Comment les avions de combat russes sont-ils arrivés en Syrie sans que personne ne s’en aperçoive ?
C’est avec surprise que la presse internationale a constaté la « téléportation » de 28 avions et hélicoptères de combat russes à l’aéroport international de Lattaquié. La découverte ne s’est faite qu’après l’étude d’images obtenues par satellite. La plupart des appareils appartiennent aux bases aériennes 387 et 368 de Boudionnovsk dans le Caucase : 12 avions Su-25SM et 16 hélicoptères d’attaque et de transport Mi-24PN, Mi-35M, Mi-8AMTSh. Comment sont-ils arrivés là ?
Personne n’a détecté au radar le vol de ces avions jusqu’à l’atterrissage en Syrie, bien que leur parcours passe au-dessus de la mer Caspienne et dans le nord de l’Irak, une zone contrôlée par des avions AWACS d’alerte précoce des Etats-Unis. L’armée américaine a déployé des appareils AWACS à la base aérienne d’Incirlik, dans l’Est de la Turquie et à Bahreïn. Ces avions ont un rayon de détection de 500 km et coordonnent les vols de bombardement contre l’EI dirigés par les États-Unis, dans le Nord, l’Ouest et le centre de l’Irak.
Ce n’est qu’après la publication par la presse des images satellites, le 20 septembre, qu’il y eut un réveil. Israël envoya aussitôt deux avions mini AWACS, type Gulfstream G550, en mission de patrouille le long de la côte libanaise en mer Méditerranée. Israël a anticipé, dans le passé, tous les mouvements dans l’espace aérien du Moyen-Orient.
FoxNews.com, dit que le 24 septembre, les pilotes russes ont exécuté les premiers vols d’acclimatation à partir de Lattaquié, escortés par des avions MiG-29 syrien. Les pilotes russes ont survolé les zones occupées par ISIS mais n’ont pas fait de frappes aériennes.
L’aviation israélienne avait envoyé un avion Gulfstream G550, patrouiller en Méditerranée, entre le Liban et Chypre, sans parvenir, cette fois encore, à recueillir des informations utiles par le biais des recherches radio-électroniques.
Les avions de combat Su-27 et Su-24 ont la possibilité de voler en formation serrée avec l’avion de transport AN-124, à une altitude de plus de 10 000 mètres et à des vitesses proches de celles de l’An-124 (720-1000 km/h). Dans ces conditions, les échos radar fusionnent. Cependant, dans le cas d’un trajet de 2 400 km, le Su-25 dispose de réservoirs de combustible supplémentaires au niveau des ailes et du fuselage. Dans cette configuration il ne peut pas voler au-dessus de 8 000 m, et a une vitesse de 600 à 700 km/h, Une vitesse insuffisante pour un vol en formation avec l’Antonov.
http://reseauinternational.net/le-premier-mouvement-important-de-Russie-en-Syrie/
En ce qui concerne les hélicoptères, ils ne volent pas au-dessus de 4 000 m et ont une vitesse de 240 à 300 km/h (vitesse proche de celle à laquelle l’Antonov 124 ne peut se maintenir en l’air). Le mystère de l’invisibilité russe s’explique par l’accrochage aux avions Su-24, Su-25, Su-27 de containers ECM de type SAP-518/ SPS-171, et aux hélicoptères Mi-8AMTSh des équipements de contre-mesures électroniques de type Richag-AV, le tout ayant un rayon d’action de 400 km. Le plus surprenant, c’est que la Roumanie avait acquis en 1986 des conteneurs de brouillage SPS-141,d’une génération plus ancienne, mais abandonnés avec l’adhésion à l’OTAN.
Avant cela, les drones de surveillance russes de type Pchela 1T, avaient effectué des vols de reconnaissance à l’est de la province de Lattaquié en Syrie, pour situer les objectifs ISIS à neutraliser par l’infanterie syrienne, soutenue par plusieurs véhicules blindés russes BTR-82A.
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Pendant ce temps, l’aéroport de Lattaquié a été photographié par satellite par un avion russe Il-20 M1 qui est arrivé inaperçu en Syrie. L’avion a un système ELINT (Electronic Intelligence) qui dispose de divers équipements pour l’interception et le brouillage des communications militaires, radar et téléphonie mobile, d’appareils-photo haute résolution (A – 87P), d’un radar Kvalat-2 embarqué qui permet d’afficher sous forme numérique une carte du terrain jusqu’à une distance de 300 km, détectant automatiquement les véhicules en mouvement, les blindés, les pièces d’artillerie ou le déploiement de ceux déjà connus dans un autre emplacement.
Il faut s’attendre à ce que ces gros avions de reconnaissance Il-20 M1, avec leurs quatre moteurs turboréacteurs, effectuent des vols quotidiens dans l’espace aérien syrien. Ils disposent d’une autonomie de 8 heures sans ravitaillement en vol. L’Il-20 M1 et le drone Pchela 1T font partie du mécanisme ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) qui à son tour est incorporé dans la nouvelle structure de reconnaissance et de frappe C4I déployée par l’armée russe en Syrie, afin de lancer une éventuelle opération aéro-terrestre.
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Valentin Vasilescu
Traduction Avic – Réseau International