Changements climatiques : Le Québec toujours sans plan d’action
Montréal, le 13 octobre 2005 – Le 26 septembre dernier, un grand nombre de groupes environnementaux québécois ont adopté une déclaration officielle exhortant le gouvernement du Québec à agir en matière de lutte aux changements climatiques. En novembre prochain, Montréal sera l’hôte de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques. « Il s’agit du plus grand rassemblement, de nature non sportive, jamais tenu au Canada depuis EXPO 67 », selon Environnement Canada. En effet, on y attend entre 7000 et 10 000 personnes.
« En novembre prochain, le regard du monde entier sera porté sur nous. S’il veut démontrer le sérieux de son appui aux efforts de la communauté internationale, le Québec a besoin d’un plan avec des objectifs, des actions, et des résultats », affirme Philippe Bourke, directeur général du Regroupement des conseils régionaux de l’environnement du Québec.
Depuis le 1er janvier 2003, le gouvernement du Québec n’a aucun plan d’action pour lutter contre les changements climatiques. Pourtant, le 24 octobre 2002, dans la foulée de la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, l’Assemblée nationale du Québec affirmait « qu’elle entendait faire sa juste part dans une stratégie de réduction de gaz à effet de serre ». « Il faut que le Québec se donne lui-même des objectifs importants de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Nous croyons qu’un objectif de 6 % sous les niveaux d’émission de GES de 1990 est tout à fait envisageable pour le Québec« , précise Sidney Ribaux, coordonnateur général d’Équiterre.
Le rôle du Québec sur la scène fédérale et internationale
Les groupes environnementaux ne se contentent pas d’insister sur l’urgence d’agir, ils proposent également au gouvernement du Québec de mettre en oeuvre des mesures concrètes de réduction de GES et de s’imposer ainsi comme un leader de la lutte aux changements climatiques sur la scène fédérale comme internationale.
« En tant qu’hôtes de la première rencontre de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, le Québec et le Canada ont l’obligation morale de présenter à la communauté mondiale des plans d’action sérieux en matière de réduction de GES. Pourtant, aujourd’hui, nous n’avons rien de convainquant à présenter« , soutient André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
Pour Patrick Bonin, porte-parole de la Coalition Québec-vert-Kyoto, « le plan d’action québécois devra également répondre à l’appel des ministres de l’Environnement de l’Union européenne et inclure des objectifs de réduction à long terme de l’ordre de 15 à 30 % d’ici 2020 et de 60 à 80 % d’ici 2050 ».
Qu’a-t-on à montrer ?
« Lorsque les maires et les gouverneurs américains débarqueront pour montrer au monde entier ce qui se fait chez eux pour réduire leurs émissions de GES (en dépit du fait que l’administration Bush n’a même pas ratifié le Protocole de Kyoto) et qu’ils se tourneront vers leurs homologues québécois, qu’est-ce qu’on aura à dire ? » déclare Steven Guilbeault, directeur de Greenpeace Québec.
Pour consulter la déclaration officielle des ONGE québécoises sur les changements climatiques. (http://www.equiterre.org/organisme/sallePresse/docs/declaration_finale.pdf)
La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques aura lieu au Palais des congrès de Montréal, du 28 novembre au 9 décembre prochain. Les délégués entameront notamment des discussions sur les suites à donner au Protocole de Kyoto, pour la période post 2012.