Cinquante-deux nations appellent à l’embargo mondial sur les armes à destination d’Israël
La Turquie est à l'origine de l'appel à l'embargo, bien qu'elle continue à commercer avec Israël et à lui livrer du pétrole.
Le ministère turc des Affaires étrangères a envoyé à l’ONU une lettre signée par 52 nations et deux organisations appelant à l’arrêt des transferts de matériel militaire vers Israël, déclarant que l’armée israélienne commet un génocide contre les Palestiniens de Gaza.
Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a exigé l’embargo sur les armes à destination d’Israël lors d’une conférence de presse à Djibouti le 1er novembre.
Alors qu’il participait à une réunion de coopération entre la Turquie et l’Afrique, M. Fidan a annoncé que la lettre du groupe a été envoyée à l’ONU et qu’il faut
“insister à chaque occasion pour que la vente d’armes à Israël soit synonyme de complicité dans ce génocide”.
Ahmet Yildiz, ambassadeur permanent de la Turquie auprès des Nations unies, a déclaré que les pratiques d’Israël ont poussé la région au bord du conflit.
Le mois dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté les Nations unies à imposer un embargo sur les armes à Israël, affirmant que ce serait la “solution appropriée” pour mettre fin aux massacres dans la bande de Gaza. M. Erdogan a affirmé qu’Israël tente de propager le “feu du conflit” dans toute la région et qu’il devra inévitablement “payer le prix de ce génocide en cours à Gaza, tôt ou tard”.
Alors qu’Ankara appelle à un embargo sur les armes à destination d’Israël, elle continue d’autoriser le transit du pétrole de l’Azerbaïdjan vers Israël. Ce pétrole, qui passe par l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan et est ensuite chargé sur des pétroliers pour être livré à Israël, est essentiel pour l’économie israélienne et pour permettre à l’armée et à l’armée de l’air de poursuivre leurs attaques contre Gaza et le Liban.
“Erdogan, fermez les vannes”, pouvait-on lire sur une banderole brandie par le groupe d’activistes “Mille jeunes pour la Palestine” lors d’une manifestation devant le siège du Parti de la justice et du développement (AKP) à Istanbul, début septembre. “Mettez fin à votre participation au génocide israélien”.
Erdogan et Fidan ont déjà collaboré avec Israël et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dirigé par Masoud Barzani, dans le nord de l’Irak, dans le cadre d’un projet de livraison de pétrole brut kurde à Israël. En juin 2014, les trois puissances ont soutenu l’invasion de Mossoul par ISIS, permettant ainsi aux Peshmerga kurdes de conquérir Kirkouk, riche en pétrole, et de commencer à exporter du pétrole vers Israël via la Turquie.
Le soutien dont ISIS a bénéficié de la part d’Ankara, de Washington, d’Erbil et de Paris a été déterminant pour aider le groupe terroriste à commettre un génocide contre la minorité religieuse yézidie en Irak deux mois plus tard.
Les entreprises turques ont également continué à exporter vers Israël en dépit du génocide en cours à Gaza, malgré une interdiction formelle du commerce, a rapporté Middle East Eye (MEE) en septembre.
Au lieu de livrer leurs produits directement à Israël, les exportateurs turcs les acheminent désormais indirectement via les douanes de l’Autorité palestinienne (AP), selon les données statistiques de l’Assemblée des exportateurs turcs (TIM).
Ces données, publiées le 2 septembre, révèlent une augmentation de 423 % des exportations turques vers la Palestine au cours des huit premiers mois de l’année.
Elles sont passées de 77 millions de dollars au cours de la même période l’année dernière à 403 millions de dollars en 2024.
Les exportations turques vers la Palestine au mois d’août ont augmenté de 1 156 %, passant de 10 millions de dollars en 2023 à 127 millions de dollars cette année.
“Ce qui indique que le recours à la Palestine pour maintenir le commerce avec Israël s’est accéléré”, a écrit MEE.
Lien vers l’article original en anglais :
https://thecradle.co/articles/fifty-two-nations-call-for-global-arms-embargo-on-israel
Traduction : Spirit of Free Speech