Agent Orange, chronique 4 : Quand le Diable ignore habiter l’enfer

En août 2010, la base militaire étasunienne de Fort Detrick,* Maryland, située proche de la ville de Frederick, « découvre » que l’Agent Orange a été utilisé à l’extérieur de ses bâtiments. Les responsables de l’armée « commencent à peine à s’attaquer à la question… », lance un scientifique.

Un rapport de 2006 du Departement of  Defense (DoD) révèle que cette base a joué un rôle de premier plan dans le développement des « herbicides » pour les opérations militaires, et dont Fort Detrick ignorait l’ampleur il y à encore quelques jours…

Aussitôt, on s’exclame, incrédule et interrogatif : « Comment est-ce possible !? ». Ceci paraît si incroyable… qu’il convient justement de le comprendre pour le croire.

Le rapport en question, rédigé par Alvin L. Young (voir Agent Orange, chronique 1), du Wyoming, ancien professeur de toxicologie environnementale à l’université de l’Oklahoma, mais surtout colonel retraité de l’US Air Force, « révèle » que Fort Detrick avait été actif dans la formulation et les essais des « herbicides », dont l’Agent Orange durant les années 1950.

Le rapport indique que cette base assumait un rôle de chef de file dans la recherche de l’Agent Orange et du déploiement des tests de pulvérisations aériennes (lire le livre Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam, Éditions Demi Lune – paru après le rapport, mais 3 mois avant que la base de Fort Detrick en prenne connaissance), ce rapport arrivant aux mains des scientifiques de la base seulement fin août 2010 pour que ces derniers réalisent le contraste entre la version officielle disant les tests d’herbicides étaient limités aux serres de Fort Detrick situées à l’intérieur de bâtiments confinés et la réalité.

Robert Craig, actuel directeur de l’environnement de Fort Detrick, ayant fait des recherches d’archives sur l’utilisation d’ « herbicides » sur sa base, déclare dans une interview, que lui et d’autres scientifiques ont découvert récemment le rapport 2006, de même que d’autres documents. À croire que dans certains cas la société civile est mieux informée (à la condition d’aller chercher l’information) sur les recherches militaires que les militaires eux-mêmes. Mais tout de même, les scientifiques… Comment peut-on se pencher sur une molécule, parfois durant des années, dans un laboratoire de recherches militaires d’armes biologiques, sans chercher à comprendre à quelle chaîne ce maillon sera rattaché ? C’est le procédé du cloisonnement. Chaque chercheur (ou groupe) s’exécute dans un domaine précis sans qu’il puisse savoir à quoi son travail sera rattaché en amont comme en aval. Puis les générations passent. L’Histoire a occulté ce crime et continue à le faire alors qu’il se perpétue, au point que son lieu de naissance méconnaît qui il est. Le diable ignore habiter l’enfer.

 

Photo by Doug Koontz, 2008

Robert Craig,  actuel directeur de l’environnement de Fort Detrick

« Ce n’est pas quelque chose dont on discute beaucoup » déclare Craig, « certaines de ces informations ne sont toujours pas déclassifiées un demi-siècle après. Soit ils ont oublié de les déclassifier, ou ont une raison pour les garder classifiées », dit-il. « Nous commençons tout juste à attaquer le problème… et nous devrons passer par le processus de déclassification », ajoute-t-il, laissant entendre que le secret peut durer encore de nombreuses années.

Randy White, dont la fille, Kristen Renée, est morte d’un cancer du cerveau fin avril 2008 à l’âge de 30 ans, est convaincu qu’elle a été victime d’une contamination provoqué par la base de Fort Detrick à cause des produits toxiques qui y sont utilisés. Et il ne croit pas une seconde que les responsables ignorent l’utilisation massive de l’Agent Orange sur la base par le passé, et déclare que le manque de transparence sur la question est encore une indication de la culture de dissimulation de Fort Detrick : « Plutôt que de couvrir et recouvrir la vérité, pourquoi ne pas être clair à propos de ce qu’ils ont fait, indemniser ceux qui en sont victimes, et nettoyer les restes ? », dit-il.

Mais White crée une fondation au nom de sa fille, engage experts et avocats pour constituer un dossier contre la base de Fort Detrick, ce qui déclenche un groupe d’étude sur le cancer par les services du ministère de la Santé du comté de Frederick. Suite à un pic de plus d’un millier de cancéreux, morts ou luttant contre la maladie, l’association « Lutter pour Frederick », et des membres de la fondation Kristen Renée, infiltre Fort Derick avec la complicité d’une dizaine de personnes travaillant à l’intérieur de la base. Après un an d’enquête, ils dévoilent la présence de déchets biologiques toxiques et dangereux couvant au soleil. Les eaux souterraines sont saturées d’arsenic (Agent Bleu ?) et de toxines mortelles menaçant la santé des personnes vivant à proximité. « Ils ont déversé des déchets radioactifs dans les égouts », dit White, ajoutant que le public est induit en erreur par les fonctionnaires. « J’ai eu un cancer quand j’avais 13 ans, la maladie de Hodgkin, et je viens de combattre le cancer du sein », déclare Jen Pette-Hahn, voisine du fort. Elle dit que dans la périphérie de Fort Detrick les cas de cancers sont terriblement élevés, et se félicite du travail de White.

Le 16 août, le sénateur Benjamin L. Cardin envoie une lettre au ministère de la Défense, demandant de se pencher sur la contamination de Fort Detrick, et d’élaborer un plan avant la fin de l’année pour remédier à la situation. À son tour, le ministère de l’Environnement du Maryland publie une déclaration : « Les organismes concernés sont en communication permanente avec la Fondation Kristen Renée, qui affirme que certaines personnes qui vivaient à proximité de Fort Detrick ont développés des cancers et que des tests indépendants montrent des preuves de dioxines / Agent Orange qui pourraient être liés à ces pathologies …. »  La fondation Kristen Renée rappelle à Fort Detrick que l’Agent Orange, pulvérisé depuis des décennies sur la zone B entourée de fermes et des résidences, est aujourd’hui le lieu d’une communauté très touchée. Par la suite, la fondation obtient des preuves supplémentaires de déchets enterrés dans la zone principale A, où le système de traitement et de décontamination des « déchets » présente des dysfonctionnements ultra-dangereux. Et l’étude sur la santé montre ce qui semble bien être un « groupe cancer » dans la communauté environnant Fort Detrick : cancers du cerveau, de la thyroïde, lymphomes et leucémies, ainsi que 4 familles de cancers rares dans le monde. La recherche indique que, par facilité, les responsables de Fort Detrick n’ont pratiquement rien fait pour répondre aux préoccupations du public face aux taux élevés de cancers et autres maladies. L’enquête pointe la contamination historique avec les herbicides et les pesticides, plus particulièrement l’Agent Orange. Pour finir, les responsables de Fort Detrick indiqueront que leur propre enquête montre que le gouvernement étasunien à réalisé des pulvérisations aériennes expérimentales d’Agent Orange à Fort Detrick, et que toutes les implications de cette révélation n’ont pas été déterminées. Les épandages ont été réalisés par des survols, et depuis l’arrière de camions.

Le porte-parole de la base, Robert Sperling, nie l’existence de « groupe cancers » et dit que les doutes de White sur le fait que les scientifiques de Fort Detrick « savaient » sont sans fondement. Sperling indique que les responsables de la base n’ont pas encore trouvé de documents prouvant les conclusions du rapport de 2006 de Young sur l’utilisation de l’Agent Orange. Quand on sait que Young est un fervent défenseur de l’armée étasunienne (il en fait partie), pondérant et minimisant faits et effets de guerre, que son rapport soit remis en cause à mots couverts par cette même armée, laisse entrevoir une situation d’autant plus opaque, voire occulte. « La chose la plus importante est la recherche d’archives, dit  Sperling, car nous n’avons pas les documents à l’appui sur lesquels le rapport est basé. » À partir du Bureau de recherches de l’armée, le rapport donne dans les détails les lieux et dates de l’utilisation de l’Agent Orange dans le monde, à l’exception du Viêt Nam (lire Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam). Une deuxième partie a été remise au DoD par Young, elle traite de la « plausibilité » de contracter des maladies liées à l’exposition de l’Agent Orange. « Plausibilité » : c’est tout Young. Et encore il a évolué, comme nous allons le voir ci-dessous.

Ce qui manquait au rapport 2006 était de démontrer l’exposition des anciens combattants à l’Agent Orange lors des tests réalisés à divers endroits dans le monde au cours des années 1960. Young écrit, dans un e-mail : Agent Orange est le surnom d’un herbicide utilisé au Viêt Nam entre 1961 et 1971 pour tuer les plantes ou inhiber la croissance normale. Son ingrédient le plus toxique et durable, la dioxine, a ensuite été liée à des maladies telles que le lymphome non hodgkinien, le diabète, sarcomes des tissus mous, et de divers cancers et troubles nerveux.

Selon le rapport, en 1952, le Département des sciences biologiques de l’armée (Chemical Corps des laboratoires de Fort Detrick) « a lancé un programme majeur pour développer à la fois le matériel de pulvérisation aérienne et les formulations herbicides pour le déploiement potentiel dans le conflit coréen. » Ce rapport, de 85 p., identifie Fort Detrick comme le centre de recherche principal dans la mise au point d’herbicides comme outil militaire (ce qui évite de dire Arme de Destruction Massive). La batterie d’herbicides utilisés dans les recherches antérieures ont été envoyés à Fort Detrick en 1952, et les scientifiques de la base ont continué à travailler sur les systèmes de déploiement et d’herbicides durant les années 1950. Les premiers travaux ont porté sur les techniques de pulvérisations aériennes  et « tactiques » à usage militaire, « par opposition à un usage commercial », indique le rapport.

Après la fin de la guerre de Corée, en 1957, Young écrit dans son rapport, les scientifiques de Fort Detrick ont participé à des tests herbicides pour le riz et les herbes et l’évaluation des tests d’application aérienne à Fort Ritchie (Maryland), Dugway (Utah), et à Fort Drum (New York). Au début des années 1960, on trouve la base de Fort Detrick à nouveau à la pointe de la « recherche herbicide », cette fois en tant que moyens chimiques pour « contrôler » la végétation au Sud-Viêt Nam. « Une fois de plus les laboratoires de l’armée de Fort Detrick, dans le Maryland, sont chargés de déterminer la faisabilité technique de la défoliation de la jungle au Sud-Viêt Nam», indique le rapport. Plus tard, Fort Detrick parraine trois conférences majeures en 1963, 1964 et 1965, dans le cadre de la mission qui se poursuit au Viêt Nam pour tester et évaluer les produits chimiques potentiels pour une utilisation dans des opérations de combat. Plant Sciences Laboratories de Fort Detrick était responsable de la pulvérisation, des tests et évaluations, des tactiques, des formulations, des herbicides candidats aux épandages sur de nombreux sites aux États-Unis, ceci afin d’établir les spécifications militaires dans lesquelles les herbicides tactiques pourraient être utilisés. La sélection des herbicides, indique le rapport, n’est pas soumise à une surveillance réglementaire par le ministère étasunien de l’Agriculture (faut préciser ici que le Département de l’Agriculture US suivait de près les tests, ou y assistait, et y participait souvent).

Craig, directeur de l’environnement à Fort Detrick, dit rechercher l’histoire de l’Agent Orange sur sa base, et ajoute que lui et son équipe tentent de « mettre la main sur des preuves montrant que la recherche a été menée non seulement à l’intérieur des serres, comme ils le pensaient auparavant, mais aussi à l’extérieur ».

 

*Fort Detrick comprend des parcelles non contiguës, désignées zones A, B, C.  Ces zones sont situées à l’intérieur des limites de la ville de Frederick et représentent une superficie d’environ 500 ha. C’était la base militaire des recherches d’armes biologiques de l’US Army. Hormis les laboratoires, elle comprend une usine de traitement d’eau, la forêt Glen, une ferme d’animaux à des fins de recherches, un champ de tir, des zones d’élimination des « déchets », stockage d’explosifs, et des champs utilisés pour des expérimentations.

Le 22 octobre 2010, US News & World Report annonce que l’Agent Orange va coûter 42 milliards de dollars par an aux États-Unis, et ceci pendant plus de dix ans. Non seulement il est la cause de malformations congénitales graves pour les générations d’enfants vietnamiens, mais il a aussi frappé au total plus d’un million d’ancien combattants étasuniens. Des dizaines de soldats conscrits ou enrôlés sont « rentrés à la maison » avec des maladies incurables, neuropathie périphérique aigüe, sarcome des tissus mous et autres lymphomes, pour ne nommer que celles-ci.

Le Washington Post rapporte que 270 mille anciens combattants du Viêt Nam reçoivent des chèques d’invalidité et que, dans 2 mois, il faudra ajouter ceux atteints de diabète, de maladies cardiaques, de Parkinson, et les différents types de leucémies. Cela signifie 42 milliards de dollars par an à prélever sur les gens qui travaillent, ceci durant 10 années au minimum. « Le ministère des Anciens combattants (VA) fait son rapport sur les pathologies les plus communes à l’Agent Orange, et finit par inclure le diabète. Ce dernier induit la dysfonction érectile », s’insurgent certains qui disent que « ceci devrait être attribué à l’âge et pas à l’Agent Orange ». Alan K. Simpson, co-président de la commission nationale de la réforme fiscale d’Obama, déclare : « Le comble, c’est que les anciens combattants qui, en quelque sorte, ont sauvés ce pays, soient maintenant tenus responsables du déficit provoqué par le gâchis financier que l’on sait ». Le sénateur Daniel K. Akaka (Hawaï), président du comité des anciens combattants, précise que ces propos « présument » que les nouveaux frais seront à la charge des contribuables, mais que le Congrès peut très bien voter une loi spécifique en septembre.

Associated Press se demande combien le ministère des Anciens combattants va finir par dépenser pour les vétérans du Viêt Nam, apparemment beaucoup trop. Pour le seul diabète de type 2 les dépenses augmenteraient de 850 millions de dollars, selon un communiqué de VA. Avec les nouvelles maladies reconnues liées à l’Agent Orange, le coût annuel aujourd’hui de 34 milliards par an passera à 42 pour les dix prochaines années, un bond stupéfiant. Ensuite, il y a la «preuve crédible » de Victoria Anne Cassano, directrice de la santé aux anciens combattants exposés aux radiations. Elle rappelle qu’il y a une loi fédérale de 1991 sur les agents chimiques et les afflictions en corrélation avec l’Agent Orange, et que les « preuves crédibles » sur l’exposition aux radiations dominent largement les arguments opposés : « Respirez profondément », prévient-elle : « c’est une pause… »

Comme on s’y attendait depuis des années, les effets et conséquences de l’uranium appauvri utilisé durant les dernières guerres pointent leur nez avant de venir élargir l’assiette. L’intelligence c’est avant, pendant c’est trop tard, et après ça continue.

En décembre 2010, le Viêt Nam annonce que 2011 sera l’année des victimes de l’Agent Orange. Plusieurs activités seront organisées à Hanoi au profit des victimes, durant cette triste célébration du 50e anniversaire du début des épandages chimiques au Viêt Nam par l’armée étasunienne (en réalité, le 10 août 1961, le premier essai réalisé au moyen d’un hélicoptère au centre du pays, dans la province de Kon Tum, épandit de l’Agent Vert, plus chargé en dioxine que l’Agent Orange qui arrivera sur le théâtre des opérations en 1965. Mais l’Agent Orange, le plus utilisé de tous les agents arc-en-ciel, est devenu le nom générique de cette guerre chimique). Lors d’une réunion de presse organisée jeudi à Hanoi, le président de l’Association des victimes de l’Agent Orange du Viêt Nam (VAVA), Nguyen Van Rinh, a annoncé que ces activités comprendraient, au mois de juillet, un requiem pour les victimes de ce défoliant, puis les 8 et 9 août, la 2e conférence internationale des victimes, et enfin le 10, le rassemblement commémoratif des 50 ans du désastre humain et écologique de l’Agent Orange au Viêt Nam.

De nombreuses activités culturelles et artistiques se dérouleront à cette occasion, dont un concours de composition de chansons sur l’Agent Orange, de photographies, et une semaine sur la littérature traitant de l’Agent Orange. En collaboration avec l’Union de la jeunesse communiste Ho Chi Minh (UJCHCM), la VAVA organisera également une campagne de jeunes bénévoles appelée « Été Orange 2011 », dont l’objet est d’assister les victimes du poison. M. Rinh, à la tête d’une délégation de responsables de VAVA, est allé aux États-Unis sur invitation de l’Association des vétérans pour la paix, Veterans for Peace (VFP), afin de travailler avec celle-ci, ainsi qu’avec les organisateurs de la Campagne de responsabilité et d’assistance aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange, Vietnam Agent Orange Relief & Responsability Campaign (VAORRC). Lors de cette visite effectuée dans trois villes, San Francisco, New York, et Washington, cette délégation a reçu le soutien des vétérans américains, mais aussi d’avocats et de scientifiques pour continuer à demander justice pour ces victimes. Pour la première fois des membres du Congrès et des représentants du Département d’État américain ont reçu les représentants de VAVA. Ils ont indiqué que « le règlement du problème de l’Agent Orange est important en vue de promouvoir les relations entre les deux pays, et que l’Administration américaine devrait s’y intéresser davantage à l’avenir. » Après cette déclaration de bonnes intentions, VAVA et VAORRC ont déclaré publiquement qu’ils travaillaient activement avec le Congrès et l’Administration américaine pour obtenir une assistance aux victimes vietnamiennes comme américaines, ainsi que pour décontaminer les « points chauds » de dioxine au Viêt Nam. Les deux parties continueront de coopérer pour mobiliser davantage de capitaux au profit du Fonds des victimes de l’Agent Orange du Viêt Nam. En 2010, parallèlement aux tâches menées dans le but de trouver un plus grand soutien de la communauté internationale afin que justice soit rendue à ces victimes, notamment de la part des milieux politiques et du peuple étasunien, VAVA est parvenue à collecter 52 milliards de dongs (moins de 2 millions d’euros) auprès d’organisations et de particuliers au Viêt Nam comme à l’étranger. « Pendant 10 années, de 1961 à 1971, l’Armée américaine a épandu plus de 80 millions de litres d’agents chimiques (possiblement 350 millions, selon moi), principalement l’Agent Orange comprenant un total de près de 400 kg de dioxine – une des pires molécules que l’humanité connaisse à ce jour.  Le Viêt Nam compte actuellement environ 4,8 millions de personnes ayant été exposées à la dioxine, dont 3 millions en sont victimes à des degrés divers », déclarera cette association.

Le 13 décembre le site agentorangezone.blogspot.com confirme que le gouvernement étasunien a débloqué une participation de 17 millions de dollars sur un total de 35 pour nettoyer une partie de l’ancienne base aérienne américaine de Da Nang, un des 28 « points chauds » de dioxine au Viêt Nam.

Le 15, un séminaire organisé conjointement par le ministère des Ressources naturelles et de l’environnement, le Fonds pour l’environnement mondial, et le Programme des Nations Unies pour le développement, a eu lieu à Hanoi, afin de lancer un projet de traitement des dioxines dans les « points chauds » à travers le pays. Un projet étalé sur 5 ans, à partir de 2010, qui visera à diminuer les effets dévastateurs de la dioxine TCDD autour de Da Nang, Bien Hoa, et Phu Cat (trois anciennes bases américaine durant la guerre). Les participants ont longuement discutés de nouvelles technologies pour traiter ces zones, son environnement, et l’homme. Richard J. Cooke, conseiller international auprès du Bureau du comité directeur national 33 (organisation vietnamienne), fait remarquer que le projet doit accorder la priorité aux technologies qui peuvent être directement mises en œuvre au Viêt Nam.

André Bouny

Le 31 décembre 2012

 

Chronique 1 :

Chronique 2 :

Agent Orange : démocratiser à l’américaine ou décontaminer les crimes de guerre ? Publié le 31 octobre 2012.

Chronique 3 :

 

 

André Bouny, pt du Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange, auteur de « Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam », Éditions Demi-Lune, 2010, Paris : http://www.editionsdemilune.com/agent-orange-apocalypse-viet-nam-p-33.html#Description-du-livre

 

P.-S. Décembre 2012, le documentaire « AGENT ORANGE – Une bombe à retardement » donne la parole à une trentaine de victimes et témoins, scientifiques et historiens, vietnamiens, français et américains (avec notamment la participation de l’auteur de cette chronique, André Bouny, et de Noam Chomsky, entre autres). Ce film revient sur le désastre écologique et humain perpétuel causé par l’Agent Orange lors de la Guerre du Viêt Nam.

Réalisation : Thuy Tien HO & Laurent LINDEBRINGS, durée 57mn, Paris, décembre 2012. DVD disponible, contact : [email protected]

http://www.mondialisation.ca/vietnam-dioxine-une-bombe-a-retardement/5317499



Articles Par : André Bouny

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