Ce qui reste à la littérature, de Salman Rushdie à Yasmina Khadra

Entre Salman Rushdie, qui vient de recevoir un coup de couteau au cou à New York, et Yasmina Khadra, qui vient de terminer une villégiature algérienne sans encombre, il y a un point commun : la littérature comme spectacle, ravivant des surenchères outrées. Salman Rushdie et Yasmina Khadra cultivent l’art de se vendre à peu de frais. Avant les fulgurantes messes d’automne de la littérature mondiale, ils sont déjà aux aguets derrière les  ramures d’un été pourrissant.

Faut-il politiser le prix Nobel de Littérature ?

Sur la chaine de télévision française BFMTV, un philosophe, tout bouleversé par l’attaque au couteau contre l’écrivain anglais Salman Rushdie à New York, a proposé de lui attribuer le Prix Nobel de Littérature 2022, en estimant que cette récompense ne devrait en aucun cas lui échapper. S’il est établi que les prix littéraires français relèvent plus des rapports de force entre différents acteurs de la scène littéraire germanopratine que de leur qualité d’écriture, devrait-il en être ainsi pour la célèbre consécration littéraire mondiale ?

Convient-il de rappeler que les prix littéraires, s’ils satisfont des egos démesurés d’écrivains bravaches, ne sont pas indispensables à la littérature ? Jusqu’au début du XXe siècle, il n’y avait ni Goncourt ni Nobel, encore moins de Pulitzer  et de Booker Prize. Pourtant, c’est le XIXe siècle qui a donné ses grandes doctrines à la littérature en l’inscrivant dans l’universalité. Dans l’histoire mondiale des lettres, que pouvaient souhaiter les Allemands Goethe et Herder, le seul prestige reconnu était celui de la créativité littéraire. Les compétitions de légitimité restaient attachées à l’endogroupe des écrivains, jamais au-delà, et en dernier ressort, les lecteurs ne pouvaient que les pressentir.

Dans ce siècle, il n’y a plus de cénacles et de doctrines littéraires et la littérature est une vaste plaine nue et sans reliefs. Ce sont, désormais, des lobbies qui décident de ce que doit être la littérature et comment la consommer. En France, le Goncourt est vendu tout près des rayons de lessive dans les supermarchés au moment où les librairies ferment leurs portes partout dans ce pays où la littérature est entrée dans une consommation de masse. Un Goncourt moyen est généralement estimé autour du million d’exemplaires que les Français achètent mais ne lisent jamais ; c’est seulement une idée de cadeau de fin d’année. C’est, présentement, le cas du Nobel qui peut culminer à plusieurs millions d’exemplaires non pas d’une œuvre en particulier mais pour l’ensemble de l’œuvre de l’écrivain primé en fonction de l’achat de droits de traduction dans des dizaines de langues.

En fait, relativement au Nobel où est la littérature ? Celle qui marque l’histoire de l’Humanité, celle qui rassemble. Le Nobel n’a jamais été un prix sans tache infâmante. Au plan international, la liste des écrivains distingués fera toujours peser la balance du côté de la France, devançant des États-Unis d’Amérique et la Grande Bretagne, en dévoilant un monde d’injustices. Philip Roth est certainement un grand écrivain américain du dernier demi-siècle, mais le jury du Nobel l’a radicalement écarté pour récompenser son compatriote le chanteur de folk Bob Dylan, en 2016. 

Il est rare qu’un Prix Nobel ne soit controversé.  Quel Nobel de langue espagnole (en dehors de Pablo Neruda, en 1971) ferait oublier Jorge Luis Borgès, déclassé dans la course au prix pour de fallacieuses raisons politiques ? Il n’y en a pas. Que pèse, en termes de génie littéraire, Gabriel Garcia Marquez dont toute l’œuvre compilée ne vaut pas une seule nouvelle de « Fictions » (1944) ou encore celle du crapuleux Mario Vargas LLosa (2010), qui en est à sa troisième nationalité, évidemment française, après celle du Pérou et de l’Espagne ? Et comment, en Russie, faire passer peu glorieusement son tour à Maxime Gorki et à Vassili Semionovitch Grossman (« Vie et Destin », 1950-1962) ? Et dans la littérature de langue française dans le monde, passé aussi le tour de l’écrivain algérien Rachid Boudjedra, littérairement supérieur aux deux derniers Nobel français Jean-Marie-Gustave Le Clézio (2014) et Patrick Modiano (2008). Certes, mais les auteurs de langue française Marcel Proust et Louis-Ferdinand Céline étaient disqualifiés alors que l’écrivain colonialiste Albert Camus (1957) était un prix de rattrapage dû à la France. Décidément recalés du Prix de l’Académie suédoise, les écrivains de langue allemande Franz Kafka, Stefan Zweig, Robert Musil, Hermann Broch (Autriche, Autriche-Hongrie), Berthold Brecht, Herman Hesse (Allemagne),  l’Américaine Virginia Woolf, l’Anglais Graham Greene, le Tchèque Milan Kundera, l’Albanais Ismaël Kadaré (Albanie). Mais aussi Yukio Mishima, Yasunari Kawabata (Japon), Lu Xun, Mao Dun (Chine). Mahmoud Derwish (Palestine), Amos Oz (Israël), Tahar Ouettar (Algérie), Combien de consécrations du Nobel de Littérature furent-elles honteuses ? Celles de l’Anglais Winston Churchill (1953), qui n’a jamais rien écrit, et du Turc Orhan Pamuk qui ne le devait, en 2006, que pour avoir répandu dans le monde le génocide arménien, en accusant son pays ? 

Mais, enfin Salman Rushdie ? Ses « Versets sataniques » (1988) relèvent simplement de la provocation littéraire envers la religion musulmane et ses millions d’adeptes dans le monde. S’agissant de l’Islam, il n’a pas la clarté des écrivains chrétiens français Georges Bernanos ou Béatrix Beck, interrogeant plus les écarts des hommes de liturgie que la lettre biblique. Rushdie et son œuvre ne méritaient pas plus que le mépris de l’Imam Khomeiny et des fqihs iraniens, qui ignoraient cette tournure fâcheuse, volontairement iconoclaste de toute littérature, fut-elle persane. Qui se sont empressés de tirer l’arme fatale de la fetwa au moment où la littérature dans ses débordements  ne requerrait que de sévères objurgations. S’il faut dénoncer impérativement les agressions et les insolites fetwa contre les écrivains, qui ne changeront pas d’un iota la destinée de la littérature, il convient aussi de ne pas laisser l’actualité, quel qu’en soit le registre, du fait divers au politique, prendre la place de la littérature. Cet asservissement du Nobel à l’histoire immédiate, à la politique n’est-il pas confirmé, ces dernières heures, par le soutien qu’apporte un autre philosophe français, le fauteur de troubles dans le monde Bernard-Henri Lévy, à l’attribution sans examen du Prix Nobel de Littérature 2022 à Rushdie ? Hélas !

Il est de plus en plus admis dans les nuées littéraires que la provocation d’écrivain  lorsqu’elle est sûrement esthétisée devient un passe-partout pour la gloire littéraire – même si dans le cas de Rushdie, elle ne se fonde sur aucun talent d’écrivain. Ainsi, un coup de poignard dans une conférence à New York devient-il un irrécusable argument pour obtenir la plus fortunée récompense littéraire mondiale ? Il siéra, sans doute, aux académiciens de Stockholm d’ajouter à leur liste un écrivain au succès de scandale et un scandale au scandale. Mais, ils en ont l’habitude, n’hésitant pas, contre toute règle morale, de consacrer deux membres de leur académie ? Comment taire les navrantes péripéties érotico-littéraires qui grèvent le bon renom de l’institution royale de Stockholm ? Ces dernières années, le Prix Nobel de Littérature a témoigné de l’irrésistible déclin de son jury et de son administration, précipités dans une sordide histoire de sexe dans laquelle les Français et la France auront pris la plus détestable part. Et, c’est encore la France qui pousse à la politisation d’une consécration littéraire mondiale. Pourquoi la communauté littéraire internationale ne proscrirait-elle pas ce prix qui dénature les valeurs d’humanité de la littérature, espace de rapprochements dans le monde. Basta, la Suède et ses tripotages !

L’improbable « roman national » de Chems Eddine Chitour

Ahmed Bensaada m’a signalé la lecture d’un texte du professeur Chems Eddine Chitour, essayiste et ancien ministre du président Tebboune, publié dans les chroniques libres du site français d’information Médiapart. Chitour y défend, sans aucune distance critique, Yasmina Khadra, relativement à son récent séjour algérien. C’est son droit de le flatter et c’est aussi le droit de tout lecteur algérien de le faire, y compris à contrario. Je retire de cette lecture un concept inapproprié, que l’éminent professeur ne maîtrise pas. Confond-il, contre toute attente, « roman national » – ou « récit national » – avec « littérature nationale » ? Ce sont des phénomènes différents. Dans l’histoire littéraire, il est plutôt question d’« écrivain national » et, en Algérie, cette distinction a été consentie post-mortem, dans les années 1960-1970, à Mouloud Feraoun, assassiné par l’OAS, puissamment investi par l’institution scolaire. Aujourd’hui, et précisément depuis la fin du XXe siècle, il n’y a pas d’écrivain national, et Yasmina Khadra voudrait bien prétendre à cet habit trop large pour lui. N’ambitionne-t-il pas prendre la tête de la littérature algérienne depuis Paris ? Hallucinant.

Je me bats dans la plus grande solitude depuis plusieurs décennies pour enraciner l’idée d’un espace littéraire national algérien autonome et je n’ai rencontré aucune trace de Chems Eddine Chitour dans ce combat contre le néocolonialisme de la France littéraire et de l’État français. Qu’il se fasse le chantre d’un « roman national », c’est déjà une erreur conceptuelle gravissime. Le concept de « roman national » appartient aux discours de l’histoire (ainsi le fameux « Nos ancêtres les Gaulois » de l’historien Ernest Lavisse qui imposait aux écoliers de la IIIe République les sources lointaines de l’État français moderne) et de la politique. Dans l’Algérie de 2022, le président Abdelmadjid Tebboune entreprend d’écrire ce « roman » ou récit national, qui manque à l’horizon de l’unité et de la solidarité des Algériens autour de leur nation. Sa volonté de réunir tous les Algériens et toutes les Algériennes sans distinction politique, sinon éthique, dans la conviction d’un vécu national est une entreprise sans précédent dans l’histoire politique de l’Algérie. Dans ce projet rassembleur, qui confortera la grandeur de l’Algérie dans son voisinage et dans le monde, dans ce récit national qui affleure dans les traditions du pays, tout en le projetant dans la modernité, M. Tebboune devrait recevoir, au-delà de la classe politique, le soutien de l’intelligentsia algérienne. Car il est temps qu’un éminent responsable politique préfigure pour l’Algérie un récit national. 

Quant au « roman national » de Chems Eddine Chitour, le grand risque s’il y insistait serait de tourner à l’imbécilité. Chitour écrit : « Pour avoir même dans plusieurs de mes écrits appeler [sic] à une fondation d’un roman National je suis heureux de lire que Yasmina Khadra partage la même inquiétude que moi » (Cf. « La soumission intellectuelle des écrivains algériens off shore : Le prix à payer »). Si l’ancien ministre, devenu chroniqueur sur Médiapart, entend par « Roman National » une littérature nationale, il serait nécessaire qu’il le précise. Dans ce cas,  comment y associer Yasmina Khadra ? Notons que la seule préoccupation de « M. Yasmina », agent sans honneur de la France littéraire, courant derrières ses viles consécrations, faisant une carrière littéraire strictement française, est de combler son narcissisme mortel ? Il faut bien espérer qu’un jour la baudruche éclate. Les Algériens méritent aussi d’avoir une grande littérature que ne saura jamais écrire « M. Yasmina ». 

Au XIXe siècle, en France, Eugène Sue tirait depuis « Les Mystères de Paris » (1842-1843) chacune de ses œuvres à plus d’un million d’exemplaires, ce qui était exceptionnel dans un pays peu scolarisé, au moment où ses contemporains Balzac et Stendhal, élus par la postérité, écoulaient moins d’une centaine d’exemplaires de chacune de leurs œuvres. Yasmina Khadra, comme Eugène Sue, ne rentrera pas dans la culture littéraire de son pays ; il ne l’incarnera pas. C’est juste un écrivain populaire, comme en suscite l’époque et une littérature globalisée qui lui permet de mettre en avant ses traductions en cinquante langues dont le kiswahili, ses tirages en millions d’exemplaires et ses centaines de milliers de lectrices, secrétaires et caissières de supermarchés dans le monde, concevant à leur mesure un produit de marché, une littérature de distraction et d’idéologie en prêt-à-porter, bien reçue par les cercles algérianistes en France (« Ce que le jour doit à la nuit », 2008) et sionistes en Israël (« L’Attentat », 2005). 

Ni les lampions ni les trompettes de la renommée, illuminant et assourdissant les pages des médias nationaux avec au premier rang leur cortège de crétins, célébrant sans l’avoir lu, un roman à paraître, ne feront oublier que Khadra est un piètre écrivain à la langue souvent biscornue. Ahmed Bensaada l’évoque dans le documentaire qu’il lui consacre sur YouTube (https://youtu.be/LdVaFVhbM68 ; https://youtu.be/yDESIQDb_ds) les lectures averties des critiques Jérôme Garcin et Éric Chevillard sur le style embrouillé de l’auteur de « L’Équation africaine » (2011) et de « Dieu n’habite pas La Havane » (2016). Jérôme Garcin pouvait mettre en cause à propos de Khadra son éditeur Julliard où officiait déjà sa directrice de collection, Betty Mialet, qu’il a rejoint dans sa nouvelle maison d’édition Mialet-Barrault, sous la coupe de Gallimard. « M. Yasmina » n’a jamais parlé sur les plateaux de radio et de télévision qu’un langage d’ouvrier du bâtiment. C’est avec ce mince bagage et l’effronterie en bandoulière qu’il est devenu une machine à cash de la littérature globalisée. Triste littérature !

Post-scriptum.

PAUVRE FRANCE, PAUVRE GONCOURT ! Selon les clauses testamentaires d’Edmond Goncourt (1822-1896), le prix littéraire rappelant et honorant son parcours et celui de son frère Jules (1830-1870) devait revenir à un jeune auteur de nationalité française exclusive. La mise en œuvre du prix, assez laborieuse, correspond à un moment de crise doctrinale de la littérature française empêtrée dans les survivances du naturalisme d’Émile Zola, du Symbolisme en déshérence, des Décadents de Jules Laforgue et de l’École romane de Jean Moréas. Il n’y a jamais eu autant de coteries littéraires à Paris. Et, rien ne devrait faire oublier que dans sa première décennie le Prix Goncourt a été contre ce tumulte doctrinal, selon les desiderata de ses jurés, un prix colonial, car la France littéraire attendait son second souffle de ses colonies, sacrant John-Antoine Nau (1903), Claude Farrère (1905), Jean et Jérôme Tharaud (1906), Marius et Ary Leblond (1909). Mais la France littéraire, ses auteurs et ses œuvres ont repris leur bien, effaçant le souvenir des colonies.

Que vaut, aujourd’hui en France, un testament littéraire ? La vieille littérature, blanchie sous le harnais, a effacé la jeune littérature. À un tel point que Yasmina Khadra, Algérien de soixante-sept ans révolus, n’attend que de tourner en bourrique les espérances d’Edmond Goncourt. Le caïd de Kenadza court encore frénétiquement après l’auguste récompense littéraire française qui n’a consacré que deux étrangers, le Roumain Vintila Horia (1960), qui l’a refusé, et le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (2021) alors qu’il est entendu que Tahar Ben Jelloun (1987), Amine Maalouf (1993), Jonathan Littell (2006) et Leïla Slimani (2016) sont naturalisés français et que le Belge Francis Walder (1958), le Suisse Jacques Chessex (1973) et la Canadienne Antonine Maillet (1979) sont assimilés français. Cependant « M. Yasmina », jouant la carte du Français assimilé, n’a-t-il pas donné suffisamment de gages à la France littéraire et à l’État français, petit soldat de la diplomatie culturelle française à Djeddah, visitant M. François Gouyette, ambassadeur de France à Alger, pour discuter de l’avenir de la « francophonie littéraire », prenant la pose dans son Jardin d’Hiver ? 

 

M. François Gouyette, ambassadeur de France, et « M. Yasmina » se sont entretenus sur la « francophonie littéraire »

Pour la littérature algérienne de langue française, le Goncourt avait encore un prix dans l’Algérie des années de guerre anticoloniale (1954-1962). Il n’en a plus dans le pays indépendant. Depuis la Libération et l’émergence d’une littérature nationale algérienne à Alger, il serait un facteur de confusion. La France officielle voudrait-elle pousser depuis le « Jardin d’Hiver » de M. l’ambassadeur Gouyette, à Alger, son candidat « M. Yasmina » et influer sur la décision du jury Goncourt en lui faisant octroyer un prix de basse politique, outrageusement manœuvrier ? Ni la France ni l’Algérie n’ont besoin d’ouvrir un nouveau front d’hostilités politico-littéraires alors que la question de l’emprise de la France littéraire sur la littérature nationale algérienne, qu’elle continue à barrer au plan international, n’est pas résolue. 

Abdellali Merdaci



Articles Par : Abdellali Merdaci

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