Covid-19 ou la pataugeoire politique
Le virus Covid-19 a sonné le glas d’un fonctionnement politique qui s’est avéré désuet et déconnecté de la réalité. Les femmes et les hommes politiques dans le monde, notamment en Europe martèlent jours et nuits que leurs objectifs principaux sont de protéger la population et par définition les plus vulnérables.
Cependant vouloir se distinguer comme des nations développées, évoluées et modernes et ne pas être prêts pour une crise sanitaire de cette ampleur est entièrement contradictoire. Ne pas anticiper les crises de ce style, dans un monde aussi agité, et pour des pays dont la puissance économique et technologique fait foi relève de l’ordre de l’anormal. Dépouiller le système de santé, menant des politiques d’austérité, tout en maintenant l’idée que ceci est pour le bien de tous et dans le sens de l’intérêt commun s’avère mitigé, notamment au vu des conséquences de la crise du Covid-19.
Lorsque nous relevons les mesures sanitaires mises en place par les différents gouvernements européens, qu’un bon nombre des pays du Tiers-Monde imite, elles apparaissent peu convaincantes, incompréhensibles et des fois contradictoires. Ceci pousse les peuples à l’irrespect des consignes sanitaires, à l’infraction et à la dissimulation.
Actuellement le pouvoir exécutif français, à l’instar des autres gouvernants européens, est en grande difficulté du fait de ne pas pouvoir trouver le juste milieu dans la gestion de la crise du Covid-19.
Toutefois quels sont les choix qui s’offrent aux dirigeants français ?
Le premier est un confinement total à l’instar d’avril dernier, qui ne sera sûrement pas respecté, et risque aussi de mettre de l’huile sur le feu, dans une France où la tension est à son paroxysme, avec un risque permanent d’une explosion sociale globale.
Les différentes expériences du confinement ont modifié à jamais les styles et les rythmes de vie de beaucoup de français et d’européens percevant les mesures mises en place comme une privation physique et morale, donc une réduction de leurs libertés.
Le second choix est de prendre des mesures, donnant l’illusion d’être confiné, tandis que dans la réalité cela est loin d’être vraiment le cas. Ceci accentue la perplexité des citoyens français, leurs peurs ainsi que leurs angoisses, notamment pour ce qu’y est de l’avenir proche.
Dans ce contexte, la vie économique est bien affectée, ce qui augmente l’exaspération, les tensions dans une société de loisirs, tout en nourrissant tacitement plusieurs formes de violences.
Il est bien suffisant de laisser commerces, restaurants bars ou autres ouvrir en appliquant la distancions sociale, tel qu’il était le cas à la suite du premier confinement. Nombreux sont les spécialistes qui affirment que le pseudo second confinement n’a pas donné les résultats escomptés. Toutefois, il a contribué à détériorer plus la vie économique, le pouvoir d’achat des Français, donc un processus d’appauvrissement.
Le troisième choix est de ne rien faire, adoptant l’exemple de certains pays où il n’y a pas eu de confinement, ni d’arrêt de la vie économique, mais le respect de gestes barrières et de la distanciation sociale. Toutefois, vu la psychose dans laquelle les médias de masse ont mis le peuple, au point de le pousser à l’hystérie risque d’accentuer la panique si le nombre de morts vient à grimper à nouveau. Le pouvoir politique français ne supportera une telle augmentation de morts à cause du Covid, puisque cela peut-être interpréter comme une incompétence dans la gestion de la crise, donc un risque sur les échéances électorales avenirs.
L’exécutif français, à l’instar des autres gouvernants dans le monde ne parvient pas à trancher entre les trois alternatives citées. De ce fait c’est un jeu d’équilibriste très délicat auquel se livrent les institutions de l’État.
La crise du Covid-19 aura des conséquences désastreuses sur la France et aussi sur l’Europe. La lutte se cristallisera autour du bien commun moral et psychique d’un peuple, mais aussi au sujet de sa santé physique, que l’ultralibéralisme œuvre à travers de cette crise de détruire pour mieux régner.
Antoine Charpentier