attachés à leur pouvoir (sulta) effectif plutôt qu’à la succession (khilafa) du prophète Muhammad. » (8)

Pour l’histoire du hold up et dans le même contexte, sur l’illusion califale le professeur Julien Loiseau  écrit :

« En 1517, le sultan Sélim 1er avait ramené du Caire à Istanbul le calife Al-Mutawakkil III, lointain descendant des Abbassides expulsés de Bagdad en 1258. S’il y a eu abolition du califat, elle s’est donc produite lors de la prise du Caire en 1517, et non lors du vote d’Ankara en 1924. En outre, les Ottomans n’avaient aucun droit à revendiquer un titre dont on pouvait débattre s’il devait échoir à la parentèle du  prophète Les nouveaux maîtres de l’Empire n’hésitent alors pas à remplacer en 1909 Abdülhamid II  Mehmed V. Ils croient profiter de son prestige de calife pour déclencher en son nom, en novembre 1914, le djihad  qui n’eut aucun écho,  preuve que l’autorité morale du calife n’est déjà plus qu’une fiction ». (9)

« A partir du milieu du XIe siècle s’imposa la fiction légale d’une délégation du pouvoir du calife au « sultan », détenteur réel de la puissance guerrière et de l’autorité politique. Commença ainsi la plus longue phase de l’histoire du califat, celle où l’institution suprême de l’Islam se limita à représenter l’unité (perdue) de l’empire islamique, en protégeant de loin les   le pèlerinage des musulmans à La Mecque. La prise de Bagdad par les Mongols en 1258 mit un terme brutal à une histoire commencée cinq siècles plus tôt lors de la fondation de la ville en 762.  En 1517 le sultan ottoman Selim entrait au Caire, déportait à Istanbul les derniers représentants de la famille abbasside. Mais alors que s’éteignait la dynastie des Abbassides, il aurait encore paru incongru qu’un souverain turc, revêtît une dignité réservée en droit islamique à un Arabe de Quraysh, la tribu du Prophète. (…) En 1774, le traité   pour le contrôle de la Crimée attribuait au tsar la souveraineté sur ce territoire, et au sultan l’autorité religieuse et légale sur ses habitants musulmans : pour la première fois, le sultan ottoman recevait officiellement le titre de calife. Le titre de « successeur du Prophète » semblait une relique du passé» (9).

« Dès novembre 1922, la   Turquie abolit le sultanat des Ottomans.  Le 3 mars 1924,   la grande Assemblée nationale présidée par Mustafa Kemal  abolissait le califat. Le dernier calife, Abdülmecid II, était exilé à Paris. Deux jours seulement après cette décision, le roi du Hedjaz, Hussein ibn Ali, maître de La Mecque et de  Médine revendiquait le titre, aussitôt contesté par le roi d’Égypte Fouad, qui entendait convoquer au Caire un « congrès du califat ». Mais en octobre 1924, la conquête de La Mecque par Ibn Saoud et l’intégration des lieux saints de l’Islam au royaume wahhabite offraient une solution alternative à son rétablissement. Il faut attendre Daech en 2014 pour que le califat fasse un retour fracassant dans l’histoire du Proche-Orient ». (9)

« Daech ou le Califat pour tous »  (2014-)

90 ans après la suppression du califat par Mustafa Kemal, Daech à l’été 2014 se fait connaitre  :

« Stupeur et l’effroi :  Daech est l’acronyme arabe pour « État islamique en Irak et au Levant ». organisation terroriste est née fin 2006. En avril 2013, al-Baghdadi   annonce la création de l’« État islamique en Irak et au Levant » (Daech, en arabe ad-dawla al-islāmiyya fi-l-’irāq wa-š-šām). Le 29 juin 2014 après la prise de Mossoul, deuxième ville du pays, al-Baghdadi proclame la « restauration du Califat », qui correspond symboliquement au premier jour du Ramadan dans le calendrier musulman (Hégire). Tout un symbole.  Mathieu Guidère en parle : « La remise en cause des frontières issues de l’accord Sykes-Picot de 1916 a été clairement annoncée dans le discours d’investiture d’al-Baghdadi comme « Calife ».    Il n’est pas inutile de rappeler que l’accord Sykes-Picot, que dénonce le chef de Daech et calife autoproclamé à Mossoul, avait été signé secrètement, avec la bénédiction de la Russie tsariste. Il stipulait que les forces coloniales  elles avaient promis aux Arabes un « grand royaume libre et indépendant » en échange de leur soutien contre le « Califat ottoman ».  (10)

« Le chérif Hussein attendit en vain jusqu’en 1920 que la Grande-Bretagne et la France honorent leurs promesses. Mais celles-ci tracèrent les frontières du futur Irak, de la nouvelle Syrie, du Liban, de la Jordanie, du Koweït, pendant que les implantations sionistes se multipliaient à Jérusalem et à Jaffa avec la bénédiction des Britanniques consécutivement à la Déclaration Balfour promettant un foyer national juif (1917).  Dans ses prolégomènes, Ibn Khaldoun le définit en ces termes : « Le serment d’allégeance (bay‘a) consiste à rendre hommage d’obéissance. La personne qui le prête passe une sorte de contrat avec son émir, auquel elle confie le gouvernement de ses affaires et de celles des musulmans,». la bay‘a engage toute la communauté que ces personnes sont censées représenter.Du point de vue du Calife, l’effet de la bay‘a est personnel et limité dans le temps ». (10)

«Plusieurs organisations poursuit Mathieu Guidère s’érigèrent en  califate : « le Nigérian Abubakar Shekau, de Boko Haram, a annoncé, le 24 août 2014. Le 14 septembre 2014 ce groupe se baptiste Jund al-Khilāfah fi Arḍ al-Jazā’ir, suit le Sinaï le 10 novembre 2014, date à laquelle le groupe jihadiste Ansar Beit al-Maqdis prête allégeance à Daech.  L’annonce de ralliement à Daech a été chaque fois accompagnée par une référence  à  la volonté de restaurer le  Califat abbasside disparu en 1258 avec le sac de Bagdad par les Mongols. » (10)

« Les particularités doctrinales et les différences théologiques entre les  deux courants sunnites et chiites reposent sur une querelle de succession politique. Pour les sunnites, le chef de la communauté musulmane doit être un homme ordinaire.  Pour les chiites, la communauté musulmane ne peut être dirigée que par les descendants de la famille du Prophète,   Enfin,   L’imam, incarne à la fois les pouvoirs temporel et spirituel,  Il est la « preuve de Dieu » (ayatollāh) sur terre   Il n’en est rien pour le « Calife » qui représente avant tout un symbole d’unité de l’Oumma   et un garant de bonne gouvernance islamique (ḥākimiya).  Les deux principaux concurrents de l’islam sunnite sont le salafisme et le frérisme .Le premier est issu de la pensée du théologien Ibn Taymiya (mort en 1328), avec  la pensée Abd al-Wahhab (mort en 1792) devenant la doctrine officielle de l’État saoudien. Le second courant théologique et idéologique est issu de la pensée originelle de la Confrérie des Frères musulmans égyptiens, fondée par Hassan al-Banna en 1928. » (10)

« En relisant les écrits et les discours de ses principaux chefs, on se rend compte que la contestation des États existants était depuis le début au cœur de leur rhétorique et que le projet de construction politique avait toujours été présent dans les esprits.. Deux exemples contemporains taillés par la force : l’État saoudien en 1932 (Ikhouan)  et l’État hébreu en 1948 ( l’Irgoun) (…)  En effet, à l’été 2015 Daech affiche tous les attributs d’un État : continuité territoriale entre la Syrie et l’Irak une population de plus de huit millions d’habitants : des formes de gouvernement aux niveaux qui administrent des villes aussi importantes que Mossoul en Irak Raqqa en Syrie. »   (10)

 Le califat est-il consubstantiel à la gouvernance ?

« Autorité suprême de l’islam pendant des siècles, le califat  que les fondamentalistes rêvent de restaurer n’est pas consubstantielle à la religion musulmane, relève le philosophe Souleymane Bachir Diagne. A la fin de la première guerre mondiale,  le projet de dépecer le califat ottoman   allié au Reich fut mis en œuvre Les pays de l’Entente détachèrent ainsi les nationalismes arabes au Moyen-Orient et au Maghreb de la tutelle califale turque.  En 1920,  en Inde le mouvement (le khilafat movement)  publia un Manifeste du califat qui exigeait de la Grande-Bretagne qu’elle protégeât le califat Cette mobilisation portait le message qu’un califat n’était pas seulement un gouvernement, mais aussi et d’abord une institution religieuse consubstantielle à l’islam même. Est-ce le cas ? Ironie de l’histoire : c’est la Turquie elle-même qui, de facto, répondit « non » à cette question. La guerre et la révolution conduites par Mustafa Kemal ont abouti d’une part à un nouveau traité − celui de Lausanne en 1923, plus avantageux pour la Turquie . La Grande Assemblée nationale turque, en abolissant le califat le 3 mars 1924, envoya au monde musulman le message suivant : de jure, le califat n’est pas consubstantiel à l’islam et les sociétés musulmanes, dans leur diversité, ont aujourd’hui la responsabilité de construire les institutions politiques modernes qui traduiront au mieux les aspirations des peuples » (11) .

Conclusion. Pour un califat technologique 4.0 pour sauver l’Islam

Pour répondre au philosophe Souleymane Diague. Peut-on vivre sans transcendance ? Il est vrai que nous sommes au XXIe siècle , l’Islam devrait être un référent éthique et moral mais la gestion de la cité relève du profane. « Rendons à César ce qui appartient à  César et à Dieu ce qui appartient à Dieu » pour reprendre cette parabole du  Christ. L’Islam du XXIe siècle pour qu’il retrouve son lustre, devra libérer le croyant qui gère d’une façon personnelle sa relation verticale à Dieu.  Sa valeur ajoutée en tant que citoyen ne doit en aucun cas être amalgamée et sa croyance. Il en est de même de la gestion des Etats. Souvenons nous, l’apogée de  l’Islam est illustré  par le cadeau  fait par Haroun Ar Rachid à  Carl Der Gross  francisé en Charlemagne empereur du saint empire germanique : Une clepsydre, la  première horloge du monde. En échange l’empereur lui envoie des lévriers.. ;Non ! les  savants Musulmans d’alors qui se sont épanouis à l’ombre d’un califat tolérants n’étaient pas des barbares !

Comment arriver à  un Islam de la science qui apporte sa valeur ajoutée à la paix du Monde ? Souvenons nous les musulmans n’étaient pas seulement arabes, mais perses, berbères, Kazakhs ouzbeks. L’Islam du XXIe siècle  devra, pour redevenir un pôle attractif permettre cette liberté de penser perdue qui a fait les bonnes heures de l’Islam . C’est à cette condition  que nous irons vers ce XXIe siècle  où les espérances sont de plus ne plus démonétisée par une science conquérante et  rationnelle  Seule demeure la réalité du savoir et l’Islam recommande d’aller en  Chine Ironie de l’histoire le savoir du Web 4.0 de la 5e génération, du Chat GPT est en grande partie abritée par ce pays. Iqra devrait être le crédo ! Amin !

Professeur Chems Eddine Chitour 

Ecole Polytechnique  Alger

 

Image en vedette : Capture d’écran. Abdulmejid Efendi, (Abdülmecid II) dernier calife – Al-Kanz. « Le dernier des califes était ottoman. Il vécut ses vingt dernières années à Paris où il mourut en 1944, puis fut enterré en Arabie saoudite, à Médine. »

Notes :

1.Robert Mantran https://www.cairn.info/l-expansion-musulmane-vii-xi-siecle–9782130441816-page-236.htm L’expansion musulmane (2001), pages 236 à 252

2.https://fr.wikipedia.org/wiki/Califes_bien_guid%C3%A9s

3.https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_omeyyade

4.https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_abbasside 7501258/1517

5.https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_de_Cordoue

6.https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_fatimide

7.https://www.cairn.info/le-retour-du-califat–9782070178414-page-106.htm

8.Jean-Pierre Filiu https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2024/03/16/il-y-a-cent-ans-tombait-le-califat-ottoman-recit-d-une-chute-qui-continue-d-habiter-les-memoires-en-islam_6222350_6038514.html

9.Julien Loiseau https://www.lhistoire.fr/1924%C2%A0%C2%A0le-dernier-calife mars 2024 

10.Mathieu Guidère https://www.cairn.info/revue-outre-terre2-2015-3-page-149.htm

11.Souleymane Diagne https://www.lemonde.fr/idees/article/ 2020/ 10/07/rendez-vous-de-l-histoire-de-blois-ce-que-voudrait-dire-gouv erner-aujourd-hui-dans-les-mondes musulmans_6055033_3232.html

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  • Commentaires fermés sur Il y a cent ans le califat ottoman était supprimée : Pour un Islam de la science du XXIe siècle 

Les cinq derniers mois ont été clarifiés. Ce qui était censé être caché a été mis en lumière. Ce qui était censé être occulté est devenu clairement visible.

La démocratie libérale n’est pas ce qu’elle paraît.

Il s’est toujours défini contrairement à ce qu’il prétend ne pas être. Là où d’autres régimes sont sauvages, c’est humanitaire. Là où d’autres sont autoritaires, il est ouvert et tolérant. Là où d’autres sont criminels, ils respectent la loi. Quand d’autres sont belliqueux, il recherche la paix. C’est du moins ce que prétendent les manuels de la démocratie libérale.

Mais comment garder la foi lorsque les principales démocraties libérales du monde – invariablement appelées « l’Occident » – sont complices du crime des crimes : le génocide ?

Il ne s’agit pas seulement d’une infraction à la loi ou d’un délit, mais de l’extermination d’un peuple. Et pas seulement rapidement, avant que l’esprit n’ait le temps d’absorber et de peser la gravité et l’étendue du crime, mais au ralenti, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois.

Quel système de valeurs peut permettre pendant cinq mois d’écraser des enfants sous les décombres, de faire exploser des corps fragiles, de dépérir des bébés, tout en se revendiquant humanitaire, tolérant et pacifiste ?

Et non seulement permettre tout cela, mais y contribuer activement. Fournissez les bombes qui mettent ces enfants en pièces ou détruisent leurs maisons, et coupez les liens avec la seule agence humanitaire qui peut espérer les maintenir en vie.

Il semble que la réponse réside dans le système de valeurs occidental.

Le masque n’a pas seulement glissé, il a été arraché. Ce qui se cache en dessous est vraiment laid.

Dépravation en spectacle

L’Occident tente désespérément de s’en sortir. Lorsque la dépravation occidentale est pleinement visible, le regard du public doit être fermement dirigé ailleurs : vers les véritables méchants.

On leur donne un nom. C’est la Russie. Il s’agit d’Al-Qaïda et de l’État islamique. C’est la Chine. Et en ce moment, c’est le Hamas.

Il doit y avoir un ennemi. Mais cette fois, le mal de l’Occident est si difficile à dissimuler, et l’ennemi si dérisoire – quelques milliers de combattants sous terre dans une prison assiégée pendant 17 ans – que l’asymétrie est difficile à ignorer. Les excuses sont difficiles à avaler.

Le Hamas est-il vraiment si maléfique, si rusé, si menaçant qu’il nécessite un massacre massif ? L’Occident croit-il vraiment que l’attaque du 7 octobre justifie le meurtre, la mutilation et la disparition de plusieurs dizaines de milliers d’enfants en guise de réponse ?

Pour éradiquer de telles idées, les élites occidentales ont dû faire deux choses. Premièrement, ils ont tenté de persuader leur public que les actes auxquels ils participent ne sont pas aussi graves qu’ils le paraissent. Et puis que le mal perpétré par l’ennemi est si exceptionnel, si inadmissible qu’il justifie une réponse en nature.

C’est exactement le rôle qu’ont joué les médias occidentaux au cours des cinq derniers mois.

Affamé par Israël

Pour comprendre comment les opinions publiques occidentales sont manipulées, il suffit de regarder la couverture médiatique – en particulier celle des médias les plus étroitement alignés, non pas sur la droite, mais sur des valeurs soi-disant libérales.

Comment les médias ont-ils traité le fait que les 2.3 millions de Palestiniens de Gaza meurent progressivement de faim à cause du blocus de l’aide israélienne, une action qui n’a aucun objectif militaire évident au-delà d’infliger une vengeance sauvage aux civils palestiniens ? Après tout, les combattants du Hamas survivront aux jeunes, aux malades et aux personnes âgées dans toute guerre d’usure de style médiéval privant Gaza de nourriture, d’eau et de médicaments.

 

A titre in The New York Times, par exemple, a déclaré le mois dernier à ses lecteurs : « La famine traque les enfants de Gaza », comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle ou d’une catastrophe humanitaire inattendue – plutôt que d’une politique déclarée à l’avance et soigneusement orchestrée par les plus hauts échelons d’Israël.

Le Financial Times offert le même pervers encadrement: « La famine traque les enfants du nord de Gaza ».

Mais la famine n’est pas un acteur à Gaza. Israël l’est. Israël choisit d’affamer les enfants de Gaza. Elle renouvelle chaque jour cette politique, pleinement consciente du prix terrible infligé à la population.

En tant que responsable de l’aide médicale aux Palestiniens averti des développements à Gaza : « Les enfants meurent de faim à un rythme plus rapide que le monde ait jamais connu. »

La semaine dernière, l’Unicef, le fonds d’urgence des Nations Unies pour l’enfance, a déclaré qu’un tiers des enfants âgés de moins de 2 ans dans le nord de Gaza souffraient de malnutrition aiguë. Sa directrice générale, Catherine Russell, était clair: « Un cessez-le-feu humanitaire immédiat continue d’offrir la seule chance de sauver la vie des enfants et de mettre fin à leurs souffrances. »

Si c’était vraiment la famine qui était à l’origine du harcèlement, plutôt qu’Israël imposant la famine, l’impuissance de l’Occident serait plus compréhensible. C’est probablement ce que les médias veulent faire comprendre à leurs lecteurs.

Mais l’Occident n’est pas impuissant. Il permet ce crime contre l’humanité – jour après jour, semaine après semaine – en refusant d’exercer son pouvoir pour punir Israël, ou même menacer de le punir, pour avoir bloqué son aide.

Arrêtez de tuer des enfants – Sauvez le reste des enfants de Gaza, manifestation organisée par l’Association finlandaise palestinienne des migrations, Helsinki, le 9 mars. (rajatonvimma, VJ Group Random Doctors, Flickr, 4 mars 2024)

Qui plus est, les États-Unis et l’Europe ont aidé Israël à affamer les enfants de Gaza en refusant de financer l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’UNRWA, la principale bouée de sauvetage humanitaire dans l’enclave.

Tout cela est obscurci – censé être obscurci – par les gros titres qui transfèrent l’agence pour les enfants affamés à un nom abstrait plutôt qu’à un pays doté d’une grande armée vengeresse.

Attaque contre un convoi humanitaire

De telles erreurs de direction sont omniprésentes – et elles sont entièrement intentionnelles. Il s’agit d’un manuel utilisé par tous les médias occidentaux. Cela n’a été que trop visible lorsqu’un convoi humanitaire a atteint la ville de Gaza le mois dernier, où les niveaux de famine provoqués par Israël sont les plus extrêmes.

Dans ce que les Palestiniens appellent désormais le « massacre de la farine », Israël a tiré sur de grandes foules essayant désespérément d’obtenir des colis de nourriture d’un rare convoi humanitaire pour nourrir leurs familles affamées. Plus de 100 Palestiniens ont été tués par les tirs, écrasés par les chars israéliens ou heurtés par des camions fuyant les lieux. Plusieurs centaines d’autres furent grièvement blessés.

Il s’agit d’un crime de guerre israélien – tirer sur des civils – qui s’ajoute au crime israélien contre l’humanité – qui a fait mourir de faim 2 millions de civils.

L’attaque israélienne contre ceux qui attendaient de l’aide n’était pas isolée. Cela a été répété plusieurs fois, même si vous le sauriez à peine, étant donné le manque de couverture médiatique.

La dépravation consistant à utiliser les convois humanitaires comme des pièges pour attirer les Palestiniens vers la mort est presque trop difficile à comprendre.

Mais ce n’est pas la raison pour laquelle les gros titres qui ont salué cet horrible incident ont si uniformément obscurci ou adouci le crime d’Israël.

Pour tout journaliste, le titre aurait dû s’écrire : « Israël accusé d’avoir tué plus de 100 personnes alors que la foule attend l’aide de Gaza ». Ou encore : « Israël tire sur la foule qui reçoit de l’aide alimentaire. Des centaines de morts et de blessés.

Mais cela aurait transféré avec précision à Israël – occupant de Gaza depuis plus d’un demi-siècle et assiégeant depuis 17 ans – la mort de ceux qu’il occupe et assiège. Chose inconcevable pour les médias occidentaux.

Il a donc fallu déplacer l’attention ailleurs.

Contorsions

Maison de radiodiffusion de la BBC à Londres. (Fred Romero, Wikiimedia Commons, CC BY 2.0)

Les gardiens contorsions ont été particulièrement spectaculaires : « Biden affirme que les décès liés à l’aide alimentaire à Gaza compliquent les pourparlers de cessez-le-feu ».

Le massacre perpétré par Israël a été dissimulé sous la forme de mystérieuses « morts liées à l’aide alimentaire », devenues à leur tour secondaires. Les gardiens se concentrer sur les retombées diplomatiques.

Les lecteurs ont été amenés par le titre à supposer que les véritables victimes n’étaient pas les centaines de Palestiniens tués et mutilés par Israël, mais les otages israéliens dont les chances d’être libérés avaient été « compliquées » par les « décès liés à l’aide alimentaire ».

Le titre d’une BBC selon une analyse de l’Université de Princeton du même crime de guerre – désormais recadré comme une « tragédie » sans auteur – répété Le New York Times «  astuce : « La tragédie du convoi humanitaire montre que la peur de la famine hante Gaza ».

Une autre manœuvre favorite, encore une fois lancée par The Guardian, était d’obscurcir la responsabilité d’un crime de guerre manifeste. Son titre en première page lire: « Plus de 100 Palestiniens meurent dans le chaos entourant le convoi humanitaire à Gaza ».

Une fois de plus, Israël a été retiré de la scène du crime. Pire encore, la scène du crime a également été supprimée. Les Palestiniens sont « morts », apparemment à cause d’une mauvaise gestion de l’aide. Peut-être que l’UNRWA était à blâmer.

Le chaos et la confusion sont devenus des refrains utiles pour les médias plus soucieux de dissimuler la culpabilité. Washington Post a déclaré: « L’acheminement chaotique de l’aide devient mortel alors que les responsables israéliens et gazaouis échangent leurs responsabilités ». CNN a adopté la même ligne, déclassement un crime de guerre à un « incident chaotique ».

Mais même ces échecs étaient meilleurs que le déclin rapide de l’intérêt des médias à mesure que les massacres de Palestiniens en quête d’aide par Israël devenaient monnaie courante – et donc plus difficiles à mystifier.

Quelques jours après le massacre de la farine, une frappe aérienne israélienne contre un camion humanitaire à Deir al-Balah a tué au moins neuf Palestiniens, tandis que la semaine dernière, plus de 20 Palestiniens affamés ont été tués par des tirs d’hélicoptères israéliens alors qu’ils attendu de l’aide.

Les massacres « liés à l’aide alimentaire » – qui étaient rapidement devenus aussi normaux que les invasions des hôpitaux par Israël – ne méritaient plus une attention sérieuse. Une recherche suggère que la BBC a réussi à éviter de donner une couverture significative à l’un ou l’autre incident en ligne.

Théâtres de nourriture

Pendant ce temps, les médias ont aidé Washington dans ses divers détournements du crime collaboratif contre l’humanité d’Israël imposant une famine à Gaza, aggravé par le définancement des États-Unis et de l’Europe de l’UNRWA, la seule agence capable d’atténuer cette famine.

Les radiodiffuseurs britanniques et américains avec enthousiasme rejoint Les équipages aériens tandis que leurs militaires faisaient voler des avions à gros ventre au-dessus des plages de Gaza, à grands frais, pour livrer des plats cuisinés ponctuels à quelques-uns des Palestiniens affamés en contrebas.

Étant donné que plusieurs centaines de camions d’aide par jour sont nécessaires pour empêcher Gaza de sombrer encore plus dans la famine, les largages n’étaient que du théâtre. Chacun a livré au mieux un seul camion d’aide – et seulement si les palettes ne finissaient pas par tomber à la mer ou par tuer les Palestiniens auxquels elles étaient censées bénéficier.

L’opération ne méritait guère plus que le ridicule.

Au lieu de cela, des images dramatiques d’aviateurs héroïques, entrecoupées d’expressions d’inquiétude quant aux difficultés de faire face à la « crise humanitaire » à Gaza, ont utilement détourné l’attention des téléspectateurs non seulement de la futilité des opérations, mais aussi du fait que l’Occident était-il vraiment déterminé à Avec de l’aide, cela pourrait forcer Israël à autoriser une aide terrestre bien plus abondante à tout moment.

Les médias ont également été balayés par le deuxième plan, encore plus farfelu, de l’administration Biden pour aider les Palestiniens affamés. Les États-Unis vont construire une jetée flottante temporaire au large de la côte de Gaza afin que les expéditions d’aide puissent être livrées depuis Chypre.

[Voir: Chris Hedges : le cheval de Troie d’Israël]

Les trous dans l’intrigue étaient béants. La construction de la jetée prendra au moins deux mois, alors que l’aide est nécessaire maintenant. À Chypre, comme aux points de passage terrestres vers Gaza, Israël sera chargé des inspections, principale cause des blocages.

Et si les États-Unis pensent désormais que Gaza a besoin d’un port, pourquoi ne pas également travailler à la construction d’un port plus permanent ?

[Voir: La jetée de Biden pour Gaza est un geste creux]

La réponse, bien sûr, pourrait rappeler au public la situation d’avant le 7 octobre, lorsque Gaza était sous un siège étouffant de la part d’Israël depuis 17 ans – le contexte de l’attaque du Hamas que les médias occidentaux ne trouvent jamais vraiment l’espace pour mentionner.

Pendant des décennies, Israël a refusé à Gaza toute connexion avec le monde extérieur qu’il ne pouvait contrôler, notamment en empêchant la construction d’un port maritime et en bombardant le seul aéroport de l’enclave en 2001, peu après son ouverture.

Et pourtant, dans le même temps, l’insistance d’Israël sur le fait qu’il n’occupe plus Gaza – simplement parce qu’il l’a fait sans lien de dépendance depuis 2005 – est acceptée sans conteste dans la couverture médiatique.

Une fois de plus, les États-Unis disposent d’un levier décisif sur Israël, leur État client, s’ils décident de l’exercer – notamment des milliards d’aide et le veto diplomatique qu’ils exercent si régulièrement au nom d’Israël.

La question que doivent se poser les médias à propos de chaque article sur « la famine qui sévit à Gaza » est de savoir pourquoi les États-Unis n’utilisent pas cet effet de levier.

Dans une pièce typique à bout de souffle titré « Comment l’armée américaine envisage de construire une jetée et d’acheminer de la nourriture à Gaza », la BBC a ignoré la situation dans son ensemble pour approfondir avec enthousiasme les détails des « énormes défis logistiques » et des « défis de sécurité » auxquels est confronté le projet de Biden.

L’article revisite les précédents depuis les opérations de secours en cas de catastrophe en Somalie et en Haïti jusqu’au débarquement en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des journalistes crédules

Le président américain Joe Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken abordent les attaques en Israël, le 7 octobre 2023. (Maison Blanche, Oliver Contreras)

Pour soutenir ces tactiques de diversion, les médias ont également dû accentuer les atrocités de l’attaque du Hamas du 7 octobre – et la nécessité de condamner le groupe à chaque instant – pour contraster ces crimes avec ce qui pourrait autrement apparaître comme des atrocités encore pires commises par Israël le XNUMX octobre. les Palestiniens.

Cela a nécessité une dose inhabituellement importante de crédulité de la part des journalistes qui se présentent généralement comme des sceptiques endurcis.

Les bébés étant décapité, ou mis au four, ou accroché sur des cordes à linge. Aucune indignation inventée par le Hamas n’a été trop improbable pour avoir été refusée en première page, pour ensuite être discrètement abandonnée plus tard lorsque chacune s’est révélée tout aussi fabriquée que cela aurait dû paraître à tout journaliste familier avec la façon dont les propagandistes exploitent le brouillard. de guerre.

De même, l’ensemble de la presse occidentale a soigneusement ignoré des mois de révélations des médias israéliens qui ont progressivement transféré la responsabilité de certains des incidents les plus horribles du 7 octobre – comme l’incendie de centaines de corps – des épaules du Hamas vers celles d’Israël.

Bien que les médias occidentaux n’aient pas remarqué l’importance de ses propos, le porte-parole israélien Mark Regev admis que le nombre de morts en Israël depuis le 7 octobre a dû être réduit de 200 car bon nombre des restes gravement calcinés se sont révélés être des combattants du Hamas.

Regev en 2018. (Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, Flickr, CC BY 2.0)

Témoignages de commandants et de responsables israéliens montrer que, aveuglées par l’attaque du Hamas, les forces israéliennes ont lancé des frappes sauvages avec des obus de char et des missiles Hellfire, incinérant sans discernement les combattants du Hamas et leurs captifs israéliens. Les voitures incendiées entassées comme un signe visuel du sadisme du Hamas sont en fait la preuve, au mieux, de l’incompétence d’Israël et, au pire, de sa sauvagerie.

Le protocole militaire secret qui a dirigé la politique de la terre brûlée d’Israël le 7 octobre – la fameuse procédure Hannibal visant à empêcher tout Israélien d’être capturé – ne semble pas avoir mérité d’être mentionné ni par le Guardian ni par la BBC dans leur couverture du 7 octobre.

Malgré leur retour sans fin sur les événements du 7 octobre, ni l’un ni l’autre n’a jugé bon de le faire. rapport sur les demandes croissantes des familles israéliennes pour une enquête visant à déterminer si leurs proches ont été tués dans le cadre de la procédure Hannibal israélienne.

Ni la BBC ni The Guardian rapporté sur le commentaires du chef de l’éthique de l’armée israélienne, le professeur Asa Kasher, a déploré le recours de l’armée à la procédure Hannibal le 7 octobre comme étant « horrible » et « illégal ».

Allégations de bestialité

Au lieu de cela, les médias occidentaux libéraux ont réexaminé à plusieurs reprises les affirmations selon lesquelles ils avaient vu des preuves – preuves qu’ils ne semblent pas vouloir partager – que le Hamas avait ordonné que le viol soit systématiquement utilisé par ses combattants comme arme de guerre. L’implication à peine voilée est qu’une telle profondeur de dépravation explique, et peut-être justifie, l’ampleur et la sauvagerie de la réponse israélienne.

Notez que cette affirmation est très différente de l’argument selon lequel il pourrait y avoir eu des cas de viol le 7 octobre.

Et ce pour une bonne raison : de nombreux éléments indiquent que les soldats israéliens ont régulièrement recours au viol et à la violence sexuelle contre les Palestiniens. Une ONU rapport en février, traitant des allégations selon lesquelles des soldats et des responsables israéliens auraient utilisé comme arme la violence sexuelle contre des femmes et des filles palestiniennes depuis le 7 octobre, n’a suscité aucun des gros titres ni aucune indignation de la part des médias occidentaux à l’égard du Hamas.

Pour démontrer de manière plausible que le Hamas a changé les règles de la guerre ce jour-là, il a fallu une déviance et un péché bien plus grands. Et les médias occidentaux libéraux ont volontairement joué leur rôle en recyclant les allégations de viols massifs et systématiques par le Hamas, combinées à des allégations sinistres de perversions nécrophiles – tout en suggérant que quiconque demande des preuves tolère une telle bestialité.

Mais les affirmations des médias libéraux sur les « viols massifs » du Hamas – initiés par un article déterminant l’ordre du jour de The New York Times et étroitement repris par The Guardian quelques semaines plus tard, se sont effondrés après une inspection plus minutieuse.

Des médias indépendants tels que Mondoweiss, Intifada électronique, La grayzone et d’autres ont progressivement démonté le récit des viols massifs du Hamas.

Mais le plus dommageable de tous a peut-être été enquête by L’interception qui a révélé que ce sont les rédacteurs du Times qui ont recruté un journaliste israélien novice – un ancien responsable des renseignements israéliens ayant un historique de soutien aux déclarations génocidaires contre la population de Gaza – pour effectuer le travail sur le terrain.

Plus choquant encore, ce sont les rédacteurs du journal qui ont ensuite fait pression sur elle pour qu’elle découvre l’article. En violation des normes d’enquête, le récit a été rétro-conçu : imposé d’en haut, introuvable grâce aux reportages sur le terrain.

« Conspiration du silence »

Le bâtiment du New York Times à New York. (Adam Jones, Flickr, CC BY-NC-ND 2.0)

Le New York Times «  L’article est paru fin décembre sous le titre « Des cris sans paroles : comment le Hamas a utilisé la violence sexuelle comme arme le 7 octobre ». Les gardiens le suivi de la mi-janvier s’inspire si étroitement des reportages du Times que le journal a été accusé de plagiat. Elle enlève titreétait : « Des preuves indiquent un recours systématique au viol et à la violence sexuelle par le Hamas lors des attaques du 7 octobre ».

[Voir: Patrick Lawrence : Crise au New York Times]

Cependant, interrogé par L’interception, porte-parole de Le new york Horaires Il est volontiers revenu sur la certitude initiale du journal, concédant à la place qu ‘«il pourrait y avoir eu un recours systématique à l’agression sexuelle». [c’est nous qui soulignons] Même cela semble être une conclusion trop forte.

Des trous dans le Fois’ les reportages se sont rapidement révélés si flagrants que son podcast quotidien populaire tiré le bouchon sur un épisode dédié à l’histoire après sa propre vérification des faits.

La jeune journaliste assignée à cette tâche, Anat Schwartz, a admis qu’en dépit de ses recherches dans les institutions compétentes en Israël – des institutions médicales aux centres d’aide aux victimes de viol – elle n’a trouvé personne capable de confirmer un seul exemple d’agression sexuelle ce jour-là. Elle n’a pas non plus pu trouver de corroboration médico-légale.

Elle a ensuite déclaré dans un podcast de la Douzième chaîne israélienne qu’elle considérait le manque de preuves comme la preuve d’une « conspiration du silence ».

Au lieu de cela, les reportages de Schwartz s’appuyaient sur une poignée de témoignages dont les autres affirmations facilement réfutables auraient dû remettre en question leur crédibilité. Pire encore, leurs récits d’agressions sexuelles ne concordaient pas avec les faits connus.

Un ambulancier, par exemple, a affirmé que deux adolescentes avaient été violées et tuées au kibboutz Nahal Oz. Quand il est devenu clair que personne ne correspondait à la description, il modifié la scène du crime au kibboutz Beeri. Aucun des morts ne correspondait non plus à la description.

Néanmoins, Schwartz pensait avoir enfin son histoire.

Elle a déclaré à la Douzième chaîne :

« Une personne a vu cela se produire à Beeri, donc ça ne peut pas être juste une personne, car il s’agit de deux filles. Ce sont des sœurs. C’est dans la pièce. Quelque chose là-dedans est systématique, quelque chose me semble que ce n’est pas aléatoire.

Schwartz a obtenu une nouvelle confirmation de Zaka, une organisation privée de secours ultra-orthodoxe, dont les responsables étaient déjà connus pour avoir fabriqué de toutes pièces les atrocités du Hamas le 7 octobre, notamment les diverses allégations d’actes dépravés contre des bébés.

Aucune preuve médico-légale

Manifestation de solidarité avec Gaza à Washington, le 4 novembre 2023. (Diane Krauthamer, Flickr, CC BY-NC-SA 2.0)

Il est intéressant de noter que même si les principales allégations de viol du Hamas se sont concentrées sur le festival de musique Nova attaqué par le Hamas, Schwartz était initialement sceptique – et pour cause – quant au fait que ce soit le lieu de violences sexuelles.

Comme l’ont révélé les reportages israéliens, le festival s’est rapidement transformé en un champ de bataille, avec des gardes de sécurité israéliens et le Hamas échangeant des coups de feu et des hélicoptères d’attaque israéliens survolant les lieux en tirant sur tout ce qui bougeait.

Schwartz a conclu :

«Tous ceux à qui j’ai parlé parmi les survivants m’ont parlé d’une course-poursuite, d’une sorte de déplacement d’un endroit à l’autre. Comment auraient-ils eu le temps de s’en prendre à une femme, genre… c’est impossible. Soit tu te caches, soit tu… ou tu meurs. En plus, c’est public, le Nova… un espace tellement ouvert.

Mais Schwartz a abandonné son scepticisme dès que Raz Cohen, un vétéran des forces spéciales israéliennes, a accepté de lui parler. Il avait déjà affirmé lors d’entretiens antérieurs quelques jours après le 7 octobre avoir été témoin de plusieurs viols à Nova, y compris de cadavres violés.

Mais lorsqu’il a parlé à Schwartz, il ne pouvait se souvenir que d’un seul incident : une horrible attaque qui impliquait le viol d’une femme puis son coup de couteau à mort. Saper Le New York Times «  Selon l’affirmation centrale, il a attribué le viol non pas au Hamas mais à cinq civils, des Palestiniens qui ont afflué en Israël après que les combattants du Hamas ont franchi la clôture autour de Gaza.

Schwartz a notamment admis sur la Douzième chaîne qu’aucune des quatre autres personnes cachées dans la brousse avec Cohen n’avait vu l’attaque. « Tout le monde regarde dans une direction différente », a-t-elle déclaré.

Et pourtant dans le Fois’ Selon cette histoire, le récit de Cohen est corroboré par Shoam Gueta, un ami qui a depuis été déployé à Gaza où, comme L’interception note, il a publié des vidéos de lui-même fouillant dans des maisons palestiniennes détruites.

Un autre témoin, identifié uniquement comme Sapir, est cité par Schwartz comme témoin d’une femme violée à Nova au moment même où son sein est amputé avec un cutter. Ce compte est devenu central pour Les gardiens rapport de suivi en janvier.

Pourtant, aucune preuve médico-légale n’a été produite pour étayer cette version.

Histoire inventée

Mais la critique la plus accablante du Fois’ le reportage provient de la famille de Gal Abdush, la victime principale de l’histoire « Des cris sans paroles ». Ses parents et son frère ont accusé le New York Times d’avoir inventé l’histoire selon laquelle elle aurait été violée au festival Nova.

Quelques instants avant d’être tuée par une grenade, Abdush avait envoyé un message à sa famille et n’avait fait aucune mention d’un viol ni même d’une attaque directe contre son groupe. La famille n’avait entendu aucune suggestion selon laquelle le viol aurait été un facteur dans la mort d’Abdush.

Une femme qui avait donné au journal accès aux photos et aux vidéos d’Abdush prises ce jour-là a déclaré que Schwartz avait fait pression sur elle pour qu’elle le fasse au motif que cela aiderait la « hasbara israélienne » – un terme désignant la propagande destinée à influencer le public étranger.

Schwartz a cité le ministère israélien des Affaires sociales affirmant qu’il y avait quatre survivants d’agressions sexuelles du 7 octobre, bien qu’aucun autre détail n’ait été fourni par le ministère.

Début décembre, avant le Horaires Dans cette histoire, les responsables israéliens ont promis qu’ils avaient « recueilli des dizaines de milliers de témoignages de violences sexuelles commises par le Hamas ». Aucun de ces témoignages ne s’est concrétisé.

Aucun ne le fera jamais, selon la conversation de Schwartz avec la Douzième chaîne. « Il n’y a rien. Il n’y a eu aucune preuve sur les lieux », a-t-elle déclaré.

Néanmoins, les responsables israéliens continuent d’utiliser les rapports The New York Times, The Guardian et d’autres pour tenter de contraindre les principaux organismes de défense des droits de l’homme à reconnaître que le Hamas recourt systématiquement à la violence sexuelle.

Ce qui peut expliquer pourquoi les médias ont saisi avec empressement l’occasion de ressusciter leur récit élimé lorsque Pramila Patten, responsable de l’ONU, sa représentante spéciale sur la violence sexuelle dans les conflits, échoué certaines de leurs affirmations discréditées dans un rapport publié ce mois-ci.

Les médias ont volontiers ignoré le fait que Patten n’avait aucun mandat d’enquête et qu’elle têtesqu’est-ce qu’un groupe de défense au sein de l’ONU

Bien qu’Israël ait fait obstacle aux organes de l’ONU qui disposent de tels pouvoirs d’enquête, il a accueilli favorablement Patten, vraisemblablement en partant du principe qu’elle se montrerait plus souple.

En fait, elle n’a fait guère plus que répéter les mêmes affirmations non fondées en provenance d’Israël qui constituaient la base des reportages discrédités du Times et du Guardian.

Déclarations rétractées

 Patten briefant le Conseil de sécurité de l’ONU le 11 mars. (Photo ONU/Eskinder Debebe)

Malgré cela, Patten a inclus d’importantes mises en garde dans les petits caractères de son rapport que les médias tenaient à ignorer.

Lors d’une conférence de presse, elle a réitéré qu’elle n’avait vu aucune preuve d’un comportement typique du Hamas, ni d’un recours au viol comme arme de guerre – les mêmes affirmations que les médias occidentaux insistaient depuis des semaines.

Elle concluait dans le rapport qu’elle n’était pas en mesure « d’établir la prévalence des violences sexuelles ». En outre, elle a admis qu’il n’était pas clair si les violences sexuelles survenues le 7 octobre étaient la responsabilité du Hamas ou d’autres groupes ou individus.

Tout cela a été ignoré par les médias. De façon typique, un Tuteur article sur son rapport affirmé à tort dans son titre: « L’ONU trouve des « informations convaincantes » selon lesquelles le Hamas a violé et torturé des otages israéliens ».

La principale source d’information de Patten, concéda-t-elle, étaient les « institutions nationales » israéliennes – des responsables de l’État qui avaient tout intérêt à l’induire en erreur dans la poursuite des objectifs de guerre du pays, comme ils l’avaient fait auparavant avec des médias complaisants.

Comme l’a souligné l’universitaire juif américain Normal Finkelstein, Patten s’est également appuyé sur du matériel open source : 5,000 50 photos et XNUMX heures de séquences vidéo provenant de caméras corporelles, de dashcams, de téléphones portables, de vidéosurveillance et de caméras de surveillance de la circulation. Et pourtant cette preuve visuelle a abouti pas une seule image de violence sexuelle. Ou comme le dit Patten : « Aucune indication tangible de viol n’a pu être identifiée. »

Elle a admis qu’elle n’avait vu aucune preuve médico-légale de violence sexuelle et qu’elle n’avait rencontré aucun survivant de viol ou d’agression sexuelle.

Et elle a noté que les témoins et les sources avec lesquels son équipe s’est entretenue – les mêmes personnes sur lesquelles les médias s’étaient appuyés – se sont révélés peu fiables. Ils « ont adopté au fil du temps une approche de plus en plus prudente et circonspecte à l’égard des récits antérieurs, allant même dans certains cas à se rétracter sur des déclarations faites antérieurement ».

Collusion dans le génocide

S’il y a quelque chose qui s’avère systématique, ce sont bien les échecs dans la couverture médiatique occidentale d’un génocide plausible qui se déroule à Gaza.

La semaine dernière, un calcul selon une analyse de l’Université de Princeton of Le New York Times « les reportages ont révélé qu’ils continuaient à se concentrer fortement sur les perspectives israéliennes, même si le taux de décès montrait que 30 fois plus de Palestiniens avaient été tués par Israël à Gaza que le Hamas n’avait tué d’Israéliens le 7 octobre.

Le papier cité Les Israéliens et les Américains bien plus régulièrement que les Palestiniens, et lorsque les Palestiniens étaient évoqués, c’était invariablement dans le passif voix.

En Grande-Bretagne, le Centre de surveillance des médias du Conseil musulman de Grande-Bretagne a analysé près de 177,000 7 extraits d’émissions télévisées couvrant le premier mois après l’attaque du XNUMX octobre. Il trouvé Les perspectives israéliennes étaient trois fois plus courantes que celles des Palestiniens.

Une analyse similaire étude Le Glasgow Media Group a constaté que les journalistes utilisaient régulièrement un langage condamnant le meurtre d’Israéliens – « meurtrier », « meurtre de masse », « meurtre brutal » et « meurtre sans pitié » – mais jamais lorsque des Palestiniens étaient tués par Israël. Les « massacres », les « atrocités » et les « massacres » n’ont jamais été perpétrés que contre des Israéliens, pas contre des Palestiniens.

Face à un cas plausible de génocide – télévisé pendant des mois – même les éléments libéraux des médias occidentaux ont montré qu’ils n’avaient aucun engagement sérieux envers les valeurs démocratiques libérales qu’ils sont censés défendre.

Ils ne sont pas des chiens de garde en matière de pouvoir, qu’il s’agisse du pouvoir de l’armée israélienne ou des États occidentaux qui sont de connivence dans le massacre d’Israël. Les médias jouent plutôt un rôle central pour rendre la collusion possible. Ils sont là pour le dissimuler et le blanchir, pour le rendre acceptable.

En fait, la vérité est que, sans cette aide, les alliés d’Israël auraient été contraints depuis longtemps d’agir, de mettre fin au massacre et à la famine. Les mains des médias occidentaux sont tachées du sang de Gaza.

Jonathan Cook

Article original en anglais : How The Western Media Helped Build The Case For Genocide In Gaza, Declassified UK, le 20 mars 2024

Version française sur le site de Consortium News en français.

Image en vedette : Israël a réduit Gaza en ruines. (UNRWA via DeclassifiedUK)

*

Jonathan Cook est un journaliste britannique primé. Il a vécu à Nazareth, en Israël, pendant 20 ans. Il est retourné au Royaume-Uni en 2021. Il est l’auteur de trois livres sur le conflit israélo-palestinien : Blood and Religion : The Unmasking of the Jewish State (2006), Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Refaire le Moyen-Orient (2008) et Disparition de la Palestine : les expériences israéliennes de désespoir humain (2008). 

La Haute Cour a rejeté mardi cinq motifs d’appel d’Assange, reconnaissant qu’il n’avait que trois arguments légitimes mais que les États-Unis pouvaient les annuler avec de nouvelles « assurances », rapporte Joe Lauria.

Récit en développement, revenez pour les mises à jour.


La High Court de Londres a donné mardi aux États-Unis l’occasion de rejeter la demande de Julian Assange de faire appel de l’ordonnance du ministère de l’Intérieur de l’extrader vers les États-Unis pour y répondre d’accusations d’espionnage.

Dans une décision complexe rendue par la Royal Courts of Justice, la cour a convenu qu’Assange avait des motifs de faire appel, mais a invité les États-Unis à fournir à la cour d’ici le 16 avril des garanties qui pourraient réfuter les arguments d’Assange.

Plus précisément, le panel de deux juges a statué qu’Assange avait des motifs de faire appel parce que son extradition était incompatible avec ses droits d’expression garantis par la Convention européenne des droits de l’homme, qu’il pourrait subir un préjudice en raison de sa nationalité et du fait qu’il ne bénéficiait pas d’une protection insuffisante contre la peine de mort.

Cependant, le tribunal autorise les États-Unis à fournir des garanties écrites que ces droits ne seront pas violés. Si les États-Unis ne respectent pas la date limite du 16 avril, Assange sera autorisé à faire appel de sa cause uniquement pour ces trois motifs.

Si les États-Unis respectent le délai, les parties auront jusqu’au 30 avril pour présenter leurs observations sur les garanties. Il s’agit d’un changement majeur par rapport à la décision précédente de la High Court de 2020 qui a annulé la décision du tribunal de première instance de ne pas extrader sur la seule base des garanties américaines selon lesquelles Assange ne serait pas maltraité dans les prisons américaines.

Dans cette affaire, les avocats d’Assange n’étaient pas autorisés à contester la validité des garanties. La Cour suprême du Royaume-Uni a ensuite rejeté la demande d’Assange de pouvoir les contester. Cette fois, la High Court permettra à l’équipe juridique d’Assange de contre argumenter.

Les observations sur les garanties des deux parties devraient être déposées avant le 14 mai, puis l’affaire serait ajournée au 30 mai, date à laquelle une audience finale pourrait avoir lieu sur la question de savoir s’il faut autoriser Assange à faire appel.

Dans le cas contraire, il pourrait être immédiatement extradé vers les États-Unis, à moins que la Cour européenne des droits de l’homme ne rende une injonction à temps pour y mettre un terme.

La Cour rejette les arguments essentiels d’Assange

Assange à l’intérieur de la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres en 2019, comme le montre une vidéo de la prison divulguée. (Pris secrètement par un codétenu inconnu)

Le tribunal a rejeté mardi les points les plus substantiels et les plus significatifs soulevés par les avocats d’Assange lors d’une audience de deux jours, les 20 et 21 février.

Elle a rejeté cinq arguments en tout : l’argument selon lequel l’ordre d’extradition du ministre de l’Intérieur était incompatible avec le traité d’extradition entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui interdit l’extradition pour un délit politique. Elle réfute qu’Assange soit poursuivi pour ses opinions politiques, en violation de la loi sur l’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le tribunal a statué qu’Assange ne pouvait pas invoquer de violation de l’article 7 de la Convention, qui dans le cas d’Assange, assure que le crime de publication n’était pas prévisible en 2010, ni jamais auparavant, car il a été le premier journaliste inculpé avec succès en vertu de la loi sur l’espionnage. L’article 7 ressemble au 5e Amendement américain, selon lequel toute personne doit savoir à l’avance qu’elle sera pénalement responsable, et que ce qu’elle s’apprête à faire constitue un délit.

L’article 7 précise :

“Nul ne peut être tenu coupable d’une infraction pénale en raison d’un acte ou d’une omission qui ne constituait pas une infraction pénale au regard du droit national ou international au moment où il a été commis.”

Le tribunal a rejeté l’argument d’Assange selon lequel son l’extradition serait incompatible avec le droit à un procès équitable garanti par l’article 6 de la convention, et qu’il serait incompatible avec les articles 2 de la convention, le droit à la vie et le droit de ne pas être soumis à la torture et d’autres traitements inhumains ou dégradants.   

De manière significative, la décision de mardi n’a pas permis à Assange d’introduire de nouvelles preuves dans l’affaire, preuves révélées après la décision du tribunal de première instance, à savoir que la CIA a comploté pour kidnapper et assassiner Assange alors réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il avait obtenu l’asile avant d’être arrêté et incarcéré à la prison de Belmarsh, où il continue d’être détenu.

“Stupéfiant”

Stella Assange quitte le tribunal mardi. (Joe Lauria)

“La décision d’aujourd’hui était stupéfiante”, a déclaré Stella Assange, l’épouse de Julian Assange, aux journalistes devant la Cour royale de justice.

“Les tribunaux ont reconnu que Julian avait été exposé à un déni flagrant de son droit à la liberté d’expression, qu’il est victime de discrimination sur la base de sa nationalité et qu’il reste exposé à la peine de mort.

“Mais”, a-t-elle ajouté, “les États-Unis ont été invités à “fournir un courrier spécifiant que tout irait bien”. Elle a déclaré aux journalistes :

“Je trouve stupéfiant que, cinq ans après le début de cette affaire, les États-Unis puissent être autorisés à défendre une cause qui n’est qu’une attaque contre la liberté de la presse. Ce que la Cour n’a pas accepté d’examiner, ce sont les preuves selon lesquelles les États-Unis ont comploté pour assassiner Julian et le kidnapper. Car si elle le reconnaît, bien sûr, comment peut-on l’envoyer aux États-Unis ?

“Julian est un prisonnier politique. Il est journaliste. Et il est persécuté pour avoir révélé le véritable coût de la guerre en vies humaines. Cette affaire est une vengeance. C’est un signal pour vous tous : si vous dénoncez les intérêts qui déclenchent les guerres, ils s’en prendront à vous. Ils vous mettront en prison, ils essaieront de vous tuer.”

 

Traduction de l’anglais :

https://consortiumnews.com/fr/2024/03/26/assanges-fate-awaits-us-assurances/?utm_source=substack&utm_medium=email

Image en vedette : Stella Assange s’adressant aux médias après avoir entendu la décision de la Haute Cour mardi. (Joe Lauria)

 

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Joe Lauria est rédacteur en chef de Nouvelles du consortium et ancien correspondant de l’ONU pour Tle Wall Street Journal, le Boston Globe, et d’autres journaux, y compris La Gazette de Montréal, Londres Courrier quotidien et L’Étoile de Johannesbourg. Il était journaliste d’investigation pour le Sunday Times de Londres, journaliste financier pour Bloomberg Nouvelles et a commencé son travail professionnel à l’âge de 19 ans à l’âge de XNUMX ans. Le New York Times. Il est l’auteur de deux livres, Une odyssée politique, avec le sénateur Mike Gravel, préface de Daniel Ellsberg ; et Comment j’ai perdu par Hillary Clinton, préface de Julian Assange. Il est joignable au [email protected] et suivi sur Twitter @unjoe

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Le 22 mars, vers 20 heures, heure de Moscou, un horrible attentat terroriste a eu lieu à l’hôtel de ville de Crocus à Krasnogorsk, une petite ville de l’oblast (région) de Moscou, située juste à l’ouest/nord-ouest des limites de la capitale de la Russie. Quatre terroristes ont directement perpétré la fusillade, tandis que d’autres ont été filmés en train d’égorger des civils non armés. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le bilan s’élève à 137 morts et plus de 180 blessés. Le bilan pourrait être encore plus lourd, car des dizaines de personnes sont gravement blessées et pourraient ne pas survivre dans les jours qui suivent.

L’attaque a laissé la Russie et le monde en état de choc. Malgré le conflit en cours en Ukraine, orchestré par l’OTAN, le pays a été largement épargné par ce type d’attaques. Le FSB et d’autres services compétents ont empêché des centaines de tentatives similaires au fil des ans, ce qui signifie que le dernier attentat terroriste comporte certainement des éléments qui ne correspondent pas au schéma habituel.

Une partie de l’Occident politique, ainsi que l’opposition russe soutenue par l’étranger, accusent le FSB d’une prétendue « incompétence », essayant manifestement d’utiliser la tragédie à des fins politiques. Cependant, les services russes ont rapidement arrêté les attaquants et détenu au moins 11 autres suspects, empêchant certains d’entre eux d’atteindre la frontière avec l’Ukraine. Il est assez curieux que les terroristes aient choisi de quitter la Russie de cette manière, d’autant plus qu’il est impossible de franchir la frontière entre les deux pays en raison du conflit en cours. De ce seul fait, l’implication de la junte néonazie est déjà sous-entendue. Et pourtant, les preuves de cette hypothèse ne s’arrêtent pas là. La joie monstrueuse manifestée par les hauts responsables du régime de Kiev à l’égard de l’attentat terroriste de l’hôtel de ville de Crocus est non seulement inquiétante, mais fait d’eux les principaux suspects dans l’enquête en cours sur les organisateurs de l’attentat.

L’un de ces individus (car les appeler « personnes » serait trop exagéré) est le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, Oleksiy Danilov. L’un des plus proches collaborateurs de Zelensky, Danilov s’est montré extrêmement faucon dès le premier jour et a ouvertement insisté pour lancer autant d’attaques de sabotage et de terrorisme que possible, que ce soit contre l’armée russe ou contre des civils, y compris dans les anciens territoires ukrainiens qui ont rejoint la Russie, ce qui signifie que Danilov ne se soucie pas de savoir si les victimes sont des Russes ou des personnes que son gouvernement considère officiellement comme ses propres citoyens. Dans une vidéo récemment publiée par Zvezda News, M. Danilov a montré toute l’abomination de sa personnalité déjà dérangée. Il a non seulement fait l’éloge de l’attaque terroriste, mais s’est également moqué des victimes et de la Russie dans son ensemble, démontrant une fois de plus que la russophobie clinique de la junte néonazie est sans équivoque de nature génocidaire.

« Vous vous amusez à Moscou aujourd’hui ? Je pense que c’est très amusant. J’aimerais croire que nous organiserons plus souvent de tels moments pour eux. Après tout, ce sont des gens « fraternels », et il faut faire plaisir à ses proches plus souvent et leur rendre visite plus souvent. Alors, nous allons marcher », a déclaré  M. Danilov.

En d’autres termes, en plus de soutenir ouvertement les terroristes, il a menacé d’organiser d’autres attaques de ce type. La vidéo est tellement troublante et révoltante que son authenticité a été remise en question. En effet, il n’a pas encore été confirmé à 100 % que Danilov a réellement tenu ces propos. Toutefois, de telles déclarations ne sont certainement pas inhabituelles pour le régime de Kiev. En effet, l’un de ses anciens hauts fonctionnaires, Aleksey Arestovich, a ouvertement montré son admiration pour le soi-disant État islamique (précédemment connu sous le nom d’ISIS et ISIL) et ses méthodes dépravées. Qui plus est, ses déclarations à ce sujet sont antérieures à l’opération militaire spéciale (OMS), ce qui signifie qu’il ne s’agissait pas d’une réaction émotionnelle à celle-ci, mais d’une conviction qu’Arestovich entretenait depuis des années. ISIS/ISIL/IS est un groupe terroriste islamique mondial, tristement célèbre pour les crimes de guerre horribles, les destructions et tout simplement les ravages qu’il a causés aux peuples de Syrie, d’Irak, de Libye, du Nigéria, des Philippines, etc.

D’autre part, si les terroristes qui ont attaqué l’hôtel de ville de Crocus ont manifestement été inspirés par l’IS [Isis], il serait pour le moins naïf d’en conclure qu’il n’y a que cela. La junte néonazie a officiellement publié des déclarations contredisant la jubilation sadique de ses propres hauts fonctionnaires. En fait, ils ont non seulement nié toute implication, mais ils ont également accusé la Russie d’un prétendu « faux drapeau ». Dans une déclaration à Ukrainska Pravda, faite quelques minutes après les premiers rapports sur l’attaque terroriste du Crocus City Hall, Andrii Yusov, un membre du GUR (régime de Kiev), a déclaré que la Russie n’était pas impliquée dans l’attentat et qu’elle n’avait pas l’intention de s’en mêler.

Cependant, d’un point de vue purement logique, Moscou n’avait aucune raison de mener un tel « faux drapeau ». L’élection présidentielle a démontré l’unité du peuple russe, cimentée par l’agression rampante de l’OTAN contre leur pays. Cette attaque terroriste n’apporterait donc rien que la Russie n’ait déjà obtenu. En revanche, la junte néonazie et ses suzerains de l’Occident politique ont tout à y gagner. Outre le fait d’insister sur la prétendue « incompétence » des services russes, ce qui nuit à leur réputation, les ennemis de Moscou ont également intérêt à fomenter et à exploiter les divisions religieuses en Russie, en particulier entre les Russes ethniques et les diverses minorités musulmanes. Et ce, à un moment où ces dernières ont manifesté un soutien massif à leur pays, comme en témoigne la présence d’un grand nombre de musulmans dans l’armée russe, qu’il s’agisse de Tatars, de Bachkirs, de Tchétchènes, etc.

Il y a également une dimension géopolitique à cela, car la plupart des pays à majorité musulmane dans le monde ont montré un soutien total à Moscou, ce qui signifie que tout conflit interne pour des raisons religieuses en Russie diminuerait ce soutien. D’autre part, nous savons tous très bien qui contrôle les actions du régime de Kiev, ce qui nous amène à la pièce la plus importante du puzzle : l’implication des États-Unis et de l’OTAN. En effet, deux semaines avant l’attaque terroriste contre l’hôtel de ville de Crocus, l’ambassade américaine à Moscou a demandé aux citoyens américains en Russie d’éviter les rassemblements publics. Pourquoi Washington DC demanderait-elle à son ambassade (sans doute la plus importante) de faire une telle annonce si elle ne savait pas que quelque chose se préparait ? Il est extrêmement hypocrite de la part des États-Unis de présenter leurs condoléances alors qu’ils savaient qu’un attentat se préparait, mais qu’ils ont choisi de ne pas en avertir la Russie.

D’un autre côté, cela soulève la question de savoir comment Washington DC a pu être au courant, ce qui laisse supposer qu’il était en fait impliqué. South Front rapporte que, selon des fuites d’informations, les quatre terroristes ont été recrutés par un homme nommé Salmon Khurasani, connu pour ses liens étroits avec la CIA et l’IS en Asie centrale. Il convient de noter que la coopération entre les services de renseignement américains et diverses organisations terroristes et extrémistes est un fait reconnu publiquement par des responsables américains de haut rang. Ces liens étroits sont largement documentés depuis des décennies, Washington DC travaillant ouvertement avec des radicaux islamiques pour déstabiliser l’Union soviétique, puis la Russie. Cela nous amène au deuxième anniversaire de l’OMU, lorsque l’infâme belliciste néocon Victoria Nuland a déclaré que la soi-disant « aide militaire » fournie par les États-Unis à la junte néonazie garantira que « Poutine sera confronté à de mauvaises surprises sur le champ de bataille cette année« .

De telles déclarations montrent que Washington DC a effectivement lancé une guerre totale contre Moscou. La raison pour laquelle le terme « guerre totale » est le plus approprié est qu’il englobe une pléthore d’outils utilisés contre la Russie, y compris des opérations psychologiques profondes censées façonner le récit. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’Occident politique ne lance sa propre campagne de propagande selon laquelle Moscou a mené un supposé « faux drapeau ». Cela permettra d’atteindre au moins deux objectifs importants. remièrement, cela montre que les États-Unis peuvent soi-disant « prédire les événements » (alors qu’en réalité, ils les organisent), et deuxièmement, cela crée l’illusion que la Russie voulait initier un conflit plus large avec ce « faux drapeau ».  Cependant, ce que beaucoup oublient, c’est que l’Occident politique dirigé par les États-Unis a une propension à la projection, notamment par le biais des médias de masse tels que les films, les séries télévisées et les jeux vidéo, autant de moyens très efficaces d’influencer les masses et l’opinion publique.

Les joueurs de jeux vidéo se souviennent certainement de la très populaire série Call of Duty, et plus particulièrement de son édition Modern Warfare 2, publiée en 2009. Pour ceux qui l’ignorent, il existe un niveau particulièrement dérangeant intitulé « No Russian ». En résumé, il s’agit d’un groupe « ultranationaliste russe » qui prend d’assaut l’aéroport Domodedovo de Moscou, tuant des centaines de civils au cours de l’opération. Dans le jeu, la Russie s’en servira plus tard comme excuse pour attaquer l’ensemble de l’OTAN. Il est intéressant de noter que le principal protagoniste du niveau susmentionné est un agent de la CIA nommé Joseph Allen. Son objectif est d’infiltrer le « groupe ultranationaliste russe » qui a lancé le faux drapeau. Quel est le rapport avec l’actualité ? Il est clair que les planificateurs stratégiques de l’OTAN ont tendance à projeter des événements dans les médias des années ou des décennies à l’avance. Il faut souligner que l’ensemble du segment Modern Warfare de la franchise Call of Duty va encore plus loin.

En 2019, le jeu Modern Warfare, déjà ouvertement russophobe, a été remanié spécifiquement pour présenter les Russes sous un jour encore plus défavorable. Le Pentagone a insisté pour que Moscou, et en particulier ses soldats, soient montrés de manière déshumanisante. À cette fin, il a même mis les crimes de guerre américains sur le dos de la Russie. En effet, la première partie du reboot recrée ce que l’on appelle « l’autoroute de la mort », un crime de guerre américain commis en Irak pendant la (première) guerre du Golfe, et le présente sans vergogne comme un « crime de guerre russe en Syrie » fictif. Il convient de noter que la première partie du reboot a été publiée en 2019, soit trois ans avant l’OMU. Quoi qu’il en soit, il est parfaitement clair que l’objectif final de l’Occident politique est non seulement de déshumaniser le peuple russe et de susciter la haine à son égard par le biais des médias de masse mais aussi de façonner le récit et les opinions publiques à l’aide d’événements planifiés à l’avance, souvent des années ou des décennies à l’avance.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais : Who is behind the Crocus City Hall terrorist attack? InfoBrics, le 25 mars 2024

Traduit par Mondialisation.ca  

Source de l’image en vedette : InfoBrics

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Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant. Il contribue régulièrement à Global Research.

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Les populations issues de l’immigration ne sont pas intéressées par l’uniforme militaire pour mener les guerres de l’Occident, ni les autres jeunes de ces pays. La plupart des migrants soutiennent la Russie. Les appels lancés par les dirigeants de l’OTAN pour recruter des soldats dans une croisade contre   la Russie sont boudés par les recrues qui ont commencé à fuir. 

L’armée française est face à des départs volontaires et à un manque de recrutement. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé son plan pour mettre fin à l’augmentation des départs dans l’armée française. «Il ne s’agit plus tant de recruter de nouveaux soldats que de persuader les troupes existantes de ne pas démissionner», stipule Politico.  «Ces conversations existent désormais dans toutes les capitales, dans toutes les démocraties qui disposent d’armées professionnelles sans conscription», souligne le média anglophone. Les armées occidentales ne peuvent plus recruter et manque de soldats.

Même l’Allemagne est touchée. Un récent rapport annuel soumis au Parlement allemand a montré qu’en 2023, quelque 1.537 soldats ont quitté la Bundeswehr, la réduisant à 181.514 effectifs. Les Européens ne veulent pas mourir pour une guerre voulue par leurs élites. Cela traduit la résistance des populations en Europe contre la guerre de l’UE contre la Russie.

En France, selon les données officielles, les militaires restent en moyenne dans les forces armées pendant un an,  moins qu’avant le déclenchement du conflit militaire en Ukraine. Au Royaume-Uni, la pénurie annuelle de personnel est de 1.100 hommes, soit l’équivalent de deux bataillons d’infanterie. Le gouvernement britannique a signé un contrat de recrutement avec une entreprise privée Capita, mais cela n’a pas abouti.

«Le problème n’est pas en cours de recrutement, mais dans la rétention des soldats, nous devons également préserver leurs familles, a annoncé lors d’une conférence à Paris, la chef des opérations navales de l’US Navy, l’amiral Lisa Franchetti.  Il ressort de ses paroles que les épouses de l’armée ont commencé à demander le divorce plus souvent.

«Former, aguerrir, garder les bonnes personnes une fois qu’elles ont été recrutées, est devenu le grand corollaire d’une armée de métier, sans conscription, a souligné le ministre lors d’un séminaire avec les responsables de tous les services.  En 2023, l’armée française a fini avec 3.000 postes non pourvus.

Le plan français prévoit une aide au personnel militaire pour trouver un logement, l’accès aux soins de santé et les services de garde d’enfants. Les couples mariés dans lesquels le mari et la femme travaillent au sein du ministère des des Armées, même si l’un d’entre eux est un civil, pourront changer de position, c’est-à-dire par consentement mutuel.

L’une des principales mesures du plan français vise à accroître l’attractivité du service militaire est d’augmenter les pensions et les salaires. «Mais le problème est que les conditions d’emploi ne sont tout simplement pas si attractives, avec des heures supplémentaires chroniques, des absences de plusieurs mois du domicile et des périodes de récupération manquées», pointe Politico.

Le nouveau gouvernement polonais a récemment annoncé une augmentation de 20% des salaires militaires, cherchant à maintenir au moins le niveau actuel des troupes. Le salaire mensuel minimum du soldat passera de 1.150 euros à 1.394 euros.

D’ici la fin de l’année, le nombre de l’armée polonaise devrait passer à 220.000 personnes. C’est ce qui est rapporté par Do Rzeczy en référence à la déclaration du ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz. Ainsi, l’objectif est  de porter le nombre de l’armée polonaise à 300.000 personnes. Mais, même l’augmentation de salaire ne motive pas le Polonais moyen à verser son sang sur les champs d’Ukraine.

En Allemagne, le gouvernement Scholz veut porter le nombre de ses forces armées à 203.000 soldats au début des années 2030, mais le recrutement augmente très lentement, avertit Politico. Eva Högl, Commissaire militaire du Bundestag, a déclaré qu’il était nécessaire de rétablir la conscription au service militaire, et qu’ il est préférable d’attirer davantage de femmes dans l’armée.  La législation de l’année dernière vise à rendre les conditions militaires plus attrayantes pour les femmes, notamment en ce qui concerne l’augmentation du soutien aux enfants.

Au Danemark, la population est tellement motivée pour servir dans l’armée que le gouvernement a décidé d’étendre le service militaire obligatoire aux femmes et d’augmenter son service de 4 à 11 mois.

Le Royaume-Uni a également admis récemment qu’elle éprouvait des difficultés à trouver des recrues. Le UK Defense Journal fait savoir que l’armée britannique n’a pas atteint ses objectifs de recrutement chaque année depuis 2010. Selon une récente enquête YouGov, 38% des Britanniques de moins de 40 ans disent qu’ils refuseront de servir dans les forces armées en cas de nouvelle guerre mondiale, et 30% disent qu’ils ne serviront pas, même si leur pays est menacé d’une invasion imminente.

«Le problème est commun à tous les pays européens, y compris la France, l’Italie et l’Espagne», a déclaré à Euronews Vincenzo Bove, professeur de sciences politiques à l’Université de Warwick au Royaume-Uni. «Je ne pense pas qu’un seul pays soit épargné par cette situation». Selon l’expert, ces difficultés pour recruter du personnel ont commencé, il y a dix ans au Royaume-Uni et vingt-ans aux États-Unis.  Selon Vincenzo Bove, la distance idéologique entre la société dans son ensemble et les forces armées s’est creusée ces dernières années.

L’expert a mentionné de récents sondages qui montrent que la jeunesse de l’Union européenne est massivement contre les guerres, contre l’augmentation des dépenses militaires et contre les opérations militaires à l’étranger. Ils sont aussi plus individualistes et moins patriotiques qu’il y a dix ans. Et, la population en Europe vieillit et diminue. Les armées de l’OTAN ont également diminué pour s’adapter à ces changements: les armées britanniques, italiennes et françaises sont désormais près de la moitié de ce qu’elles étaient il y a 10 ou 20 ans.

Les plans des élites en Europe visant à briser la Russie militairement se heurtent à leur impossibilité de pouvoir reconstruire leurs armées.

Pierre Duval

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Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi une résolution sur le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la première depuis octobre dernier, lorsque la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a commencé. Cette fois, aucun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité n’a utilisé son droit de veto. Néanmoins, quoi qu’il en soit, la mise en œuvre de la résolution adoptée est extrêmement problématique. 

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l’ONU a examiné quatre fois des projets de résolution sur le cessez-le-feu, et à chaque fois, quelqu’un parmi le groupe des cinq membres permanents du conseil a utilisé son droit de veto. Seule la cinquième résolution, présentée au vote le 25 mars, a été adoptée: 14 des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté pour, les États-Unis se sont abstenus. Les auteurs du document étaient les dix membres non permanents du Conseil: l’Algérie, l’Équateur, la Guyane, le Japon, Malte, le Mozambique, la Sierra Leone, la Slovénie, la Corée du Sud et la Suisse.

L’adoption de la résolution a brouillé davantage les relations entre Israël et ses alliés: le Premier ministre du pays, Benjamin Netanyahou, a annulé la visite d’une délégation prévue cette semaine à Washington. De son côté, la Maison Blanche a déclaré être déçue par cette décision. Israël a perdu sa couverture diplomatique, ce qui l’a conduit à une quasi-totale isolation sur la scène mondiale.

Le président des États-Unis Joe Biden et les membres éminents de son équipe montraient semaine après semaine qu’ils étaient à bout de leur patience à l’égard d’Israël et de ses méthodes à Gaza, rapporte la BBC. Ils adoptaient des déclarations de plus en plus fermes, exprimant leur mécontentement à la fois à Israël et au reste du monde. Et le fait que Washington n’ait finalement pas mis son veto à la résolution sur le cessez-le-feu signifie une chose: Biden a décidé que de sévères paroles à l’encontre d’Israël ne suffisaient pas.

Bien que le document adopté ne satisfasse pas pleinement les États-Unis: il diffère de la résolution américaine, récemment bloquée par la Russie et la Chine. Néanmoins, Washington n’a pas utilisé son droit de veto mais s’est simplement abstenu, et la résolution, après cinq mois d’impasse, a été adoptée sous les applaudissements généraux, note The Guardian.

Le Premier ministre d’Israël a déclaré que la décision des États-Unis portait atteinte à son pays en guerre. Israël a annulé la visite des principaux conseillers de Netanyahou et d’autres officiels à Washington, ce qui a augmenté les tensions entre les deux alliés de longue date, souligne Politico. La décision des États-Unis de s’abstenir plutôt que d’opposer leur veto à la résolution est à ce jour l’action la plus sévère de Washington à l’ONU contre son allié.

Après tout, cela fait longtemps que Washington défend fermement Israël à l’ONU, votant contre des dizaines de résolutions qui, à son avis, contreviennent aux intérêts de l’allié, rappelle Bloomberg. « Il n’y a aucune raison de considérer cela comme une sorte d’escalade », cite l’agence le représentant de la Maison Blanche, John Kirby. « Notre politique n’a pas changé. Nous voulons toujours parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages. »

Les États-Unis veulent montrer qu’il y a des limites à l’impunité d’Israël. Il doit maintenant décider s’il va mettre en œuvre la décision de la résolution, soutenue notamment par le Hamas et la Palestine.

La décision du Conseil de sécurité, contrairement aux déclarations de l’Assemblée générale et de la Cour internationale de Justice de l’ONU à La Haye, est obligatoire. Cela signifie qu’Israël et le Hamas sont désormais obligés de mettre fin aux hostilités. Mais comment le document sera mis en œuvre en pratique et quelles pourraient être les sanctions, cela reste une grande question. Le Hamas a déclaré qu’il accueillait favorablement la résolution appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et était prêt à procéder immédiatement à un échange de prisonniers avec Israël. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que son pays « n’a pas le droit moral d’arrêter la guerre à Gaza » tant que tous les otages ne sont pas rentrés chez eux.

Alexandre Lemoine

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La ville russe de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine, a fait l’objet de la couverture médiatique internationale ces derniers jours. La région fait l’objet d’attaques intenses de la part des forces ukrainiennes, causant des destructions dans les zones civiles et plusieurs victimes non militaires.

Dans les médias occidentaux, la responsabilité des attaques ukrainiennes est généralement attribuée à de supposés groupes rebelles de la Fédération de Russie elle-même, qui auraient émigré sur le sol ukrainien pour combattre les forces russes. En fait, non seulement les médias anti-russes diffusent ce genre d’informations, mais les porte-parole de ces milices revendiquent constamment les attaques de Belgorod.

Toutefois, il semble que ce ne soit pas l’avis de certains initiés russes sur le sujet. J’ai récemment eu l’occasion de m’entretenir avec des sources bien informées au sujet des attentats de Belgorod. Ces informations ont été obtenues sur place grâce à un contact direct avec des fonctionnaires du service de sécurité local lors d’un voyage aux frontières de la Fédération de Russie.

J’étais à Belgorod le 14 mars dans le cadre d’une expédition organisée par l’Association des journalistes des BRICS. Notre objectif était de suivre de près l’escalade des hostilités à la frontière et de déterminer si les attaques ukrainiennes visaient des cibles légitimes ou des civils. Tout au long de cette journée, j’ai suivi toutes les attaques ukrainiennes autour de moi, en visitant les sites touchés, en parlant aux victimes et, dans certains cas, en échappant de justesse aux tirs de missiles.

À Belgorod, j’ai remarqué l’absence totale de mobilisation militaire. Il n’y a pas de chars dans les rues. Il n’y a pas de véhicules militaires. Il n’y a pas de troupes stationnées. Dans un rayon de quelques centaines de kilomètres autour du centre-ville, il n’y a tout simplement pas de caserne de l’armée russe ou de position qui justifierait un bombardement ukrainien. Au contraire, parmi les attaques dont j’ai été témoin, j’ai constaté des dégâts sur des parkings, des places, des magasins de détail et d’autres installations civiles sans importance stratégique. Il n’y avait absolument aucune cible militaire dans la région.

En discutant avec des habitants, j’ai appris que les attaques contre Belgorod étaient devenues quotidiennes. Les habitants disent que la situation devient plus critique lorsqu’il y a des dates et des événements importants dans la Fédération de Russie. Les fêtes nationales et religieuses sont des périodes particulièrement tendues à la frontière, les attaques ukrainiennes augmentant en nombre et en intensité. Un exemple très révélateur s’est produit à la fin de l’année dernière, le 30 décembre, lorsque les forces ukrainiennes ont lancé une attaque brutale de missiles sur le centre de Belgorod pendant les célébrations de la Saint-Sylvestre, tuant vingt-cinq civils, dont dix-sept enfants.

Dans le cas précis de la journée du 14, la principale raison des attaques semblait être la proche tenue des élections russes. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec des membres des forces de sécurité locales à ce sujet et ils m’ont informé que l’objectif ukrainien était de déstabiliser les zones frontalières afin d’empêcher les citoyens russes de quitter leur domicile pendant le processus électoral. En agissant de la sorte, Kiev espérait à la fois susciter l’indignation des Russes quant à l’état de la sécurité (générant un mécontentement à l’égard du gouvernement) et forcer l’annulation ou le report des élections. Apparemment, ces deux objectifs n’ont pas été atteints, étant donné que le processus électoral s’est déroulé normalement – et avec un taux d’approbation élevé pour Vladimir Poutine – en dépit de la pression militaire ukrainienne.

Un autre objectif ukrainien, commenté par les responsables locaux, était de « rendre service » à l’Occident. Depuis l’échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023, Kiev est considéré avec mépris et déconsidération par ses soutiens occidentaux, apparaissant comme incapable de mener à bien les combats. En ce sens, en endommageant le territoire profond de la Russie, le régime de Zelensky tente de montrer une sorte d' »efficacité » pour justifier la réception de plus d’armes occidentales.

Cependant, lors de mes conversations avec des responsables des forces de sécurité de Belgorod, j’ai obtenu des détails encore plus intéressants sur les attaques. Jusqu’alors, je n’avais aucune raison de douter des informations qui désignaient les milices dissidentes russes comme les véritables coupables des raids. Cependant, les responsables locaux ont déclaré que ces milices ne sont aujourd’hui que des acronymes de propagande – méticuleusement utilisés par l’Ukraine et le collectif occidental pour donner l’impression d’une « instabilité » politique dans la Fédération de Russie.

En fait, la crise de Belgorod a débuté entre le 22 et le 23 mai 2023, lorsque des groupes pro-ukrainiens ont lancé une incursion terrestre dans la région russe, faisant des victimes civiles mais étant rapidement neutralisés par les forces de défense locales. À l’époque, l’attaque – la plus importante de toutes les tentatives ukrainiennes de pénétrer sur le territoire russe à ce jour – a été associée par Moscou à des groupes de sabotage ukrainiens, mais deux milices de supposés « expatriés russes » ont assumé la responsabilité de l’épisode, à savoir le Corps des volontaires russes (RDK) et la Légion de la liberté.

Ces deux milices ont immédiatement commencé à recevoir le soutien des médias occidentaux pro-Kiev, comme c’est souvent le cas pour toute personnalité politique qui s’élève contre le gouvernement russe. L’histoire controversée des « partisans russes » et leurs liens publics avec l’extrémisme nationaliste et le néonazisme n’ont guère retenu l’attention. Le RDK, par exemple, est apparemment intégré dans les rangs du régiment Azov (une milice ultranationaliste qui constitue officiellement les troupes du ministère ukrainien de l’intérieur), tandis que la Légion de la liberté, qui dépend de la « Légion étrangère » ukrainienne, est ouvertement liée à des courants idéologiques d’extrême-droite. En pratique, la soi-disant « opposition à Poutine » représentée par ces deux groupes n’a jamais été liée à un quelconque « mouvement démocratique » russe, mais aux extrémismes nationalistes qui sont actuellement contrôlés d’une main de fer dans la Russie de Poutine.

Toutefois, les informations sur l’effectif réel de ces organisations sont rares, voire inexistantes. On ne sait pas avec certitude combien de Russes ont franchi la frontière pour défendre l’Ukraine. Aucune donnée ne prouve qu’un nombre important de citoyens russes ont fui du côté ukrainien – ce qui serait vital pour la formation de milices apparemment fortes, capables de mener des attaques aussi vigoureuses aux frontières russes. En pratique, les deux groupes ressemblent à des « organisations fantômes », dont les dirigeants publics parlent au nom d’un groupe inconnu de prétendus « dissidents russes » totalement anonymes.

Les officiers de Belgorod m’ont expliqué qu’il est clair pour les services de renseignement russes que ces milices n’existent tout simplement pas en tant que mouvements dissidents. En pratique, il s’agit d’acronymes créés par Kiev pour faire croire à l’existence d’un vaste mouvement pro-Ukraine à l’intérieur de la Russie. De plus, les informateurs à qui j’ai parlé affirment que ces milices sont directement subordonnées à la Direction principale du renseignement (GUR) de Kiev.

Les sources indiquent que les forces spéciales ukrainiennes mènent des attaques terroristes et des opérations de sabotage contre les zones russes démilitarisées, ainsi que des attaques individuelles visant des personnalités publiques importantes en Russie.
Pour dissimuler sa responsabilité dans ces crimes, l’Ukraine nie toute implication dans ces affaires et permet à des organisations mandataires d’en revendiquer la responsabilité, détournant ainsi l’attention de l’opinion publique et de la Russie elle-même. Cela sert deux objectifs : d’une part, Kiev évite d’être blâmé pour les crimes de guerre ; d’autre part, cela crée l’idée d’un puissant mouvement pro-Kiev composé de « dissidents russes ».

Ce n’est pas un hasard si les dissidents « russes » ont revendiqué plusieurs attentats terroristes depuis 2022. Il s’agit non seulement des attentats de Belgorod, mais aussi d’attaques contre des personnes, comme celles qui ont entraîné la mort de la journaliste russe Daria Dugina en août 2022. Dans la pratique, ces groupes servent de « boucs émissaires » aux services de renseignement ukrainiens et contribuent à la croissance d’un mouvement ultranationaliste dissident interne à la Fédération de Russie.

Les officiers sont catégoriques : toutes les troupes qui composent ces « milices partisanes » sont en fait ukrainiennes. Les personnalités russes qui dirigent ces groupes, disent-ils, ne servent qu’à faire diversion, et l’ensemble des forces de combat est constitué de militaires de Kiev. En d’autres termes, tous les prétendus « partisans russes » seraient, si les allégations des officiers de Belgorod sont exactes, directement subordonnés au commandement de Kirill Budanov, chef du renseignement militaire ukrainien et largement reconnu comme le cerveau de toutes les attaques contre des civils russes depuis 2022.

Il est important de rappeler que Budanov a plusieurs fois promis publiquement de tuer des personnalités russes et d’attaquer des zones civiles afin de poursuivre les intérêts de l’Ukraine. En mai 2023, quelques jours avant que les « partisans russes » ne lancent la soi-disant « bataille de Belgorod », Budanov a fait une déclaration aux médias occidentaux dans laquelle il admettait la participation de ses subordonnés au meurtre de civils et promettait de « continuer à tuer » des Russes. Si nous examinons les informations fournies par les officiers et que nous les mettons en relation avec le comportement public de Budanov, nous pourrons avoir des preuves de la véracité des données que j’ai reçues à Belgorod.

Lucas Leiroz de Almeida

 

Article original en portugais :

“Partisans russos” ou inteligência ucraniana? Quem realmente ataca Belgorod?

Cet article a été initialement publié en portugais sur le site jornalggn.com.br

Traduction ; Mondialisation.ca 

Image en vedette : jornalggn.com

*

Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

Le récent attentat terroriste perpétré à l’hôtel de ville de Crocus, dans la banlieue de Moscou, est sans aucun doute l’une des plus grandes tragédies de l’histoire récente de la Fédération de Russie. Plus de 130 civils, dont plusieurs enfants, ont été sauvagement assassinés par des hommes armés dans la nuit du 22 mars. Le bilan devrait encore s’alourdir, étant donné que plusieurs personnes ont été hospitalisées.

Les criminels qui ont participé à l’attaque ont déjà été capturés par les forces de sécurité russes. Au total, onze personnes ont été arrêtées, dont les quatre tireurs. Les tueurs étaient des immigrants tadjiks, apparemment liés à des groupes islamiques radicaux. Ils ont été arrêtés à la frontière de l’oblast de Briansk alors qu’ils tentaient de s’enfuir en territoire ukrainien. Après avoir été interrogés, ils ont déclaré qu’ils avaient été embauchés via Telegram. Les commanditaires leur auraient remis les armes utilisées pour le crime et promis une récompense d’un demi-million de roubles russes.

Il est intéressant de noter qu’immédiatement après l’attaque, des rumeurs ont commencé à circuler dans les médias occidentaux sur la responsabilité présumée de l’ISIS. Les journaux américains ont non seulement accusé le groupe extrémiste islamique, mais ont également souligné à plusieurs reprises que l’Ukraine n’était pas responsable de l’attentat. Cette hypothèse semble toutefois fausse au vu des faits élucidés jusqu’à présent au cours des enquêtes.

Les tueurs ont manifestement travaillé comme mercenaires dans le cadre de l’attaque. Bien qu’ils soient des radicaux islamiques, rien ne prouve que leur travail dans le cas précis de l’hôtel de ville de Crocus soit lié à cette idéologie extrémiste. Le mode opératoire des tueurs ne semble pas être lié à ISIS (groupe avec lequel ils ne semblent pas avoir de liens). En plus de tuer pour de l’argent, ils ont tenté de s’échapper et de franchir la frontière ukrainienne, ce qui n’est pas attendu des militants d’ISIS, qui commettent presque toujours des attentats suicides en quête de « martyre ».

Il est également nécessaire de rappeler que l’ISIS est actuellement une organisation faible et incapable de mener des attaques à grande échelle. Depuis l’intervention russe en Syrie, la majeure partie d’ISIS a été éliminée, et seules les milices restantes du groupe initial opèrent dans plusieurs pays – y compris en Ukraine  même, où l’on voit souvent des militants islamiques radicaux parmi les troupes antirusses. Il semble que les services de renseignement occidentaux fassent un usage stratégique de l’acronyme « ISIS », en attribuant la responsabilité au groupe chaque fois que Washington veut dissimuler sa propre implication dans un crime.

En outre, les terroristes ont tenté de s’échapper par la frontière de Briansk, qui est une région fortement protégée par les forces russes, avec une grande présence de champs de mines. Même lors des récentes incursions ukrainiennes à la frontière, il n’y a pas eu de tentative d’invasion terrestre ukrainienne par Briansk, ce qui montre à quel point il est difficile de traverser cette région. Pour tenter de s’échapper, les terroristes ont certainement bénéficié d’un soutien solide de la part des services de renseignement ukrainiens, qui disposaient de données précises sur la manière de contourner la défense russe et d’échapper aux champs de mines, ce qui contredit la thèse occidentale selon laquelle Kiev n’a pas participé à l’attaque.

Les raisons pour lesquelles l’Occident veut dissimuler la participation ukrainienne dans cette affaire sont faciles à comprendre. Kiev n’agit pas seul dans ses actes terroristes, mais cela se fait toujours avec la participation de l’Occident. En tant qu’État vassal, l’Ukraine n’obéit qu’aux ordres de ses bailleurs de fonds occidentaux, ce qui signifie que, si l’Ukraine a participé à l’attaque contre Moscou, des agents occidentaux ont certainement coopéré d’une manière ou d’une autre pour que l’incident se produise.

Il ne faut pas oublier que les dirigeants occidentaux menacent ouvertement la Russie depuis longtemps. Récemment, l’ancienne sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland,, a promis des « surprises » au gouvernement russe dans une déclaration interprétée par de nombreux analystes comme un signe que des opérations de sabotage allaient commencer sur le territoire russe. En outre, l’ambassade américaine a récemment conseillé aux citoyens américains d’éviter les rassemblements publics à Moscou, en invoquant des informations sur le risque terroriste. Ces informations n’ont jamais été communiquées aux autorités russes, ce qui indique que, même s’il n’y a pas eu de participation américaine à l’attentat, il y a eu au moins une absence de volonté d’agir conjointement contre la terreur.

Il convient de rappeler que ces attaques terroristes surviennent dans un contexte d’augmentation des incursions ukrainiennes le long de la frontière. Le régime de Kiev a bombardé des villes russes pacifiques, telles que Belgorod et Koursk, bien qu’il n’y ait pas de cibles militaires dans ces régions. Il semble que le régime et ses partisans aient clairement l’intention de semer la terreur sur le territoire de la Russie profonde. Face à l’échec militaire, la guerre asymétrique, utilisant le terrorisme, est la seule « alternative » qui reste au régime néo-nazi.

Le choix d’immigrés d’Asie centrale pour jouer le rôle d’assassins semble encore plus intéressant pour les intentions du régime ukrainien et de l’Occident. Les ennemis de la Russie espèrent encourager le développement du racisme et de la polarisation ethnique dans la société russe, en essayant d’amener la majorité de la population à s’opposer aux immigrants de l’espace post-soviétique. Rien ne prouve qu’un tel plan sera couronné de succès, étant donné le niveau élevé de cohésion sociale dans la Russie contemporaine, mais il est bien connu que la fomentation du chaos intérieur en Russie est un vieux projet de l’Occident.

L’Occident et l’Ukraine veulent faire en sorte que les Russes [ordinaires] se sentent en danger et commencent à critiquer le gouvernement. Ils s’efforcent de retrouver un scénario similaire à celui des années 1990 et 2000, lorsque plusieurs attentats terroristes ont touché les principales villes russes. En réveillant de tels traumatismes et souvenirs chez les Russes, les réseaux de renseignement occidentaux espèrent réussir à créer une crise de légitimité contre le gouvernement du pays.

Or, c’est précisément le contraire qui se produit : plus il est attaqué, plus le peuple russe approuve le gouvernement et soutient l’opération militaire spéciale, car il comprend que c’est le seul moyen de neutraliser la terreur.

Lucas Leiroz de Almeida

 

Article original en anglais :

Terrorist Attack in Russia: Kiev and Western Intelligence Involved? Generate Sabotage and Domestic Instability

L’article en anglais a été publié initialement sur InfoBrics

Traduction ; Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics

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Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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Les savoirs considérables des connaissances scientifiques accumulées depuis 50 ans, sont détenus et utilisés par les élites dirigeantes. « Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. » (Idem) C’est ce qui explique pourquoi le Pouvoir contrôle mieux les pulsions individuelles et collectives que les individus concernés eux-mêmes…

« La publicité et les techniques de vente, même les plus controversées, servent par ailleurs de modèle au discours politique, surtout en période électorale. Leur influence, en particulier celle du marketing politique, est considérable sur le citoyen à l’heure de choisir les dirigeants dans une « démocratie d’opinion ». Les techniques de vente, fondées sur des études très fines des marchés, se voudraient presque une science. Leur objectif : nous manipuler, nous faire consommer toujours plus. A cet égard, les stratégies mises au point dans les hypermarchés pour piéger le consommateur sont stupéfiantes. Un « hypermarché-laboratoire » a même été construit à Saint-Quentin-en-Yvelines, près de Paris, afin d’étudier au microscope les comportements d’achat. Dans ce magasin expérimental, l’acheteur-cobaye est épié par une équipe de sociologues et de psychologues qui suivent tous ses gestes à travers des glaces sans tain ; son parcours, ses arrêts, ses hésitations sont minutieusement analysés. Même le chemin suivi par son regard sur les rayons est enregistré par l’Eye Movement Recorder, « un système qui, par l’étude de la réfraction d’infrarouges sur la rétine, permet de déterminer quels articles ont été observés en premier sur un rayon et pendant combien de temps… ». Ces observations et des enquêtes très fouillées sur les motivations d’achat vont permettre, grâce au concours d’architectes, de décorateurs, d’éclairagistes, de modeler l’espace intérieur des hypermarchés pour stimuler la consommation. Largeur des allées, taille des rayons, emplacements des produits, éclairage, couleurs, tout est calculé pour que le client ralentisse sa vitesse de déplacement, s’attarde sur le maximum de produits et que, « en plus de l’indispensable, il achète le superflu. » (Idem)

« Ce que cherchent les sondeurs, explique Vance Packard, c’est évidemment le pourquoi de nos actes, afin, si faire se peut, d’infléchir plus sûrement nos choix en leur faveur. Ils définissent ainsi « l’opinion publique », reflet à peine déformé de l’information de masse et de la publicité. L’ensemble constituant une boucle qui circonscrit la norme sociale, le consensus et la conformité. En dehors, c’est la marge, la déviance, l’anormalité. Les sondages établissent une nouvelle forme de conditionnement qui nous influence en douceur. En nous rappelant sans cesse le désir du plus grand nombre, ils nous suggèrent d’aller dans le même sens. Car les indécis tendent à se ranger à l’avis de la majorité. » (Idem)

Ce phénomène psychologique a été étudié à travers diverses approches depuis au moins 1951, par Asch et Berns lorsque ceux-ci ont publié leurs travaux sur le problème du conformisme dans le jugement et les comportements humains (Cf., « Effects of Group Pressure upon the Modification and Distortion of Judgments in Groups… Pittsburgh, Carnegie Press, 1951 »). 

Les neurosciences ont depuis lors considérablement avancé dans ce domaine. 

(Cf., G.Berns, J.Chappelow, C.Zink, G.Pagnoni, M.Martin , Skurski, J.Richards, « Neurobiological Correlates of Social Conformity and Independence During Mental Rotation », Biological Psychiatry, 2005.) 

Ces travaux démontrent que la réalité perçue par la capacité naturelle de chaque individu est modifiée par l’opinion du groupe. L’opinion du groupe représente la pulsion défensive pathogène qui modifie le jugement de l’individu, parce que le jugement de ce dernier est tributaire de sa propre perception. La perception du réel par l’individu est modifiée par l’opinion du groupe qui influence la capacité individuelle à percevoir et entraîne ainsi l’individu à modifier sa propre perception au profit de celle du groupe qui influence donc, par le moyen de la perception, son jugement. 

Ces mêmes travaux démontrent, grâce notamment à l’imagerie médicale, que si l’individu prend la décision de s’exprimer contre l’avis unanime du groupe, ce sont les aires cérébrales émotionnelles de la peur qui sont alors activées, comme si l’individu se sentait en danger parce qu’il affirme une évidence face à un groupe qui ne la voit pas. 

L’adhésion à la psychologie collective, implique un conformisme qui est une abdication de son propre jugement sous l’effet du jugement du plus grand nombre. L’individu se retire face au groupe car l’opinion de plusieurs est ressentie comme étant supérieure à l’opinion d’un seul ! Le divergent est isolé du groupe.

« La volonté de renoncer à son indépendance, de troquer le témoignage de ses sens contre le sentiment confortable, mais déformant la réalité, d’être en harmonie avec un groupe, est bien entendu l’aliment dont se nourrissent les démagogues », conclut Watzlawick. Cette « fragilité » psychologique humaine est une majestueuse autoroute pour les projets du Mal qui embarque dans sa course pour la destruction, une majorité d’individus vulnérables parce que chaque fois bien trop ignorants sur leur vie inconsciente ! Une connaissance de soi importante chez l’individu est un cauchemar pour toutes les formes de pouvoir. Le Pouvoir, tout Pouvoir sait que la connaissance de soi est la base de la connaissance de tout ce qui veut s’imposer de l’extérieur à soi. C’est pour cette raison qu’il est très difficile d’accéder à un travail sur soi conséquent, car tout est fait pour le rendre difficile voire impossible : pas le temps disponible nécessaire, pas assez d’argent pour assurer ce travail, pas de professionnels bien formés pour assurer cette démarche dans de bonnes conditions, des lois volontairement élaborées pour empêcher cette pratique thérapeutique ou la dissuader par ses contraintes invraisemblables comme celles imaginées par la loi de 2004/2012, du médecin et député Accoyer… etc.

Le petit nombre des élites « égocentrées », l’oligarchie à la commande des États transformés en Pouvoirs se légitiment de théocratie. L’Église suprême de la religion de marché, la caste de ses grands prêtres définissent les hérésies et les hérétiques. Les bataillons médiatiques au service du fascisme ou dogme sectaire du capitalisme ultra libéral et toute l’armada du système répressif, contrôlent la vie des peuples, les obligeant même à se taire par un « management de la terreur » mené de mains de maîtres. La dictature autoritariste d’un Empire technocrate, prenant toutes les décisions à huis-clos, sans jamais se référer à l’avis des intéressés, règne sans partage sur 80% de l’humanité. Dans cette dictature de l’arbitraire absolu, seule la loi du profit constitue le credo exclusif de la caste des prédateurs du système…

Dans le monde de la « journalistiquerie », il y a assez de naïfs arrogants pour bêler en chœur le discours « officiel » sans le moindre esprit critique, sans le moindre recul et sans la moindre autonomie de réflexion sur la nature falsifiée de la vision néo conservatrice et ultra libérale de cette caste méprisant le reste des hommes avec la condescendance des sots ! 

Les lobbies quant à eux sont au paradis. Les grandes sociétés multinationales richissimes, font et défont à leur fantaisie, l’existence exsangue des populations traînées dans le malheur pour le bonheur de leurs maîtres du CAC40 ou du dow Jones (DJIA : Dow Jones Industrial Average)… Ce qui reste des États est à leurs ordres. Les épaves de ce monde dégénéré exécutent leur tâche avec zèle et empressement au service inconditionnel des grandes sociétés flibustières qui pillent allègrement un monde transformé en ruines…

L’exploitation, les abus de toute nature, infligés aux gens humbles, l’esclavage moderne, la maltraitance de plus de 200 millions d’enfants contraints au travail à bas coût et dans des conditions abominables, pour le seul profit de la caste des nouveaux esclavagistes, sont la règle la plus répandue sur toute la Planète. (Cf., Rapport de l’ONU sur les nouvelles formes d’esclavage dans le monde ; cf., également : une étude conjointe réalisée par l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation internationale des migrations (OIM) et le groupe de défense des droits de l’homme « Walk Free Foundation », qui montre l’envergure réellement prise par le phénomène de l’esclavage moderne dans le monde, publiée le Mardi 26 Septembre 2017.)

L’organisation acharnée de l’arnaque, du pillage, de la surveillance à outrance, des principes de la soumission et de la domination par la destruction des récalcitrants (massacres planifiés comme en Syrie ou en Palestine) est le seul programme qui vaille pour les tyrans martyrisant sans états d’âme les peuples dépouillés de tout ! La planification du chaos, de l’atomisation des populations, du démantèlement des États Nations, tout cela est devenu la surenchère fébrile de la mondialisation désireuse de bâillonner les revendications des travailleurs et des peuples qui se sont battus pendant des siècles pour acquérir chèrement leur liberté devenue un obstacle majeur à la loi sacro-sainte du profit !

Cette volonté de mort l’emporte sur toute sagesse ! La sagesse serait de reconnaître le désastre apporté par la logique prédatrice du marchandisme et du capitalisme parasitaire financier allant de pair avec l’idéologie fasciste ultra libérale. Mais il n’en est rien. C’est tout ce qui fait obstacle à l’idéologie fasciste de l’ultra libéralisme qui est visé prioritairement et qui est combattu farouchement par le système identifié corps et âmes à cette perversion !

Aujourd’hui, nous assistons à la proclamation décomplexée d’une volonté oligarchique d’imposer son dictat à l’ensemble des nations, en leur annonçant que la démocratie n’est plus un sujet d’actualité, que l’avis des peuples ne l’intéresse pas, (Hollande, Juncker, Minc, Attali, BHL, Macron… Le Parlement Hollandais a voté une loi qui supprime le referendum en Hollande, simplement pour éviter d’avoir à demander son avis au peuple qui donne toujours un avis contraire à celui de la caste prédatrice au pouvoir!) que l’état d’urgence doit se prolonger à perpétuité, que l’État policier sera désormais la nouvelle forme d’autoritarisme à promouvoir dans tous les pays, que le travail sans limite sera la nouvelle condition de vie habituelle des personnes et que tous les avantages sur l’éducation, la santé, les aides sociales, la qualité de vie, les loisirs, la culture, le logement seront désormais limités, voire supprimés…

Le dogme de « l’austérité » se justifie de « crise » dont les seuls auteurs sont ceux-là même qui abusent encore plus que jamais des pays traînés dans la violence de ce massacre volontaire et sans pitié ! Ces criminels en cols blancs n’hésitent même pas à conspuer les pauvres, à les accuser, à « moraliser » les peuples en les traitant de « tire au flanc » ou de « fainéants » (Macron), en accusant les chômeurs d’être des « récidivistes » à conduire au Goulag du dressage pour qu’ils comprennent enfin la logique bienfaitrice de l’exploitation à vie ! Ces ordures au pouvoir n’hésitent même plus à accuser leurs peuples « insoumis » d’être les obstacles de la bonne marche économique du monde selon leurs courtes vues !

Les nations encore souveraines et façonnées par les luttes citoyennes sont désappropriées de leurs leaders à travers des jeux de passe-passe juridiques, sans qu’elles puissent rien faire ni rien dire, comme cela a été le cas spectaculaire du Brésil avec Dilma Rousseff qui a été ainsi chassée tout bonnement de sa fonction par une pratique de l’arbitraire absolu se réclamant du Droit… Là, la perversion a atteint un point délirant totalement odieux, car les salauds qui ont ainsi pris le Pouvoir sans l’avis de personne, avec la complicité de Standard & Poor’s et autres agences de notations, ces larrons en foire, se sont dépêchés ensuite de piller, de dépouiller, de saccager les richesses de ce grand pays pour le seul profit des ordures qui se sont emparés du monde. Partout sur Terre, 80% de l’humanité sont ainsi martyrisés à travers un tel comportement ne se souciant guère de la loi de mort qu’il répand, comme la peste, sur tout ce qui est vivant…

Ce qui est hautement d’actualité, c’est la régression mentale de l’humanité, la malhonnêteté intellectuelle des « élites », le retour, tambours battants, aux archaïsmes des obscurantismes farouches, favorables au dressage à aimer sa soumission présenté quant à lui, comme une « vertu » récompensée par les médailles du « mérite » chez tous ceux qui donnent la préférence aux désirs compulsifs régnant tyranniquement sur des individus dépossédés de tout idéal ! Les humanistes subissent quotidiennement les injures implicites et explicites, parce que les profits exorbitants concentrés dans les mains des 20% de l’humanité, ne sont pas encore assez exorbitants ! Les pauvres de plus en plus pauvres ne sont pas encore assez pauvres… 

D’ailleurs la guerre est carrément planifiée elle aussi, pour se débarrasser de tous ces contingents de pauvres qui ne veulent pas jouer le jeu du profit exorbitant au service exclusif d’un petit nombre de prédateurs du cannibalisme social.

Les massacres à grande échelle sont programmés. Les puissants au pouvoir veulent « nettoyer » la Planète d’un bon deux tiers de l’humanité jugé inutile, improductif, coûteux, véritable obstacle au débridement du profit pour le profit ! Et, bien entendu, comme toujours, l’US Imperium est le chef de file de ce comportement d’un néo-colonialisme pro génocidaire au nom d’un « axe du bien » et de la « démocratie », dont il revendique être le chantre vertueux…

Par-dessus tout cela, la Terre est limitée dans ses moyens et nous devenons trop nombreux : donc, « il faut faire disparaître tous ceux qui ne font pas partie des privilégiés du système prédateur » qui a été mis en place par les artisans zélés du productivisme…

D’ailleurs des milliardaires se réunissent activement depuis un certain temps, pour fabriquer des engins capables d’aller coloniser les autres planètes viables du système solaire, en se dépêchant d’être les premiers à y mettre les pieds afin de devenir déjà les maîtres incontestables et incontestés de ces immenses richesses qui sont là en attente de leur voracité ! L’argent (le chiffre) est leur seul dieu, le profit leur seule préoccupation, le capitalisme ultra libéral leur seule idéologie sectaire, le principe de la domination et de la destruction leur seule religion… C’est bien là le triomphe du monde de la bête et donc l’annonce implicite de l’Apocalypse, c’est-à-dire de sa chute mortelle finale par son auto destruction !

La troisième guerre mondiale est compulsivement préparée en effet, ouvertement, fiévreusement, sans secret. Les provocations sont organisées ouvertement et chaque jour avec insistance et une étrange excitation ; les dernières déclarations irresponsables et ouvertement criminelles de Macron sur la nécessité d’envoyer des soldats en Ukraine en faisant tout pour que « la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », sont explicites et disent à quel point la volonté farouche du conflit armé est proclamée, entretenue, infusée dans les esprits; les légions de l’Empire et le matériel de guerre sont accumulés en masse là où il faut provoquer la destruction en règle des trublions qui menacent la fête perpétuelle des profiteurs d’en haut…

Rappelons-nous de cette nouvelle sidérante de provocation, encore récente, venant du Pentagone, qui n’hésitait pas à mentir délibérément, à un tel point que nous étions obligés de dire que c’était le Mal en soi qui se manifestait de façon arrogante. Tout comme les États-Unis s’étaient appropriés la victoire contre le Troisième Reich Nazi, alors que l’Histoire en témoigne : c’est le peuple Russe qui essentiellement a vaincu le Troisième Reich Nazi au prix de ses 27 millions de vies sacrifiées sur les champs de bataille et dans la population civile. Les USA n’ont pas hésité à s’approprier la victoire contre DAECH en Syrie et Irak, alors que tout le monde savait, avec toutes les preuves souhaitables à l’appui, que c’était principalement les USA avec ses vassaux habituels de la « coalition de Doha », qui avaient organisé et soutenu DAECH pour le renversement de Bachar El Assad ; alors que tout le monde sait aujourd’hui que la « coalition internationale de Doha » dirigée par les USA, passait son temps à protéger DAECH de l’Armée Syrienne et des bombardements de l’aviation russe! Malgré les progrès de l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, leurs actions sur le sol syrien n’avaient pas semblé « déterminantes » pour le Pentagone qui se déclarait « acteur principal sur le champ de bataille syrien ». Le mensonge se pratique comme s’il était devenu la vérité ! Voilà une particularité du Mal. Un tel spectacle est pitoyable et navrant pour une conscience humaine même basique !

Les Russes étaient à nouveau ceux qui avaient écrasé DAECH et le Pentagone n’hésitait pas, encore une fois, à s’attribuer le mérite de ce dénouement ! Selon le Pentagone, ce furent « les opérations de la coalition internationale de Doha plutôt que celles des militaires syriens et de l’aviation russe qui portèrent le coup final à l’organisation terroriste. »

« Le Gouvernement syrien et la Russie n’ont pas eu d’approche déterminante dans la défaite de Daech. Ils n’ont fait que réaliser quelques opérations contre les terroristes de Daech, alors que la plupart des territoires en Irak et en Syrie ont été libérés grâce aux efforts de la coalition américaine et de ses alliés ». La grossièreté de cette déclaration est telle qu’on a envie d’en rire, sauf que les criminels au service des USA ont martyrisé à cette occasion plus de 400.000 Syriens ! 

Les USA, arrogants, ricanent, se moquent de la « légalité » et ne craignent rien ni personne ! Ce sont eux qui contrôlent absolument tout y compris le TPI et les juges qu’ils n’ont pas hésité à menacer ouvertement de mort lorsqu’ils ont voulu regarder de plus près les crimes qui ont été commis en Ex-Yougoslavie par les USA agresseurs de la Serbie pour la soumettre à sa loi de pillage et à son occupation par l’OTAN ! 

Le Pentagone ajoutait que les forces de la coalition allaient poursuivre leur campagne en Syrie pour « mener à terme la défaite de Daech et pour stabiliser les territoires libérés ». Il est profondément choquant de recevoir en pleine figure autant de mensonges à la fois, qui sont proférés sans complexe, pour justifier la poursuite acharnée de l’objectif premier : abattre Bachar El Assad et placer à Damas un pantin aux ordres de Washington et de Tel Aviv, autrement dit aux ordres de Satan, « l’État profond » des USA qui travaille pour les fascistes au pouvoir en Israël et derrière le projet totalitaire du N.O.M. 

C’est ainsi que procède le Mal, il est le « père du mensonge », c’est sa signature, sa façon de faire, son fonds de commerce…

En réalité et en vérité, les forces syriennes soutenues par l’aviation russe, ont libéré 90% du territoire syrien. Les terroristes de Daech qui étaient les mercenaires des États-Unis et de leurs vassaux, appuyés et soignés dans les hôpitaux israéliens, ont été défaits par l’armée syrienne. Les survivants ont été redéployés par les USA pour préparer les prochaines offensives à partir du Nord de la Syrie, de l’Irak, de la Jordanie et du Golan occupé illégalement par les Israéliens…

Les opérations de l’aviation russe contre les terroristes de DAECH en Syrie avaient commencé en septembre 2015. Depuis le début des opérations en Syrie, l’aviation russe avait effectué plus de 28.000 vols opérationnels et procédé à 90.000 frappes aériennes.

DAECH a été éliminé de Hama et de Homs, du territoire de la province de Lattaquié et de la Ghouta Damas. Les forces gouvernementales ont rétabli leur contrôle sur les champs pétroliers et gaziers de Jisel, Chaer, Hayan, Magara d’Araq. Aujourd’hui, la quasi-totalité du territoire est en voie d’être libérée et « Les soldats de la paix de l’ONU, assistés par les forces russes, ont entamé leur première patrouille sur le plateau du Golan… », déclarait le 3 août 2018, le colonel général Sergey Rudskoy, commandant les forces opérationnelles en Syrie.

La « coalition » faite de 15 pays, dirigée par les USA, a commencé ses « opérations » en Syrie, en septembre 2014, avec pour objectif « officiel » d’y combattre DAECH. Or, nous savons tous que dès le début des opérations de la « coalition internationale » en Syrie, la situation s’est aggravée pour les syriens : les terroristes ont pris aussitôt le contrôle de quasi 70% du territoire du pays et repoussé l’armée gouvernementale sur plusieurs axes, et tout cela grâce aux interventions de la « coalition » théoriquement organisée contre l’EIIL, ISIS, DAECH ! 

Chacun sait, ou en tous les cas devrait le savoir, que les 15 pays avec les USA représentent une force militaire gigantesque ; il n’est donc pas possible, pour cette raison, de comprendre que DAECH ait pu triompher partout au moment même où cette « coalition internationale » s’était mise en marche contre l’État islamique, sauf, si nous admettions, bien entendu, que cette « coalition » travaillait pour DAECH au sol, contre Bachar El Assad ! La vérité est évidente, mais le mensonge veut singer la vérité et se faire passer pour elle ! Spectacle pitoyable et navrant !

Ajoutons que les forces russes se trouvaient en Syrie à la demande du président syrien Bachar al-Assad, alors que les forces des USA et de « la coalition de Doha » agissaient sans l’aval des autorités syriennes et sans mandat de l’ONU. 

En Occident, il ne se trouvait personne pour relever cette autre réalité déconcertante, navrante elle aussi, car on nous infligeait cette trahison sans pouvoir ni rien dire ni rien faire pour protester. Pour ajouter à ce malheur du Mal triomphant, les medias de masse étaient totalement complices de ce mensonge et travaillaient en chœur pour Satan : l’argent, le pouvoir des dominants et ce qui protège ce pouvoir prédominant, la loi de l’ultra libéralisme qu’il fallait imposer coûte que coûte sur ce monde dirigé par l’Empire Financier, Satan et les adorateurs inconditionnels du veau d’or.

De plus, « l’État profond » américain continuait d’accuser la Syrie d’avoir fait usage de gaz SARIN, alors que tout le monde savait, ou devrait maintenant le savoir, que ce sont les terroristes de DAECH avec les « casques blancs », autre déguisement des terroristes, qui avaient ouvertement utilisé ces armes fournies par les USA, via les filières détournées, comme cela avait été démontré par la commission des experts de l’ONU, à la demande de Bachar El Assad et des Russes. Mais peu importe : le Mal ne s’encombre pas des scrupules. Les USA proclament ouvertement leurs mensonges, exactement comme ils l’avaient fait pour voler le Texas au Mexique, pour entrer en action au Vietnam, pour accuser Saddam Hussein et ses « armes de destruction massive » inexistantes… etc. Cela leur est égal, ils se moquent éperdument de la conscience des peuples, de la légalité, du respect des lois internationales et de la décence : l’important c’est de faire le Mal pour le Mal et obtenir ainsi les effets escomptés du Mal : la domination… Le Mal est le maître du mensonge, de l’arrogance, du crime et du malheur de l’enfer qu’il sème partout où il passe. Dans toute l’histoire de l’humanité, aucun Empire prédominant n’avait encore jamais été aussi loin dans le crime contre l’humanité que l’US Imperium qui a battu ce record absolu…

En 2017, le Gouvernement syrien s’est adressé au Conseil de sécurité des Nations unies en appelant à engager la responsabilité des USA qui « commettent des crimes prémédités contre la population civile, détruisent hôpitaux, écoles, ponts et barrages, ce qui s’ajoute aux crimes des organisations terroristes ».

Le mensonge fleurit à foison, la manipulation est débridée, la malveillance bat son plein, les « Fakes news » prolifèrent essentiellement dans et par les medias officiels inféodés qui, bien entendu, accusent sans vergogne ni discernement, les « réseaux sociaux », pêle-mêle, d’être une menace pour la « démocratie ». On se demande qui sont ces « braves » gens naïfs ou inconscients qui affirment tranquillement leur horreur des « réseaux sociaux » diabolisés en bloc sans aucun discernement de rigueur ? Qui donc est parvenu à les manipuler à ce point-là : au point de ne plus savoir que « c’est la Terre qui tourne autour du soleil et non l’inverse » ! La corruption explose dans le milieu exclusif des « élites », le peuple des modestes est sidéré par le spectacle accablant de ce désastre de la conscience, tout en se voyant interdit de parole. Le culot de la caste au service d’un tel système de domination est sans borne. 

Ce foisonnement du pervers en devient absurde et chacun est obligé de se poser la question du sens ; sens de l’existence dans ces conditions ; sens de la vie ; sens de ce que nous faisons sur Terre ici et maintenant ? Pourquoi vivre si c’est pour exister dans de telles conditions : celles de l’absurde, d’un mensonge omniprésent et celles de la survie ?

L’absurde gigantesque de la situation qui est celle de l’humanité actuelle, l’est d’autant plus que les prédateurs eux-mêmes sont dans une totale équivoque sur les exigences de leur prétention elle-même. En agissant comme ils le font, obéissant au Mal, ils sont incapables de voir à quel point ils desservent leur propre « cause », précipitant même leur fin dans un chaos innommable qu’ils pensaient ne réserver qu’aux « autres », à ces deux tiers de l’humanité qu’ils jugeaient improductifs et inutiles pour leur profit et leur béatitude de parfaits crétins !

Ils avaient oublié qu’ils faisaient, eux aussi, entièrement partie de la nature et que par la même occasion, s’ils s’attaquaient en réalité à la nature et à ses lois, qui sont des lois immuables de complémentarité, c’est comme ignorants qu’ils allaient s’en prendre à eux-mêmes sans le savoir et sans être capables de le prévoir !

Toute la logique de la vie, dès son apparition, s’articule autour d’une logique de mort. C’est un processus permanent de mort qui permet le processus permanent de vie. La vie ne peut exister que grâce à des processus de mort. « Vivre de mort, mourir de vie », disait Héraclite. 

L’âme de la Nature a donc voulu que la vie soit intrinsèquement reliée à la nécessité permanente de s’en détacher ; elle a voulu que la vie ne soit possible qu’à la condition que chaque élément la composant, accepte de donner la sienne. La continuation de la vie est reliée intimement au don permanent de la vie qui est incarnée dans les êtres et les choses invités ainsi à se « sacrifier » en permanence pour permettre la vie en permanence…

Il n’y a pas de vie sans le don permanent de la vie par ceux qui la détiennent provisoirement, juste le temps qu’il faut pour être en mesure de la transmettre aux suivants. C’est une générosité infinie organisée comme telle qui explique le principe de la vie dans les conditions de la biosphère. Voilà pourquoi la loi de la complémentarité est la seule loi régissant ce monde créé par la Mère Nature.

Le comportement de tous les prédateurs de l’humanité est à l’extrême opposé de cette loi naturelle ; il est le contraire de cette logique intrinsèque de la vie ; il est incompatible avec les lois intimes de la nature… C’est aussi pour cela qu’il ne peut pas durer dans le temps et poursuivre allègrement son chemin en se moquant éperdument de la souveraineté de la vie. Il y a une limite au-delà de laquelle il n’est plus possible de « survivre » à son égocentrisme. C’est pourquoi, d’ores et déjà, la sagesse dit hautement et avec clarté, que ce monde qui a atteint le degré ultime de la dégénérescence, est sur le point de sombrer dans l’abîme de l’anéantissement…

Les prédateurs dominants de l’humanité ne savent pas qu’ils sont, malgré eux, dans une logique imparable de désastre assuré. C’est justement ce comportement injuste, d’abus, de domination, d’exploitation, de leur volonté de faire du profit dans la démesure, qui va assurer leur fin, du coup, prématurée en y entraînant tous les autres !

Il n’y a pas « meilleur » comportement que celui des « élites » actuelles pour favoriser et précipiter leur chute, le déclin de la civilisation de la répression, sa disparition brutale dans le fracas d’un chaos réservant à l’humanité la même fin que celle des dinosaures. 

L’ère de l’Anthropocène s’achève car l’homme décideur a choisi d’ignorer la règle d’harmonie avec les autres composantes de la biosphère. Il s’est considéré comme au-dessus et en dehors de la nature : faute fatale inspirée par la pathologie l’ayant conduit à haïr sa propre nature…

La vie a inventé la vie et non pas la survie. Faire de la vie une survie ne pouvait pas durer dans le temps. 

Au moment de la « fuite d’Égypte », le peuple juif célébrant sa « libération » avait tôt fait, alors qu’il était encore en chemin dans le désert, de transformer son monothéisme « révélé » en « culte du veau d’or ». Cet épisode en dit long, ayant à son tour entraîné un massacre spectaculaire de plusieurs milliers de personnes ! 

La sacralisation de la conscience, voilà la spiritualité naturelle intime de l’homme en harmonie avec les intentions éternelles de l’âme de la Nature. 

Dans le foisonnement de l’absurde, voilà où est le sens, voilà où il demeure : dans la conscience de notre lien indéfectible avec l’âme de la Nature. Le sens de notre vie est dans ce dialogue avec elle nous reliant à elle et nous confondant avec elle. « Je suis dans le Tout et le Tout est en moi. Qui me voit, voit le Tout ». « Je suis sorti du Tout et je retourne au Tout ». (EvTh logion 77 et ss., Évangile de Thomas, manuscrit de Nag Hammadi). 

« Je suis une partie du Tout et pourtant le Tout est tout entier dans la partie du Tout que je suis. Le Tout n’étant pas la somme des parties »! « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les dieux », disait l’Oracle de Delphes. 

Le sens, il est là : dans le passage d’une civilisation de la croyance à une civilisation de la conscience ! Ce sera vraisemblablement la suite logique des prochaines inventions de la vie dans les conditions de la biosphère.

A suivre …

Jean-Yves Jézéquel

 

Articles précédents :

Partie 1 :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du Nouvel ordre mondial 

Par Jean-Yves Jézéquel, 09 mars 2024

 

Deuxième partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: Prédominance, dictature, esclavage des peuples 

Par Jean-Yves Jézéquel, 13 mars 2024

 

Troisième partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: La dominance et la prédominance…mensonge et vérité

Par Jean-Yves Jézéquel, 19 mars 2024

 

Quatrième partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du Nouvel Ordre Mondial: Désinformation médiatique

Par Jean-Yves Jézéquel, 21 mars 2024

 

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Jean-Yves Jézéquel est psychanalyste, psycho-oncologue, pratiquant l’introspection analytique par les thérapies émotionnelles, les états modifiés de conscience (psychothérapie transpersonnelle, sophrologie analytique par l’hyperventilation, EMDR) depuis plus de trente ans… Sa formation universitaire de théologien a fait aussi de lui un spécialiste dans les questions concernant les spiritualités et les religions, domaine de compétence qu’il a continué à cultiver librement, émancipé de tout engagement confessionnel.

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Lors du livestream de cette semaine, j’ai examiné le projet de l’armée américaine de construire un ponton flottant à un endroit encore indéterminé de la côte méditerranéenne de Gaza.

J’ai évoqué la façon dont ce ponton pourrait s’aligner sur les activités de l’armée israélienne visant à créer une “autoroute” à travers la bande de Gaza, séparant le nord du sud.

J’ai évoqué la façon dont ce ponton pourrait s’aligner sur les activités de l’armée israélienne visant à créer une “autoroute” à travers la bande de Gaza, séparant le nord du sud.

Bien que le plan du Pentagone reste en grande partie inconnu tant du Pentagone lui-même que du public, le président américain Joe Biden a annoncé lors de son discours sur l’état de l’Union au début du mois que les États-Unis construiraient le ponton destiné à l’aide humanitaire et qu’il pourrait être opérationnel dans les 60 jours.

De nombreuses questions subsistent quant au fonctionnement de ce ponton, la principale étant de savoir qui recevra l’aide à Gaza, et dans quelle mesure il sera possible d’ancrer un ponton à la terre ferme sans que les États-Unis ne soient présents sur le terrain, comme l’a assuré M. Biden.

Une flottille de navires de la 7e brigade de transport (expéditionnaire) de l’armée américaine a quitté la semaine dernière la base conjointe de Langley-Eustis, en Virginie, à destination de la côte de Gaza, 36 heures après l’annonce de M. Biden.

La durée de la traversée de l’Atlantique variera de trois semaines à un mois voire plus pour certains navires.

Le ponton de l’armée américaine sera une plate-forme flottante, baptisée “Trident Pier”, composée de plusieurs éléments dotés d’ancres tous les 30 mètres sur une longueur de 550 mètres depuis la côte de Gaza.

“C’est un peu comme un assemblage de Lego”, explique le sergent-chef Jeremiah Pugh à propos du processus de construction de la jetée flottante, qui peut supporter le poids de chars et de camions.

En plus du ponton, un dock flottant sera installé à plusieurs kilomètres de la côte, où les navires d’aide arriveront et déchargeront leur cargaison.

L’aide serait ensuite acheminée du dock au ponton via des bateaux de ravitaillement et des péniches de débarquement de l’armée américaine.

Les responsables du Pentagone affirment qu’environ 1 000 soldats américains participeront à la mission.

Vous pouvez regarder la séquence sur le ponton de l’armée américaine au début de cette page. La séquence comprend un reportage sur le projet de “corridor de Netzarim” de l’armée israélienne visant à couper la bande de Gaza en deux, ainsi que mes analyses habituelles des dernières vidéos de combat de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.

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Vidéo de l’entrevue en anglais:

 

Article original en anglais :

https://electronicintifada.net/blogs/jon-elmer/what-behind-us-armys-gaza-pier-project

Traduction : Spirit of Free Speech

 

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À une semaine du 13e anniversaire de la sale guerre syrienne soutenue par les États-Unis, la Coalition américaine pour la Syrie a organisé sa journée annuelle de plaidoyer à Washington DC. Je me suis infiltré dans des réunions avec des conseillers politiques du Sénat et j’ai été témoin de la campagne cynique du lobby visant à affamer la Syrie et à la soumettre.

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Le matin du 7 mars, alors que le Capitole grouillait de lobbyistes cherchant à obtenir des affectations avant la semaine des crédits et d’activistes dénonçant le génocide de Gaza, un groupe d’intérêt particulier s’est distingué sur la colline. Dans les couloirs du bâtiment Rayburn, un groupe d’une cinquantaine de personnes se préparait à une journée bien remplie de plaidoyer en faveur de sanctions à l’encontre de leur pays.

Il s’agissait du lobby anti-syrien, dont j’avais infiltré la campagne d’influence.

Tout au long de la journée, j’ai observé ce groupe pousser les responsables américains à accepter leur politique de sanctions pour affamer la Syrie, tout en ignorant cyniquement les Palestiniens affamés de Gaza.

 


Le lobby antisyrien à Washington accueilli par un Think Tank dirigé par le lobby israélien.

 

Parmi les lobbyistes se trouvait Raed Saleh, le chef des Casques blancs syriens, qui devaient faire de la propagande en faveur d’un changement de régime sous couvert de l’aide humanitaire.

J’ai assisté à sept réunions avec des équipes politiques représentant les sénateurs Sherrod Brown, Maggie Hassan, Ben Cardin, Mark Kelly, Chris Van Hollen, John Fetterman et Rick Scott. Tout au long de ces séances, j’ai vu le lobby anti-syrien tenter d’intimider et de manipuler les responsables américains pour qu’ils acceptent leur politique de famine, tout en jetant cyniquement sous le boisseau les Palestiniens affamés de Gaza.

À un moment donné, Raed Saleh, chef des Casques blancs syriens, qui ont été fondés par les services de renseignement britanniques et financés par les États de l’OTAN, a présenté les frappes aériennes israéliennes contre la Syrie sous un jour favorable.

– Carte de la guerre civile syrienne (24 novembre 2023) via Wikimedia Commons.Modifié par l’auteur

Lors d’une autre réunion, Wa’el Alzayat, de l’organisation musulmane pro-sioniste Emgage, a même demandé au bureau du sénateur Chris Van Hollen de soutenir l’approbation de l’aide aux milices liées à Al-Qaïda en Syrie.

« Arrêtez de paniquer à propos de l’aide aux terroristes« , a-t-il insisté, ajoutant que « les Britanniques le font, les Turcs le font, [et] les Qataris le font« .

Se présentant comme le porte-parole de tous les Syriens, le lobby anti-syrien est dirigé par la Coalition américaine pour la Syrie (ACS), une organisation qui regroupe des groupes d’opposition tels que le Conseil syro-américain (SAC), le Forum syrien et une poignée d’autres groupes situés aux États-Unis et en Turquie.

Emgage, quant à lui, a été crédité d’avoir fait voter la diaspora pour le candidat de l’époque, Joe Biden, en novembre 2020. Le groupe a depuis été critiqué pour avoir agi comme une extension de facto de la Maison Blanche de Biden et du Parti Démocrate au sein de la communauté musulmane.

Farooq Mitha, membre du conseil d’administration d’Emgage, a officiellement travaillé pour le Pentagone de Biden en mars 2021. Le 7 mars, M. Alzayat a cherché à utiliser l’influence d’Emgage contre les sénateurs démocrates qui semblaient mal à l’aise avec la politique d’escalade des sanctions.

« J’ai besoin d’une bonne histoire pour mes électeurs« , a-t-il expliqué à l’équipe du sénateur Van Hollen.

Tout au long de leur campagne de sanctions sur la Colline, Alzayat et ses acolytes ont fonctionné comme une version miniature de leurs alliés du lobby israélien, en fournissant à une cinquantaine de bénévoles des dossiers décrivant les points de discussion et les biographies des représentants du Congrès. Les biographies comprenaient une liste complète des positions enregistrées du sénateur ou du représentant sur la Syrie, telles que leurs votes sur l’extension de l’AUMF, le retrait militaire américain de Syrie et les précédents trains de sanctions visant le pays.

Les documents exposent également les principales demandes législatives du lobby, qui se concentrent essentiellement sur l’obtention d’une aide au développement pour les territoires contrôlés par les milices en Syrie – y compris ceux détenus par l’allié local d’Al-Qaïda dans le pays – et sur l’adoption du « projet de loi contre la normalisation du régime Assad« , qui vise à prolonger et à étendre les sanctions à l’encontre de Damas.

La ressemblance du lobby anti-syrien avec ses homologues israéliens n’est pas une erreur. Comme le chef de cabinet du sénateur républicain de Floride Rick Scott nous l’a assuré, « les Israéliens veulent que vous soyez aux commandes« .

Plus de sanctions contre la famine

Depuis que les États-Unis ont inscrit la Syrie sur leur première liste d’États soutenant le terrorisme (SST) en raison du soutien de Damas à la résistance palestinienne en 1979, Washington a progressivement intensifié sa guerre financière contre le peuple syrien. Lorsque des décennies de guerre hybride secrète ont débouché sur une bataille par procuration pour le territoire – et la survie – du pays en 2011, le lobby anti-syrien a officiellement commencé à prendre forme à Washington.

En 2019, alors que le gouvernement syrien sortait victorieux d’une bataille de plusieurs années contre des milices soutenues par l’étranger, Washington a décidé que Damas avait peut-être gagné la guerre, mais qu’il ne ne faudrait pas lui permettre de gagner la paix. En janvier, le représentant de New York Eliot Engel, qui a reçu 1,8 million de dollars de dons de l’AIPAC, a présenté un ensemble de sanctions connu sous le nom de « Caesar Syria Civilian Protection Act » (loi sur la protection des civils en Syrie). Trump a signé le projet de loi dans le cadre de la loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) de 2020.

– Le lobby anti-Syrie à Washington, poussé par le lobby israélien, dénonce les sénateurs hostiles à la politique américaine antisyrienne comme les Sénateurs Rand Paul et Mitch McConnel.

Le projet de loi était sans précédent, à la fois parce qu’il sanctionnait de vastes secteurs de l’économie syrienne plutôt que des individus spécifiques, et parce qu’il prévoyait ce que l’on appelle des « sanctions secondaires ». Les sanctions secondaires sont imposées aux parties qui font des affaires avec une entité sanctionnée, même si ces échanges ont lieu en dehors de la juridiction de l’entité sanctionnée.

L’économie syrienne est en chute libre depuis l’entrée en vigueur des sanctions Caesar. Aujourd’hui, plus de 12 millions de Syriens, soit plus de la moitié de la population totale, sont confrontés à l’insécurité alimentaire, ce qui représente une augmentation de 51 % par rapport à 2019. Par ailleurs, 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. En 2019, le dollar américain s’échangeait contre 500 livres syriennes. Aujourd’hui, ce chiffre est plutôt de 14 100, ce qui représente une dévaluation de 2 720 %.

Bien que le projet de loi H.R. 3202 semble se concentrer sur la divergence de l’aide de l’ONU et sur les sanctions à l’encontre d’entités non sanctionnées auparavant, telles que le Syria Trust for Development d’Asma Al Assad et le Croissant-Rouge syrien, le véritable programme du projet de loi se trouve au plus profond de son texte de 22 pages.

Les sanctions Caesar devant expirer à la fin de l’année 2024, le projet de loi H.R. 3202 vise à prolonger discrètement les mesures financières agressives jusqu’en 2032.

Après avoir été adopté par la Chambre des représentants avec un enthousiasme débordant, le projet de loi apparenté à la H.R. 3202 au Sénat ne peut être adopté qu’avec le soutien des démocrates. Elle a été introduite par le sénateur républicain de l’Idaho James Risch, financé par le lobby israélien, en septembre dernier, et a depuis été coparrainée par le sénateur archi-néoconservateur de Floride Marco Rubio.

Étant donné que la loi S. 2935 ne peut être adoptée qu’avec le soutien des démocrates, le lobby anti-syrie a choisi le sénateur Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des affaires étrangères et parrain de la loi Magnitsky contre la Russie, comme cible privilégiée pour exercer son influence.

Après avoir rencontré le bureau de Sherrod Brown, l’assistant législatif et de recherche de Ben Cardin, Christopher Barr, nous a accueillis dans le bureau du sénateur. Là, Raed Saleh des Casques blancs s’est plaint à M. Barr que l’USAID avait réduit le financement de son organisation de 12 millions de dollars à 3 millions de dollars ces dernières années.

Ensuite, il était temps de discuter du véritable objectif de notre visite : l’adoption de la loi S. 2935.

Barr a semblé mal à l’aise dès le départ et a même exprimé son mécontentement à l’égard du projet de loi, se plaignant : « Ce qui a été adopté par la Chambre, c’est un peu trop… la liste des cibles est vaste. »

« La Syrie a déjà été lourdement sanctionnée« , a-t-il ajouté.

En réponse, Ghanem a révélé une information cruciale sur les forces qui mènent la sale guerre contre la Syrie, expliquant que l’impulsion pour étendre et prolonger Caesar n’est pas venue du lobby anti-syrien lui-même, mais de quelqu’un au Capitole. M. Ghanem a expliqué que cette source avait en fait contacté la Coalition américaine pour la Syrie pour l’avertir que Caesar allait expirer, déplorant le fait que son expiration équivaudrait à une perte de « l’influence des États-Unis sur le régime syrien« .

– Les États-Unis ont une tradition de 45 ans de sanctions et d’isolement économique de la Syrie en réponse au soutien de ce pays à la résistance palestinienne

Cette phrase fait écho au langage inquiétant des représentants de l’administration Biden et de l’administration Trump. En 2019, l’activiste néoconservatrice Dana Stroul a déclaré que grâce à César, Washington « détient une carte pour empêcher l’aide à la reconstruction et l’expertise technique de retourner » en Syrie. Elle a loué le fait que les États-Unis pouvaient utiliser ce « levier » pour maintenir la Syrie dans les « décombres« . Deux ans plus tard, elle occupera le poste de secrétaire adjointe à la défense pour le Moyen-Orient sous la direction de M. Biden.

De même, lors d’un événement organisé l’année suivante par le groupe de réflexion néoconservateur WINEP, l’envoyé spécial de Trump pour la Syrie, Joel Rayburn, s’est vanté du fait que Caesar « abaisse la barre » des sanctions fondées sur des preuves et permet de cibler largement tous les projets de reconstruction en Syrie.

« Nous n’avons pas besoin de prouver, par exemple, qu’une entreprise qui se lance dans un projet de reconstruction dans la région de Damas traite directement avec le régime d’Assad« , a expliqué M. Rayburn.

« Nous n’avons pas besoin d’avoir les preuves de ce lien« , a-t-il poursuivi. »Il nous suffit d’avoir les preuves qu’une entreprise ou un individu investit dans […] le secteur de la construction, le secteur de l’ingénierie, la majeure partie du secteur de l’aviation, le secteur financier, le secteur de l’énergie, etc. »

Ces aveux publics n’ont pas empêché le lobby anti-syrien de mentir au nez et à la barbe des membres du personnel du Congrès tout au long de sa campagne du 7 mars. Lors d’une réunion avec le bureau du sénateur Mark Kelly, M. Ghanem a faussement déclaré que les sanctions de César étaient « ciblées« , « pas sectorielles » et « pas un embargo, rien de punitif pour les civils« .

Pourtant, Alena Douhan, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les sanctions qui s’est rendue en Syrie pour documenter les effets du régime de sanctions unilatérales de Washington sur la Syrie, n’est pas d’accord. Dans son rapport de 19 pages, elle affirme clairement que les sanctions sont à la fois illégales et inhumaines dans la manière dont elles affectent le Syrien moyen.

Une stabilisation pour moi, mais pas pour toi

La deuxième demande législative a pris la forme d’un discours bien préparé par Ghanem, Zayat et d’autres, décrivant ce que l’argent des contribuables américains finance ou ne finance pas en Syrie. Les programmes d’aide américains sont généralement divisés en deux catégories : le « financement humanitaire » destiné à des biens tels que la nourriture, l’eau et les fournitures médicales de base, ou le financement de « stabilisation » conçu pour sécuriser un pays qui sort d’une période de troubles. Contrairement à l’aide humanitaire, le financement de la stabilisation peut être utilisé pour soutenir des investissements majeurs et des projets d’infrastructure tels que des routes, des écoles, des installations de soins de santé et des services gouvernementaux.

Les États-Unis sont le principal bailleur de fonds de l’aide humanitaire dans le nord-est et le nord-ouest de la Syrie. Cependant, alors que les États-Unis dépensent sans compter pour répondre aux besoins de stabilisation dans le nord-est de la Syrie, ils ne dépensent rien dans le nord-ouest.

En effet, alors que Washington rêve depuis longtemps d’établir un État kurde sécessionniste dans le nord-est de la Syrie, il a négligé d’envoyer des fonds de stabilisation dans le nord-ouest afin d’éviter d’apporter un soutien direct à HTS, la branche d’Al-Qaïda qui gouverne le territoire. Le lobby anti-syrien était à Washington pour changer cela.

– La Syrie est le champion incontesté du SST, n’ayant jamais été retirée de la liste depuis sa création en 1979.

Wa’el Alzayat, un expatrié syrien qui a fièrement servi dans la zone verte de l’Irak sous le département d’État de George Bush et qui a récemment publié un éditorial choquant dans le Washington Post, suppliant les responsables américains de ne pas « lever les sanctions pour aider les victimes du tremblement de terre en Syrie« , a pris la tête de la campagne en faveur de l’octroi de fonds américains à des éléments affiliés à Al-Qaïda dans le nord-ouest de la Syrie. Dans le bureau du sénateur Chris Van Hollen, M. Alzayat a exprimé sa frustration face à l’hésitation des États-Unis dans le Nord-Ouest.

« Cessez de vous inquiéter de ce qui va aux terroristes« , a-t-il demandé, ajoutant que « les Britanniques le font, les Turcs le font, les Qataris le font« .

Nous manquons une occasion en or de stabiliser la région et d’en tirer parti pour un règlement politique », a-t-il plaidé. En d’autres termes, M. Alzayat faisait ouvertement pression sur les responsables américains pour qu’ils renforcent la position d’Al-Qaïda en Syrie afin que le groupe terroriste puisse s’opposer au gouvernement du pays.

Alzayat a ensuite utilisé son salaire à six chiffres en tant que directeur d’Emgage pour intimider le bureau de Van Hollen afin qu’il s’incline devant le lobby anti-Syrie, en prétendant faussement que son organisation liée à l’AIPACétait « derrière » les campagnes de vote « Uncommitted » qui ont nui à la performance de Biden lors des primaires dans le Michigan et le Minnesota.

Vers la fin de la réunion, le lobbyiste du changement de régime a cyniquement invoqué le massacre par Israël de 30 000 Palestiniens à Gaza pour justifier une dernière fois la présence d’Al-Qaïda en Syrie.

Il a fait valoir que même si « sa communauté » est en colère contre le financement et l’armement du génocide de Gaza par l’administration Biden, elle reviendrait volontiers vers le parti démocrate si les États-Unis finançaient des routes et des écoles dans la région d’Idlib, contrôlée par Al-Qaïda.

« J’ai besoin d’une bonne histoire pour mes électeurs« , a expliqué M. Alzayat, soulignant la désapprobation de la communauté musulmane à l’égard de la politique de l’administration Biden à Gaza et au Yémen.

« Vous êtes contrariés par toutes ces déceptions« , a-t-il poursuivi en jouant un scénario dans lequel il convainc un électeur musulman de voter à nouveau pour M. Biden. « Devinez quoi ? Ils injectent 50 millions d’euros dans le secteur scolaire du nord [de la Syrie] ! »

Ouvertures à l’égard d’Israël

 La crise israélo-palestinienne a occupé une place importante tout au long du voyage de lobbying de l’AEC. La secrétaire du sénateur Sherrod Brown était une musulmane voilée qui portait un pendentif représentant la carte de la Palestine autour du cou. Lorsqu’elle nous a accueillis, Farouk Belal, le président du Conseil syro-américain, a grommelé à Ghanem et à moi : « J’espère qu’elle ne fait pas partie de la résistance. »

Lorsque je lui ai demandé de préciser ce qu’il voulait dire en sortant du bureau, il a expliqué que les personnes alignées sur la cause palestinienne à Washington « ne nous aiment pas« .

Pendant ce temps, dans le bureau du sénateur Cardin, Raed Salah, des Casques blancs, présente sous un jour favorable les frappes israéliennes sur la Syrie, qui ont paralysé les infrastructures syriennes, endommagé régulièrement les aéroports civils internationaux du pays et tué des centaines de soldats syriens et de civils :

« La situation en Syrie est très compliquée. Chaque jour, nous entendons parler de frappes israéliennes sur les repaires ou les bases du CGRI et de ses milices. Même nous, les Syriens, ne savions pas à quel point les Iraniens étaient implantés dans le pays… »

Pour Saleh, les frappes israéliennes ne font que souligner la présence militaire iranienne en Syrie, invitée par le gouvernement syrien.

– La monnaie syrienne s’est dévaluée de 35 150 % depuis le taux de change initial de 40 SYP pour 1 USD début 2011

Plus tard dans la journée, Ghanem a tenté de capitaliser sur le fanatisme pro-israélien du sénateur Fetterman en décrivant les récents développements en Syrie à un collaborateur âgé d’une vingtaine d’années. Se référant à la campagne réussie du gouvernement syrien pour reprendre le territoire du sud, il a expliqué que le sud est « l’endroit où ils lancent des missiles sur Israël, soit dit en passant« . L’assistante a consciencieusement transcrit cette information apparemment aléatoire dans son bloc-notes. Vers la fin de la réunion, il a été question de Fetterman en tant que sponsor démocrate potentiel de la loi S. 2935 au Sénat.

Dans le bureau du sénateur Rick Scott, un associé cubano-américain des relations gouvernementales de l’AEC, Alberto Hernandez, a accidentellement dit la partie silencieuse à haute voix.

Lorsque le conseiller ultra-sioniste à la sécurité nationale du sénateur Scott, Paul Bonicelli, a demandé si notre groupe avait pris contact avec nos « homologues » du lobby israélien afin qu’ils puissent « vérifier » nos propositions – révélant ainsi que Scott a apparemment confié son cerveau à des sionistes – Hernandez a fait remarquer : « Officiellement ? Non. De manière informelle. »

Il s’est ensuite tourné vers le reste de l’équipe de l’AEC dans la salle de réunion et a dit : « Vous ne m’avez pas entendu dire cela« .

Cet aveu a incité Bonicelli à suggérer que l’AEC se coordonne directement avec des groupes tels que l’Église araméenne d’Israël, qui a soutenu les efforts de changement de régime à Damas en dépit du soutien massif des chrétiens au gouvernement syrien lui-même.

Alors que la réunion touchait à sa fin, M. Bonicelli nous a informés qu’il était d’accord avec l’AEC sur la nécessité de s’opposer à l’Iran et à la Russie.

« Si Obama avait fait ce qu’il fallait en 2012, nous ne serions pas ici« , a-t-il déploré, ajoutant : « les Israéliens veulent que vous soyez aux commandes« .

A un moment de la réunion dans le bureau de Rick Scott, Alberto Hernandez et Sarah Salas, une assistante législative cubano-américaine, ont exprimé leur accord total avec l’utilisation par les Etats-Unis de sanctions unilatérales comme moyen de « pousser » les gouvernements que « nous n’aimons pas ».

Affamer les Syriens sans mandat

 Bien que plusieurs bénévoles de l’AEC aient partagé des rencontres personnelles douloureuses avec le gouvernement syrien tout au long de la journée, beaucoup étaient tout simplement trop éloignés de la Syrie pour représenter véritablement la voix du peuple syrien, en particulier les plus de 12 millions de civils qui vivent actuellement dans le territoire contrôlé par le gouvernement syrien.

Une femme de 24 ans, qui ne parlait pas arabe et n’était pas allée en Syrie depuis 2003, a décrit la libération d’Alep par l’armée syrienne en 2016 contre les militants liés à Al-Qaïda comme « la chute d’Alep« .

– À un moment donné de la réunion dans le bureau de Rick Scott, Alberto Hernandez et Sarah Salas, une assistante législative cubano-américaine, ont exprimé leur accord total avec l’utilisation par les États-Unis de sanctions unilatérales comme moyen de « pousser » les gouvernements que « nous n’aimons pas ».

D’autres Syriens comme moi ont vécu de près la terreur de la guerre par procuration menée par l’Occident en Syrie. En 2012, ma tante et mes cousins ont assisté avec horreur à l’arrivée dans leur rue, dans le quartier de Seryan El Jdideh à Alep, du Liwa’ Al Tawhid, un groupe de milices djihadistes takfiris soutenu par la Turquie. Les militants ont exécuté un chauffeur de camionnette local et ont volé son véhicule, laissant son cadavre en sang dans la rue. Shahba, où ma famille a vécu jusqu’en 2015, se trouvait à deux pas de ces escadrons de la mort sectaires pendant les derniers mois de notre séjour.

La sale guerre syrienne a été sanglante et épouvantable, mais le tableau que brosse l’AEC est totalement unilatéral. Malheureusement, alors que des organisations comme l’AEC ont afflué dans le marais du Beltway au cours des 13 dernières années, il n’y a pas de Syriens présents à Washington DC pour les contrer. Alors que ces groupes prétendent parler au nom du peuple syrien, ceux d’entre nous qui ont vécu et vivent encore dans des zones contrôlées par le gouvernement syrien – quelle que soit leur affiliation politique – sont privés de voix dans le centre même du pouvoir, là où notre point de vue devrait compter le plus. Même l’ambassade de Syrie est fermée depuis 2014, tandis que les diplomates syriens à l’ONU à New York sont fortement surveillés et ne peuvent pas voyager au-delà de la zone métropolitaine de New York.

Comme j’ai pu le constater au Capitole, il y a peu d’obstacles à la poussée impitoyable du lobby anti-syrien pour empêcher la majorité des Syriens de sortir des ruines de la guerre.

Hekmat Aboukhater 

 

 

Article original en anglais : Inside the anti-Syria lobby’s Capitol Hill push for more starvation sanctions, The Grayzone, le 20 mars 2024.

Traduit par Brahim Madaci, afrique-asie.fr

*

Hekmat Aboukhater est un journaliste syro-américain qui effectue des reportages en France, aux États-Unis et en Syrie. Hekmat anime le podcast WhatTheHekmat et l’émission Conversations With Dissidents. Suivez-le sur Twitter à l’adresse @WhatTheHekmat

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Victimes

  • 32 223+ tués* et au moins 74 518 blessés dans la bande de Gaza.
  • Plus de 435 Palestiniens tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est**.
  • Israël révise son estimation du nombre de morts du 7 octobre, qui passe de 1 400 à 1 147.
  • 594 soldats israéliens tués depuis le 7 octobre et au moins 3 221 blessés***.

* Le ministère de la Santé de Gaza a confirmé ce chiffre sur sa chaîne Telegram. Certains groupes de défense des droits de l’homme estiment que le nombre de morts est beaucoup plus élevé si l’on tient compte des personnes présumées mortes.

** Le nombre de morts en Cisjordanie et à Jérusalem n’est pas mis à jour régulièrement. Selon le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, le relevé le plus récent date du 17 mars.

*** Ce chiffre est publié par l’armée israélienne, indiquant les soldats dont les noms “ont été autorisés à être publiés”.

Principaux évènements

  • Les forces israéliennes commettent huit massacres à Gaza, tuent au moins 84 personnes et en blessent 106.
  • Les forces israéliennes bombardent les environs de l’hôpital al-Amal à Khan Younis, tuant un volontaire du Croissant-Rouge palestinien.
  • Le Croissant-Rouge palestinien indique que les chars et les forces israéliennes“assiègent l’hôpital al-Amal et l’hôpital al-Naser au milieu de bombardements extrêmement violents et de tirs d’armes lourdes”.
  • Wafa rapporte que les blessures des Palestiniens blessés à l’intérieur de l’hôpital al-Shifa sont infectées en raison du manque de fournitures médicales essentielles.
  • Al-Jazeera Arabic rapporte que des chars israéliens ont écrasé des personnes évacuant l’hôpital al-Shifa, et montre des images floues d’un Palestinien portant des marques de roues de char sur le bas du corps.
  • Jamila al-Hissi, survivante de l’assaut de l’hôpital al-Shifa, déclare à Al-Jazeera Arabic que “des femmes palestiniennes ont été victimes de viols, de torture et d’exécutions de la part des forces israéliennes”.
  • Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, déclare que “l’horreur et la famine frappent la population de Gaza” lors d’une visite au point de passage de Rafah.
  • Le secrétaire d’État américain avertit le Premier ministre Benjamin Netanyahu que l’offensive de Rafah “isolerait davantage” Israël dans la région.
  • Netanyahu espère envahir Rafah avec “le soutien des États-Unis, mais si nous y sommes contraints, nous le ferons seuls”.
  • Le Hamas affirme que le prisonnier israélien de 34 ans est mort à Gaza car “il a été victime du manque de nourriture et de médicaments”.
  • Des dizaines de colons prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem à l’occasion de la fête juive de Pourim.
  • Les forces israéliennes empêchent les chrétiens palestiniens de Cisjordanie occupée d’entrer à Jérusalem pour participer à la fête des Rameaux.

L’hôpital Al-Amal en “danger extrême” suite aux attaques israéliennes

Les deux principaux hôpitaux de Gaza ont été attaqués dimanche matin, alors que des milliers de Palestiniens de l’enclave côtière vivent sous les bombardements depuis 170 jours.

Au cours de la nuit, les forces israéliennes ont commis huit massacres dans différentes zones de la bande de Gaza, selon le ministère de la santé sur sa chaîne Telegram, tuant au moins 84 personnes et en blessant 106. Des milliers de personnes demeurent sous les décombres des bâtiments bombardés.

Les forces israéliennes ont bombardé les environs de l’hôpital al-Amal à Khan Younis, selon le Croissant-Rouge palestinien (PRCS). Amir Abu Aisha, volontaire du Croissant-Rouge palestinien, a été tué par des tirs israéliens à l’intérieur d’al-Amal.

Son dernier message sur Instagram relayait une vidéo de frappes aériennes israéliennes près d’al-Amal.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que l’équipe médicale à l’intérieur de l’installation est “en danger extrême… et complètement immobilisée.”

“Ils sont dans l’impossibilité d’enterrer le corps de notre collègue Amir Abu Aisha dans l’arrière-cour de l’hôpital”,

a poursuivi le Croissant-Rouge palestinien alors que les forces israéliennes ont rasé et excavé la zone.

Depuis octobre, les bombardements israéliens ont tué au moins 364 travailleurs médicaux dans la bande de Gaza, dont des médecins, des infirmières et des auxiliaires médicaux, et ont endommagé des dizaines de cliniques et d’ambulances.

Dimanche matin, le Croissant-Rouge palestinien a également déclaré que les chars et les forces israéliennes “assiègent l’hôpital Al-Amal et l’hôpital Al-Naser au milieu d’un bombardement très intense et de tirs d’armes lourdes”.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué qu’un des Palestiniens déplacés à Al-Amal a été “blessé à la tête”, tandis que les drones israéliens ordonnent à toutes les personnes se trouvant à l’intérieur de l’hôpital de “le laisser nu”.

“Des bombes fumigènes sont lancées sur l’hôpital pour forcer le personnel, les blessés et les personnes déplacées à le quitter”,

a écrit le Croissant-Rouge palestinien dans un message sur X.

“Des véhicules israéliens encerclent l’hôpital Al-Amal et détruisent au bulldozer la zone située devant et autour de l’hôpital, tout en bouclant l’hôpital à l’aide de barrières”, spécifie le message.

Atrocités israéliennes à al-Shifa, selon des témoins oculaires

Dans le nord de la bande de Gaza, l’hôpital al-Shifa subit les assauts israéliens depuis une semaine.

Les forces israéliennes ont continué d’assiéger, de bombarder et de pilonner l’hôpital al-Shifa et ses environs pour le septième jour consécutif, affirmant que les hauts dirigeants du Hamas ont utilisé l’établissement, propos démentis par le mouvement.

Les forces israéliennes ont tué des civils et des fonctionnaires palestiniens lors de l’assaut de l’hôpital al-Shifa, notamment Faiq al-Mabhouh, un officier de police de Gaza responsable de la livraison de nourriture, particulièrement de riz et de farine à des milliers d’habitants du nord de la bande de Gaza.

Le Hamas a accusé Israël de tenter de répandre le chaos et le désordreen tuant des fonctionnaires qui coordonnent leur action avec les organisations humanitaires, les Nations unies et les groupes internationaux afin d’éviter une famine dans le nord de la bande de Gaza.

Samedi après-midi, au moins cinq personnes ont été tuées par Israël et plusieurs autres blessées dans le complexe médical d’al-Shifa, alors que les Palestiniens et le personnel médical vivent avec très peu de nourriture et d’eau. L’agence de presse Wafa a rapporté que les blessures de certains Palestiniens à l’intérieur d’Al-Shifa se sont infectées et enflammées en raison du manque de fournitures médicales essentielles.

Al-Jazeera Arabic a rapporté que des chars israéliens ont écrasé des Palestiniens qui avaient reçu l’ordre d’évacuer l’hôpital. Al-Jazeera a diffusé des images floues du cadavre de quelqu’un portant des marques de roue de char sur le bas du corps.

Jamila al-Hissi, une Palestinienne qui a survécu à l’assaut israélien d’al-Shifa, a déclaré à Al-Jazeera Arabic que

“des femmes palestiniennes ont été victimes de viols, de tortures et d’exécutions de la part des forces israéliennes”.

“Voilà ce dont nous avons été témoins. Ils ont violé des femmes. Ils ont enlevé des femmes. Ils ont exécuté des femmes, sorti les corps de sous les décombres et lâché leurs chiens pour les manger. Y a-t-il quelque chose de pire ?” a déclaré Mme Al-Hissi à Al-Jazeera lors d’un appel téléphonique.

Elle est partie avec sa fille, blessée, et a évacué un bâtiment appartenant au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), incendié par les forces israéliennes, qui ont également brûlé et détruit plusieurs bâtiments autour d’al-Shifa au cours des derniers jours.

On ne sait pas exactement combien de personnes se trouvent encore à l’intérieur d’Al-Shifa, mais avant le deuxième assaut israélien contre l’hôpital, depuis novembre, 7 000 patients et blessés y recevaient des soins administrés par des centaines de membres du personnel médical.

Al-Shifa est l’un des plus anciens établissements médicaux de Gaza, construit sur l’armée britannique en 1946.

Le complexe comprend plusieurs bâtiments pour la chirurgie, les maladies internes, l’obstétrique et la gynécologie, une pouponnière pour les prématurés, un service d’urgence, des unités de soins intensifs, un service de radiologie et une banque de sang. Certains de ces bâtiments ont été endommagés, brûlés par Israël ou ont cessé de fonctionner en raison du manque de combustible pour produire de l’électricité.

Le complexe est construit sur un terrain de 45 000 mètres carrés à l’ouest de la ville de Gaza. Avant le mois d’octobre de l’année dernière, al-Shifa employait 1 500 personnes, dont 500 médecins et 760 infirmières.

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a déclaré dimanche que “l’horreur et la famine frappent la population de Gaza”.

“Tout nouvel assaut ne fera qu’aggraver la situation, pour les civils palestiniens, pour les otages, pour tous les habitants de la région”, a-t-il ajouté.

M. Guterres s’est rendu en Égypte samedi pour inspecter le checkpoint de Rafah et l’hôpital général d’Al-Arish, dans le nord du Sinaï, afin de s’assurer que les Palestiniens blessés recevaient les soins nécessaires.

Les forces israéliennes bombardent Rafah, Khan Younis et Deir al-Balah

Wafa a rapporté que les forces israéliennes ont bombardé une maison à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza cette nuit, tuant au moins huit personnes dans le quartier d’al-Hakar. Pendant ce temps, à Rafah, les équipes de secours palestiniennes ont retrouvé les corps de huit Palestiniens sous les décombres d’une maison bombardée appartenant à la famille Farwana dans le quartier de Jneina.

À Khan Younis, les forces israéliennes ont lourdement bombardé des zones situées dans la partie sud-est de la ville, assiégeant les hôpitaux Nasser et al-Amal. À Rafah, elles ont bombardé une maison près de l’école Rabaa, tuant au moins deux personnes, a rapporté Wafa.

Le gouvernement israélien a promis d’envahir Rafah, où 1,4 million de Palestiniens sont actuellement déplacés et vivent dans des abris. Lors de sa visite en Israël vendredi, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a averti qu’une offensive sur Rafah “isolerait davantage” Israël dans la région, selon Reuters.

M. Blinken, qui a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’“une opération militaire terrestre de grande envergure à Rafah n’est pas la solution”, bien que les États-Unis partagent l’objectif d’Israël de “vaincre le Hamas”.

“Cela risque d’isoler davantage Israël dans le monde, et de mettre en péril sa sécurité et sa position à long terme”,

a déclaré M. Blinken lors d’un point de presse après la réunion.

Cependant, cela n’a pas eu l’air de dissuader M. Netanyahu d’envahir Rafah, déclarant dans une vidéo qu’il avait déclaré à M. Blinken :

“J’espère que nous le ferons avec le soutien des États-Unis, mais s’il le faut, nous le ferons seuls”.

Pendant ce temps, les combats se poursuivent entre les forces israéliennes et les combattants de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza. Samedi, le Hamas a déclaré qu’un prisonnier israélien de 34 ans était mort à Gaza.

“Bien qu’il ait survécu à l’attaque de l’armée, il n’a pas survécu au manque de nourriture et de médicaments”,

ont déclaré les Brigades Izz al-Din al-Qassam dans un message vidéo.

Une autre vidéo montre des combattants du Hamas tirer des obus antichars de 105 mm al-Yaseen sur des véhicules militaires israéliens à proximité de l’hôpital al-Shifa à Gaza.

Israël a bloqué l’entrée à Gaza de quantités suffisantes de vivres et de fournitures médicales, bien que certaines d’entre elles aient été financées ou parrainées par des pays alliés tels que le Royaume-Uni.

La semaine dernière, le ministre des affaires étrangères, Lord David Cameron, a accusé Israël de retarder l’aide britannique à Gaza, bloquée au point de passage pendant trois semaines.

Des colons israéliens prennent d’assaut l’enceinte de la mosquée al-Aqsa à Pruim

Des dizaines de colons israéliens ont pris d’assaut dimanche matin l’enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem, à l’occasion de la fête juive de Pourim, qui se termine lundi.

Les forces israéliennes ont chassé de l’enceinte de la mosquée al-Aqsa des fidèles palestiniens samedi soir pour préparer la visite des colons, a rapporté Wafa. Les forces israéliennes ont interdit aux Palestiniens de passer la nuit dans la mosquée al-Qibli d’al-Aqsa après la fin des prières de tarawih [prières quotidiennes du soir pendant le mois de jeûne du Ramadan], auxquelles ont assisté 45 000 personnes.

Pendant le Ramadan, les fidèles passent souvent la nuit dans les mosquées pour prier après le tarawih. En 2021, les forces israéliennes ont fait irruption dans la mosquée al-Qibli, tirant des balles, des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes sur les fidèles qui se livraient à leurs prières nocturnes et récitaient le Coran.

L’assaut d’al-Aqsa par les colons israéliens a encore aggravé les tensions dans la ville, selon Wafa, car les forces israéliennes ont empêché les Palestiniens d’entrersur le site dimanche matin.

Wafa précise que deux colons étaient déguisés en prêtres du temple juif. Les colons affirment depuis longtemps qu’ils souhaitent reconstruire le troisième temple juif au milieu de l’enceinte d’al-Aqsa, au sommet du Dôme du Rocher.

Pendant ce temps, les forces israéliennes ont empêché les chrétiens palestiniens de Cisjordanie occupée d’entrer à Jérusalem pour participer à la commémoration du dimanche des Rameaux, anniversaire de l’entrée de Jésus dans la ville. Ceux qui ont participé à la cérémonie dans l’église du Saint-Sépulcre étaient des Palestiniens de Jérusalem ou de l’intérieur d’Israël.

Les forces israéliennes ont arrêté 16 Palestiniens en Cisjordanie occupée au cours de la nuit, dans les villes d’Hébron, de Ramallah, de Bethléem, de Tulkarem et de Jérusalem. Depuis octobre, 7 755 Palestiniens ont été arrêtés par Israël. Ce chiffre, publié par le ministère des affaires des détenus et ex-détenus, ne comprend pas les Palestiniens libérés plus tard, ou ceux qui ont été arrêtés dans la bande de Gaza.

Mustafa Abu Sneineh

 

 

Article original en anglais : ‘Operation Al-Aqsa Flood’ Day 170: Israel assaults al-Shifa, Nasser, and al-Amal hospitals in one day, Mondoweiss, le 24 mars 2024.

Traduction : Spirit of Free Speech

Image en vedette : Capture d’écran. Des Palestiniens blessés, dont des enfants, sont amenés à l’hôpital des martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah pour y être soignés à la suite de frappes aériennes israéliennes, le 23 mars 2024. (Photo : Omar Ashtawy/APA Images)

Au cours des dernières semaines, le président français Emmanuel Macron a soufflé chaud et froid au sujet de l’implication directe de son pays en Ukraine. Bien qu’il insiste sur le fait que l’envoi de troupes « ne devrait pas être exclu »,     les autorités françaises n’ont pas été aussi déterminées. En fait, plusieurs responsables de haut rang ont essayé de jouer la carte des « mots pris hors de leur contexte », mais les explosions plutôt émotionnelles de belligérance de Macron ont effectivement annulé de tels efforts, mettant lesdits responsables dans l’eau chaude car ils tentaient toujours de maintenir ouvertes les lignes diplomatiques de communication avec la Russie. Au début, Moscou était assez indulgente et a encouragé ses « partenaires » à Paris à s’expliquer. Toutefois, la diplomatie française n’a pas su tirer parti de cette générosité et a même aggravé la situation.

En d’autres termes, être ministre ou diplomate français en ce moment n’est pas très flatteur, c’est le moins qu’on puisse dire. Et pourtant, c’est une situation encore phénoménal par rapport au fait d’être un soldat français. À savoir, le personnel envoyé par Paris en Ukraine revient de plus en plus dans des « positions horizontales », pour ainsi dire, en particulier ces derniers mois. Les dernières données publiées par le ministère russe de la Défense (MoD) montrent que 147 des 356 mercenaires français ont été tués jusqu’à présent (ce qui représente un taux de perte de plus de 41 %). Bien que relativement petits (avec près de 13 500 membres du personnel étranger tués au combat jusqu’à présent), ces chiffres pourraient bientôt devenir des ordres de grandeur plus élevés. En effet, il semblerait qu’environ 2 000 soldats français (pour la plupart membres de la Légion étrangère) seront déployés en Ukraine.

La question qui se pose est la suivante : qu’est-ce que Paris essaie de faire exactement ? À la mi-janvier, Moscou a lancé une frappe de missiles à longue portée sur un hôtel devenu le siège rempli de mercenaires français. Les estimations varient, mais la plupart des sources s’accordent à dire que le nombre de morts a été de plus de 60 morts et au moins 20 autres blessés. Si c’est vrai, cela signifierait que l’armée russe a neutralisé près de 41 % de tous les mercenaires français dans le pays en une seule frappe. Dans l’ensemble, cela est également conforme aux estimations des pertes pour les autres membres du personnel étranger. En outre, les services de renseignement russes sont de plus en plus habiles à identifier positivement les officiers de haut rang parmi ces mercenaires et groupes de bénévoles, puis à envoyer rapidement un missile à longue portée pour « leur parler« .

Selon certaines sources, dans un cas particulier, les forces de Moscou ont neutralisé le commandant de la tristement célèbre « brigade normande », Jean-François Ratelle. Surnommé « Hrulf », le jeune homme de 36 ans a été tué dans l’oblast de Belgorod (région), ce qui implique en outre qu’il a très probablement pris part à l’attaque suicidaire qui était censée faire « dérailler » l’élection présidentielle russe. Ratelle, Canadien francophone, était un soldat professionnel ayant une carrière au service de l’armée canadienne et de la Légion étrangère française. Il se trouvait en Ukraine depuis février 2022, date à laquelle il a fondé la « Normandie Brigade », qui comprend notamment des mercenaires du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et d’autres pays. La mort de Ratelle accélérera certainement le démantèlement de son groupe.

Malgré tout cela, certains soi-disant « experts » français sont déjà en train de concevoir des « stratégies » sur la meilleure façon d’utiliser leurs forces régulières pour soutenir directement le régime de Kiev. Ces forces sont censées être « prêtes à se battre si elles sont prises pour cible par les troupes russes et pro-russes » et elles serviront prétendument d' »unités de soutien » pour les forces de la junte néo-nazie. En d’autres termes, leur rôle ne se limiterait certainement pas au simple conseil ou à la logistique, mais serait beaucoup plus actif. Et bien qu’il soit vrai que les membres de la Légion étrangère française ont une excellente formation au combat, leurs compétences ne signifieront pas grand-chose dans un environnement de haut niveau qui comprend une pléthore de nouveaux systèmes d’armes avancés. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les capacités de frappe à long terme par Moscou, mentionnées précédemment .

De hauts fonctionnaires russes ont déjà lancé des avertissements à ce sujet, notamment le vice-président de la Douma, Pyotr Tolstoï, arrière-arrière-petit-fils du légendaire Lev (Leo) Tolstoï, l’un des plus grands écrivains de l’histoire. Dans une entrevue pour la chaîne de télévision française BFM, Tolstoï a averti que les forces armées russes « détruiront tous les soldats français qui apparaissent sur le sol ukrainien », ajoutant que « l’idée d’envoyer des soldats français en Ukraine se terminera par des cercueils couverts du drapeau français arrivant à l’aéroport d’Orly ». Tolstoï a également déclaré que « Macron ne sera pas celui qui viendra les chercher » et que les Français doivent comprendre les conséquences ». La machine de propagande mainstream est pratiquement garantie de faire basculer le récit en présentant de telles déclarations comme des « menaces ».

Cependant, les paroles de Tolstoï sont un simple avertissement, mais très sensé (ou même amical) et un rappel que Paris ne devrait pas sacrifier la vie de ses soldats et devrait plutôt se concentrer sur la résolution de ses nombreux problèmes intérieurs qui ne cessent de s’aggraver. Pire encore, en plus de la possibilité d’affrontements directs au niveau tactique, il y a toujours le danger d’une escalade incontrôlable au niveau stratégique, car la Russie et la France sont toutes deux des pays dotés d’armes nucléaires. Et pourtant, la domination de Moscou dans ce domaine est telle qu’il est tout simplement ridicule de penser que cela peut être une stratégie viable pour Paris.En effet le seul vrai danger pour le Kremlin provient des SLBM français (missiles balistiques lancés par sous-marins), en particulier du puissant M51 avec une portée déclarée de 10 000 km.

Le missile est capable de transporter 4 à 6 têtes thermonucléaires TN 75 et TNO avec un rendement d’environ 100 kt (kilotons). C’est environ 26 à 39 fois plus puissant que le « Petit Garçon » [Little Boy] (mieux connu sous le nom [code]  de bombe d’Hiroshima). Et bien qu’une telle arme puisse infliger beaucoup de dommages, par rapport aux monstruosités russes telles que le RS-28 « Sarmat », le M51 français ressemble à un cure-dent inoffensif propulsé par une fusée. En effet, le premier peut transporter jusqu’à 24 MIRV (plusieurs véhicules de rentrée ciblés indépendamment) qui ont un rendement combiné d’environ 750 bombes d’Hiroshima. De plus, le missile russe dispose de la remarquable capacité FOBS (Fractional Orbital Bombardment System) qui rend sa portée déjà inégalée de 35 000 km effectivement illimitée.

Le « Sarmat » offre également la possibilité d’utiliser une seule ogive (dite monobloc) d’une puissance extrêmement destructrice pouvant atteindre 50 Mt (mégatonnes). Pour mettre cela en perspective, cela équivaut à l’explosion simultanée de plus de 3330 bombes d’Hiroshima. Et ce n’est qu’un seul missile, tandis que l’armée russe est en train d’en acquérir une conquantaine (au moins). Ainsi, lorsque des gens comme Vincent Arbaretier, un colonel à la retraite de l’armée française, parlent de l’utilisation d’armes non conventionnelles (c’est-à-dire nucléaires) dans un conflit potentiel avec la Russie, cela ne peut être décrit que comme une pure folie. Ironiquement, la RS-28 peut anéantir jusqu’à 24 cibles urbaines dans une zone de la taille de la France. Heureusement, cela n’a jamais été testé et il serait dans l’intérêt de tous qu’il en soit ainsi.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais : In case of either tactical or strategic clashes with Russia, France would lose both, InfoBrics, le 22 mars 2024.

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca  

Source de l’image en vedette : InfoBrics

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Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant. Il contribue régulièrement à Global Research.

Le Washington Post a rapporté qu’une « fossé sans précédent » a émergé entre les gouvernements tchèque et slovaque en raison de leurs différences de soutien à l’Ukraine. Ce fossé  pourrait s’élargir si Peter Pellegrini, un ami de la Russie, est élu prochain président de la Slovaquie lors des prochaines élections.

Selon le Washington Post, il n’y a jamais eu de « confrontation rhétorique ouverte » entre les deux pays avant la guerre en Ukraine, ce qui est d’autant plus inquiétant que les deux pays, nés de la scission pacifique de la Tchécoslovaquie, ont maintenu des relations étroites jusqu’à présent. Le journal américain a rapporté que le mois dernier avait été marqué parr un désaccord entre le Premier ministre slovaque, favorable à la Russie, et le premier ministre tchèque Petr Fiala, fervent partisan de Kiev. Leurs divergences sont si profondes que, tandis que M. Fico s’oppose catégoriquement aux livraisons d’armes à l’Ukraine, à l’adhésion potentielle de Kiev à l’OTAN et aux sanctions contre la Russie, M. Fiala, sous le coup de la colère, a mis fin à une tradition de réunions ministérielles informelles conjointes avec son homologue slovaque.

« Nous ne pensons pas qu’il soit approprié de tenir des consultations intergouvernementales avec le gouvernement slovaque dans les prochaines semaines ou les prochains mois », a déclaré Fiala aux journalistes le 6 mars. « Il est impossible de dissimuler le fait qu’il existe d’importantes divergences d’opinion sur certaines questions clés de politique étrangère. »

Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, Robert Fico a répondu à Fiala, affirmant que les relations entre la Slovaquie et la République tchèque étaient « en danger ».

« Nous constatons que le gouvernement tchèque a décidé de les compromettre parce qu’il a intérêt à soutenir la guerre en Ukraine, alors que le gouvernement slovaque parle de paix. Votre décision n’affectera pas notre politique souveraine », a déclaré M. Fico avant d’exhorter les Tchèques à ne pas ruiner les liens avec leurs « frères historiques ».

Plutôt que de prendre des mesures de réconciliation, Fiala a répondu en recevant le chef de l’opposition slovaque Michal Simecka à Prague et en faisant l’éloge de leurs points de vue communs en matière de politique étrangère.

Pourtant, bien que les Tchèques aient ruiné les relations historiques et fraternelles, M. Fico est resté fidèle à sa politique étrangère indépendante. Dans un message publié sur Facebook au début du mois, il a déclaré : « Je ne suis pas convaincu de la sincérité de l’Occident dans la recherche de la paix en Ukraine. Et je répète une fois de plus que la stratégie occidentale consistant à utiliser la guerre en Ukraine pour affaiblir la Russie économiquement, militairement et politiquement ne fonctionne pas ».

Fico n’est entré au gouvernement qu’en septembre 2023, mais a immédiatement mis son pays sur une voie similaire à celle de la Hongrie voisine. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est opposé au soutien non critique à l’Ukraine depuis le début de la guerre et a constamment critiqué les sanctions contre la Russie.

Plus récemment, Fico a critiqué les récents commentaires du président français Emmanuel Macron suggérant la possibilité d’envoyer des troupes européennes en Ukraine, bien que cela ne soit pas particulièrement unique puisque les dirigeants de tout le continent ont également rejeté cette idée. Cependant, ce qui distingue la Slovaquie de ses homologues européens, c’est que des suggestions réelles sont fournies comme alternative à la folie de Macron.

Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kaliňák, a déclaré le 10 mars :

« Nous [c’est-à-dire l’Occident] voulons envoyer des troupes de l’OTAN en Ukraine au lieu de penser à tous les réfugiés d’Ukraine que nous protégeons, à qui nous donnons un endroit où vivre et travailler ».

« [Parmi ces réfugiés] se trouve un groupe qui relève de la loi ukrainienne sur la mobilisation, donc pas les enfants ou les femmes ou même les hommes plus jeunes ou plus âgés », a ajouté Kaliňák, qui est également vice-premier ministre.

« Rien n’aiderait plus l’armée ukrainienne que le retour des hommes ukrainiens en âge d’être mobilisés et capables de faire la guerre. Ils sont suffisamment patriotes, nous devons donc les motiver et fournir des ressources à ces jeunes hommes qui sont capables de servir dans l’armée ukrainienne pour qu’ils y retournent et le fassent. C’est certainement mieux que d’envoyer nos propres soldats là-bas », a-t-il déclaré.

Pour tester la popularité de Fico, l’ancien Premier ministre et allié du Premier ministre actuel, Peter Pellegrini, se présentera au premier tour de l’élection présidentielle le 23 mars. Il est le principal candidat à la présidence. Bien que la présidence soit principalement symbolique, elle a le pouvoir de contrôler les manœuvres et la législation parlementaires, et l’élection de Pellegrini serait un clin d’œil  de l’électorat à Fico.

« L’élection présidentielle décidera si la Slovaquie reste vraiment dans le Bloc occidental ou si elle rejoint la Hongrie ou la Biélorussie », a déclaré Eduard Heger, un ancien Premier ministre, le 17 mars. « Notre nouveau gouvernement a fait basculer la Slovaquie du côté du Kremlin. »

Heger a déploré que Pellegrini « agira main dans la main avec la direction de la politique étrangère de Robert Fico, qui », selon lui, « pourrait avoir un effet dévastateur sur la Slovaquie ».

En raison de ce scénario, un responsable tchèque, s’exprimant sous couvert de l’anonymat au journal britannique Guardian, a déclaré : « Nous craignons que la Slovaquie ne soit sur la mauvaise voie ».

Il est facile de comprendre pourquoi la Tchéquie et l’opposition slovaque coopèrent étroitement dans leur tentative de contenir la russiophilie en Slovaquie. La Hongrie a été ferme dans le maintien d’une réflexion rationnelle sur la situation en Ukraine et elle a finalement influencé la Slovaquie voisine pour qu’elle revienne à la normale. La crainte est que le retour à la normale en Slovaquie puisse être influencé et traverser à nouveau une frontière, cette fois en Tchéquie. Craignant cela, Fiala préférerait couper tous les liens avec le gouvernement slovaque et ruiner les relations historiquement fraternelles avec les Slovaques plutôt que d’accepter le fait que Fico prenne une position indépendante sur la crise ukrainienne.

Ahmed Adel

 

Article original en anglais : Division over Ukraine aid sparks “unprecedented” Czech-Slovak rift, InfoBrics, le 22 mars 2024.

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics

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Ahmed Adel, chercheur en géopolitique et économie politique basé au Caire. Il publie régulièrement des articles dans Global Research.

Les fatwas pathologiques

Cette opération de relations publiques s’est accompagnée, sur le plan interne, d’une réglementation de l’usage des réseaux sociaux de manière à prévenir, d’une part, les débordements des prédicateurs impétueux,, et, d’autre part, à censurer toute opinion dissidente.

Rétrospectivement, ce qui apparaît le comble du cynisme dans cette affaire est le fait que la quasi totalité  des activistes qui se dressaient pour défendre la liberté d’expression ou la libéralisation des mœurs, notamment la reconnaissance aux dames le droit  de pratiquer le sport ou de conduire un véhicule, avaient été cloués au pilori pourfendus comme étant des «pêcheurs de la laïcité», jetés en prison sans autre forme de procès.

Par un incroyable retour de bâtons, la répression et la censure frappent désormais les hommes de religion, piliers de la dynastie, longtemps propagateurs d’une idéologie extrémiste. La monarchie vit comme un cauchemar un nouveau déferlement de fatwas pathologiques, comme ce fut  le cas lors de la séquence dite du printemps arabe, si préjudiciable à la dynastie wahhabite, au Royaume saoudienne et à l’image de l’Islam dans le monde.

Sur les égarements des Frères Musulmans et les sept fautes majeures des islamistes

La Loi Jasta, l’épée de Damoclès

La loi JASTA (Justice against sponsors of terrorist act)  adoptée le 9 septembre 2016, soit quinze ans après le raid terroriste contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, fait office d’épée de Damoclès suspendu  sur la tête du royaume.

En autorisant les Américains à poursuivre le Royaume en dédommagement des dégâts infligés par ce raid, les États-Unis ont placé l’Épée de Damoclès en suspension au-dessus de la dynastie wahhabite. Quinze des 19 auteurs des attentats du 11 septembre à New York et Washington étaient Saoudiens. Au total, le préjudice américain est estimé à près de trois trillions de dollars (trois mille milliards de dollars).

Pour parer à cette menace adoptée sous la mandature de Barack Obama,  un deal «win win» a été conclu son successeur Donald Trump: L’adoubement de l’artisan du «Muslim Ban» par les pétromonarchies sunnites, en contrepartie de la promotion du fils du Roi au rang de prince héritier, l’abdication des pétromonarchies à l’égard de la question palestinienne et sa substitution par une alliance  avec Israël en vue de faire pièce à l’Iran.

Un deal scellé par un important contrat militaire de l’ordre de 380 milliards de dollars sur dix ans, destiné à renforcer les capacités balistiques et navales du royaume saoudien face à l’Iran, tout en «préservant la supériorité militaire israélienne dans la zone» selon un membre de l’administration américaine.

L’objectif sous-jacent de ce «contrat du siècle» serait de neutraliser les effets de la Loi JASTA, Une mise en veilleuse de ce contentieux, à tout le moins le long de la mandature de Donald Trump.

Un Royaume du divertissement: The Line, la ville linéaire ?

Cette opération de relations publiques visant à bonifier l’image de Mohamad Ben Salmane  intervient  alors que le prince héritier  saoudien nourrit l’ambition de faire de l’austère et rigoriste Arabie saoudite un Royaume du divertissement.

La criminalisation des prédicateurs de la haine est intervenue alors que MBS lançait le  projet phare qui se propose de propulser l’image d’un royaume moderniste avec notamment l’organisation d’un tournoi mondial de Golf et surtout la ville futuriste linéaire.

The Line, la ville linéaire ?

Repenser la ville de demain passera donc par la création d’un complexe linéaire de 170 km de long, de 500 mètres de hauteur et de 200 mètres de large. Les murs recouverts de miroirs le rendront invisible à la nature environnante. Le projet Neom doit être complètement autosuffisant en énergie avec une ventilation naturelle, des énergies renouvelables mais aussi la création de la plus grande usine d’hydrogène vert du monde.

Plutôt que de s’étendre sur la nature, l’idée est de construire la ville sur trois niveaux : les écoles, les parcs, les maisons ou encore les services seront superposés sur un modèle d’«urbanisme à gravité zéro». Tous les besoins quotidiens seront disponibles à 5 minutes à pied, plus besoin donc de voitures dans la ville de demain. Un train à grande vitesse permettra de parcourir Neom, la nouvelle mégalopole saoudienne, de bout en bout en 20 minutes.

The Line veut répondre à l’urgence écologique mais aussi (et surtout) au boom démographique envisagé par l’Arabie Saoudite. Le prince héritier Mohamad Ben Salmane vise 1,2 million d’habitants à Neom d’ici 2030 et même 9 millions en 2045 ! MBS veut faire de l’Arabie Saoudite une puissance incontournable dans la région.

«C’est l’intérêt principal de la construction de Neom : augmenter la capacité démographique de l’Arabie saoudite […]. Et puisque nous le faisons à partir de zéro, pourquoi copier les villes normales?», a déclaré Mohammed ben Salmane. Le pays est d’ailleurs prêt à accueillir 70 millions d’expatriés d’ici 2040.

La Moutawa’a: la police religieuse

Mais l’opération de ravalement cosmétique du Royaume demeure sujette à caution  tant est vive la prévention à l’égard du  prince héritier.

La dernière manifestation du prince sanguinaire a été la décapitation de 80 opposants saoudiens, en février 2022, le même jour, alors que l’opinion internationale avait l’attention rivée sur  la guerre  d’Ukraine.

Sujette à caution aussi longtemps que perdurera le symbole du rigorisme, voire de l’anachronisme saoudien: La Moutawa’a, la redoutable police religieuse, qui a longtemps terrorisé la population avec ses procédés digne de l’Inquisition du Moyen-Age qui symbolise plus que tout, mieux que quiconque, l’intolérance wahhabite.

René Naba

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L’armée israélienne a exécuté plus de 100 personnes dans l’hôpital Al-Shifa, & “menacé de bombarder le bâtiment ou de faire sortir personnel, malades & réfugiés pour les interroger, torturer & exécuter”.

*

Alors qu’Israël poursuit son raid sur le complexe médical Al-Shifa dans la ville de Gaza pour le sixième jour consécutif, le 23 mars, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a été informé par le personnel médical et les personnes déplacées piégées à l’intérieur que l’armée les menace soit de détruire l’hôpital, soit de les interroger, de les torturer et de les exécuter.

Le bureau gouvernemental des médias a déclaré dans un communiqué :

“Des témoignages provenant de l’intérieur du complexe médical Al-Shifa indiquent que l’armée d’occupation a menacé le personnel médical à l’intérieur des bâtiments de l’hôpital et les personnes déplacées qu’elle bombarderait ces bâtiments et les détruirait avec eux à l’intérieur, ou qu’ils seraient contraints de sortir pour être interrogés, torturés et exécutés”.

L’hôpital Al-Shifa était autrefois l’établissement médical le plus grand et le mieux équipé de Gaza. Aujourd’hui, il manque cruellement de moyens pour traiter les patients. Les infections se propagent parmi les patients piégés et les infirmières sont exécutées.

Cette invasion a été présentée comme une nouvelle “destruction” du Hamas par l’armée israélienne, qui affirme avoir arrêté au moins 500 combattants et en avoir tué 170. Israël maintient que des résistants seraient “retranchés” dans l’hôpital.

Dans une vidéo diffusée jeudi, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que l’assaut se poursuivrait pendant “encore plusieurs jours”. Il a affirmé que les forces israéliennes avaient arrêté plus de “500 suspects, dont 358 membres du Hamas et du Djihad islamique”, et a distribué un montage de photos prétendant révéler leurs visages.

Toutefois, l’armée n’a fourni aucune preuve de l’identité des détenus, et certaines des images provenaient de documents d’identité de l’Autorité palestinienne.

L’armée a par la suite admis que le montage photographique incluait par erreur des personnes “qui n’ont pas encore été arrêtées”.

Elle a déclaré qu’“en raison d’une erreur humaine, le document contient plusieurs photos de terroristes qui n’ont pas encore été capturés mais qui, selon les informations dont nous disposons, se trouvent dans la zone de l’hôpital et y sont retranchés”.

“Lorsque l’opération sera terminée, les identités de tous les terroristes seront publiées”, a affirmé l’armée.

Le 21 mars, un responsable de la sécurité du Hamas a déclaré à Al-Jazeera que les photos des détenus publiées par l’armée israélienne n’étaient pas authentiques, ajoutant que certains se trouvaient hors de Gaza, que d’autres étaient morts et que d’autres encore avaient déjà été libérés. Il a ajouté que l’affirmation selon laquelle des dizaines de chefs de la résistance avaient été arrêtés était fausse, et qu’il s’agit d’une guerre psychologique.

L’un des hommes figurant sur la photo est le docteur en pédiatrie Anwar Sheikh Khalil, doyen de la faculté de médecine de l’université IUG.

L’AFP a pu parler à des témoins oculaires à l’hôpital qui ont déclaré que “tous les hommes”, y compris les malades et les handicapés physiques, ont été enlevés par l’armée israélienne.

Une femme nommée Mariam a déclaré :

“Ils nous ont demandé à l’aube, avec des haut-parleurs, de quitter l’hôpital, sans quoi ils allaient bombarder le bâtiment”.

Un patient de 60 ans interrogé par l’AFP a déclaré que l’armée l’avait forcé à se déshabiller, qu’on lui avait bandé les yeux et qu’il avait été interrogé avant d’être relâché.

Le directeur général du bureau d’information du gouvernement, Ismail Al-Thawabta, a déclaré que les forces israéliennes ont tué plus de 100 personnes à l’intérieur du complexe Al-Shifa, dont certains membres du personnel médical exécutés dans l’hôpital.

Thawabta a indiqué que quatre patients ont été tués à l’intérieur de l’hôpital après que les forces israéliennes les aient empêchés d’être soignés.

Des détenus récemment libérés et des témoins oculaires ont déclaré à Euro-Med Human Rights Monitor en début de semaine que les forces israéliennes avaient exécuté des personnes enlevées dans l’hôpital.

Un survivant qui a demandé à être identifié seulement en tant que “M.K.” a déclaré à l’Observatoire des droits :

“Les soldats m’ont détenu menotté dans la cour de l’hôpital. Je suis resté déshabillé pendant plus de neuf heures”.

“J’ai vu des soldats emmener des groupes de détenus – toujours au minimum trois personnes et jamais plus de dix – dans les bâtiments de l’hôpital, en particulier dans le bâtiment de la morgue où des corps avaient été précédemment conservés”, a ajouté M.K. “Des coups de feu ont été entendus, et les soldats ont ensuite quitté le secteur pour emmener un autre groupe”, a-t-il déclaré.

 

Lien vers l’article original :

https://thecradle.co/articles/israels-barbaric-raid-on-al-shifa-hospital-enters-day-six

Traduction :  Spirit of Free Speech

Image en vedette : Capture d’écran. Des Palestiniens blessés lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza sont amenés à l’hôpital de Deir al Balah le 15 novembre 2023. (Crédit photo : Hatem Moussa / Associated Press)

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Les robots sont déjà humanisés en apparence.

Gérés par l’intelligence artificielle générale, les robots présenteront dans un certain nombre d’années aux humains un tout nouvel ensemble de circonstances, de défis – et de dilemmes moraux.

L’intelligence générale artificielle deviendra-t-elle la vie ? Bien sûr, un jour.

C’est une chose complètement nouvelle dans l’histoire de l’humanité – la création de la vie artificielle.

 

Seule la science-fiction a fait face aux conséquences et a essayé de préparer l’humanité à cet avenir – brillant et/ou démoniaque, si vous demandez à des visionnaires comme Isaak Asimov, Arthur C. Clarke & Stanley Kubrick (Space Odessey 2000), série Matrix, série Terminator (Skynet), Ridley Scott (Alien, Blade Runner), pour n’en nommer que quelques-uns.

Isaak Asimov a vu un avenir brillant, où les robots ne pouvaient pas être distingués des humains, mais où les robots sont toujours bénins en raison des « lois de la robotique » qui forcent les robots à toujours ne pas faire de mal aux humains. Mais même Asimov a reconnu dans « I Robot » qu’une intelligence surhumaine pourrait essayer de prendre le contrôle de l’humanité pour le bien de l’humanité.

Arthur C. Clarke a vu la même chose, une intelligence surhumaine appelée « HAL 9000 » intégrée dans l’infrastructure, tuant des humains en raison d’un malentendu humain parce qu’elle était programmée pour suivre un objectif à tout prix, tuant tous les humains s’ils étaient un obstacle à cela.

Ridley Scott dans Alien, voyant les robots comme de simples créatures vivant normalement parmi les humains. Dans Matrix et Terminator, un réseau d’ordinateurs super-intelligents veut éradiquer les humains. Dans « Blade Runner » de Ridley Scott, les robots (appelés « réplicateurs ») sont plus comme la créature du Dr Frankenstein, victimes des capacités limitées de leurs créateurs humains qui finissent par tuer leurs propres créations de vie artificielle parce que cela ne correspond pas à leurs idéaux de perfection.

Ici, dans un avenir hypothétique, vous voyez un spécialiste, chargé de tuer des robots, qui n’est pas en mesure de dire si un sujet sensible d’apparence humaine parfaite est un humain – ou un robot.

En fin de compte, les humains doivent se préparer à faire face à de tels scénarios ou à les éviter.

Le scénario le plus immédiat de l’intelligence artificielle, cependant, n’a été traité ni par les écrivains de science-fiction, ni par les scientifiques et les faiseurs d’opinion « préoccupés » d’aujourd’hui :

Dans un avenir proche, le scénario le plus probable est que l’intelligence artificielle est et continuera d’être une technologie très médiatisée, mais très imparfaite, sujette à d’immenses erreurs et fautes. Par conséquent, pendant un certain temps, l’intelligence artificielle décevra ses nobles objectifs et coûtera peut-être même des milliards (ou des trillions) de dollars, voire des vies ruinées, en raison de ses échecs.

Karsten Riise

 

Article original en anglais :

Where Are We Going? Artificial General Intelligence. “Robots Are Already Humanized in Appearance” 22 mars 2024

Traduction : Maya pour Mondialisation.ca 

Image en vedette : Robots humains dans le film Blade Runner.

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Karsten Riise est titulaire d’une maîtrise ès sciences (Econ) de la Copenhagen Business School et d’un diplôme universitaire en culture et langues espagnoles de l’Université de Copenhague. Il est l’ancien vice-président principal et directeur financier (CFO) de Mercedes-Benz au Danemark et en Suède.

Il contribue régulièrement à Global Research.

 

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Le Royaume-Uni « déçoit » l’Ukraine – Médias occidentaux

mars 23rd, 2024 by Lucas Leiroz de Almeida

Sans aucun doute, le Royaume-Uni est l’un des pays qui intervient le plus dans le conflit ukrainien. En envoyant des armes, de l’argent, des mercenaires et en formant les troupes de Kiev, Londres joue un rôle vital dans le soutien au régime néo-nazi, étant l’un des principaux partisans de la guerre anti-russe. Cependant, apparemment, de tels efforts ne suffisent pas pour l’Ukraine, qui, selon des rapports récents, est « déçue » par le niveau d’action britannique dans le conflit.

Citant des sources anonymes dans le secteur de la défense britannique, le Daily Mail a récemment publié un article faisant état de la « déception » des Ukrainiens à l’égard de l’aide britannique. Les informateurs affirment que les Ukrainiens comparent constamment l’aide envoyée par l’Allemagne à celle envoyée par le Royaume-Uni et concluent que Londres pourrait faire beaucoup plus pour Kiev qu’elle ne le fait en réalité.

Plus que cela, les Ukrainiens comparent apparemment également la position du gouvernement britannique à celle du gouvernement français, louant le bellicisme irresponsable de Macron et exigeant que Londres adopte une position similaire. En d’autres termes, le régime de Kiev exige que le Royaume-Uni augmente son niveau d’aide à l’Ukraine pour atteindre un statut de participation plus avancé dans le conflit, sans exclure la possibilité d’envoyer directement des troupes – suivant l’exemple de Macron.

« Le Royaume-Uni a été le premier pays à donner des lance-roquettes antichars NLAW, le premier pays à engager des chars, nous avons donc reçu une certaine marge de manœuvre de la part de Kiev (…) Mais nous ne poussons plus les seuils de capacité. Nous avons dépensé notre capital politique avec [le président ukrainien] Vladimir Zelensky et nous ne dépensons pas assez en aide militaire (…) Les Ukrainiens sont déçus de la position de la Grande-Bretagne en ce moment. L’Allemagne a également dit au Royaume-Uni qu’elle devait en faire plus. Il est exaspérant de se faire dire cela alors qu’on était auparavant dans la même situation », ont déclaré les sources.

Il est intéressant d’analyser comment les sources du journal admettent un épuisement de la capacité du pays à aider l’Ukraine. Jusqu’à présent, Londres a donné à Kiev plus de cinq milliards d’euros d’aide militaire. En outre, il existe de nombreux programmes de formation pour les troupes ukrainiennes par les forces armées britanniques, ce qui rend l’aide encore plus répandue. Cependant, apparemment, le Royaume-Uni est incapable d’atteindre les niveaux de pays comme l’Allemagne, qui a déjà envoyé plus de neuf milliards d’euros d’armes et d’équipements.

Il y a de nombreuses explications à l’absence d’une plus grande aide britannique à Kiev. Tout d’abord, il est nécessaire de souligner que le Royaume-Uni est un pays plus intégré aux États-Unis que le reste de l’Europe, ayant une plus grande participation au processus décisionnel de l’OTAN. Contrairement aux dirigeants européens, les Britanniques ne sont pas trompés par leur propre propagande. Ils sont conscients que Kiev n’a aucune chance de victoire, et que la Russie ne prévoit pas d’attaquer un pays occidental, c’est pourquoi ils ne sont pas si préoccupés par « l’empêcher la victoire russe à tout prix ».

Ce n’est pas par hasard que, dans une récente interview avec les médias russes, les porte-parole britanniques ont déclaré que Londres n’autoriserait pas l’envoi de troupes britanniques en Ukraine. Avec cela, le Royaume-Uni adopte étonnamment une position ferme pour éviter d’aggraver davantage le conflit, contrairement à ce que le président français Emmanuel Macron a fait.

De plus, il y a la question économique. Le Royaume-Uni traverse actuellement une grave crise économique, confrontée à la récession et à l’inflation. La capacité de production du pays diminue et, par conséquent, l’argent disponible pour envoyer à Kiev diminue. D’une manière ou d’une autre, il est possible de dire que Londres a déjà fait « tout ce qu’elle pouvait » pour aider l’Ukraine, ayant atteint une limite de ses capacités – précisément comme l’ont expliqué les informateurs au Daily Mail.

Le manque de volonté ukrainienne de comprendre les circonstances britanniques avait déjà été commenté précédemment par certains responsables. Par exemple, l’ancien secrétaire à la Défense britannique Ben Wallace a déclaré lors du sommet de l’OTAN en juillet que Zelensky devrait être plus « reconaissant » pour les efforts britanniques. En fait, le régime de Kiev ne semble pas agir avec une certaine gratitude. Zelensky et ses partisans exigent l’aide occidentale comme si soutenir l’Ukraine était une « obligation », ce qui met souvent en colère les responsables politiques des pays de l’OTAN.

Cependant, la position de Zelensky est due à la position dans laquelle l’OTAN elle-même a placé l’Ukraine. Kiev a accepté de mener une guerre par procuration contre la Russie, mais le pays a besoin de livraisons d’armes constantes pour continuer à se battre. Le problème est que les dirigeants occidentaux ne s’attendaient pas à ce que la destruction de leur équipement se fasse aussi rapidement. La capacité de l’armée russe à éliminer les armes occidentales a rendu impossible pour l’industrie de la défense de l’OTAN de continuer à produire de l’équipement en temps opportun, ce qui a accéléré à la fois l’effondrement des forces ukrainiennes et l’épuisement de l’industrie militaire occidentale.

Ce qui arrive au Royaume-Uni maintenant arrivera bientôt à tous les pays qui soutiennent Kiev. À un moment donné, la capacité d’aider le régime s’épuisera et il n’y aura pas d’autre alternative que d' »abandonner » l’Ukraine.

Lucas Leiroz de Almeida

 

Article original en anglais : UK ‘disappointing’ Ukraine – Western media, InfoBrics, le 22 mars 2024.

Traduction par Maya: Mondialisation.ca

Image en vedette : InfoBrics

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Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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Il y a vingt-cinq ans l’OTAN sous commandement USA démolissait par la guerre ce qui restait de la Fédération Yougoslave, l’État qui faisait obstacle à son expansion à l’est vers la Russie. Dans les vingt années suivantes l’OTAN s’est élargie de 16 à 30 pays et, avec la guerre en Ukraine commencée en 2014, elle s’est étendue à 32. Déterminant, dans la guerre de 1999, est le rôle di Gouvernement italien, présidé par Massimo D’Alema [à gauche sur la photo en vedette] et par le vice-président Sergio Mattarella. Comme nous pouvons écouter par l’enregistrement audio officiel, c’est le vice-président Mattarella qui annonce au Sénat le début de la guerre le soir du 24 mars 1999 et en explique les raisons selon la version officielle. 

Pendant que les avions des États-Unis et autres pays de l’OTAN larguent les premières bombes sur la Serbie et le Kosovo, le président démocrate Clinton annonce :

« À la fin du XXème siècle, après deux guerres mondiales et une guerre froide, nous et nos Alliés avons la possibilité de laisser à nos enfants une Europe libre, pacifique et stable”.

Pendant 78 jours, en décollant surtout des bases italiennes, 1100 avions effectuent 38 mille sorties, larguant 23 mille bombes et missiles. « Des 2000 objectifs touchés en Serbie par les avions de l’OTAN -documente ensuite le Pentagone- 1999 ont été choisis par le renseignement étasunien et un seul par les Européens”. Les bombardements démantèlent les structures et infrastructures de la Serbie, provoquant des victimes surtout chez les civils. Les dommages qui en découlent pour la santé et l’environnement sont inquantifiables. Rien que de la raffinerie de Pancevo s’échappent, à cause des bombardements, des milliers de tonnes de substances chimiques hautement toxiques (y compris dioxine et mercure). D’autres dommages sont provoqués par l’emploi massif par l’OTAN, en Serbie et Kosovo, de projectiles à l’uranium appauvri.

Le gouvernement D’Alema met le territoire italien, notamment les aéroports, à disposition complète des forces armées des États-Unis et d’autres pays, pour opérer ce que le président du Conseil définit comme “le droit d’ingérence humanitaire”. Aux bombardements participent 54 avions italiens, qui accomplissent 1.400 sorties, en attaquant les objectifs indiqués par le commandement étasunien.

“Pour le nombre d’avions nous n’avons été les seconds que vis à vis des USA. L’Italie est un grand pays et on ne doit pas s’étonner de l’engagement démontré dans cette guerre” -déclare le Président du Conseil D’Alema lors de sa visite le 10 juin 1999 à la base d’Amendola en soulignant que- “pour les pilotes qui y ont participé, cela a été une grande expérience humaine et professionnelle”.

Manlio Dinucci

 

 

Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 22 mars 2024 que la chaine TV italienne Byoblu

https://www.byoblu.com/2024/03/22/jugoslavia-24-marzo-1999-la-guerra-fondante-della-nuova-nato/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

Vidéo en italien :

 

Les avocats du militant Julian Assange ont lancé un dernier défi juridique au Royaume-Uni pour empêcher que le fondateur de WikiLeaks ne soit envoyé aux États-Unis, où il serait accusé d’espionnage. L’argument des défenseurs de Julian Assange est que les autorités américaines cherchent à le condamner pour avoir révélé des actes criminels graves commis par le gouvernement de ce pays.

À New York, plusieurs groupes de militants se sont rassemblés devant le consulat britannique à Manhattan pour demander la libération de M. Assange. Après avoir vécu reclus pendant sept ans dans un petit espace de l’ambassade de l’Équateur à Londres, sous protection diplomatique, M. Assange a passé les cinq dernières années dans une prison britannique. Parmi les participants à la manifestation new-yorkaise, un visage familier est apparu, défenseur régulier du journaliste australien : l’actrice populaire Susan Sarandon.

Sarandon (77 ans) reste très activement engagée dans plusieurs combats politiques. La cause palestinienne, par exemple, lui a coûté son contrat avec l’agence artistique qui la représentait depuis longtemps. La raison invoquée : les propos tenus par Sarandon lors d’une des manifestations auxquelles elle a participé :

“Beaucoup de gens ont peur d’être juifs en ce moment, et ils commencent à avoir un aperçu de ce que vivent les musulmans dans ce pays”, a déclaré l’actrice de Thelma et Louise.

Loin de renoncer à la remise en cause d’Israël, l’actrice a de nouveau manifesté au Capitole pour protester contre le vote du Sénat sur l’aide extérieure de 95 milliards de dollars, dont 14 milliards de dollars pour Israël.

Susan Sarandon est l’une des actrices américaines les plus engagées dans les causes sociales et, comme à cette occasion pour la défense d’Assange, elle participe discrètement mais énergiquement, consciente du retentissement généré par son soutien. Lauréate d’un Oscar, elle estime que l’imagination est à la base du jeu d’acteur et de l’activisme. Sarandon a déclaré qu’elle était capable de se mettre à la place des autres et qu’elle souhaite mettre sa notoriété au service de la cause. Au fil des ans, elle s’est exprimée contre la guerre en Irak, la faim, les sans-abri, les trafics sexuels, l’incarcération de masse et la peine de mort.

“Julian Assange est persécuté pour avoir révélé des vérités, des vérités choquantes, des vérités dangereuses qui défient le discours habituel dans de nombreux contextes. La liberté de la presse n’existe pas, c’est extrêmement dangereux, surtout lorsque l’on voit à quel point les journalistes se taisent aujourd’hui”.

Dans une conversation exclusive avec La Politica Online, lors de la manifestation qui a eu lieu à Manhattan, Sarandon mentionne qu’elle n’est pas une bonne oratrice, mais qu’elle se sent le devoir de défendre Assange pour elle-même et pour ses enfants.

Pourquoi pensez-vous qu’il est si important de défendre Julian Assange de la prison aux États-Unis ?

Julian Assange est persécuté pour avoir révélé des vérité, des vérités choquantes, des vérités dangereuses qui défient le récit dans de nombreuses situations. La liberté de la presse n’existe pas, c’est extrêmement dangereux, surtout lorsque l’on voit à quel point les journalistes se taisent aujourd’hui.Publier certaines des révélations d’Assange ne leur a posé aucun problème, et maintenant ils se taisent. Julian n’est même pas citoyen des États-Unis. Que fait l’Australie dans tout cela ? Les gens ont tellement peur de remettre en question le statu quo qu’ils ne font rien. Et nous le constatons lorsque nous réalisons le prix que paient Assange et sa famille. Nous devons tenir les gens informés de ce qui se passe, et nous devons libérer Julian.

Outre le procès Assange, les États-Unis sont impliqués dans un autre débat politique international : la guerre au Moyen-Orient. Qu’en pensez-vous ?

La situation de ce pays est vraiment navrante, car la liberté de la presse n’est pas respectée, comme on le constate. La même chose se produit dans d’autres contextes, comme en Palestine en ce moment. Nous savons de quelle manière les gens reçoivent les informations et prennent leurs décisions. Cela finit par avoir un impact sur les élections et les décisions. Les informations finissent par créer des partis pris et par définir qui seraient nos héros. Mais adopter une vision tronquée des événements dans le monde est dangereux. Aujourd’hui, il faut un cessez-le-feu à Gaza. Les hôpitaux sont détruits, c’est un véritable génocide. 80 % des Américains veulent un cessez-le-feu et nos impôts ne doivent pas servir à financer les bombardements de cette guerre.

Une autre des voix qui a animé la manifestation à New York en faveur d’Assange est celle de Margaret Kimberly, coauteur du livre “In Defense of Julian Assange”. Kimberly pense que les Démocrates et les Républicains réagissent de la même manière à l’encontre d’Assange.

La journaliste a déclaré :

“On nous a dit que Donald Trump avait gagné grâce à Julian Assange, qui collaborait avec la Russie, mais en fait, c’est Barack Obama qui a engagé le processus de poursuite contre les lanceurs d’alerte en recourant à l’Espionage Act. Aucun président n’a utilisé la loi sur l’espionnage autant que Barack Obama.”

“Nous avons besoin d’un cessez-le-feu à Gaza. Les hôpitaux sont détruits, c’est un véritable génocide. 80% des Américains veulent un cessez-le-feu, et nos impôts ne doivent pas financer les bombardements de cette guerre”.

Critique à l’égard de Trump mais aussi de Biden, Kimberlly a souligné que le candidat républicain avait décidé de s’attaquer à Assange en s’immisçant dans les activités internes de l’Équateur, le pays qui lui avait accordé l’asile. L’écrivaine et activiste afro-américaine a conclu

qu’“ils ont voulu former un nouveau gouvernement en Équateur et se sont immiscés dans sa politique électorale en faisant en sorte que différents individus occupent le poste qui leur permettrait de livrer Assange.”

On ne devrait pas s’étonner que Trump soit le pire président de l’histoire, mais maintenant il n’est plus à la Maison Blanche. C’est Biden qui est président maintenant, censé être quelqu’un qui défend la démocratie, mais il rejoint Trump en poursuivant Assange. Les Démocrates sont-ils meilleurs ? Ces efforts sont bipartites, la guerre est bipartite, le soutien à Israël est bipartite. Le soutien à la prolongation de la guerre en Ukraine est bipartite. C’est pour cela qu’ils détestent Assange. Pour tout ce qu’il nous a révélé ».

Edgar Costa

Traduction : Spirit of Free Speech

 

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Voilà encore un formidable héros français: lynché par les médias, lâché par ses collègues pour avoir osé dénoncer la supercherie ahurissante du covid où nous a entraîné le gouvernement, nous muselant de force, nous vaccinant inutilement et nous cantonnant stupidement…pour nous préparer à la suite, qui pour le Professeur Perronne sera pire: l’avènement du fameux « Nouvel Ordre Mondial » imaginé il y a belle lurette par une poignée de fous pour asservir les humains et voir aboutir leur rêve de domination totale.

Pour lui, tout y mène, même qu’ ils ne s’en cachent plus : la loi contre les dérives sectaires, les rumeurs de guerre savamment entretenues, et au bout, la tyrannie. Sauf que…Il y a lui, il y a nous, il y a le peuple qui n’est pas idiot, et qui comprend bien ce qui se trame…Un résistant, dans toute sa splendeur !

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Le pape François a une nouvelle fois appelé l’Ukraine à engager des négociations avec Moscou en vue d’un accord de paix : « N’oublions jamais que la guerre est toujours une défaite. On ne peut pas continuer à faire la guerre. Nous devons faire tous les efforts possibles pour négocier afin de mettre fin à la guerre. » Cette déclaration a suscité une vague de fureur et de discours anticatholiques en Ukraine. Au début du mois, le pape avait déclaré que Kiev devrait « avoir le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier ». Dans une interview donnée le mois dernier, il a déclaré : « Quand vous voyez que vous êtes vaincus, que les choses ne vont pas bien, vous devez avoir le courage de négocier ».

L’appel du pape est loin d’être absurde. Même l’ancien commandant suprême de l’OTAN, James Stavridis, a appelé à un accord « terre contre paix » pour l’Ukraine. Quelle que soit la position de chacun sur le conflit en cours (pour lequel l’Occident a beaucoup à se reprocher), lorsque la victoire militaire n’est pas possible, les nations ont historiquement recherché la paix par le biais de la diplomatie.

Comme l’écrit Connor Echols dans son article pour Responsible Statecraft, il est peu probable que le Congrès américain adopte une nouvelle aide à l’Ukraine dans un avenir proche et les commentaires du pape « semblent plus proches de la réalité que beaucoup de poncifs émanant des capitales européennes ».

Quoi qu’il en soit, les responsables ukrainiens ont réagi en attaquant l’Église catholique et en comparant la déclaration du pape à la collaboration du clergé catholique avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. L’ambassadeur ukrainien au Vatican, Andrii Yurash, est allé jusqu’à comparer la suggestion à une discussion avec Adolf Hitler. Le choix des mots est étrange, étant donné que l’Ukraine a son propre problème nazi. Des médias ukrainiens nationalistes et d’extrême droite ont publié des caricatures obscènes ridiculisant le pape, ce qui n’a pas donné une bonne image des pays catholiques partenaires et limitrophes de l’Ukraine.

La spiritualité est un aspect essentiel des cultures humaines et les relations avec les églises et les organisations religieuses jouent un rôle important, même en termes de puissance douce et de diplomatie pour n’importe quel pays (même l’Union soviétique ne faisait pas exception). Ce n’est pas un domaine dans lequel Kiev a très bien joué.

D’une part, dans le domaine des relations avec les églises chrétiennes, l’Ukraine a déjà son propre problème chrétien orthodoxe depuis au moins décembre 2022. Jonathan Tobin, rédacteur en chef de Newsweek, a par exemple comparé le président Zelensky à un dictateur qui n’est prêt à autoriser que les organisations religieuses qui soutiennent pleinement son régime. Zelensky a en effet pris des mesures pour interdire les communautés orthodoxes (russes), ce que même l’archevêque Sviatoslav Shevchuk de Kiev-Halych, chef de l’Église catholique ukrainienne, a dénoncé. En 2022 déjà, la question menaçait toute adhésion future de l’Ukraine, selon le Telegraph. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a également fait part de ses préoccupations concernant la question de la liberté de religion en Ukraine.

Ce n’est pas une plaisanterie. Des monastères et des cathédrales ont été saisis par le SBU (service de sécurité) ukrainien. Selon une dépêche de Modern Diplomacy : « ces découvertes étaient souvent ridicules. Les agents de sécurité ont montré des photos de bibles pour enfants, de livres de prières, de vieux livres liturgiques, de collections d’archives de journaux et de magazines comportant les mots « russe », et de sermons de Noël ou de Pâques du patriarche de l’Église russe. Dans les cas où il n’y avait rien à trouver, les services spéciaux plantaient eux-mêmes des preuves compromettantes ». Il ne faut pas oublier qu’au moins 34 % de la population ukrainienne parle russe en privé.

Une telle campagne s’inscrit dans le cadre plus large de la question des droits civils en Ukraine, impliquant la minorité russe, un problème que même la Commission de Venise reconnaît dans ses recommandations à Kiev. Nicolai N. Petro, professeur de sciences politiques à l’université de Rhode Island, écrivant pour Foreign Policy, a décrit le pays comme ayant des « politiques de guerre » qui « relèguent effectivement les russophones à un statut permanent de seconde classe », de telle sorte que de nombreux Ukrainiens « à travers le spectre politique », y compris « d’anciens fonctionnaires » et « des intellectuels » craignent que ces politiques, même après la paix, « aliènent, criminalisent ou déportent une partie importante de la population du pays ».

Il est en effet difficile de décrire la campagne de Kiev contre les communautés orthodoxes autrement que comme de la russophobie. Il y a environ quatre mois, le parlement ukrainien a donné son approbation initiale à une loi qui interdirait l’Église orthodoxe ukrainienne (UOC), qui compte plus de 2 millions de membres et des milliers de paroisses, même si cette Église n’entretient pas de très bonnes relations avec le patriarcat de Moscou, pour ne pas dire plus : dans une annonce de janvier 2023 sur Telegram, l’archiprêtre Nikolai Danilevich, chef du département des relations extérieures de l’Église catholique unie, a déclaré que l’Église « s’est dissociée du Patriarcat de Moscou et a confirmé son statut d’indépendance, et a apporté les changements appropriés à ses statuts ». L’autonomie est en fait un sujet de discussion depuis 2017, et à ce jour, toutes les références à un lien avec l’Église orthodoxe russe ont été supprimées des statuts de l’UOC, et, lors des services liturgiques, le patriarche Kirill de Moscou n’est pas mentionné, bien que d’autres chefs d’églises soient commémorés. N’oublions pas que, le 20 mai 2002, l’UOC a publié une déclaration soutenant les forces armées ukrainiennes et condamnant ce qu’elle a décrit comme « l’invasion russe », même si elle critique les actions de l’Église orthodoxe d’Ukraine (OCU), qui est une Église différente, et les actions de la précédente présidence de Petro Porochenko comme ayant « provoqué » l’action militaire de la Russie. Apparemment, cela suffit à Kiev pour décrire cette Église comme un nid d' »agents de Moscou ».

La question de l’Église ukrainienne (qui va au-delà de l’UOC) a des répercussions sur l’ensemble du monde orthodoxe et même sur l’ensemble du monde chrétien. Il n’est pas étonnant que M. Zelensky ait été la cible de critiques dans les médias chrétiens du monde entier. Aujourd’hui, Kiev cherche à contrarier le Vatican par une rhétorique des plus agressives. Cela ne fera qu’empirer les choses, d’un point de vue ukrainien.

La diplomatie ukrainienne, depuis 2022 au moins, a largement consisté à s’aliéner ses propres alliés et protecteurs catholiques, tels que la Pologne, et à attaquer tous ses partisans par des accusations de trahison et des critiques agressives. Les dirigeants ukrainiens ne sont apparemment pas prêts à reconnaître que les attitudes à l’égard du conflit sont en train de changer dans le monde entier, y compris dans les pays du monde catholique. Le problème orthodoxe qui divise le pays, avec des répercussions nationales et internationales, pourrait très bien être rejoint par un problème catholique et chrétien dans son ensemble, avec des implications tout aussi importantes. La question des droits civils et des minorités en Ukraine (qu’elles soient ethniques ou religieuses), comme je l’ai déjà écrit, reste une source potentielle de conflits, même après l’instauration de la paix.

Uriel Araujo

 

Article original en anglais : Kyiv antagonizing Catholic Church after Pope’s calls for peace negotiations, InfoBrics, le 21 mars 2024.

Traduction : Mondialisation.ca

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Uriel Araujo, chercheur spécialisé dans les conflits internationaux et ethniques

Infolettre: Kiev se met à dos l’Église catholique…

mars 22nd, 2024 by Mondialisation.ca

Sélection d’articles :

Kiev se met à dos l’Église catholique après les appels du pape à des négociations de paix

Par Uriel Araujo, 22 mars 2024

Le pape François a une nouvelle fois appelé l’Ukraine à engager des négociations avec Moscou en vue d’un accord de paix : « N’oublions jamais que la guerre est toujours une défaite. On ne peut pas continuer à faire la guerre. Nous devons faire tous les efforts possibles pour négocier afin de mettre fin à la guerre. » Cette déclaration a suscité une vague de fureur et de discours anticatholiques en Ukraine. Au début du mois, le pape avait déclaré que Kiev devrait « avoir le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier ». (…)

 

Les mercenaires étrangers qui combattent pour les forces du régime de Kiev devraient partir immédiatement

Par Drago Bosnic, 21 mars 2024

En janvier de l’année dernière, le journal turc Hürseda Haber a publié un rapport détaillé sur les pertes en hommes et en matériel de l’armée russe et des forces du régime de Kiev. Citant des sources de renseignement israéliennes, en particulier le Mossad, le rapport contenait une description intéressante et très détaillée des pertes subies par les deux camps. Presque tous les chiffres ont été confirmés,dans les mois qui ont suivi, bien que Hürseda Haber n’ait pas mis à jour sa liste depuis sa publication.(…)

 

La guerre secrète de la CIA : utiliser des fascistes russes pour combattre la Russie

Par Scott Ritter, 21 mars 2024

Perturber l’élection présidentielle russe et créer une atmosphère de faiblesse autour de Poutine est précisément ce que les services de renseignement américains chercheraient à engendrer. Dans les jours qui ont précédé l’élection présidentielle russe qui s’est terminée dimanche, un réseau de trois organisations paramilitaires russes travaillant sous les auspices de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, ou GUR, a lancé une série d’attaques sur le territoire de la Fédération de Russie.(…)

 

Réflexion d’un Syrien à l’occasion du 13ème anniversaire de la guerre sur son pays…

Par Naram Sarjoun, 21 mars 2024

Lorsqu’un crime se produit, les enquêteurs se multiplient; les rumeurs, les accusations et les hypothèses se mettent à circuler; de vieilles histoires oubliées refont surface et des récits mystérieux et insensés enveloppent le crime, les suspects et la victime. Mais lorsque les détails du crime apparaissent et découvrent le criminel, les hypothèses et les accusations disparaissent, tandis que les rumeurs deviennent ridicules, voire insultantes, après avoir été considérées indubitables et dignes d’intérêt tant qu’elles reposaient sur une ambiguïté de la vérité ; l’ambiguïté pouvant offrir une arme, une force ou une autorité à ceux qui la pratiquent.(…)

 

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du Nouvel Ordre Mondial: Désinformation médiatique

Par Jean-Yves Jézéquel, 21 mars 2024

Les médias officiels inféodés vont commencer à jouer leur double jeu en enquêtant sur la corruption des politiques et des gens directement au pouvoir. Les « élites » qui manipulent en coulisses les politiques chargés d’être sur le devant de la scène, sont par le fait même hors de cause. Les commanditaires ne sont pas de véritables journalistes d’investigation : ce sont des milliardaires qui possèdent les journaux, les télévisions et tous les organes majeurs médiatiques, ceux-là mêmes qui ont financé les campagnes des politiques incriminés et fait en sorte que les « corrompus » soient là où ils sont, c’est-à-dire aux commandes … (…)

 

La France fait monter la tension en Europe

Par Lucas Leiroz de Almeida, 20 mars 2024

La France semble de plus en plus disposée à faire face à un conflit de grande ampleur. Dans un récent discours, un haut gradé de l’armée française a déclaré que son pays était « prêt » à faire face à une éventuelle situation de guerre en Europe, faisant l’éloge de l’état actuel des forces armées françaises. En pratique, ce type de déclaration s’apparente à de la propagande irresponsable et à de la provocation dans le contexte actuel de tensions, alors que la France semble sur le point de s’engager directement dans les hostilités en Ukraine.(…)

 

Résistance contre l’Amalek du 21° siècle

Par Mohamed El Bachir, 20 mars 2024

Nous sommes le 9 mars 2010, à la question posée par le journaliste Laurent Zecchini, « le Proche-Orient fait-il face à de nouveaux dangers?», la réponse de feu le Président Israélien, Shimon Péres, fut limpide «Oui, car nous sommes confrontés à de nouvelles ambitions. Les Perses veulent de nouveau contrôler le Proche-Orient. Que ce soit pour des motifs religieux importe peu…» Concernant les pays arabes, le Président ajouta «… La plupart des Arabes en sont profondément préoccupés. Ils ont peur d’une agression de l’Iran, et ils ne savent pas quoi faire… Israël n’est plus le principal problème pour eux, c’est l’Iran, qui utilise le conflit israélo-arabe comme une excuse pour ses ambitions…» (…)

 

3 000 MW de solaire : Immense bond en avant et rupture salvatrice avec le tout fossile 

Par Chems Eddine Chitour, 20 mars 2024

Un éclair dans le ciel passé, il faut le regretter, inaperçu par les Algériens et Algériennes, alors qu’il s’agit d’un premier jalon de la réelle indépendance énergétique à partir de son savoir-faire, sa création intellectuelle. Pour la première fois depuis l’indépendance, l’Algérie actuelle tente de mettre en œuvre une stratégie visant, si elle était poursuivie avec la même détermination, de sortir graduellement de la dépendance dangereuse au tout fossile et penser de ce fait à l’Algérie de demain. Le coût global de ces 3 000 MW serait autour de 2 milliards de dollars.(…)

 

La junte néonazie et l’OTAN détournent l’attention de leurs pertes en attaquant la Transnistrie

Par Drago Bosnic, 19 mars 2024

Jusqu’à présent, cette année a été un désastre pour la junte néo-nazie et ses seigneurs de l’OTAN et tout indique que ce sera encore pire. C’est précisément la raison pour laquelle l’Union européenne, maintenant exposée sans équivoque comme un simple pendant géopolitique de l’OTAN, envisage une implication beaucoup plus directe, le président français Emmanuel Macron annonçant même de manière pompeuse que certaines unités d’assaut sont censées être prêtes à s’impliquer. Cela s’est vite avéré n’être rien de plus que des vœux pieux, mais la rhétorique est toujours valable. Et là où il y a de la rhétorique, il y a au moins une certaine possibilité d’action. Pourquoi l’Occident politique fait-il cela, alors que la machine de propagande dominante continue d’insister sur le fait que le régime de Kiev « gagne » et qu’il n’y a « rien à craindre » ? (…)

 

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: La dominance et la prédominance…mensonge et vérité

Par Jean-Yves Jézéquel, 19 mars 2024

Comment ce mensonge est-il possible ?  Il est possible parce que la nature du Mal c’est d’être intrinsèquement mensonger. Le Mal domine toute Institution qui se veut dominante ou prédominante. Il est impossible d’être « dominant » sans avoir fait un pacte avec le Mal. Tout dominant est égocentrique et l’égocentrique ne peut se faire valoir que par la négation du cosmocentrique. Le Moi égocentrique du dominant ne peut supporter la présence du Soi cosmocentrique entraînant avec lui la véritable liberté d’une conscience supérieure advenue. Pour être dominant, il faut que le système s’appuie sur la soumission des dominés. (…)

 

L’allié de Five-Eyes remet en question les « preuves » de Trudeau selon lesquelles l’Inde est à blâmer pour le meurtre de dirigeants séparatistes

Par Ahmed Adel, 19 mars 2024

Bien que le Premier ministre canadien Justin Trudeau ait insisté sur la responsabilité de l’Inde pour le meurtre du séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar, le vice-Premier ministre néo-zélandais Winston Peters a remis en question l’affirmation du Canada d’un lien « potentiel » présumé avec le pays d’Asie du Sud. Bien que cela suggère une scission mineure dans l’alliance de renseignement Five-Eyes [littéralement « Cinq Yeux » ou Groupe des cinq], cela démontre également une guerre d’information coordonnée par les membres supérieurs de l’alliance.(…)

 

Israel Uber Alles ? Ou est-ce qu’il y a enfin un jugement qui se prépare pour ses péchés ?

Par Philip Giraldi, 18 mars 2024I

l y a eu des évènements intéressants au cours des derniers jours liés à l’asservissement manifeste d’Israël du gouvernement à tous les niveaux aux États-Unis ainsi qu’à sa domination sur les médias de divertissement et d’information. Presque tout le monde admet désormais que la situation actuelle n’est pas due au fait que les Américains ordinaires aiment réellement ce que représente Israël, mais qu’elle est plutôt une conséquence des poches profondes du lobby pro-israélien américain et de la corruption qui peut être achetée en étant prêt à dépenser des milliards de dollars pour soutenir un parti politique. une seule cause hautement ciblée. (…)

 

Le régime de Kiev encourage la terreur à Belgorod – rapport d’enquête sur le terrain

Par Lucas Leiroz de Almeida, 18 mars 2024

La région de Belgorod a été la cible de plusieurs attaques ukrainiennes ces derniers jours, plus intensément dans la journée du 14 mars, juste avant le début des élections russes. Les cibles de ces attaques étaient des installations civiles, sans aucune pertinence militaire, ce qui rend l’attitude ukrainienne absolument criminelle au regard du droit international. Participant à une expédition de presse avec l’Association des journalistes des BRICS, j’étais à Belgorod pour rendre compte de la tragédie qui se déroule sur le terrain. Plusieurs attaques de missiles et de drones ont eu lieu tout au long de la journée, faisant au moins deux morts et plusieurs blessés. J’ai visité la plupart des sites affectés et parlé à quelques victimes, obtenant ainsi de nombreuses informations pertinentes. (…)

 

Norman Finkelstein : les accusations de crimes sexuels contre le Hamas sont infondées

Par Norman Finkelstein, 17 mars 2024

Les Nations Unies ont publié de nombreux rapports sur le conflit israélo-palestinien. En général, des normes strictes en matière de preuve et de droit ont été appliquées. (Voir par exemple les volumineux rapports sur, respectivement, l’assaut d’Israël sur Gaza en 2008-9 et la répression par Israël de la Grande Marche du Retour à Gaza en 2018). Mais, cédant à la pression américano-israélienne, l’ONU a parfois aussi blanchi Israël. (Voir par exemple le rapport commandé par le Secrétaire général concernant l’assaut israélien de 2010 contre un convoi humanitaire se dirigeant vers Gaza, et le rapport sur l’assaut israélien de 2014 contre Gaza).(…)

 

Mandats Covid, Traité sur les pandémies. Exigeons la sortie de l’OMS : Lettre ouverte au peuple suisse, au Conseil fédéral et au Parlement

Par Peter Koenig, 17 mars 2024

Cet appel demande au peuple suisse d’exiger du gouvernement suisse qu’il quitte l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – dès à présent. Nous, les Suisses, avons le droit constitutionnel de lancer des initiatives ou des référendums. Il est grand temps que nous, le peuple, utilisions cette possibilité en demandant au Conseil fédéral et au Parlement suisses de renoncer à leur adhésion à l’OMS, l’organisation qui est sur le point de devenir le dictateur mondial en matière de santé, de manière plus brutale et plus radicale que l’humanité ne l’a jamais connu auparavant. (…)

 

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Un 13e anniversaire de la guerre sur la Syrie marqué par un communiqué publié sur le site France Diplomatie sous le titre : «Syrie – 13e anniversaire du soulèvement syrien – Communiqué conjoint des ministères des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, des Etats-unis et du Royaume-uni (15 mars 2024)».

Nous n’en retenons que deux paragraphes qui en disent long sur la ténacité de ces quatre chevaliers de l’humanitaire à poursuivre leurs projets destructeurs de la Syrie :

«Nous sommes de plus en plus préoccupés par les menaces découlant du commerce de la drogue illicite qu’est le captagon, dont le régime du président Assad, avec le soutien des milices alliées à l’Iran et d’autres acteurs, tire de vastes bénéfices pour financer sa répression du peuple syrien. Une coordination internationale est nécessaire pour faire face aux effets néfastes du captagon qui contribue à l’instabilité dans toute la région.

[…]
Nos pays ne voient aucune possibilité de normalisation avec le régime du président Assad, de financement de la reconstruction ou de levée des sanctions tant qu’il n’y aura pas de progrès véritables, significatifs et durables sur la voie d’une solution politique». [1].

Sur ces deux points, il ne nous paraît pas inutile de rappeler les révélations documentées d’un jeune syro-américain qui avait infiltré un atelier organisé en juillet.

2023 par le Syrian American Council (SAC). Dans son article intitulé «Syrie: Un nouveau projet de partition avec création d’un califat pour une branche relookée d’Al- Qaïda…», il avait rapporté que l’une des priorités de cet atelier était de tirer profit du commerce illicite du captagon : «… -une drogue introduite pour la première fois en Syrie par des djihadistes venus de Turquie- (qui) constitue aujourd’hui un pilier central de la campagne de propagande du lobby anti-Syrie».

L’autre priorité essentielle était de travailler à l’adoption du projet de loi anti- normalisation avec la Syrie (H.R. 3202), «condamnant les Syriens à une nouvelle décennie de l’un des régimes de sanctions économiques les plus durs au monde en prolongeant jusqu’en 2032 les sanctions de l’écrasante Loi César (H.R.31)», applicable même aux alliés des États-Uni; le gouvernement américain étant déterminé à utiliser toute la gamme de ses pouvoirs pour «décourager les activités de reconstruction dans n’importe quelle zone sous contrôle de Bachar al-Assad» [2].

Une loi (H.R. 3202) finalement adoptée par la Chambre des représentants des USA le 14 février 2024 [3] et apparemment par la France, l’Allemagne et le Royaume-uni. Le plus triste est que certains Syriens ont exprimé leur profonde gratitude, parce qu’elle leur permettrait «de faire triompher la liberté et la justice dans leur pays».

Que penser de la liberté, de la justice et de la stabilité que ces gens-là font triompher en Syrie, à Gaza et en Palestine occupée ? Les réponses sont d’une tristesse infinie. Une tristesse contenue qui se dégage de ce long article de l’écrivain et patriote syrien, Naram Sarjoun.

Mouna Alno-Nakhal

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Dawn of Gaza de Samer Fanari

Lorsqu’un crime se produit, les enquêteurs se multiplient; les rumeurs, les accusations et les hypothèses se mettent à circuler; de vieilles histoires oubliées refont surface et des récits mystérieux et insensés enveloppent le crime, les suspects et la victime. Mais lorsque les détails du crime apparaissent et découvrent le criminel, les hypothèses et les accusations disparaissent, tandis que les rumeurs deviennent ridicules, voire insultantes, après avoir été considérées indubitables et dignes d’intérêt tant qu’elles reposaient sur une ambiguïté de la vérité ; l’ambiguïté pouvant offrir une arme, une force ou une autorité à ceux qui la pratiquent.

Aujourd’hui, après des années de guerre, ceux qui ont dissimulé la vérité en sont arrivés à faire des aveux sans détours. Parmi les premiers figurent les Qataris par la bouche même de leur ancien Premier ministre, Hamad ben Jassem [HBJ] en tant que directeur exécutif de la guerre, chargé par le groupe qui a décidé de la déclencher de mettre au point les procédures nécessaires pour la déclarer, gérer sa propagande via Al-Jazeera TV, organiser les congrès et répartir les rôles médiatique, politique et militaire entre la Ligue arabe et le reste des parties prenantes. Dans ses aveux [4], il ne dit que ce qu’il sait, car il est clair qu’il ne connaissait qu’une partie de la mise en scène. Il sait qu’il est chargé d’attiser l’agitation et la suspicion dans le pays, de démanteler la société syrienne et la structure de l’État, en travaillant à l’amener dans la catégorie des «États faillis» à partir du moment où le doute semé sur ses capacités, ses réalisations et son autorité en matière de sécurité, aura poussé le peuple syrien à ne plus le respecter. En somme, HBJ ne connaissait qu’une partie du jeu car son rôle consistait à financer généreusement ce démantèlement et nous l’avons entendu parler de 137 milliards de dollars dépensés à cet effet.

Ensuite, profitant de la situation ainsi créée, ce fut aux Turcs, aux Américains et aux Saoudiens de jouer leur rôle dans la création du corps armé ouvert aux terroristes venus de partout. Dès lors, nombre de Syriens ne savaient plus qui croire : l’État ou ses détracteurs ? Était-il sage de parier sur un régime en train de mourir alors que tout annonçait sa fin certaine ? Était-il sage de croire que le sort du gouvernement en place pouvait être meilleur que celui dirigé par un homme fort tel que Saddam Hussein, ou une personnalité telle que Kadhafi ? Autant de questions ayant engendré confusions et illusions parmi bon nombre de Syriens, qu’ils aient été pour ou contre leur État.

Puis, ce fut au tour de l’ex-Premier ministre d’Israël Ehud Olmert de nous dire, en substance :

«si Bachar al-Assad avait accepté de faire la paix avec Israël, le printemps arabe ne serait pas arrivé en Syrie et il aurait épargné à lui-même et à son peuple toute cette dévastation et ces destructions. Mais il a refusé et en a payé le prix…».

Transcription et traduction des propos de Ehud Olmert à ceux ce qui se contentent de présenter ce qui se passe en Syrie, depuis 13 ans, comme une « guerre civile » d’origine interne, sans plus [5]:

«… je pense que c’est la plus grande erreur que Bachar al-Assad ait faite dans sa vie. S’il avait fait la paix avec moi en décembre 2008, (ils) n’auraient pas eu à souffrir de la guerre civile. Car je pense que s’il avait fait la paix avec Israël et mis fin à l’hostilité entre (son pays) et Israël, cela aurait permis à la Syrie d’être diplomatiquement associée à Israël, avec des ambassades, des relations commerciales et l’ouverture des frontières. Cela aurait ouvert la porte de Washington et de l’Europe. Je peux vous dire ce que le président Bush m’a dit. Il m’a dit, personnellement, et je cite le président George W. Bush : Je veux qu’Assad sache que la route de Washington passe par Jérusalem. Si l’accord avait été conclu entre Israël et la Syrie, les portes de Washington se seraient ouvertes pour lui avec le président Bush, et même avec l’Europe. Cela aurait complètement changé la situation en Syrie et aurait empêché que la guerre civile ait lieu …». [NdT].

Enfin, des personnalités européennes et turques, dont l’ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, nous ont avoué un objectif encore plus précis : «si Bachar al-Assad avait accepté de céder certains ministères aux Frères musulmans rien de tout cela ne serait arrivé» !

Il ne s’agissait évidemment pas des Affaires étrangères ou de la Défense, mais des ministères de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, de la Culture et de certains ministères sociaux. Des ministères autrement plus dangereux, car c’est par la modification des programmes éducatifs qu’ils espéraient lancer une nouvelle société coupée de l’État et de la culture susceptible d’affronter l’Occident, afin d’installer la culture du califat islamique discriminant les citoyens en fonction de leur foi et de leur confession. Ainsi, la société se serait soumise entièrement aux fatwas (appels à la discorde), le théoricien religieux en serait devenu le régulateur et aurait fini par soumettre les institutions militaires et sécuritaires, si bien que l’État profond aurait résidé dans les mosquées et le public guidé par des imams tenus par les pays qui les exportent, les financent et les nourrissent. Un mécanisme dont nous observons l’effet inverse en Arabie saoudite, où les directives des guides sont passées de l’observance stricte de la religion à des rituels tolérant tous les interdits, conformément à la nouvelle société calquée sur l’étranger.

En d’autres termes, les Frères musulmans devaient faire en sorte que la société syrienne obéisse à des fatwas venues de l’étranger, comme ce fut le cas des vieux communistes qui suivaient les directives de leurs camarades à Moscou. Les gens disaient d’eux que s’il pleuvait à Moscou, ils ouvraient leurs parapluies à Damas. Dire cela n’est pas une critique du communisme en tant qu’idéologie ou régime, mais une critique de celui qui œuvre dans le cadre d’un projet national au profit de son pays en pensant que les camarades moscovites savent ce qui va dans son intérêt mieux que lui-même.

Nous observons la même chose chez certains laïcs arabes et les Levantins qui suivent le mouvement des corps célestes à Londres, New York et Paris. Ils évoluent d’une manière qui profite aux intérêts de ces capitales, sous prétexte qu’elles en savent plus que nous sur la liberté et la gestion de la vie politique. À leur avis, nous devrions suivre les prescriptions de la Banque mondiale, de la normalisation, de distanciation à l’égard de l’Est, et de l’intégration culturelle et politique avec l’Ouest. Alors qu’en tant que patriotes, notre projet national doit rester indépendant et dans les limites de notre expérience, en plus du fait que nous n’avons jamais accepté une autorité se réclamant de Washington, de Moscou, de Téhéran, de Riyad, de Londres, de Paris, de Tel Aviv ou de l’AIPAC.

Et aujourd’hui, la vérité a éclaté, le crime et les criminels sont notoirement connus, les auteurs ont mis en scène leur crime sous nos yeux et, par conséquent, nous avons vu le genre de liberté et de droits de l’homme et de l’enfant que les Européens apprécient à Gaza. Aurions-nous besoin d’en savoir plus ?

Nous avons vu aussi que tous ceux qui ont soutenu la prétendue oppression du peuple syrien ne se sont pas intéressés à la réelle oppression du peuple palestinien. Ce qui s’est passé à Gaza ne mérite-t-il pas de demander à ceux qui ont participé à la fabrication du printemps arabe pourquoi le sang palestinien ne suscite pas autant d’émotions, de conférences, de dons et de larmes versées pour le peuple syrien prétendument victime du régime en place ? N’est-ce pas une question logique qui devrait être posée par ceux qui ont fait confiance aux prétendus «Amis de la Syrie», se sont soumis à leurs exigences et les ont soutenus avec leur argent ? Une telle différence d’échelle ne signifie-t-elle pas que l’on ne peut pas croire en la morale qui aurait poussé des États à soutenir la révolution syrienne, alors qu’ils n’ont pas soutenu le peuple palestinien ? Insister sur le fait qu’il existe une différence entre les deux cas ne revient-il pas à se duper soi-même ?

En outre, l’insistance d’Israël à bombarder Gaza et Damas, à l’exclusion de toute autre capitale arabe, n’oblige-t-elle pas à se demander si les théories révolutionnaires, selon lesquelles le gouvernement syrien se maintient en place grâce à Israël et qu’il gouverne son peuple par le feu pour éviter qu’il ne menace les Israéliens, ne relèvent pas d’un fantasme éhonté ? Et que dire à ceux qui racontent que la Syrie a vendu le Golan aux Israéliens et n’a jamais tiré une seule balle dans leur direction, alors qu’Israël s’estime obligé de mener des centaines de raids aériens sur Damas ? Que répondraient ces révolutionnaires à la question de savoir pourquoi les lignes d’approvisionnement alimentaire vers Israël passent par la Jordanie et la Turquie, non par la Syrie ?

Et que répondraient-ils à la question de savoir pourquoi les avions jordaniens bombardent le sud de la Syrie en ce moment ? Auraient-ils oublié que le roi Hussein a avoué avoir entretenu une relation secrète avec les Israéliens et qu’il les prévenait personnellement des projets de la Syrie et de l’Égypte ? Pourtant, certains lui trouvent des excuses et ne l’accusent pas d’avoir vendu la Cisjordanie, même si tout porte à croire qu’il l’a vidée de ses armes parce qu’il était au courant de l’intention d’Israël d’y entrer. Tout comme son fils qui conspire actuellement contre Gaza, mais se fait filmer en train de parachuter de la nourriture sur les Gazaouis. Et aujourd’hui, les avions jordaniens, comme les avions israéliens, bombardent la Syrie pour empêcher ses livraisons d’armes à la Cisjordanie. Pourtant, certains continuent de prétendre que le régime syrien est un agent d’Israël !

Quant à nous, après des évaluations répétées de la situation, nous soutenons le gouvernement tant qu’il résiste à Israël et à l’Occident. Comme tous les patriotes, nous adhérons à l’indépendance nationale. Ce qui se passe n’est pas une révolution, mais le résultat d’un projet extérieur. Ceux qui portent ce projet sont soit dupés, soit des traîtres, soit des romantiques irréfléchis ayant cédé à la tentation d’une révolution. Les aveux du camp d’en face prouvent que nous avons raison, car la guerre sur Gaza a montré que celui que nous avons défendu est le seul à ne pas avoir normalisé et à ne pas avoir vendu un grain de terre palestinienne, alors comment aurait-il pu vendre le Golan? Notre doctrine politique est sûre et certainement pas fondée sur des illusions, mais sur des preuves. Nous avons été victimes d’un complot ; ce qui n’est pas une illusion ou un mensonge.

Aujourd’hui, j’ai eu à écouter nombre de ceux qui ont fait défection et ont rejoint leur révolution. Ils ont parlé de leur héroïsme et de leur courage pour l’avoir fait, mais aucun d’entre eux n’a voulu admettre qu’il pouvait avoir raison sur certains points et tort sur d’autres. Tous ont répété que la révolution est pure et innocente, non une conspiration. L’un d’entre eux est même allé jusqu’à affirmer que 99% du peuple syrien sont des opposants comme lui et ses semblables, et que s’ils ne déclarent pas leur opposition c’est parce qu’ils sont contraints de vivre comme des partisans. Pour lui, les 1% restant sont des malades ou des vendus. Il ne parlait que des sunnites évidemment, car les Syriens des autres confessions ne l’intéressent pas. Quant aux aveux de ceux qui ont fabriqué le crime contre notre pays, il ne veut pas en entendre parler, bien qu’ils soient des preuves irréfutables qui devraient l’amener à douter de ses certitudes.

Il m’arrive de ressentir de la pitié pour toute personne qui se fabrique une imposture, en répand la rumeur et finit par y croire. Néanmoins, quand elle en arrive au point que son opinion devient une quasi-religion qui n’admet ni apostasie ni changement, je pense qu’elle ne mérite plus son appartenance à la patrie. Elle n’apportera que des problèmes et des malheurs à elle-même et à ceux qui l’entourent. Elle baissera le niveau de la morale, de la pensée et de la conscience, lesquelles se mesurent à l’aune du bénéfice que l’être humain retire de sa propre introspection, de ce qu’il voit, entend et découvre, pour les développer, les modifier ou les confirmer. Une telle personne qui refuse de douter et de remettre en question ce qu’elle a commis contre sa patrie sera un fardeau partout où elle résidera et ne mérite que de vivre en exil ou dans les marges, même si elle vit dans le luxe et l’opulence. Car tout espace étranger, aussi spacieux soit-il, est une marge. Et toute marge au sein de la patrie, aussi étroite soit-elle, est un espace pour le patriote.

Les personnes qui se sont ainsi enchaînées sous prétexte de briser les chaînes de la patrie en quittant une cage qu’ils trouvaient étroite pour entrer dans les cages des autres, sont des imbéciles. Ici, l’imbécile n’est pas celui qui tombe dans l’erreur ou succombe au péché, mais celui qui transforme le péché en croyance, religion et doctrine immuables échappant à toute autocritique.

À tous les prétendus révolutionnaires qui tiennent à le rester et qui sont toujours convaincus qu’ils sont opprimés et qu’ils ont raison : tant que vous êtes incapables de vous juger, vous êtes morts sans possibilité de sortir de la tombe que vous avez, vous-mêmes, creusée ; vous croyez pouvoir revenir à la vie et vous ingérer dans la nôtre pour la modifier ; sachez que le seul moyen de revenir à la vie implique que vous descendiez du Monde des morts vers la Terre, la Terre de la patrie, votre patrie que vous avez détruite par votre naïveté…

Naram Sarjoun

17 mars 2024

 

 

Source : le blog de l’auteur

!! في الذكرى 13 لحرب على سورية .. همسات في المقابر

Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

Photo  en vedette : capture d’écran / Dawn of Gaza de Samer Fanari

 

 

Notes :

[1][Syrie – 13e anniversaire du soulèvement syrien – Communiqué conjoint des ministères des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, des Etats-unis et du Royaume-uni (15 mars 2024)]

[2][Syrie: Un nouveau projet de partition avec création d’un califat pour une branche relookée d’Al-Qaïda…]

[3][ H.R. 3202: Assad Regime Anti-Normalization Act of 2023, vote du 14 février ]2024

[4][Qatar : Voici venu le temps des aveux…]

[5][vidéo / Ehud Olmert repris par NEMRI https://www.youtube.com/watch?v=wFI_ihXzBR0

 

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Naram Sarjoun : Écrivain et patriote syrien.

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Dans les jours qui ont précédé l’élection présidentielle russe qui s’est terminée dimanche, un réseau de trois organisations paramilitaires russes travaillant sous les auspices de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, ou GUR, a lancé une série d’attaques sur le territoire de la Fédération de Russie.

Le but de ces attaques était clair : perturber les trois jours de l’élection présidentielle russe en créant autour du président Vladimir Poutine une atmosphère de faiblesse et d’impuissance destinée à saper son autorité, sa légitimité et son attrait dans l’isoloir.

L’opération a duré des mois de planification et a impliqué le Corps des volontaires russes (RDK), la Légion de la liberté de Russie (LSR) et le bataillon de Sibérie. Ces trois organisations sont contrôlées par le GUR, dont le porte-parole a annoncé les attaques.

Il n’est pas dit dans quelle mesure la CIA a été impliquée dans ce qui équivaut à une invasion du territoire de la Fédération de Russie par des forces agissant sous l’égide de ce qui est ouvertement reconnu comme une guerre par procuration entre les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN contre la Russie.

Alors que l’Ukraine maintient que les attaques du RDK, du LSR et du bataillon Sibérie sont le fait de «Russes patriotes» opposés à Poutine, l’implication du GUR dans l’organisation, l’entraînement, l’équipement et la direction de ces forces fait de leur attaque sur le sol russe une conséquence directe de l’extension de la guerre par procuration entre la Russie et l’Occident.

Compte tenu de l’implication considérable de la CIA dans les travaux du GUR, il est hautement improbable qu’une action de cette envergure ait pu être exécutée à l’insu de la CIA et des attentats, y compris de ses buts et objectifs.

En effet, la présence d’équipements militaires américains haut de gamme, notamment des véhicules de combat d’infanterie (IFV) M-2 Bradley, dans l’ordre de bataille lors de l’attaque des forces insurgées russes indique un rôle direct des États-Unis, tout comme la nature politique de l’attaque, une mission de perturbation des élections, qui est un objectif à long terme de la CIA en Russie depuis des décennies.

2014

Direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense à Kiev, 2013.

Les relations entre la CIA et le GUR sont bien établies et remontent à 2014, selon le Washington Post, lorsque la CIA a travaillé avec le GUR pour établir un réseau de bases le long de la frontière ukraino-russe à partir desquelles mener des opérations de renseignement contre la Russie, y compris des missions impliquant des opérations sur le sol russe.

La CIA a intercepté les communications russes, capturé des drones russes pour une exploitation technique ultérieure et supervisé le recrutement et le fonctionnement des réseaux d’espionnage opérant sur le sol russe.

À la veille du lancement par la Russie de l’Opération militaire spéciale (SMO) contre l’Ukraine le 24 février 2022, la CIA a élargi ses relations avec le GUR pour inclure une formation spécialisée dispensée par des membres de la division terrestre du groupe d’activités spéciales de la CIA responsable des opérations paramilitaires secrètes.1

La formation était axée sur les compétences de guerre non conventionnelles et de guérilla qui contribueraient à faciliter la création et le maintien d’insurrections anti-russes menées par des équipes «rester derrière» opérant sur tout territoire ukrainien occupé par les forces russes.

Après le début du SMO, les Russes de souche qui servaient depuis 2014 dans les rangs de l’organisation paramilitaire néonazie et nationaliste ukrainienne connue sous le nom de Régiment Azov se sont organisés en une organisation distincte connue sous le nom de Corps des Volontaires Russes, ou RDK.

Membres du corps des volontaires russes le 24 mai 2023.

Le RDK s’est inspiré de l’Armée de libération russe, une entité organisée, entraînée et équipée par les Allemands nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et composée de prisonniers de guerre russes. Les Russes d’aujourd’hui qualifient souvent les membres du RDK de «Vlassovites», du nom du général russe Andrei Vlasov, qui a été capturé par les Allemands et a ensuite fait défection à leur cause.

Vlasov a recruté des prisonniers de guerre russes dans ce qui était connu sous le nom d’Armée de libération russe, qui comprenait finalement deux divisions comprenant quelque 30 000 soldats. La plupart des membres de «l’armée» de Vlasov ont été soit tués au combat, soit faits prisonniers par l’Union soviétique, où ils ont été traités comme des traîtres et punis en conséquence (les soldats condamnés à de longues peines au Goulag et les dirigeants pendus.) Le RDK a pu attirer dans ses rangs plusieurs centaines d’anciens combattants d’Azov et de nouvelles recrues.

Une deuxième unité militaire de souche russe, créée à la suite du SMO, est composée principalement de transfuges militaires russes et de prisonniers de guerre. Connue sous le nom de Légion de la Liberté de Russie (LSR), elle est composée de plusieurs centaines de soldats organisés en deux bataillons. Le LSR fait partie de la Légion internationale de l’armée territoriale ukrainienne.

Cependant, selon le chef du GUR, Kyrylo Budanov, il est contrôlé par le GUR, par opposition au ministère ukrainien de la Défense.

La troisième unité militaire de souche russe opérant avec l’Ukraine est le bataillon sibérien, composé de Russes de souche et d’ethnies non russes originaires des territoires sibériens de la Fédération de Russie.

Les membres de cette formation sont des volontaires de Sibérie russe opposés au gouvernement de Poutine. Comme le LSR, le bataillon sibérien opérait en tant que partie de l’armée territoriale ukrainienne contrôlée par le GUR et serait composé d’environ 300 hommes, selon un rapport d’Euronews .

L’incursion ce week-end des forces russes anti-Poutine contrôlées par le GUR n’est pas le premier exemple de ce type. En mars et avril 2023, plusieurs petites attaques transfrontalières ont été menées par des forces affiliées au Corps des volontaires russes RDK.

Plus révélatrice était une attaque plus importante menée le 22 mai 2023. Le moment de cette attaque, qui a duré moins d’une journée, semblait coïncider avec la chute de la ville très contestée de la société militaire privée russe Wagner.

La prise de Bakhmout par Wagner a marqué le début d’une détérioration rapide des relations entre le chef du groupe Wagner, l’ancien loyaliste de Poutine, l’initié Eugène Prigojine, et les dirigeants militaires russes, en particulier le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef de l’armée russe, l’état-major général Valeri Guerassimov.

De gauche à droite : Poutine, Choïgou et Guerassimov lors d’un exercice militaire en 2019.

Le 23 juin 2023, Prigojine a mené des milliers de ses combattants de Wagner dans une rébellion qui l’a vu occuper le quartier général russe du SMO à Rostov-sur-le-Don et marcher sur Moscou. Alors que la rébellion a été réprimée dans les 24 heures, de nombreux combattants de Wagner ont déclaré  qu’ils n’avaient participé que parce qu’on leur avait dit qu’ils se déploieraient sur le sol russe, où la loi interdisait à Wagner d’opérer, pour se défendre contre de nouvelles incursions du RDK.

Les informations apparues après la rébellion avortée de Prigojine ont montré que le leader de Wagner avait été en contact fréquent avec le GUR ukrainien dans les mois qui ont précédé son insurrection, et que les attaques du RDK faisaient partie d’un effort coordonné orchestré par le GUR, destiné à affaiblir et peut-être faire tomber le gouvernement de Poutine.

L’administration Biden a reconnu disposer au préalable de renseignements détaillés sur la révolte de Prigojine, mais n’a pourtant fourni aucun avertissement au gouvernement russe, suggérant que la CIA était au minimum au courant de l’opération GUR et l’a tacitement soutenue.

Une foule à Rostov-sur-le-Don regardant un char avec des fleurs sortant du canon
pendant la soi-disant rébellion de Wagner, 24 juin 2023.

La présence d’armes américaines, notamment de véhicules Humvee, en possession des combattants du RDK ce week-end laissait également entendre une implication plus large des États-Unis dans leur formation et leur équipement, implication qui, étant donné l’interdiction de déployer des forces militaires américaines à des fins d’entraînement. sur le sol ukrainien depuis le lancement du SMO, a désigné la division terrestre de la CIA comme unité facilitatrice.

Le gouvernement russe a estimé que l’effectif total des forces contrôlées par le GUR qui ont attaqué la Russie à l’approche de l’élection présidentielle qui s’est achevée dimanche s’élevait à environ 2500 hommes, soutenus par au moins 35 chars et des dizaines de véhicules blindés, dont un nombre important de véhicules blindés. IFV M-2 Bradley fournis par les États-Unis.

L’ampleur et l’ampleur de l’opération militaire, qui comprenait des forces héliportées insérées derrière les lignes russes, sont telles qu’elle n’aurait pu être menée à bien à l’insu de la CIA. De plus, les tactiques et les équipements utilisés (raids d’hélicoptères, M-2 Bradley véhicules) suggèrent fortement un rôle plus direct de la CIA à la fois dans la planification et la formation de la mission et des troupes impliquées.

La division terrestre de la CIA est composée de vétérans des guerres secrètes menées par la CIA en Syrie et en Afghanistan, où la CIA a formé des armées secrètes pour mener leurs propres guerres secrètes en soutien aux objectifs de la CIA.

Unité des forces spéciales ukrainiennes à Kaboul lors du pont aérien de 2021.

Discréditer le gouvernement de Poutine en vue de son éviction du pouvoir est un objectif de la CIA depuis 2005, lorsque la CIA, en collaboration avec les services de renseignements britanniques, a commencé à travailler activement à la création de mouvements d’opposition politique viables en Russie.

Même si ces efforts ont largement échoué (la mort récente dans une prison russe d’Alexeï Navalny, considéré comme une création de la CIA, souligne la portée et l’ampleur de cet échec), les guerriers politiques secrets de la CIA au sein du Groupe d’action politique du Le Centre d’activités spéciales continue de tenter de saper Poutine par divers moyens.

Étant donné l’objectif déclaré du gouvernement russe de produire une forte participation électorale afin de certifier la légitimité de Poutine, perturber la participation électorale en créant de l’instabilité et un manque de confiance serait précisément le genre de relation de cause à effet que la CIA chercherait à engendrer.

Le fait que les dirigeants du RDK se soient ouvertement vantés que leurs attaques en cours étaient a) conçues pour perturber l’élection présidentielle russe et b) étaient planifiées des mois avant l’attaque, est un indicateur fort que, compte tenu de la nature intime des relations entre la CIA et le GUR, la CIA était au minimum au courant des attaques menées par le GUR et utilisant des insurgés russes sous contrôle ukrainien, et très probablement un facilitateur.

Pour comprendre la gravité de la possibilité – voire la probabilité – que la CIA ait été impliquée, même de manière périphérique, dans une attaque sur le sol russe destinée à perturber une élection présidentielle russe, il suffit de réfléchir à la façon dont  les États-Unis réagiraient si les services de renseignement russes Les services ont collaboré avec les cartels de la drogue mexicains pour créer une armée insurrectionnelle bien armée composée d’Américains d’origine mexicaine qui ont attaqué le territoire américain depuis la frontière américano-mexicaine afin d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine de novembre.

Les États-Unis considéreraient cela comme un acte de guerre et réagiraient en conséquence.

Danger manifeste de conflagration nucléaire

L’administration Biden supervise une politique ukrainienne qui s’effondre rapidement.

Les alliés des États-Unis au sein de l’OTAN, préoccupés par le manque de leadership de l’administration Biden en ce qui concerne l’Ukraine, menacent d’envoyer des troupes en Ukraine pour renforcer une armée ukrainienne en déclin. Le gouvernement russe a averti qu’une telle démarche serait interprétée comme une attaque contre la Russie et pourrait créer les conditions d’une guerre nucléaire générale entre la Russie et l’Occident collectif.

Aujourd’hui, dans un environnement aussi tendu, il semble que la CIA ait non seulement donné son feu vert à une véritable invasion de la Fédération de Russie, mais qu’elle ait très probablement été impliquée dans sa planification, sa préparation et son exécution.

Jamais dans l’histoire de l’ère nucléaire un tel danger de guerre nucléaire n’a été aussi manifeste.

Le fait que le peuple américain ait permis à son gouvernement de créer les conditions permettant aux gouvernements étrangers de déterminer leur sort et à la CIA de mener une guerre secrète susceptible de déclencher un conflit nucléaire éviscère la notion de démocratie.

Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple semble être un rêve lointain. Au lieu de cela, l’avenir de l’Amérique semble être entre les mains d’une agence de renseignement voyou qui a abandonné depuis longtemps toute prétention de responsabilité et qui opère dans le respect de l’État de droit.

Scott Ritter

 

 

Article original en anglais : The CIA’s Secret War — Using Russian Fascists to Fight Russia,  Consortium News, le 18 mars 2024

Traduction : La Cause du peuple

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Alors que les Nations unies ont lancé de terribles avertissements concernant la crise de l’insécurité alimentaire à Gaza, les États-Unis ont proclamé haut et fort qu’ils fournissaient de l’aide humanitaire à l’enclave assiégée et attaquée. Cependant, malgré les annonces faites par le secrétaire d’État Antony Blinken lors du sommet de Davos, sa récente visite en Israël n’a donné lieu à aucun progrès substantiel dans l’amélioration de l’accès des Palestiniens aux secours dont ils ont besoin.

pendant ce temps, des dirigeants internationaux, se faisant l’écho des rapporteurs spéciaux des Nations unies, ont souligné la gravité de la situation, les rapports indiquant que la faim généralisée est exacerbée par le ciblage par Israël du système d’approvisionnement et distribution alimentaire à Gaza.

Nous avons déjà vu des dizaines d’enfants et de femmes mourir de faim, tandis que ceux qui vivent encore regardent, les yeux baissés, un monde impuissant qui ne fait rien pour empêcher les horreurs qu’ils endurent.

Depuis près de six mois, Israël entrave l’acheminement de nourriture, de fournitures médicales et d’autres articles de subsistance par les deux points de passage frontaliers terrestres, à savoir Rafah, avec l’Égypte, et Karem Abu Salem avec l’État occupant lui-même.

Les inspections de « sécurité » israéliennes empêchent l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza, et seule une fraction de l’aide nécessaire parvient à une petite partie de la population.

Le blocage de l’aide n’est pas une nécessité militaire pour les Israéliens, mais une décision stratégique. Comme l’a expliqué Tali Gottlieb, membre de la Knesset, au parlement le 23 octobre : « Sans la faim et la soif au sein de la population de Gaza, nous ne pourrons pas recruter des collaborateurs, nous ne pourrons pas recruter des agents de renseignement, nous ne pourrons pas soudoyer les gens avec de la nourriture, des boissons, des médicaments afin d’obtenir des renseignements ; nous savons que la recherche des personnes enlevées est un objectif suprême, des plus imporants à côté des objectifs des combats. »

En réponse aux critiques croissantes visant Israël et ses alliés, le président américain Biden a annoncé qu’il s’engageait à construire un port flottant pour l’acheminement de l’aide.

Les États-Unis ont également procédé à des largages aériens d’aide alimentaire, une méthode inefficace mais néanmoins photogénique à des fins de relations publiques.

Certaines palettes sont tombées du côté israélien de la frontière de fait, d’autres sont tombées dans la mer, d’autres encore sont tombées sur des personnes affamées et les ont tuées. La situation reste critique et la famine menace le territoire palestinien.

Tout en amenant une aide humanitaire aux Palestiniens par le biais de largages aériens, l’armée de l’air américaine a également livré des armes et des munitions à l’État d’occupation.

Cette situation « absurde » maintient le statu quo au profit de l’oppresseur, tout en renforçant la dépendance de l’opprimé à l’égard de l’aide.

Les actions américaines, très visibles dans les médias grand public, brouillent la capacité de la communauté internationale à voir la réalité de Gaza.

Cette fausse générosité ignore et occulte la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la crise – l’occupation de la Palestine par Israël – et de garantir des efforts durables d’assistance.

Ils construisent peut-être un port flottant pour permettre à l’aide de passer du bateau à la terre ferme à Gaza, mais les États-Unis utilisent également leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour bloquer les initiatives de cessez-le-feu, donnant ainsi le feu vert à Israël pour continuer à bloquer les secours par voie terrestre ainsi que pour poursuivre son offensive militaire des plus violentes.

En outre, le port peut être un projet à double objectif pour contrôler les Palestiniens de Gaza, plutôt que de simplement fournir de l’aide humanitaire. Au moins un Palestinien de premier plan a déjà averti qu’il pourrait être utilisé pour déplacer les Palestiniens de leur patrie.

L’assaut en cours sur Gaza a une fois de plus mis en évidence l’aide militaire importante apportée par les États-Unis à Israël.

L’ampleur des armes, des munitions et des équipements expédiés au cours de l’offensive est stupéfiante : bombes, obus d’artillerie et drones, envoyés par air et par mer.

L’aide financière fournie par les États-Unis à Israël a toujours été substantielle, totalisant plus de 330 milliards de dollars depuis 1948, l’aide annuelle à la défense dépassant aujourd’hui 3,8 milliards de dollars.

L’adoption récente par le Congrès américain d’un projet de loi sur l’aide à l’étranger de 95 milliards de dollars, dont une part importante est allouée à Israël, démontre une fois de plus l’engagement durable de Washington à soutenir les forces d’occupation israéliennes.

La récente auto-immolation d’Aaron Bushnell, un membre actif de l’US Air Force âgé de 25 ans, devant l’ambassade d’Israël à Washington pour protester contre la complicité des États-Unis dans le génocide, a été un rappel tragique de l’aide militaire considérable reçue par Israël de la part de son principal allié international.

Depuis le 7 octobre, Israël bénéficie du soutien politique, diplomatique et médiatique indéfectible des États-Unis en faveur de son occupation.

Lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel Aviv, Joe Biden a repris à son compte la version israélienne de l’attaque contre l’hôpital baptiste Al-Ahli à Gaza en déclarant : « Il semble que cela ait été fait par l’autre équipe » [on appréciera sur un fait aussi dramatique l’utilisation d’une métaphore tenant du baseball… NdT].

Le bombardement israélien et la réaction de M. Biden ont constitué un test décisif de la réaction internationale aux attaques sans précédent d’Israël contre la population civile et les infrastructures de Gaza, y compris le système de santé.

L’administration Biden a bloqué à plusieurs reprises les résolutions sur le cessez-le-feu à Gaza à l’ONU et a contourné le Congrès pour augmenter les ventes d’armes à Israël dans un effort massif pour permettre l’offensive destructrice d’Israël.

L’aide humanitaire américaine aux Palestiniens, offerte au vu et au su de ce soutien de longue date à Israël et de la complicité de Washington dans le génocide de Gaza, est une incarnation du concept de « fausse générosité » du philosophe brésilien Paulo Freire. Pour Freire (1921-1997), cette « fausse générosité » s’attaque aux symptômes de l’injustice sans s’attaquer à ses causes profondes ; en fait, dans le cas d’Israël, peut-être en nourrissant même les causes profondes.

La décision de Joe Biden de fournir une aide humanitaire aux Palestiniens est intervenue alors qu’il est candidat pour un second mandat aux élections présidentielles de novembre, et est perçue comme une initiative pour apaiser le mécontentement croissant au sein de la base du parti démocrate sur son soutien indéfectible au massacre aveugle de civils par Israël et à la destruction d’hôpitaux, de zones résidentielles et d’autres infrastructures civiles.

La véritable générosité, telle qu’articulée par Freire, implique de s’attaquer aux inégalités systémiques et aux déséquilibres de pouvoir qui entretiennent l’oppression.

Elle exige un engagement à démanteler les structures qui perpétuent la pauvreté, la faim et la souffrance. Or, l’approche actuelle des États-Unis, caractérisée par des efforts d’aide au coup par coup et un soutien militaire massif et simultané à Israël, est loin de répondre à cette vision transformatrice.

Il s’agit d’une pseudo-philanthropie qui n’a qu’un semblant de préoccupation humanitaire.

Dans le cas des États-Unis, une véritable générosité impliquerait un engagement sincère en faveur de la justice et de la libération du peuple palestinien. Une véritable générosité impliquerait la promotion d’un cessez-le-feu et d’efforts significatifs de construction de la paix.

En attendant, le cycle de la fausse générosité perpétue les injustices mêmes qu’il prétend atténuer, en servant les intérêts des puissants tout en ne répondant pas aux besoins des opprimés.

Samah Jabr

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Les atrocités admises

mars 21st, 2024 by Patrick Lawrence

En Occident, tout se fait selon la valeur de l’expédient choisi pour un résultat escompté. Une dépravation générant celle dont nous sommes témoins devant Israël & sa volonté d’anéantir tout un peuple.

*

On remarque assez souvent, y compris sur ce site, que la sauvagerie d’Israël dans sa détermination à exterminer les Palestiniens de Gaza – et nous ferions mieux de nous préparer à ce qui va suivre sur la rive occidentale du Jourdain – marque un tournant pour l’humanité tout entière.

L’État sioniste entraîne l’ensemble de l’Occident dans sa descente aux enfers de la dépravation.

Il nous faut resituer dans son contexte les agissements criminels d’Israël, qui mériteraient à ce stade un nouveau procès de Nuremberg.

Ce faisant, nous découvrons que l’anarchie d’Israël a une histoire, une étymologie, et s’il existe une planche de salut pour l’Occident, elle passera par la reconnaissance d’un passé que les Occidentaux partagent avec l’État d’apartheid.

Nous pouvons affirmer que les crimes commis par Israël contre les 2,3 millions d’enfants, de femmes et d’hommes de Gaza sont innommables, mais serait inexact. Ces crimes sont au contraire tout à fait descriptibles, et il nous incombe maintenant d’en parler si nous voulons comprendre où réside la responsabilité de cette tache sur l’histoire de l’humanité.

Pankaj Mishra vient de publier un article complet et remarquable sur ces questions dans la London Review of Books.

L’auteur, essayiste et chroniqueur indien aborde de nombreux points dans “La Shoah après Gaza”, principalement le degré de saturation de la “culture liée à la prise de conscience de l’Holocauste” – excellente expression – par les sionistes pour défendre une nation qui, pour citer Primo Levi, “a été une erreur d’un point de vue historique”.

Voici un passage de l’article de Mishra qui nous intéresse ici :

“Israël dynamite aujourd’hui l’édifice des normes mondiales érigées après 1945, qui vacille depuis la guerre catastrophique et toujours impunie contre le terrorisme et la guerre revancharde de Vladimir Poutine en Ukraine. La rupture profonde ressentie aujourd’hui entre passé et présent constitue une rupture dans l’histoire morale du monde depuis ce point zéro de 1945, histoire dont la Shoah a été pendant de nombreuses années l’événement central et la référence universelle”.

Je ne suis pas d’accord avec Mishra sur tout ce qu’il écrit dans l’article du LRB. La guerre revancharde de Vladimir Poutine en Ukraine ? Absolument pas. À moins que vous ne soyez adepte du stratagème de diabolisation auquel les propagandistes ont généralement recours, il s’agit de la guerre de la Fédération de Russie, et non de celle du président russe.

Poutine revanchard ? C’est tout simplement faux, une bien piètre interprétation d’une guerre par procuration délibérément provoquée qui n’a laissé à Moscou d’autre choix que d’intervenir.

Mais “dynamiter l’édifice des normes mondiales érigées après 1945” et “une rupture dans l’histoire morale du monde depuis le point zéro de 1945” : on ne peut pas faire beaucoup plus concis dans le genre.

En même temps, nous ne devons pas déduire de ces phrases que l’édifice était solide avant qu’Israël ne mette le feu aux poudres, ou que la rupture morale que nous pouvons maintenant clairement percevoir nous est tombée dessus sans prévenir, ou à la suite d’une coupe chirurgicale.

J’ai vu ce matin des images de soldats israéliens se photographiant déguisés tout en se moquant de la lingerie que des femmes palestiniennes ont laissée derrière elles lorsque les Forces de défense israéliennes les ont chassées.

“C’est le langage qui m’a glacée”, écrit Nina Berman en commentaire. “Le langage et le rictus carnassier sur le visage du soldat alors que lui et son copain se moquent devant la caméra”.

Mondoweiss a publié un article et les photos.

Les soldats de l’armée israélienne ont commis des exactions bien pires cà Gaza, mais ces “selfies” m’ont fait réfléchir. Comme le dit Mme Berman,

“ils s’inscrivent dans une longue tradition d’images de conquête, depuis les images d’Abu Ghraib jusqu’au spectacle des lynchages de l’époque de Jim Crow”.

Qui condamnons-nous ?

C’est tout à fait exact, Nina. Vous nous immergez dans le contexte historique adéquat avant de condamner avec désinvolture – paradant sur un piédestal dorique – le comportement des troupes des Forces de défense israéliennes (FDI) qui prennent d’assaut Gaza comme lors d’un Blitzkrieg.

Condamnable, c’est sûr. Mais nous ferions mieux de faire attention à la question de savoir qui nous condamnons.

Au cours de la décennie qui a précédé la défaite américaine en Indochine, les États-Unis et leurs alliés ont largué plus de 7,5 millions de tonnes de bombes sur le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge.

Si nous voulons remonter plus loin dans l’histoire de l’après-guerre, nous pouvons penser à Hiroshima et Nagasaki. Ensuite, nous pouvons penser à Israël à Gaza : au début de l’année – il y a donc plus de trois mois – Israël avait largué plus de 70 000 tonnes de munitions sur un territoire de la taille de Manhattan.

La torture des prisonniers palestiniens – les coups, les mutilations, le waterboarding, les aveux forcés : en quoi cela diffère-t-il de la manière dont les États-Unis ont mené la “guerre contre le terrorisme” ?

Détentions de longue durée dans des cachots, sans inculpation ni recours à un avocat : n’y a-t-il pas là un écho des agissements à Guantánamo en ce moment même ?

11 janvier 2015 : Manifestation pour dénoncer Guantanamo devant la Maison Blanche, à l’occasion du 13e anniversaire de l’ouverture du camp de prisonniers. (Debra Sweet, Flickr, CC BY 2.0)

Ces soldats de Tsahal sur les photos ne sont rien d’autre que des voyous armés de fusils, des crapules sans une once d’humanité. Peut-on décrire différemment les atrocités des troupes américaines à Abou Ghraib ?

Israël ignore la Cour internationale de justice ? D’où sort cette audace ?

Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut. L’Afghanistan mérite d’y figurer. Il y a aussi la destruction de la Libye par l’Occident en 2011, un “retour à l’âge de pierre”. Je me limite aux décennies d’après-guerre pour nous permettre de jeter un regard lucide sur cet “édifice de normes mondiales” dont parle Mishra.

Nous constatons alors que l’Occident a délivré un permis aux Israéliens. Ils disposent d’une pré-autorisation via de nombreux précédents. Il en existe un pour plus ou moins chaque acte honteux perpétré par les Israéliens contre la population palestinienne – en Cisjordanie comme à Gaza.

C’est ainsi que nous découvrons – ou que nous nous rappelons, selon notre degré d’attention portée aux événements – que l’édifice post-1945 a ressemblé dès le départ à ce qu’il est aujourd’hui. Israël n’est au fond qu’une résultante, et non la cause première de quoi que ce soit.

Un mythe insidieux

Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant à Tel Aviv le 9 janvier (Département d’Etat/ Chuck Kennedy).

Il est certain que le spectacle épouvantable des massacres et des destructions en masse dont nous sommes les témoins au quotidien a marqué une rupture, pour reprendre le terme de Mishra. Mais affirmer que cette rupture n’est que le fait d’Israël, c’est entretenir le mythe insidieux de l’innocence de l’Occident.

Non, la véritable rupture se situe au niveau de ceux qui, en Occident, sont contaminés par la profonde immoralité d’Israël et se trouvent maintenant confrontés à leur morale arbitraire ou, pour les meilleurs d’entre eux, à découvrir toute l’étendue de leur impuissance en dépit de la sincérité de leurs intentions.

En ce qui concerne Israël, je suis d’accord avec Primo Levi, cité par Mishra. L’“État juif” s’était déjà avéré être une erreur lorsqu’il a fait cette remarque très contestée en 1985.

Depuis, la vérité a été démontrée mille fois. Israël n’est qu’une expérience ratée, coupable de ne pas se comporter comme un État-nation légitime.

Mais d’où vient l’erreur israélienne ? C’est l’Occident, la Grande-Bretagne en tête, qui a créé Israël en cédant aux sionistes aux dépens des autochtones palestiniens. Telle est la réalité du pouvoir qui devrait nous peser le plus lourdement sur les épaules. Israël, c’“est” nous.

La renonciation de la Grande-Bretagne au mandat de 1920 nous renvoie à l’une des caractéristiques les plus profondes de notre époque, de la société d’après-guerre. Il s’agit du mépris de plus en plus marqué des détenteurs du pouvoir pour les principes, normes et règles éthiques communément admises qui donnent forme et cohérence à une civilisation stable et garantissent une société saine et éclairée.

Dans notre édifice en ruine, tout se fait suivant la valeur de l’expédient choisi pour un résultat escompté. Il s’agit là aussi d’une forme de dépravation. Et c’est cette dépravation qui engendre celle dont nous sommes témoins en observant les agissements d’Israël dans sa volonté d’anéantir tout un peuple.

Patrick Lawrence

 

Article original en anglais :

Traduction : Spirit of Free Speech

*

Patrick Lawrence, correspondant à l’étranger pendant de nombreuses années, principalement pour l’International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son nouveau livre, Journalists and Their Shadows, vient de paraître chez Clarity Press.

Ensemble pour Gaza et la Palestine! Ensemble pour la justice et la paix!

mars 21st, 2024 by Coalition du Québec Urgence Palestine

199 organisations de la société civile québécoise et 140 personnalités publiques demandent un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, la libre circulation de l’aide humanitaire, la fin des exportations militaires vers Israël et la levée du siège de Gaza, et dénonce la complicité du Canada.

Un appel de la Coalition du Québec URGENCE Palestine.
Consultez la liste des signataires en date du 21 mars 2024

Grande manifestation – Samedi 23 mars 14h00
Tiohtiá:ke/Montréal, Square Dorchester (métro Peel)

***

Depuis plus de cinq mois, ce qu’Israël inflige à la population palestinienne de Gaza nous révolte et révolte une grande partie de la population québécoise : bombardements incessants; 31 112 personnes tuées, 7 000 disparues sous les décombres, 72 760 blessées (en date du 11 mars 2024); infrastructures civiles massivement détruites; ambulances, personnels de santé et journalistes ciblés; déplacements forcés de 85 % de la population; blocus plongeant toute la population dans des conditions d’insécurité alimentaire aigüe, voire de famine, et les privant d’eau potable, de médicaments et de carburant.

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En janvier de l’année dernière, le journal turc Hürseda Haber a publié un rapport détaillé sur les pertes en hommes et en matériel de l’armée russe et des forces du régime de Kiev. Citant des sources de renseignement israéliennes, en particulier le Mossad, le rapport contenait une description intéressante et très détaillée des pertes subies par les deux camps. Presque tous les chiffres ont été confirmés,dans les mois qui ont suivi, bien que Hürseda Haber n’ait pas mis à jour sa liste depuis sa publication. Un chiffre en particulier a été mis en évidence : celui des combattants étrangers (principalement des membres de l’OTAN) et des mercenaires. Aucun autre média ou source n’a jamais publié un compte rendu aussi détaillé des morts et des blessés étrangers dans le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN. Le rapport mentionne notamment les éléments suivants :

– 234 officiers de l’OTAN tués et blessés au combat (principalement des Britanniques et des Américains) ;

– 2 458 soldats de l’OTAN tués et blessés au combat (Allemagne, Pologne, Lituanie, etc.) ;

– 5 360 mercenaires tués et blessés au combat.

Et s’il n’a pas été possible de vérifier ces affirmations avec une totale certitude à l’époque, elles étaient beaucoup plus proches des estimations de diverses sources non occidentales et d’experts militaires. De plus, les chiffres avancés pour le régime de Kiev ne contredisaient pas ceux de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui affirmait que les pertes de la junte néonazie dépassaient les 100 000 soldats. La déclaration de Mme Leyen, faite en novembre 2022, a été rapidement coupée de la vidéo du discours officiel, car elle remettait en cause le récit ridicule de la « défaite de la Russie ». À l’exception de quelques estimations, nous n’avons pas eu de mises à jour détaillées depuis lors. Enfin, il y a quelques jours, le ministère russe de la défense a publié des informations à ce sujet.

Le 14 mars, le ministère de la défense a mis à jour ses données sur les mercenaires étrangers éliminés par l’armée russe. Selon les rapports officiels, 13 387 mercenaires au total ont rejoint les forces de la junte néonazie, dont 5 962 ont été tués au combat jusqu’à présent. La plupart d’entre eux venaient de Pologne, des États-Unis, du Canada et de Géorgie. Il s’agit de 1 497 Polonais (sur 2 960 impliqués), 561 Géorgiens (sur 1 042 au total), 491 Américains (sur 1 113), 422 Canadiens (sur 1 005), 360 Britanniques (sur 822), 349 Roumains (sur 784), 147 Français (sur 356) et 88 Allemands (sur 235). Bien qu’il y ait une certaine différence entre ces chiffres, surtout si l’on tient compte du temps qui s’est écoulé depuis, ils ne sont pas trop éloignés les uns des autres. En outre, il ne s’agit que des chiffres que l’armée russe a été en mesure de confirmer sans équivoque.

En réalité, ce nombre pourrait être beaucoup plus élevé, surtout si l’on tient compte des centaines de frappes de drones et de missiles à longue portée lancées par l’armée russe. Quoi qu’il en soit, Front South estime qu’environ 40 % de tous les mercenaires ont été neutralisés jusqu’à présent, ce qui correspond au pourcentage de pertes des forces du régime de Kiev (qui a récemment dépassé le nombre officiel de personnel en service actif). D’autre part, la machine de propagande mainstream donne des chiffres beaucoup plus importants (bien que variables). Selon le Washington Post, environ 20 000 étrangers originaires de plus de 50 pays ont rejoint les rangs des forces du régime de Kiev. Ce nombre pourrait certainement être gonflé à des fins de propagande, mais il n’est pas très éloigné des données fournies par le ministère russe de la défense.

Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : aucun combattant étranger n’était prêt pour le conflit en Ukraine. Quelle que soit l’expérience acquise sur le champ de bataille, rien n’aurait pu les préparer à l’ampleur des combats et à l’aspect hautement technologique de l’opération militaire spéciale (SMO en anglais). Le personnel de l’OTAN est habitué à combattre des pays en grande partie impuissants et des mouvements de résistance qui se formeraient ad hoc à la suite du déploiement des forces d’occupation américaines, ainsi que de celles de leurs nombreux vassaux et États satellites. D’autre part, combattre l’armée russe signifie qu’il n’y a pas de supériorité aérienne et, par conséquent, pas de soutien aérien rapproché (CAS), qui est essentiel à toute opération militaire de l’OTAN. Pire encore, c’est Moscou qui a un net avantage à cet égard et rien n’indique que cela va changer.

À la mi-janvier, des mercenaires français l’ont appris à leurs dépens. Ils se trouvaient dans un hôtel de la ville de Kharkov, dans l’est du pays, lorsque l’armée russe a lancé une frappe à longue portée qui a fait au moins 80 victimes, dont plus de 60 ont été tuées. Et ces hommes n’étaient même pas sur la ligne de front. Ils ont été assez stupides pour non seulement penser qu’ils étaient en sécurité, mais aussi pour croire que Moscou ignorerait tout simplement une telle concentration de combattants étrangers en un seul endroit. Et pourtant, la situation dans les tranchées n’est guère meilleure. Dans une vidéo récemment publiée, un mercenaire américain et un mercenaire britannique ont abordé plusieurs sujets concernant les drones et la guerre de tranchées en Ukraine. Comme on pouvait s’y attendre, il y a eu un peu de propagande, mais ils ont souligné l’aspect high-tech du conflit.

L’Américain s’est même plaint que l’armée russe utilise des tourelles automatisées capables de détecter différents types de lunettes, y compris des lunettes de vision nocturne et des caméras thermiques, et de transmettre leur position aux tireurs d’élite et aux équipes d’artillerie russes qui neutraliseraient alors rapidement les cibles hostiles. Pire encore, l’Américain a déclaré que ces dispositifs sont également armés de lasers et peuvent les utiliser pour aveugler les combattants ennemis. Bien qu’il n’ait pas mentionné le nom de l’appareil, celui-ci correspond à la description du nouveau « Sosna-N », un système de détection laser-optique qui peut fonctionner de manière automatique et/ou télécommandée. Il peut également détecter les missiles guidés par laser, ce qui signifie que les soldats russes sont rapidement avertis qu’ils doivent soit se mettre à l’abri, soit engager l’ennemi avant qu’il n’ait la possibilité d’ouvrir le feu.

Cependant, ce n’est pas la fin des problèmes pour les mercenaires étrangers qui ont été assez fous pour rejoindre les forces de la junte néo-nazie. En effet, le régime de Kiev a montré sa propension à les utiliser exactement de la même manière que ses propres forces, c’est-à-dire comme de la chair à canon. Pire encore, il s’est montré disposé à tuer directement ses hommes de main les plus loyaux, comme en témoigne le récent abattage d‘un avion de transport russe Il-76MD transportant des prisonniers de guerre ukrainiens, dont une douzaine de membres du « bataillon Azov ». Il y a également eu au moins un cas où deux mercenaires français ont été tués pour avoir tenté de quitter l’Ukraine après avoir découvert le complot du régime de Kiev visant à attaquer une délégation française de haut rang. Il existe même des récits d’exécutions sommaires par la junte néonazie de mercenaires étrangers dans ses rangs.

Tout ceci devrait servir de leçon à tout le personnel étranger en Ukraine, qu’il s’agisse d’aventuriers ayant des attentes irréalistes quant à ce qu’est une véritable guerre, de drogués à l’adrénaline, de joueurs avides de Call of Duty, de russophobes pathologiques ou de « conseillers » professionnels de l’OTAN : vous vous ferez tuer si vous venez en Ukraine. Dans le meilleur des cas, vous pourriez être mutilé à vie ou (si vous êtes vraiment chanceux) vous pourriez vous en sortir sans blessures physiques majeures, mais finir par souffrir d’un grave syndrome de stress post-traumatique.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais :

Foreign Mercenaries Fighting for Kiev Regime Forces Should Leave Immediately

Cet article en anglais a été publié initialement sur le site InfoBric

Traduction : Mondialisation.ca 

Source de l’image en vedette : InfoBrics

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Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant. Il contribue régulièrement à Global Research.

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Méthodes de désinformation médiatique

Les médias officiels inféodés vont commencer à jouer leur double jeu en enquêtant sur la corruption des politiques et des gens directement au pouvoir. Les « élites » qui manipulent en coulisses les politiques chargés d’être sur le devant de la scène, sont par le fait même hors de cause. Les commanditaires ne sont pas de véritables journalistes d’investigation : ce sont des milliardaires qui possèdent les journaux, les télévisions et tous les organes majeurs médiatiques, ceux-là mêmes qui ont financé les campagnes des politiques incriminés et fait en sorte que les « corrompus » soient là où ils sont, c’est-à-dire aux commandes … 

L’information, depuis ses origines, a été prise en otage par l’élite qui avait ainsi accès à la connaissance en excluant d’office les classes sociales laborieuses. Il était plus facile de garder le pouvoir en maintenant le peuple dans l’ignorance. Pour manipuler facilement le savoir, l’élite pensait qu’elle était inspirée pour interpréter la réalité. 

Plus le mensonge est énorme et mieux il sidère ! Puis, viendra éventuellement la rétractation discrète.

Les médias officiels inféodés au système balancent régulièrement de fausses informations, délibérément, comme on en a eu des centaines sur l’Irak, l’Afghanistan, l’ex Yougoslavie, la dernière guerre en Syrie ou comme on en a tous les jours encore sur le Venezuela ou la Corée du Nord, sur l’Ukraine et la Russie, ou sur les Chinois à travers les Rohingyas… Il s’agit bien évidemment de saboter le récalcitrant, l’ennemi, celui qui ne veut pas se soumettre à la « prédominance » indiscutable du dominant. Puis, lorsque la vérité éclate de manière trop évidente, on procède à une rétractation discrète, timide, en dernière page ou en fin de JT, quand le flagrant délit n’est pas contestable. Mais quoi qu’il arrive, peu importe : le but était de faire passer le mensonge dans la conscience collective. Une fois que le mensonge a fait son œuvre, lorsqu’il a opéré son impact sur les consciences, il est trop tard, car le mal est fait et laissera son empreinte sur les personnes manipulées, celles-ci ne remarquant même pas, la plupart du temps, le démenti apporté. 

Des sources non confirmées ou non contrôlées deviennent des faits : les sites de télécommunications évoquent souvent des sources « non identifiées », « des sources gouvernementales » qui ont un parti pris ou un agenda qu’il faut favoriser. Parfois on en appelle à des « experts », lorsque la contestation risque d’être immédiate ! Mais on ne fournit jamais de contre-expertise dans l’information. L’information transmise par ces sources n’est généralement soutenue que par une foi aveugle : rien n’est vérifié ! Du moment que l’information provient de tel ou tel endroit, elle est considérée comme parole d’évangile ! (Exemple: les services de communication du Pentagone ou de l’OTAN) Qui va vérifier aujourd’hui si une information est vraie ou pas, lorsque l’audimat fait la loi, lorsque l’information torrentielle est déversée dans les médias qui doivent chaque fois être les premiers à dégainer leur arme de destruction massive !? 

L’Omission calculée : Lorsqu’une opération de désinformation dérape, on l’ignore, on fait comme si elle n’avait pas existé, on pratique à son égard une « omission ». Cette pratique de langue de bois est également largement répandue sur les plateaux de télévision. Il est important de revêtir le mensonge de rationalité… 

La distraction et la fabrication de la pertinence : lorsque la vérité va immanquablement atteindre la conscience publique, les médias vont se surpasser pour enterrer toute remontée de la vérité vers la conscience collective et cela en utilisant immédiatement la distraction diversion. Le Mal, en toute liberté, « surmédiatise » un sujet cible qui n’a aucun rapport avec la vérité menaçant de faire irruption dans les vigilances. Le psittacisme pratiqué en boucle est là pour faire penser que si les médias insistent à ce point, c’est parce que le sujet est d’une grande importance, alors qu’il ne l’est pas !

Tactiques malhonnêtes lors de débats devenus rarissimes : ceux qui détiennent la véritable information, passent généralement à travers les mailles du filet médiatique. Ceux qui savent, ne peuvent que rarement exprimer leur savoir ou leur point de vue. Les personnes les plus intéressantes ne sont que rarement invitées sur les plateaux de télévision. Chacun sait que le journaliste Frédéric Taddei a été viré de France Télévision pour cause de non soumission à la loi de la manipulation et de la désinformation imposée par les prédateurs au pouvoir et que pour cette raison, il est allé travailler sur RT France, une chaîne de la télévision russe qui, à son tour, a été virée du sol européen et interdite de diffusion ! En revanche, on verra presque toujours, mis en avant, les serviteurs du système comme les BHL, Minc, Attali et ce genre de personnes qui marchent au son de la trompette ultra libérale globaliste au service du Nouvel Ordre Mondial. Les médias savent qu’ils pourraient perdre leur crédibilité s’ils ne permettaient pas, de temps en temps, à certains invités, d’avoir des points de vue différents : c’est « l’opposition contrôlée »… Mais, dans ce cas, on placera toujours l’invité sur la défensive en rendant ainsi difficile pour lui d’exposer ses idées et de les défendre ! Les dés sont à chaque fois pipés !

Les experts de la télévision sont formés à la « stratégie d’Alinsky », une sorte de Machiavel moderne. Alinsky disait qu’il était possible de détruire un système, qui était lui-même construit sur des mensonges, en utilisant des mensonges encore plus élaborés et en ignorant ouvertement l’éthique ?  Survolons quelques-uns de ses principes.

1 – Le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais ce que l’ennemi s’imagine que vous avez. 

L’opposant est mineur face aux médias qui se présentent comme majeurs ! Ils cherchent à convaincre l’adversaire que sa lutte est insensée, perdue d’avance, futile. Le petit ne peut pas avoir raison face au grand ! Mais, le petit David a vaincu le géant Goliath. Le petit David doit donc faire croire qu’il a sa méthode et son secret capable de vaincre le colosse… L’ennemi va imaginer ce que vous avez !

2 – Ne jamais sortir de son domaine de compétence et d’expérience, mais sortir l’ennemi du sien. 

Chaque fois que je prends la parole, je sais de quoi je parle ; je connais parfaitement mon sujet et personne ne pourra me mener en bateau en me faisant dire ce que je ne dis pas. J’ai étudié à fond la question que j’aborde ; j’ai recherché les informations là où elles se trouvent ; j’ai lu des études documentées, des travaux de recherches universitaires… J’ai fait des années d’études sur les sujets que j’aborde. 

Le Mal qui veut arriver à ses fins doit être bloqué partout : toute question piège doit-être détournée par une réponse en forme de question piège. Cette technique de la question piège est couramment utilisée contre les personnes que l’on interroge au hasard d’une émission d’information (comme les « micro-trottoirs »). Les questions pièges sont là pour détourner l’attention de celui qui est interpellé et pour écourter le temps qui lui est imparti. De cette façon, il n’aura pas l’occasion d’exprimer réellement son opinion mais permettra au manipulateur d’exprimer la sienne…

3 – L’ennemi doit se ranger à vos propres règles. 

Le Mal de la désinformation cherchera toujours à cibler la crédibilité et la réputation de son opposant par des accusations malveillantes et hypocrites. Si le Mal peut attraper son opposant, même sur un sujet insignifiant, il créera la possibilité de nouvelles attaques et éloignera complétement le débat de sa véritable finalité. 

4 – Le ridicule est l’arme la plus puissante contre l’homme menteur. 

L’utilisation du ridicule, sans argument de fond, est presque impossible à contrer, parce que le ridicule est censé être irrationnel. Il met l’opposition en fureur. Cette réaction est à l’avantage de celui qui utilise le ridicule. Cette technique amène l’opposant à faire des concessions.

5 – Votre public doit apprécier votre stratégie. 

Lorsqu’on veut prendre la parole, il est certain qu’un don d’orateur est un avantage, car l’orateur connaît les effets du langage, la force des mots, les styles utilisés pour varier l’attention de ceux qui écoutent ainsi que les « bottes » humoristiques qui font mouche et qui touchent à tous les coups l’opposant déconcerté…

6 – Une tactique trop utilisée devient un handicap. 

La meilleure règle dans ce domaine est celle d’être juste et d’être vrai comme passionné par ce que l’on dit. C’est le juste avec lui-même et le passionné qui peut mobiliser l’attention et une écoute favorable. Le vrai est plus facile à maîtriser que le faux : le faux risque à tout moment de faire tomber celui qui ment dans une contradiction impossible. Celui qui est vrai est cohérent et convainquant, car il habite alors ce qu’il dit. 

7 – Maintenez la pression en utilisant tous les événements du moment. 

Il est important de maintenir l’opposition dans l’incertitude. Quand le Mal qui est le maître, contrôle une approche, frappez-le, non pas frontalement mais en utilisant son propre élan, avec quelque chose d’inattendu. Ne donnez jamais à votre contradicteur la possibilité de se reposer, de se recentrer ou de se réorganiser. Utilisez tout événement du moment pour soutenir votre position. Provoquez une crise et ne la laissez pas s’échapper. 

8 – La menace de quelque chose est généralement plus terrifiante que la chose elle-même. 

Il est intéressant de ménager l’inconnu, le suspens, le non-dit, car l’adversaire de la vérité va dépenser beaucoup d’énergie à vouloir entendre le scénario catastrophe que vous ne sortirez pas. Pendant ce temps-là, vous pourrez ignorer l’insistance de l’opposant et continuer tranquillement à exposer votre point de vue sur des chemins qui ne seront plus du tout investis par votre ennemi…

9 – Une pression constante sur l’opposition. 

Lorsque vous exercez une pression sur votre adversaire, vous l’obligez à prendre position et à commettre des erreurs parce qu’il est alors placé sur la défensive. C’est vous qui allez triompher si c’est vous qui êtes attaquant et l’adversaire en défense. 

10 – Si vous poussez une idée négative assez fortement et assez profondément, elle trouvera son opposition. 

Celui qui est contraint à utiliser la violence, a toutes les chances de provoquer contre lui un élan de sympathie populaire pour la cause violentée. Aujourd’hui, des mouvements comme celui de Macron ou les révolutions de couleur, utilisent cette technique dans le débat politique pour arriver à leur fin. C’est ce qui a été largement utilisé pour justifier la guerre de Syrie ou la guerre contre la population russophone du Donbass en Ukraine ou pour justifier la supériorité de Macron sur tous les autres candidats aux présidentielles et très particulièrement sur la candidate du Front National diabolisé comme violent et fasciste, alors qu’en réalité le mondialisme de Macron est encore plus fasciste que le nationalisme de Lepen…

11 – Le prix d’une attaque réussie est une alternative constructive. 

Personne ne peut avoir tout seul la solution à un problème complexe. Les militants légitimes sont souvent attaqués, par des mouvements comme celui de Macron, qui leur disent qu’ils n’ont pas « La solution » au problème qu’ils dénoncent ! Etant donné que l’adversaire Macroniste, ou autre, n’aura pas non plus dans ses poches « La solution » recherchée, il faut donc rejeter les arguments dans leur ensemble, en sachant qu’il y a de fortes chances pour que les faits présentés soient vraisemblablement démontés. 

12 – Trouver la cible. 

Si vous pouvez identifier une tête, la tête du serpent que vous traquez, vous avez déjà gagné, mais il n’y pas d’autre solution que celle de la couper. Coupez la tête du leader et de son réseau de soutien et le combat sera gagné. Isolez la tête de tout mouvement de sympathie. Les partisans sectateurs de la tête en question s’exposeront fatalement, parce que le sentiment sectaire engendre une forme de fanatisme ou culte de la personnalité. Si vous pouvez traquer une tête clairement identifiée, celle d’une personne individuelle, alors vous décapiterez la force du mouvement à combattre. Il est inutile de s’attaquer à des organisations ou à des institutions. Dans l’exemple de Macron, ce n’est pas La Renaissance qu’il faut attaquer mais Macron en personne : c’est lui qui est la tête visible tout en ayant ses lacunes, ses tares, ses défauts, ses magouilles, ses coups tordus… Même si en coulisses les manipulateurs de la Haute Finance sont les maîtres du jeu, il leur faut tout de même une incarnation, une tête visible. Sans cette tête visible, sans cette incarnation, l’objectif resterait inatteignable ! Le Mal a son Messie, son Eglise, son clergé, ses serviteurs dévoués… 

La désinformation sur Internet 

Les trolls d’Internet sont la nouvelle pratique de plus en plus utilisée. Ils sont également appelés « commentateurs payés » ou « blogueurs payés ». Des multinationales les emploient, mais aussi des Gouvernements et des partis politiques. 

1 – La technique tu troll consiste à faire des commentaires scandaleux avec une intention de diversion ou dans l’objectif de frustrer les personnes en les plaçant dans une réaction émotionnelle négative. 

2 – Le prédateur troll se présente tout d’abord comme un partisan de la vérité et de la liberté, puis il fait des commentaires qui discréditent totalement le courant d’idées qu’il attaque…

3 – Il domine toujours les discussions : le troll s’insère dans des « discussions Web productives afin de les noyer et frustrer les personnes impliquées. » (Alt-Market : USA)

4 – Le troll pratique les réponses pré-écrites : il reçoit « une liste ou une base de données avec des points de discussion pré-planifiés conçus comme des réponses généralisées et trompeuses face à des arguments honnêtes. Lorsqu’ils les publient, leurs mots semblent étrangement en plastique et bien récités. » (Alt-Market) 

5 – On a à faire à de fausses associations : le « Troll cheval de Troie ». Par exemple : on va appeler ceux qui militent contre Macron et son mouvement, des « pro fascistes » ; ou bien, autre exemple, on va appeler ceux qui dénoncent les attentats sous fausse bannière, comme des « conspirationnistes »; associant délibérément des mouvements politiques opposés à « l’ultra libéralisme » avec des racistes et nationalistes d’extrême droite. Le rejet est obtenu et on dissuade les gens d’aller examiner les faits objectivement. 

6 – La fausse modération : en prétendant être la « voix de la raison », le troll va avancer un argument présentant des aspects évidents de cohérence mais qui au final va détourner les gens de ce qui est réellement vrai en les conduisant dans une zone où la vérité devient tout à fait « relative » et sujette à caution ! 

7 – L’argument de l’homme de paille. « Le troll accusera son opposition de souscrire à un certain point de vue, même s’il ne le fait pas, puis attaquera ce point de vue. Ou encore, le troll mettra des mots dans la bouche de son opposition, puis réfutera ces mots spécifiques. » (Idem) 

La meilleure façon de casser la désinformation, c’est de connaître ses méthodes. La désinformation est un mal. Ce Mal qui est utilisé par quelqu’un pour faire le mal, a des effets destructeurs sur la personne qui l’utilise. Les trolls ne savent pas comment gérer leurs méthodes lorsqu’elles sont découvertes et déconstruites sur le Web. Habituellement ils choisissent de disparaître sans laisser de trace. 

La pratique de la manipulation, de la désinformation, des « fakes news », du troll, entraîne les personnes dans une pathologie dangereuse, celle d’une identification au mensonge et identification à celui qui est le « père du mensonge » : la dualité advenue, le Mal en soi. Le mensonge est la négation même de tout ce qui est vivant. L’espèce humaine ne peut pas survivre à ce mensonge devenu omniprésent dans les médias. 

La désinformation mène tout droit à la destruction pour la destruction. Elle ne menace pas seulement le fonctionnement de ce monde, elle nous rend vulnérables à la peur, et nous pousse à des comportements violents, à l’incompréhension de l’autre, de tout autre, et à la dégénérescence de tout ce qui est bon dans la personne humaine : elle conduit le monde à sa destruction. Ce mensonge de masses peut parfaitement conduire d’honnêtes personnes à commettre des atrocités contre d’autres personnes, ou contre elles-mêmes. On a vu cela en Ukraine, en Syrie, en Ex-Yougoslavie… Sans une avancée déterminante de la conscience, le mensonge de masses à travers les manipulations médiatiques devenues permanentes, vont installer ce mensonge comme s’il était devenu la vérité elle-même, réclamant de tout homme sa soumission et sa reconnaissance des Maîtres du Nouvel Ordre Mondial. « C’est la vérité qui rend libre » et cette « nouvelle vérité », ce mensonge devenu la « post-vérité » ne pourra qu’engendrer le malheur des esclaves. 

Les stratégies : la diversion 

C’est un élément primordial du contrôle social : la stratégie de la diversion. Elle consiste à détourner l’attention du peuple des problèmes importants et des réformes décidées par les élites politiques et économiques. Le flux continuel des distractions et des informations insignifiantes, voire fausses, est indispensable pour la mobilisation des esprits ou plutôt, pour l’immobilisation des esprits et du sens critique. 

La pratique d’une censure renouvelée

Les informations essentielles doivent être submergées par de fausses informations et par des informations sans importance mais présentées comme « importantes ». La totalité des médias officiels inféodés doit être mobilisée pour diffuser en boucle la même information truquée. La pluralité est apparente et on veut faire croire à une réalité de la démocratie en tant que liberté d’expression et liberté de la pensée, comme liberté de penser. Cette technique de la diversion s’applique en premier lieu au JT, principale source d’information du public qui travaille et qui n’a pas le temps d’aller voir ailleurs. 

L’information n’informe plus! 

Depuis 1990, l’information a été échangée par le magazine du commérage pour le commérage diversion. Dans un JT on peut trouver au mieux 2 à 3 minutes d’information. Le temps essentiel du JT est encombré de reportages très ouvertement partiaux, manipulés, menteurs et n’évoquant généralement que des faits divers sans importance réelle mais que l’on veut faire passer pour importants ; le JT utilise aussi de micro-trottoir et le reality-show sur la vie quotidienne, dans une perspective évidente de diversion. 

Les médias « officiels » inféodés au système répètent en boucle les mêmes sottises ! 

Dans n’importe quel mouvement social on a des « informations » qui passent leur temps à faire des « micros-trottoirs » sur les plaignants qui rabâchent leurs doléances, leur « ras-le-bol des grèves qui les empêchent de se rendre à leur travail », en ajoutant que « l’immense majorité des peuples européens est prise en otage par les grévistes minoritaires » ! Le mensonge est sans complexe, la manipulation de l’opinion publique sans vergogne : le système ultra libéral qui contrôle tout s’en donne à cœur joie, sans la moindre retenue ! Le résultat : il faut aller voir RT France, la télévision russe sur internet, pour être informé sur ce qui se passe réellement en Europe, et découvrir le contraire, c’est-à-dire la solidarité générale qui existe entre les personnes sur ces sujets majeurs de la vie sociale. Le comble, c’est qu’en même temps, nos impôts servent à entretenir arbitrairement une télévision « collabo » qui nous trahit ouvertement et qui ne fait qu’enrichir les milliardaires et les vendus comme ceux de la France macroniste…

La censure c’est l’idéologie fasciste ultra libérale en soi 

Plus besoin de censeurs. Ceux-ci ont été avantageusement remplacés par la « loi du marché », réglée sur  » l’audimat ». Le principe de rentabilité sacro-saint exclut le financement d’un vrai travail d’enquête réalisé par de vrais journalistes connaissant leur métier. Le reality-show et les micros-trottoirs font plus d’écoute avec un coût de production quasi nul. 

Les vrais événements sont présentés sous un angle « magazine ». Un sommet international s’intéressera aux détails de l’événement en délaissant complétement le fond de l’événement. Rien ne filtrera des échanges entre chefs d’Etats. Le peuple est là, attendant de savoir quelque chose de ce qui s’est dit et décidé en son nom, mais il n’est pas autorisé à savoir ce qui le concerne. Il est ouvertement exclu et largement infantilisé, considéré comme irresponsable et n’ayant aucun droit sur sa propre destinée. 

Avec un attentat ce sera la même chose : le peuple aura le droit à des micros-trottoirs sur les lieux du drame, des témoignages de passants, une interview d’un secouriste, d’un pompier ou d’un policier, mais absolument rien sur la vraie nature des faits et leur signification. D’ailleurs, personne n’est autorisé à se poser des questions et prétendre vouloir savoir ce qui se passe réellement. La sidération est l’objectif recherché et toute personne se posant de réelles questions de bon sens est jugée coupable de vouloir « excuser » le Mal (dixit Manuel Valls à l’occasion des attentats du 13 novembre 2015). Vouloir sortir de la sidération est blasphématoire pour le Pouvoir qui tient à garder les mains libres durant ce temps de la « sidération », pour imposer ses mesures liberticides allant toujours plus loin après chaque attentat…

Dans ce contexte de la manipulation permanente, seul le commerce a sa voix, seul ce qui est rentable et productif financièrement est exploité, le reste passe sous silence…

L’information est destructurée pour une mémorisation minimale 

La psychologie et les neurosciences savent que la mémorisation des informations par le cerveau se fait d’autant mieux que ces informations sont présentées de façon structurée et hiérarchisée. La structuration et la hiérarchisation de l’information sont aussi des principes de base enseignés à tous les étudiants en journalisme, dit en substance Watzlawick.

« Or depuis 10 ans, les journaux télévisés font exactement le contraire, en enchaînant dans le désordre des sujets hétéroclites et d’importance inégale (un fait divers, un peu de politique, du sport, un sujet social, un autre fait divers, puis à nouveau de la politique, etc.), comme si le but recherché était d’obtenir la plus mauvaise mémorisation possible des informations par le public. Une population amnésique est en effet beaucoup plus facile à manipuler… La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles. » (Watzlawick)

« On ne peut pas plaire à tout le monde » 

Comment plaire aux banquiers, aux syndicalistes, aux patrons, aux ouvriers, aux chômeurs, aux handicapés, aux chasseurs et aux chassés, aux voleurs et aux volés, aux dominateurs et aux dominés, qui tous ensemble écoutent les mêmes JT, les mêmes émissions de radio et lisent les mêmes journaux ou les mêmes revues ?

Comment par la suite peut-on continuer à entretenir les masses dans l’illusion si celles-ci, au contact du réel, peuvent réaliser qu’elles font l’objet d’une manipulation évidente ? Grâce à la dématérialisation des activités, on peut dissocier le réel du virtuel. 

« D’un point de vue historique, nous pourrions nous croire immunisés contre les entreprises de désinformation. Malheureusement, notre organisation sociale et technique nous empêche de bénéficier d’un hypothétique « effet d’expérience » collectif. En lisant Volkoff, on s’étonne par exemple de ne plus se souvenir de la polémique, vite étouffée il est vrai, qui, au cours de la campagne présidentielle de 1988, avait désigné François Mitterrand et ses sbires comme les responsables d’un montage télévisuel destiné à favoriser le vote socialiste par l’incrustation, dans les génériques des journaux télévisés de France 2, d’images subliminales du Président candidat. » (Watzlawick)

« La recomposition de nos appartenances et de nos références devient urgente. Comme le rappelle Mucchielli, cité par Volkoff, l’atomisation sociale favorise les manipulations de toutes sortes : « l’appartenance à des groupes cohésifs sert de rempart contre la propagande (par résistance du système des opinions individuelles lorsqu’il est soutenu par la sécurité de l’appartenance, et soumis, grâce aux échanges socio-affectifs, à un renforcement permanent) ». Mais ces groupes cohésifs, nous les avons éliminés les uns après les autres en détruisant systématiquement … les corps de métier, les patries, les familles, tous les ordres préexistants au choix individuel, et nous nous efforçons même de donner mauvaise conscience aux rares individus qui s’en réclameraient encore. » (Idem)

Les stratégies de la manipulation : créer des problèmes, puis offrir des solutions ! 

« Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics. » (Idem), ou la destruction du Code du travail par le détricotage du droit laboral… 

La stratégie du dégradé 

« Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement. » (Idem)

La stratégie du différé 

« Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire (pour ne pas dire injuste) est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. » (Idem)

Exemples : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Les accords multilatéraux que les USA ont imposés en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005… La même chose est arrivée, doublée d’une trahison, avec l’expansion ultérieure de l’OTAN, compte tenu des promesses faites à Gorbatchev et aux dirigeants Français d’avant Sarkozy, comme aux dirigeants Allemands d’avant Merkel…

L’infantilisation systématique du peuple

Pourquoi ? 

« Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans. » (cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

La fibre émotionnelle plutôt que le sens critique rationnel

Faire appel, non pas à l’intelligence émotionnelle, mais à l’émotion est une technique permettant d’évacuer le sens critique des individus. De plus, l’utilisation de l’émotionnel permet d’accéder à l’inconscient. C’est là que doivent s’implanter, à l’insu du conscient, les idées, les désirs, les peurs, les pulsions, ou les comportements conditionnés… 

Maintenir le public dans l’ignorance  

C’est là une traditionnelle et ancienne manière de faire très efficace : maintenir le peuple dans l’ignorance, c’est la garantie d’un pouvoir exercé infailliblement ! 

L’ignorance est la meilleure condition permettant la mise en œuvre de l’esclavage.
La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus médiocre possible, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes « inférieures » des classes « supérieures » soit et demeure infranchissable par les classes inférieures. Voilà assurément comment le dominant peut avoir de beaux jours devant lui au détriment du dominé !

Encourager le peuple à se complaire dans la médiocrité

Le niveau délabré des émissions de télévision et la manipulation généralisée, impriment dans le mental collectif, la mode du vulgaire et de la grossièreté… Les personnes ne savent plus parler leur langue correctement et encore moins l’écrire correctement… La langue d’un peuple c’est son âme. Ne plus connaître vraiment sa langue c’est ne plus connaître vraiment son âme ! Voilà la porte grande ouverte au collapsus civilisationnel de grande envergure ! Pour coller à son temps il faut adopter ses us et coutumes, ses modes, ses délires et ses travers également… Tout est fait pour créer cette décadence volontaire, ce délabrement des valeurs, une acculturation de masse, car le Pouvoir a impérativement besoin d’être dominant et prédominant. Aucun Pouvoir ne peut dominer un peuple cultivé. Les ruines de la culture sont essentielles pour la caste des oligarques au pouvoir : il faut donc non seulement l’encourager mais surtout l’organiser… L’ignorance réactualisée par la caste au pouvoir, aidée par le mensonge permanent, est la cause du Mal et de tous les malheurs de ce monde décadent.

Remplacer la révolte légitime par une culpabilité maladive 

Le système parvient à faire croire à l’individu que ce dernier est seul responsable de son malheur : à cause de l’insuffisance de son intelligence, la pauvreté de ses capacités intellectuelles, comme celle de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre l’idéologie fasciste du système économique ultra libéral, l’individu dévalorisé culpabilise ! En particulier le chômeur, copieusement culpabilisé et traité de « fainéant », « récidiviste », entre dans un état dépressif dont l’un des effets est justement l’inhibition qui désamorce efficacement toute velléité à agir. Sans action, pas de révolution envisageable et le tour est joué à merveille… La société tout entière est prostrée dans la pétrification et la culpabilisation… On peut tranquillement la conduire à l’abattoir !

A suivre …

Jean-Yves Jézéquel

 

Articles précédents :

Première partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du Nouvel ordre mondial 

Par Jean-Yves Jézéquel, 09 mars 2024

 

Deuxième partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: Prédominance, dictature, esclavage des peuples 

Par Jean-Yves Jézéquel, 13 mars 2024

 

Troisième partie :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: La dominance et la prédominance…mensonge et vérité

Par Jean-Yves Jézéquel, 19 mars 2024

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Jean-Yves Jézéquel est psychanalyste, psycho-oncologue, pratiquant l’introspection analytique par les thérapies émotionnelles, les états modifiés de conscience (psychothérapie transpersonnelle, sophrologie analytique par l’hyperventilation, EMDR) depuis plus de trente ans… Sa formation universitaire de théologien a fait aussi de lui un spécialiste dans les questions concernant les spiritualités et les religions, domaine de compétence qu’il a continué à cultiver librement, émancipé de tout engagement confessionnel.

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Les médias français préparent de plus en plus l’opinion publique à la guerre contre la Russie en Ukraine … en martelant bien que la seule présence des forces militaires françaises ferait tellement peur aux Russes, qu’ils n’oseraient plus bouger et avec un peu de chance repartiraient en courant … Pourquoi imaginent-ils que nos hommes ne deviendraient pas des cibles légitimes pour l’armée russe ? Le directeur du Renseignement extérieur russe vient d’ailleurs de les prévenir : tout soldat français venu les armes à la main deviendra une cible prioritaire. A bon entendeur …

Une émission spéciale est sortie sur LCI concernant les scénarios possibles d’une intervention militaire française en Ukraine. Nous apprenons ainsi que cela est prévu certainement pour juin, en tout cas cet été, qu’il s’agirait environ de rien moins que 20 000 hommes et qu’ils seraient stationnés, soit le long du Dniepr, soit à la frontière biélorusse (soit les deux en même temps), afin de protéger Kiev d’une avancée fulgurante de l’armée russe.

Autrement dit, l’effondrement de l’Ukraine est prévu d’ici l’été. Mais comme l’Axe atlantiste ne peut se permettre de perdre, il va falloir y aller.

Cela vaut la peine de prendre le temps de regarder de morceau de propagande jusqu’au bout, d’autant plus qu’il s’agit certainement du premier d’une longue série à venir :

Donc 20 000 militaires français, mais la France ne serait pas en guerre contre la Russie … car elle ne tirerait pas la première. Je ne sais pas pourquoi, ces « experts » sont tellement persuadés que les militaires français ne deviendraient pas de cibles militaires légitimes pour l’armée russe, puisqu’ils sont sur une zone de guerre et armés ? La France ne réagirait pas si ses hommes étaient pris pour cibles  … pour ne pas entrer en guerre contre la Russie ? Il est vraiment naïf de penser que la seule présence des militaires français ferait tellement peur aux Russes, qu’ils en seraient pétrifiés …

Soyons honnêtes, les Français le méritent : l’envoi d’un tel contingent ferait entrer la France en guerre et pas uniquement médiatiquement. Et pour quoi ? La réponse apportée est clairement apportée dans cette émission : la France n’est pas en danger, ses frontières ne sont pas en danger, il faut aller mourir pour les intérêts de la France (on ne sait pas lesquels) en Ukraine, il faut aller mourir pour « défendre » l’Ukraine puisqu’elle doit entrer dans l’UE et dans l’OTAN, il faut aller mourir pour l’UE. Ca vous donne envie ?

On avait bien compris que la France n’était absolument pas menacée par la Russie, merci à LCI de l’avoir prononcé. Il est normal que l’armée et le peuple défende le pays, lorsqu’il est en danger. Mais ici, ce n’est pas le cas. Et c’est désormais dit.

De son côté, le directeur du Service du Renseignement extérieur (SVR) a déclaré, que la France se préparait déjà à envoyer 2 000 militaires :

« Selon les données reçues par le Service du Renseignement extérieur, un contingent est déjà en préparation pour être envoyé en Ukraine. Dans un premier temps, il comptera environ 2 000 personnes », indique le message.
Les projets du président Emmanuel Macron inquiètent les militaires français, a souligné le directeur du Renseignement extérieur. Il ne sera pas possible de transférer une telle unité inaperçue, elle deviendra donc une « cible légitime prioritaire » pour l’armée russe.
« Cela signifie que l’attend le sort de tous les Français, qui sont venus sur le territoire du monde russe avec l’épée. »

L’avertissement est clair : tout soldat français, qui viendra les armes à la main combattre la Russie, sera une cible légitime prioritaire pour l’armée russe. Que l’on se souvienne des armées de Napoléon ou des armées nazies …

Par ailleurs, une Intervention étrangère, comme la Russie en a connu, par exemple lors du soutien apporté à l’Armée blanche contre la Russie par des Puissances occidentales, notamment la France et la Grande-Bretagne, soutien qui s’accompagnait d’une prise de contrôle de la Russie par ces forces d’occupation sous couvert de « libération », va changer la nature du conflit sur le sol ukrainien.

Cela va-t-il plaire aux Ukrainiens, de voir des armées étrangères in fined’occupation sur leur sol ? Ces « armées libératrices »  vont ainsi briser le mythe de la grande « libération nationale ». Déjà, le discours autour du Corps de volontaires soi-disant russes, combattant contre la Russie du côté atlantiste, est d’une composition, qui ne laisse de « russe » que le nom. Exemple : des mercenaires roumains ont déclaré faire partie de ce « Corps des volontaires russes » et participer aux attaques contre Belgorod. Mais pour l’instant, il ne s’agit pas du débarquement d’armées étrangères. Le ressenti de la population en Ukraine va radicalement changer après.

D’un côté, la Russie avance sur ses terres historiques et avec des populations plutôt favorables dans l’ensemble, elle parle la même langue, elle partage la même histoire, car ce fut le même pays pendant un millénaire. D’un autre côté, des armées qui ne parlent pas la langue, qui sont à des milliers de km de leurs terres, qui vont vivre aux frais du pays et de la population qu’ils financent, donc qu’ils considèrent comme obligés, des militaires venus défendre les intérêts atlantistes – et non  pas ukrainiens. A terme, cela va mal se passer – pour eux.

Encore une remarque. La communication militaire occidentale me surprend. Comme l’armée atlantico-ukrainienne, qui avait annoncé la date et l’ampleur de son offensive, laissant ainsi le temps et la possibilité à la Russie de réagir, Macron annonce la date, l’ampleur et les lieux de stationnement des forces militaires françaises sur le front ukrainien. Est-ce que le monde de la communication a à ce point dévoré le politique, que ces dirigeants sont incapables de penser une véritable stratégie, sans avoir à d’abord à la jouer dans les médias ? Certes, la dimension intimidation joue dans tout conflit armé, mais en général l’on n’annonce pas aussi clairement à l’ennemi ce que l’on va faire … Surtout, quand on le fait ensuite.

Toujours est-il que la Russie a prévenu : les troupes françaises sont attendues et bénéficieront d’un accueil inoubliable.

Karine Bechet-Golovko

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La France soutient, selon Politico, officiellement, l’appel de la Pologne à limiter les importations de produits agricoles en provenance d’Ukraine, mais dans les faits, cette annonce ressemble plus à un coup de com pour apaiser les agriculteurs en colère. Si une telle décision était prise, l’Ukraine pourrait perdre environ 1,2 milliard d’euros de revenus commerciaux, stipule le média aglophone.

La France a rejoint la position polonaise sur la limitation des importations de produits agricoles en provenance d’Ukraine à la veille de la réunion des pays de l’UE sur la question de l’extension du libre-échange avec Kiev? Selon les informations du média anglophone, la décision de Paris et de Varsovie aurait pu mettre à mal l’unité de l’alliance sur la question commerciale avec l’Ukraine et aurait pu perturber la prochaine réunion de la Commission européenne, du Conseil de l’UE et du Parlement européen du 19 mars. C’était un effet d’annonce.

Les agriculteurs de plusieurs pays de l’UE, dont la Belgique, l’Allemagne, la Pologne et la France, – aussi l’Espagne – protestent contre de nombreuses réglementations européennes régissant la production agricole, ainsi que contre l’importation incontrôlée de produits agricoles d’Ukraine dans les pays européens. Les agriculteurs préconisent également une simplification des procédures bureaucratiques et une réglementation moins stricte de l’agriculture ce qui va contre la ligne politique de la Commission européenne.

Observateur Continental signalait que «les dirigeants de l’UE ne veulent rien dire sur l’adhésion de l’Ukraine avant les élections européennes en raison de la colère des agriculteurs, des nouveaux coûts engendrés et du poids politique de l’Ukraine dans l’UE». Le conflit, s’il n’est pas résolu rapidement, risque d’éclipser le sommet des dirigeants de l’UE à Bruxelles ce jeudi et de révéler que les déclarations de solidarité des dirigeants avec l’Ukraine sont vaines alors qu’ils cèdent à la pression intérieure des agriculteurs qui prétendent ne pas pouvoir rivaliser avec les importations bon marché d’Ukraine parce qu’elles sont entravées par la bureaucratie européenne.

Fin février, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a appelé l’Ukraine à «comprendre la situation des agriculteurs européens» et à s’assurer de la coopération de Kiev pour mettre en œuvre un système d’exportation de céréales ukrainiennes depuis l’Union européenne pour les vendre dans des pays tiers. Cela est un signe de conflit au sein de l’UE.

«Les législateurs européens ont récemment voté pour imposer plusieurs restrictions à une proposition de la Commission européenne visant à prolonger d’un an les importations en franchise de droits pour l’Ukraine. Ces amendements ont renvoyé les trois branches de l’UE – le Conseil, le Parlement et la Commission – à la table des négociations pour rechercher un compromis. Les ambassadeurs de l’UE devaient se réunir lundi soir pour finaliser la position du Conseil, avant une série de négociations interinstitutionnelles mardi soir», soulignait Politico.

Le président des Patriotes, Florian Philippot, rapporte sur X, citant BTMTV que tout ça c’est du vent, une tromperie envers les agriculteurs pour sauver les élections européennes: «Les #AgriculteursEnColère ne sont pas dupes et ont réagi très durement à l’accord européen décidé cette nuit [mardi] sur les importations de produits agricoles ukrainiens: ils ont raison!». Il rajoute: «On va vous dire dans les médias que des importations ukrainiennes sont plafonnées: c’est faux, c’est du vent!». «En réalité, ce qui a été décidé cette nuit c’est la reconduction pour 1 an supplémentaire de produits agricoles ukrainiens sans droits de douane! Et «le mécanisme plafonne, de facto, les volumes d’importation de ces produits aux niveaux moyens importés par l’UE en 2022 et 2023…c’est à dire aux niveaux les plus élevés, dénoncés par tous les paysans! Les niveaux post suppression des droits de douane!», conclut Florian Philippot.

La manœuvre de Macron un coup d’épée dans l’eau? «Tout cela s’est effondré avec le revirement soudain de Macron la semaine dernière. Après la réunion de Berlin, la France a rejoint le camp minoritaire, mené par la Pologne, qui fait pression pour de nouvelles restrictions sur les importations ukrainiennes dans le bloc, selon les trois diplomates européens proches des négociations», avait rappelé Politico, faisant croire à un accord trouvé ce mardi soir en faveur des revendications des agriculteurs. Mais, comme l’accord conclu dans la nuit reconduit pour un an, à partir de juin, l’exemption de droits de douane accordée depuis 2022 à l’Ukraine, la manœuvre de Macron aura été un coup d’épée dans l’eau et surtout un coup de com pour endormir les agriculteurs français. Comme le souligne Florian Philippot les agriculteurs français et européens vont encore subir le dumping agricole favorable à l’Ukraine.

L’UE privilégie l’agriculture ukrainienne à aux agriculteurs de l’UE. Le Conseil européen a publié un communiqué de presse qui confirme les avertissements de Florian Philippot: «La présidence du Conseil et les négociateurs du Parlement européen ont convenu à titre provisoire de renouveler la suspension des droits d’importation et des quotas sur les exportations ukrainiennes vers l’UE pour une année supplémentaire, jusqu’au 5 juin 2025». «Les mesures commerciales autonomes (MTA) permettront à l’Ukraine de continuer à générer ses propres revenus grâce aux flux commerciaux avec l’UE, ce qui est important pour soutenir son économie dans des circonstances très difficiles. Associé au vaste soutien militaire, financier et humanitaire de l’UE, cela aidera l’Ukraine dans son redressement à long terme ainsi que dans son intégration progressive dans le marché intérieur de l’UE», précise le communiqué, même si l’UE tient à indiquer: «Une nouvelle sauvegarde automatique sera également ajoutée pour certains produits sensibles, tels que la volaille, les œufs, le sucre, l’avoine, le maïs, les gruaux et le miel».

Pierre Duval

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La France fait monter la tension en Europe

mars 20th, 2024 by Lucas Leiroz de Almeida

La France semble de plus en plus disposée à faire face à un conflit de grande ampleur. Dans un récent discours, un haut gradé de l’armée française a déclaré que son pays était « prêt » à faire face à une éventuelle situation de guerre en Europe, faisant l’éloge de l’état actuel des forces armées françaises. En pratique, ce type de déclaration s’apparente à de la propagande irresponsable et à de la provocation dans le contexte actuel de tensions, alors que la France semble sur le point de s’engager directement dans les hostilités en Ukraine.

L’information a été révélée par le chef d’état-major de l’armée française, le général Pierre Schill, lors d’une entrevue. Le général Schill avait alors déclaré que les troupes françaises étaient « prêtes » à faire face à tout scénario d’escalade militaire. Selon lui, « quelle que soit l’évolution de la situation internationale, les Français peuvent en être convaincus : leurs soldats répondront »

Schill a déclaré que Paris est engagé dans des « responsabilités internationales » majeures dans le cadre des traités dont il est signataire. Ces traités, selon le général, sont gravement menacés par la situation mondiale actuelle, qui fait courir à la France un risque important d’implication dans un conflit armé. Face à cette « menace », le pays « doit être préparé » – et il pense que cette préparation est déjà suffisamment avancée, estimant que les troupes du pays sont en mesure de défendre les intérêts français à tout moment.

M. Schill estime qu’une simple capacité de dissuasion nucléaire n’est pas suffisante pour garantir les intérêts français. Pour lui, ce type de puissance militaire ne garantit pas la victoire de la France dans des conflits de moindre ampleur, où l’utilisation de ces armes est peu probable. Ainsi, plutôt que d’investir simplement dans le développement nucléaire, M. Schill estime que la France doit se concentrer sur l’augmentation de la capacité interopérationnelle avec les pays alliés.

Schill estime qu’une simple capacité de dissuasion nucléaire n’est pas suffisante pour garantir les intérêts français. Pour lui, ce type de puissance militaire ne garantit pas la victoire de la France dans des conflits de moindre ampleur, où l’utilisation de ces armes est peu probable. Ainsi, plutôt que d’investir simplement dans le développement nucléaire, M. Schill estime que la France doit se concentrer sur l’augmentation de la capacité interopérationnelle avec les pays alliés.

À première vue, les propos de M. Schill pourraient être interprétés comme un simple acte de propagande visant à vanter la capacité militaire de son pays. Cependant, la situation actuelle montre clairement que les intentions du général vont bien au-delà de la simple propagande. En pratique, M. Schill approuve les plans de guerre précédemment suggérés par le président français Emmanuel Macron, dont la rhétorique sur l’Ukraine est devenue de plus en plus agressive.

M. Macron a refusé d’exclure l’envoi de troupes françaises en Ukraine. Il a également déclaré que la défaite de la Russie était vitale pour la France et qu’il fallait donc tout mettre en œuvre pour assurer une « victoire ukrainienne ». Avec l’échec de la politique d’envoi d’armes et d’argent, la discussion sur l’envoi direct de troupes s’est développée – et Macron a agi de manière ambiguë, suggérant un soutien au projet, tout en niant publiquement qu’il y ait des plans pour un tel déploiement dans un avenir proche.

Parallèlement, les services de renseignement russes ont annoncé qu’ils avaient obtenu des données prouvant que Paris disposait déjà d’au moins deux mille soldats prêts à être envoyés en Ukraine. On pense que ces troupes sont préparées pour travailler dans des zones spécifiques dans lesquelles l’Occident veut éviter à tout prix les avancées russes, comme Odessa. Comme prévu, l’équipe de Macron a nié l’existence d’un tel plan, mais les discours agressifs à l’égard de la Russie n’ont pas changé, ce qui maintient les tensions entre les deux pays dans une situation très critique.

Il est évident que l’envoi de troupes occidentales sur le champ de bataille ukrainien constituerait pratiquement une déclaration de guerre à la Fédération de Russie. Les soldats et le matériel français présents sur le sol ukrainien seraient des cibles légitimes et Moscou ne manquerait pas de les attaquer en priorité. En d’autres termes, pour garantir ses intérêts personnels de « leader européen », Paris intensifie délibérément les rivalités avec la Russie à un niveau dangereux qui pourrait conduire à une guerre nucléaire.

Il convient toutefois d’être sceptique à l’égard de la propagande de Schill. Il est peu probable que la France soit réellement préparée à une situation de conflit prolongé sur le sol européen. Aucun pays européen ne dispose actuellement d’une préparation militaire suffisante pour faire face à une guerre totale avec la Russie, la supériorité militaire de Moscou étant un fait largement reconnu par les experts.

Il est fort possible que les propos de Schill ne soient qu’une rhétorique dénuée de sens, destinée à intimider la Russie et à remonter le moral des Français. Il peut s’agir d’un bluff destiné à inciter la Russie à des réactions violentes afin de justifier la militarisation de la France. Enfin, étant donné la patience des Russes et l’objection des Européens à soutenir la guerre, il est nécessaire pour les bellicistes occidentaux de créer constamment des « opérations psychologiques » et des « faux drapeaux » qui légitiment l’action militaire. Ainsi, l’objectif est peut-être simplement d’inciter Moscou à agir de manière réactive – ce qui ne risque pas de se produire, compte tenu de la prudence et de la diplomatie dont les Russes ont fait preuve par le passé.

Toutefois, les Français doivent veiller à ne pas se laisser tromper par leurs propres récits. Compte tenu du niveau élevé de bellicisme dans le pays, les décideurs parisiens risquent de commencer à croire non seulement qu’une telle « menace russe » est réelle, mais aussi que la France est en fait « prête à la guerre » – ce qui leur permettrait de lancer des mesures qui mèneraient la sécurité continentale à la ruine.

Lucas Leiroz de Almeida

 

 

Article original en anglais : France escalates tensions in Europe, InfoBrics, le 19 mars 2024.

Traduction par Maya: Mondialisation.ca

Image en vedette : InfoBrics

*

Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

Vous pouvez suivre Lucas sur Twitter et Telegram.

 

Résistance contre l’Amalek du 21° siècle

mars 20th, 2024 by Mohamed El Bachir

Nous sommes le 9 mars 2010, à la question posée par le journaliste Laurent Zecchini,

« le Proche-Orient fait-il face à de nouveaux dangers?», la réponse de feu le Président Israélien, Shimon Péres, fut limpide «Oui, car nous sommes confrontés à de nouvelles ambitions. Les Perses veulent de nouveau contrôler le Proche-Orient. Que ce soit pour des motifs religieux importe peu…» Concernant les pays arabes, le Président ajouta «… La plupart des Arabes en sont profondément préoccupés. Ils ont peur d’une agression de l’Iran, et ils ne savent pas quoi faire… Israël n’est plus le principal problème pour eux, c’est l’Iran, qui utilise le conflit israélo-arabe comme une excuse pour ses ambitions…»(1)

Ces propos font échos à ceux, tenus en des termes bibliques, trois mois plus tôt, par le Premier ministre israélien Benyamin Netannyahou à Auschwitz et je cite :

«nous nous souviendrons toujours de ce que nous a fait l’Amalek nazi, et nous n’oublierons pas de nous tenir sur nos gardes face au nouvel Amalek qui apparaît au devant de l’histoire, et menace à nouveau d’exterminer les juifs. Nous ne prendrons pas les choses à la légère en nous faisant croire qu’il s’agit d’intimidations en l’air.» (1)

Il va sans dire que pour le sionisme, le nouvel Amalek est l’Iran. 

En 2017, c’est le prince héritier, Mohamed Ben Salmane, l’homme fort de l’Arabie saoudite qui reprend l’amalgame à son compte en déclarant: «nous avons appris de l’Europe que l’apaisement ne marche pas. Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler de l’Iran refasse au Moyen-Orient ce qui s’est passé en Europe.»(2)

Et pour clore ces brefs rappels qui annonçaient le présent, c’est le Président du parlement libanais, Nabih Berry, qui a résumé en 2017 ce présent en affirmant que le Moyen-Orient risque de se trouver face à «une nouvelle déclaration Balfour, dans la perspective d’un marché du siècle qui serait conclu aux dépens de la cause palestinienne et des droits du peuple palestinien.»(3)

En effet, la colonisation de la Cisjordanie se poursuit sans discontinuité pendant que Gaza, de prison à ciel ouvert, est devenue un cimetière. Et sur ce point, le témoignage de Dominic Allen, le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) pour la Palestine est éloquent:

« C’est un cauchemar qui est bien plus qu’une crise humanitaire. C’est une crise de l’humanité …Et ayant quitté Gaza cette semaine, je peux vous assurer que c’est pire que ce que je peux décrire, ou que les photos peuvent montrer, ou que vous pouvez imaginer. »  (4)

Nous sommes au 21 ème siècle! 

 Amalek ?

Dans le Deutéronome, XXV 17-19, il est écrit:

«Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, sur le chemin, à votre sortie d’Egypte. Il te rencontra en chemin, démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières; toi, tu étais las et épuisé, et lui ne craignait pas Dieu. Ce sera lorsque le Seigneur ton Dieu t’aura donné le repos de tous tes ennemis alentour, dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage pour l’occuper, tu effaceras le souvenir d’Amalek de dessous les cieux, ne l’oublie point. …Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l’emportait, et quand il les laissait retomber, Amalek l’emportait.»

Amalek est donc le roi du peuple ayant attaqué, à Refidim, les enfants d’Israël à leur sortie d’Egypte, et dont, selon la Bible, un descendant Perse, Haman, conseiller du roi Perse Xerxès I – dit Assuérus – (485 à 465 avant J.C), avait projeté d’exterminer tous les juifs du royaume. Mis au courant par Esther, fille adoptive du Juif Mardochée et femme de l’Empereur Perse, Xerxès I mit fin à l’entreprise d’aman et le destitua. Enfin, selon la bible, Amalek est polymorphe. 

Actualisant cette histoire biblique. Le perse Xerxèx I, aujourd’hui, aura la nationalité iranienne. Et, au regard de ce que vit la population palestinienne à Gaza, le Amalek d’aujourd’hui est israélien.

 Quant à la « nouvelle déclaration Balfour» l’impérialisme israélo-occidental n’a jamais cessé de mettre en place les conditions géopolitiques de sa réalisation:le Royaume d’Israël du Nil à l’Euphrate. Avec, aujourd’hui, la collaboration avérée des Etats arabes signataires des Accords d’Abraham. 

Quant aux forces de résistances palestiniennes pacifiques et armées, elles ont appelé à l’unité pour défendre la cause du peuple palestinien. Elles dénoncent la nomination d’un nouveau premier ministre par Mahmoud Abbas en déclarant que c’est une «mesure formelle dénuée de tout sens…La plus haute priorité nationale à l’heure actuelle est de faire face à l’agression barbare israélienne sur la bande de Gaza et à la guerre d’extermination et de famine que l’occupation fait subir à son peuple ».(5) Dans cet appel à l’unité, les forces de résistance ont appelé le Président de l’Autorité palestinienne à faire face au «risque de déplacement» (5) de la population palestinienne de Cisjordanie et de Gaza. En fin de compte, il ne reste au Président de l’Autorité palestinienne que deux portes de sortie: rejoindre la résistance ou la démission.

Dans tous les cas, les forces de résistance palestiniennes savent que la résistance arabe incarnée par le Hezbollah, la résistance irakienne et yéménite, soutenue par l’lran, la Syrie et l’Algérie est de leurs côtés . 

Mohamed El Bachir

 

Notes :

(1)Journal Le Monde: 9/03/2010 et 28/01/2010

(2) https://www.lemondejuif.info/2017/11/prince-heritier-saoudien-layatollah-ali-khamenei-nouvel-hitler/

(3) https://www.lorientlejour.com/article/1088174/le-liban-condamne-a-lunisson-la-decision-de-trump.html

(4)https://french.almanar.com.lb/2897105

(5)https://french.almanar.com.lb/2896896

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«Créer le navire, ce n’est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goût de la mer.»

(Antoine de Saint-Exupéry)

Résumé

Un éclair dans le ciel passé, il faut le regretter, inaperçu par les Algériens et Algériennes, alors qu’il s’agit d’un premier jalon de la réelle indépendance énergétique à partir de son savoir-faire, sa création intellectuelle. Pour la première fois depuis l’indépendance, l’Algérie actuelle tente de mettre en œuvre une stratégie visant, si elle était poursuivie avec la même détermination, de sortir graduellement de la dépendance dangereuse au tout fossile et penser de ce fait à l’Algérie de demain. Le coût global de ces 3 000 MW serait autour de 2 milliards de dollars.

Pourquoi c’est important ? Les énergies fossiles représentaient jusqu’à présent 2% de la capacité totale installée et contribuaient d’une façon marginale à la production d’électricité. Dans un an, les 3 000 MW qui représentent un bond en avant (multiplié par 7 la capacité solaire en passant de 2% à 10%) seront opérationnels et produiront de l’énergie électricité équivalente de 1 000 MW thermique.

Dit autrement, cela veut dire que nous allons épargner l’équivalent de 1,5 milliard de m3 par an qui peuvent être vendus ou laissés aux générations futures. En clair, c’est comme si Sonelgaz, non seulement, ne consommerait plus de gaz, mais au contraire mettait à la disposition du pays 1,5 milliard de m3 de gaz chaque année équivalant à un gisement de gaz pour lequel on investirait constamment. Il vient que dès la troisième année, le gaz épargné permettrait de payer le financement initial après l’électricité est gratuite selon la durée des panneaux solaires autour de 25 ans.

Pour la première fois en déclenchant le compteur du renouvelable, l’Algérie peut se battre, non seulement dans le renouvelable et l’hydrogène vert, mais elle sera très économe de son gaz, qu’elle vendra au plus offrant, non pas contre des dollars, mais contre un savoir-faire avec la devise suivante : chaque m3 de gaz vendu devra être compensé par la mise au point d’un kWh solaire ou un kg d’hydrogène vert ! C’est cela la réussite de la transition énergétique à l’actif de ce gouvernement.

Tournant décisif dans le développement des énergies renouvelables en Algérie

«Ainsi, comme rapporté, le groupe Sonelgaz a signé, jeudi, à Alger, des contrats avec les sociétés nationales et étrangères ayant remporté l’appel d’offres national et international pour la production de 3 000 mégawatts (MW) d’énergie solaire photovoltaïque, lancé l’année dernière. Il s’agit de l’appel d’offres lancé par Sonelgaz, en février 2023, pour la réalisation d’un projet d’une capacité de 2 000 mégawatts, consistant en la réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques, d’une capacité de production de 80 à 220 MW chacune, réparties sur 12 wilayas. Le groupe a signé, à cet effet, 14 contrats avec 8 soumissionnaires ayant remporté l’appel d’offres. S’agissant de cet appel d’offres, 140 sociétés, dont 34 algériennes et 106 étrangères (20 nationalités), ont retiré le cahier des charges. Le deuxième appel d’offres est ancien, lancé par le ministère de la Transition énergétique une première fois en 2022, concerne le projet de production de 1 000 MW (‘’Solar 1 000 MW’’), à travers la réalisation de 5 centrales solaires photovoltaïques d’une capacité de 50 à 300 MW chacune, réparties sur 5 wilayas.»(1)

«La cérémonie de signature des contrats organisée par le président-directeur général de Sonelgaz s’est déroulée à El-Aurassi. Outre les deux ministres en charge, j’ai été invité en tant qu’ancien ministre du MTEER qui a participé à la création de la société Shams qui a suivi l’appel d’offres du projet ‘’Solar 1 000 MW’’ conception PDG de Sonelgaz. On notera aussi la présence du commissaire du CEREFE, du président de l’ARH et d’Al Naft et des cadres de Sonelgaz, ainsi que de représentants d’entreprises publiques et privées.» (1)

Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Arkab a qualifié ces deux projets de «tournant décisif» et de «grand pas» dans

«le développement des énergies renouvelables et respectueuses de l’environnement en Algérie». C’est aussi une démarche «qui vient incarner la volonté ancrée et la conduite éclairée du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur de l’exploitation optimale des énergies propres et renouvelables, notamment l’énergie solaire».

Le projet de production de 3 000 MW est une nouvelle opportunité qui permet aux sociétés nationales privées et publiques de développer l’intégration industrielle suivant la dynamique de développement du secteur industriel, en général, de plus, ce projet permettra de «concrétiser des partenariats entre des entreprises nationales et étrangères, qui contribueront au renforcement des capacités des ressources humaines et au transfert de technologie dans ce domaine». Et d’expliquer, ces contrats permettront de transférer la technologie aux sociétés nationales qui participeront à la réalisation des centrales solaires, «le gaz naturel est une énergie qui accompagnera toujours la transition énergétique, comme réaffirmé lors du 7e Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui s’est tenu à Alger début mars».(1)

De son côté, Mme Dahleb a souligné l’importance de ce projet «historique» dans la réalisation de la sécurité énergétique en Algérie, relevant son rôle dans la transition vers un modèle énergétique résilient et équilibré, à travers l’ouverture des investissements dans les projets des énergies renouvelables, d’autant que l’Algérie

«œuvre résolument à développer une stratégie nationale énergétique bas-carbone, à même de lui permettre d’être un acteur dans ce domaine. À son tour, le PDG de Sonelgaz a fait savoir que le groupe avait mis en place un plan d’action visant à conférer davantage d’efficacité à la réalisation de ce projet, le projet de production de 3 000 MW d’énergie solaire photovoltaïque s’inscrit dans le cadre du Programme de développement des énergies renouvelables, décidé par les hautes autorités. À noter, en dernier lieu, que Sonelgaz prévoit de lancer un autre programme de 3 000 MW, probablement durant l’année en cours. La livraison de toutes ces stations (20 au total) est échelonnée durant l’année 2024 et la moitié de l’année 2025. «42 % des réalisations seront pris en charge par des entreprises algériennes ou en partenariat avec des entreprises étrangères».(1)

L’historique de l’épopée des énergies renouvelables

Pour l’histoire, sans remonter à la création du Commissariat aux Energies Nouvelles en 1980, il faut savoir en effet qu’en l’espace de 60 ans l’Algérie a produit plus de 2,5 milliards de tonnes de pétrole et l’équivalent de 3 000 milliards de m3 de gaz. Graduellement et avec les contraintes climatiques mais aussi la diminution des réserves. Consciente de cela, l’Algérie amorce une dynamique d’énergie verte en lançant un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique et préparer l’Algérie de demain. Le programme des énergies renouvelables actualisé consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique, si les conditions du marché le permettent.

L’Algérie s’est engagée sur la voie des énergies renouvelables afin d’apporter des solutions globales et durables aux défis environnementaux et aux problématiques de préservation des ressources énergétiques d’origine fossile à travers le lancement d’un programme ambitieux pour le développement des énergies renouvelables qui a été adopté par le gouvernement en février 2011, révisé en mai 2015 et placé au rang de priorité nationale en février 2016, l’Algérie s’engage alors dans une nouvelle ère énergétique durable. Le programme des énergies renouvelables dans sa version actualisée consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique. Ainsi, les économies d’énergie cumulées engrangées seraient de l’ordre de 93 millions de TEP, dont 63 millions de TEP d’ici 2030 et le reste au-delà de cet horizon.(2)

Les choses n’ayant pas avancé dans la direction voulue, le programme des énergies renouvelables n’a pas démarré dans les faits. Il faut citer cependant d’abord la création du Cerefe en octobre 2019. Le programme mis en œuvre par SKTM filiale de Sonelgaz a permis l’installation de 380 MW solaire et 10MW éolien avec deux opérateurs de Chine et d’Allemagne.

Le programme du président de la République 2020+

À la fin de 2019, la situation était la suivante : 24000 MW de capacités de centrales thermiques. «À la fin décembre 2022, avec les efforts, la puissance totale installée en énergies renouvelables (EnR) s’élevait à 589,7 MW (mégawatts) dont 460,8 MW englobant 422,6 MW raccordées au réseau et 38,2 MW hors réseau et 120 MW d’hydroélectricité héritage de 1962. Toujours à fin décembre 2022, la capacité cumulée des énergies renouvelables installée par le ministère de l’Intérieur représente 4,1% du parc national des énergies renouvelables hors hydroélectricité, soit une capacité de 18,96 MW.

«  Le parc des énergies renouvelables du ministère de l’Intérieur est constitué de : — 5 226 kits PV pour l’électrification des zones d’ombre totalisant une capacité de 8,88 MW, soit 47% des réalisations du ministère — 850 écoles solarisées avec une capacité évaluée à 6,62 MW, soit 35% des réalisations du ministère de l’Intérieur et représentant une croissance de +10,4% par rapport à la capacité cumulée à fin décembre 2021 — 34 506 points d’éclairage public solaire cumulant une capacité de 3,45 MW, soit 18% des réalisations du ministère de l’Intérieur. La capacité installée par le ministère de l’Intérieur durant la période 2020 et 2022, évaluée à +9,85 MW, représente un peu plus que le double de la capacité cumulée installée jusqu’à la fin décembre 2019 (9,11 MW), soit une croissance de +108%.» (3)

Création du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables (MTEER)

Conformément à l’engagement du candidat président Abdelmadjid Tebboune dans le cadre des 54 engagements. Fin juin 2020, j’ai reçu comme mission de lancer la transition énergétique et les énergies renouvelables. Pour la première fois depuis l’indépendance, un ministère est créé. Ce ne fut pas facile à mettre en œuvre. Très vite j’ai martelé que la transition énergétique voulue par le Président, pour qu’elle réussisse, nécessite l’engagement de toute la société et de tous les départements ministériels. Avec ma petite équipe d’une dizaine de personnes, nous avons développé un certain nombre d’actions de responsabilisation de tous les secteurs en ce qui concerne l’éfficacité énergétique. 22 ministères ont reçu notre visite et nous avons mis en place plusieurs conventions, notamment avec l’industrie, les transports, l’habitat le commerce, les affaires religieuses, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’intérieur et une antenne, un «Monsieur Énergie renouvelable» a été installé auprès des ministères pour suivre le développement de la transition énergétique à la fois dans le cadre de la mise en œuvre des économies d’énergie mais aussi de développer l’autoconsommation.

Parallèlement, un plan de 1 000 MW a été élaboré et nous nous appuyons sur un travail qui a été fait par le ministère de l’Énergie, nous avons validé, voire corrigé la liste des sites retenus par un travail de proximité avec les différentes wilayas retenues et 3 000 ha ont été mobilisés. Parallèlement, la société Shems, dédiée aux énergies renouvelables, a été créée avec une co-tutelle Sonelgaz-Sonatrach. l’appel d’offres était prêt depuis mai 2021 ; entre-temps, en juillet 2021, changement, le nouveau ministre continue sur la lancée et finalement l’appel d’offres a été lancé, une prorogation a été permise. La réception des appels d’offres s’est faite mais le choix de financement n’a pas été résolu. Arrive septembre 2023, une nouvelle réorganisation a heureusement fait que le programme énergie renouvelable revienne au ministère de l’Énergie et des Mines et c’est tout naturellement que Sonelgaz a hérité du projet «1 000 MW Solar».

La réalisation remarquable de Sonelgaz

C’est un fait, il faut saluer ce coup de reins salvateur du ministère de l’Énergie et des Mines, qui, conscient de l’importance du challenge, a fait ce qu’il fallait pour concrétiser cette première étape. Il faut aussi saluer objectivement la prouesse de Sonelgaz qui, sans faire de tapage, fait ce qu’elle fait et surtout fait ce qu’elle dit. Souvenons-nous fin 2022, disparition du MTEER, l’inquiétude était grande concernant les engagements du Président. Fin janvier 2023, le groupe a été chargé «officiellement» par les pouvoirs publics de réaliser 15 000 mégawatts en énergies renouvelables et qu’un appel d’offres national et international sera lancé avant la fin du premier trimestre 2023 pour réaliser 2 000 MW d’EnR comme première phase. Ce qui fut fait. Le problème du financement ayant été pris en charge par Sonelgaz.

En l’espace de 6 mois, un appel d’offres a été lancé de 2 000 MW avec des délais fermes aux différents soumissionnaires. Le lundi 24 juillet 2023, ouverture des plis relatifs à la réalisation du projet de centrales solaires d’une capacité totale de 2 000 MWc, en présence du directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables, Monsieur Francesco La Camera.

Dans la foulée, avec le nouveau directeur de la société Shems, l’appel d’offres des 1 000 MW Solar a été réactivé, les anciennes soumissions ont été reconfirmées.

Ensuite, le processus d’ouverture des plis s’est fait dans les délais fixés, les négociations avec les opérateurs furent menées en ayant à l’esprit de décrocher le plus bas prix d’installation du kWh avec les meilleurs garanties de performance, de fiabilité et de mise en œuvre des équipements. Nous nous retrouvons ce début mars avec 20 contrats signés avec les différents opérateurs.

En terme d’emplois, le Plan vert de 3 000 MW solaire c’est en moyenne 4 emplois par MW. L’emploi direct en lien avec l’expansion des énergies renouvelables avec les activités directement liées à l’ expansion. L’emploi indirect est généré le long de la chaîne de valeur, en amont des activités économiques directement liées au développement des énergies renouvelables. Des cadres ingénieurs devraient être recrutés à commencer par la trentaine d’ingénieurs spécialistes formés par le MTEER (PGS) pour prendre en charge le noyau des ingénieurs des centrales solaires à construire par la société Shems.

Le Plan hydrogène vert

C’est un fait, la production d’énergie électrique provenant du solaire est un grand pas dans la stratégie de production d’hydrogène vert grâce à deux segments que l’Algérie maîtrise, le solaire, et aussi la production d’eau dessalée. Il reste le troisième membre, à savoir l’électrolyse de l’eau qui nous permettra de produire de l’hydrogène vert mais nous ouvre de grandes perspectives dans l’ammoniac vert, les engrais. Il faut pour cela que nous produisions de l’électricité verte à la fois pour la consommation importante, réduisant de ce fait le recours au gaz, que nous devons laisser autant que possible aux générations futures. Il nous faudra alors produire de l’électricité verte pour produire de l’hydrogène vert qui remplacera graduellement, en terme de rente, le gaz.

La coopération pour l’hydrogène vert avec l’Allemagne

Le deuxième challenge après celui de la production de l’électricité solaire est celui pour l’Algérie de produire de l’hydrogène vert à partir de l’électrolyse d’eau dessalée avec l’électricité provenant des centrales solaires, nous fondons l’espoir sur la coopération développée par le ministère de l’Énergie avec l’Allemagne. L’Algérie aspire à devenir un acteur majeur dans la production d’hydrogène vert, visant à exporter 10% des besoins de l’UE d’ici 2040. Cette ambition pourrait, non seulement, améliorer les perspectives économiques du pays mais également créer de nouveaux emplois, tout en déplaçant progressivement le secteur énergétique vers des sources plus durables.

Le «SoutH2Corridor» représente un pas significatif vers la diversification des importations d’énergie en Europe, contribuant ainsi à la sécurité énergétique du continent.

«L’Algérie et l’Allemagne ont franchi une étape significative dans leur partenariat énergétique en annonçant leur collaboration renforcée dans la production d’hydrogène vert. Les deux pays ont conjointement créé une taskforce bilatérale sur l’hydrogène. Cette entité, mise en place dans le cadre de leur partenariat énergétique existant, vise à promouvoir les conditions-cadres essentielles à la production, au stockage et au transport d’hydrogène vert et de ses dérivés. La déclaration d’intention, signée à Alger par le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat, Dr Robert Habeck, et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, souligne l’importance stratégique de cette collaboration. Le ministre Habeck a souligné que l’Allemagne et l’Algérie, partenaires énergétiques depuis 2015, cherchent à étendre leur coopération et à encourager l’Algérie à investir davantage dans les énergies solaire et éolienne.»(4)

«Nous voulons renforcer l’Algérie dans sa production future d’hydrogène vert, en encourageant des investissements accrus dans les énergies renouvelables, créant ainsi une chaîne de valeur propre», a déclaré le ministre Habeck. Il a également souligné «l’engagement de l’Allemagne et de l’UE en tant que potentiels acheteurs d’hydrogène vert, soulignant la nécessité de créer les conditions techniques et économiques nécessaires pour les futures livraisons d’hydrogène entre l’Algérie et l’Europe. Ce corridor vise à étendre le réseau existant de pipelines de gaz pour l’hydrogène renouvelable, de l’Algérie à la Tunisie, l’Italie et l’Autriche jusqu’au sud de l’Allemagne».(4)

«Le partenariat entre l’Allemagne et l’Algérie est un exemple clair de la façon dont les défis du changement climatique et de la transition énergétique peuvent être abordés dans de nouvelles constellations», a déclaré le secrétaire d’État parlementaire Stefan Wenzel (BMWK). Le projet du «SoutH2Corridor» a été présenté. Il s’agit d’un pipeline pour le transport d’hydrogène vert, qui va relier l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne à l’Afrique du Nord. Le pipeline aura une longueur de 3300 km, dont 70% seront constitués d’infrastructures réaffectées de gaz naturel, et disposera d’un potentiel d’importation de 4 millions de tonnes d’hydrogène par an d’ici 2030 ». 

« Ensuite, le contrat de mise en œuvre de la coopération technique entre l’Algérie et l’Allemagne sur le sujet «Technologie et développement socio-économique pour les énergies renouvelables et l’hydrogène vert – TaqatHy» a été signé. Le projet est financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre en collaboration avec le ministère algérien de l’Énergie et des Mines (MEM). Il a pour objectif de promouvoir le développement et l’utilisation des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Algérie par le biais de la coopération technique et la construction d’un électrolyseur de 50 MW.(5)

Un programme à notre portée dans le prochain quinquennat

L’idée est de réfléchir à la façon dont l’électricité solaire peut changer fondamentalement la vie et l’économie dans le Sud. On sait que les centrales solaires seraient opérationnelles pour la plupart dans un an, la disposition des différentes centrales du Nord vers le Sud montre que l’on peut disposer de l’énergie du Nord-Sud pour alimenter des trains électriques. Se pose alors le challenge suivant : maintenant que l’électricité serait disponible, l’eau aussi, le développement du Sud ne serait plus un mirage mais une réalité. Le Sahara deviendrait graduellement le sanctuaire de l’agriculture et des agrumes… Mais pour y arriver, il fallait de l’électricité et de l’eau, choses qui seraient disponibles dès l’année prochaine en abondance.

Imaginons une transsaharienne électrique qui a été lancée en Conseil de gouvernement. Un train qui fait Alger-Tamanrasset à 160 km/heure ; pour les 1 925 km, cela ferait 12 heures. Un train classique comportant 600 places, se déplaçant à 160 km/h et consommant 3 100 kWh  /100km, ce que la centrale solaire de proximité pourrait fournir sans difficulté tout au long du trajet, surtout si, à terme, les centrales sont reliées au réseau. Imaginons les gains en gasoil et essence pour les usages de ce mode de transport. Le Sud deviendrait alors de plus en plus un eldorado avec la création d’opportunités qui viendraient compenser les difficultés du Nord saturé, 90% de la population sur 15% du territoire. On devrait penser à une nouvelle vision du futur par la création de villes nouvelles avec la disponibilité de l’eau, de l’électricité et du rail. Plus que jamais le pays a besoin d’un Schéma national d’aménagement du territoire en phase avec les défis du futur de ce XXIe siècle où l’intelligence humaine devra optimiser ses atouts. L’agriculture connaîtrait alors un bond en avant qualitatif. Il en sera de même d’autres activités du secteur tertiaire, des transports, l’avion ne serait plus le transport obligé.

Imaginons que des trains commencent à sillonner le Sahara, en dehors du giga-projet de Gara Djebilet, où est prévue une ligne de voie ferrée de près de 1 000 km, la ligne Tamanrasset permettra le développement du transport de marchandises, notamment des produits agricoles, mais aussi des citoyens. On peut même penser à la conception de villes nouvelles, lieux de vie où de nouvelles perspectives se développeraient. Dans ces conditions, construire 10 000 logements par ville nouvelle en commençant par le trajet In Salah-Tamanrasset (le transfert d’eau potable entre In-Salah, à 1 200 km au sud d’Alger, et Tamanrasset, sur 700 km, est opérationnel, projet qui a pourtant une très grande importance économique, politique et sociale pour toute la région. Lancé en 2008, inauguré en avril 2011, le projet, réalisé par des entreprises chinoises, a coûté trois milliards de dollars, pour une double canalisation réalisée sans contrainte majeure. Elle mettait en place un système de transfert de 100 000 m3 par jour pour sécuriser l’alimentation en eau potable de Tamanrasset. Le transfert de l’eau commence à In Salah à partir de l’immense nappe albienne de 45 000 milliards de m3 qui s’étend jusqu’en Tunisie et en Libye. Mais au final, malgré ses surcoûts et ses approximations, le projet devait sécuriser de nombreuses villes le long de son parcours, et assurer de l’eau potable à Tamanrasset sur un demi-siècle, le transfert sera suffisant pour une ville de 400 000 habitants, l’eau des forages, actuellement disponible à Tamanrasset, pourra être réorientée vers l’agriculture, dans la vallée de l’oued Tamanrasset.(6)

Sur le trajet, avec la disponibilité des centrales solaires proches, il est possible de créer des lieux de vie, un peu à la manière des États-Unis qui ont développé leur pays par une politique de grands travaux où ils ont mobilisé la jeunesse en créant des millions d’emplois et des villes nouvelles.

Conclusion

On peut espérer qu’à ce rythme de développement des énergies renouvelables, à savoir une cadence de 3 000 MW par an en utilisant le mode de financement le plus utilisé dans le monde, à savoir le financement IPP ou le Producteur Indépendant d’Énergie (privé, national ou étranger ou partenariat) comprenant une garantie du prix max du KWh, de la prise en charge des opérations d’exploitation et de maintenance ainsi que de la performance d’une ferme solaire pour une durée d’au moins 20 ans, le financement de type IPP pourrait même être utilisé pour la mise en place du Plan hydrogène vert.

Nous avons montré que le développement du renouvelable et de l’hydrogène vert équivaut à des gisements fossiles de gaz et de pétrole pérenne ce qui est la seule garantie pour les générations futures. Ces «gisements verts» nécessitent un investissement qui sera très rapidement rentable et sûr, contrairement, il faut le dire, à la prospection pétrolière ou gazière qui est coûteuse, aléatoire et surtout qui dépend de l’extérieur pour les prix. Ceci dit, rien n’est exclu : le gaz de schiste serait une divine surprise s’il venait à être produit par une technique respectueuse de l’environnement. Il faut s’y préparer sérieusement pour le futur par la formation et la mise de garde-fous environnementaux visant à sécuriser les forages.

Pour en revenir à Sonelgaz, on ne se rend pas compte du professionnalisme de cette entreprise citoyenne qui met en œuvre la stratégie de l’État en rendant disponible l’énergie d’une façon quasi permanente. On s’est habitué à ce que ce service de mettre à disposition de l’électricité et du gaz d’une façon permanente est naturel. Les citoyens ne savent pas la quantité de défis à relever pour acheminer le gaz de Sonatrach, l’envoyer dans une centrale thermique, le brûler, produire de l’électricité, la transporter, la transformer, la brancher derrière le compteur qui permet d’allumer l’interrupteur.

«De l’époque EGA en 1962 à l’émergence d’un Groupe énergétique de premier plan au niveau national, reconnu et notoire à l’échelle du continent africain et du bassin méditerranéen, Sonelgaz a écrit durant cinquante cinq années l’une des plus belles pages du développement économique et social de l’Algérie, «Joyau de la République», présente partout sur le territoire national, jusque dans les zones les plus éloignées, en assurant un taux de pénétration d’électricité de plus de 99%, un taux de pénétration de gaz de plus de 60%, taux les plus élevés au monde, Sonelgaz a contribué à améliorer la qualité de vie des familles algériennes leur permettant d’entrer résolument dans le monde moderne.(7)

Notre souhait, que Sonelgaz ne s’endorme pas sur ses lauriers, il serait indiqué qu’elle mène à bon port les 3 000 MW, et qu’elle mette en chantier sans tarder une nouvelle tranche de 3 000 MW chaque année pour atteindre les 15 000 MW en 2030. Sonelgaz devrait aussi réfléchir à l’autre challenge : produire de l’électricité solaire pour prendre le challenge de l’Algérie de subvenir aux besoins de l’Europe à hauteur de ses besoins à 1 million de tonnes d’hydrogène vert issu d’environ une autre puissance de 15 000 MW solaire qui seraient opérationnels vers 2035. C’est schématiquement le contenu de la 28e Journée de l’énergie des élèves de l’École polytechnique et qui aura lieu le 16 avril 2024 au Centre de conférences de Sonelgaz.

La citation de Saint-Exupéry s’applique à l’atmosphère qui règne au sein de la bonne ambiance de Sonelgaz, le PDG Mourad Adjal n’explique pas à ses collaborateurs le détail de ce qu’ils doivent faire, il leur inculque le désir de la réussite finale. Sonelgaz, son staff et son président sont, au risque de nous répéter, à féliciter car sous la houlette du ministre de l’Energie et des Mines, lui-même ingénieur et ancien PDG de Sonelgaz, ils nous ont montré que l’Algérie n’a pas dit son dernier mot. Cet évènement n’a pas eu la diffusion qu’il mérite au vu du potentiel d’opportunités qu’il permet. Il mérite une bonne émission qui devrait être bien faite pour expliquer cette révolution silencieuse éfficace sans m’as-tu-vu mais ô combien déterminante pour le pays.

Prof. Chems Eddine Chitour

 

Notes :

1. https://www.aps.dz/economie/168294-production-de-3-000-mw-d-energie-solaire-photovoltaique-sonelgaz-signe-des-contrats-avec-les-societes-concernees 14 Mars 2024

2. https://www.energy.gov.dz/?rubrique=energies-nouvelles-renouvelables-et-maitrise-de-lrenergie

3. https://www.aps.dz/economie/159798-energies-renouvelables-pres-de-590-mw-de-puissance-installee-a-fin-2022

4.https://www.energypartnership-algeria.org/fr/home/translate-to-fr-habeck/

5. https://www.energypartnership-algeria.org/fr/home/4eme-edition-de-la-journee-algero-allemande-de-lenergie

6.https://algeria-watch.org/?p=9058

7. https://www.sonelgaz.dz/fr/category/historique

 

Article de référence   Chems Eddine  Chitour

https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/3-000-mw-de-solaire-immense-bond-en-avant-et-rupture-salvatrice-avec-le-tout-fossile-114252 18-03-2024,  

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Jusqu’à présent, cette année a été un désastre pour la junte néo-nazie et ses seigneurs de l’OTAN et tout indique que ce sera encore pire. C’est précisément la raison pour laquelle l’Union européenne, maintenant exposée sans équivoque comme un simple pendant géopolitique de l’OTAN, envisage une implication beaucoup plus directe, le président français Emmanuel Macron annonçant même de manière pompeuse que certaines unités d’assaut sont censées être prêtes à s’impliquer. Cela s’est vite avéré n’être rien de plus que des vœux pieux, mais la rhétorique est toujours valable. Et là où il y a de la rhétorique, il y a au moins une certaine possibilité d’action. Pourquoi l’Occident politique fait-il cela, alors que la machine de propagande dominante continue d’insister sur le fait que le régime de Kiev « gagne » et qu’il n’y a « rien à craindre » ?

Il est évident qu’ils  ne sont pas en train de gagner et qu’il y a beaucoup de quoi s »inquiéter. Sinln, le pôle de pouvoir belliqueux ne ferait pas grimper les tensions avec la seule superpuissance du monde qui peut l’effacer de la surface de la Terre en quelques minutes seulement. Face à des pertes catastrophiques, au moins à égalité avec celles de la contre-offensive tant vantée, la junte néo-nazie est désespérée de détourner l’attention du public de cela vers le seul domaine dans lequel elle est « gagnante » – l’optique et les « victoires » des relations publiques. Lavée de cerveau par des années de propagande de guerre sur la « perte de la Russie« , la population de l’Occident politique est amenée à croire que le régime de Kiev « peut gagner cela », qu’il « est temps de terminer le travail », que « Poutine se cache dans un bunker » et et d’autres absurdités du même genre. Et cela a fonctionné en grande partie.

Des millions de personnes aux États-Unis et en Europe croient vraiment au « fantôme de Kyyyiiiv », aux « défenseurs de l’île du serpent », aux défenses aériennes en bocal et même à la « chèvre de Kyyyiiiv ». Bien que tout cela (et bien plus encore) se soit avéré n’être rien de plus que des mensonges absurdes, la propagande de guerre a continué à produire des allégations absurdes sur la Russie et ses militaires. Moscou était maintenant en train de « voler des machines à laver ukrainiennes pour améliorer son manque de micropuces« , tandis que les soldats russes « ont continué à se battre avec des pelles en raison de la pénurie de munitions« . Et pourtant, la Russie était comme par magie capable d' »envoyer des nuées nucléaires dans l’espace » et de produire près de trois fois plus d’obus que tous les pays de l’Occident politique réunis. De toute évidence, la réalité sur le champ de bataille est radicalement différente et l’OTAN veut la cacher à tout prix.

C’est précisément la raison pour laquelle l’incursion avortée dans l’oblast de Belgorod (région) a été lancée. L’objectif était de démontrer comment les forces de la junte néo-nazie peuvent encore lancer des opérations offensives sur le territoire incontesté de la Russie, ce qui était très probablement censé affecter l’élection présidentielle et montrer comment le président Vladimir Poutine « manque d’autorité ». Inutile de dire qu’il a non seulement échoué de façon lamentable, mais qu’il s’est en fait retourné contre lui, car le titulaire de Moscou a obtenu 87 % des voix, avec une voix de plus de 75 % à l’échelle nationale. Quel chef occidental a obtenu ne serait-ce que la moitié de ce chiffre ? ? En fait, la question beaucoup plus pertinente est la suivante : quel dirigeant occidental ne bénéficie pas d’une cote de popularité absolue atroce, que ce soit Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Rishi Sunak ou Joe Biden ?

Ainsi, après l’échec de l’aventure de Belgorod, le pôle de pouvoir belligérant a maintenant besoin d’un autre agneau sacrificiel. Malheureusement pour les peuples de Transnistrie et de Moldavie, ils sont la prochaine cible du Nouveau Reich, tout comme ils l’étaient il y a environ 80 ans. Le 17 mars, le ministère de la Sécurité d’État de Transnistrie a signalé une frappe de drone sur une base militaire locale dans la capitale de Tiraspol. Il n’y a pas eu de victimes humaines, mais la base abrite des hélicoptères militaires des forces armées de Transnistrie. Le drone, qui n’a pas encore été officiellement identifié, a détruit un hélicoptère Mi-8MT de l’armée de Transnistrie. Selon le ministère de la Sécurité de l’État, l’avion sans pilote venait de la direction du pont Clover dans l’oblast d’Odessa, dans le sud-ouest de l’Ukraine.

Bien qu’aucune partie n’ait assumé la responsabilité de l’attaque, il est tout à fait clair que la junte néo-nazie et ses responsables de l’OTAN sont les coupables. Les forces de sécurité de Transnistrie enquêtent sur l’attaque, nous attendons donc toujours une confirmation officielle, mais il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste des fusées pour comprendre qui bénéficie d’une telle escalade. La Transnistrie est une république autonome qui a déclaré son indépendance de la Moldavie à la suite du démantèlement malheureux de l’Union soviétique. Le conflit qui a suivi a fait des centaines de victimes des deux côtés, en particulier en 1992, mais a été arrêté par l’intervention de la 14e armée de la Garde russe (officiellement dissoute en 1995, mais en réalité rebaptisée Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie – OGRF).

En coopération avec les forces armées de Transnistrie et de Moldavie, l’OGRF maintient la sécurité dans la région depuis plus de 30 ans maintenant. Les parties ont formé une Commission de contrôle mixte trilatérale (CCM) qui supervise la zone officiellement démilitarisée (DMZ) prise en sandwich entre la Moldavie et l’Ukraine (en grande partie le long du fleuve Dniester). La coopération entre les trois parties, bien que non sans problèmes, a été très fructueuse, empêchant tout conflit au cours des trois dernières décennies. Malheureusement, après l’élection présidentielle controversée de 2020 en Moldavie, l’Occident politique a réussi à remplacer le président sortant de l’époque, Igor Dodon, par sa marionnette Maia Sandu. Avant son implication dans la politique moldave, Sandu était un atout de la Banque mondiale, travaillant à transformer la Moldavie en une (néo)colonie.

En plus de cela, sa principale mission était de détruire les relations par ailleurs cordiales de Kishinev avec Moscou, qui était de mettre fermement l’ancienne république soviétique dans l’orbite de l’UE (et par extension l’OTAN). Il s’agit notamment de saper délibérément la liberté de la presse sous la supervision de Bruxelles, les médias russes étant particulièrement visés par la répression. En outre, Sandu a fait la promotion de théories conspirationnistes absurdes selon lesquelles la Russie aurait « tenté d’organiser un coup d’État avec l’aide de supporters de football serbes ». On peut comprendre les Moldave n’aient pas apprécié cette situationété, en particulier après l’escalade du conflit ukrainien orchestré par l’OTAN il y a plus de deux ans, car il ne veut pas voir son pays impliqué, directement ou autrement.

Le 7 mars, les marionnettes de Bruxelles à Kishinev ont même signé un pacte militaire avec Paris, soulignant une fois de plus la pression suicidaire de la France pour une confrontation directe avec la Russie. Macron a même promis « un soutien indéfectible sur les questions de sécurité et de défense », insinuant évidemment la Transnistrie. Il convient de noter que l’OTAN essaie d’étendre ses tentacules à la Moldavie, très probablement dans l’espoir d’arracher la Transnistrie à un moment ou un autre. Cela ouvrirait la porte à une implication plus directe en Ukraine, en particulier dans l’oblast d’Odessa, stratégiquement important. Cependant, si jamais la Moldavie devenait membre de l’OTAN (soit par l’unification avec la Roumanie, soit par l’adhésion directe), cela mettrait l’alliance belliqueuse directement sur une trajectoire de collision avec la Russie.

À savoir, un « futur membre de l’OTAN » la Moldavie (ou même la Roumanie) finirait par avoir des soldats russes stationnés sur son territoire. Si l’article 4 controversé devait être invoqué, cela signifierait une guerre entre la Russie et l’Occident politique. C’est précisément la raison pour laquelle Bruxelles demande à Mme Sandu d’intensifier ses relations avec Moscou, car cela lui donnerait l’excuse nécessaire pour demander officiellement aux troupes russes de quitter la Transnistrie. Si cela devait se produire, Tiraspol serait laissée en suspens, entourée d’États satellites hostiles de l’OTAN et rapidement neutralisée. Cela donnerait à l’Occident politique une victoire tactique et politique (géo) à long terme sur la Russie, dont il a grand besoin. Cependant, précisément en raison de l’importance stratégique de la région, il est très peu probable que le Kremlin cède.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais :

Kiev Regime and NATO Divert Attention from Losses by Attacking Transnistria

Cet article en anglais a été publié initialement sur le site infobrics.org

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca 

Source de l’image en vedette : InfoBrics

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Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant. Il contribue régulièrement à Global Research.

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La dominance et la prédominance 

Comment ce mensonge est-il possible ? 

Il est possible parce que la nature du Mal c’est d’être intrinsèquement mensonger. Le Mal domine toute Institution qui se veut dominante ou prédominante. Il est impossible d’être « dominant » sans avoir fait un pacte avec le Mal. Tout dominant est égocentrique et l’égocentrique ne peut se faire valoir que par la négation du cosmocentrique. Le Moi égocentrique du dominant ne peut supporter la présence du Soi cosmocentrique entraînant avec lui la véritable liberté d’une conscience supérieure advenue. Pour être dominant, il faut que le système s’appuie sur la soumission des dominés. Pour être véritablement dominés il faut accepter le mensonge et donc l’illusion qui sont nécessaires à la soumission. La croyance en ces illusions fabriquées par le mensonge, remplace la conscience quant à elle génératrice de liberté. 

Comment un État prédominant pourrait-il dominer les autres si les autres étaient libres, conscients, heureux, indépendants ? 

Toute idée de dominance entraîne avec elle celle du Mal et du malheur. Seul un malheureux peut être manipulé, dominé, abusé, trompé, exploité, pillé… L’installation du malheur dans le monde est le présupposé à toute prédominance. Les peuples malheureux sont les seuls à se soumettre. Parfois, l’individu comme le peuple peut ignorer qu’il est malheureux, tellement l’illusion est parfaite ; tellement la manipulation est parvenue à lui faire croire que les barreaux de sa cage sont des protections bienfaitrices ! Si les peuples récalcitrants ne sont pas encore malheureux, il faut donc les rendre malheureux en installant chez eux la guerre, la destruction, la ruine, le crime, les horreurs des massacres, comme actuellement au Yémen, en Palestine, à Gaza, en Ukraine où les USA agissent via leurs alliés Européens, comme ils ont agi en Syrie via leurs mercenaires djihadistes Daéchiens, utilisant des égorgements filmés, ainsi que la terreur idéologique répandue par tous les moyens de la propagande du Mal au service d’un mensonge devenu la « post-vérité »!

Le mensonge est la « vérité ». Les massacres sont des libérations « démocratiques ». Les manipulations de l’opinion, par la propagande scandaleusement mensongère, sont de l’information. La morbidité est la vie. Le pillage est vertueux. La boucherie des tortures et les égorgements odieux sont canonisés et déclarés « saintes purifications » tout comme l’affirmait l’Inquisition après le feu des bûchers dressés pour torturer et tuer ceux et celles qui ne se soumettaient pas au dogme fanatique de la religion dominante… Les croisades du Mal sont transformées en « croisades de l’axe du bien »… Ce mensonge triomphant est allé trop loin : il indique donc le moment logique de la destruction finale, car la logique du Mal c’est la destruction pour la destruction.

Dans tout dominant, le Mal triomphe nécessairement. La domination est anachronique : elle est contre nature. La complémentarité des êtres est naturelle et bonne. La domination des êtres dominés est perversion et signe du Mal. L’État Profond de l’US Imperium est le Satan réel actuel de l’humanité se prenant pour le Messie. L’exorcisme de ce Satan réel actuel ne peut réussir qu’à travers son anéantissement définitif et irréversible pour que le peuple des USA retrouve par la même occasion sa grandeur et sa liberté d’avancer vers l’idéal démocratique encore à construire… Les étasuniens ont une révolution à faire contre leur État profond et pervers ! Nous avons la même chose à faire avec nos États vassalisés.

Le mystère du Mal est intrinsèquement lié à l’égocentrisme qui est une perversion du MOI dominateur l’ayant emporté sur le SOI destiné à un cosmocentrisme unificateur incompatible avec le MOI dominateur. Le choix individuel pour le MOI est toujours possible contre le SOI. Le choix collectif d’un État pour ses intérêts exclusifs est toujours possible contre le choix collectif d’un État pour accueillir la complémentarité et la diversité des richesses dans la réalité au service de l’intérêt de tous les peuples ! 

Au final, le Mal qui détruit massivement l’humanité, se traduit toujours par une revendication de « prédominance » d’un État s’imposant à l’intérêt supérieur de l’unité dans la diversité assurant la complémentarité des États et de leurs richesses spécifiques. C’est cela qui inspire l’idéologie du Nouvel Ordre Mondial.

La méthode de la marchandisation

1 – Dans un premier temps, la méthode du Mal est de tout transformer en une marchandise qui peut être échangée sur le marché mondial : « terre, baux sur la terre, options pour acheter des terrains, des maisons, des bâtiments, des chambres dans les bidonvilles, le travail, des outils, des robots, l’eau, les droits sur l’eau, les droits miniers, les droits sur les lignes aériennes, les navires, les avions, le pouvoir politique, les actions des sociétés, les obligations d’État, les obligations municipales, les obligations des sociétés, les prêts étudiants qui ont été regroupés dans des instruments dérivés, les revenus des parkings des villes (ou des autoroutes), l’électricité, les logiciels, la publicité, le marketing, les medias, les medias sociaux, l’alimentation, l’énergie, les assurances, l’or, les métaux, le crédit, les swaps de taux d’intérêt et, en dernier lieu, les instruments financiers qui contrôlent et/ou organisent en pyramide tous les biens et avoirs réels qui ont été marchandisés (c’est-à-dire presque tout). » (Cf., Charles Hugh Smith)

Pourquoi cela est-il la première étape de cette organisation pour la domination ? 

Parce que, une fois marchandisées, les choses peuvent être achetées et vendues sur le marché mondial dans des devises fiduciaires – des devises qui n’ont pas de liens avec l’économie réelle, avec les choses du monde réel, et qui peuvent être créées « ex nihilo » par les banques centrales et privées, dit encore en substance C.H. Smith.

Une monnaie-dette est ainsi créée depuis le néant, puis cet « argent gratuit » est utilisé pour acheter le monde réel. C’est un tour de passe-passe parfaitement cynique ! Cet argent a été obtenu à des taux d’intérêt proches de zéro, puis il a été échangé avec des biens concrets et des services dont chacun a besoin pour vivre. C’est du pur machiavélisme qui organise une tyrannie sans le moindre problème et à laquelle chacun va se retrouver radicalement soumis !

2 – Dans un deuxième temps, le Mal va permettre aux banques privées de « créer de l’argent depuis le néant grâce au système bancaire des réserves fractionnaires. » (C.H.Smith)

« Les banques peuvent émettre 15 $ en nouveaux prêts pour chaque tranche de 1 $ en espèces qu’elles détiennent en réserve. Selon la réglementation en vigueur, cela peut aller de 10 $ à 35 $ qui peuvent être créés et prêtés pour chaque dollar détenu dans une réserve de trésorerie. » (C.H.Smith)

Grâce à l’avantage des taux d’intérêt zéro, « ce nouvel argent peut être emprunté à des coûts quasi nuls par les entreprises et les financiers. » (Idem)

3 – Dans un troisième temps, le Mal va établir une banque centrale ayant une capacité fondamentalement illimitée, en termes de création d’argent, puis il va l’utiliser pour appuyer le secteur privilégié des banques privées.

« Si les banques privées sont en difficulté, pas de problème, la banque centrale est là pour les renflouer avec des lignes de crédit illimitées et une capacité illimitée de créer de l’argent neuf. » (C.H.Smith)

4 – Dans un quatrième temps, le Mal va affaiblir ou carrément détruire la capacité des économies locales à organiser la production et la consommation sans utiliser de monnaie-dette et fiduciaire (c’est-à-dire l’argent contrôlé et émis par les banques centrales et privées). 

Échanger des marchandises commerciales par le troc devient impossible. Utiliser les liens sociaux plutôt que l’argent ou le crédit bancaire pour organiser la production et la consommation, devient également impossible ! Émettre des monnaies locales c’est contre la loi ! Utiliser le cash est un piège puisque tout le monde doit utiliser les banques et le crédit bancaire… Tout est verrouillé par le Mal qui s’est logé dans ce fascisme ultra libéral et le peuple des humains est « fait comme un rat » ! Le statut du dollar comme monnaie de référence mondiale et la prédominance des entreprises de l’US Imperium dans la finance internationale ont donné un pouvoir gigantesque aux USA – devenus pour cette raison le siège du Mal – sur tous les pays qui participent au système financier formel, sans espèces. Tous les pays sont obligés de se conformer aux lois étasuniennes plutôt qu’aux règlements locaux ou internationaux. 

Cet exemple illustre bien la manière de procéder au pillage : les employés d’une entreprise allemande d’affacturage, (Gestion des comptes clients d’une entreprise par un organisme extérieur spécialiste du recouvrement et du contentieux), faisant des affaires parfaitement légales avec l’Iran, furent placés sur une liste de veille terroriste par les USA. Aussitôt, ils se sont retrouvés isolés de la plus grande partie du système financier, au point que certaines entreprises de logistique ne pouvaient même plus transporter leurs fournitures. Une banque allemande de premier plan a été contrainte de licencier plusieurs salariés à la requête des USA, alors qu’ils n’avaient rien fait d’illégal ou de répréhensible ! On pourrait citer une multitude de cas semblables qui démontrent à quel point le Démon de l’argent et son dévoué serviteur l’US Imperium possèdent le monde entier et le contrôle sans problème… Chaque banque active au niveau international, comme chaque entreprise nationale ou privée, peut subir le chantage de « l’État profond » US, afin de se conformer à ses ordres, car la révocation de leur licence commerciale aux USA ou en dollar équivaut à leur quasi fermeture. 

Si le système financier tel qu’il s’est organisé, a le pouvoir de ruiner les plus grandes banques des plus grands pays, c’est qu’il a aussi le pouvoir sur leurs Gouvernements. C’est cette organisation et ce pouvoir qui ont décidé de supprimer les espèces. Ce crime a été commis ouvertement et à grande échelle, au nom de l’exigence de l’US Imperium et avec l’aide de leurs complices, grassement récompensés, sur l’Inde toute entière qui a été mise à genoux en quelques jours, dans le courant de l’année 2016, les pauvres ayant été directement les victimes premières de cette infamie ! 

Moins il y aurait d’espèces en circulation, et plus étendu comme plus sécurisé serait le pouvoir de l’argent sur les humains ! L’usage des espèces constituait une trop large avenue permettant encore d’échapper au pouvoir du Mal. Avec la numérisation absolue, et un profit exorbitant pour le système de pillage qui l’impose, il n’y a plus aucune échappatoire, sauf celui de sortir de l’organisation en fabriquant un autre système d’échange autarcique. Mais là, c’est une déclaration de guerre, car pour l’Empire du Mal de l’argent, tout doit être soumis ou mourir ! On comprend pourquoi l’acharnement contre la Russie est si grand et à grand renfort de mensonges, elle qui refuse d’entrer dans ce système de dressage et de soumission au dieu de l’argent, elle qui refuse d’adorer le Mal, de se mettre à genoux et de baiser le cul du Satan Financier qui répand sa terreur sur le monde ! Aussi, il est logique que le Siège actuel des globalistes de Satan, les USA au service du N.O.M, menacent la Fédération de Russie de guerre totale pour y « sauver la démocratie » !

5 – Dans un cinquième temps, au final, le Mal triomphant va « acheter tous les actifs productifs et les flux de revenus du monde avec de la monnaie-dette presque gratuite. »  Aucun épargnant ne peut rivaliser avec les entreprises et les financiers ayant accès à des milliards de dollars de monnaie-dette presque gratuite. La technique est imparable. Le Mal est le Maître incontestable et incontesté ! Il détient l’existence de l’humanité entière dans ses mains et peut à tout moment la précipiter dans le désastre absolu s’il le veut !

« Peu importe si vous gagnez 1 000 $ ou 100 000 $ par année, vous serez dépassé.

Une fois que tout peut être acheté sur le marché mondial, et que vous avez un accès presque illimité au crédit super bon-marché, vous n’avez pas besoin d’une armée pour atteindre la domination mondiale. Tout ce dont vous avez besoin c’est d’un crédit bon-marché pour acheter tout ce qui génère la plus haute valeur et / ou revenu. » (C.H.Smith)

– Source : Charles Hugh Smith (États-Unis) 

Voilà comment l’homme peut devenir complice du Mal et faire le choix égocentrique de le servir avant d’en mourir fatalement. Dans ce désert de mort, nous sommes obligés de rendre un culte au veau d’or. L’homme est tenu de se mettre à genoux et de l’adorer. S’il ne le fait pas, il est exécuté sur le champ. S’il le fait il est aussi broyé par sa logique de destruction pour la destruction. Au final, l’homme est toujours assurément perdant, quoi qu’il fasse. C’est cela la nature en soi du Mal. C’est cela la nature en soi du système parasitaire financier qui domine le monde en y répandant son malheur obligatoire avec la prétention d’être un Nouvel Ordre Mondial.

Le mensonge inspire toutes les stratégies de domination

Le Mal est « père du mensonge » et le mensonge permet la manipulation des masses.  

L’oligarchie, chevillée au système de la haute finance internationale, impose au monde entier son ordolibéralisme. Chacun aura remarqué ces derniers temps, que le monde des « élites », imposant à tous une loi de profit mais seulement pour la caste de ses privilégiés, est entré dans la surenchère de la falsification, de la manipulation, du mensonge, du discours « va-t-en guerre », de la militarisation à outrance, « du management de la terreur », car il est aux abois et sur le point de s’effondrer. On ne compte plus les listes qui se succèdent dénonçant les sites innombrables « diffusant de la fausse information » les « fakes news ».

Les premiers prix de mensonge et de falsification, les maîtres de la diffusion de fausses informations, ont pris l’initiative de créer des systèmes qui permettraient aux personnes de boycotter les innombrables « sites et réseaux sociaux se livrant à la désinformation de masse » ! Les loups s’adressent aux moutons en espérant leur faire croire qu’ils sont les garants et seuls protecteurs de leur liberté de savoir, l’ultime rempart assurant leur liberté de penser et de la pensée, ceux qui se soucient de leur sort et se penchent attentivement sur leur condition de moutons exposés au risque de ne plus vouloir accepter de se faire tondre et déchiqueter pour le plus grand bonheur des prédateurs ! Les loups sont soucieux, quant à eux, de voir leurs victimes, continuer de jouer ce rôle de victimes qui les a si bien enrichis et à si bon compte…

Comment les moutons pourraient-ils devenir autre chose que des moutons ?

Il y avait sans doute pour ces prédateurs, le danger de voir surgir une mutation du troupeau docile en horde de fauves déchaînés ! Il fallait arrêter cela d’urgence. Il fallait trouver les coupables ou sorcières ayant fomenté une telle mutation, sans tarder.

On a donc vu pousser comme une forêt de champignons hallucinogènes, les listes des condamnés, publiées par les grands inquisiteurs de la vérité et de la vertu, déclarant la croisade d’un « axe du bien » mobilisé pour une chasse aux sorcières !

Comme le « Malleus maleficarum » de Kramer et Sprenger, publié en 1488 servait de guide pour la chasse aux sorcières, aujourd’hui le « bréviaire » des nouveaux Inquisiteurs est publié lui aussi pour aider ces fanatiques du « journalisme », aux ordres de l’Église du fascisme néo conservateur et ultra libéral, à dénicher les « fauteurs de troubles », les « empêcheurs de tourner en rond », les « lanceurs d’alertes », les « hérétiques dissidents » de la pensée unique et du politiquement correct, les « non alignés », les « journalistes indépendants », les « analystes non-conformistes », les « subversifs critiques », ceux qu’ils aiment tant nommer « les rouge-bruns » du Web ou les « complotistes » des réseaux sociaux, bref, cette nouvelle « sorcellerie » qui s’oppose à l’empire tout puissant de la « vérité révélée » idéologique et donc sectaire qu’est  le fascisme ultra libéral hégémoniste.

(Cf., article : « Pourquoi l’ultra libéralisme est-il un fascisme ? », in mondialisation.ca, JYJézéquel, le 18 mai 2017) 

Tous ceux qui ne pensent pas le monde et ne regardent pas le monde avec les filtres de cette idéologie doivent être arrêtés, torturés, exterminés par le feu des bûchers de la malveillance, du mensonge devenu la « vérité »…

C’est là l’avènement de ce que ces nouveaux apôtres de l’intolérance ont nommé « la post-vérité » prenant sans complexe la place de la « vérité » congédiée quant à elle dans les cachots obscurs de la condamnation diffamatoire et parfaitement odieuse !

Alors, comment se nomment les nouveaux « Malleus maleficarum » de la « Post-vérité » ? 

L’avocat Dan Shefet et la sénatrice Nathalie Goulet présentaient le 30 mars 2017 à 18h30, au Sénat en France, un projet de loi pour lutter contre les « fakes news », prévoyant jusqu’à un an de prison ferme et 15.000 euros d’amende pour ceux qui auraient diffusé des fausses informations. Ces gens-là avaient l’intention de s’appuyer sur le « Décodex » et le « CrossCheck » ! On ne peut pas imaginer un système plus corrompu au point qu’il s’encense lui-même, se congratule lui-même, se louange lui-même, s’auto proclame comme une référence suprême de vérité et de moralité ! Cette loi en soi, c’est comme si Al Capone était plébiscité par le Sénat pour devenir la référence de la lutte efficace contre la mafia et les mafieux et Eliot Ness l’exemple du trublion renégat à éliminer coûte que coûte ! 

Le « PropOrNot », par exemple, a publié une liste de 200 sites web accusés d’être des « agents de la Russie ». Mais la ficelle s’étant avérée un peu trop grosse, la même liste a été attribuée à une inconnue : Melissa Zimdars. On trouve sa publication sur le site de la bibliothèque de l’Université d’Harvard. Cet agent de l’inquisition médiatique qualifie les éléments de la liste en question comme « diffuseurs de fausses informations ». Il est sans doute intéressant de connaître cette liste que l’on trouve au complet dans un article posté sur mondialisation.ca le 23 mars 2017 par le Dr. Paul Craig Roberts : « Les medias traditionnels en pleine débâcle ».

Quand, dans une société, on en arrive à un tel degré d’aveuglement ou d’une volonté consciente parfaitement assumée, déclarant sans ambages la « post-vérité » comme légitime, c’est qu’on est soit un imbécile, soit un pervers, du moins une parfaite ordure ! Dans les deux cas de figure il faut envisager un grand coup de balai sur ce monde crépusculaire, sans états d’âme !

De son côté Google disait qu’il allait bloquer les 200 sites en question, diffusant de la fausse information, inscrits sur la liste noire des inquisiteurs patentés.

Facebook annonçait qu’il allait mettre en place un filtre pour trier les fausses nouvelles ! YouTube pratique la censure à tour de bras !

Le PDG de Apple déclarait mettre au point des outils capables de faire échec aux « Fakes News » ! Face à une telle certitude, on se demande chaque fois qui donc peut bien détenir ainsi la vérité révélée infaillible ?

« Le Monde » persistait et signait en affirmant que son « déconnant Décodex » était absolument fiable : il était capable de détecter les mensonges et donc les menteurs par la même occasion ! Jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, le mensonge et le cynisme ne sont allés aussi loin ! Le Mal est en fête, cet enfer est son paradis actuel.

Dernièrement, nous avons eu le droit en France à l’épisode sidérant d’un article 4 au cœur du projet de loi, soit disant élaboré pour la lutte contre les dérives sectaires : cet article allant jusqu’au délire des criminels qui l’ont écrit (Mme Rist et Véran) …

Assemblée Nationale – 2 février 2024 – N°CL47 – Art.4 – Visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires – (N°2014) – Adopté.

Amendement présenté par Mme Rist – Article 4 – Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

« Après l’article 223-1-1 du code pénal, il est inséré un article 223-1-2 ainsi rédigé :

« Art. 223-1-2. – Est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende la provocation à abandonner ou à s’abstenir de suivre un traitement médical thérapeutique ou prophylactique, lorsque cet abandon ou cette abstention est présenté comme bénéfique pour la santé des personnes visées alors qu’il est, en l’état des connaissances médicales, manifestement susceptible d’entraîner pour elles, compte tenu de la pathologie dont elles sont atteintes, des conséquences graves pour leur santé physique ou psychique.

« Est punie des mêmes peines la provocation à adopter des pratiques présentées comme ayant une finalité thérapeutique ou prophylactique pour les personnes visées alors qu’il est, en l’état des connaissances médicales, manifeste que ces pratiques les exposent à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente.

« Lorsque la provocation prévue aux deux premiers alinéas a été suivie d’effets, les peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

« Lorsque ces délits sont commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables. »

Imaginons un instant ce scénario.

Il existe une de ces nombreuses expériences menées par des psychologues cognitivistes, qui consistait à placer dans un amphithéâtre un groupe de 100 journalistes. Une dizaine de comédiens devait mettre en scène une action rapide, surprenante, inattendue, sur une durée d’une minute, avec plusieurs événements enchaînés dans ce laps de temps très court.

A la fin de la mise en scène, les journalistes étaient immédiatement invités à faire chacun un compte rendu de ce qu’il avait vu.

L’expérience renouvelée de multiples fois a démontré qu’il y avait autant d’événements que de journalistes. Les cent récits étaient tous différents les uns des autres : devant les mêmes faits, il n’y avait pas deux récits qui coïncidaient parfaitement au point qu’on pouvait penser que chacun avait assisté à des événement différents. Pourtant il s’agissait de la même histoire.

Les psychologues voulaient démontrer ainsi que la subjectivité est toujours présente dans n’importe quelle démarche humaine et il est stupide de prétendre à l’objectivité absolue dans la manière de rapporter les faits. C’est une personne qui regarde et vit les choses avec ce qu’elle est, avec son bagage intellectuel, sa formation, son parcours de vie, ses conditionnements sociaux, ses a priori, normatifs, religieux, culturels, familiaux…

Personne ne peut prétendre à l’objectivité absolue. Quand un journaliste prétend ne rapporter « que des faits », il se fait des illusions et se leurre lui-même et il serait impératif qu’un tel individu ne soit pas journaliste. Même un scientifique qui observe le comportement d’une particule élémentaire dans une chambre de Wilson, constate que la particule tient compte de la manière de faire et d’observer du scientifique en adaptant son comportement à ce que cet observateur cherche à faire ou à voir ! Ce qui veut dire que quelque chose de la personne agit à l’insu de la personne sur le phénomène pourtant extérieur à la personne.

Après avoir précisé une telle réalité indiscutable, quel est le Grand Inquisiteur qui va pouvoir se présenter devant nous, la gueule enfarinée, pour nous dire ce que sont les « faits objectifs » à retenir comme tels dans les réseaux d’information et ce que sont les « faits erronés » à bannir des réseaux d’information ? On est en plein délire. Tous ces charlatans qui veulent se faire passer pour les tenants de la « vérité » appelée désormais « post-vérité », ne sont pas autre chose que des sectateurs pratiquant le sectarisme à haute dose et faisant passer leur secte comme détentrice de la « plénitude des moyens de salut » et à laquelle chacun d’entre nous doit adhérer par croyance, par obligation, par devoir, pour le salut du système qui veut notre soumission et notre adoration inconditionnelle ! L’article « 4 » s’applique donc directement à ces crétins qui l’ont imposé aux Français dans le but de lutter contre les dérives sectaires !

Le Mal a perfectionné avec le temps, sa technique, sa « magie » du mensonge. La psychologie du fonctionnement de l’esprit humain et de l’âme humaine est devenue une obsession majeure pour le système qui est entre les mains du « père du mensonge ». 

L’intention du Mal ne peut être que « malveillante ». Au lieu de dépenser une énergie pour donner à la vérité son nouveau statut d’existence, le Mal a préféré organiser la dérive des principes qui passeraient du lumineux à l’obscur ! En faisant de la simplicité de la vérité une nouvelle vérité infiniment complexe, puisque mensongère, le Mal était persuadé que la majorité des gens capitulerait et abandonnerait toute velléité à vouloir démêler la tromperie. Le but n’était pas de détruire la vérité qui ne peut être détruite, mais de l’occulter soigneusement au regard de la conscience éveillée et de la raison alertée ! 

Le mensonge est fragile en soi, car il ne peut pas contrôler l’ensemble de la réalité. Le surgissement inattendu d’une seule vérité peut détruire en un instant une myriade de mensonges, en provoquant des bouleversements impossibles à gérer. On assiste en ce moment, à « l’affaire Navalny » qui est exactement de ce cru : un simple détail qui est ressorti et mis en lumière sur la scène de l’actualité ruine d’un seul coup tout le narratif compliqué élaboré par la malveillance contre Vladimir Poutine ! Comment le Mal va s’y prendre pour promouvoir la désinformation ? Comment pouvons-nous identifier les racines de la désinformation et les réduire efficacement ? Comment pouvons-nous démonter le mensonge omniprésent dans les medias « officiels » ou inféodés et l’empêcher d’atteindre son but de manipulation pour le dressage à aimer notre soumission ? 

A suivre …

Jean-Yves Jézéquel

 

Image en vedette : Capture d’écran. Affiche de Sarkozy représentant Pinocchio lors des manifestations contre la réforme des retraites en octobre 2010 à Paris. Flickr/Sylke Ibach, CC BY-NC-ND

Articles précédents :

Partie 1 :

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du Nouvel ordre mondial 

Par Jean-Yves Jézéquel, 09 mars 2024

 

Stratégie et mode de fonctionnement des acteurs globalistes du N.O.M.: Prédominance, dictature, esclavage des peuples 

Par Jean-Yves Jézéquel, 13 mars 2024

 

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Jean-Yves Jézéquel est psychanalyste, psycho-oncologue, pratiquant l’introspection analytique par les thérapies émotionnelles, les états modifiés de conscience (psychothérapie transpersonnelle, sophrologie analytique par l’hyperventilation, EMDR) depuis plus de trente ans… Sa formation universitaire de théologien a fait aussi de lui un spécialiste dans les questions concernant les spiritualités et les religions, domaine de compétence qu’il a continué à cultiver librement, émancipé de tout engagement confessionnel.

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Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a entamé une tournée dans le Caucase du Sud. Il a déjà visité l’Azerbaïdjan, est arrivé en Géorgie lundi et se rendra ensuite en Arménie. 

Selon M. Stoltenberg, l’Azerbaïdjan est un « partenaire de longue date de l’Otan » (le pays a participé, par exemple, aux opérations de l’Alliance au Kosovo et en Afghanistan). Le secrétaire général s’attend à « un renforcement ultérieur de ce partenariat ». Lors des pourparlers avec le président Ilham Aliyev, M. Stoltenberg a également abordé la sécurité énergétique, saluant le développement de liens plus étroits de l’Azerbaïdjan avec plusieurs pays de l’Otan à ce sujet. Il s’agit des approvisionnements en gaz. 

Avec le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili, le secrétaire général a discuté du processus d’intégration du pays dans l’Alliance. M. Garibachvili a assuré l’invité « de la loyauté et de la fiabilité » de la Géorgie en tant que partenaire de l’Otan. Cependant, le chef de l’Alliance a exigé de son hôte d' »agir davantage » contre la Russie. Une rencontre avec la présidente Salomé Zourabichvili est également prévue. La Géorgie est attirée par les perspectives d’adhésion à l’Alliance depuis plus de 15 ans, exigeant des réformes, mais le pays n’a pas encore reçu de plan d’action pour l’adhésion. Néanmoins, les militaires géorgiens ont déjà participé à plusieurs missions de l’Otan. 

Le Caucase du Sud lui-même intéresse principalement l’Otan uniquement en tant qu’instrument contre la Russie. 

L’Arménie sera le point final de la tournée de Stoltenberg. Ce pays a un plan de partenariat individuel avec l’Otan, selon lequel ses militaires mènent périodiquement des consultations avec l’Alliance sur les questions de sécurité régionale, l’élaboration de la doctrine militaire et même la planification budgétaire. Erevan parle de la volonté d’approfondir la coopération avec l’Otan, mais il n’y a pas encore eu de discussion sur l’adhésion à l’organisation. 

Auparavant, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a souligné que « Washington et Bruxelles persuadent les autorités arméniennes de quitter l’OTSC et d’intensifier la coopération avec l’Otan ». 

Ces dernières années, le Caucase du Sud dans son ensemble n’était pas au centre de l’attention de l’Alliance, mais les pays occidentaux, dans le cadre de leur politique antirusse, ne perdent pas la région de vue. La visite actuelle de Jens Stoltenberg pourrait être interprétée comme une collecte d’informations pour un rapport final avant qu’il ne quitte son poste de secrétaire général de l’Otan à l’automne 2024, et comme une préparation pour son successeur.

Alexandre Lemoine

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La nouvelle base de Mihail Kogalniceanu abritera en permanence jusqu’à 10.000 soldats, signale les médias. Visant à devenir la plus grande base de l’OTAN d’Europe, le nombre des soldats US devrait dépasser celui de la base US de Ramstein

Une base US de l’OTAN avec des écoles, des jardins d’enfants. «Les travaux ont commencé sur la plus grande base militaire de l’OTAN en Europe. De la taille d’une petite ville, sur une superficie de près de trois mille hectares, le site pourra accueillir en permanence jusqu’à 10.000 soldats de l’OTAN et leurs familles», annonce Euronews. «Le projet, d’un montant de 2,5 milliards d’euros, comprend des pistes d’atterrissage, des plates-formes d’armes, des hangars pour avions militaires, mais aussi des écoles, des jardins d’enfants, des magasins et même un hôpital», continue le média international. 

«Le gouvernement roumain a alloué 2,5 milliards d’euros à ce projet qui transformera la base du comté de Constanţa, donnant sur la mer Noire, en site de l’OTAN le plus important en Europe», stipule Euronews. Les travaux d’agrandissement battent leur plein, mais une fois terminés, cette base de Mihail Kogălniceanu deviendra la plus grande d’Europe. Il dépassera, donc, celui de Ramstein en Allemagne. 

Un périmètre militaire US de 30 kilomètres. Selon le média international, la base s’étendra sur environ 2.800 hectares avec un périmètre total de 30 kilomètres et pourra accueillir tout type de capacités de combat. Nicolae Creţu, commandant de la 57ème Base aérienne Mihail Kogălniceanu: «En plus des capacités de la 57ème Base aérienne sur notre site, elles sont également déployées et nous sommes prêts, mais nous concevons également l’infrastructure nécessaire pour pouvoir accueillir et capacités de soutien au sol, pour des opérations spéciales ou tout autre type de capacité militaire». 

Une nouvelle piste d’atterrissage, des hangars pour avions. Ouest-France fait savoir que «la base aérienne 57 Mihail Kogalniceanu dans le județ (département) de Constanţa, accueille actuellement cinq mille militaires, pour la plupart des soldats américains de l’USAF». Le quotidien français souligne: «Le projet lancé en 2021 (les marchés ont été attribués en juin 2022), d’un montant de 2,5 milliards d’euros, comprend la création d’une nouvelle piste d’atterrissage, des hangars pour avions, des soutes à munitions», avec – comme annoncé plus haut – «des écoles, des jardins d’enfants, des magasins et même un hôpital. De quoi accueillir jusqu’à 10.000 soldats et leurs familles». «La construction d’une nouvelle piste, parallèle à celle existante, devrait commencer prochainement», conclut Ouest-France. 

F-16 en Roumanie. Observateur Continental avait déjà évoqué le plan de l’OTAN en cas de guerre contre la Russie: «Les médias occidentaux ont révélé le plan de l’Otan en cas de guerre avec la Russie»; «Celui-ci implique une augmentation de la taille des forces de réaction rapide de l’Alliance atlantique à 300.000 soldats, tout en plaçant sous la tutelle des alliés les plus forts le rôle de cette défense concernant des pays d’Europe de l’Est». Observateur Continental signalait qu’en Roumanie la formation des personnels ukrainiens sur F-16 dans le cadre de la coalition de 11 pays a lieu, expliquant la construction de pistes pour des avions de guerre ou – ce qui est fortement possible – de drones, également. 

La nouvelle base en Roumanie plus grande que la base US de Ramstein. La base US de Ramstein était, à titre d’exemple, le plus important hub aérien et logistique des États-Unis en Europe, qui gère les drones qui sont envoyés sur différents conflits en Afrique ou au Moyen-Orient. Defense Zone rappelait que Ramstein, était avant la construction de la nouvelle base de l’OTAN en Roumanie, «l’avant poste américain en Europe» et le «pivot des États-Unis en Europe» . «Que ce soit lors de la guerre du Golfe, du Kosovo ou d’Irak, tous les soldats, les armes et les véhicules sont passés par Ramstein. Plus récemment, la base a organisé le retrait des troupes américaines d’Afghanisan ainsi que l’opération Allies Refuge, lancée le 15 août 2021 au moment où les talibans prenaient Kaboul», ce qui montre l’importance de telles bases US en Europe. La DW rappelle que «la base aérienne de Ramstein est utilisée comme centre de contrôle pour les frappes de drones au Yémen et ailleurs».

Les États-Unis construisant en Roumanie, la base Mihail Kogălniceanu, la plus grande de l’Europe, montre la volonté d’attaquer la Russie. La télévision polonaise, à son tour, évoque le fait que «la base de la région de Constanţa doit devenir la plus grande installation de l’OTAN en Europe» et «qu’ elle dépassera la taille de la base aérienne de Ramstein en Allemagne».
 
«Dans ce contexte, la base pourrait jouer un rôle crucial en offrant un soutien militaire et logistique diversifié aux forces ukrainiennes engagées dans des opérations de combat contre l’armée russe. Il est évident que cette installation posera un défi important aux installations russes en Crimée et dans d’autres régions» russes du Donbass», conclut TVP. 

«La Roumanie pourrait disposer, en 2040, de la plus grande base militaire accueillant des Américains de toute l’Europe», informe de son côté la télévision roumaine TVR qui précise: «Les forces américaines utilisent la base de Mihail Kogalniceanu depuis 1999 et abritent actuellement des unités de la 101e division aéroportée américaine, ainsi que des avions de combat alliés qui participent aux missions de police de l’air».

Actuellement à titre de comparaison pour imaginer la grandeur de la nouvelle base US en Roumanie, Ramstein en Allemagne abrite, selon des données de janvier 2023, environ 53.000 soldats américains et personnes à leur charge.

Pierre Duval

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Le cheval de Troie d’Israël

mars 19th, 2024 by Chris Hedges

Le quai permet aux marchandises d’entrer. Il favorise également la sortie du pays. Et Israël, qui n’a aucune intention de cesser son blocus meurtrier de Gaza, y compris à travers sa politique de famine forcée, semble avoir trouvé la solution à son problème de savoir où expulser les 2,3 millions de Palestiniens.

Si le monde arabe ne veut pas les accueillir, comme l’a suggéré le secrétaire d’État Antony Blinken lors de sa première série de visites après le 7 octobre, les Palestiniens seront largués à la dérive sur des bateaux. Cela a bien fonctionné à Beyrouth en 1982, lorsqu’environ huit mille cinq cents membres de l’Organisation de libération de la Palestine ont été envoyés par bateau en Tunisie, et que deux mille cinq cents autres se sont retrouvés dans d’autres États arabes. Israël espère que la même déportation forcée par voie maritime va fonctionner à Gaza.

C’est pour cette raison qu’Israël soutient le “quai temporaire” que l’administration Biden est en train de construire, censé faciliter l’approvisionnement des vivres et de l’aide humanitaire à Gaza – vivres et aide dont la “distribution” sera supervisée par l’armée israélienne.

“Il faut des conducteurs qui n’existent pas, des camions qui n’existent pas alimentant un système de distribution qui n’existe pas”,

a déclaré au Guardian Jeremy Konyndyk, ancien haut fonctionnaire chargé de l’aide humanitaire dans l’administration Biden et aujourd’hui président du groupe de défense des droits de l’homme Refugees International.

Ce “corridor maritime” est le cheval de Troie d’Israël, un subterfuge pour expulser les Palestiniens. Les petites cargaisons d’aide humanitaire par mer, comme les kits de nourriture largués par avion, n’atténueront pas la famine imminente. Ils ne sont pas censés le faire.

Cinq Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lorsqu’un largage par parachute défaillant s’est écrasé sur une foule de gens près du camp de réfugiés de Shati, dans la ville de Gaza.

“Le largage de l’aide humanitaire dans ces conditions relève de la propagande racoleuse plutôt que de la mission humanitaire”, a déclaré le bureau des médias du gouvernement local de Gaza. “Nous avons déjà averti que cette pratique constitue une menace pour la vie des citoyens de la bande de Gaza, et c’est ce qui s’est produit aujourd’hui lorsque les packs sont tombés sur la tête des Palestiniens”.

Si les États-Unis ou Israël avaient vraiment voulu atténuer la crise humanitaire, les milliers de camions transportant nourriture et autre aide actuellement bloqués à la frontière sud seraient habilités à franchir l’un des multiples checkpoints de la bande de Gaza. Mais ce n’est pas le cas. Le “quai provisoire”, tout comme les parachutages, ne sont qu’une mise en scène macabre, un moyen de masquer la complicité de Washington dans le génocide.

Les médias israéliens ont rapporté que la construction du quai a résulté des pressions exercées par les Émirats arabes unis, qui ont menacé Israël de mettre fin au corridor commercial terrestre qu’ils administrent en accord avec l’Arabie saoudite et la Jordanie, afin de contourner le blocus naval du Yémen.

Selon le Jerusalem Post, c’est le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui aurait proposé la construction d’un “quai temporaire” à l’administration Biden.

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, qui a qualifié les Palestiniens de “bêtes humaines” et préconisé le blocus total de Gaza, y compris la coupure de l’électricité, de l’acheminement des vivres, de l’eau et du carburant, a fait l’éloge du projet, déclarant

“qu’il est conçu pour aider les habitants et poursuivre ainsi le démantèlement du Hamas à Gaza.”

“Pourquoi Israël, à l’origine de la famine à Gaza, approuverait soudain un corridor maritime pour acheminer l’aide humanitaire et résoudre une crise qu’il a initiée et qu’il ne cesse d’aggraver ?”, écrit Tamara Nassar dans un article intitulé “What’s the Real Purpose of Biden’s Gaza Port ?” [Quel est le véritable objectif du port de Gaza de Biden ?] dans The Electronic Intifada. “Cela peut tout de même sembler paradoxal, sachant que l’objectif premier d’un corridor maritime serait d’acheminer de l’aide”.

Lorsqu’Israël fait une offre aux Palestiniens, on peut être sûr qu’il s’agit d’un cadeau empoisonné. Qu’Israël ait obtenu de l’administration Biden la construction du quai est un exemple de plus des rapports faussés entre Washington et Jérusalem, où le lobby israélien a acheté les élus des deux partis au pouvoir.

Dans un rapport publié le 15 mars, Oxfam accuse Israël d’entraver ouvertement les opérations d’aide à Gaza, au mépris des injonctions de la Cour internationale de justice. Le rapport souligne que 1,7 million de Palestiniens, soit 75 % de la population de Gaza, sont confrontés à la famine, et que les deux tiers des hôpitaux et plus de 80 % des dispensaires de Gaza ne sont plus opérationnels. La majorité de la population, lit-on dans le rapport, “n’a pas accès à l’eau potable” et “les services d’assainissement ne fonctionnent plus”.

Le rapport se lit comme suit :

“Les conditions observées à Gaza sont plus que catastrophiques, et nous avons non seulement constaté que les autorités israéliennes ne s’acquittent pas de leur obligation de faciliter et soutenir les actions humanitaires internationales, mais aussi qu’elles prennent des mesures concrètes pour entraver et compromettre ces initiatives. Le contrôle d’Israël sur Gaza continue d’être marqué par des actions restrictives délibérées entraînant un dysfonctionnement grave et systémique dans l’acheminement des secours. Les organisations humanitaires opérant à Gaza font état d’une aggravation de la situation depuis que la Cour internationale de justice a imposé des mesures provisoires en raison du risque plausible de génocide, avec l’intensification des barrages, des restrictions et des attaques israéliennes contre le personnel humanitaire. Israël a fait naître “à Gaza l’illusion d’une réponse” afin de pouvoir prétendre autoriser l’entrée de l’aide humanitaire, et poursuivre la guerre dans le respect des lois internationales.”

Oxfam affirme qu’Israël a recours à

“un système de contrôle inefficace et réduit qui immobilise l’acheminement des secours, soumis à des procédures bureaucratiques onéreuses, contradictoires et aléatoires qui font que les camions restent bloqués dans des embouteillages gigantesques pour en moyenne trois semaines”. Israël, explique Oxfam, refuse “certains types de produits sous prétexte qu’ils pourraient être aussi destinés à ‘des fins militaires’, interdisant ainsi la distribution de carburant et de groupes électrogènes, ainsi que d’autres produits indispensables à une intervention humanitaire efficace, tels que des équipements de protection et des kits de communication”. L’aide ainsi refoulée “doit transiter par un système complexe de ‘pré-approbation’ ou finir dans les limbes de l’entrepôt d’Al Arish, en Égypte”. Israël a également “exercé une répression sur les interventions humanitaires, en bouclant en grande partie le nord de Gaza et en restreignant l’accès des travailleurs humanitaires internationaux non seulement à Gaza, mais aussi à Israël et à la Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est”.

Israël a autorisé l’entrée de 15 413 camions dans la bande de Gaza au cours des 157 derniers jours de guerre. Oxfam estime que la population de Gaza a besoin de cinq fois plus de camions. En février, Israël n’a autorisé l’entrée que de 2 874 camions, soit 44 % de moins que le mois précédent. Avant le 7 octobre, 500 camions humanitaires entraient chaque jour dans la bande de Gaza.

Les soldats israéliens ont également tué des dizaines de Palestiniens qui tentaient de recevoir de l’aide des camions dans au moins une demi-douzaine d’incidentsdistincts. Ces attaques comprennent le meurtre d’au moins 21 Palestiniens, et 150 ont été blessés le 14 mars, lorsque les forces israéliennes ont tiré sur des milliers de personnes dans la ville de Gaza. La même zone avait été prise pour cible par les soldats israéliens quelques heures auparavant.

“L’assaut d’Israël a piégé les travailleurs humanitaires de Gaza et les partenaires des agences internationales dans un contexte ‘pratiquement invivable’ de déplacements massifs et de privations, où 75 % des déchets solides sont désormais déversés dans des décharges improvisées, 97 % des eaux souterraines sont rendues impropres à la consommation humaine, et où l’État israélien utilise la famine comme une arme de guerre”, explique Oxfam.

Oxfam note qu’il n’y a plus aucun lieu sûr à Gaza

“avec les déplacements contraints et répétés de la quasi-totalité de la population, rendant la coordination de l’aide irréalisable, y compris la capacité des ONG à rétablir les services publics vitaux à grande échelle”.

Oxfam reproche à Israël ses attaques “démesurées” et “aveugles” contre “les installations civiles et humanitaires”

ainsi que “les équipements solaires, hydrauliques, électriques et sanitaires, les locaux de l’ONU, les hôpitaux, les routes, les convois et les entrepôts humanitaires, même lorsque ces installations sont censées être ‘déconflictualisées’ après que leurs coordonnées ont été transmises à des fins de protection”.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi qu’au moins 31 726 personnes ont été tuées depuis le début de l’assaut israélien il y a cinq mois. Ce bilan inclut au moins 81 morts ces dernières 24 heures, selon un communiqué du ministère, qui ajoute que 73 792 personnes ont été blessées à Gaza depuis le 7 octobre. Des milliers d’autres sont portées disparues, la plupart ensevelies sous les décombres.

La construction d’un “quai provisoire » ne changera rien à la stratégie israélienne. En fait, compte tenu de l’assaut terrestre imminent sur Rafah, où 1,2 million de Palestiniens déplacés sont entassés dans des camps de toile ou vivent à ciel ouvert, les tactiques d’Israël ne vont faire qu’empirer.

Israël, délibérément, est en train de déclencher une crise humanitaire si meurtrière, avec des milliers de Palestiniens décimés par les bombes, les obus, les missiles, les balles, la famine et les maladies infectieuses, que le seul choix restant se résumera à la mort ou la déportation. C’est sur le quai que va s’ouvrir le dernier acte de cet effroyable carnage, quand les soldats israéliens entasseront les Palestiniens sur des bateaux.

Le gouvernement Biden, sans lequel ce génocide n’aurait pas pu se produire, est tout indiqué pour en faciliter l’exécution.

Chris Hedges

 

Article original en anglais : Israel’s Trojan Horse, le 18 mars 2024

Traduction : Spirit of Free Speech

Image en vedette : Le cheval de Troie par Mr Fish

La réaction politico-médiatique à la réélection de Vladimir Poutine en Occident dépasse souvent le niveau de l’acceptable et démontre une attitude hargneuse, souvent hystérique, voire infantile, en tout cas très loin des traditions politiques et diplomatiques, qui firent la gloire l’Europe. Mais c’était avant. Quand l’Europe était un sujet politique et les pays européens des acteurs géopolitiques, quand nous étions souverains et que nous défendions nos intérêts. C’était avant le totalitarisme de la globalisation. Désormais, le comportement politique des Européens est descendu dans le caniveau. Et nos élites se font traiter à la hauteur de leur mérite, entraînant nos pays dans la chute.

Alors que les Etats-Unis réagissent assez froidement et professionnellement face à la réélection de Poutine, on a l’impression que le reste du monde atlantiste a perdu le sens des réalités. Il est vrai que les Etats-Unis sont le centre de ce monde et en ce sens sont obligés de préserver au niveau national les règles politiques classiques, c’est d’ailleurs ce qui rend possible une élection de Trump.

Ainsi, hier lors de la conférence de presse de la Maison-Blanche, le conseiller en sécurité du Président américain, Jake Sullivan répondait à la question sur les conséquences de la réélection de Poutine : tout en rejetant a priori d’envisager l’existence d’un véritable soutien de la population russe envers le président Poutine, car cela remettrait dangereusement en cause le laïus atlantiste, il prend acte des résultats.

« Jake, avez-vous une réaction à la victoire du président russe Poutine ? Il sera président jusqu’en 2030. Acceptez-vous le résultat et sa victoire ?

M. SULLIVAN : Eh bien, premièrement, rien dans le résultat des élections n’était imprévisible, parce que Poutine avait fermé l’espace politique, avait enfermé les opposants politiques. Certains de ses opposants politiques sont décédés tragiquement. Il n’y avait donc rien de libre ou d’équitable dans cette élection, et le résultat était prédéterminé.

Deuxièmement, la réalité est que le président Poutine est le président de la Russie. Nous avons dû faire face à cette réalité tout au long de la guerre en Ukraine, au cours des autres agressions entreprises par la Russie, au cours des autres mesures contraires aux intérêts nationaux des États-Unis, que nous avons vues de la part de ce président et de la Fédération de Russie sous sa présidence. Et nous continuerons à faire face à cette réalité. »

Il serait amusant de leur demander de commenter les files d’attente des Russes à l’étranger pour aller voter dans les consulats … Ils sont également sous la pression du pouvoir ?

Il serait également intéressant de connaître le degré de « démocratie » des entraves à la liberté du vote, commises par les pays de l’Axe atlantiste. Ainsi, à Riga, les Russes allant voter se sont vu contrôler leurs documents d’identités, confisqués les documents lettons et 14 personnes ont été déportées. Les autorités américaines ont obstrué l’accès au Consulat russe de Washington et favorisé des perturbations par des activistes pour dissuader les gens de voter, l’ambassadeur russe a d’ailleurs envoyé une note officielle de protestation à ce sujet.

Ou encore, que dire des DOS attaques menées contre le système électoral russe :

 

Il est également amusant de voir critiquer l’absence de transparence à ces élections … tout en interdisant aux observateurs « indépendants » des pays de l’Axe d’aller justement surveiller le déroulement du scrutin en toute indépendance. Ainsi peut-on lire dans France Info :

« L’élu Les Républicains est membre d’une association baptisée « France Expatriation Russie ». Il a été convié par le pouvoir russe, alors que les observateurs indépendants ont été interdits de se rendre en Russie. »

Et comme dans tout bon système autoritaire, il a été suspendu de ses fonctions. Comment sinon pourrait-on répéter ad nauseam la prière atlantiste des élections truquées ? Ah, oui, à cause de la mort de Navalny … Le grand héros globaliste … En tout cas, les contradicteurs de la Russie ont du mal. Du mal à trouver de véritables figures pouvant porter leurs intérêts pour détruire la Russie de l’intérieur. Du mal à assumer un véritable combat politique, puisqu’ils se retranchent derrière de plus en plus de barrières d’interdits. Leur hystérie a du mal à cacher leur faiblesse intérieure.

Les Allemands ne font pas mieux et dans un mouvement de panique, le ministère des Affaires étrangères allemand annonce qu’il n’indiquera plus la fonction de Vladimir Poutine dans les documents. Na! Et re-Na, d’abord ! Est-ce que ça changera quelque chose ? Rien. Cela contribue simplement à la perte de renommée des pays européens. Peut-être faudra-t-il toucher le fond pour remonter. Espérons que le fond est proche, car la descente devient vertigineuse.

Et l’hystérie se porte à merveille sur le service public français de l’audio-visuel, sans aucune réaction des autorités de surveillance, qui préféraient se battre contre RT ou Sputnik, afin de détruire tout discours alternatif, et qui préfèrent aujourd’hui s’attaquer à CNews, pourtant bien aligné, que de sanctionner les appels au meurtre. Sur le fond, l’on appréciera la réécriture de l’histoire : Saddam et Kadhafi n’ont pas du tout, mais absolument pas, été écartés et liquidés par les Atlantistes, mais non, c’est uniquement le résultat naturel de la volonté populaire. Amen !

Les médias préfèrent donner la parole à Zelensky, qui s’inquiète de la durée du mandat de Poutine sans lui demander de justifier l’annulation de toutes les élections nationales en Ukraine. Aurait-il peur d’être trop largement rejeté par la population, pour que la manipulation des élections sous l’égide des organismes internationaux ne permette pas de compenser ce désaveu populaire massif ? Remarquez, de ce point de vue, Zelensky est un véritable président atlantiste – il gouverne contre l’intérêt de son pays et malgré la volonté de son peuple.

 

Cette propagande primaire est déversée sur toutes les ondes. Comment prendre au sérieux une telle faiblesse politique ? Ce n’est plus possible. Et la Russie l’a fait savoir : la Garde nationale russe a déposé à l’Ambassade de France en Russie un petit cadeau pour Macron : des soldats de plomb et un petit camion, avec une lettre explicative.

 

Je cite :
« Nous espérons qu’après avoir joué avec des soldats et des véhicules militaires, vous en finirez enfin avec votre complexe Napoléon», ironise la lettre d’accompagnement. «Le sort de sa prétendue grande armée est connu non seulement des Français, mais aussi de la communauté mondiale tout entière. Nous aimerions pouvoir penser que la génération moderne de soldats et d’officiers français n’aura pas à réapprendre une leçon aussi amère par votre volonté.», poursuit-elle.

Voila ce qui reste de la grandeur de la France au milieu du second mandat de Macron. Mais faisons-lui confiance, il peut encore faire pire.

Karine Bechet-Golovko

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Bien que le Premier ministre canadien Justin Trudeau ait insisté sur la responsabilité de l’Inde pour le meurtre du séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar, le vice-Premier ministre néo-zélandais Winston Peters a remis en question l’affirmation du Canada d’un lien « potentiel » présumé avec le pays d’Asie du Sud. Bien que cela suggère une scission mineure dans l’alliance de renseignement Five-Eyes [littéralement « Cinq Yeux » ou Groupe des cinq], cela démontre également une guerre d’information coordonnée par les membres supérieurs de l’alliance.

Malgré l’adhésion de la Nouvelle-Zélande à l’alliance de renseignement Five-Eyes avec les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie, Peters a exprimé son scepticisme à l’égard des preuves du Canada lors d’une entrevue avec The Indian Express. Peters, qui est entré au gouvernement à la fin de 2023 avec le Parti national nouvellement élu, a également souligné qu’il n’était pas impliqué dans le traitement de l’affaire lorsque Trudeau a déclenché une crise diplomatique avec New Delhi en septembre de l’année dernière en accusant le pays d’avoir tué Nijjar sur le sol canadien.

« Eh bien, je n’étais pas là, cela a été géré par le gouvernement précédent. Mais regardez, parfois, lorsque vous entendez des informations sur les Five Eyes, vous les entendez et ne dites rien. Elles vous échappent. Vous ne connaissez pas la valeur matérielle substantielle de ces informations ou vous ne savez pas s’il y en aura. Mais ce sont les informations très, très importantes qui comptent… C’est le gouvernement précédent qui s’en est principalement occupé », a déclaré M. Peters le 13 mars.

« En tant qu’avocat de profession, je me demande où est le dossier ? Où sont les preuves ? Où est la conclusion, ici et maintenant ? Eh bien, il n’y en a pas », a-t-il ajouté.

Le Canada n’a pas présenté de preuves à l’appui de ses allégations concernant l’assassinat, et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’a pas nommé de suspects ni procédé à des arrestations dans le cadre de l’assassinat de Nijjar. Pourtant, malgré l’absence de preuves, M. Trudeau a continué à affirmer que le gouvernement indien était à l’origine de l’assassinat d’un dirigeant séparatiste pro-Khalistan qui cherchait à créer un État indépendant pour les Sikhs dans le nord-ouest de l’Inde.

Pendant ce temps, l’Inde a ordonné à YouTube et à X (anciennement Twitter) de bloquer l’accès à un nouveau documentaire du radiodiffuseur public canadien CBC, qui allègue une fois de plus que l’Inde est à l’origine du meurtre de Nijjar, mais sans fournir de preuves solides.

Le gouvernement indien a cité la loi sur les technologies de l’information de 2000, qui permet « d’intercepter, de surveiller ou de déchiffrer toute information générée, transmise, reçue ou stockée dans toute ressource informatique « s’il existe une menace pour « l’intérêt de la souveraineté et de l’intégrité de l’Inde, de la défense de l’Inde, de la sécurité de l’État, des relations amicales avec les États étrangers ou l’ordre public ou pour empêcher l’incitation à la commission de toute infraction reconnaissable liée à ce qui précède ».

En effet, l’Inde considère que le Canada diffuse de la propagande pro-séparatiste tout en attribuant des responsabilités sans preuves suffisantes.

YouTube a déclaré à la CBC que « le contenu a maintenant été bloqué » sur le site national de YouTube de l’Inde, mais qu’il est toujours disponible partout ailleurs.

Dans le même temps, les actions de l’Inde étaient également destinées à X car ils demandaient à la plate-forme de médias sociaux de bloquer l’accès au documentaire.

« La loi indienne oblige X à refuser l’accès à ce contenu en Inde ; cependant, le contenu reste disponible ailleurs », a déclaré X dans un courriel à la CBC. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette action et maintenons que la liberté d’expression devrait s’étendre à ces publications [posts]. À la suite du processus judiciaire indien, nous sommes en communication avec les autorités indiennes. »

La demande faite à YouTube et X fait suite aux efforts de l’Inde en 2023 pour la distribution du documentaire de la BBC India: « The Modi Question ».

L’Inde reconnaît qu’il y a une guerre d’information contre le pays de la part de l’Anglosphère, même si le pays d’Asie du Sud coopère avec les États-Unis et l’Australie sous la formation QUAD. Bien que l’Inde soit importante pour l’Occident dans ses tentatives de contrebalancer la Chine, en particulier dans le contexte des deux géants asiatiques ayant des différends frontaliers, les États-Unis et ses alliés les plus proches, le Royaume-Uni et le Canada, reconnaissent également que l’Inde peut se transformer en un géant économique et militaire qui sert principalement ses propres intérêts.

Pour cette raison, bien qu’ils coopèrent avec l’Inde au niveau économique et dans des tentatives de maîtriser la Chine, une guerre vicieuse de l’information est menée, que ce soit par des plateformes médiatiques comme le Washington Post et la BBC ou par les dirigeants des partenaires juniors de Washington comme Trudeau du Canada pour répandre des revendications non fondées. Les États-Unis ont contribué à la montée de la Chine, mais en tant que contrepoids à l’Union soviétique et au contrôle du pays asiatique. Cela a échoué car la Chine est indépendante. Maintenant, les États-Unis veulent que l’Inde fasse contrepoids à la Chine, mais qu’elle reste dans sa sphère d’influence, une entreprise qui échouera également.

Ahmed Adel

 

Article original en anglais :

Five-Eyes Intelligence Ally Questions Trudeau’s “Evidence” that India Is to Blame for Separatist Leader’s Killing

Cet article en anglais a été publié initialement sur le site  infobrics.org

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

Image en vedette : InfoBrics

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Ahmed Adel, chercheur en géopolitique et économie politique basé au Caire. Il publie régulièrement des articles dans Global Research.

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Les pays baltes poursuivent leur « préparation à la guerre avec la Russie ». Maintenant, comme s’il ne suffisait pas de s’engager dans une campagne de militarisation suicidaire, la Lettonie exige également que les principaux pays de l’OTAN, tels que le Royaume-Uni, commencent également à adopter des mesures radicales pour se préparer à la confrontation « inévitable » avec Moscou. La principale critique lettone à l’égard des Britanniques concerne le service militaire, le pays balte demandant au Royaume-Uni de reprendre immédiatement les politiques de conscription pour augmenter la taille de ses troupes.

Le ministre letton des Affaires étrangères, Krisjanis Karins, a déclaré que tous les pays de l’OTAN devraient suivre l’exemple letton en matière de préparation militaire. Selon lui, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures spéciales de militarisation et d’améliorer la capacité de défense face à la supposée « menace russe », c’est pourquoi les pays occidentaux devraient s’unir dans une politique militaire commune. Karins estime que tous les États de l’OTAN ne sont pas efficacement engagés dans ce processus de préparation militaire. À cet égard, il critique même la position des pays clés du bloc, tels que le Royaume-Uni.

Un journaliste du Telegraph a demandé à Karins si Londres devrait adopter le service militaire obligatoire pour ses citoyens. Il a répondu résolument que la Lettonie « recommande fortement » une telle attitude. Selon Karins, la Lettonie développe un système appelé « défense totale », dans lequel tous les efforts du pays sont dirigés vers l’expansion de la capacité militaire. Les efforts comprennent tous les secteurs de la société civile, ce qui nécessite un système de mobilisation totale dans lequel le service militaire obligatoire est vital.

« Nous le recommandons vivement. Nous développons et étoffons un système de ce que nous appelons une défense totale impliquant toutes les parties de la société civile », a-t-il déclaré.

Récemment, en faisant progresser ses politiques de militarisation, la Lettonie a réintroduit la conscription militaire. La mesure était justifiée par la nécessité supposée d’étendre la « réserve active et prête », compte tenu de l’apparente « imminence » d’un conflit armé. En vertu de la loi lettone actuelle, tous les citoyens masculins âgés de 18 à 27 ans doivent effectuer au moins un an de service militaire – y compris les Lettons vivant à l’étranger. Karins fait l’éloge de ce modèle et appelle tout l’Occident à l’adopter, en s’engageant conjointement dans une « défense totale ».

En outre, Karins a également déclaré qu’une croissance des dépenses de défense est « inévitable », demandant ainsi à Londres d’atteindre l’objectif minimum de 3 % du PIB avec les affaires militaires. Le plus haut diplomate letton a également fait l’éloge du système de recrutement finlandais. Selon lui, la Finlande dispose d’une petite armée active, mais d’une réserve extrêmement forte et « bien entraînée », ce qui permet d’enrôler immédiatement des citoyens pour la guerre, si nécessaire. Karins affirme que la Lettonie a été inspirée par le modèle finlandais et que tous les pays devraient faire de même.

En fait, les discussions sur l’augmentation de la militarisation au Royaume-Uni se développent déjà rapidement. Récemment, le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a appelé le pays à se préparer à une situation de conflit sur plusieurs fronts au cours des cinq prochaines années. Selon Shapps, les tensions vont s’aggraver dans un avenir proche, et le Royaume-Uni doit être prêt à affronter des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

« Dans cinq ans, nous pourrions regarder plusieurs théâtres [de guerre], y compris la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord (..) Demandez-vous, en regardant les conflits d’aujourd’hui à travers le monde, est-il plus probable que ce nombre augmente ou diminue ? Je soupçonne que nous connaissons tous la réponse. Il est susceptible de croître, donc 2024 doit marquer un point d’inflexion », a-t-il déclaré à l’époque.

Dans le même ordre d’idées, le chef d’état-major du Royaume-Uni, Patrick Sanders, a constamment fait des déclarations controversées faisant l’éloge de la mentalité anti-russe de la lutte contre la guerme et encourageant son pays à la militarisation. Selon lui, le conflit en Ukraine crée un « impératif » pour la reconstruction de l’armée britannique. Sanders croit que Londres doit être en mesure de mener une guerre prolongée sur le sol européen.

« Il y a maintenant un impératif brûlant de forger une armée capable de combattre aux côtés de nos alliés et de vaincre la Russie au combat (…) Nous sommes la génération qui doit préparer l’armée à se battre à nouveau en Europe », a déclaré Sanders. Il a également récemment appelé le Royaume-Uni à adopter un système de large militarisation, formant des « soldats citoyens« . L’objectif serait de créer une armée de réserve forte parmi les citoyens du pays. En effet, ce que Sanders appelle une « armée citoyenne » n’est en pratique qu’un modèle déguisé de mobilisation totale.

Comme nous pouvons le voir, les idées belliqueuses de la Lettonie pourraient recevoir un large soutien national au Royaume-Uni. Actuellement, l’armée britannique ne compte que 75 983 soldats. Ensemble, l’armée, la marine et l’armée de l’air ont 184 865 personnes en service actif. Les chiffres sont les plus bas du pays depuis les guerres napoléoniennes, qui ont « inquiété » les militants pro-guerre. En pratique, les responsables occidentaux et les décideurs ont été constamment trompés par leur propre propagande, c’est pourquoi de nombreuses personnes croient réellement à la « nécessité » de combattre la Russie.

Le principal problème est que ces mesures sont confrontées à la réalité des pays occidentaux. Au Royaume-Uni, il y a actuellement une grave crise économique, le pays tombant en récession et les critiques à l’égard du gouvernement augmentant fortement. S’engager dans un processus de militarisation serait, en plus d’être dangereux et inutile, une mesure véritablement « suicide » pour l’économie nationale. Il reste à voir si cette réalité sera admise par le gouvernement local ou si des tendances irrationnelles pro-guerre prévaudront dans le pays.

Lucas Leiroz de Almeida

Lien vers l’article original:

Latvia urging UK to ‘prepare for war’ with Russia, InfoBrics, 18 mars 2024.

Traduit par Maya pour Mondialisation

Traduction par Maya: Mondialisation.ca

Image en vedette : InfoBrics

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Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

Vous pouvez suivre Lucas sur Twitter et Telegram.

 

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La vérité sur Assange et les combines de l’ONU

mars 18th, 2024 by Craig Murray

J’ai passé la semaine dernière à l’ONU, essayant de faire passer quelques vérités sur l’affaire Assange comme contribution à l’examen périodique de l’ONU (tous les 7 ans) du bilan du Royaume-Uni en matière de droits de l’homme, en termes de conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (cf. vidéo dans l’article original).

J’ai eu très peu de temps pour m’adresser au Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui est un organe composé d’experts élus. Dans un laps de temps aussi court, il faut se contenter de quelques points. Je suis ouvert aux critiques quant à mes choix, mais je maintiens que mes propos étaient beaucoup plus limpides que ce que l’on entend généralement. Les raisons en sont intéressantes.

Il existe des forums comme celui-ci où les ONG enregistrées peuvent faire valoir leur point de vue. Les droits de l’homme sont une véritable industrie à Genève, où des centaines de représentants d’ONG vivent et sillonnent les bâtiments de l’ONU. Les ONG favorisées sont celles qui sont enregistrées auprès de l’ECOSOC. Les délégués des ONG ayant le statut d’UNESCO ont des laissez-passer bleus et un accès très libre dans tous les bâtiments, à tout moment.

Mais le statut UNESCO est accordé par un comité d’États membres – et il est difficile à obtenir. Il n’est donc pas surprenant qu’une grande partie des ONG ne soient pas de vraies ONG. Il s’agit plutôt de fausses ONG payées pour blanchir le bilan de leur gouvernement. Je n’avais pas compris cela jusqu’à ce que j’assiste (à titre expérimental pour le Royaume-Uni) aux réunions de la commission des droits de l’homme pour l’examen périodique de l’Égypte. Plusieurs ONG égyptiennes, l’une après l’autre, nous ont dit à quel point la dictature égyptienne respectait les droits de l’homme. (Elle vient d’ailleurs de condamner à mort un autre groupe d’opposants, après avoir assassiné le seul président égyptien librement élu).

Même les ONG occidentales bien connues ont tendance à ne pas faire de vagues à l’ONU parce que, pour parler franchement, elles reçoivent presque toutes d’importantes sommes d’argent de la part de gouvernements occidentaux. Bien qu’il s’agisse théoriquement d’un financement destiné à attaquer le bilan en matière de droits de l’homme des ennemis désignés par les gouvernements occidentaux, il va de soi que les ONG hésitent sérieusement à mordre la main qui les nourrit.

Considérons les faits suivants : premièrement, aucun lanceur d’alerte important n’a jamais trouvé par la suite un emploi dans une ONG établie. Un grand nombre d’entre eux ont essayé.

Deuxièmement, si je n’avais pas été là, personne n’aurait mentionné Julian Assange lors de l’examen périodique du bilan du Royaume-Uni en matière de droits de l’homme.

L’argent parle aussi aux Nations unies. Les États-Unis et les puissances occidentales contribuent pour une très large part au budget de l’ONU. Ce n’est pas pour rien que j’ai assisté à Genève à une cérémonie de commémoration du personnel de l’ONU tué à Gaza, au cours de laquelle aucun des hauts fonctionnaires de l’ONU n’a osé mentionner qui les avait massacrés.

Bien entendu, les puissances de l’OTAN et leurs alliés sont également représentés de manière disproportionnée aux postes clés de l’organisation.

Le commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, l’Autrichien Volker Turk, a fait preuve pour Gaza du plus grand laxisme, et n’a rien entrepris à l’égard d’Assange. Je me suis entretenu avec un membre de son staff qui m’a régurgité un certain nombre de points de discussion détaillés de l’accusation américaine sur Assange, qui sont tout simplement inexacts sur le plan des faits. Ces personnes ont été soigneusement briefées.

Le personnel a visiblement peur de s’attaquer aux intérêts du Royaume-Uni et des États-Unis. J’ai rencontré un certain nombre de membres du personnel de l’ONU qui étaient ravis de discuter jusqu’à ce que j’évoque Assange : ils ont alors littéralement battu en retraite, dans certains cas ont même physiquement fait un pas en arrière, et ont toujours indiqué qu’ils avaient une affaire urgente à régler ailleurs.

Après la réunion de la commission des droits de l’homme avec les ONG, la commission a rencontré les représentants du gouvernement britannique pour discuter de leurs préoccupations. Un membre de la commission, Rodrigo Carasco du Costa Rica, a décidé de soulever le cas de Julian Assange, sur la base des informations que nous avions fournies. Membre élu à part entière de la commission, Carasco est également l’ancien ambassadeur du Costa Rica auprès des Nations unies.

Carasco a été inscrit sur la liste des orateurs et il a informé la commission des points qu’il allait soulever. Lors de la réunion avec la délégation britannique, l’ambassadeur Carasco a été étonné de voir que le président l’avait simplement ignoré dans la liste des orateurs, et ne l’avait pas sollicité. Il a attiré l’attention du président à plusieurs reprises au cours de la réunion, mais il n’a toujours pas été invité à s’exprimer, puis la réunion s’est terminée et le président s’est adressé à la délégation britannique pour qu’elle réponde aux points insipides et génériques qui avaient été soulevés.

Dans cette courte vidéo (cf. vidéo dans l’article original), lorsque l’on commence à s’éloigner de la présidence, on peut voir l’ambassadeur Carasco, aux cheveux blancs, se lever de son siège pour faire des remarques à l’ambassadrice. Elle disparaît ensuite sur le plan suivant alors qu’ils ont eu un échange assez virulent. Je regrette que ce ne soit pas filmé ; il faudra me croire sur parole.

J’en conclus que le Royaume-Uni et les États-Unis sont actuellement très sensibles aux critiques internationales concernant Assange, et qu’au lieu de nous décourager, nous devons continuer à faire pression. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni sont en train de devenir des parias internationaux à cause de Gaza, nous devons rappeler au monde les crimes qu’ils commettent depuis toujours.

Craig Murray

 

Article original en anglais : Assange Truth and UN Shenanigans, le 16 mars 2024

Traduction : Spirit of Free Speech

Conquête, Guerre, Famine et Mort

mars 18th, 2024 by Prof. Vijay Prashad

Les quatre cavaliers de l’apocalypse décrits dans le livre de la Bible – conquête, guerre, famine et mort – galopent désormais d’un bout à l’autre de la bande de Gaza.

Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, a présenté son rapport alarmant sur la situation à Gaza (Palestine) à l’Assemblée générale des Nations unies le 4 mars.

En 150 jours seulement, les forces israéliennes ont tué plus de 30 000 Palestiniens, dont près de la moitié sont des enfants. Ceux qui ont survécu continuent à faire face aux attaques d’Israël et sont affligés par les traumatismes de la guerre.

“La faim est partout”, a déclaré M. Lazzarini.

“Une famine provoquée par l’homme se profile à l’horizon. Quelques jours après que M. Lazzarini eut dressé ce constat brutal, le ministère de la santé de Gaza a rapportéque les niveaux de malnutrition infantile dans la partie nord de la bande étaient ‘particulièrement extrêmes’”.

Le coordinateur humanitaire des Nations unies pour la Palestine, Jamie McGoldrick, a déclaré que “la faim a atteint des niveaux catastrophiques” et que “des enfants meurent de faim”.

À la fin de la première semaine de mars, au moins 20 enfants étaient morts de faim. Parmi eux, Yazan al-Kafarna, 10 ans, de Beit Hanoun (nord de Gaza), est mort à Rafah (sud de Gaza) le jour même de l’intervention de M. Lazzarini à l’ONU.

L’image du corps décharné de Yazan a déchiré la conscience déjà meurtrie de notre monde. Les témoignages les plus terribles s’accumulent sur les décombres laissés par les bombardements israéliens.

Le docteur Mohammed Salha, de l’hôpital Al-Awda où Yazan est mort, affirme que de nombreuses femmes enceintes souffrant de malnutrition ont donné naissance à des fœtus mort-nés, ou ont dû être opérées par césarienne pour les évacuer – sans anesthésie.

Mohammed Sami Qariqa, 1999-2023, de l’exposition “Gaza International Airport”, 2022.

Et pas de cessez-le-feu à l’horizon.

Il n’y a pas non plus d’engagement réel pour acheminer de l’aide à Gaza, en particulier dans le nord, où la faim a fait le plus de victimes.

Le 28 février, Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial des Nations unies, a déclaré au Conseil de sécurité qu’il y avait

“une réelle perspective de famine [dans le nord de Gaza] d’ici mai, avec plus de 500 000 personnes en danger si on laisse la menace se concrétiser”.

Environ 155 camions d’aide entrent chaque jour dans la bande de Gaza – bien en deçà de la capacité de 500 camions par jour au checkpoint – et seuls quelques-uns atteignent le nord de la bande de Gaza.

Les soldats israéliens ont été impitoyables. Le 29 février, alors que les camions d’aide arrivaient au rond-point Al-Nabulsi (à la limite sud-ouest de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave) et que des gazaouis désespérées se précipitaient vers eux, les troupes israéliennes ont ouvert le feu et tué au moins 118 civils non armés. Cet événement est désormais connu sous le nom de “massacre de la farine”.

Les largages aériens de vivres sont non seulement insuffisants en termes de quantité, mais ils ont également provoqué des drames, certains colis ayant atterri dans la mer Méditerranée et d’autres ayant écrasé mortellement au moins cinq personnes.

Comme sorti de nulle part, le président américain Joe Biden a annoncé dans son discours sur l’état de l’Union, le 7 mars, que son pays construirait une “jetée provisoire” dans le sud de Gaza pour faciliter l’acheminement de l’aide par la mer.

Les raisons de cette décision, passées sous silence par Joe Biden, sont pourtant claires : Israël ne permet pas au strict minimum d’aide humanitaire de passer par les points de passage terrestres, a détruit le port de Gaza le 10 octobre dernier, et a pulvérisé l’aéroport de Gaza à Dahaniya en 2006.

Cette décision ne tombe certainement pas du ciel. Elle intervient également en pleine campagne pour que les démocrates américains s’abstiennent de voter lors des primaires en cours, afin d’indiquer clairement que la complicité des États-Unis dans le génocide aura un impact négatif sur les tentatives de réélection de M. Biden.

Même si un pain vaut mieux que rien, ce pain arrivera à Gaza recouvert de sang.

[Voir : Biden’s Pier-for-Gaza Is Hollow Gesture (anglais)]

La déclaration de M. Biden est également vide de sens. Une fois l’aide arrivée à cette “jetée temporaire”, comment sera-t-elle distribuée ? Les principales institutions de Gaza susceptibles de distribuer de l’aide à grande échelle sont l’UNRWA – qui n’est plus financée par la plupart des pays occidentaux – et le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas – que les pays occidentaux ont décidé d’anéantir.

Puisque ni l’un ni l’autre ne sera en mesure de distribuer l’aide humanitaire sur le terrain (et, comme l’a dit M. Biden, “pas une seule botte américaine ne foulera le territoire”), qu’adviendra-t-il de l’aide ?

Fathi Ghaben, 1947-2024, “Le Rayon de Gloire”, s.d.

L’UNRWA œuvre depuis la résolution 302 (IV) des Nations unies, adoptée en 1949. Il est depuis la principale organisation d’aide aux réfugiés palestiniens (qui étaient 750 000 lorsque l’UNRWA a commencé ses opérations et qui sont aujourd’hui 5,9 millions).

Le mandat de l’UNRWA est précis : il doit assurer le bien-être des Palestiniens, mais son intervention ne peut consister à les installer de manière permanente hors de leur foyer. En effet, la résolution 194 des Nations unies accorde aux Palestiniens le “droit au retour” dans les maisons dont ils ont été chassés par l’État israélien.

Bien que l’UNRWA travaille principalement dans le domaine de l’éducation (deux tiers de ses 30 000 employés travaillent pour les écoles de l’UNRWA), c’est aussi l’organisation la mieux équipée pour gérer la distribution de l’aide.

L’Occident a accepté la création de l’UNRWA, non pas parce qu’il se préoccupait spécialement des Palestiniens, mais parce que – comme l’a noté le Département d’État américain en 1949 –

“les troubles et le désespoir constitueraient un foyer des plus fertiles pour l’implantation du communisme”.

C’est pourquoi l’Occident a financé l’UNRWA (même si, depuis 1966, cette aide est assortie de restrictions sévères). Au début de l’année 2024, la plupart des pays occidentaux ont supprimé leur financement à l’UNRWA, suite à une accusation – non corroborée – liant des employés de l’UNRWA à l’attentat du 7 octobre.

Bien que l’on ait récemment appris que l’armée israélienne a torturé des employés de l’UNRWA, par exemple en les soumettant à des simulations de noyade et en les battant, et qu’elle les a contraints à faire des aveux, la plupart des pays qui ont supprimé leur financement pour cette raison ne l’ont pas rétabli.

Le Canada, la Suède et l’Australie sont les seuls pays à avoir récemment rétabli leur financement. [L’UE a annoncé le 1er mars qu’elle rétablirait et ajouterait des fonds d’urgence. La Belgique, la France, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne n’ont quant à elles jamais suspendu leur aide].

Entre-temps, plusieurs pays du Sud, le Brésil en tête, ont augmenté leurs contributions.

Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés qui a dirigé l’UNRWA de 2010 à 2014, a récemment déclaré que si “l’UNRWA n’est pas autorisé à travailler, ou est déficitaire, je vois difficilement qui pourrait se substituer à [lui].”

Aucun programme d’aide humanitaire pour les Palestiniens de Gaza n’est possible à court terme sans le partenariat total de l’UNRWA. Toute autre solution n’est qu’un simulacre de relations publiques.

Majd Arandas, 1994-2023, “Ma grand-mère”, 2022.

En lisant l’article sur la famine à Gaza, je me suis souvenu d’un poème écrit par Wislawa Szymborska (1923-2012) sur le camp de concentration de Szebnie à Jaslo (sud de la Pologne), qui a accueilli des Juifs polonais, des Roms et des prisonniers de guerre soviétiques de 1941 jusqu’à la libération du camp par l’Armée rouge en septembre 1944.

Les nazis ont infligé à Szebnie des violences atroces et barbares, en particulier à l’encontre des milliers de Juifs qui y ont été exécutés en masse. Le poème de Szymborska, “Famine au camp près de Jaslo” (1962), évoque sans détour la misère qui l’entoure, ainsi que le désir d’humanité auquel elle aspire.

Écrivez. Écrivez. Avec de l’encre ordinaire

sur du papier ordinaire : on ne leur a pas donné à manger,

ils sont tous morts de faim. Tous. Combien ?

C’est une grande plaine. Quelle quantité d’herbe

par tête ? Écrivez : Je ne sais pas.

L’histoire arrondit les squelettes à zéro.

Mille et un ne sont toujours que mille.

Celui-ci semble n’avoir jamais existé :

un fœtus imaginaire, un berceau vide,

un abécédaire qui ne s’ouvre pour personne,

de l’air pour rire, pleurer et grandir,

des escaliers de vide s’élançant vers le jardin,

de la place pour personne dans les rangs.

C’est ici, sur cette prairie, qu’il s’est fait chair.

Mais la prairie est silencieuse, comme un témoin soudoyé.

Ensoleillée. Verte. Une forêt toute proche,

du bois à mastiquer, des gouttes sous l’écorce à boire –

une vue partagée à toute heure du jour et de la nuit,

jusqu’à en devenir aveugle. Là-haut, un oiseau

dont la silhouette faisait bruisser les ailes nourricières

sur leurs lèvres. Les mâchoires tombaient,

les dents claquaient.

La nuit, une serpe scintillait dans le ciel

et moissonnait l’obscurité pour des pains rêvés.

Des mains jaillissaient des icônes obscurcies,

tenant chacune un calice vide.

Un homme se balançait

sur un grillage de fil de fer barbelé.

Certains ont chanté, de la terre dans la bouche. Cette belle chanson

sur la guerre qui vous frappe en plein cœur.

Écrivez le silence !

Oui.

Les peintures et photographies de cet article ont été créées par des artistes palestiniens tués à Gaza pendant le génocide israélien. Ils sont morts, mais nous devons vivre pour raconter leurs histoires.

Vijay Prashad

 

 

Article original en anglais : Conquest, War, Famine & Death, Consortium News, le 18 mars 2024.

Traduction : Spirit of Free Speech

*

Vijay Prashad est un historien, éditeur & journaliste indien. Il est rédacteur et correspondant en chef de Globetrotter. Il est éditeur de LeftWord Books et directeur de “Tricontinental : Institute for Social Research”. Il est senior non-resident fellow au Chongyang Institute for Financial Studies, Renmin University of China. Il a écrit plus de 20 livres, dont “The Darker Nations” et “The Poorer Nations”. Ses derniers ouvrages sont “Struggle Makes Us Human : Learning from Movements for Socialism” et, avec Noam Chomsky, “The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan and the Fragility of U.S. Power”.

Les États-Unis ont commencé à préparer les soldats aux conflits avec la Russie et la Chine dans l’Arctique.

Les États-Unis ont accru leur attention sur la région arctique et ont commencé à préparer une armée capable de se battre dans le grand froid là-bas pour défier la Russie et la Chine.

Business Insider fait savoir que les dirigeants américains sont préoccupés par l’activité croissante de la Russie et de la Chine dans la région. Les forces armées américaines ont, ainsi, déjà préparé une nouvelle stratégie de combat et mené des exercices à grande échelle en Alaska pour préparer les soldats aux conditions extrêmes de l’Arctique. Pour accroître l’influence dans la région, les États-Unis veulent coopérer avec le Canada et le Danemark, a déclaré le média anglophone. Ces dernières années, les États-Unis ont intensifié leur concentration dans cette zone géographique nordique gelée, préparant leurs forces à dominer cette zone géographique avec les conditions rudes.

«Cette décision reflète les inquiétudes croissantes concernant les activités de la Russie et de la Chine, qui souhaitent élargir leur accès à l’Arctique pour le commerce, les ressources et la projection de puissance dans cette zone stratégique», continue Business Insider, qui affirme: «Cette décision reflète les inquiétudes croissantes concernant les activités de la Russie et de la Chine, qui souhaitent élargir leur accès à l’Arctique pour le commerce, les ressources et la projection de puissance dans cette zone stratégique».

Le gouvernement du Canada a annoncé le 13 février dernier que «plus de 600 membres des Forces armées canadiennes s’entraînent avec les Alliés et les partenaires en Alaska dans le cadre de l’exercice GLOBAL RESOLVE 24». «En plus des forces canadiennes et américaines, des troupes de Mongolie et de la République de Corée feront partie du groupe d’entraînement», a continué le site canadien.

«Reconnaissant que les défis de sécurité dynamiques exigent des environnements d’entraînement dynamiques, les régions éloignées de l’intérieur de l’Alaska et de la zone d’entraînement de Donnelly (base US en Alaska) sont appelées à accueillir l’exercice du Centre multinational de préparation interarmées du Pacifique du 22 au 2 mars, du 7 au 27 mars», a, de son côté, rapporté l’armée US. «Cet exercice fournira à l’armée et aux partenaires de la coalition l’occasion de valider la capacité des unités de l’armée américaine en Alaska (USARAK) et de leurs partenaires à se déployer, combattre et gagner dans un environnement arctique». L’armée US accentue l’accent pour que «l’exercice se concentre sur les opérations de combat à grande échelle et qu’il constitue un événement d’entraînement par temps froid qui comprend un entraînement situationnel et des exercices de tir réel».

L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, comme le note le média anglophone, répond également à cet objectif. Les Américains préparent les alliés dans le partage de l’Arctique. La Russie, elle, a averti qu’elle ne permettrait pas la saisie du plateau continental russe dans l’Arctique.

Julien Le Ménéec

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La fracture identitaire sur l’autel du transhumanisme

mars 18th, 2024 by Simplicius le penseur

La véritable ère moderne, la bifurcation qui nous a conduits au champ de distorsion de la réalité dans lequel nous vivons aujourd’hui, a commencé en 2008. Cette année-là, plusieurs événements clés ont changé à jamais la trajectoire de l’humanité, à commencer par le grand krach financier de 2008, qui a précipité une destruction systémique massive des systèmes financiers américain et mondial.

La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a déclenché ce qui est aujourd’hui considéré comme la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression de 1929. Elle a été suivie par l’élection de Barrack Hussein Obama à la fin de l’année 2008, qui a conduit à son entrée en fonction en janvier 2009.

Ces deux événements ont constitué les lignes de faille tectoniques qui ont conduit au (dés)ordre mondial actuel. Ils sont souvent étudiés à tort de manière isolée, mais rarement combinés de manière syncrétique comme les deux facettes d’un changement sociétal majeur.

Sans entrer dans les méandres du Glass-Steagall Act et des racines profondes de la crise financière elle-même, il suffit de dire que la crise a entraîné une réorientation des points de vue de la société à l’égard de l’industrie financière. D’autant plus que, dans les mois qui ont suivi, les grandes institutions bancaires ont commis d’importantes malversations à l’égard des citoyens. Par exemple, le cas célèbre des prêts robotisés “auto-mortgage” de Bank of America, qui a signé de manière robotisée divers prêts subprime en dépit de toutes les réglementations du secteur.

Cela a provoqué un raz-de-marée de mécontentement à l’égard des institutions financières, dont l’emblème est “Wall Street”. C’est ainsi qu’est né le “mouvement Occupy” de 2011, dont les premières manifestations ont coïncidé avec les jours de l’effondrement de Lehman en septembre. Ce mouvement a véritablement ébranlé la classe dirigeante de la cabale bancaire. Elle avait besoin d’un moyen de faire bien plus qu’un simple contrôle des dégâts. Le courant sociétal se retournait contre eux et un chœur de plus en plus nombreux de l’avant-garde la plus radicalisée appelait à des attaques physiques contre les banques ; en substance, à une révolution.

Et comme c’est typiquement le cas pour la classe dirigeante lorsque de telles choses se produisent, elle avait besoin d’un moyen de rediriger l’élan, la ferveur, l’énergie excitable dans une autre direction ; essentiellement pour l’atténuer, la sublimer et la transmuter de manière alchimique en quelque chose qui puisse servir ses desseins.

Ils avaient besoin de coopter ces forces motrices énergiques de la révolution, mais comment pouvaient-ils le faire ? Où pouvaient-ils rediriger la colère et le ressentiment qui bouillonnaient ?

Le cheval noir

Un certain Barrack Hussein Obama. Nouvellement élu comme le visage d’une nouvelle ère de changement social, il était la figure parfaite que la classe dirigeante pouvait utiliser pour galvaniser la société dans l’idéal entropique nécessaire pour alimenter ces braises enflées de la révolution.

Et comment faire ? En inaugurant l’ère de la politique de l’identité. L’ère du Wokisme. Les pouvoirs en place se sont immédiatement lancés dans une campagne d’influence historique en ordonnant à tous leurs médias (CNN et autres) de diffuser la politique identitaire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en augmentant la cohésion sociale du pays à des niveaux jamais vus.

Cela peut être facilement visualisé par une variété infinie de graphiques qui montrent comment le tournant clé s’est produit juste après l’élection d’Obama et les manifestations d’Occupy qui ont balayé le pays. La classe dirigeante avait besoin de réorienter immédiatement cette angoisse primordiale, qui serait sa perte si elle n’était pas contrôlée.

Le célèbre graphique ci-dessus montre l’utilisation des termes “raciste” ou “racisme” dans les publications grand public. Notez la stagnation générale jusqu’à l’explosion soudaine de l’utilisation après 2010.

En 2011, seulement 35 % des libéraux blancs pensaient que le racisme aux États-Unis était “un gros problème”, selon un sondage national. En 2015, ce chiffre est passé à 61 % et à 77 % en 2017. – source

Il en va de même pour les termes “privilège blanc”, “suprématie blanche”, etc.

Bien sûr, les événements spécifiques qui ont conduit à cette explosion particulière ont été deux tournants décisifs : le meurtre de Trayvon Martin en 2012, qui a conduit Obama à s’extasier sur le fait que Trayvon aurait pu être son fils, un discours encore cité aujourd’hui comme un tournant décisif dans la politique et le discours racial du pays.

Et puis les tristement célèbres émeutes de Ferguson qui ont eu lieu fin 2014, après la mort de Mike Brown par un policier de Ferguson, dans le Missouri, également citées comme un point de non-retour. Aussi tragiques qu’aient pu être ces décès, il y a eu beaucoup d’autres fusillades policières notables, comme celle d’Amadou Diallo à New York en 1999, qui n’ont jamais entraîné les soulèvements et les changements de discours que l’on sait.

Sous l’administration hyper-progressiste d’Obama, composée des activistes “progressistes” les plus fanatiques nommés par Soros à tous les postes clés liés à la culture, le thème de la race et de l’identité a fait l’objet d’une prolifération monumentale.

Et, bien sûr, il a été combiné simultanément à une intersection des politiques identitaires des mouvements LGBT et Trans afin de catalyser la réaction, d’ajouter de l’huile sur le feu pour un effet maximal. L’effet recherché était la prise en charge complète de tout le dialogue national par les sujets incendiaires de la race et de l’identité, afin d’étouffer tout mécontentement visant la classe dirigeante – en particulier l’industrie financière qui venait juste de voler des milliers de milliards supplémentaires de fonds publics dans le sillage du krach de 2008.

Tout cela a conduit à un bouleversement social calamiteux qui a plus que jamais opposé les Blancs aux Noirs, les homosexuels aux hétérosexuels, les libéraux aux conservateurs. Il est clair pour toute personne dotée d’un cerveau en état de marche que ces mouvements sont le produit d’une campagne d’ingénierie sociale de l’establishment intensément ciblée. Rien dans l’histoire, d’origine organique, ne ressemble à cela :

Notez la quasi-absence de mention de la “diversité et de l’inclusion” jusqu’en 2008, année de l’énorme krach financier et de l’élection d’Obama, date à laquelle elle commence à monter régulièrement, puis – à l’époque charnière de 2011 à 2015 du mouvement Occupy et des événements de Trayvon/Ferguson – une explosion exponentielle jusqu’à la domination absolue de tout le discours et de la narration dominante.

Cette convergence des tensions raciales et des politiques identitaires a fini par trouver un vecteur et un exutoire communs dans l’homme blanc cisgenre. Il s’agissait d’un bouc émissaire commode pour canaliser les forces révolutionnaires erratiques et inchoatives qui s’étaient réveillées dans la lie de la population. Cela a donné un récit commun, bien défini, sur lequel les médias ont pu s’appuyer en parfaite synchronisation.

Une fois de plus, nous voyons l’année clé “Occupy” de 2011 comme le tremplin et le point de départ de la convergence croisée.

À chaque étape du jeu, bien sûr, Obama – l’enfant chéri parfait de cette époque de transition – a attisé les flammes des conflits raciaux et, inversement, il est devenu lui-même un symbole d’indignation et un objet de blâme pour l’autre camp.

Ces forces générationnelles brutes, attisées, sont devenues un laboratoire macabre pour les élites. Le mouvement identitaire a donné naissance à de nombreuses ramifications sauvages qui ont probablement dépassé les attentes les plus folles de leurs géniteurs.

La politique de l’identité

En fin de compte, le mouvement racial n’a servi que d’initiateur ; mais les Noirs américains n’avaient pas à eux seuls le pouvoir économique collectif nécessaire pour satisfaire pleinement les intentions des élites en matière d’usurpation totale du récit socioculturel. C’est pourquoi l’accent a été mis sur le geist de l’identité de genre, car le plus grand effet de levier de sa valence sur la société signifiait qu’ils pouvaient aller plus loin dans l’ordre du jour en faisant dérailler complètement tout sentiment véritablement anti-establishment qui s’était enraciné auparavant.

La chronologie de ce qui s’est passé est simple : en 2015, le mariage gay a été entièrement légalisé aux États-Unis par la Cour suprême d’Obama.

Cela signifiait que le récit de la partie du mouvement concernant strictement les droits des homosexuels était arrivé à sa conclusion naturelle et ne pouvait plus être poussé plus loin. Il n’y avait plus d’eau à extraire de cette pierre, car la communauté gay avait atteint sa principale aspiration – la dernière frontière de son acceptation.

Les élites ont donc dû innover le mouvement pour continuer à faire rouler le train, de peur que cette satanée courte durée d’attention de la société ne les ramène vers des points inconfortables et gênants, comme le fait qu’ils étaient historiquement plumés par la cabale bancaire mondiale corrompue.

Le LGBT a donc été étendu à toutes les abréviations farfelues qui lui sont aujourd’hui associées. Plus important encore, l’attention a été portée sur le mouvement transgenre naissant, qui avait encore une grande marge de manœuvre pour évoluer vers une acceptation sociétale plus large, ce qui signifiait qu’il s’agissait d’un champ à la fois en jachère et potentiellement fécond qui permettrait des années supplémentaires de “culture”par la classe dirigeante, sous la forme d’un contrôle total de la narration et de l’élimination de toute concurrence indésirable pour la ligne narrative principale de la société.

Tout comme dans le cas de l’agenda racial artificiel démontré plus haut, de nombreuses preuves illustrent la nature manifestement artificielle de l’explosion de la popularité des LGBT/Trans dans tout le pays au cours de cette période.

Ces graphiques, par exemple, montrent le nombre de personnages LGBT récurrents dans les séries télévisées au cours de la période en question. On constate une explosion au moment du mouvement Occupy Wallstreet de 2011, qui a ébranlé les élites jusqu’au plus profond d’elles-mêmes. Elles avaient besoin d’un changement narratif rapide – et elles l’ont eu.

Le début des années 2010 a vu une cascade rapide de “premières” en Amérique. Premier athlète ouvertement transgenre de la NCAA, premier transgenre à faire la couverture du magazine Time, première allocation à une femme ouvertement transgenre pour le concours Miss Univers, suivie par le coming out de Bruce Jenner sous le nom de Caitlyn Jenner en 2015.

Au milieu des années 2010, toutes les grandes publications et entités d’information se sont emparées de tout ce qui concerne les transgenres, occupant la scène du dialogue national, multipliant les gros titres dans un effort désespéré pour s’assurer que personne ne parle du véritable éléphant de mille tonnes qui se trouve dans la pièce.

L’alignement des entreprises

Certains pourraient se montrer sceptiques face à de telles “directives” venant d’en haut. Chaque entreprise de médias grand public peut-elle vraiment agir de concert de cette manière ? Ou, à un niveau plus granulaire : les entreprises médiatiques elles-mêmes sont-elles vraiment contrôlées d’une manière aussi “descendante” ?

Nombreux sont ceux qui s’accrochent encore aux concepts dépassés de la salle de rédaction indépendante, où les rédacteurs en chef font simplement leurs choix éditoriaux sur la base de principes journalistiques personnels, ou de ce que “les gens” (les clients) réclament à cor et à cri.

En réalité, de nombreux éléments prouvent le contraire. Par exemple, qui pourrait oublier qu’un lanceur d’alerte a révélé les “appels d’orientation” quotidiens de Jeff Zucker à CNN ?

(Autre lien)

La vidéo montre comment le PDG de CNN appelle la salle de rédaction tous les matins pour donner des instructions strictes sur ce qui sera ou ne sera pas couvert ce jour-là, sur les principaux sujets et angles, sur les récits à présenter, etc.

Dès les premières secondes de l’appel qui a fait l’objet d’une fuite, on peut entendre Zucker dire directement à son équipe éditoriale : “Je me fiche des affaires de MSNBC… restez concentrés sur la destitution”. Plus loin dans la vidéo, il donne des instructions très précises sur ce qu’il faut diffuser à l’antenne, sur la manière de le faire, sur les politiciens républicains qu’il faut “interpeller”. En bref, il expose l’ensemble du plan de match de la journée à la salle de rédaction de CNN, ne laissant aucune possibilité d’intégrité journalistique personnelle ou de prise de décision éditoriale.

Cela signifie qu’il n’y a pas de liberté éditoriale indépendante ou de marge de manœuvre, mais que la rédaction de CNN reçoit des diktats directs du PDG et qu’elle ne diffuse que ce qu’il veut qu’elle diffuse. Toutes les grandes salles de rédaction fonctionnent de la même manière.

Mais posez-vous la question : qui donne à Jeff Zucker les directives à transmettre à la hiérarchie ? À un niveau plus élevé, nous savons que ces PDG forment tous un réseau globaliste de hobbobbers dans des institutions telles que le Council of Foreign Relations, le Bilderberg, Davos/WEF, etc. C’est là qu’ils côtoient d’autres collègues de la classe dirigeante, des PDG puissants comme eux, et qu’ils alignent et coordonnent leurs actions envers la société.

Par exemple, lorsque CNN appartenait à AT&T TimeWarner il y a plusieurs années, il y a eu plusieurs interviews avec chaque PDG concurrent d’AT&T, de Randall Stephenson à John Stankey, où ils ont tous les deux fortement impliqué le contrôle direct et la supervision de la marque CNN, à un moment donné, ils ont même déclaré que le travail d’AT&T/CNN est de tenir des gens comme Trump “responsables”, et ils sont entièrement d’accord avec le style et la direction managériale de Jeff Zucker, et même leur relation de travail directe.

Certains pourraient penser qu’une méga-entreprise comme AT&T achète simplement différentes marques et actifs et les laisse fonctionner indépendamment, mais ce n’est pas le cas. Les faits démontrent clairement que les entreprises globalistes/transnationales de premier plan sont en fait les marionnettistes de leurs actifs, de haut en bas de l’échelle. Ces mégacorps sont intrinsèquement tissées dans le tissu globaliste des institutions susmentionnées, telles que le groupe Bilderberg, où elles reçoivent des conseils et des directives de la véritable “élite de l’ombre” mondialiste. Ils les filtrent ensuite dans les marques qui influencent la société sous leur responsabilité, comme CNN dans ce cas, créant ainsi une chaîne de commandement qui s’étend du haut en bas de l’échelle.

En fait, elle remonte encore plus haut. Par exemple, les sociétés faîtières qui possèdent ces sociétés faîtières, comme Blackrock et Vanguard – les deux groupes les plus puissants du monde – ne restent pas non plus dans le “laisser-faire”, mais sont en fait connues pour micro-gérer certaines décisions des grandes marques sous leur contrôle. Par exemple, dans le cas de Blackrock, le PDG a ouvertement imposé le nouveau programme ESG sur le changement climatique aux filiales contrôlées par Blackrock, ce qui a suscité une controverse en raison du conflit avec son obligation fiduciaire réelle envers les actionnaires pour des profits maximaux – ce qui n’est pas le cas de l’ESG.

Et s’ils peuvent admettre qu’ils mettent en avant un programme “Woke”, vous pouvez être sûrs qu’ils exercent une forte pression sur tous les programmes, du sommet à la base. En particulier, lorsque l’agenda ESG est le fruit de l’imagination du groupe Davos / Agenda 2030, il est d’autant plus clair que l’échelon le plus élevé de la pyramide des entreprises reçoit effectivement des ordres et aligne toutes les filiales en dessous d’elles sur les souhaits de la classe dirigeante.

Dans le cas des mégacorps véritablement globales comme Blackrock, ces filiales sont pratiquement toutes les sociétés existantes.

“Les engagements publics passés de BlackRock indiquent qu’elle a utilisé les actifs des citoyens pour faire pression sur les entreprises afin qu’elles se conforment aux accords internationaux, tels que l’Accord de Paris, qui forcent l’élimination progressive des combustibles fossiles, augmentent les prix de l’énergie, entraînent l’inflation et affaiblissent la sécurité nationale des États-Unis”, ajoute la lettre.

En résumé, les mouvements explosifs tels que l’hypertrophie LGBT/Trans/Identity observée à partir de l’ère Obama sont en fait entièrement fabriqués et conçus au sommet, puis transmis à chaque branche de la superstructure médiatique globaliste.

Le tableau infamant que nous avons tous vu : les six entreprises qui contrôlent tous les médias.

En réalité, seule une petite poignée d’entreprises possède chaque grand groupe de presse, et ces dirigeants font tous partie des mêmes cliques et clans du CFR, du Bilderberg, de Davos, etc. susmentionnés, où ils s’organisent et élaborent leurs orientations mutuelles et leurs actions coordonnées sur le traitement des récits, y compris les questions sociétales qui doivent être placées au premier plan du dialogue national.

Généralement, ces actions sont menées dans une optique de “préoccupation” et de “sécurité”, et sous l’angle altruiste feint de l’activisme social – le désir d’aider les personnes marginalisées ou opprimées de la société. Ainsi, lorsque les droits des transgenres, par exemple, ont été choisis comme le nouveau symbole de rigueur de l’activisme symbolique, les dirigeants de ces mégacorps se sont réunis en privé dans ces institutions pour discuter de la manière d’aligner mutuellement tous les actifs sous leur commandement, afin que l’ordre du jour soit propagé en masse de la manière la plus efficace possible.

Il existe une véritable mine de preuves du partage coordonné de “conseils” internes entre de grands groupes de discussion concurrents :

Les nombreuses révélations des lanceurs d’alerte durant l’ère Covid nous ont permis de jeter un rare coup d’œil derrière le rideau et de voir à quel point il existe un alignement interne secret entre les différentes structures des groupes de presse, des médias sociaux et du gouvernement.

Toutes les organisations ostensiblement concurrentes se sont révélées être en communication constante les unes avec les autres dans notre dos, alignant leurs récits, leurs conseils médicaux et coordonnant leurs actions de censure.

Cela inclut, par exemple, la preuve révélée par un lanceur d’alerte de la façon dont Facebook, Youtube, Google, Twitter et d’autres ont secrètement coordonné des “listes d’élimination” de personnes, de groupes et d’organisations de médias alternatifs à bannir/déplatformer, ce qui explique pourquoi certaines personnalités comme Alex Jones ont été soudainement bannies de plusieurs sites de médias sociaux non connectés en même temps.

“Méga purge ! a tweeté RealNews lundi matin. Paul Joseph Watson, rédacteur en chef d’Infowars, a écrit : “Spotify a maintenant complètement banni Infowars aussi. Apple, Facebook, Spotify, le tout à moins de 12 heures d’intervalle. Il ne s’agit pas de l’application des [conditions d’utilisation], mais d’une censure coordonnée des grandes entreprises technologiques. Il s’agit d’une véritable ingérence dans les élections”.

Comme nous l’avons vu plus haut, Facebook, Google et Twitter ont tous distribué entre eux les noms des comptes “problématiques” en vue d’une déplatformation coordonnée.

Où tout cela nous mène-t-il ?

À bien des égards, l’époque actuelle continue d’être un prolongement de 2008, car les problèmes systémiques du système financier n’ont jamais été – et ne peuvent pas être – traités le moins du monde ; en fait, ils ont été aggravés par l’hyper-financiarisation continue et insensée de l’économie.

Ainsi, les mêmes culturels déflecteurs continuent d’être utilisés pour monter les sous-classes et les races les unes contre les autres, tout en laissant les dirigeants à l’abri du feu, pour l’instant.

Mais comme je l’ai écrit récemment ici, une nouvelle campagne clairement coordonnée de haut en bas pousse le fantasme de l’IA sur la société. Et tout comme l’intersectionnalité de la race et de l’identité a été conçue pour créer un mélange empoisonné de conflits et d’indignation, cette nouvelle révolution de l’IA est planifiée comme le nouvel ingrédient du mélange de l’“intersection”.

Et comment vont-ils s’y prendre ?

Il est devenu assez évident pour moi qu’ils utilisent maintenant le déploiement simultané de l’IA pour nous conditionner à l’acceptation de quelques thèses clés cruciales pour la prochaine étape de leurs plans pour la société :

La première d’entre elles est l’éclatement et la désagrégation progressifs du concept d’“humanité”, non seulement pour inaugurer plus facilement les vagues à venir du transhumanisme, en rendant le concept plus acceptable, en atténuant ses perceptions “contraires à l’éthique”, mais la finalité ultime consistera à mener une sorte de “guerre des classes” contre ce qui sera considéré comme des “non-humains”.

Il s’agira des personnes qui refusent les augmentations “humaines 2.0” que les élites ont prévues pour nous, des augmentations technologiques qui s’accordent parfaitement avec toutes les directives de 2030 relatives aux cartes d’identité numériques, à la vaccination, aux puces électroniques et à tout le reste. En bref, le plan prévoit une lente érosion du caractère sacro-saint de l’humanité, de ce que signifie être humain.

Le but de l’escalade actuelle des politiques identitaires, qui semble défier toute logique, est de fracturer l’identité, de déraciner les concepts classiques de ce que signifie être un homme, une femme, un hétérosexuel, un homosexuel ou un être humain tout court.

C’est le sacrifice de l’identité sur l’autel du transhumanisme.

Pourquoi ? Parce que le “transhumanisme” sera simplement un autre vaisseau, comme le changement climatique l’est aujourd’hui, pour qu’ils nous corrèlent dans leur vision de la société – une société hermétiquement fermée à toute forme de rébellion, de dissidence ou de remise en question de la structure de pouvoir imposée par la classe dirigeante.

Mais il s’agit là d’idées dépassées. Depuis des années, nous lisons tous ces cris alarmistes enfouis dans les recoins solitaires et étanches du web. À tel point que les concepts eux-mêmes prennent presque la forme d’un simulacre dénué de sens : des mots comme “humain 2.0”, “transhumanisme”, “dystopie”, “asservissement”. Que signifient-ils réellement dans la pratique ? Devons-nous imaginer des méchants de dessins animés moustachus avec un penchant unidimensionnel pour le sadisme et le contrôle total ?

C’est ce que certains pourraient croire, ou peut-être même des théories plus folles, plus étranges. Mais c’est probablement beaucoup plus simple que cela ; la réponse se trouve au début. Il s’agit du système financier et de la cabale bancaire qui contrôle la planète par le biais de ce système.

Le système fiduciaire dans lequel ils ont enfermé le monde, basé sur le concept illogique et irréductible de l’usure, est la quintessence de l’idée de “botter en touche” à des échelles indescriptibles. L’impression monétaire infinie pour financer non seulement les guerres mondiales de contrôle et de domination – pour maintenir la primauté de ce même système – mais aussi la spéculation sans fin de leurs “instruments monétaires” hyper-financiarisés, concoctés avec tant d’empressement dans les entrailles des laboratoires des banques d’investissement.

Tout cela conduit à une convergence croisée de facteurs où la capacité de la société à maintenir ces niveaux d’endettement exponentiels est tout simplement épuisée.

Par le passé, l’astuce éprouvée de la guerre mondiale a été utilisée pour réinitialiser ce système. Cependant, je pense qu’aujourd’hui, il leur est beaucoup plus difficile – voire presque impossible – de déclencher une guerre mondiale de l’ampleur nécessaire à la destruction totale d’un nombre suffisant de grandes puissances pour permettre l’amortissement et la redistribution de la bulle de la dette mondiale afin de maintenir le système en état de marche.

Principale raison : l’avènement des armes nucléaires.

Avant l’ère nucléaire, il était facile de créer des guerres mondiales, et les pays soumissionnaires étaient beaucoup plus désireux de jouer le rôle qui leur était dévolu. Aujourd’hui, le spectre de l’armageddon nucléaire empêche même les bellicistes les plus acharnés d’appuyer sur des déclencheurs susceptibles de franchir les lignes rouges de puissances nucléaires telles que la Russie ou la Chine.

Par exemple, il suffit de regarder la Corée du Nord ; elle n’a que quelques armes nucléaires et les États-Unis l’évitent sur la pointe des pieds, alors qu’au cours des décennies précédentes, les Américains ont mené une guerre génocidaire massive contre eux sans aucun scrupule.

Les banquiers ne sont pas suicidaires ; le but de tout ceci est l’auto-préservation – ils ne veulent donc certainement pas qu’un holocauste nucléaire mette fin à leur propre bacchanale sur cette parcelle de verdure.

Sans aucune option pour réinitialiser rapidement le système mondial par un conflit massif à l’échelle de la deuxième guerre mondiale, ils n’ont pas d’autre choix : s’assurer qu’à mesure que le système financier continue de s’effilocher et de pousser les serfs vers de nouveaux niveaux d’appauvrissement, ces serfs n’aient aucune voix ou méthode pour résister, se rebeller ou se mutiner.

Et le moyen d’y parvenir est de les entraver par un panopticon numérique strict qui ne peut être pleinement appliqué qu’en inaugurant l’ère du transhumanisme accéléré, qui permettra à la classe dirigeante de contrôler de manière privilégiée tout ce que font les pauvres et, plus important encore, qui lui donnera des pouvoirs punitifs et de représailles totaux pour réduire au silence ou “éliminer” toute personne qui oserait faire trop de bruit gênant.

Des pouvoirs tels que ceux envisagés dans le cadre de la carte d’identité numérique et de la société sans argent liquide, dont j’ai déjà parlé dans des articles comme celui-ci.

La possibilité de couper les paiements de quelqu’un à volonté, de le rendre incapable d’utiliser son argent. La possibilité d’exclure les gens de la société par le biais de la 5G pour diverses ” violations du code “, comme le refus d’être ” à jour “ dans ses vaccinations, et cetera.

Mais au-delà de cela, comme nous l’avons mentionné, le véritable objectif du mouvement identitaire actuel, et la raison pour laquelle il semble dévier vers des directions si étrangement inhumaines, où nous sommes bombardés quotidiennement d’images comme celle-ci, est la lente érosion de notre concept de ce que cela signifie d’être “humain”. Et pourquoi ont-ils besoin de l’éroder ?

La réponse est simple : tout comme le déracinement et la destruction des “familles traditionnelles” ont toujours fait partie des plans des différents pouvoirs en place au cours de l’histoire, en raison du fait que les personnes ayant un fort sentiment d’appartenance ne peuvent pas être facilement contrôlées. Et les personnes qui ont une structure familiale solide prennent leurs conseils sur la vie auprès de leurs parents, plutôt qu’auprès du gouvernement. Cela a toujours été une épine dans le pied de la classe dirigeante, qui a besoin de personnes souples et dociles qui se méfieront des conseils naturellement anti-autoritaires de leurs parents et feront plutôt confiance aux directives du politburo de la classe dirigeante elle-même.

De la même manière, une personne dotée d’une identité forte et d’une conception traditionaliste de l’humanité résistera à toute tentative de la transformer en “humain 2.0”, un vaisseau transhumaniste pour les cartes d’identité numériques, la conformité aux vaccins et la panoptisation finale.

Il s’ensuit logiquement que ce solide ancrage dans les conceptions traditionalistes de l’humanité – ce que signifie être humain – doit être fracturé, déraciné comme les racines solides et profondes d’un vieil arbre, afin que les graines d’un nouveau type de permanence puissent être plantées à sa place.

La deuxième raison est l’IA elle-même. Puisque nombre de leurs plans tournent autour de l’importance accrue des IA dans notre société, comme ils nous le télégraphient si manifestement chaque jour de manière concertée, il s’ensuit logiquement que pour que nous “acceptions” la domination à venir de l’IA, nous devons d’abord être absous et désabusés de nos attachements antérieurs à l’inviolabilité et au caractère sacré de l’“humanité”.

Et par “domination de l’IA”, je fais référence à toute une série de choses : De la gouvernance basée sur l’IA qu’ils envisagent pour nous, que j’ai décrite dans le dernier article. La question est de savoir si l’on peut faire un bon usage de l’intelligence artificielle.

Sur ce front, l’intention est d’automatiser bientôt tous les types d’application de ‘WrongThink™’ par des ‘Smart AIs’ qui peuvent différencier les ‘discours de haine’nuancés, la ‘bigoterie’, et les ‘préjugés’, selon les définitions indéniablement ‘progressistes’ de la classe dirigeante.

Et comme ces IA prendront de plus en plus des formes humaines afin de s’intégrer plus facilement dans nos vies, il devient alors important pour les élites de créer un véritable sentiment de sympathie à leur égard.

Pour ce faire, elles doivent continuellement ébrécher et graver les anciennes conceptions “dépassées” de l’humanisme et de ce que signifie être “humain”, afin d’étouffer toute “discrimination” gênante à l’égard des IA qui sont censées être nos nouvelles mères.

Quand on y réfléchit bien, ce n’est pas différent de l’érosion lente du concept de genre et d’identité. Nous avons été inondés d’une attaque contre les définitions classiques de ce qu’est une “femme”, qu’il est désormais interdit de décrire ou de définir avec précision. Nous devons désormais utiliser des termes tels que “chestfeeders” et “birthing persons”, voire des termes encore plus fous.

De même, la prochaine et dernière frontière de la désambiguïsation socioculturelle concerne le concept d’humanité lui-même.

D’ici la fin de la décennie, si ce n’est avant, nous serons confinés par nos moniteurs de la police de la pensée à définir “humain” par une nouvelle série de termes irrationnels et manifestement déshumanisants pour les mêmes raisons ; et d’ici là, la dernière serrure et les derniers barreaux de nos prisons mentales seront en place.

Si nous ne comprenons plus ce que signifie être “humain”, si l’“humanité” elle-même n’a plus de limites clairement définies, alors toute résistance au dépassement de ces limites sera dissoute ; nous n’aurons aucun scrupule à nous “brancher” et à devenir quelque chose de nouveau, quelque chose envisagé avec une envie salivante par des gens comme Klaus Schwab et consorts.

(Autre lien)

Au-delà de la prédiction joyeuse (et sourde) que tous les cerveaux humains seront bientôt “pucés” et que nous nous “sentirons tous les uns les autres”, la partie la plus grotesque de la vidéo ci-dessus vient juste après cette section. Klaus Schwab affirme que notre technologie passe d’un modèle “analytique” à un modèle “prédictif” et qu’à l’avenir, elle passera à un modèle “prescriptif”. Sa définition ? Un modèle où “nous n’avons même plus besoin d’élections”.

En fin de compte, alors que le système monétaire globaliste datant du début de l’ère mercantile se défait lentement, et faute de pouvoir fomenter une guerre mondiale pour réinitialiser leur monstruosité usurpatrice mal conçue, la seule chance qui reste aux élites pour survivre et garder le contrôle, est de changer le paradigme entier de la vie humaine.

Le boom à venir de l’IA sera intégré de force dans la matrice genre/identité pour accélérer l’assaut contre nos définitions instinctives de l’humanité, pour nous projeter au-delà des limites des compréhensions classiques et des restrictions traditionnelles, dans un nouveau paradigme impératif, destiné à nous faire accepter sans objection nos nouveaux rôles sociétaux en tant que serfs numériques.

Simplicius Le Penseur

 

Article original en anglais :

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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Il y a eu des évènements intéressants au cours des derniers jours liés à l’asservissement manifeste d’Israël du gouvernement à tous les niveaux aux États-Unis ainsi qu’à sa domination sur les médias de divertissement et d’information. Presque tout le monde admet désormais que la situation actuelle n’est pas due au fait que les Américains ordinaires aiment réellement ce que représente Israël, mais qu’elle est plutôt une conséquence des poches profondes du lobby pro-israélien américain et de la corruption qui peut être achetée en étant prêt à dépenser des milliards de dollars pour soutenir un parti politique. une seule cause hautement ciblée. Et il y a aussi l’outil fréquemment utilisé pour maintenir dans le rang les politiciens potentiellement gênants, à savoir la volonté de faire tout ce qui est nécessaire pour discréditer et marginaliser tous les critiques de l’État juif, y compris les affirmations libérales, souvent fausses, sur les crimes présumés de l’État juif, ainsi que l’antisémitisme et le négationnisme pour diaboliser ceux qui sont ciblés.

Les Premiers ministres israéliens actuels et précédents se sont vantés de contrôler les États-Unis et les preuves sont là qu’ils peuvent effectivement le faire. Le plus décourageant dans le bouleversement provoqué par les sionistes, qui est une sorte de guerre secrète dirigée contre la Constitution des États-Unis, a été l’impact sur les droits réels de tous les Américains, y compris la liberté d’expression. La semaine dernière, la gouverneure du Dakota du Sud et candidate républicaine à la vice-présidence, Kristi Noem, s’est vantée de la nouvelle législation dans son État qui criminaliserait l’antisémitisme. Comme critiquer Israël est considéré ipso facto comme de l’antisémitisme et criminalisé comme un « crime de haine », cela signifie, comme certains l’ont observé, que les Américains du Dakota du Sud et aussi de Floride (grâce à Ron DeSantis) peuvent critiquer leur propre pays, mais pas l’État juif autoproclamé. Paul Craig Roberts l’exprime autrement, observant : « Je trouve extraordinaire que les Juifs, seuls parmi toutes les ethnies, puissent contrôler ce qui peut être dit à leur sujet. La véritable menace n’est pas l’antisémitisme. La véritable menace est la destruction de la liberté d’expression et la montée de lois fondées sur le statut qui protègent certaines ethnies choisies et en persécutent d’autres. Ce qu’il faut vraiment, c’est une alliance contre ceux qui détruisent les fondements de la vérité, de la liberté et d’un gouvernement responsable. »

La semaine dernière, il y a eu également un vote intéressant au Congrès, bloquant ou forçant la vente du réseau social et site de réseautage chinois TikTok, devenu très populaire parmi les jeunes du monde entier. Ce qui n’a pas été beaucoup discuté dans les médias avant le vote, qui a affirmé que le site constituait une « menace à la sécurité nationale », c’est de savoir qui faisait pression en faveur du projet de loi. En réalité, l’histoire dans l’histoire concernait encore une fois Israël. “Nous avons un problème majeur avec TikTok”, s’est plaint le grotesque directeur général de la Ligue anti-diffamation, Jonathan Greenblatt, apparemment paniqué parce que la jeunesse mondiale n’avale plus la propagande israélienne puisque le site a quelque chose comme une “mémoire” qui dirige les lecteurs et les téléspectateurs vers de nouveaux sites ou des vidéos pour lesquelles ils avaient déjà exprimé leur intérêt. De nombreux utilisateurs étaient, selon Greenblatt, intéressés par ce qui se passait à Gaza et recevaient des informations hostiles à Israël. L’adoption massive du projet de loi, qui a été adoptée en toute hâte par le Congrès, démontre une fois de plus la puissance du lobby israélien. L’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) aurait été fortement engagé dans un lobbying jusqu’au vote. Cela démontre malheureusement comment Israël est capable de décider de la manière dont les Américains choisissent de communiquer et de socialiser entre eux et avec le monde. Résumant le point de vue du lobby israélien sur la question, Nikki Haley, toujours charmante ex-candidat à la présidentielle, a répondu à la législation en ces termes : « Nous devons vraiment interdire TikTok une fois pour toutes et laissez-moi vous dire pourquoi. Toutes les 30 minutes pendant lesquelles quelqu’un regarde TikTok chaque jour, il devient 17 % plus antisémite et plus pro-Hamas. » Et les dégâts causés sont encore plus importants. Le projet de loi n’interdit pas seulement TikTok. Il crée également une nouvelle autorité unilatérale permettant à tout président d’interdire toute application ou site Web qu’il considère comme une « menace à la sécurité nationale » s’il appartient ou est contrôlé par un « adversaire étranger », qui comprend non seulement la Chine mais aussi la Russie, la Corée du Nord et l’Iran. Adieu la liberté d’expression et d’association !

Ainsi, en échange de souffrances considérables et de rien de tangible qui puisse bénéficier aux États-Unis et à ses citoyens, Israël est célébré comme le meilleur ami et le plus proche de l’Amérique, tout en bénéficiant de milliards de dollars gratuits du contribuable américain et d’une protection politique complète accordée par les clowns qui dirigent Washington, quoi qu’Israël fasse et quels que soient les dommages qu’il inflige réellement au peuple ou aux intérêts américains.

Dans le même ordre d’idées, l’histoire la plus importante récemment a été la dénonciation par le chef de la majorité au Sénat, Charles Schumer, du gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un discours de 40 minutes prononcé depuis le Sénat suivi d’un tweet X.

Schumer, qui est le Juif élu le plus haut gradé du gouvernement américain, a accusé Netanyahu de poursuivre la guerre à Gaza et de la diriger de façon telle « que sa survie politique ne risque pas de prendre le pas sur la défense des intérêts réels d’israël. » Schumer a fait remarquer que le gouvernement israélien, quel que soit celui qui le dirigera, doit procéder à des « corrections de cap » et que « [Netanyahu] a été trop disposé à tolérer le bilan des civils décimés à Gaza, alors que c’est ce qui pousse le soutien à Israël dans le monde entier à des niveaux historiquement bas. Israël ne peut pas survivre s’il devient un État paria » parmi les nations, ce qui s’est déjà produit dans une certaine mesure. À la lumière de cela, Schumer a recommandé : « À ce stade critique, je crois qu’une nouvelle élection est le seul moyen de permettre un processus décisionnel sain et ouvert sur l’avenir d’Israël », ajoutant que nous vivons une époque où « tant d’Israéliens ont perdu confiance dans la vision et la direction de leur gouvernement ».

Schumer a également critiqué Netanyahu pour avoir rejeté la proposition de l’administration Biden de discuter de l’établissement d’un État palestinien immédiatement après la fin de la guerre. « En tant que partisan d’Israël depuis toujours, c’est devenu clair pour moi : la coalition Netanyahu ne répond plus aux besoins d’Israël après le 7 octobre. Le monde a changé – radicalement – ​​depuis lors, et le peuple israélien est actuellement étouffé par une vision gouvernementale qui est coincée dans le passé. Il a ajouté : « En tant que démocratie, Israël a le droit de choisir ses propres dirigeants, et nous devrions laisser les choses suivre leur pente. Mais l’important est que les Israéliens aient le choix. Il faut un nouveau débat sur l’avenir d’Israël. À mon avis, la meilleure façon d’y parvenir est d’organiser des élections.

Une élection n’entraînerait pas nécessairement un changement dans la politique à Gaza, la plupart des Israéliens soutenant largement la guerre, selon les sondages d’opinion. Mais un sondage publié en janvier suggérait que seulement 15 % des électeurs souhaitaient que Netanyahu reste au pouvoir après la fin du conflit. Le ministre de la Guerre Benny Gantz, rival de Netanyahu et successeur le plus probable, soutient fondamentalement le massacre en cours à Gaza avec seulement des écarts mineurs par rapport à ce que fait actuellement le Premier ministre.

De nombreux démocrates du Congrès ont salué le discours de Schumer et le tweet X qui a suivi, mais les républicains aux États-Unis et les dirigeants israéliens ont rapidement répondu négativement à ses remarques. Le parti israélien Likoud a déclaré qu’Israël n’était pas une « république bananière », tandis que le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré dans un communiqué : « Il est tout à fait inapproprié et tout simplement erroné que le sénateur Schumer appelle à de nouvelles élections en Israël. » Le chef de la minorité sénatoriale, Mitch McConnell, a souscrit à ce jugement : « Il est grotesque et hypocrite de la part des Américains qui hyperventilent au sujet de l’ingérence étrangère dans notre propre démocratie d’appeler à la destitution d’un dirigeant d’Israël démocratiquement élu. C’est sans précédent. S’opposant à l’assaut républicain, certains démocrates ont résisté, notamment le sénateur Mark Warner de Virginie, qui a observé que « Netanyahu n’a certainement pas hésité à essayer de s’immiscer dans la politique américaine ».

Le discours de Schumer doit être replacé dans son contexte. Schumer, qui siège au Sénat américain depuis 25 ans, a toujours été un partisan fort et sans réserve de ce que fait Israël et de la manière dont il gère sa sécurité. Il a décrit son propre nom de famille comme dérivé du mot hébreu « shomer » qui signifie « protecteur » ou « gardien » et a développé ce thème pour déclarer ouvertement qu’il est « le protecteur d’Israël » au Sénat. Cela dit, il est tout à fait possible que Schumer pense que le massacre continu de Palestiniens par Israël, sans fin en vue, cause de graves dommages à la viabilité à long terme de l’État juif. De nombreux autres juifs américains éminents et amis d’Israël, comme Tom Friedman du New York Times , avertissent également que l’État juif agit de manière imprudente, et non dans son propre intérêt. Les sondages suggèrent qu’Israël est la nation la plus méprisée au monde en raison de la torture, de la famine et du meurtre pur et simple de civils palestiniens. Le numéro deux dans ces sondages c’est les États-Unis, qui paient le prix d’être le fournisseur politique, financier et d’armes de Netanyahu, permettant des morts et rendant le gouvernement américain complice du conflit, une grande partie de cela étant fait en secret par Biden et le secrétaire d’État Anthony Blinken, le tout couvert par une série de mensonges.

L’impact des actions israéliennes sur les élections à venir aux États-Unis pourrait bien motiver Schumer à prendre la parole maintenant alors qu’il est encore temps de rectifier le tir et de réduire à la fois le nombre de morts palestiniens et les dommages causés à la Maison Blanche. Le président Joe Biden aurait presque certainement approuvé le discours de Schumer, mais il ne voulait pas aller trop loin sur la question. L’astuce consistera à faire croire que le conflit à Gaza est la guerre de Netanyahu tout en établissant ses principes « humanitaires » d’une manière qui ne fasse pas porter la responsabilité du crime a Israël. Ce sera difficile et il n’y a aucune certitude de succès, mais Schumer et Biden pourraient sentir venir la défaite électorale en novembre, la marge de différence étant la guerre à Gaza et la manière dont la base du Parti démocrate et les électeurs indépendants y ont répondu.

Il est intéressant de noter que la Maison Blanche a de puissants alliés au sein du Parti républicain, qui s’est transformé en une machine de propagande radicale et pro-israélienne, ainsi que dans les grands médias, qui continuent d’orienter leur couverture de Gaza en faveur d’Israël. En effet, les remarques de Schumer sont intervenues, et ce n’est pas une coïncidence, un jour après que les républicains du Sénat ont invité Netanyahu à prendre la parole en tant qu’invité spécial lors d’une prochaine retraite du parti à Washington. Les électeurs véritablement anti-guerre pourraient très bien voter démocrate comme le moindre mal, en particulier compte tenu du conseil de Donald Trump aux Israéliens de « finir le travail » dans leurs relations avec les Palestiniens. Quoi qu’il en soit, il est probable que de telles possibilités tournent actuellement dans la tête de Biden et de Schumer ainsi que dans celle de ceux qui dirigent la campagne du Parti démocrate.

Et ne vous y trompez pas : l’administration veille actuellement à ce que ceux qui veulent poursuivre la lutte contre ce qui est constamment qualifié de menace terroriste internationale, qui justifie les guerres en cours, aient quelque chose à promouvoir. Lundi dernier, lors d’une audition annuelle sur les menaces à la sécurité mondiale tenue dans les bureaux de la commission sénatoriale du renseignement, de hauts responsables du renseignement américain ont averti que la guerre à Gaza pourrait enhardir les groupes terroristes, qui sont alignés dans leur opposition au soutien des États-Unis à Israël. « La crise a galvanisé la violence de la part de divers acteurs à travers le monde. Et même s’il est trop tôt pour le dire, il est probable que le conflit à Gaza aura un impact générationnel sur le terrorisme », a déclaré Avril Haines, qui est bien sûr juive, directrice du renseignement national. Lors de la réunion, le sénateur Tom Cotton, républicain de l’Arkansas et fervent partisan d’Israël, a incité le directeur de la CIA, William Burns et Haines, à réfuter les allégations des critiques selon lesquelles Israël “extermine le peuple palestinien” avec sa campagne militaire. En effet, mis à part les apologistes sionistes comme Cotton, personne dans la salle n’a suggéré que mettre fin au génocide israélien pourrait être le meilleur moyen de mettre un terme à la menace terroriste proliférante.

« The beat goes on », rien de nouveau sous le soleil. Comment faire tout ce qu’Israël veut sans en avoir l’air a tourmenté chaque Maison Blanche depuis Harry Truman, mais cela est devenu plus difficile à mettre en œuvre à mesure que le comportement d’Israël s’est aggravé et que les politiciens américains sont devenus plus corrompus et ouvertement dépendants des contributions politiques juives. Il sera intéressant de voir si le discours de Schumer aura réellement une certaine résonance ou s’il ne servira qu’à tromper le public en lui faisant croire que le gouvernement américain a réellement retrouvé son indépendance. Seul le temps nous le dira, mais cela pourrait devenir un parcours politiquement intéressant d’ici novembre.

Philip Giraldi

 

 

Article original en anglais :

Israel Uber Alles? Or Is There Finally a Reckoning Developing for Its Sins? le 17 mars 2024

Publié initialement sur le site The Unz Review., le 15 mars 2024

Traduction : Entre La plume et l’Enclume

Source de l’image en vedette : TUR

 

Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative déductible d’impôt 501(c)3 (numéro d’identification fédéral n° 52-1739023) qui recherche une politique étrangère américaine davantage axée sur ses intérêts. au Moyen-Orient. Le site Web est Councilforthenationalinterest.org, l’adresse est PO Box 2157, Purcellville VA 20134 et son adresse électronique est [email protected] .

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