Coupe du monde de foot : pourquoi ce ‘Qatar bashing’ insistant ?
Même sans être fan de foot, il est impressionnant de constater combien la Coupe du monde 2022 prévue de longue date et organisée au Qatar suscite de réactions négatives, allant parfois jusqu’à l’appel au boycott. Et pour ceux qui ne font pas le lien politique entre ces manifestations sportives planétaires et la haute finance, le plus surprenant – à l’image des habituels étonnements hypocrites de la sphère politico-merdiatique – vient de ceux qui dénoncent aujourd’hui la manière dont les tirages au sort de ces Coupes du monde se déroulent et sont attribuées.
D’aucuns diront que c’est ‘tant mieux’ et qu’il faut bien un début à tout dans ce monde du sport et du foot en particulier, devenu un univers de fric plus qu’indécent au vu des sommes astronomiques qui y transitent, et rarement de manière transparente. Le fait que la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) soit profondément corrompue n’est un secret pour personne et plusieurs de ces hauts cadres sont poursuivis pour fraudes et malversations diverses, allant jusqu’au blanchiment d’argent sale.
Dès lors avec recul, que découvre-t-on ? Le tirage au sort de l’attribution du Qatar en tant que pays organisateur aurait-il été le seul à être spécifiquement truqué ? Qui serait assez naïf pour croire cela ? Au contraire, il semble que les pratiques qui entourent la désignation du pays hôte de la Coupe du monde se soient toujours déroulées dans la même opacité si ce n’est à une constante près : le montant des chèques et dessous de table dont on a beaucoup de peine à déterminer les bénéficiaires, sinon qu’ils appartiennent tous à cette sphère bien gardée de l’argent planqué dans des paradis fiscaux que les Etats – pourtant passés maîtres à contrôler les moindres faits et gestes des citoyens ordinaires – semblent avoir tant de mal à suivre les traces.
Ou peut-être découvrirait-on soudain que les conditions de travail pour la construction de ces gigantesques complexes sportifs auraient-elles été particulièrement inhumaines dans le cas du Qatar, entraînant d’ailleurs la mort de plusieurs milliers de travailleurs venus pour la majorité de pays tiers ? Certes, mais on pourrait aussi s’intéresser et insister sur le nombre de milliers de gamins africains qui creusent les mines d’or et/ou de coltan – entre autres – pour le bien-être de nos ‘démocraties’. Ou sur celui d’immigrés qui tentent d’atteindre les rivages européens en ayant pris tous les risques de leur vie et qu’on laisse pour le coup se noyer par dizaines de milliers en Méditerranée, dans une indifférence crasse au titre que nos pays ‘ne peuvent accueillir toute la misère du monde’ selon ce mantra désormais repris par nombre d’Européens souvent eux-mêmes issus de l’immigration de leurs parents, grands-parents ou arrière grands-parents, le répétant à tous vents dès qu’il s’agit de se montrer un tant soit peu solidaires des victimes collatérales de ce que nos gouvernements au service de la finance ont mis en place comme politique extérieure avec des pays qu’ils ont pris pour habitude d’exploiter tant qu’ils le peuvent.
Ainsi, beaucoup a déjà été dit et écrit sur cette Coupe du monde au Qatar et certaines analyses valent vraiment de s’y arrêter, tant elles pointent ce deux poids, deux mesures qui constitue dorénavant l’ADN des approches occidentales pour tout ce qui ne participe pas de près ou de loin, à leur sphère d’intérêt. A toutes ces analyses intéressantes disponibles pour qui veut s’ouvrir à une autre approche que les grands messes des journaleux au service des merdias dominants (p. ex. ici : A propos du Qatar bashing ou là : L’hypocrisie du Qatar bashing : la réalité de la footballisation des esprits), j’aimerais ajouter un élément qui participe à coup sûr à cette indignation sélective quelque peu ‘orchestrée’ en coulisses.
En réalité, la Coupe du monde de foot au Qatar – premier pays arabe où elle se déroule – a un aspect éminemment politique. Dont le vainqueur est déjà connu, ainsi que le grand perdant. Que ce soit dans les gradins ou à l’extérieur des stades, la Palestine est ultra-présente via son drapeau, ses bannières, ses keffiehs et autres multiples brassards hissés régulièrement par des citoyens qui montrent leur solidarité avec ce peuple martyrisé par un régime d’assassins, quel que soit le gouvernement qui y préside. Et tous les Etats qui collaborent à l’essor et au développement de ce régime abject en prennent pour leur grade. C’est dire si d’aucuns s’échinent en effet multiplier les attaques à l’encontre du Qataret des manifestations anti-israéliennes qui s’y déroulent chaque jour. Les journalistes sionistes qui devaient couvrir l’évènement en sont pour leurs frais. Ils ne savent qu’inventer pour tenter de dissimuler leur lieu de résidence et se font passer pour citoyens autres qu’Israéliens, tant ils sont rejetés et se font conspuer. L’un ou l’autre ont d’ailleurs déjà quitté les lieux et sont rentrés se réfugier dans cette infâme colonie, dès lors que de nombreux fans interviewés après un match déclarent sans détour la non-existence d’Israël et qualifie à juste titre le pays de ‘Palestine occupée’.
L’humiliation pour le régime colonial d’apartheid israélien est à son comble. Les pontes de ce régime odieux et tous ceux qui le soutiennent directement et/ou indirectement doivent manger leur casquette de supporters. Pas un jour ne passe sans que la Palestine soit mise à l’honneur par une multitude de fans, toutes origines confondues. C’est dire si, malgré les sommes colossales investies depuis des décennies dans un faux récit faisant passer les Palestiniens pour les terroristes et les Israéliens pour les victimes, les citoyens du monde ne sont pas dupes. L’image et la renommée de ce régime criminel sont au pire de ce qu’elles ont jamais été. Pas étonnant que certains – dont il est intéressant de pointer lesquels – multiplient les appels au boycott de la Coupe du monde au Qatar. Derrière leurs apparentes préoccupations humanitaires, on a bien compris ce qui les motive. En réalité, le grand vainqueur de la Coupe du Monde 2022 est désormais connu, c’est la Palestine. Et le grand perdant est assurément la colonie nommée ‘Israël’… ou ce qu’il en reste !
Daniel Vanhove
02.12.22