Connaissez-vous les «Munich Young Leaders»?

Pareille appellation évoque inévitablement les « YOUNG LEADERS » ces personnages prometteurs que ce soit dans le domaine politique, dans le domaine économique ou dans le domaine culturel et médiatique qui sont sélectionnés chaque année depuis 40 ans par la FRENCH AMERICAN FOUNDATION à condition toutefois que, citoyens français ou étasuniens, ils soient dans toutes leurs activités de fidèles soutiens de l’alliance entre la France et les Etats-Unis, alliance aujourd’hui scellée dans l’OTAN mais que les fondateurs de la FRENCH AMERICAN FOUNDATION , les présidents Giscard d’Estaing et Gerald Ford ont voulu inscrire dans le passé plus lointain du soutien de la France – monarchiste – à l’indépendance des Etats-Unis. (Voir le livre de Domenico Moro « Le groupe de Bilderberg, l’ ‘’élite’’ du pouvoir mondial. » (Editions Delga -2015)
Ce système de sélection interne à la classe capitaliste dominante a fait école.
En 2004, Klaus Schwab, fondateur et organisateur du fameux forum de Davos lance les « YOUNG GLOBAL LEADERS », réseau international qui regroupe plus de 70 nationalités et qui est destiné à regrouper chaque année au « DAVOS d’été » les éléments les plus prometteurs de la fraction dirigeante du capitalisme transnational. Mais le système est trop récent pour avoir produit des grands leaders mondialement connus. Les français y sont peu représentés et s’y retrouvent plutôt des héritiers : Yannick Bolloré, fils de Vincent, Gabriel Naouri, fils de Jean Charles PDG de CASINO ou Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de Price Minister, frère de NKM et petit-fils de l’ambassadeur.
Nouveau venu en 2010 dans ce type de regroupement les « MUNICH YOUNG LEADERS ». La CONFERENCE POUR LA SECURITE COLLECTIVE EN EUROPE qui l’a créé est l’équivalent en matière de relations internationales et de guerre du forum de Davos. Elle rassemble chaque année à Munich dans les premiers jours de Février le gratin européen et étasunien dans ces domaines : ministres de la défense et des affaires étrangères, dirigeants de l’OTAN, généraux, fabricants d’armes, banquiers, journalistes spécialisés et dirigeants de think tanks spécialisés. Nombre d’invités l’on été ou le seront également par le groupe de Bilderberg ou par la Commission Trilatérale.
Mais la particularité du recrutement des MUNICH YOUNG LEADERS, prés de 200 membres aujourd’hui est que, bien qu’organisé par une fondation privée, il est en pratique piloté par le ministère des affaires étrangères allemand et organisé dans les pays concernés par les ambassades d’Allemagne. Beaucoup plus sélectif que les YOUNG GLOBAL LEADERS il ne recrute que trois personnes par pays cible. Les MUNICH YOUNG LEADERS se réunissent entre eux une fois l’an et sont invités à assister à deux forums internationaux thématiques organisés par l’INTERNATIONAL INSTITUT FOR STRATEGIC STUDIES de Londres, celui de Singapour « SHANGRI–LA DIALOGUE » et le « MANAMA DIALOGUE » au Bahreïn. Ce manifeste ainsi une volonté politique claire de la RFA de structurer principalement sur le continent eurasiatique une zone d’influence stratégique autonome par rapport aux deux structures à domination étasunienne : le groupe de Bilderberg et la commission Trilatérale.
Cette volonté allemande est là pour rappeler une nouvelle fois que la classe dirigeante allemande, privée par la défaite de 1945 et la charte de l’ONU qui lui interdit l’accès au Conseil de Sécurité de l’ONU et à l’arme atomique d’un rôle prééminent dans la conduite des affaires mondiales, avance à pas comptés mais avec persévérance dans la conquête de ce rôle.
La destruction de la RDA- remarquablement décrite par Vladimiro Giacché dans son livre « Le second anschluss- l’annexion de la RDA » (Editions Delga – 2015) – et la brutale mise au pas de la Grèce en 2015 sont des illustrations concrètes de cette politique.