Analyse de la situation sanitaire au Cameroun en novembre 2023 et absence d’indication de la vaccination par Gardasil
Le Cameroun est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le manque d’hôpitaux, de médecins, de médicaments, d’eau potable et la fréquence élevée de malnutrition chronique (30%) expliquent un taux de mortalité des plus élevés au monde avec une espérance de vie qui ne dépasse pas 56 ans.
Dans ce pays les principales causes de mortalité évitables sont le Sida (près de 500000 contaminés et environ 30000 décès annuels), les infections respiratoires (près de 30000 morts annuels en particulier de grippe et pneumonies), les diarrhées (environ 10000 morts par an), la tuberculose (environ 8500 morts annuels) et le paludisme (6 millions de cas et 4000 morts annuels).
Le cancer du col de l’utérus avec 1787 morts en 2020 n’arrive qu’au 15ème rang des causes de mortalités. L’incidence élevée de la maladie est la conséquence de la prévalence élevée du sida et de l’absence de dépistage organisé. Mais le laboratoire Merck, l’OMS et de nombreux décideurs politiques et des médecins désinformés ou corrompus tentent de généraliser la vaccination Gardasil tellement rentable pour les actionnaires.
Le Gardasil n’a toujours pas prouvé son efficacité anticancéreuse
Aucun essai thérapeutique randomisé n’a démontré cette efficacité contre le cancer et les très nombreux articles qui la proclament, reposent essentiellement sur des simulations aux hypothèses très discutables et sur la croyance que la disparition des papillomavirus entrainerait celle des cancers.
Pour évaluer l’efficacité anticancéreuse du Gardasil, on ne peut pas se fier aux déclarations de ceux qui sont trop liés aux organismes de vaccinations, ou trop proches des fabricants du vaccin. Les registres nationaux des cancers, établis par des statisticiens indépendants, constituent la base de données objectives indiscutables pour éclairer le problème.
Les campagnes de vaccinations scolaires instaurées en 2006-2007 ont concerné prioritairement les jeunes filles de 11 à 12 ans mais aussi, par des vaccinations de rattrapage, celles jusqu’à 18 ans (voire parfois 26 ans). Après 17 ans de campagnes scolaires les vaccinées ont maintenant entre 12 et 35 ans (43 ans en Australie), les 12-34 ans atteignant les plus hauts taux de couverture vaccinale. Comme le cancer du col apparait principalement après 25 ans, le groupe témoin permettant une évaluation adéquate de l’efficacité anti cancéreuse est actuellement celui des 25-34 ans.
L’Australie a été le premier pays à instaurer la vaccination scolaire des filles dès 2006. Les chiffres officiels [1], publiés par l’Australian Institute of Health and Welfare (AIHW) montrent que, depuis la généralisation de la vaccination, le nombre global de cancers du col a augmenté (de 727 en 2006 à 942 en 2022) et que l’incidence standardisée des cancers invasifs ne diminue plus alors qu’elle avait diminué de plus de 50 % entre 1987 et 2006, grâce aux dépistages par frottis cytologiques.
Pour 2022 l’incidence est estimée à 7,1/100 000.
Mais le plus inquiétant dans les données publiées par l’AIHW [2] est l’augmentation d’incidence de 15% des cancers invasifs dans le groupe témoin des femmes les plus vaccinées, celui des 25-34 ans :
Les données britanniques, publiées par Cancer Research UK, confirment cette tendance post Gardasil très inquiétante avec une l’absence de diminution d’incidence dans la population globale et une augmentation significative d’incidence (+17%) dans le groupe le plus vacciné.
Même constat alarmant dans les pays nordiques où depuis le Gardasil l’incidence des cancers invasifs augmente sur l’ensemble de la population et davantage dans le groupe le plus vacciné :
Comme en Norvège
Ou en Finlande :
Parmi les hypothèses pouvant expliquer cet échec paradoxal on peut soulever celle de la publicité mensongère dissuadant du dépistage (je suis vaccinée donc je suis protégée) et pour ceux qui croit à la responsabilité des HPV, celle du remplacement des souches ciblées par d’autres potentiellement plus dangereuses [3].
En France, la prudence envers cette vaccination explique le taux de vaccination relativement bas par rapport aux pays voisins, qui va de pair avec une incidence standardisée de cancers qui continue de diminuer et qui est devenue significativement inférieure à celles des champions du Gardasil.
Contrairement aux affirmations des médias et de nos autorités sanitaires les registres des cancers montrent que dans tous les pays qui l’ont instauré, la vaccination Gardasil se révèle incapable de diminuer l’incidence des cancers du col de l’utérus et est même suivie d’une augmentation !
Le Gardasil n’est pas exempt de complications
La mort post Gardasil récente d’un collégien à Nantes vient de rappeler qu’aucune vaccination ni qu’aucun médicament n’est dénué de risque. Cette mort après Gardasil n’est pas unique : fin décembre 2019, aux USA le VAERS recensait 523 décès et une quantité d’effets secondaires qui ont motivé plus de 100 plaintes en justice aux USA et des manifestations dans de nombreux pays.
L’inefficacité du Gardasil contre les cancers voire sa nocivité paradoxale et ses nombreuses complications dont certaines très graves témoignent d’une balance avantage/risque franchement défavorable qui contre indique cette vaccination.
Le prix exorbitant du Gardasil au Cameroun
La fabrication d’une dose de Gardasil revient à 3280 franc CFA (un demi-euro). Dans certaines pharmacies de Yaoundé le prix d’une dose de Gardasil frôle les 100.000 F CFA et au Centre international de vaccination de Yaoundé, principal dépositaire du vaccin au Cameroun, 35.000 F CFA soit 110 fois son prix de revient.
Au total le prix d’une vaccination complète atteint 105000 francs (160 euros) [4] soit la totalité du salaire camerounais mensuel moyen [5].
Il paraît totalement déraisonnable de consacrer de telles sommes pour un vaccin qui n’a pas fait la preuve de son efficacité et qui est suivi de nombreuses complications alors que des maladies curables par des traitements éprouvés sont responsables d’une plus forte mortalité.
Consacrer l’argent du Gardasil à la lutte contre la tuberculose ou le paludisme serait plus utile !
Au Cameroun la tuberculose tue 5 fois plus que le cancer du col du fait d’un trop faible taux de dépistage des cas (seulement 48% des cas estimés sont détectés), du manque d’accès aux services de santé (surtout dans les zones rurales et en situation de crise humanitaire), du retard dans le diagnostic et l’initiation du traitement (ce qui favorise la transmission et l’apparition de formes résistantes aux médicaments), du faible taux d’achèvement du traitement (seulement 83% des patients guérissent), et du manque de sensibilisation et de mobilisation sociale autour de cette maladie.
Les traitements actuels contre la tuberculose obtiennent la guérison dans près de 90% des cas lorsqu’ils sont suivis correctement. Sauver un tuberculeux supprime en même temps une source de contamination. Le coût par patient traité contre la tuberculose était généralement de l’ordre de US $ 100 – $ 1,000. Consacrer les maigres ressources dont on dispose au traitement de la tuberculose au lieu de les dilapider pour un vaccin Gardasil aidera peut-être à atteindre l’objectif d’éradiquer cette maladie vers 2030 tel que stipulé dans le Plan Sanitaire National 2020-2024.
Mais la tuberculose n’est pas la seule maladie mortelle du Cameroun qu’on peut prévenir à moindre coût : les infections respiratoires par les antibiotiques courants, le paludisme en apprenant aux populations à cultiver, à stocker dans de bonnes conditions et à utiliser l’Artémisia comme l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) a commencé à le faire lors de la crise Covid.
De même les diarrhées mortifères peuvent être prévenues par la généralisation de l’eau potable et la sensibilisation des populations pour la préserver…
Et le Sida par l’information, le dépistage et la distribution de préservatifs…
Ainsi il serait préférable que les instances internationales qui veulent s’intéresser à l’état sanitaire du Cameroun aident ce pays à lutter contre les fléaux que sont la tuberculose, le Sida ou les infections intestinales évitables par l’eau potable, plutôt que lui faire dépenser de l’argent pour un vaccin censé prévenir le cancer du col de l’utérus, mais qui n’a jamais démontré cette efficacité malgré déjà 17 ans de recul.
Les organisations humanitaires devraient se baser sur les besoins réels des pays qu’elles veulent théoriquement aidées et non sur la propagande des laboratoires pharmaceutiques internationaux. Sinon elles n’ont d’humanitaires que le nom.
Dr G Delépine
chirurgien oncologue statisticien
Notes :
1 https://www.canceraustralia.gov.au/cancer-types/cervical-cancer/statistics
2 https://ncci.canceraustralia.gov.au/diagnosis/cancer-incidence/cancer-incidence
3 https://www.cell.com/action/showPdf?pii=S1931-3128%2823%2900399-2
4 Cameroun: Cancer du col de l’utérus – Le vaccin au prix fort https://fr.allafrica.com/stories/201003250699.html
5 https://www.combien-coute.net/salaire-moyen/cameroun/