La tragédie d’Itaewon: Qui a tué 158 jeunes?

Le système les a tués et le mauvais leader a tué le système

Région :

Dans la soirée du 29 octobre, 130 000 hommes et femmes portant des costumes d’Halloween se sont rendus dans la région d’Itaewon à Séoul pour s’amuser et profiter de la liberté d’un confinement de 3 ans lié à la COVID-19.

Le rire joyeux, les chansons joyeuses et le cri de liberté se sont soudainement transformés en voix de désespoir, de peur, d’agonie et de la dernière voix qui s’estompe d’enfants mourants appelant leur famille et leurs amis aimés.

Dans une ruelle étroite et escarpée, des dizaines de milliers de personnes poussaient et bousculaient et les personnes au bas de la ruelle étaient écrasées à mort sous le poids de couches de corps humains.

C’était une tragédie provoquée par l’homme qui ne devrait pas arriver, qui ne pouvait pas arriver. Mais c’est arrivé et cela a emporté 158 vies précieuses et jeunes dont 26 étrangers et 198 personnes blessés.

Le monde se demande comment une telle tragédie peut se produire dans un pays comme la Corée du Sud qui est connu comme un pays modèle pour le développement économique, la sécurité, la sûreté et la démocratie, en particulier sous le gouvernement libéral de Moon Jae-in.

La question que le monde se pose est : pourquoi cette catastrophe d’origine humaine s’est produite en Corée du Sud.

Ce que je vais dire risque de déranger certains et allant même jusqu’à scandaliser d’autres personnes. Mais, il est temps que le monde prenne conscience de la réalité politique inquiétante qui est, en dernière analyse, responsable du désastre.

J’écris cet article en espérant que l’opinion mondiale se mobilise et fasse pression sur le gouvernement sud-coréen afin que la vérité, cachée, soit révélée, que les responsables soient punis et qu’une telle tragédie provoquée par l’homme ne se reproduise plus jamais.

J’offre mes sincères condoléances aux parents survivants de cette tragédie, dont 26 parents sont de pays étrangers.

J’espère également que les parents, étrangers (non-Coréens) ayant survécu à la tragédie se joindront aux Coréens dans leur lutte pour la vérité : pourquoi et comment leurs enfants sont morts.

Ce document examine les éléments suivants :

  • Échec du système de sécurité publique
  • Raisons de la défaillance du système
  • Impact de la catastrophe sur la politique de la Corée du Sud

Défaillance du système de sécurité publique

La faible priorité accordée à la sécurité publique est responsable de la catastrophe. Dans cet article, on explique l’échec de la sécurité publique en raison de l’absence de planification de cette sécurité publique.

Un bon système de planification de la sécurité publique devrait inclure les éléments suivants : planification préalable de la sécurité, la gestion des catastrophes [ou tragédies], l’analyse post-catastrophe et les mesures judiciaires conçues pour prévenir une catastrophe similaire dans l’avenir.

Mais dans cette section, je traiterai de la planification préalable et de la gestion des catastrophes.

Planification préalable :

La planification préalable de l’événement de la fête d’Halloween devrait être  la  responsabilité du maire du district de Yongsan où se trouve Itaewon. Mais, le maire, pour des raisons inconnues, ne l’a pas fait.

Ceci est difficile à comprendre compte tenu du fait que le district de Yongsan (quartier) avait organisé, pendant des années dans le passé, des événements de grande envergure dans la région d’Itaewon, y compris les festivités d’Halloween.

Ce que le gouvernement du district de Yongsan a fait, c’est de planifier uniquement le contrôle des tickets de circulation et la collecte des ordures, à l’exclusion de la planification de la sécurité pour la foule de la fête d’Halloween.

En d’autres termes, il n’y avait aucune planification de sécurité préalable pour protéger les jeunes qui aiment fêter l’Halloween. Cela est incompréhensible compte tenu du fait que l’on s’attendait à ce qu’une foule très nombreuse converge vers la zone d’Itaewon.

Gestion de la catastrophe :

En l’absence de plan de sécurité préalable, il n’a pas été facile de bien gérer et contrôler la foule. Avant toute chose, le réseau de communication ne fonctionnait pas.

Quelqu’un aurait dû signaler le danger et quelqu’un aurait dû envoyer de l’aide. Dans ce cas, l’aide était l’unité d’opération spéciale de la police nationale coréenne (KNPSOU). En réalité, quelqu’un a signalé le danger, mais aucune aide n’est venue.

Le jour de la catastrophe, le 29 octobre, déjà à 16h00, la foule d’Halloween a commencé à grossir. A 18h00, dans une ruelle étroite et escarpée, il y avait tellement de monde que quelqu’un a appelé le centre d’appel d’urgence 112 pour expliquer la situation et a demandé de l’aide qui n’est jamais venue.

Voici la liste des appels SOS : 18h34 : 20h09 : 20h33 : 20h53 ; 21h00 ; 21h02 ; 21h07 ; 21h10 ; 21h51 ; 22h11. Il y a eu 11 appels. Sur cette liste, il manque un appel.

Nous pouvons voir que les appels à l’aide sont devenus dramatiquement plus fréquents après 21h00. Cela montre que le nombre de décès augmentait rapidement après 21h00.

Au fil du temps, il y avait 30 personnes dans un espace de 8 m 2. . Une foule nombreuse remontait l’allée, tandis qu’une foule tout aussi nombreuse descendait l’allée. Et quelque part dans la ruelle, les deux foules se sont heurtées et de nombreuses personnes sont tombées et ont été écrasées à mort par le poids des multiples couches de corps humains. Ils ne pouvaient plus respirer, ils sont morts.

Le drame infernal s’est poursuivi jusqu’à 22h30 et 158 ​​jeunes vies ont été sacrifiées à cause de la bêtise, de la cruauté et de l’irresponsabilité d’adultes qui auraient dû être  mieux informés.

Le déploiement d’une unité d’opérations spéciales de la police (KNPSOU) aurait pu prévenir la catastrophe. Ils étaient près de la scène de la tragédie, mais ils ne sont pas venus, parce que quelqu’un a décidé de ne pas les envoyer sur les lieux de la catastrophe.

Bref, la gestion des catastrophes n’a abouti à rien. Ceux qui pouvaient empêcher la catastrophe n’étaient pas de service au moment crucial.

Park Hee-yong , maire du gouvernement du district de Yongsan a vu la foule se masser, mais elle n’était pas là pour empêcher la tragédie.

Lee Jae-hee : Le chef de la police du district de Yongsan était au courant de la crise et a demandé à l’agence de la police métropolitaine de Séoul le déploiement du KNPSOU spécialisé dans la gestion des grandes foules. Mais aucune aide n’est venue.

Ryu Mi-jin , chef du centre d’appels 112 était absent dans la salle gérant les appels d’urgence.

Kim Gwang-ho , chef de la police métropolitaine de Séoul, n’était pas présent dans son bureau. Il était chez lui dans la nuit du 29 octobre et a reçu le rapport après minuit.

Yoon hee-geun, chef de l’agence de police nationale, s’est rendu dans sa ville natale et au camping dans la nuit du 29 octobre. Il a reçu le rapport après minuit.

L’emplacement de Kim Soon-ho, le chef du Département de la police du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique n’était pas connu. Ce département a été créé illégalement pour contrôler les forces de police afin de les utiliser à des fins politiques.

D’autre part, le chef de la caserne des pompiers de Yongsan, Choi Seon-beon, s’est rendu sur les lieux trop tard pour sauver des vies.

Lee Sang-min, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique n’était nulle part. Après tout, il est le ministre responsable de la sécurité publique en Corée.

Personne ne sait exactement où se trouvait le président Yoon Suk-yeol lors du massacre [tragédie]. En dernière instance, c’est lui qui avait la première responsabilité de la catastrophe.

Il ne fait donc aucun doute que le système de sécurité publique n’a pas réussi à sauver des vies. Mais, nous nous demandons pourquoi le système de sécurité publique a été un échec.

Raisons de l’échec du système de sécurité publique

Nous savons comment la tragédie s’est produite. Mais, personne ne sait pourquoi c’est arrivé. Cependant, beaucoup de gens ont tendance à lier la tragédie d’Itaewon aux comportements inhabituels et irrationnels du président, Yoon Suk-yeol, de sa femme, Kim Gun-hee et du chaman appelé Cheon-gong.

Permettez-moi de commencer par vous présenter Yoon Suk-yeol, président de la Corée du Sud depuis le 9 mai de cette année [2022] .

Premièrement, il connaît très peu l’économie, la sécurité nationale, les relations internationales et surtout l’administration publique.

Deuxièmement , il fait reculer la machine à voyager dans le temps ; il vit dans la Corée d’il y a cinquante ans, celle de la dictature militaire.  Il est devenu procureur et a passé toute sa vie à soupçonner des gens d’être des criminels potentiels, à les inculper, à enquêter et à les envoyer en prison.

Il regarde le monde à travers les yeux d’un procureur et non à travers les yeux d’un politicien.

Pour aggraver les choses, il essaie de résoudre les problèmes politiques comme des problèmes criminels. Il lui manque les qualités de compréhension, de communication et de compromis avec les autres, qualités indispensables pour un bon leader politique.

Troisièmement, il a été le pire des procureurs partiaux.  Sa belle-mère est une criminelle bien connue, mais elle n’a jamais été vraiment punie pour ses crimes, notamment le détournement de fonds publics.

Sa femme est connue pour toutes sortes d’activités illégales et immorales, y compris la manipulation des cours des actions et le plagiat de ses diplômes universitaires de différentes manières. Elle n’a jamais été accusée ou poursuivie en raison de l’influence de son mari.

Quatrièmement, il est même soupçonné d’être alcoolique. Il manque souvent les grandes réunions de prise de décision en raison, probablement, de son alcoolisme.

Cinquièmement, ce sont des aspects très sérieux de Yoon Suk-yeol . En Corée, il y a un chaman appelé Cheon-gong qui prétend être le dernier sauveur de l’humanité envoyé par Dieu.

Dans un pays où la liberté de religion est garantie, l’existence du chaman Cheon-gong n’est pas un problème juridique.

Ce qui va suivre va certainement scandaliser le monde. C’est une triste réalité dans un pays comme la Corée qui est la 10e plus grande économie du monde.

Ce que je dis du chaman, Cheong-gong , est basé sur plusieurs sources d’information dont le reportage de KBS, le reportage de MBC, le récent reportage d’Ohmynews et même le reportage de ParisMatch (4 novembre 2022) sur la tragédie d’Itaewon.

Certes, dans un pays démocratique comme la Corée où la liberté religieuse est garantie, le chaman peut exister.

Mais, le problème est le fait que le président et sa femme sont de fidèles disciples du chaman, qui a déclaré que la femme de Yoon,  Kim Gun-hee , assistait depuis des années à ses conférences, alors que le président rencontre souvent le chaman. Dès lors, on peut dire que le chaman et le couple présidentiel sont très proches l’un de l’autre.

Pour ne rien arranger, le chaman peut influencer les grandes décisions du président et de sa femme . Un récent sondage (das-bei-da-238) montre que 54,5% des personnes interrogées affirment que le chaman exerce une influence sur les décisions politiques du président.

La vision du chaman Cheon-gong est que le monde devrait être gouverné par le « jung-bop » (lois légitimes), ce qui n’est pas précisé. Mais, il semble que le chaman veuille gouverner le monde selon sa perception de ce qui est bien ou mal avec l’aide de quelqu’un. Cette personne semble être Yoon Suk-yeol.

Voici quelques cas connus montrant la relation étroite entre le chaman et Yoon.

  • Le chaman a demandé à Yoon de quitter le poste de procureur général et de se présenter à la candidature présidentielle, ce que Yoon a fait.
  • Cheon-gong a demandé à Yoon de tamponner la figure chinoise « roi » (王) sur la paume de ses mains. Yoon l’a montré lors du débat présidentiel télévisé. Cette figure chinoise est censée apporter la bonne fortune.
  • Une fois que Yoon est devenu président, le chaman a dit à Yoon de ne pas emménager dans la Maison Bleue (Maison Blanche coréenne) car les mauvais esprits de nombreux morts pourraient entrer dans Yoon, ce à quoi Yoon a obéi.
  • Le chaman aurait demandé à Yoon d’installer le bureau du président dans la région de Yongsan (au sud de la rivière Han). Yoon Suk-yeol a déplacé son bureau présidentiel dans la région de Yongsan.

Le chaman aurait dit à propos de la région de Yongsan :

« Le dragon viendra dans la région de Yongsan avec des pierres précieuses dans sa gueule. »

Le dragon semble être Yoon et les pierres précieuses sont censées être un nouvel ordre créé par Yoon.

Yoon Suk-yeol et son épouse se sont rendus à Londres le 18 septembre pour assister à la cérémonie funéraire de la défunte reine Elizabeth II . Il est soupçonné de ne pas être allé à la chapelle funéraire, car Cheon-gong lui a dit qu’il y avait un mauvais esprit dans la chapelle funéraire.

On voit maintenant que Yoon Suk-yeol prend des décisions importantes qui sont susceptibles d’être suggérées (ou ordonnées) par le chaman Cheon-gong .

Ainsi, nous pouvons dire que les décisions de Yoon dépassent la limite rationnelle habituelle du raisonnement .

Pour en revenir à la cause profonde de la tragédie d’Itaewon, ceux qui devraient être responsables de cette tragédie devraient admettre leur responsabilité et demander pardon aux familles et amis survivants et à la population coréenne. Mais ils ne l’ont pas fait.

Un récent sondage (das-boe-ie-da 238) montre qui est responsable de la catastrophe du 29/10.

  • Président, Yoon Suk-yeol : 65,0%
  • Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Lee Sang-min : 74,3%
  • Maire de la ville de Séoul, O Se-hoon : 71,5 %
  • Maire du district de Yongsan, Park Hee-yong : 82,4 %

Cependant, ils se sont comportés et se comportent de manière irresponsable.

La ruelle Itaewon pendant la semaine de deuil national.

Tout d’abord , le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Lee Sang-min l’a dit le 30 octobre, au lendemain de la catastrophe.

Image : La ruelle Itaewon pendant le deuil national d’une semaine, le 31 octobre 2022 (sous licence CC BY 4.0)

« Même si nous déployions plus de forces de police, nous ne pourrions pas sauver les jeunes victimes. »

Cela sonne comme si le ministre savait à l’avance ce qui se passerait.

Deuxièmement , comme indiqué ci-dessus, les quatre principaux décideurs étaient absents de leurs postes pendant le moment fatal : Park Hee-young, maire du district de Yongsan ; Ryu Min-jin, le responsable du centre d’appels 112 ; Yoon Hee-gun, le chef national de Polive et Kim Gwang-ho, chef de la police meropolitaine de Séoul

Troisièmement, les autorités ne blâment que ceux qui ne sont pas en position de donner des ordres ; ce ne sont pas des décideurs.

Plusieurs d’entre eux sont accusés de « négligence » dans leurs fonctions. Mais, en réalité, ils ont fait de leur mieux pour sauver des vies.

En Corée, ces actions immorales et illégales des supérieurs sont appelées le processus de « coupe de la queue », qui consiste à sacrifier les personnes de rang inférieur afin de sauver la personne de rang supérieur qui a la responsabilité des fautes commises.

Cela montre à quel point les personnes responsables essaient de cacher la vérité, ce qui renforce la possibilité d’actes illicites pré-planifiés.

Quatrièmement, deux personnes sont décédées.  L’une était un employé clé de la ville de Séoul impliqué dans la gestion de la sécurité publique. L’autre était un employé (connu sous le nom de Jeong) du commissariat de police de Yongsan qui s’occupait de la gestion des rapports.

Ils se seraient suicidés. Mais, peu croient qu’ils se sont suicidés.

Malheureusement, en Corée, sous le gouvernement conservateur pro-japonais, il est de notoriété publique que les personnes au bas niveau du processus décisionnel sont souvent obligées de se suicider pour protéger leurs supérieurs. Les familles survivantes ne peuvent pas protester en raison de la menace effrayante des autorités du pouvoir.

Ainsi, ceux qui devraient être responsables de la tragédie font tout pour cacher quelque chose d’important qui pourrait avoir quelque chose à voir avec la tragédie.

Maintenant, ce qui dérange les Coréens et le monde, ce sont certaines des déclarations troublantes du chaman en rapport avec la tragédie d’Itaewon, Cheon-gong . Voici quelques-unes de ces déclarations :

« La catastrophe d’Itaewon est bonne pour la Corée. »

« Plus le nombre de victimes est élevé, mieux ce sera pour la réputation mondiale de la Corée. »

« Pour que le sacrifice en vaille la peine, il faut que le nombre des victimes soit grand. »

« La catastrophe d’Itaewon n’est la faute de personne. »

Ainsi, les déclarations du chaman ont deux messages. L’une est l’idée que la tragédie est bonne pour la Corée. L’autre est que c’est la faute de personne.

Le chaman a également conseillé à la famille présidentielle et à d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement Yoon d’utiliser la tragédie d’Itaewon pour la diplomatie internationale.

Tout cela semble complètement absurde, mais il y a des gens qui semblent prendre ce non-sens au sérieux.

Maintenant, si nous faisons le lien entre la déclaration du chaman et le fait que Yoon a l’habitude de faire ce que dit le chaman, nous devons arriver à une conclusion troublante : la mort de 158 jeunes personnes pourrait avoir un rapport avec les relations de collusion entre Yoon et le chaman.

Certes, rien ne prouve que Cheon-gong soit impliqué dans la tragédie.

Mais, de nombreux Sud-Coréens soupçonnent qu’il existe une relation entre la tragédie et la relation chaman-Yoon.

Des témoins de la tragédie ont déclaré que les véhicules ambulanciers ont d’abord emporté les cadavres, laissant derrière eux les blessés mourir. Pourquoi?

Il est évident qu’il est impossible de trouver la cause réelle de la tragédie. Ce qui s’est passé dans l’allée d’Itaewon, c’est la façon dont les jeunes sont morts ; ce n’est pas la cause de leur mort si atroce. Nous savons déjà comment ils sont morts, mais nous ne savons pas pourquoi.

On espère que l’enquête parlementaire en cours sur la tragédie invitera à tout prix Cheon-gong à clarifier l’intention derrière ses déclarations liées à la catastrophe d’Itaewon.

On espère également que l’enquête parlementaire à venir sera suffisamment audacieuse, solide et persistante pour résister à l’obstruction agressive du président et de son parti, le People Power Party (PPP).

Les comportements très belliqueux et irrationnels du président et du PPP montrent clairement qu’ils ne peuvent pas révéler la véritable cause de la tragédie qui semble avoir un rapport avec la collusion entre la famille du président et leur chef spirituel, Cheon-gong.

Impact de la tragédie du 29 octobre (tragédie d’Itaewon)

Il y a deux types d’impact :  l’impact externe et l’impact interne. L’impact externe concerne la détérioration de la réputation de la Corée du Sud en tant qu’endroit le plus sûr du monde.

Candlelight Action veillée-protestation pour la catastrophe d’Itaewon, 5 novembre 2022 (sous licence CC BY-SA 4.0)

Durant les cinq années du gouvernement Moon Jae-in du Parti démocrate de Corée, la réputation de la Corée du Sud était très bonne en raison du succès de la politique anti-COVID 19, de l’adoption d’une nouvelle politique de croissance économique basée sur une répartition plus équitable des revenus, des relations extérieures productives et, surtout, une paix de trois ans sur la péninsule coréenne grâce au processus de paix Nord-Sud.

Mais, Yoon Suk-yeol a mis terni la réputation de la Corée du Sud après 6 mois de gouvernement en raison de la restauration d’une politique économique néolibérale destructive, d’une politique étrangère désastreuse et surtout de la tentative continue de susciter la dictature de procureurs corrompus.

Or, l’attitude irresponsable du gouvernement Yoon face à la tragédie du 29 octobre a donné le coup de grâce à la réputation internationale du pays du matin calme.

La tragédie du 29 octobre va faire de la Corée du Sud un pays dangereux et cela nuira à la crédibilité de son gouvernement et le tourisme en sera affecté. Les préjudices peuvent aller encore plus loin. La tragédie pourrait affecter négativement le leadership politique international de la Corée du Sud et même son commerce.

Mais l’impact interne peut être encore plus grave. Yoon Suk-yeol est sûrement le pire président que la Corée du Sud ait jamais eu. Son taux de popularité est demeuré autour de 30% depuis 6 mois. Il a la réputation peu flatteuse de recevoir le plus faible taux de reconnaissance international après le Premier ministre britannique à la retraite, Liz Truss.

Les principales raisons d’un si faible taux de popularité interne incluent son incapacité, son entêtement, ses manières non civilisées, son expérience nulle en politique, la violence, sa diplomatie destructrice, ses graves violations des droits de l’homme et, surtout, son ambition d’implanter une dictature de procureur.

C’est un véritable secret de polichinelle que la femme du président, Kim Gun-hee, dit au président, Yoon Suk-yeol, quelles devraient être les politiques nationales et que c’est le chaman, Cheon-gong, qui dit à Kim Gun-hee ce qu’il faut dire à son mari.

La majorité des Sud-Coréens ont déjà abandonné tout espoir pour le leadership présidentiel de Yoon et ont commencé une manifestation massive aux chandelles. Le 19 octobre, pas moins de 400 000 personnes sont descendues dans la rue et ont crié « A Bas Yoon Suk-yeol ! » et « En prison Kim Gun-hee ! »

L’enquête parlementaire sur la tragédie d’Itaewon se poursuit. Mais j’ai peur qu’elle ne puisse pas découvrir la véritable raison de la tragédie, car le gouvernement utilisera tous les moyens possibles pour cacher la vérité derrière cette tragédie. Il est possible que la véritable raison de la tragédie soit quelque chose qui ne peut être révélé.

Manifestation du mouvement Candle-Light à Séoul, le 17 décembre 2022. Photos par Micheline Ladouceur.

Dans une telle situation, le mouvement Candle-Light augmentera en volume et en intensité menant inévitablement à la fin du gouvernement Yoon Suk-yeol .

Et, les Sud-Coréens auront peut-être à revoir la triste scène où le président quitte la résidence présidentielle…

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Article original en anglais :

Itaewon Disaster: Who Killed 158 Children?, le 30 décembre 2022

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

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Dr Joseph H. Chung est professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et membre du Centre de recherche sur l’intégration et la mondialisation (IEIM). Il est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation (CRG).

Image en vedette : Itaewon 2022 Halloween (sous licence CC BY 3.0)



Articles Par : Joseph H. Chung

A propos :

Professeur Joseph H. Chung est professeur des sciences économiques et co-directeur de l’Observatoire de l'Asie de l'Est (OAE) du Centre d’Études sur l'Intégration et la Mondialisation (CEIM), Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est chercheur associé du Center for Research on Globalisation (CRG).

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