Au moins 1 800 Palestiniens tués en un mois dans le blocus israélien du nord de Gaza
Les attaques contre les hôpitaux, bondés de patients et de familles déplacées, caractérisent l'assaut israélien contre les civils et le personnel médical dans le nord de la bande de Gaza.
Au cours d’un mois de blocus intensif, de bombardement et d’invasion du nord de Gaza, les forces israéliennes ont tué plus de 1 800 personnes, tandis que des centaines d’autres ont été blessées ou portées disparues, a déclaré le Bureau des médias du gouvernement de Gaza le 4 novembre.
L’agression israélienne s’est concentrée sur Jabalia, le camp de réfugiés voisin de Jabalia, Beit Lahia, Beit Hanoun et d’autres zones environnantes.
Le Bureau des médias a souligné que
“le nord de Gaza est devenu un gouvernorat sinistré dans tous les sens du terme, en raison de la destruction de tous les hôpitaux du nord de la bande de Gaza et de leur neutralisation, du ciblage des équipes de la défense civile et de l’arrestation de certaines d’entre elles et de leur immobilisation, ainsi que de la destruction des infrastructures, des réseaux d’eau, d’égouts, des routes et des rues”.
L’annonce a été accompagnée de nouveaux massacres israéliens dans la bande de Gaza lundi, avec 33 Palestiniens tués et 156 blessés au cours des dernières 24 heures, a rapporté l’agence de presse WAFA .
Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées lundi lorsqu’un hélicoptère Apache a bombardé un site dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Les blessés ont été transférés à l’hôpital européen de Gaza à Khan Yunis.
Dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs civils ont été blessés lorsqu’un bombardement israélien a frappé l’hôpital Kamal Adwan dans la ville de Beit Lahia.
Des sources médicales ont rapporté des blessés suite à la frappe qui a visé une pouponnière au troisième étage de l’hôpital.
Des sources médicales et locales ont déclaré qu’au moins sept civils ont été tués et d’autres blessés ou portés disparus après que des avions de combat israéliens ont bombardé deux maisons de la rue Al-Hatabiya dans le quartier Al-Siddiqin à Beit Lahia.
Dimanche, AP a publié un rapport détaillant les attaques israéliennes contre les hôpitaux de Gaza au cours de l’année écoulée.
“Dans sa campagne d’un an à Gaza, la stratégie d’Israël se distingue par des assauts délibérés sur les hôpitaux, assiégeant et attaquant au moins 10 d’entre eux à travers la bande de Gaza, certains à plusieurs reprises, et en attaquant de nombreux autres lors de bombardements”.
L’armée israélienne a reconnu avoir ciblé les hôpitaux à dessein, affirmant à plusieurs reprises, sans aucune preuve tangible, que les combattants du Hamas les utiliseraient comme de véritables bases. Les hôpitaux de Gaza sont généralement bondés de patients et de familles déplacées dont les maisons ont été détruites.
“Si nous voulons détruire l’infrastructure militaire dans le nord, nous devons mettre fin aux pratiques d’utilisation des hôpitaux”,
a déclaré le vice-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, en janvier, après la première série de raids sur les hôpitaux.
L’agence AP a déclaré avoir “constaté qu’Israël ne fournit que peu de preuves, voire aucune, d’une présence significative du Hamas dans les cas” sur lesquels elle a enquêté.
“Alors que les blessés de guerre affluent, les chirurgiens épuisés s’efforcent de les prendre en charge. Il n’y a plus de chirurgiens vasculaires ni de neurochirurgiens au nord de la ville de Gaza, si bien que les médecins ont souvent recours à l’amputation des membres brisés par les éclats d’obus pour sauver des vies”, écrit AP.
AP signale en outre qu’un obus a explosé dans la salle d’opération de l’hôpital Al-Awda début novembre, tuant sur le coup trois médecins et le parent d’un patient. Des tirs de snipers israéliens ont également tué une infirmière et deux gardiens, et blessé un chirurgien.
Les drones et snipers israéliens ont tué ou gravement blessé des Palestiniens qui tentaient d’entrer dans l’hôpital, selon le rapport d’AP.
“Deux femmes sur le point d’accoucher ont été abattues et se sont vidées de leur sang dans la rue”,
a rapporté l’équipe d’Al-Awda à AP, tandis qu’un administrateur de l’hôpital a déclaré avoir vu des tirs tuer sa cousine et son fils de 6 ans alors qu’elle amenait le garçon blessé pour qu’il soit soigné.
Les autorités sanitaires locales de Gaza signalent que le nombre de Palestiniens tués par l’assaut israélien depuis le 7 octobre de l’année dernière s’élève à 43 374, auxquels s’ajoutent 102 261 blessés, chiffres très largement sous-estimés en raison du black-out des communications depuis des mois dans l’enclave. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants.
Lien vers l’article original en anglais :
Traduction : Spirit of Free Speech
Image en vedette : Capture d’écran (Crédit photo © AP Photo/Abdel Kareem Hana)