Ces éduqués non-cultivés. L’ère de la pensée unique: Totalitarisme techno-scientifique et éducation doctrinaire.

Deuxième partie.

Une société scientifique ne peut être stable sans gouvernement mondial. Une oligarchie scientifique est vouée à devenir totalitaire, c’est-à-dire que toutes les formes de pouvoir deviendront le monopole de l’État. Son système s’étayera essentiellement sur des dogmes. Quiconque questionnera les dogmes gouvernementaux questionnera l’autorité morale et sera traité en rebelle. Toute critique sérieuse du pouvoir pourrait devenir impossible. Même s’ils mènent une vie misérable, tous se croiront heureux car le gouvernement leur dira qu’ils le sont. (traduction libre). Bertrand Russell – The Impact of Science on Society

Nous n’accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu’au pouvoir des banquiers. Paul Nizan – Les chiens de garde

Lire la première partie :

Ces éduqués non-cultivés. L’ère de la pensée unique: Menace autoritaire et gouvernement mondial

Le 15 janvier 2020

Deuxième partie: Totalitarisme techno-scientifique et éducation doctrinaire

Dans la première partie de l’article, nous avons survolé le projet d’un gouvernement mondial anti-démocratique et la manière dont les crises systémiques récentes et à venir catalysent son avènement. Bien sûr, l’idée d’une humanité rassemblée sous une même structure politique diplomatiquement harmonisée est très belle. Les écrits de Thomas More (1), d’Émeric Crucé (2) ou de Clarence Streit (3) laissent croire qu’il est pragmatique de tendre vers un monde où les intérêts nationaux et ethniques s’accordent afin d’éviter des conflits et des tensions incessantes. Le problème est que cette utopie universelle et fédérative n’a à terme que peu de chance de servir les intérêts populaires. Ce projet ne se construit présentement pas dans un esprit démocratique. Il est idéologiquement réfléchi et concrètement investi tel que le décrit Émile Flourens (4), c’est-à-dire dans l’intérêt des puissants à jouir de leurs activités commerciales et d’exploitation au sein d’un monde pacifié et lavé de tout antagonisme. C’est l’imposition d’une conception politique et économique du monde par la force d’une législation internationale partiale. Autrement dit, c’est l’éternel retour de la Pax Romana ou de la paix sous l’emprise de l’Empire. Ce que Michel Schooyans décrit dans son livre « La face cachée de l’ONU » (5), Flourens l’entrevoyait déjà à l’aube du vingtième siècle. Le droit international édifié par les mondialistes s’oppose aux Constitutions nationales et étouffe la souveraineté des peuples en annihilant leur pouvoir d’autodétermination. Le parlement européen est un exemple actuel de cette dépossession des souverainetés nationales, tout comme les accords de libre-échange signés par nos gouvernants asservis qui font inévitablement passer les intérêts commerciaux des oligarchies transnationales avant ceux des populations.

Comment faire croire aux populations que la gouvernance mondiale est pour leur bien? En ne leur en dévoilant pas trop surtout. Le projet n’est pas occulté au grand public pour rien. Si les dirigeants passaient pas la voie du dialogue démocratique, ce serait un échec. Il faut plutôt faire avancer le projet à la Attali, à coups de peur, de crises provoquées et de vérités cachées. Le plus évocateur de cette réalité est que toute tentative de penser les crises qui nous assaillent en fonction du projet de gouvernance mondiale est assourdie, ridiculisée, censurée. Comme le disait Coluche: Vaut mieux ne pas trop dire de vérités à heure de grande audience, trop de monde écoute! Lorsque la population se met à trop réfléchir ou que le pouvoir s’échappe un peu trop (clin d’oeil ici à Justin Trudeau et ses propos sur le Great Reset), on voit la machine médiatique éteindre les feux avec l’aide des décrypteurs de fausses nouvelles, ces mercenaires incultes et dociles de la propagande étatique. On ne peut que douter de la bonne foi des chantres du mondialisme malgré toutes leurs prétentions. Comment dialoguer avec des gens qui croient en une telle idéologie séculaire et qui ont de surcroît les moyens de l’imposer? Échanger dans la pensée doctrinaire, c’est un dialogue de sourd.

Les trépidations entourant les dernières élections américaines ne sont pas étrangères à cet enjeu de la gouvernance mondiale. En effet, c’est à l’idéologie mondialiste que Donald Trump s’attaque. Il l’a dit avec audace dans un discours tenu devant l’Assemblée générale de l’ONU en date du 24 septembre 2019 (6):« Le futur n’appartient pas aux mondialistes. Il appartient aux patriotes ». Cessons d’analyser sottement sa présidence en fonction de sa chevelure douteuse et de sa suffisance. Les hommes de pouvoir n’ont que faire de ces attributs qui leur siéent tous bien. C’est par sa politique patriotique et nationaliste que Trump s’attire autant les foudres de la diplomatie internationale. Et c’est aussi en grande partie pour cela qu’il reçoit autant de soutien de la part de millions d’Américains et de millions de nationalistes à travers le globe. Le monde onusien qu’on leur propose ne les intéresse pas. Les journalistes et les intellectuels qui ont un job à perdre n’ose pas le dire, et c’est à se demander s’ils osent même le penser. Le clivage que l’on reproche souvent à Trump, il se retrouve autant chez ses adversaires que dans les positions qu’il défend. C’est l’Empire mondialiste qui est actuellement ébranlé et celui-ci n’a pas plus le goût du dialogue que Trump et ses acolytes.

C’est précisément pour cela, à mon avis, que les mondialistes font aujourd’hui avancer leurs pions à vitesse grand V. Ils sentent de la résistance populaire. Le phénomène trumpiste, les gilets jaunes en France, les discussions sur les référendums d’initiative citoyenne (RIC), le réinvestissement de l’agriculture de proximité et la consommation en circuit court en sont d’ardents exemples. Les mondialistes voient que leur projet ne tourne pas sur des roulettes et l’angoisse que les peuples ressentent actuellement est peut-être à mettre en parallèle avec celle des oligarques qui sentent leur piédestal déstabilisé.

Depuis mars 2020, les mondialistes sont all-in dans une entreprise de contrôle des populations et des pays souverains. Dans la plupart des pays occidentaux, l’ordre sanitaire règne et justifie un étatisme centralisé qui maintient la population sous tutelle. Au dépend des PME et du libre marché, nous assistons actuellement à un transfert massif des capitaux vers les grandes surfaces et les gros joueurs du numérique et de la pharmaceutique. Les banques centrales ont pipé les dés du jeu de la bourse et l’écosystème économique perd en diversité. La monnaie numérique, traçable et totalement sous le contrôle du cartel bancaire, semble faire partie de notre futur proche. Alors que la population a les yeux rivés sur le compteur des cas de Covid-19 ou qu’elle ronchonne contre des mesures sanitaires ubuesques, nos gouvernements travaillent de concert avec les institutions financières à l’élaboration de systèmes qui permettraient de concentrer nos informations personnelles (dossier de santé, cote de crédit, relations de parenté etc.) dans un portefeuille numérique omniscient à des fins d’identification et d’authentification (7). Sous la chape technologique, les villes deviennent intelligentes pour ne pas dire surveillées à fond (8). Les parlements votent des lois de bioéthique qui déréglementent la recherche sur le génome humain et pavent la voie aux manipulations génétiques de l’embryon et au transhumanisme (9).   

Soyons sérieux. Nous ne sommes pas consultés du tout pour ces changements à venir qui menacent la protection de notre vie privée et ébranlent nos modes de vie. Des idéologues technocrates pensent ces métamorphoses sociales et les opérationnalisent pour nous. Les chambres législatives bouffies de servitude les votent et les exécutent. On nous les annonce comme une avancée effective et inévitable. Si la population demeure aussi distraite et nonchalante, nous sommes en droit et devoir de se poser la question qui suit: Est-elle pour bientôt l’ère du bétail humain, pucé et génétiquement modifié, tournant en rond inconscient de son enclos numérique?

Jacques Attali évoque le point suivant. Un gouvernement mondial pourrait être totalitaire ou démocratique et il est urgent de le penser avant d’être pensé par lui (10). Je suis d’accord avec Attali sur la nécessité de le penser, mais moins d’accord avec la possibilité qu’un gouvernement mondial, dans le contexte actuel, puisse être démocratique. Comme le dit Hervé Fischer: « Il suffit d’essayer d’imaginer ce que serait une démocratie mondiale pour prendre la mesure de cet impératif: ce ne pourrait être qu’une dictature centraliste et bureaucratique. Un gouvernement mondial, ce serait un totalitarisme, une technostructure digne des cauchemars de la science-fiction, le règne du Grand Ordinateur Centrale, du Grand Ordinateur du contrôle des masses et de l’arbitraire incontrôlable de quelques superhommes. Il faut l’admettre, même si, de nos jours, l’utopie mondialiste fait la promotion de valeurs transnationales: il ne peut y avoir de démocratie sans nations et sans solidarité de proximité » (11).

Le nouveau visage du totalitarisme

L’Occident est sous contrôle totalitaire. La flanelle de la démocratie représentative qui enrobe nos esprits affairés peut certes faire passer cette affirmation pour de l’excès. Pourtant, nul ne peut ignorer les tendances qui se dessinent et les destinations qui se profilent à l’horizon. Le totalitarisme peut être défini simplement. C’est l’intrusion de l’État dans toutes les sphères de la vie des citoyens, qu’elles soient publiques ou privées. N’est-ce pas ce que l’on vit présentement? Des politiques et des experts gouvernementaux surexposés nous disent qui peut travailler et qui ne peut pas, quels sports on peut pratiquer et lesquels sont proscrits, à quelle heure on doit rentrer chez soi et qui on a le droit d’inviter. L’État s’introduit dans nos foyers pour nous faire ses suggestions de lecture, pour nous dire quoi regarder à la télé et pour nous expliquer comment se laver les mains. Comble du ridicule, le gouvernement enrôle le Père Noël pour faire passer son message alors que les hautes autorités médicales nous expliquent comment faire l’amour de façon Covidproof. Merci Dre Tam de vos judicieux conseils: « L’activité sexuelle la moins à risque pendant la pandémie implique de rester seul » (12). Quel spectacle grotesque et infantilisant!

En analysant le travail de Hannah Arendt sur les origines du totalitarisme (13), on peut voir qu’une des premières marques des États totalitaires est de se servir de l’isolement et de la désolation des individus pour imposer un contrôle sur les masses. L’identification à une idée ou un chef qui prétend agir pour le bien commun ouvre ensuite la porte au contrôle de l’opinion par la propagande. Par la prétendue nécessité d’agir pour le bien de tous, on justifie des mesures de plus en plus liberticides et vexatoires pour l’individu. La protection du collectif et la sécurité publique deviennent les valeurs suprêmes desquelles seul le gouvernement peut se porter garant. George Orwell a bien décrit ce phénomène dans 1984 (14). L’autre, le voisin, nos parents, nos amis sont des menaces potentielles. La Covid-1984 s’abreuve aux mêmes sources. Attention les enfants! Vous allez tuer grand-maman si vous allez la visiter! Faites confiance au gouvernement: même si vous êtes en santé, isolez-vous et portez le masque! Le Big Brother d’Orwell disait que la liberté c’est l’esclavage, que l’ignorance c’est la force. Le nôtre dit que la santé c’est la maladie, que la pensée critique c’est du dangereux complotisme paranoïaque. Les conclusions que l’on peut tirer de la lecture d’Ardent et d’Orwell sont sans appel. Tous ceux qui s’opposent à la doctrine gouvernementale sont vus comme des dangers à censurer, à contenir, voire à éliminer. La condamnation autoritaire de la dissidence devient souhaitable, la déshumanisation du bouc-émissaire justifiée.

Nous en vivons l’expérience quasi quotidienne par le mépris qu’entretiennent certains médias envers ceux qu’ils appellent les covidiots et les complotistes. Souvenons-nous des propos de Mario Dumont qui les mettait « sous la lie de l’humanité » et qui proposait d’envoyer les opposants au vaccin dans la ville minière abandonnée de Gagnon (15). Un p’tit camp de concentration avec ça mon Mario!? La moustache taillée en brosse à dents lui siérait visiblement à merveille. Le Dr. Mathieu Bernier vit aussi l’expérience de l’anathème en se faisant qualifier d’irresponsable et de danger après s’être opposé aux mesures sanitaires du gouvernement Legault. Malgré ses propos apparemment nuancés et sensés, le Dr Bernier est maintenant sous enquête par le Collège des médecins et possiblement menacé de sanction (16). Pensons aussi aux Dr Christian Perronne, Pascal Sacré, Didier Raoult et Jean-Bernard Fourtillan en Europe. Ils payent de leur réputation, de leur carrière et de leur liberté le courage qu’ils ont de défendre ce à quoi ils croient en dépit de la rectitude à laquelle leur ordre professionnel les soumet. La psychiatrisation des médecins dissidents sous la Russie de Staline renaîtra-t-elle de ses cendres au pays des Droits de l’homme? Tel que le chantait Béart: « le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté » (17).

La station de radio québécoise CHOI Radio-X a aussi subi les foudres de la démagogie sanitaire après que certains animateurs aient questionné les conséquences économiques et la validité scientifique des mesures restrictives appliquées au Québec. N’ayant jamais appelé à ne pas respecter les consignes sanitaires, le seul exercice de leur libre pensée et de leur droit de critiquer a mené la Ville de Québec à retirer ses publicités de leurs ondes. La pression sociale faisant son chemin, ce geste a ensuite été emboîté par plusieurs annonceurs privés (18). Par l’entremise de plusieurs députés de l’Assemblée nationale, on a appelé au boycott de la station pour son irresponsabilité civile et traité ses animateurs en personae non gratae (19).

Que dire de la pléthore de médecins et de scientifiques à travers le monde qui sont sympathiquement traités de « rassuristes » par la presse (20). Ceux-ci doivent passer par des zones peu relayées du web pour se faire entendre s’ils ne sont pas carrément censurés. Même les sites internet de réinformation sont aujourd’hui attaqués par la bien-pensance et le pouvoir des GAFAM. Pensons par exemple à la fermeture de plusieurs comptes twitter depuis le 6 janvier 2020 ou à la fermeture de médias sociaux comme « Parler ». La santé publique ayant pris les habits de la sécurité publique en ces temps d’hygiénisme morale, il en coûte très cher de s’exprimer librement et on sait que plusieurs personnes taisent leur désaccord avec la gestion gouvernementale de la Covid-19 par soumission et par peur des représailles.

Comment peut-on espérer autre chose qu’une telle folie? Les grands bouleversements géopolitiques nécessitent des guerres et des destructions créatrices. Le président Macron l’a dit aux Français dans son adresse à la nation du 16 mars 2020. « Nous sommes en guerre ». Si cette déclaration a pu paraître exagérée pour plus d’un, elle ne pouvait en fait être plus honnête. Au même titre que lors des deux grandes guerres du vingtième siècle, les forces politiques ont monopolisé les nations dans un effort concerté pour combattre le virus, le nouvel ennemi à abattre. L’unité de l’État, dont on sent les effluves transnationales et mondialistes, prime sur toute autre considération politique.

Jacques Ellul disait que malgré sa victoire sur Hitler, l’Occident d’après-guerre avait suivi ses traces (21). L’État tout-puissant et fascisé, c’est l’absorption de l’économie par les grandes corporations, hier militaro-industrielles et aujourd’hui pharmacologiques et numériques. Comme le disait Ellul, c’est la suppression de la liberté, la suppression de la disposition des biens, la suppression de la culture et la suppression des gens inutiles à la défense nationale (22). Ceux qui ne voient pas le lien avec la situation socio-sanitaire actuelle devraient réapprendre à sortir de chez eux et se décoller la tête du téléviseur afin d’écouter autre chose que le discours des journalistes domestiqués. Évidemment, avec les mesures de confinement et de couvre-feu, l’État s’arrange plutôt pour nous isoler loin de la réalité des autres et bien branchés à sa propagande. Si les mesures sanitaires sont officiellement mises en place pour diminuer la propagation du virus, elles ont assurément aussi des buts politiques.

Parlons-en aux petits entrepreneurs qui accumulent les dettes, qui ont fermé boutique ou qui ont dû se recycler dans une production utile pour le marché du virus. Parlons-en aux artistes, aux musiciens et autres créateurs qui sont traités tels de vulgaires boulets économiques. Parlons-en aux grabataires abandonnés dans leur chambre et aux endeuillés à qui on a défendu les visites dans des moments de grande détresse et de solitude. Parlons-en aux médecins à qui on a interdit de prescrire certains médicaments par décrets du gouvernement. Le discours officiel, c’est que toutes ces souffrances sont légitimes car l’État mène une guerre au virus: une guerre à laquelle nous devons tous participer. Un État qui prend tout, un État qui utilise ses moyens techniques afin de contraindre et mobiliser les ressources nationales pour les fins de sa guerre, il n’est rien d’autre que totalitaire. N’en déplaise aux autruches, le nouvel ordre sanitaire marque nos sociétés au fer rouge du fascisme. Et si le fer rouge symbolique ne fait pas assez mal, nous aurons le stigmate de la vaccination pour s’en rappeler (23).

Un autre point qui doit ressortir de l’article d’Ellul est celui-ci: l’asservissement de la majeure partie du peuple aux « guirlandes » du discours gouvernemental. Qui ose se dresser devant la mobilisation nationale, devant l’économie dirigée, devant la police, et ajoutons en ce qui nous concerne, devant la santé publique? Souvenons-nous à jamais, peuple québécois, du spectacle macabre du 22 décembre 2020. Ce jour où la totalité de l’Assemblée nationale s’est soumise à l’uniformité et à l’autoritarisme, les chefs d’opposition marchant main dans la main avec le leader Legault, emphatiques et ridiculement culpabilisants, s’exposant dans leur conformisme couard et leur servitude débonnaire. L’acceptation par le peuple de cet absolutisme étatique, c’est la voie pavée à la dictature. C’est le moment pré-fasciste qui exhibe la masse dans son atomisation, son conditionnement et son inconscience, se désintéressant des fondements politiques et économiques de l’histoire récente, n’éprouvant plus l’État comme un outil de gestion et de répression des classes dominées, acceptant l’envahissement de l’État comme une nécessité naturelle, se donnant à lui tout entier, de corps, d’esprit et de coeur, pour se mettre à son service de façon absolue (24). C’est le couronnement du biopouvoir de Foucault (25), la horde de chiens fidèles branlant la queue devant le maître garant de la vie.

Le peuple se cherche une mystique disait Ellul. Il cherche un projet pour l’enthousiasmer, pour le mobiliser, pour le faire communier. Puisque l’Église ne faisait pas passer l’État avant tout, elle a été larguée. C’est peut-être dans la science que le totalitarisme trouvera sa voie finale et décisive. Tous ensemble contre la Covid et le réchauffement climatique anthropique! Les prophètes en blouse de laboratoire sauront-ils astreindre l’homme à la fourmilière de la vie administrée, normée et ordonnée? N’oublions pas cette magnifique ligne de Jules Romain: « Vous êtes un penseur Dr. Knock, et les matérialistes auront beau soutenir le contraire, la pensée mène le monde » (26). La science cooptée par les intérêts politiques et idéologiques de la classe dominante est la nouvelle force déifiée, le nouveau sauveur de l’humanité. La science pseudo-consensuelle et les nouvelles technologies, ce sont l’illusion freudienne 2.0 (27). Les lumières de la techno-science sont si fortes qu’elles éliminent toute ombre d’un doute. Les sceptiques sont des mécréants, les théories opposées des apocryphes. La Nouvelle Atlantide rêvée par Francis Bacon (28), société par et pour la science, est dévoyée par une gouvernance mondiale religieusement technocratique qui est elle non plus ni par, ni pour le peuple.

Pour ceux qui croient que le fascisme est mort avec le nazisme et que la dictature ne concerne pas nos pays « évolués », l’âge du numérique uni à l’âge de l’urgence dans lesquels nous sommes entrés rouvrent tous les possibles. En effet, la vie sous urgence sanitaire nous offre un échantillon de ce que décrivait admirablement Aldous Huxley dès 1958 (29): « La société intégralement organisée, le système scientifique des castes, l’abolition du libre arbitre par conditionnement méthodique. La servitude rendue tolérable par des doses régulières de bonheur chimiquement provoqué (30), les dogmes orthodoxes enfoncés dans les cervelles… Sous la férule d’un dictateur scientifique, l’éducation produira vraiment les effets voulus et il en résultera que la plupart des hommes et des femmes en arriveront à aimer leur servitude sans jamais songer à la révolution. Il semble qu’il n’y ait aucune raison valable pour qu’une dictature parfaitement scientifique soit jamais renversée… Par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques – élections, parlements, hautes cours de justice – demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux… Entre-temps, l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera ».

Les démocraties libérales sont à un point de bascule. La liberté de se mouvoir, la liberté de s’exprimer et la liberté de choisir sont plus que jamais fragilisées. On entend toutefois que c’est aux États-Unis, sous l’influence de Trump, que la graine dictatoriale pousse pour menacer les démocraties. Quelle est la plus grande menace qui pèse sur ce qui reste du monde libre aujourd’hui: Donald Trump ou la récupération politique de la sacro-sainte techno-science? Le président Dwight Eisenhower avait aussi mis en garde le peuple américain contre la dérive technocratique dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961 (31):

« Un contrat du gouvernement devient littéralement un produit de substitution à la curiosité intellectuelle. Pour chaque vieux tableau noir il y a désormais des centaines d’ordinateurs. La perspective d’une domination des élites scientifiques de la nation par les emplois fédéraux, attributions de projets et puissances d’argent, est toujours présente et doit être considérée avec gravité. Cependant, tenant compte de la recherche et des découvertes scientifiques, nous devons également être alertés par le danger potentiel inverse, c’est-à-dire que la politique gouvernementale puisse devenir captive d’une élite scientifique et technologique ».

La crise du Covid-19 aura au moins eu le mérite de dévoiler au grand jour la corruption qui gangrène le milieu politico-scientifique. Pour les chercheurs, c’était un secret de polichinelle. Les éditeurs du New England Journal of Medicine et du Lancet avaient déjà évoqué, à l’abri des regards populaires, qu’une bonne part des recherches publiées dans leurs journaux de renom étaient probablement fausses (32). Richard Horton du Lancet parle même d’une science ayant plongé dans les ténèbres. Que dire du mémo de Frederick Seitz dans le Wall Street Journal où il mentionne que le rapport du GIEC de 1995, premier rapport alarmiste sur le réchauffement climatique anthropique, avait donné lieu au processus (de révision par les pairs) le plus corrompu et le plus inquiétant qu’il ait vu en 60 ans de carrière comme chercheur (33). L’éditorial du British Medical Journal, « Covid-19: Politicisation, Corruption and suppression of science » (34), est aussi très évocateur et instructif à l’égard du rôle que joue le complexe politico-médical dans la manipulation de la science entourant la Covid-19.

Les conflits d’intérêt, la perversion du processus de révision par les pairs, l’influence de l’argent sur le choix des articles publiés et des sujets exploités, les modes scientifiques qui favorisent des théories au détriment d’autres et qui permettent à des chercheurs d’accumuler les publications et les impact factors afin de gagner du prestige (ou simplement trouver du financement pour travailler), voilà la réalité de la science qu’on nous vend comme neutre et objective. Maintenant qu’on sait, il s’agit d’une bonne opportunité pour la population de se tenir droit et d’accueillir avec moins de candeur les poncifs scientifiques qui nous sont inculqués quotidiennement par le biais des médias. Cela prend toutefois du courage et de l’humilité: le courage de voir en face une réalité peu rassurante mais sur laquelle on gagne du pouvoir puisqu’on en a pris conscience; l’humilité d’admettre qu’on a pu s’être trompé et qu’on a pu avoir été trompé. Mais l’orgueil et le conformisme auront leur mot à dire. L’insécurité et l’impuissance propres à l’individu le mènent souvent à calquer sa pensée sur les idées dominantes. Sentir faire partie du groupe est parfois plus fort que le désir de trouver la vérité.

Pour le moment, nos instruits bardés de diplômes se flattent l’ego tous en choeur en pourfendant Trump et en appelant à combattre la Covid-19 et le réchauffement climatique par tous les moyens possibles. La population suit le pas dans sa grande majorité. Je les invite tous respectueusement à changer de lunettes et à regarder ce qui se passe sous un autre angle. Se coller le nez sur des courbes épidémiques et des courbes climatiques projetées par des modélisations mathématiques faillibles et falsifiables ne permet certainement pas d’appréhender une crise de manière holistique. Je le dirai directement: l’aveuglement de tous nos bons apôtres commence non seulement à faire pitié, mais à faire beaucoup de tort à l’avenir de nos sociétés.

L’éducation vecteur d’autodéfense intellectuelle

Pour permettre à la population de se défendre intellectuellement et se protéger contre les faux prophètes, l’éducation est un facteur de protection. Nos institutions académiques sont le socle sur lequel les esprits s’appuient pour comprendre notre monde et ainsi favoriser l’intelligence dans nos choix et nos opinions. C’est du moins ce qu’on entend ad nauseam sur plusieurs tribunes. La pensée élitiste se dévoile sans vergogne depuis un an. On prétend par exemple que les Américains sont un peuple peu scolarisé qui manque d’outils intellectuels pour comprendre les enjeux géopolitiques qui le concernent. On nous explique donc, avec le plus grand sérieux du monde, que la popularité de Trump est due à la bêtise de ses électeurs (des fermiers avec trois dents dans’ gueules ai-je déjà entendu – ceci fait beaucoup penser aux propos de François Hollande qui qualifiait les Français de sans-dents (35)). Autre exemple, on affirme que les personnes qui adhèrent à des « théories du complot » sont moins instruites que celles qui croient sans maugréer les discours officiels. Autrement dit, la populace pense et vote mal car elle n’est pas éduquée.

Si c’était le contraire? Si l’éducation empêchait de comprendre certains enjeux fondamentaux en orientant le savoir plutôt qu’en lui ouvrant toutes les portes? Si l’éducation était aujourd’hui un endoctrinement? Si elle était une grille de lecture tronquée des réalités du monde, un outil de formatage et de conditionnement citoyen, un moule à pensée unique? Probablement l’a-t-elle toujours été un tant soit peu, mais cela semble aujourd’hui être plus que jamais mis en exergue. Que la culture puisse servir d’autodéfense intellectuelle, je veux bien le croire. Que l’éducation soit un vecteur de culture, je n’en suis pas du tout certain. L’obéissance machinale et la rigidité de pensée observées chez plusieurs de nos concitoyens instruits laissent croire que leur éducation est en fait un frein à l’appropriation d’un processus réflexif complexe et affranchi (36). À quoi sert l’éducation véritablement? Elle sert surtout à former de bons travailleurs et de bons exécutants qui se fondent dans un système. Le terme de « ressources humaines » ne pourrait mieux évoquer la chosification de l’être humain au sein de ses relations de travail et de ses rapports économiques, l’éducation servant essentiellement à fabriquer ces hommes-machines qui apprennent à ne pas trop penser.  

Il en est de même pour la formation académique de notre élite intellectuelle. Paul Nizan a brillamment illustré cette réalité dans son essai « Les chiens de garde » (37). Il y a à travers la formation académique des philosophes et autres érudits cette prétention que leur travail intellectuel se porte au-dessus du travail matériel parce que noble et empreint de raison. Selon Nizan, ces penseurs idéalistes sont en fait éloignés des réalités quotidiennes et des misères matérielles du peuple et ne font que perpétuer une vision du monde au service du pouvoir en place. Combien d’experts viennent actuellement nous dire que le malheur économique des petits entrepreneurs est un mal nécessaire pour prendre soin de notre santé, que l’isolement et la dépression sont des maux nécessaires pour sauver des vies. L’absurdité morale de cette vision du monde, bien qu’elle détruise nos sociétés et justifie des réformes socio-économiques aux empreintes totalitaires, n’est pas beaucoup soulignée par nos spécialistes certifiés. Les intellectuels sont ainsi les « chiens de garde » du pouvoir, eux aussi chosifiés et formés à être des rouages du véhicule qui transporte et maintien l’élite oligarchique au sommet.

La citation suivante de Bertrand Russell résume tout: « Là où les enfants vont à l’école et que les écoles sont contrôlées par le gouvernement, les autorités peuvent fermer les esprits à tout ce qui est contraire à l’orthodoxie » (38). En plus d’être sanitaire, politique et économique, la crise actuelle est aussi une crise de l’éducation. Ce moment de l’histoire s’articule autour de deux principaux aspects: l’accélération de l’oppression du peuple par les oligarchies transnationales; la réceptivité du peuple à se faire oppresser. L’éducation actuelle ne tourne cependant pas autour d’une telle lecture des rapports de classe et de domination (39). Cette grille interprétative est en fait qualifiée de complotisme par la plupart des savants de la tribune. La force illégitime, elle est encapsulée dans les figures de Donald Trump, de Vladimir Poutine ou dans les séries historiques et les fictions que Netflix nous fait bouffer à la tonne. Notre éducation fleur bleue nous enseigne plutôt la soi-disant bienveillance de nos institutions. Elle tourne autour du tout sanitaire et du risque zéro, du progressisme identitaire, du rejet des valeurs traditionnelles (40), de l’exaltation des potentialités du numérique et de la technique, de l’ouverture des frontières pour le global citizen.

À travers cette éducation, la pensée unique semble de plus en plus faire loi. On apprend aux jeunes à délaisser la spiritualité au profit du matérialisme, faisant ainsi de la laïcité et de la technologie les repères sacrés du monde post-moderne. On leur apprend à être de bons exécutants techniques qui ignorent les plans de ceux à qui ils louent leur force de travail. On leur apprend l’idéologie victimaire voulant que le statut minoritaire donne toujours raison de se plaindre et de demander des excuses à ceux qui nous ont offensés… Amen. On leur apprend à parler et à penser pour ne blesser personne, utilisant un langage pauvre, non-genré et carboneutre. Comme si c’était une parole d’évangile, on leur apprend que le virage vert sauvera l’humanité et qu’il faudra se soumettre à toutes sortes de contraintes personnelles, sociales et fiscales pour sauver la déesse Gaïa. Et lorsque la Covid-1984 aura lessivé nos tissus économiques et communautaires, le revenu universel s’alliera à cette propagande éducationnelle pour menotter la jeunesse au désir de sa propre servitude.

Sous le couvert d’une morale progressiste, on apprend à nos jeunes à être faibles, à considérer la diversité d’opinion comme une menace, et à exiger du gouvernement une protection. L’égalité et la facilité pour tous, c’est de l’envie déguisée en bonne conscience. Tels des enfants devant une tarte aux pommes, ils sont des militants égalitaristes enflés d’égoïsme qui ne peuvent que récriminer à papa et maman pour recevoir une part favorable. Autrement dit, ils sont les instruments de l’État fort, intrusif et réglementé à l’os. Que ce soit le Greenwashing, la rectitude politique reliée aux enjeux identitaires (ethnies, genres etc.) ou le nouvel hygiénisme moral, tous ces phénomènes sociaux historiquement récents semblent au service d’une même réalité: le contrôle étatique total. Tocqueville l’entrevoyait déjà il y a deux siècles avec son concept d’État tutélaire (41). Le citoyen radicalisé dans ses volontés égalitaristes et de protection délègue à l’État son « trouble de penser » et sa « peine de vivre ». La peur, l’obéissance et le conformisme normatif sont mûrs pour servir (42).

Les valeurs ont changé. Le sens du sacré a changé. Alors que l’histoire et les mythes sont faits du sacrifice de vies humaines au profit d’une qualité de vie pour la postérité, nous avons assisté dans la crise du coronavirus à un retournement de ces valeurs, soit le sacrifice de notre qualité de vie pour préserver chaque vie individuelle dans une vision de très court terme. Notons ici que cette analyse en est une conceptuelle et que, matériellement parlant, nous avons échoué à préserver tant la qualité de vie que la quantité de vies (43). Mais comment en est-on venu à valoriser un comportement consistant à se terrer dans sa grotte sous les auspices des prestations gouvernementales pour sauver des vies!? Quoiqu’en dise les fidèles de Notre-Dame-de-la-Trouille (44), ce n’est pas en restant caché chez soi qu’on sauve des vies.

Ce que dévoilent les mesures sanitaires bulldozer et leur acceptation par une bonne partie de la population, c’est la tendance générale à la perte du sens sacrificiel, à la perte du sens du collectif et à la (re)montée en puissance d’une volonté populaire à vivre sous tutelle. Le sens du collectif n’est pas l’égalitarisme, ni la protection des vies individuelles par l’édification de bulles physiques ou symboliques qui nous éloignent les uns des autres. Ce n’est pas non plus la concorde à laquelle nous enjoint un État hautain, policier et administrateur de la vie. Le sens du collectif, c’est le débat d’idées fertiles, c’est la reconnaissance et le soutien des talents individuels, c’est la valorisation de la prise de risque et l’éloge de l’esprit de compétition servant ultimement la créativité et le bien commun.

Conclusion

S’il est une véritable urgence sanitaire dans ce monde, c’est de se débarrasser de la gangrène du paraître, de la conformité et de la pensée verticale afin de redonner ses droits à la pensée libre et hors institutions. À l’opposé de la mouvance médiatique et petite-bourgeoise qui tend à mépriser toute prise de position populaire vis-à-vis les sujets d’actualité qui nous concernent tous, il faudrait communément revaloriser la pensée qui s’exprime en marge des autorités de référence. Mais la marge de manoeuvre se rétrécit. L’inquisition des idées et le délit d’opinion cognent à nos portes. Le bon citoyen est celui qui croit en l’élite, celui qui suit les chefs et tire son bonheur de la confiance qu’il leur accorde. C’est ainsi que l’opinion d’expert devient péremptoire et empiète sur les vertus du débat démocratique. C’est ainsi que toute réflexion qui sort du cadre académique, scientifique ou médiatique est vue comme du complotisme, du délire, voire de l’idiotie.

Le cinéaste Pier Paolo Pasolini ne pouvait mieux l’exprimer:

« J’ai toujours pensé, comme n’importe quelle personne normale, que derrière qui écrit doit se trouver la nécessité d’écrire, la liberté, l’authenticité, le risque. Penser qu’il doive y avoir quelque chose d’officiel et de social qui fixe l’autorité de quelqu’un est une pensée précisément aberrante qui est évidemment due à la déformation subie par qui ne sait plus concevoir la vérité en dehors de l’autorité » (45).

Il ajoute:

« La majorité, dans sa sainteté, a toujours tort: parce que son conformisme est toujours, de par sa nature même, brutalement répressif ».

Voilà ce que représente l’étiquette de complotisme accolée aux personnes qui doutent et s’objectent. C’est la répression de la résistance par l’argument d’autorité et la pensée conformiste. C’est la culpabilité d’avoir des idées contraire à la communauté. « Jamais la différence n’a été une faute aussi effrayante qu’en cette période de tolérance » (46). La condamnation publique et l’avanie qui s’y rattache endiguent la dissidence à la source et sert parfaitement la cause des puissants. À l’opposé, la pensée unique rassure. Être en lien avec ses pairs et ne pas être exclu du groupe est souvent ce qui influence nos prises de position. Et lorsque la position se veut vertueuse et que sa prise est autoritaire, cela conforte les pleutres et excite les petits tyrans. La liberté est toujours venue avec son lot de souffrance et d’audace. La plupart des hommes et des femmes ne sont pas prêts à perdre leurs plumes et leurs illusions pour marcher hors des sentiers battus. C’est celui qui sort de la caverne (47) pour voir autre chose que les images ombragées qu’on lui projette qui se fait lyncher, pas celui qui reste enchaîné à ses certitudes.

Toute dictature passe par cette banalité du mal où des hommes et des femmes de bonne volonté se transforment en pions bureaucratiques qui appliquent des consignes avec un zèle inflexible, déshumanisant les rapports sociaux par la racine. Les intellectuels pourraient être les lanternes qui nous éclairent au milieu de l’obscurité. Bien que certains le fassent avec brio, la plupart, surtout ceux qui abondent dans nos universités et nos médias de masse, gardent nos yeux grand fermés. Pierre Bourgault les appelait les imbéciles instruits (48), Emmanuel Todd les crétins diplômés (49). L’éducation façonne l’esprit et l’endoctrine. La culture la préserve et l’affine. J’appellerai pour ma part « éduqués non-cultivés » ces savants qui regardent de haut la grogne populaire et font la leçon au peuple quand il « pense, agit et vote mal ». Ce sont sûrement, par leur statut social et leur lâcheté, les citoyens les plus utiles au pouvoir. Comme le disait Bourgault dans la vidéo citée à la référence no48: « Je n’ai rien contre les imbéciles en général. Quand ils sont instruits, ils deviennent très dangereux ».

Je serai peut-être catalogué d’idéologue populiste. Soit! Pour ma part, je dénonce le danger des doctrines populicides. Car les idéologues qui s’ignorent, arrogants et pathétiquement conformistes, ferment trop souvent les yeux sur la souffrance du peuple tout en se levant le menton pour se gargariser de leur gai savoir. « Puissiez-vous vivre des temps intéressants », dit une malédiction chinoise proverbiale. Les années et les décennies qui viennent seront malheureusement très intéressantes. Les covidiots, complotistes et hérétiques du pseudo-progressisme social et scientifique n’ont pas fini de manger des insultes et des regards outragés. Pour se mettre en appétit, rappelons-nous cette phrase de l’écrivain Georges Courteline: « Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet ».

Vincent Mathieu, Ph.D.

 

Notes (Références) :

(1) Thomas More. L’utopie. Éditions sociales-Messidor. 1982.

(2) Émeric Crucé. Le Nouveau Cynée ou Discours d’État représentant les occasions et moyens d’établir une paix générale et la liberté de commerce pour tout le monde. Presses universitaires de Rennes. 2004.

(3) Clarence K. Streit. Union now: A proposal for a federal union of the democracies of the North Atlantic. Harper and Brothers Publishers. 1939. 

(4) Émile Flourens. Un fiasco maçonnique à l’aurore du vingtième siècle de l’ère chrétienne. Hachette. 2018.

(5) Michel Schooyans. La face cachée de l’ONU. Fayard. 2000.

(6) https://www.whitehouse.gov/briefings-statements/remarks-president-trump-74th-session-united-nations-general-assembly/; https://www.youtube.com/watch?v=gz–5LTTmaM

(7) https://www.ledevoir.com/economie/590439/desjardins-pense-offrir-une-identite-numerique-aux-quebecois.

(8) https://www.theguardian.com/environment/2012/jul/01/household-energy-trackers-threat-privacy; https://www.researchgate.net/publication/262326381_Research_of_Intelligent_Home_Security_Surveillance_System_Based_on_ZigBee

(9) Jacques Testart et Agnès Rousseaux. Au péril de l’humain: Les promesses suicidaires des transhumanistes. Éditions du Seuil. 2018; https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/15/loi-de-bioethique-nous-ne-voulons-pas-d-une-humanite-genetiquement-modifiee_6025898_3232.html

(10) Jacques Attali. Demain qui gouvernera le monde. Fayard. 2011.

(11) Hervé Fischer. Le choc du numérique. VLB éditeur. 2000.

(12) https://www.theglobeandmail.com/canada/article-wear-a-mask-while-having-sex-dr-theresa-tam-suggests/

(13) Hannah Arendt. Les origines du totalitarisme. Gallimard. 2002.

(14) George Orwell. 1984. Gallimard. 1950.

(15) https://www.tvanouvelles.ca/2020/05/15/deces-dune-jeune-victime-et-theories-du-complot–cest-debile-de-a-a-z; https://www.journaldemontreal.com/2020/05/01/rouvrez-gagnon

(16) https://www.youtube.com/watch?v=–LtFWBq-uM; https://www.journaldequebec.com/2020/12/06/un-medecin-controverse-fait-lobjet-dune-enquete

(17) Paroles tirées de la chanson « La vérité » de Guy Béart.

(18) https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1737016/ville-de-quebec-abandonnea-publicites-choi-radio-x

(19) https://www.journaldequebec.com/2020/09/28/choi-radio-x-quebec-solidaire-demande-le-retrait-des-publicites-gouvernementales

(20) https://www.lapresse.ca/covid-19/2020-10-07/les-rassuristes.php

(21) http://maurice-darmon.blogspot.com/2009/07/jacques-ellul-victoire-dhitler-23-juin.html

(22) Ibid.

(23) https://www.ledevoir.com/opinion/idees/590168/recommander-plutot-qu-imposer-la-vaccination-contre-la-covid-19; https://www.francesoir.fr/societe-sante/vaccination-sars-cov-2-le-dr-wodarg-et-le-dr-yeadon-disent-stop

(24) http://maurice-darmon.blogspot.com/2009/07/jacques-ellul-victoire-dhitler-23-juin.html

(25) Michel Foucault. La Volonté de savoir. Gallimard. 1976.

(26) Tirée de l’oeuvre de Jules Romains intitulée « Dr Knock ou le triomphe de la médecine ».

(27) En référence à « L’avenir d’une illusion », livre publié par Sigmund Freud en 1927 où il expose ses vues sur la tendance des masses à être dominées par une minorité et à s’appuyer sur des croyances religieuses qui les soulagent de leurs sentiments d’impuissance et d’insécurité. Freud mentionne que les principes scientifiques peuvent aider à contourner ce problème en offrant à l’humain une appréciation rationnelle de ses rapports au monde. Cela ne semble pas être le cas aujourd’hui puisque l’activité scientifique utilisée à des fins politiques tend aussi à revêtir un caractère dogmatique exploitant l’impuissance et l’insécurité des masses à des fins de domination et de contrôle.

(28)  Francis Bacon. La Nouvelle Atlantide (2e Ed). Flammarion. 2000. 

(29) Aldous Huxley. Retour sur le meilleur des mondes (Éd. révisée). Éditions Plon. 2013.

(30) Nous pouvons ici penser aux prescriptions d’antidépresseurs et d’anxiolytiques qui explosent ou à la SAQ et la SQDC qui sont restées ouvertes au Québec tout au long des périodes de confinement. Les télé-romans et la saison de hockey qui auront un passe-droit pour divertir le peuple peuvent aussi servir de doses de bonheur artificiel et éphémère.

(31) https://www.eisenhowerlibrary.gov/research/online-documents/farewell-address

(32) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4572812/; https://www.researchgate.net/publication/237314834_Drug_Companies_Doctors_A_Story_of_Corruption; https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lancet/PIIS0140-6736(15)60696-1.pdf

(33) https://stephenschneider.stanford.edu/Publications/PDF_Papers/WSJ_June12.pdf

(34) https://doi.org/10.1136/bmj.m4425

(35) https://www.nouvelobs.com/politique/20161012.OBS9725/sans-dents-hollande-se-justifie-trierweiler-enfonce-le-clou.html

(36) On peut penser aux personnes qui ont une formation en recherche et qui ont milité depuis le début de la crise pour que l’innocuité des médicaments contre le Sars-Cov-2 soit validée par des essais cliniques randomisés (ECR) et rien d’autre. Nous apprenons effectivement dans nos cours sur les méthodes de recherche que les ECR sont le Gold Standard en termes de méthode pour valider l’efficacité d’une thérapeutique. Par contre, il ne faut pas confondre la science et la méthode comme ces personnes bien éduquées le font. Utiliser les ECR dans la recherche sur le traitement du cancer, c’est une chose. Le bon sens et les principes suggèrent toutefois que dans un moment de crise où les morts chez les ainés s’accumulaient, le test de molécules déjà approuvées dans le traitement d’autres coronavirus méritait d’être fait sans égard à la question des groupes contrôles. Heureusement, certaines personnes sont toujours en moyens de penser hors du cadre et ont permis de sauver des vies envers et contre l’obstination des férus de méthode. Il y a toujours une force de résistance en médecine qui privilégie les traitements non-homologués à une bonne autopsie, et cela dépend plus d’une position morale que d’une éducation certifiée. Les appendices étatiques et bureaucratiques que sont les ordres professionnels sont très actifs dans l’application de la dictature de la norme et la liberté d’agir des professionnels est malheureusement de plus en plus limitée.

(37) Paul Nizan. Les chiens de garde. Agone. 2012.

(38) Bertrand Russell. The impact of science on society. Routledge Classics. 2016.

(39) Une (re)lecture de Marx ou de « La bête sauvage » de Michel Clouscard serait à propos.

(40) On peut par exemple penser à la prise de position idéologique de Nancy Pelosi visant à remplacer, au sein d’un texte de la Chambre des Représentants américaine, les mots genrés « père », « mère », « fils », « fille » par des mots non-genrés tels « parent » et « enfant »: https://meaww.com/nancy-pelosi-propose-ban-gendered-terms-father-mother-son-daughter-congress. Cela fait penser à ce qui est décrit dans le Brave New World d’Aldous Huxley où l’utilisation des mots reliés à la famille tels que « père » et « mère » sont considérés caducs, voire obscènes.

(41) Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique, Tome II. Gallimard. 1992.

(42) Je mettrais ma main au feu que d’ici quelques années, de nouveaux curés du clergé scientifique entreront dans les esprits des jeunes femmes et des jeunes hommes pour leur faire la morale sur le nombre d’enfants qu’ils seront tenus d’avoir.

(43) Voir: https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpubh.2020.604339/full?fbclid=IwAR3BLF3soxuOatSnFyZavxuuTCXHda5z7KLbE8t0C6PzvZdfNW9UZlwY3Jg

(44) Expression utilisée par Jean-Paul Desbiens dans « Les insolences du Frère Untel »pour illustrer la peur qui habitait les Québécois sous l’autorité catholique. 

(45) Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires, Flammarion. 1976.

(46) Ibid.

(47) Référence à l’allégorie de la caverne de Platon.

(48) https://www.youtube.com/watch?v=_AVYsmy-jUM

(49) https://www.humanite.fr/emmanuel-todd-lennemi-de-classe-cest-laristocratie-stato-financiere-683672



Articles Par : Vincent Mathieu

A propos :

Ph. D., docteur en psychologie et thérapeute de groupe. Il est spécialisé dans les questions de l’empathie et des pathologies narcissiques et antisociales.

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