Dans les Coulisses de la Maison Blanche : Rencontre avec les Promoteurs de la Guerre contre l’Iran

Voyage à Kandahar – Copyright Vauro en Afghanistan

Dans les Coulisses de la Maison Blanche : Rencontre avec les Promoteurs de la Guerre contre l’Iran L’opposition Washington Téhéran n’est pas nouvelle. Ce qui l’est par contre c’est l’importance des préparatifs pour une éventuelle attaque, peut être même nucléaire, contre l’Iran. Plusieurs journaux anglo-américains l’ont mentionnée à plusieurs reprises, mais peu parlent de ceux qui dans les coulisses de la Maison Blanche fomentent la prochaine guerre d’agression américaine depuis plusieurs années. Si pour l’Irak, l’administration Bush s’est servie d’Ahmad Chalabi, cet escroc exilé irakien (impliqué dans l’affaire de la banque jordanienne Petra), depuis parachuté vice premier ministre du gouvernement de collaboration avec l’occupant américain en Irak, pour l’Iran on a fait appel à un trafiquant d’armes notoire impliqué dans le scandale de l’Iran Contra Manucher Ghorbanifar que la CIA avait déjà dénoncé comme affabulateur dés 1984. Au Pentagon, au sein d’un nouveau directorat s’occupant plus spécifiquement de l’Iran on retrouve les mêmes personnes et groupes qui ont fourni toutes les fausses évidences au Bureau des Plans Spéciaux (Office of Special Plans/OSP) concernant les ADM de Saddam Hussein son implication dans les attaques du 11 septembre etc…Une caste de personnalités bien en vue sur la scène politico guerrière de Washington a émergé en préconisant directement le renversement de l’actuel gouvernement de Téhéran ou indirectement par le biais de la mission « répandre la démocratie ». Cette Cabbale pousse à la confrontation entre l’Us et l’Iran. Ci-dessous la liste non exhaustive de tout ceux qui fomentent une nouvelle guerre d’agression au Moyen Orient

Abram Shulsky

Un acolyte du philosophe politique Leo Strauss, l’un des intellectuels phare du mouvement des néo conservateurs et un supporteur du « noble mensonge », un concept qui justifie la tromperie comme moralement acceptable quand utilisée par une élite incomprise mais sage. Shulsky a dirigé l’OSP au Pentagon qui a concocté des preuves bidon sur l’Irak, en reprenant notamment des informations fournies par le groupe d’Ahmad Chalabi le Congres National Irakien une organisation financée par le gouvernement américain, et a contourné la CIA pour filer ces renseignements bidon à la Maison Blanche. Shulsky est actuellement impliqué avec deux anciens de l’OSP John Trigilio et Ladan Archin dans les activités du Directorat sur l’Iran au Pentagon. En 1999, dans un article intitulé « Léo Strauss et le monde des renseignements » qu’il avait écrit en partenariat avec Gary Schmitt de l’American Enterprise Institute (Institut Américain d’Entreprise une boîte à penser de l’AIPAC, American Israel Public Affairs Committee, lobby prosioniste israélien) Shulsky avait écrit que « le point de vue de Strauss montre qu’il existe une possibilité pour que la vie politique soit étroitement liée à la tromperie. En fait, il suggère que la tromperie est la norme en politique et l’espoir, sans parler des promesses, d’établie une politique qui s’en dispense est une exception. »

Elisabeth Cheney

La plus âgée des filles du vice président américain Dick Cheney dont le titre officiel est vice député principale assistante de secrétariat d’état chargée des affaires du Moyen Orient ; dans ce cadre là, jusqu’à son départ en début d’année en congé maternité, elle a dirigé le groupe des opérations pour l’Iran – Syrie au Département d’Etat, dont la mission est de mener des campagnes agressives pour répandre la démocratie. Elle est parfois appelée la « Tzarine de la Démocratie ». Elle avait en charge la responsabilité d’un budget de 85 millions de $ pour promouvoir, par le biais de campagnes de propagande, la démocratie en ciblant l’Iran. Femme de l’ombre, elle fait passer sa « politique moyen orientale » discrètement n’accordant que peu d’interviews, parlant rarement en public. En 2005 lors d’une intervention au Foreign Policy Association (Association pour la Politique Etrangère) elle a appelé l’Iran « la direction mondiale de sponsorisation du terrorisme ». Pour l’instant en congé maternité personne ne sait si elle reprendra ou non ses fonctions.

David Wurmser

Bien avant avoir été recruté par le Pentagon, venant de l’Américan Enterprise Institute (Boîte à penser de l’AIPAC pro sioniste israélienne), après les attaques du 11 septembre, Wurmser a été l’une des voix les plus vociférantes appelant à faire tomber Saddam Hussein. Pendant les années 90 il a été co auteur d’un document * – ayant pour but de conseiller le premier ministre israélien du Likoud en place à l’époque, Benjamin Netanyahu – avec une bande de néo conservateurs dont Douglas Feith, Richard Perle, et sa femme Meyrav Wurmser une israélienne à la tête d’une autre boîte à penser sur le Moyen Orient le Hudson Institute. Ce document suggérait de destituer Saddam Hussein en Irak… Comme moyen de saboter les ambitions régionales de la Syrie et promouvoir celles d’Israël. Il affirmait aussi que la route de Téhéran passe par Bagdad Beyrouth et Damas. Wurmser, a aussi été l’un des fondateurs d’une unité secrète de renseignements au sein du Pentagon, établie par le bureau de Feith, cellule centrale au Département de la Défense ayant fourni de la désinformation dans le cadre d’une campagne menée quelques semaines après les attaques du 11 septembre visant à promouvoir dans l’opinion publique la guerre contre l’Irak. Wurmser a aussi servi au département de la défense comme assistant de John Bolton l’actuel ambassadeur américain à l’ONU, un pro sioniste notoire et virulent partisan du démantèlement de l’ONU dont il cherche par tous les moyens à saper l’autorité et les pouvoirs. Par la suite, Wurmser est devenu l’un des conseillers sur le Moyen Orient du vice président Dick Cheney.

Elliot Abrams

Depuis sont retour en politique après avoir plaidé coupable de deux malversations pour rétention d’information dans le cadre de l’enquête menée par le Congres sur le scandale de l’Iran Contra (vente d’armes à l’Iran sous embargo à laquelle Israël a participé) et pardonné par Georges Bush, Abrams a été depuis un personnage clé dans l’agenda de l’administration Bush concernant la politique américaine au Moyen Orient. En 2005 il a été nommé député conseiller pour la sécurité nationale et il est maintenant responsable de l’application des reformes prévues dans l’agenda américain au Moyen Orient. L’un des fondateurs de la boîte à penser néo conservatrice Project For The New American Century ( Projet pour le Nouveau Siècle Américain), Abrams a rejoint Paul Wolfowitz et Donald Rumsfeld pour la signature en 1998 d’une lettre à Bill Clinton demandant d’urgence un changement de régime en Irak. Abrams a écrit que « notre puissance militaire et notre volonté de l’utiliser restera un facteur clé dans notre capacité à promouvoir la paix ».

Michael Ledeen

De son perchoir à l’American Entreprise Institute (boîte à penser de l’AIPAC pro sioniste israélien), Ledeen a longtemps poussé pour le renversement du régime de Téhéran. Critiquant la politique américaine envers l’Iran en mars dernier, il a écrit « Iran a été en guerre avec nous depuis 27 ans, et nous avons discuté de tous les sujets imaginables avec eux. Nous n’avons rien obtenu parce qu’il n’y a rien à discuter avec un ennemi qui pense qu’il est entrain de gagner…Si cette administration respectait les principes qu’elles annoncent en public, nous serions entrain de soutenir activement une révolution démocratique en Iran, mais il semble que nous n’envisagions pas sérieusement de le faire. » Au milieu des années 80, Ledeen a joué un rôle dans l’affaire Iran-Contra en arrangeant une rencontre entre les Us et son ami Manucher Ghorbanifar. En 2001, il a renoué cette relation quand il a organisé un rendez vous entre Ghorbanifar et deux fonctionnaires du Pentagon, Harold Rhode et Larry Franklin, pour parler de changement de régime à Téhéran. Larry Franklin a depuis été condamné pour espionnage au profit d’Israël.

Manucher Ghorbanifar

Bien que Ghorbanifar ait échoué à deux tests du détecteur de mensonge de la CIA et que cette agence ait prévenu ses agents sur le terrain de ne pas utiliser ses services, il continue de bénéficier au Pentagon d’une oreille attentive de la part de certains. Il a affirmé entre autres qu’il y avait un plan iranien d’attaquer les soldats américains en Afghanistan, que l’Iran planifiait des attaques contre les Etats-Unis et que de l’uranium enrichi avait été passé en fraude d’Irak en Iran. Il serait régulièrement consulté par des hauts responsables américains.

Sans oublier bien sûr parmi les personnalités impliquées à fond dans la poursuite de leur volonté obsessionnelle d’attaquer l’Iran, ceux qui tiennent actuellement les reines du pouvoir aux Etats-Unis le gang des 4 : Bush, Cheney, Rumsfeld Rice

Le Comité sur le Danger Actuel (Committee on the Present Danger)

Ce Comité d’abord crée en 1950 comme un lobby pour alerter sur la menace soviétique puis ressuscité en 1976, et en 1984 pour la troisième fois, il a pour une mission d’« éduquer les personnes libres partout sur la menace posée par le radicalisme mondial islamique et les mouvements terroristes fascistes », et de soutenir les « politiques visant à gagner la guerre mondiale contre le terrorisme et le mouvement et l’idéologie qui le dirige ». Codirigé par l’ancien directeur de la CIA James Woolsey, et l’ancien secrétaire d’état Georges Shultz, en font également partie le sénateur Joe Lieberman, et Jon Kyl membres d’honneur. Ce Comité est rempli d’universitaires et d’anciens fonctionnaires du gouvernement qui partagent des vues belliqueuses et font une fixation particulière sur l’Iran. L’une des premières actions de ce Comité lors de sa « re –formation » a été de publier un document conseillant un changement de régime « non violent » à Téhéran.

Le Comité pour une Politique sur l’Iran (Iran Policy Committee)

Dirigé par un ancien officier de la CIA Clare Lopez, en font partie d’anciens responsables militaires et des services de renseignements qui sont convaincus que les Etats-Unis devraient rechercher une « troisième alternative » concernant l’Iran, la première étant diplomatique, la deuxième une action militaire préventive. Tout en gardant ces deux options, diplomatique et militaire sur la table, ce Comité propose de renforcer l’opposition iranienne « pour faciliter un changement de régime ». Parmi les factions dissidentes iraniennes qui ont sa faveur, figure le groupe du MEK et sa branche armée le Conseil National de la Résistance d’Iran. Mais pour pouvoir entrer en pourparler avec ces groupes, il faudrait d’abord que le département d ‘état les enlève de sa liste de groupes « terroristes » étrangers. Ce Comité fait actuellement du lobbying en ce sens.

La Fondation pour la Démocratie en Iran (Fondation for Democracy in Iran)

Cofondée en 1995 par le journaliste d’investigation et activiste Kenneth Timmerman, la Fondation est parmi les plus anciennes de ces groupes visant l’Iran. Selon Timmerman, « nous ne sommes pas en discussion politique avec ce régime mais agissons pour le renverser ». Ce groupe, comme le précédent soutient qu’il faut aider les groupes d’opposition iraniens pour renverser le régime. Timmerman travaille aussi actuellement avec certaines familles de victimes des attaques du 11 septembre pour poursuivre le gouvernement iranien pour « son implication directe matérielle dans le complot d’al Qaeda pour attaquer l’Amérique ». L’objectif, une nouvelle fois, est de semer la confusion dans l’esprit du public américain comme cela a été fait avant l’attaque américaine contre l’Irak et faire croire à la responsabilité iranienne dans les attaques du 11 septembre. Des manipulations qui ont des effets positifs à court terme puisqu’une majorité des américains à l’époque pensaient effectivement que l’Irak était derrière l’attaque du 11 septembre.

Sans oublier bien sûr l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee)

Ce puissant lobby pro sioniste israélien qui a son siège à Washington intervient directement dans les affaires du Congrès américain et se vante des nombreuses lois qu’il propose et réussi à faire passer en faveur de l’état sioniste. Ce n’est un secret pour personne que l’état sioniste israélien voit d’un bon œil, et pousse même l’administration américaine à une guerre contre l’Iran, comme il a appuyé l’invasion de l’Irak en 2003. Ce lobby sioniste israélien a mené récemment une campagne de promotion de la guerre contre l’Iran lors d’une conférence exposition tenue en début d’année ou tout le gratin politique de Washington, inclus Rice et Cheney, est venu faire allégeance au dictat sioniste transmis directement sur le bureau du Congres et de la Maison Blanche par ce lobby. Son influence néfaste sur la politique étrangère américaine a été dénoncé récemment dans une publication de deux éminents professeurs d’université Stephen Walt ( Harvard) et John Mearsheimer (Université de Chicago) qui dénonce aussi le lobby pro sioniste chrétien évangéliste américain . Dans ce document les deux professeurs, tous deux opposés à l’invasion de Irak, tiennent Israël pour partiellement responsable de la débacle américaine là bas. Selon J. Mearsheimer * : « la pression venant d’Israël et de son Lobby n’était pas le seul facteur ayant poussé à attaquer l’Irak en 2003 mais il a été crucial. La guerre était motivée en grande partie par le désir de renforcer la sécurité d’Israël… L’une des raisons principales pour laquelle les Etats-Unis ont été si intensément impliqués militairement au Moyen Orient depuis la première guerre du Golfe en 1991, c’est à cause de la pression exercée par le Lobby. Je pense que les Etats-Unis aurait une approche de l’Iran moins tournée vers la confrontation si le lobby était bien moins puissant. »

Source de certaines informations : le site internet américain Mother Jones – www.motherjones.com

Dimanche 08 Octobre 2006

 Planète nonviolence



Articles Par : Vauro

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]