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Des « conseillers » américains au Pakistan
Par Eric Schmitt
Mondialisation.ca, 31 mai 2009
Agora Vox 31 mai 2009
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/des-conseillers-am-ricains-au-pakistan/13799

L’armée américaine vient de reconnaitre qu’il y aurait environ 70 « conseillers » travaillant clandestinement au Pakistan.
Leur mission ?
 
Entraîner l’armée Pakistanaise à combattre les Taliban et par là même, Al-Qaida dans les zones tribales.

Ils sont pour la plupart Américains, soldats des Forces spéciales, qui sont là pour former l’armée Pakistanaise et les forces paramilitaires, en leur fournissant des renseignements et des conseils sur les tactiques de combat. Ils ne procèdent pas à des opérations de combat, selon l’armée américaine.

Constitué par un groupe de travail secret, supervisé par le Commandement central des États-Unis et de Commandement des opérations spéciales, les « conseillers » ont commencés l’été dernier, avec le soutien du gouvernement du Pakistan et de l’armée, à éradiquer Al-Qaida et les Taliban qui menacent les opérations des troupes américaines entre l’Afghanistan et le Pakistan, notamment en coupant les voies d’acheminement comme la Passe de Khyber.

Une nouvelle unité de commando Pakistanais a utilisé les informations de la Central Intelligence Agency et d’autres sources, ce qui leur a permis de tuer ou de capturer plus de 60 militants dans les sept derniers mois, dont au moins cinq commandants de haut rang, selon un haut responsable militaire Pakistanais.

Il ya quatre semaines, les commandos ont capturé un militant saoudien lié à Al-Qaïda dans une ville de la Khyber Agency, une des zones tribales qui longent la frontière avec l’Afghanistan, ce qui n’a pas empêché un attentat aujourd’hui.

Pourtant, les principaux commandants des taliban Pakistanais, y compris son chef, Baitullah Mehsud, et son chef de file dans la région de Swat, Maulana Fazlullah, sont toujours en fuite. Les hauts responsables militaires américains restent frustrés d’avoir été incapable de persuader le chef de l’armée pakistanaise, Gen Ashfaq Parvez Kayani, de former l’armée aux techniques de contre-insurrection.
 
Le général Kayani , qui est en visite à Washington cette semaine à la Maison Blanche pour une réunion sur la politique entre l’Afghanistan et le Pakistan, va certainement demander comment l’armée Pakistanaise peut faire pour éliminer Al-Qaida et les Taliban des zones tribales.

Les responsables américains reconnaissent, suite aux tensions entre le Pakistan et l’Inde après les attentats terroristes perpétrés à Mumbai en novembre dernier, que l’armée Pakistanaise se sente moins disposée à placer son attention sur les menaces d’Al-Qaida et des Taliban.

Les responsables Pakistanais et des États-Unis ont convenu de divulguer certains détails sur les « conseillers militaires américains » ainsi que le partage des renseignements pour aider à dissiper les rancoeurs après les frappes de missiles sur les civils.
 
Le Pentagone avait déjà organisé une formation avec l’aide d’instructeurs au Pakistan l’année dernière. Plus de la moitié des membres du nouveau groupe de travail sont les conseillers des forces spéciales, les autres sont des médecins, experts en communication et autres spécialistes.

« Le partage des renseignements c’est réellement amélioré au cours des derniers mois », a déclaré Talat Masood, un ancien général de l’armée et d’un analyste militaire. « Les deux parties réalisent qu’il est dans leur intérêt commun. »
 
Par contre, les responsables Pakistanais ont vigoureusement protesté contre les frappes de missiles américains dans les zones tribales, étant pour eux la marque d’une violation de leur souveraineté et ont alors bloqué la principale demande de Washington qui était l’ envoi massif de troupes. Le président Asif Ali Zardari, qui dirige un gouvernement affaibli, tente de faire face à la flambée d’anti-américanisme parmi les Pakistanais qui voient d’un mauvais oeil le rapprochement avec Washington.
 
Les frappes de missiles américains, qui ont fait des victimes civiles, ont suscité un vif débat parmi les cadres supérieurs du gouvernement Pakistanais et des responsables militaires.
 
Plus de 30 bombardements ont été menés, par des F-16 vendus par les américains depuis le mois d’août dernier, la plupart d’entre eux après que le président Zardari ait pris ses fonctions en septembre. Un haut responsable militaire américain a déclaré que 9 des 20 hauts commandants-Qaida et les Taliban au Pakistan ont été tués dans ces raids.
 
« The F-16s are vital to Pakistan’s security as President Musharraf prosecutes the war on terror », pouvait-on lire en 2005. Mais c’est Asif Ali Zardari,
le veuf de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto en fait maintenant usage.
 

Source Eric SCHMITT NYT.

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