Classé par l’ONU à la 4ème place au plan mondial, le nucléaire israelien inquiète les arabes

Les pays arabes ont insisté sur l’examen de la question du potentiel nucléaire israélien lors de la conférence de l’Aiea prévue à Vienne.

Un récent communiqué de l’ONU se demandait, face au problème posé par le nucléaire iranien, si, pour résoudre ce problème, il ne faut pas choisir ce cadre-là pour résoudre tous les problèmes, y compris le programme nucléaire israélien. En avril 2004, Ariel Sharon, alors Premier ministre israélien, reconnaissait que son pays possédait un programme d’armement nucléaire. C’était la première fois qu’un officiel de l’Etat hébreu confirmait ce que la communauté internationale sait depuis quarante ans. Depuis que la France lui a fourni, durant les années 1960, un réacteur nucléaire, tous les experts militaires étrangers s’accordent à dire qu’il dispose de 100 à 200 ogives nucléaires. Les pays du Moyen-Orient, particulièrement la Syrie et l’Iran, dans le collimateur des Etats-Unis qui les soupçonnent de chercher à développer des armes de destruction massive (ADM) comme l’Irak, peuvent «gloser» sur le «danger» que constitue l’arsenal israélien «pour la sécurité régionale et mondiale».

En fait, le potentiel nucléaire israélien suscite une inquiétude arabe croissante, d’autant plus que le dernier rapport de la commission de désarmement relevant de l’ONU classe l’arsenal nucléaire d’Israël au 4ème rang mondial après les Etats Unis, la Russie et la France, a souligné le directeur général de l’Agence arabe de l’énergie nucléaire, M.Mahmoud Nasreddine.

Une dépêche de l’APS, diffusée hier, rapporte qu’en marge des travaux de la commission arabe chargée de la mise en place d’un projet de traité régional visant l’exemption de la région du Proche-Orient des armes de destruction massive (ADM), dimanche, au siège de la Ligue arabe, Nasreddine a déclaré que cette inquiétude croissante des pays arabes concernant le programme nucléaire israélien est exacerbée par le refus d’Israël de signer le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et la non soumission de ses infrastructures nucléaires aux inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) pour s’assurer du caractère du programme nucléaire israélien.

Il a également exprimé l’inquiétude des pays arabes, signataires du TNP, face à la poursuite de l’utilisation des terres palestiniennes par Israël pour enfouir ses déchets industriels, qui pourraient contenir des déchets nucléaires ou radioactifs aux effets dangereux sur l’environnement et l’homme en Palestine. Les pays arabes ont insisté sur l’examen de la question du potentiel nucléaire israélien lors de la conférence de l’Aiea prévue à Vienne et au niveau de l’ONU, a souligné le responsable, qui a précisé que la commission a appelé les ambassadeurs arabes en Autriche à faire inscrire cette question dans l’agenda de l’Aiea.

L’Agence arabe de l’énergie nucléaire collabore actuellement avec l’Aiea dans les opérations de contrôle de la radioactivité et l’installation de réseaux de détection précoce de la pollution radioactive, en vue d’éviter les accidents radioactifs en Israël ou dans un pays arabe voisin et de protéger l’environnement et les nappes phréatiques dans le monde arabe.
 
Lors de cette réunion, la commission finalisera la révision du projet de traité régional sur le désarmement de la région du Proche-Orient, notamment des armes nucléaires et examinera les projets de protocoles annexés au traité sur les ADM, aussi bien nucléaires, biologiques que chimiques. La commission soumettra ses recommandations relatives à ce traité visant à aboutir à une position arabe collective en matière d’ADM dans la région, à la prochaine session du conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, prévue en septembre prochain. L’Agence russe Novosti n’a pas manqué de relever cette semaine le jeu des tractations sur le nucléaire.

Les oscillations de l’administration américaine entre tolérance raisonnable et accès d’hostilité à l’égard de l’Iran dépendent, pour beaucoup, de l’influence subie par la Maison-Blanche à un moment donné: celle des néo-conservateurs de l’entourage de Dick Cheney et de Donald Rumsfeld, ou bien celle des «pacifistes» qui se sont rassemblés autour de Condoleezza Rice. Fait moins connu: les deux groupes recherchent et trouvent le soutien des minorités ethniques de l’Amérique qui jouent un rôle de plus en plus important dans la formation de la politique de l’Etat à l’égard de l’Iran.

Le lobby pro-israélien insiste au congrès et à la Maison-Blanche sur la vanité des efforts diplomatiques déployés à l’égard de l’Iran. La thèse principale se présente à peu près comme suit: « les radicaux islamiques qui détiennent le pouvoir en Iran sont incapables de comprendre le langage des arguments et des persuasions, s’il n’est pas accompagné d’une démonstration de force ».



Articles Par : Fayçal Oukaci

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