Dans la banlieue de Damas 37 000 femmes ont été violées

Photo: © Flickr.com/Beshroffline/сс-by

Le nombre de victimes de la guerre en Syrie a dépassé les 100 000 personnes, le nombre de réfugiés les deux millions. Les statistiques évoquent rarement la part des femmes parmi les victimes. Mais comme l’a déclaré dans une interview avec La Voix de la RussieBianca Madia, membre d’un mouvement de femmes en Syrie, le nombre de crimes contre les femmes représente une partie substantielle des statistiques tragiques de cette guerre :

Au cours des trois dernières années, le nombre de viols est énorme. L’organisation Human Rights Watch a récemment publié un rapport sur la situation des femmes syriennes mais celui-ci est très loin de la vérité. Il n’a été fait que pour mettre les autorités en cause, il n’y est pas dit un mot sur les crimes des rebelles. Je peux dire en toute conscience que les rebelles de « Jabhat al-Nosra » et de « l’Etat islamique d’Irak et du Levant » font irruption dans des petits villages, enlèvent les femmes, les violent, puis les tuent ou les gardent comme esclaves sexuelles.

Selon le rapport de la Commission sur la réconciliation nationale en Syrie, 37 000 viols ont été enregistrés dans la banlieue de Damas. Et ce ne sont que les données recueillies dans les villes et les villages libérés des terroristes. Pour le moment, il n’y a pas de données sur les zones tenues par les terroristes. De nombreuses vidéos confirment la véracité de mes paroles. Les rebelles aiment beaucoup filmer leur « exploits » : quand ils coupent la tête d’un énième « pécheur » ou qu’ils violent quelqu’un. Ils filment cela. Puis quand l’armée reprend ces zones aux rebelles, ces vidéos sont trouvées sur les téléphones portables des rebelles tués.

Une vidéo trouvée récemment avait déjà été publiée sur Internet. Dans l’un des quartiers de Homs les terroristes ont enlevé des jeunes filles et des femmes, les ont dénudées, et les ont transportées, exposées sur le plateau d’une fourgonnette, à travers toute la région. Sur la route, le camion s’est arrêté et les femmes ont été violées. Ce faisant, les femmes des rebelles ont sonné l’hallali, félicitant les femmes violées pour leur nouveau statut de concubines. Une vidéo a été trouvée sur laquelle des femmes au visage caché coupent les seins des femmes violées puis jettent les corps aux ordures. Il y a beaucoup d’exemples de la sorte, ils se produisent le plus souvent à Homs et dans la banlieue de Damas. Dans les décharges on trouve de nombreux cadavres de femmes dont la plupart ont eu des parties du corps coupées.

A Homs, un psychologue a décrit dans le rapport le cas d’une de ses très jeunes patientes, faite prisonnière par les terroristes et victime d’un viol collectif : « Avec mes collègues nous n’avons toujours pas réussi à la guérir. Elle déchire constamment ses vêtements et se frappe la tête contre les murs en essayant de se tuer. »

Beaucoup de femmes après de tels actes fuient au Liban, en Turquie, ou en Jordanie. Elles essaient d’oublier leur vie en Syrie et les événements tragiques qu’elles y ont vécus. Et personne ne sait combien de femmes se trouvent dans ce cas.

Naowaf Ibrahim



Articles Par : Naowaf Ibrahim

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