Chili: Le Sénat approuve la loi destinée à punir la protestation sociale

Avec ce projet qui devra être ratifié par le Congrès, on cherche à inclure un nouvel article dans le Code Pénal pour sanctionner particulièrement les délits de pillage qui deviendront passibles de 5 ans de prison.
Le texte qualifie également de délits la construction de barricades, l’obstruction de la circulation et le fait de lancer des objets contondants, des actions qui, dans le pire des cas, n’étaient passibles que de 2 ans de prison, selon un journaliste du journal chilien La Tercera.
Mais une des mesures les plus polémiques de ce projet est qu’il considère comme un délit une sorte de piquet connu sous le nom de « celui qui passe danse, » dans lequel les gens peuvent circuler librement s’ils dansent avec les manifestants. Ce délit serait passible d’1 an de prison.
Le dictateur Sebastián Piñera a célébré l’approbation de ce projet au Sénat et a souligné l’importance de rétablir la sécurité et la paix sociale. « J’apprécie l’accord qui a permis l’approbation de cette Loi anti-pillages, anti-cagoulés et anti-barricades nécessaire aujourd’hui au Sénat. Rétablir la sécurité des familles et la paix sociale demande une forte volonté de nos parlementaires et un engagement envers la paix qui doit tous nous appeler, » a-t-il écrit sur Twitter.
Beaucoup de jeunes ont exprimé sur les réseaux sociaux leur rejet de cette loi et ont souhaité la démission de Piñera et de tous les ministres.
D’autres ont opté pour cette sorte de textes :
« Aujourd’hui a été approuvé, à cause de la persévérance de beaucoup et sans surprise pour d’autres, la criminalisation de la protestation. Même si c’était en train de sa faire de façon évidente, maintenant, il est prouvé par l’expérience (comme ça plaît tant aux capitalistes) qu’au Chili, ils ne veulent pas de changements et qu’ils défendent leurs privilèges becs et ongles. »
« Il n’y a pas de signe plus clair et notre appel est également clair : Chili, ne t’endors pas ! Nous devons rester dans la rue, occuper chaque espace et chaque territoire pour montrer à ces institutions pourries qu’elles ne représentent rien de plus qu’elles-mêmes.
Chili, ne t’endors pas ! »
Source en espagnol :
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Photo en vedette : Les forces spéciales des carabiniers observent une manifestation au rond-point de Grecia (Santiago du Chili). Le 19 octobre 2019. Photo par Jorge Morales Piderit, Own Work. Source : Wikimedia Commons.