Crise monétaire au Venezuela

Quand les milieux financiers accablent un pays tout entier, surtout dans le Sud, il faut des politiciens courageux pour faire des choix en faveur des couches populaires. C’est ce que fait Maduro au Venezuela. Augmentation du salaire minimum, rationalisation de l’essence, rajustement de la monnaie, …

Ce sont des mesures que les néolibéraux abhorrent : intervention de l’État en faveur du plus grand nombre et non pour sauver la donne selon les indications du FMI (Fonds Monétaire International). Depuis longtemps, on a ignoré, même dans les pays capitalistes avancés, les solutions monétaires aux crises économiques. D’autant plus en 2008. Pourtant un grand économiste, lui-même en faveur du système capitaliste, en a expliqué les avantages qui ont annoncé les Trente Glorieuses après la guerre. Il se nommait Keynes.

Il s’agit de faire jouer à la monnaie un rôle qu’on ne lui avait pas connu jusqu’alors, celui de relancer l’économie. Mais non en faveur des classes aisées, comme l’expriment souvent les Chambres de Commerces, mais pour le bien commun. Les seules mesures exploitées jusqu’à date pour renflouer les économies vacillantes, ce sont des mesures d’austérité comme en Grèce ou, même ici au Québec, avec nos damnés Libéraux.

Maduro s’y refuse. Nous verrons bien si les hauts cris poussés par les ténors médiatiques de la haute finance sont à propos.

Sauf que ce que nous pouvons d’ors et déjà en dire, c’est à quoi Maduro veut remédier, avec des mesures qualifiées de socialistes, face à la dure crise économique qui frappe son pays, crise qui ne peut avoir de source et s’expliquer que dans ce système mondial dominé par les États-Unis.

Et que font les États-Unis ? Ils sortent les menaces d’intervention, brandissant comme de coutume les appels à ce que le Venezuela renonce à son indépendance en Amérique Latine. La récente mesure des États-Unis d’envoyer un bateau-hôpital secourir les réfugiés vénézuéliens en Colombie a déjà été dénoncée par Morales de la Bolivie comme une prémisse à l’invasion.

C’est dire toute la vigilance qui se développe à gauche en Amérique du Sud d’un pays à l’autre face au pilier de la mondialisation. C’est dire comment le Venezuela se trouve au coeur d’un conflit mondial entre la superpuissance américaine et un autre pays du Tiers-Monde.

Et encore une fois, le Canada et ses alliés en Europe penchent déjà en faveur des États-Unis avec une servilité que nous ne leur avons pas connue depuis longtemps. Surtout pas de solidarité avec le Sud ! Prenons le parti des puissances financières qui tentent d’étouffer ce pays où se trame une révolution, toute braquée contre le néolibéralisme, qui manifeste la volonté des peuples de régler leurs problèmes en toute indépendance malgré la clameur mondiale.

Continuons donc de suivre la conjoncture au Venezuela avec l’esprit critique que demande les mesures imposées par le capitalisme mondial à ce pays et dont les leaders politiques montrent toute leur énergie à différencier les solutions qui sont des tentatives de régler la situation de celles qui font partie du problème.

Vive l’indépendance du Venezuela : non à l’ingérence de la haute finance.

Guy Roy

 



Articles Par : Guy Roy

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